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Full text of "Bibliothèque de l'École des chartes"

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BIBLIOTHEQUE 

DE   L'ÉCOLE 

DES  CHABTES 

LV. 


IMPRIMERIE   DAUPELEY-GOUVERNEUR,    A   NOOENT-LE-ROTROU. 


BIBLIOTHÈQUE 


DE   L'ÉCOLE 


DES  CHARTES 


REVUE  D'ÉRUDITION 


CONSACREE   SPECIALEMENT  A   L'ÉTUDE  DU   MOYEN  AGE. 


LV. 

ANNÉE    1894. 


-* — -gafea    > 


^iP 


PARIS 

LIBRAIRIE   D'ALPHONSE   PICARD   ET    FILS 

RUE    BONAPARTE,    82 

-1894 


'35 
t.  5D" 


QUESTIONS  MÉROVINGIENNES 


VII. 

LES  ACTES  DES  ÉVÊQUES  DU  MANS. 

(Suite  K) 


5.  —  Les  chm^tes  des  «  Actus  pontificum  »  relatives  aux 
monastères  du  diocèse. 


Les  chartes  (royales,  épiscopales,  ou  autres),  dont  le  texte  est 
rapporté  dans  les  Actus  pontificum  Cenomannis  in  U7^he 
degentium,  sont  au  nombre  de  49,  —  43  mérovingiennes, 
6  carolingiennes,  —  30  relatives  aux  monastères  du  diocèse, 
4  aux  privilèges  de  l'évêché,  15  (dont  deux  testaments  d  evêques) 
à  ses  domaines,  —  savoir  : 


Chartes 

Chartes 

mérovingiennes 

carolingiennes 

Total 

Monastères  :  Saint-Calais 

il 

\ 

>I3 

Notre-Dame 

7 

\ 

8 

Saint-Longis 

3 

» 

3 

Saint- Vincent 

2 

» 

2 

Saint-Martin 

i 

1» 

\ 

Saint-Ouen 

\ 

» 

\ 

Tuffé? 

\ 

» 

\ 

Ghàlons 

\ 

» 

\ 

28  2  30 


1.  Voyez  le  volume  précédent,  p.  597. 


6  QUESTIONS   MEROVINGIENNES. 

Privilèges  :  Immunité  2 

Choix  des  ducs  ou  comtes     i 
Monnayage  4 


2 
4 


Domaines 


Testaments 
Ardin  et  Gauriac 
Clievrenolle 
Confirmations  générales 


2 

8 

» 


» 
i 

» 
3 


2 
9 
i 
3 


U 


-15 


Total 


A3 


6 


49 


L'examen  successif  de  ces  séries  va  montrer  que,  dans  l'en- 
semble, les  pièces  fausses  et  les  pièces  authentiques  (un  certain 
nombre  de  celles-ci  plus  ou  moins  gravement  interpolées)  se  pré- 
sentent en  nombre  à  peu  près  égal  ;  mais  elles  sont  inégalement 
réparties.  Les  chartes  relatives  aux  monastères  sont  en  majorité 
fausses,  les  autres  en  majorité  authentiques.  Les  chiffres  suivants 
peuvent  d'ailleurs  donner  à  l'avance  une  idée  résumée  des  con- 
clusions de  l'étude  qui  va  suivre  : 


CHARTES 

ENTIÈREMENT   FAUSSES 

CHARTES   AUTHENTIQUES   OU 
INTERPOLÉES 

mérovin-         carolin- 

TOTAL 

mérovin-    carolin- 

g'iennes     giennes    Total 

giennes          giennes 

Total 

Monastères 

5     n       1      18 

U              i 

12 

30 

Privilèges 

i       »       i 

3              » 

3 

4 

Domaines 

»           2          2 

U              2 

13 

15 

18 


21 


25 


28 


49 


Il  a  déjà  été  question  des  deux  chartes  de  l'évêque  Domnole, 
en  date  du  6  mars  572  et  du  4  septembre  581 ,  relatives  au  monas- 
tère de  Saint-Vincent.  On  a  vu  : 

1°  Qu'elles  sont  authentiques  ; 

2"  Qu'elles  se  trouvaient,  au  temps  d'Aldric,  dans  les  archives 
de  l'abbaye  de  Saint- Vincent ,  où  l'évêque  les  découvrit  quand 
une  concession  de  Louis  le  Pieux  lui  eut  donné  autorité  sur  ce 
monastère  ; 

3"  Que  les  Actus  i^ontificum  en  ont  emprunté  le  texte  aux 
Gesta  Aldrici; 


VII.    — r   LES   ACTES   DES   EVEQUES   DU  MANS,  7 

4"  Qu'en  même  temps  qu'il  copiait  ce  texte,  l'auteur  des  Actus 
l'a  falsifié,  en  interpolant  dans  l'une  des  deux  chartes  une  clause 
favorable  aux  prétentions  de  révêché  :  «  et  sub  jure  memoratç 
Cenomannensi  çcclesiae  juste  et  légitime  esse  debere  censeo*.  » 

Cette  dernière  remarque  est  importante  ;  elle  précise  l'objet  du 
travail  critique  à  faire  sur  les  documents  conservés  dans  les 
Actus.  Il  n'y  a  pas  seulement  à  distinguer  des  chartes  authen- 
tiques et  des  chartes  fausses;  il  faudra  aussi,  dans  les  chartes 
authentiques,  distinguer  les  parties  originales  et  les  parties  inter- 
polées. 

Les  chartes  relatives  au  monastère  d'Anisola  ou  de  Saint- 
Calais,  au  nombre  de  treize  (dont  douze  mérovingiennes  et  une 
attribuée  à  Cliarlemagne) ,  ont  été  condamnées  en  bloc  comme 
fausses  par  le  jugement  de  la  cour  du  roi  Charles  le  Chauve, 
rendu  à  Verberie  le  vendredi  29  octobre  8632.  l^  condamnation 
a  été  confirmée  par  le  jugement  unanime  des  diplomatistes.  Mais 
il  ne  convient  pas  d'examiner  cette  série  isolément.  Il  faut  rap- 
procher les  chartes  de  Saint- Calais  de  quelques  autres,  qui 
offrent  avec  elles  une  ressemblance  marquée,  notamment  de  celles 
qui  concernent  le  monastère  de  femmes  de  Notre-Dame,  «  intra 
fluvium  Sartae  et  murum  civitatis,  »  au  Mans  (monastère  dont 
il  a  déjà  été  question  ci-dessus,  §  3  [1893,  p.  624]),  et  le  monas- 
tère d'hommes  de  Saint-Pierre,  plus  tard  Saint-Longis. 

Nous  trouvons  dans  les  Actus,  pour  chacune  de  ces  trois  mai- 
sons rehgieuses  et  pour  une  quatrième  moins  importante,  l'ora- 
toire de  Saint-Martin  dans  la  ville  du  Mans,  quatre  diplômes 
royaux  du  vi®  et  du  vii^  siècle.  L'un,  celui  de  Saint-Martin,  est 
attribué  à  un  Théodebert  ^  ;  deux  autres,  concernant  Notre-Dame 
et  Saint-Calais,  à  Childebert  P""^  ;  le  quatrième,  celui  qui  concerne 
Saint-Longis,  à  Clotaire  IP.  Tous  quatre  ont  pour  objet  de  con- 
firmer les  fondations  monastiques  en  question,  fondations  faites 
par  des  particuliers  et  placées,  dit-on,  par  les  fondateurs  eux- 
mêmes  sous  l'autorité  directe  des  évêques  du  Mans. 

Les  éditeurs  des  diplômes  mérovingiens,  Bréquigny,  Pardessus, 

1.  Ci-dessus,  g  3,  1893,  p.  645. 

2.  Ci-dessus,  g  t,  1893,  p.  599. 

3.  K.  Pertz,  p.  122,  n°  6;  Appendice  I,  n»  00. 

4.  K.  Pertz,  p.  123,  n°  7,  et  p.  124,  n"  8;  Appendice  II,  n»'  00  et  00. 

5.  K.  Pertz,  p.  134,  n»  17;  Appendice  II,  n»  00. 


8  QUESTIONS   MÉROVINGIENNES. 

K.  Pertz,  s'accordent  à  considérer  ces  quatre  chartes  comme 
également  apocryphes.  Cette  opinion  est-elle  fondée? 

Considérées  isolément,  elles  n'offrent,  à  première  vue,  aucun 
motif  grave  de  suspicion.  Le  style  et  les  formules  conviennent  à 
l'époque  mérovingienne.  Les  banalités  mises  en  guise  d'exorde 
(ce  que  les  diplomatistes  allemands  appellent  arenga)  sont  bien 
dans  le  goût  du  temps  :  «  Si  petitionibus  ancillarum  Dei  vel  sacer- 
dotibus  »,  ou  «  servorum  Dei  vel  bonorum  hominum,  in  quod  », 
ou  «  quae,  nostris  auribus  fuerint  prolata,  ad  effectum  perduci- 
mus,  hoc  nobis  ad  aeternae  sainte  »,  ou  «  aeternç  salutis  prç- 
mium,  vel  stabilitate  regni  nostri  in  Dei  nomen  pertinere  confi- 
dimus.  »  Les  donateurs  sont  qualifiés,  selon  les  cas,  d'  «  inluster 
vir  »  ou  de  «  deo  devota  »  ;  leurs  pétitions  sont  dites  adressées 
«  clementiae  regni  nostri  »,  et  l'on  ajoute  qu'ils  ont  supplié  la 
majesté  royale,  «  petierunt  celsitudini  nostrae  »,  de  confirmer 
leurs  donations  par  un  acte  écrit  de  sa  volonté  souveraine,  «  ut 
hoc  per  nostram  auctoritatem  plenius  confirmare  deberemus.  » 
Le  roi  confirme  aux  donataires  la  possession  des  biens  donnés, 
avec  toutes  leurs  dépendances,  «  una  cum  terris,  domibus,  aedi- 
ficiis,  mancipiis,  vineis,  silvis,  pratis,  pascuis,  aquis  aquarumve 
decursibus,  farinariis,  pecuhis...  »  Pour  assurer  la  validité  de 
la  charte,  «  ut  haec  preceptio  firmior  habeatur  et  in  omnibus 
conservetur,  »  le  roi  la  signe  de  son  nom,  qu'il  écrit  de  sa  propre 
main,  «  manus  nostrae  subscriptionibus  eam  subter  decrevimus 
roborare.  »  Sa  souscription  est  suivie  de  celle  du  référendaire, 
avec  les  mots  «  jussus  obtolus,  »  faute  de  copiste  facile  à  corriger 
en  «  jussus  obtolit  (obtulit),  »  puis  de  la  date,  exprimée  par  l'an 
du  règne  et  le  quantième  du  mois,  avec  la  formule  quod  fecit, 
«  dies  octo  quod  facit  mensis  junius.  »  Toutes  ces  tournures  sont 
familières  aux  personnes  qui  ont  étudié  les  diplômes  mérovin- 
giens. Ajoutons  qu'un  certain  nombre,  au  moins,  des  fins  de 
phrases  sont  conformes  aux  lois  métriques  de  la  prose  latine  des 
bas  siècles'  :  perlinëre  cônfJdïmus,  confirmasse  cd(j7idscXte,  ratio- 
nahilïier  dêUyâssent ,  in  Dei  nomine  côJiflrmâtiim,  profidant  âd- 
aûcjmëntum  ou  proficiat  Tn-aïïgmëntum ,  in  omnibus  conservëtur, 
decrevXmus  rôbôrâre. 

Chaque  pièce,  prise  à  part,  n'offre  donc  rien  de  bien  choquant. 
Mais,  si  on  les  rapproche,  on  est  étonné  de  leur  parfaite  simili- 

1.  Ci-dessus,  g  3,  1893,  p.  641. 


vu.    —   LES   ACTES   DES   EVEQUES   DU   MANS.  9 

tude.  Ce  sont  quatre  exemplaires  d'un  même  texte  :  quatre  fois 
on  retrouve  les  mêmes  banalités,  les  mêmes  transitions,  les  mêmes 
formules  et  les  mêmes  clauses,  exprimées  dans  les  mêmes  termes; 
les  noms  propres  seuls  et  quelques  détails  du  dispositif  ont  été 
changés.  Ainsi  toutes  les  citations  qui  précèdent  ont  pu  être 
empruntées  indifféremment  aux  quatre  diplômes,  car  les  expres- 
sions et  les  passages  cités  se  retrouvent  dans  tous.  Le  fait  serait 
explicable  s'il  s'agissait  des  diverses  pièces  d'un  même  dossier, 
de  ces  actes  successifs  par  lesquels  plusieurs  rois,  les  uns  après 
les  autres,  accordaient  à  une  même  église  des  confirmations  réi- 
térées d'une  même  concession  primitive.  Mais  nos  chartes  con- 
cernent des  monastères  différents  et  se  donnent  comme  rendues  à 
la  requête  de  différents  pétitionnaires.  D'ailleurs,  la  similitude  du 
texte,  si  étroite  qu'elle  soit,  n'est  pas  la  circonstance  la  plus  frap- 
pante ;  plus  étrange  encore  est  la  similitude  des  mentions  finales, 
souscriptions  et  dates  : 

Saint -M art  in  :  Theodebertus  rex  Francorum  subs.  —  Adalgrimus 
jussus  obtolus  [sic]  scripsit  et  subscripsit.  —  Data  dies  octo  quod 
facit  presens  raense  junii  anno  VII  regni  noslri  Gaptiniaco  in  Xpisti 
nomine  féliciter  amen. 

Notre-Dame  :  Ghildebertus  rex  Francorum  subscripsit.  —  Ado- 
grimus  jussus  obtolus  [sic^]  subscripsit.  —  Datum  dies  viii  quod 
facit  presens  mensis  junius  anno  VII  regni  noslri  Opatinaco  in  Xpisti 
nomine  féliciter  amen. 

Saint-Calais  :  Ghildebertus  rex  Francorum  subscripsit.  —  Ado- 
grimus  obetoilus  {sic)  scripsi  et  subscripsi.  —Datum  dies  octo  quod 
facit  mensis  junius  anno  XV  regni  nostri  Opatinaco  in  Xpisti  nomine 
féliciter  amen. 

Sainf-Longis  :  Ghlotharius  rex  Francorum  subscripsi.  —  Xadogri- 
mus  jussus  optuU  et  subscripsi.  —  Datum  diesviii  quod  fecit  mens, 
jan.  anno  LUI  regni  nostri  Gompendio  palatio  nostro  in  Dei  nomen 
féliciter  amen. 

Ainsi,  les  quatre  pièces  sont  censées  de  trois  règnes  et  de 
quatre  années  différentes;  non  seulement  différentes,  mais  sépa- 
rées par  de  longs  intervalles,  car,  des  premières  années  de  Chil- 

1.  [Le  raanuscril  de  M.  Julien  Havet  porte  obtolus  avec  un  point  sur  le  pre- 
mier jambage  de  Vu;  il  est  difficile  de  dire  s'il  a  voulu  écrire  obtolus,  qui  serait 
conforme  à  la  leçon  de  la  charte  de  Saint-Martin,  ou  obtolius,  qui  marciuerait 
un  acheminement  à  la  leçon  obetoilus  de  la  charte  de  Saint-Calais.] 


^0  QUESTIONS   MÉROVIXGIENXES. 

debert  P""  (511-558)  aux  dernières  de  Clotaire  II  (584-629),  il  y 
a  plus  d'un  siècle  ;  et,  sous  ces  trois  rois  et  à  ces  quatre  dates,  le 
hasard  aurait  ramené  quatre  fois,  dans  les  chartes  destinées  au 
même  diocèse,  trois  noms  de  référendaires  presque  semblables, 
Adalgrimus,  Adogrimus  et  Xadogrimus.  Le  même  hasard 
aurait  voulu  qu'à  des  intervalles  qui  vont  jusqu'à  un  siècle,  les 
chartes  royales  pour  le  Mans  fussent  données  quatre  fois  le  même 
jour  du  mois,  le  8,  et,  trois  fois  sur  quatre,  le  même  jour  du 
même  mois,  le  8  juin  (la  quatrième  fois,  c'est  le  8  janvier,  ce  qui 
ne  fait  qu'une  différence  d'une  lettre,  jan.  au  lieu  de  jun.). 
Enfin,  toujours  par  hasard,  dans  trois  actes  donnés  le  même  jour 
du  même  mois  de  trois  années  différentes,  la  date  de  lieu  aurait 
été  exprimée  trois  fois  par  des  corruptions  diverses  du  nom  d'une 
même  villa  royale,  Captunacum  :  ici  Captiniaco,  là  Opati- 
naco.  De  pareilles  rencontres  dépassent  la  limite  des  possibilités 
fortuites.  Elles  ne  peuvent  s'expliquer  que  par  l'imitation  répétée 
d'un  même  type,  et  cette  imitation  ne  peut  être  que  le  fait  d'un 
faussaire.  Nos  chartes,  en  dépit  de  la  couleur  mérovingienne 
qu'elles  présentent  dans  le  style  et  dans  les  formules,  ne  sont 
donc  pas  quatre  chartes  authentiques  :  elles  sont  seulement 
copiées  sur  un  même  modèle  authentique.  De  deux  choses  l'une  : 
ou  ce  modèle  ne  nous  a  pas  été  conservé,  et  nos  quatre  chartes  en 
sont  quatre  imitations,  c'est-à-dire  quatre  faux;  ou  l'une  d'entre 
elles  est  le  modèle,  et  par  conséquent  est  authentique,  et  les  trois 
autres  en  sont  les  imitations,  et  par  conséquent  sont  fausses.  En 
d'autres  termes,  il  y  en  a,  ou  quatre  fausses,  ou  trois  fausses  et 
une  authentique.  Il  n'y  a  de  choix  qu'entre  ces  deux  hj^pothèses. 
Il  faut  choisir  la  seconde.  Il  y  a  une  des  quatre  chartes  sur 
laquelle  les  trois  autres  ont  été  copiées  :  c'est  celle  par  laquelle 
le  roi  Théodebert  confirme  la  donation  des  biens  composant  la 
dotation  de  l'oratoire  de  Saint-Martin,  au  Mans,  biens  donnés, 
dit-on,  avec  l'oratoire  lui-même,  à  la  cathédrale  du  Mans,  par 
ses  deux  fondateurs,  «  vir  inluster  Eoladius  presbiter  et  Bau- 
domalla  Deo  devota.  »  Dans  les  quelques  détails  où  les  textes 
diffèrent,  les  leçons  de  la  charte  de  Saint- Martin  sont  an- 
ciennes et  primitives,  celles  des  trois  autres  en  sont  des  cor- 
ruptions ou  des  imitations  maladroites.  Le  référendaire  de 
Théodebert,  Adalgrimus,  nom  germanique  autlientique*,  de- 
vient sous  le  pseudo-Childebert  Adogrimus ,  sous  le  pseudo- 

1.  Forstemann  [AKdeutsches  Namenbucli,  I,  j).  1471. 


VII.    —    LES   iCTES   DES   EVEQUES   DU   MANS. 


u 


Clotaire  Xadogrimus.  Captiniaco,  forme  à  peine  altérée  du 
nom  bien  connu  Capiunaco^,  devient,  dans  les  prétendues 
chartes  de  Childebert,  un  ridicule  et  inintelligible  Opatinaco. 
Au  point  de  vue  du  style  diplomatique,  les  variantes  suivantes 
sont  toutes  à  l'avantage  de  la  charte  de  Tliéodebert  : 

Childebert  /"  et  Clotaire  H  : 
si  petitionis  ancillarum  {ou  ser- 


Théodebert  :  si  petitionibus  an- 
cillarum Dei  vel  sacerdotibus  in 
quod  nostris  auribus  fuerintpro- 
lata 


clementiae  regni  nostri  detule- 
runt  in  notitia 


locella  noncupantes  sitas  in  pa- 
ge Caenomannico  [suivent  les 
notns] 


confîrmare  deberemus 

cujuspetiLione  gratanter  anime 
prestitisse  et  in  omnibus  confir- 
masse cognoscit[e] 

sicut  constat. . .  delegassent 
(pour  delegasse) 

per  hoc  preceplum  plenius  in 
Dei  nomine  confirmatum 


vorum)  Dei  vel  bonorum  homi- 
num  quae  nostris  auribus  fue- 
rant  relata  ou  fuerit  relatum  ou 
fuerunt  relate 

clementia  regni  nostri  asseren- 
tes  nobis  per  eorum  missos  inti- 
maverunt  ou  clementiam  regni 
nostri  asserens  nobis  intimavit 

locella  proprietatis  eorum  tam 
in  pago  Caenomannico  quam  et 
in  aliis  pagis  ou  res  atque  man- 
cipia...  tam  in  pago  Caenoman- 
nico quam  et  in  aliis  pagis  atque 
terratoriis 

conflrmare  fecissemus 

quorum  petitionibus  gratanter 
adsensum  praestavimus  et  in  om- 
nibus confîrmavimus 

sicut...  delegassent  [sans  con- 
stat) ou  sicut...  tradidit  et  dele- 
gavit 

per  hoc  preceptum  plenius  in 
Dei  nomine  confirmamus 


1.  Dom  Germain,  dans  le  De  re  diplomatica  de  Mabillon,  p.  257.  Plusieurs 
des  documents  cités  par  ce  bénédictin  sont  faux  ou  interpolés.  Les  documents 
mérovingiens  authentiques,  datés  de  Captunaco,  Captannaco,  Captunnaco  ou 
Captonaco,  sont  au  nombre  de  quatre  :  1°  la  présente  charte  de  Théodebert; 
2°  charte  de  Berthéfrid,  évêque  d'Amiens,  pour  Corbie,  vendredi  6  septembre 
664  (Bibl.  royale  de  Berlin,  ms.  Phillipps  1776,  fol.  97  v);  3°  jugement  de 
Clovis  III,  samedi  12  août  691  (K.  Pertz,  p.  53,  n"  59;  Letronne,  n°  XXIV); 
4°  charte  d'Agérad,  évêque  de  Chartres,  lundi  6  mars  696  ou  mardi  6  mars  697 
(Tardif,  p.  30,  n°  36;  Letronne,  n»  XXXI).  On  ne  sait  comment  doit  être  tra- 
duit ce  nom.  Contre  les  mauvaises  identiûcations  proposées  jadis,  Chatou 
(Seine-et-Oise)  ou  Sannois  (ibid.),  voyez  Longnon,  Examen  géographique  du 
tome  I"  des  Diplomata  imperii  (1873,  extrait  de  la  Revue  critique  d'histoire 
et  de  littérature),  p.  16. 


42  QUESTIO\S   MEROVINGIENNES. 

Dans  la  charte  de  l'oratoire  de  Saint-Martin,  il  est  dit  que  les 
fondateurs  ont  construit  cet  oratoire  sur  un  terrain  qui  leur 
appartenait,  «  in  area  ipsorum  :  »  dans  les  actes  relatifs  à  Notre- 
Dame,  à  Saint-Calais,  à  Saint-Longis,  on  assure  qu'ils  ont  bâti 
sur  un  terrain  appartenant  à  la  cathédrale,  «  in  area  »  ou  «  in 
terra  sanctae  Mariae  vel  sanctorum  martyrum  Gervasii  et  Pro- 
thasii  matris  et  Cenomannis  civitatis  senioris  aecclesiç.  »  La 
première  clause  pouvait  constituer  une  présomption  favorable  à 
l'indépendance  de  la  fondation,  peu  favorable,  par  conséquent,  à 
l'autorité  de  l'évêque  :  l'auteur  des  Actus,  qui  travaillait  dans 
l'intérêt  de  l'évêché,  ne  l'aurait  pas  inventée;  s'il  la  donne,  c'est 
qu'il  l'a  trouvée  telle  quelle.  La  seconde  au  contraire  est  bien 
imaginée  pour  appuyer  les  prétentions  de  l'évêché  sur  les  trois 
monastères.  Pour  donner  à  ces  prétentions  plus  de  poids  encore, 
on  ajoute  que  les  fondations  ont  été  faites  avec  le  consentement 
de  l'évêque  et,  qui  plus  est,  avec  son  aide,  «  una  cum  consensu 
Innocenti  »  ou  «  Haduindi  Cenomannice  urbis  episcopi...  pre- 
dicto  episcopo  consentiente  seu  adjutorium  non  modicum  prç- 
stante.  »  Dans  la  charte  de  Théodebert,  les  domaines  donnés  par 
les  fondateurs  pour  constituer  la  dotation  de  l'oratoire  sont  énu- 
mérés  nominativement  :  «  locella  noncupantes  sitas  in  pago 
Caenomannico  Moliniaco,  Villa,  Levaste,  Popiliaco,  Aciaco,  Ver- 
riciaco,  Potius,  Cipidus.  »  C'est  la  donation  de  ces  biens  qui  est 
surtout  et  principalement  confirmée  par  le  roi;  l'oratoire  lui- 
même,  «  vel  ipso  Oratorio,  »  n'est  mentionné  qu'accessoirement. 
La  charte  de  Notre-Dame  confirme,  elle  aussi,  non  la  donation 
du  monastère,  mais  celle  des  biens  qui  en  forment  la  dotation  ; 
mais  déjà  ces  biens  ne  sont  plus  nommés  ;  les  phrases  qui  les 
désignent  sont  vagues,  de  manière  à  être  plus  compréhensives  et 
à  pouvoir  être  interprétées  dans  le  sens  le  plus  avantageux  pour 
l'évêché  :  «  locella  proprietatis  eorum  tam  in  pago  Caenoman- 
nico quam  et  in  aliis  pagis,  »  et  plus  loin  «  ipsa  loca  hereditatis 
eorum.  »  Dans  les  titres  de  Saint-Calais  et  de  Saint-Longis,  un 
pas  de  plus  est  franchi  ;  c'est  le  monastère  qui  fait  l'objet  princi- 
pal de  la  donation  et  de  la  confirmation,  et  ses  biens  sont  l'acces- 
soire :  «  jubemus  ut  sicut  jaradictus  domnus  Carileffus  »  ou 
«  Lonegisilus...  ipsum  monasteriolum...  una  cum  terris,  domi- 
bus,  »  etc.,  «  ad  ipsa  casa  Dei  per  sua  strumenta  tradidit  et  dele- 
gavit...  ita  et  inantea...  monasteriolum superius nominatum  cum 
omni  integritate  ad  ipsa  predicta  casa  sanctae  Mari»;'  et  sancti 
Gervasii  et  Protliasii  martyris...  proficiat  in  augmentum.  j>  C'est 


VII.    —   LES   ACTES   DES   e'vÈQUES   DU   MANS.  -13 

l'affirmation  précise  de  la  sujétion  de  l'abbaye  à  l'évêché,  c'est- 
à-dire  du  point  que  notre  auteur  tenait  le  plus  à  établir. 

Enfin,  les  chartes  relatives  à  Notre-Dame,  à  Saint-Galais,  à 
Saint-Longis,  sont  attribuées,  ai-je  dit,  à  Childebert  I"  et  à  Clo- 
taire  II,  celle  de  Saint-Martin  à  un  Tliéodebert.  Or,  les  deux 
premiers  rois  sont  très  connus  dans  l'histoire  mérovingienne,  et 
leurs  noms  devaient  se  présenter  d'eux-mêmes  à  l'esprit  d'un 
faussaire  ;  notre  auteur  les  nomme,  dans  les  titres  de  deux  cha- 
pitres des  Actus^,  comme  ayant  régné,  l'un  au  temps  de  l'évêque 
Innocent,  l'autre  au  temps  de  l'évêque  Haduind.  Théodebert,  au 
contraire,  que  ce  soit  Tliéodebert  P""  ou  Théodebert  II,  jouit  d'une 
notoriété  beaucoup  moindre.  Aucune  charte  de  l'un  ou  l'autre  ne 
nous  a  été  conservée.  Aucun  des  deux  n'est  mentionné,  ni  dans 
les  titres  des  chapitres,  ni  dans  le  récit  des  Actus  pontiflcum^. 
Or,  les  faussaires  se  plaisent  ordinairement  à  accréditer  leurs  pro- 
ductions en  les  attribuant  à  des  princes  connus  ;  c'est  ainsi  que 
nous  avons  plus  de  trente  chartes  fausses  sous  le  nom  du  seul 
Dagobert  l"^.  Il  serait  tout  à  fait  improbable  que  l'auteur  des 
Actus,  fabriquant  une  pièce  apocryphe,  eût  imaginé  de  l'attribuer 
à  un  Théodebert.  S'il  a  reproduit  ce  nom,  c'est  que  son  modèle 
le  lui  donnait. 

Conclusion  :  les  trois  chartes  attribuées  à  Childebert  P""  et  à 
Clotaire  II,  relatives  aux  monastères  de  Notre-Dame,  de  Saint- 
Calais  et  de  Saint-Longis,  sont  fausses  ;  la  charte  de  Théodebert, 
pour  l'oratoire  de  Saint-Martin,  est  seule  authentique  et  a  servi 
de  modèle  pour  fabriquer  les  trois  autres. 

Elle  n'a  pas  servi  de  modèle  directement  pour  toutes  les  trois  ; 
les  faux  ont  été  fabriqués  successivement  et  copiés  l'un  sur  l'autre. 
La  charte  de  Saint-Martin  a  été  imitée  dans  celle  de  Notre-Dame  ; 
celle  de  Notre-Dame  a  été  imitée  dans  celle  de  Saint-Calais  ;  celle 
de  Saint-Galais  a  été  imitée  dans  celle  de  Saint-Longis.  Cette 

1.  VIII.  «  Gesta  domni  Innocentis  Cenomannicae  urbis  episcopi,  qui  fuit  tem- 
poribus  Anastasii  imperatoris  et  Chlodovei  prirai  Francorum  régis  christiani  et 
Chiideberti  filii  ejus.  »  Vet.  Anal.,  in-S",  III,  p.  74.  —  XII.  «  Gesta  domni 
Hadoindi  Cenomannicae  urbis  episcopi,  qui  fuit  ultimo  terapore  Clotharii  filii 
Hilperici  et  tempore  Dagoberti...  et...  Chlodovei...  »  Jbid.^  p.  146. 

2.  Il  est  question  de  Tliéodebert  II  dans  le  testament  de  saint  Bertrand, 
rapporté  à  la  suite  du  chapitre  de  cet  évêque,  mais  non  dans  ce  chapitre 
même;  notre  auteur  n'a  pas  relevé  et  probablement  pas  compris  la  mention 
assez  peu  claire  que  le  testament  fait  de  ce  roi. 


^4 


QUESTIONS   MÉROVINGIENNES. 


filiation  résultera  suffisamment  du  relevé  de  quelques  variantes, 
qui  permettent  de  suivre,  d'une  pièce  à  l'autre,  l'altération  pro- 
gressive des  leçons  premières  : 

Saint-Martin:    Notre-Dame:       Saint  -  Calais  :    Saint -Longis  : 


m  area  ipso- 
rum 

oratorio. . . 
conslruxerunt 


locellas  non- 
cupantes... 

si  tas  in  pago 
Gaenomannico 


in  area  san- 
ctae  Mariae 

monasterio  - 
lum  quoddam 
...construere 
coeperunt 

locella  pro- 
prieLalis  eorum 

tam  in  pago 
Gaenomannico 
quam  et  in  aliis 
pagis 


precipientes  enim  ut 

sicut  constat  sicut...  dele- 
...  delegassent  gassent  [sans 
(^owrdelegasse)   constat) 

ipsa  loca  {5Wî-  ipsa  loca  he- 
vent  les  noms)     reditatis  eorum 

ipsa  loca  superius  nominata 
cum  omni  integritale  earum 

ad  ipsa  casa  sancli  Gervasii  et 
Prothasii 


in  terra  sanctae  Mariae 

monasterio  -  monasterio  - 

lum    quoddam  lum    quoddam 

. . .    construxit  . . .    construxit 

vel  aedificavit  vel  reaediflcavit 

res  atque  mancipia  quae  ad 
ipsum  monasteriolum...  tradilae 
sunt 


tam  in  pago  Gaenomannico 
quam  et  in  aliis  pagis  atque  ter- 
raloriis 

precipientes  enim  jubemus  ut 

sicut. . .  tradi-       sicut. . .  tradi- 
dit  et  delegavit  dit  atque  dele- 
gavit 

ipsum  monasteriolum  quod... 
aedificavit 

monasteriolum  superius  nomi- 
natum  cum  omni  integritate 

ad  ipsa  casa      ad  ipsa  prae- 

sanctae   Mariae  dicta  casa  san- 

et  sancti  Gerva-  ctae  Mariae  et 

sii  et  Protliasii    sancti   Gervasii 

et  Prothasii 


eam  subter  decrevimus  roborare 


Adalgrimus 


Adogrimus 


subter  eum 
decrevimus  ro- 
borare et  nostro 
sigillé    sigillare 

Xadogrimus 


VII.   —   LES  ACTES   DES   ÉVÉQUES   DO   MANS.  ^5 

dies      octo  diesvmquod  dies      octo       diesvirrquod 

quod  facit  pre-  facit      presens  quod  facit  men-  fecit  mens.  jan. 

sens  mense  ju-  mensis  junius  sisjunius 
nii 

anno  vu  regni  nostri  anno  xv  regni     annoLiirregni 

nostri  nostri 

Gaptiniaco  Opalinaco  Compendio 

■ — -^ — ^-ii^ — —  palatio     nostro 

In  Xpisti  nomine  In  Dei  nomen 

La  traduction  de  la  date  d'une  pièce  fausse  en  années  de  notre 
ère,  en  mois  et  en  quantièmes,  ne  peut  avoir  ni  valeur  ni  signifi- 
cation précise;  ce  n'est  qu'un  expédient  commode  pour  classer 
les  pièces  dans  un  catalogue.  A  ce  point  de  vue  seulement,  disons 
que  la  date  de  la  fausse  charte  de  Childebert  P"",  relative  au 
monastère  de  Notre-Dame,  répond  au  8  juin  518  et  celle  de  la 
fausse  charte  du  même  roi,  relative  à  Saint-Calais,  au  8  juin  526. 
Il  est  bien  difficile,  même  sous  le  bénéfice  de  la  réserve  précé- 
dente, d'attribuer  une  date  à  la  fausse  charte  de  Saint-Longis  : 
elle  est  dite  de  la  53®  année  de  Clotaire  II,  qui  n'a  régné  que  qua- 
rante-cinq ans  et  quelques  jours  !  Dans  un  catalogue  chronolo- 
gique, il  faudrait  lui  donner  place  au  8  janvier  de  la  dernière 
année  complète  de  ce  roi  (la  45*),  c'est-à-dire  au  8  janvier  629. 

Laissons  ces  enfantillages  et  revenons  à  la  seule  charte  authen- 
tique de  nos  quatre,  celle  de  Théodebert  pour  Saint-Martin  du 
Mans.  Elle  a  jusqu'ici  passé  pour  apocryphe,  non  sans  apparence 
de  raison,  car  elle  offre  une  grosse  difficulté  chronologique.  EUe 
porte  en  tête  et  à  la  fin  le  nom  du  roi  Théodebert,  et  dans  le  corps 
de  l'acte  est  mentionné  l'évêque  du  Mans,  Domnole  :  «  ad  çccle- 
siam  sancti  Gervasii  et  Prothasii  martyris  vel  domno  Domnolo 
episcopo  qui  ibidem  ad  presens  custos  preesse  videtur.  »  Or  Théo- 
debert ?■■  a  régné  de  534^  à  548  2,  Théodebert  II  d'août  589  ^  à 
612'*,  et  Domnole  a  été  évêque  du  Mans  de  559  à  581  ^  Aucun 

1.  Grégoire  de  Tours,  Hist.  Franc,  III,  23;  édit.  Arndt  et  Krusch,  p.  131. 

2.  Ibid.,  III,  36,  p.  138,  et  IV,  51,  p.  187;  Marius  d'Avenches,  dans  les  Monu- 
menta  Germaniae,  in^",  Auct.  antiquiss.,  XI,  p.  236. 

3.  Grégoire,  IX,  36,  p.  391. 

4.  Chronique  dite  de  Frédégaire,  IV,  38;  édit.  Krusch,  p.  139. 

5.  Ci-dessus,  1893,  p.  635. 


^6  QUESTIONS   MÉROVINGIENNES. 

moment  de  son  épiscopat  n'a  donc  coïncidé  avec  aucun  moment 
du  règne  de  l'un  ou  l'autre  Théodebert.  Comment  expliquer  cette 
anomalie? 

On  pourrait  être  tenté  de  penser  à  un  autre  Théodebert,  au  fils 
de  Chilpéric  F",  qui,  en  573,  par  ordre  de  son  père,  occupa  et 
envahit  la  Touraine,  le  Poitou  et  autres  territoires  de  cités  «  citra 
Légère  sitas,  »  c'est-à-dire  sur  la  rive  gauche  de  la  Loire,  jusques 
et  y  compris  le  Limousin  et  le  Quercy  ^  Suivant  un  texte  hagio- 
graphique, la  Vita  Aredii,  les  habitants  du  territoire  envahi 
donnaient  à  ce  prince  le  titre  de  roi^  Mais  cette  royauté,  d'après 
ces  récits  même,  ne  s'exerça  que  sur  les  territoires  d'Aquitaine, 
qui  appartenaient  à  Sigebert,  roi  d'Austrasie,  et  que  Théodebert 
avait  conquis  sur  celui-ci.  Le  Maine  appartenait  à  Chilpéric,  et 
rien  n'autorise  à  supposer  qu'il  ait  cédé  son  autorité  sur  cette 
cité.  Les  deux  chartes  de  l'évêque  Domnole  pour  Saint-Vincent, 
l'une  de  572  (avant  l'expédition  de  Théodebert),  l'autre  de  581 
(après  la  même  expédition),  sont  datées  l'une  comme  l'autre  du 
règne  de  Chilpéric.  La  sujétion  du  Maine  au  même  prince  est 
attestée,  par  Grégoire  de  Tours,  à  diverses  autres  reprises,  en 
576  et  en  5783. 

Pour  trouver  le  vrai  remède,  il  faut  voir  s'il  n'y  a  pas  dans  la 
pièce  d'autres  difficultés  que  celle  de  la  date.  Il  y  en  a  au  moins 
deux  :  l'incohérence  dans  la  désignation  des  objets  de  la  donation 
confirmée,  et  l'octroi  de  la  confirmation  à  la  requête  des  dona- 
teurs. Dans  la  première  partie  de  la  charte,  la  donation  comprend 
une  série  de  villages  attribués  à  l'église  du  Mans,  en  même  temps 
que  l'oratoire  même  de  Saint-Martin,  dont  ils  forment  la  dota- 
tion :  «  locella  noncupantes  (tels  et  tels),  cum  omnes  adjacen- 
tias...  cum  omni  re  inexquisita  vel  ipso  oratorio;  »  dans  la 
seconde  partie,  il  n'est  question  que  des  villages  :  «  ipsa  loca 


1.  Grégoire,  IV,  47,  p.  183. 

2.  «  Quamquani  sciam  vos  regein  meluere  Theodobertum  :  »  Ruinarl,  Grego- 
rii  Turonensis  opéra,  col.  1299;  Acta  sanctorum  augusii,  V,  p.  189-190;  de 
Foncemagne,  dans  l'Histoire  de  l'Académie  des  inscriptions,  VII,  278-280  : 
Rome,  biblioliièquc  Villorio-Einaïuiele,  ras.  Farf.  29  (341),  fol.  32-52.  J'ai  coanu 
ce  manuscrit  par  une  collation  qu'a  bien  voulu  nie  communiquer  M.  le  D'  Mruno 
Krusch,  qui  prtq)are  une  édition  de  cette  Vita.  —  Cf.  aussi  Mabillon,  Acta 
sanctorum  ordinis  saiicti  Benedicti,  I,  p.  289,  291. 

3.  Grégoire,  V,  1,  i,  li,  26,  p.  192,  195,  201,  221;  Longnon,  Géographie  de 
la  Gaule  au  VI'  siècle,  p.  295,  296. 


vu.    —   LES   ACTES   DES    ÉVÈQUES   DU   MANS.  47 

superius  nominata  cum  omni  integritate  earura...  proficiant  ad 
augmentum.  »  D'autre  part,  dans  toutes  les  confirmations  méro- 
vingiennes qui  nous  sont  parvenues,  c'est  le  donataire,  intéressé 
à  la  validité  du  don,  qui  en  sollicite  et  en  obtient  la  confirmation, 
et  rien  n'est  plus  naturel  ;  ici,  contrairement  à  l'usage  et  contrai- 
rement au  sens  commun,  la  confirmation  du  don  est  accordée  aux 
supplications  des  donateurs,  Eoladius  et  Baudomalla.  Est-ce 
croyable  ? 

Ces  diverses  difficultés  résident,  non  dans  l'ensemble  de  la 
charte,  mais  dans  un  seul  passage,  qui  les  renferme  à  la  fois 
toutes  les  trois.  Je  veux  parler  de  ces  deux  lignes,  qui  suivent  la 
désignation  des  villages  donnés  «  cum  omnes  adjacentias,  cum 
omni  re  inexquisita,  »  etc.  : 

...vel  ipso  oratorio,  ad  çcclesiam  saneti  Gervasii  et  Prothasii  mar- 
tyris  vel  domno  Domnolo  episcopo  qui  ibidem  ad  presens  custos 
preesse  videtur... 

Qu'on  supprime  par  la  pensée  ces  deux  lignes  :  la  difficulté  de 
date  disparaît,  avec  le  nom  de  l'évêque  Domnole;  l'incohérence 
dans  la  désignation  des  objets  donnés  disparaît,  avec  la  mention 
de  l'oratoire  comme  l'un  de  ces  objets;  l'anomalie  de  la  confirma- 
tion accordée  à  la  requête  des  donateurs  disparaît  aussi.  En  efiet, 
s'il  n'est  plus  question  du  don  de  l'oratoire  à  l'évêché,  le  dona- 
taire des  biens  dont  il  s'agit  ne  peut  plus  être  que  cet  oratoire 
lui-même,  oratoire  dont  les  requérants  sont  les  fondateurs  et  par 
conséquent  les  administrateurs.  Ce  n'est  plus  à  titre  de  donateurs 
qu'ils  ont  sollicité  cette  confirmation,  c'est  à  titre  de  représen- 
tants juridiques  de  l'établissement  religieux  qui  leur  doit  son 
existence.  On  s'explique  mieux  alors  la  nécessité  de  la  confirma- 
tion royale  :  ils  ont  créé  ce  qu'on  appelle  en  droit  une  personne 
morale,  ils  veulent  maintenant  lui  attribuer  des  biens  ;  cela  ne 
peut  se  faire,  dans  la  plupart  des  législations,  anciennes  ou 
modernes,  sans  le  consentement  de  l'autorité  pubhque.  —  Or, 
cette  courte  clause,  dont  l'élimination  suffirait  à  faire  disparaître 
toutes  les  pierres  d'achoppement,  est  aussi  la  seule  qui  intéresse 
le  temporel  de  l'évêché,  la  seule,  par  conséquent,  que  l'auteur 
des  Actus  ait  eu  intérêt  à  introduire  dans  la  pièce.  Tout  alors 
devient  clair  :  nous  avons  affaire  à  une  interpolation  semblable  à 
celle  qui  se  trouve  dans  la  seconde  charte  de  saint  Domnole  pour 
l'abbaye  de  Saint-Vincent.  La  vraie  charte  de  Théodebert  ne 
1894  2 


\S  QUESTIONS   MÉROVINGIENNES. 

contenait  que  la  confirmation,  à  l'oratoire  même  de  Saint-Mar- 
tin, de  la  dotation  qui  lui  avait  été  constituée  par  ses  fondateurs. 
Le  faussaire  des  Actus,  en  y  ajoutant  deux  lignes  de  son  cru,  en 
a  fait  un  titre  pour  l'évêché,  titre  qui  devait  rendre  celui-ci 
maître  à  la  fois  de  l'oratoire  et  de  ses  biens. 

Pour  supprimer  l'interpolation  et  restituer  le  texte  authen- 
tique de  l'acte,  il  n'y  a  que  deux  raccords  à  faire.  Dans  le  pas- 
sage qui  vient  d'être  cité,  il  faut  remplacer  «  vel  ipso  oratorio  » 
par  «  ad  ipso  oratorio  »  et  supprimer  les  mots  suivants,  depuis 
«  ad  çcclesiam  »  jusqu'à  «  custos  preesse  videtur.  »  Plus  loin,  à 
la  fin  de  la  pièce,  où  l'on  lit  à  deux  lignes  de  distance  deux 
expressions  qui  font  disparate  entre  elles,  «  ipsa  casa  Dei  »  et 
«  ipsa  casa  sanctiGervasii  et  Prothasii  matris  (jcclesiaeS  »  il  faut 
lire,  les  deux  fois,  «  ipsa  casa  Dei  »  tout  court,  c'est-à-dire 
l'oratoire  de  Saint-Martin  ;  les  noms  des  saints  Gervais  et  Pro- 
tais ont  été,  ici  encore,  ajoutés  par  l'interpolateur. 

Théodebert  1^^  n'a  jamais  régné  sur  le  Maine 2.  Théodebert  II, 
au  contraire,  a  possédé  cette  cité  :  cela  résulte,  non  du  témoi- 
gnage des  historiens,  mais  d'une  pièce  qui  sera  examinée  dans  la 
suite  de  ce  travail,  le  testament  de  l'évêque  Bertrand  s.  D'après 
Grégoire  de  Tours,  il  fut  proclamé  roi,  du  vivant  de  son  père, 
Childebert  II,  en  août  589^.  La  charte  datée  du  8  juin  de  sa 
7«  année  serait  donc,  si  les  chiffres  ont  été  transcrits  exacte- 
ment (ce  qui  n'est  nullement  certain),  du  vendredi  8  juin  596. 
C'est,  en  tout  cas,  la  plus  ancienne  charte  royale  connue. 

Le  même  testament  de  Bertrand,  écrit  en  616,  mentionne  un 
abbé  Eoladius,  de  qui  ce  prélat  (évêque  depuis  586  ou  587)  avait 
acheté  des  vignes,  prés  et  terres  situés  sur  le  côté  droit  de  la 
route  du  Mans  à  Pontlieue  :  «  vineolas,  pradela  vel  terra turium 
quod  in  dextera  parte  de  strada  est  qui  vadit  ad  Ponteleugua, 

1.  Ou  plulùt  ad  ipsa  casa  sancli  GervasH  et  Prothasii  martijris,  leçon  que 
donnent  les  trois  chartes  fausses  de  Notre-Dame,  de  Saint-Calais  et  de  Sainl-Lon- 
gis,  et  qui  par  conséquent  devait  se  trouver  dans  celle  de  Saint-Martin,  quand, 
sortant  des  mains  de  l'interpolateur,  elle  a  été  reprise  par  lui  et  lui  a  servi 
de  modèle  pour  fabriquer  celle  de  Notre-Dame.  La  substitution  de  matris  à 
martyris  et  l'addition  d'^cc/esiae  (seconde  faute  qui  est  la  conséquence  de  la 
première)  sont  imputables  au  copiste  du  xiii"  siècle  (toute  cette  fin  de  l'acte 
manque  dans  le  ms.  Baluze  45). 

2.  Longnon,  Géographie  de  la  Gaule  au  VI'  siècle,  p.  295. 

3.  Ci-après,  p.  000.  [L'examen  de  ce  testament  n'a  pas  été  écrit.] 

4.  Grégoire  de  Tours,  IX,  3G,  p.  391. 


VII.    —    LES   ACTES    DES   e'vÊQCES   DD   MANS.  •19 

quem  de  renerabili  fratre  meo  Eoladi  abbati  comparavi'.  »  C'est 
évidemment  celui  à  qui  est  accordée  notre  charte.  Le  mot  abbati 
prouve  que,  par  le  terme  d'oratoire,  «  oratorio  in  honore  sancti 
Martini,  »  il  faut  entendre  une  sorte  de  monastère.  C'est  peut- 
être  du  même  établissement  qu'il  s'agit  aussi  dans  un  passage  où 
Grégoire  de  Tours  parle  d'une  basilique  de  Saint-Martin,  consa- 
crée par  l'évèque  du  Mans  Badégisil  :  «  Invitatus  autem  Bade- 
gyselus  Cenomannorum  episcopus  quodam  loco  diocesis  suae  ad 
basilicam  beati  viri  et  nomiue  et  reliquiis  consecrandam^  »  Il  n'y 
a  pas  contradiction  entre  ce  «  quodam  loco  diocesis  suae  »  et  le 
«  infra  mui'ania  Cenomaunis  »  de  la  charte  :  Grégoire,  répétant 
un  récit  qu'il  devait  tenir  d'autrui,  pouvait  n'avoir  pas  la  notion 
précise  du  lieu  dont  il  parlait.  Badégisil  fut  évèque  du  Mans  de  la 
fin  de  581  à  la  fin  de  586.  La  fondation  de  l'oratoire  de  Saint- 
Martin  serait  donc  antérieure  de  plus  de  dix  ans  à  la  confirma- 
tion de  biens  qui  lui  fut  accordée  par  Théodebert. 

Cette  fondation,  quelle  qu'en  soit  la  date  précise,  fut  assez 
durable.  En  616,  Bertrand,  dans  un  autre  article  de  son  testa- 
ment, la  désigne  toujours  sous  le  nom  d'oratoire  de  Saint-Martin, 
au  nombre  des  églises  auxquelles  il  lègue  une  somme  ou  une 
valeur  de  5  sous  d'or^.  Auix"^  siècle,  au  temps  d'Aldric,  la  «  cella 
sancti  Martini  infra  murum  civitatis  »  possédait  un  certain 
nombre  de  domaines  ruraux,  villae  ;  un  acte  du  31  décembre  832, 
de  l'empereur  Louis  le  Pieux,  nomme  ces  villae  parmi  celles 
dont  les  dîmes  et  nones  doivent  appartenir  à  la  cathédrale  du 
Mans^.  Avant  ses  biens  à  elle,  la  cella  devait  avoir  aussi  ses 
archives  :  c'est  là  que  l'auteur  des  Actus  aura  vu  et  copié  (pour 
la  dénaturer)  la  charte  du  roi  Théodebert  IL 

C'était  le  seul  titre  ancien  qui  subsistât  alors  dans  ces  archives, 
car  c'est  le  seul  que  le  compilateur  des  Actus  pontificum  en  ait 
tiré.  Il  n'y  a  pas  trouvé  l'acte  même  de  la  donation  d'Eoladius  et 
de  Baudomalla  au  monastère  fondé  par  eux,  acte  qui  fait  l'objet 

1.  Ci-après,  Appendice  I.  n»  000.  g  32. 

2.  De  virtutibus  S.  Martini,  III,  35;  édit.  Arndt   et  Krusch,  p.  641.  —Cf. 
Longnon,  Géographie  de  la  Gaule  au  VI'  siècle,  p.  298. 

3.  a  Ad  oratoria  domni  Martini,  domni  Victorii  vel  sancti  Pétri  infra  moros 
dabis  in  aururn  ia  caballo»  sol.  v.  s  Appendice  I,  n°  00,  g  107. 

4.  «  Et  de  omnibus  Yillis  quç  ad  cellam  sancti  Martini  infra  murum  civitatis 
pertinent.  »  Gesta  Aldrici,  XI,  p.  40  (Miihlbacher,  n°  883). 


20  QDESTrONS   MÉROVINGI£\.\ES. 

de  la  confirmation  de  Théodebert.  Au  contraire,  pour  chacun  des 
trois  monastères  de  Notre-Dame,  de  Saint-Galais,  de  Saint-Lon- 
gis,  il  donne  deux  actes  privés  émanés  des  fondateurs,  actes  qui 
avaient,  dit-il,  précédé  chacune  des  chartes  royales  et  que 
celles-ci  avaient  pour  but  de  confirmer.  Ces  actes  sont  trois  dona- 
tions et  trois  précaires,  consenties  toutes  les  six  à  l'évêque  et  à 
l'église  du  Mans.  La  donation  de  Notre-Dame  émane  de  deux 
époux,  Hareyarius  et  Truda,  et  de  leur  fille  Tenestina,  qua- 
lifiée Deo  sacrala^;  la  précaire,  postérieure  de  quelques  années, 
porte  le  nom  de  Ténestine  seules  Les  donations  et  les  précaires 
de  Saiut-Calais3  et  de  Saint-Longis''  sont  présentées  comme 
l'œuvre  des  deux  saints  dont  ces  monastères  ont  pris  les  noms, 
Carileffus  et  Lonegisilus. 

Ces  quatre  derniers  actes,  mis  sous  les  noms  de  saint  Calais  et 
de  saint  Longis,  sont  des  faux  dont  la  grossièreté,  touchant  au 
ridicules  dispense  de  toute  discussion.  Il  n'en  est  pas  de  même 
des  deux  titres  du  monastère  de  Notre-Dame  :  la  donation  d'Ha- 
régaire  et  la  précaire  de  Ténestine.  Ici  le  faux  se  mêle  au  vrai 
d'une  façon  déconcertante,  et  on  est  assez  embarrassé,  à  pre- 
mière vue,  pour  former  un  jugement.  La  seule  solution  à  laquelle 
on  puisse  s'arrêter  est  qu'ici  encore  nous  avons  afiaire  à  des 
documents  authentiques,  mais  viciés  par  des  interpolations  con- 
sidérables. 

L'authenticité  est  attestée  par  l'emploi  de  tournures  ou  de 
formules  qui  appartiennent  au  style  des  actes  mérovingiens  et 
qui  ont  cessé  d'être  en  usage  après  la  première  race.  Ainsi 
l'exorde  de  la  donation  d'Harégaire,  «  Dum  fragilitas  humani 
generis  pertimescit,  »  etc.,  se  rencontre  plusieurs  fois  dans  les 

1.  Mabillon,  Vel.  Anal.,  in-8%  III,  p.  88;  Pardessus,  I,  p.  72;  Appendice, 
n»  000. 

2.  Vet.  Anal.,  III,  p.  92;  Pardessus,  I,  p.  94;  Appendice,  n»  000. 

3.  Vet.  Anal.,  III,  p.  80,  84;  Pardessus,  I,  p.  96,  98;  Appendice,  n"  000. 

4.  Vel.  Anal.,  111,  p.  151,  155;  Pardessus,  I,  p.  222,  224;  Appendice,  n»' 00. 

5.  Les  deux  saints,  oubliant  complètement  la  différence  qui  doit  séparer  et 
qui  a  séparé  toujours  le  genre  narratif  du  genre  juridique,  racontent  en  grand 
détail,  dans  ces  jtrétcndus  contrats,  l'histoire  de  leur  vie,  de  leurs  pérégrina- 
tions, des  commencements  de  leurs  fondations  religieuses.  Ces  récits  sont  natu- 
rellement d'une  conformité  rigoureuse  avec  les  traditions  adoptées  par  l'auteur 
des  Actus  ponlificum.  —  Entre  autres  redevances  stipulées  au  profit  de  l'évé- 
clié,  Longis  promet  chaque  année  duo  modia  vini,  Calais  butliculas  d^ias 
paratas,  plenas  de  opiimo  vino,  l'un  et  l'autre  ad  opus  canonicorum! 


Vir.    —    LES   ACTES   DES   EVÊQUES   DU   MANS.  2-1 

formules  1  et  dans  les  actes  ^  ;  il  présente  des  jBns  de  membres  de 
phrases  conformes  aux  lois  de  la  prose  métrique  des  bas  siècles  ^. 
Mais,  dira-t-on,  le  faussaire  a  pu  le  copier  sur  une  pièce  authen- 
tique. Sans  doute;  mais,  s'il  avait  eu  entre  les  mains  une  autre 
pièce  mérovingienne,  aurait-il  résisté  à  la  tentation  d'en  grossir 
son  recueil?  Je  ne  le  pense  pas.  Après  s'être  servi  de  la  charte  de 
Théodebert  II  en  faveur  de  Saint-Martin  pour  fabriquer  sur  ce 
modèle  trois  fausses  chartes  de  Childebert  P""  et  de  Clotaire  II,  il 
a  tenu  à  utiliser  le  modèle  lui-même  et  lui  a  donné  place  dans  son 
livre,  à  côté  des  copies  qu'il  en  aA^ait  faites.  Il  nous  aurait  conservé 
de  même  le  modèle  de  l'exorde  de  la  donation  d'Harégaire,  s'il 
en  avait  eu  un.  Et,  s'il  n'en  a  pas  eu,  il  faut  que  la  pièce  soit 
authentique,  car  ce  n'est  pas  lui  qui  aurait  su,  au  ix*  siècle, 
écrire  en  bonne  prose  mérovingienne.  —  Plus  loin,  «  pro  reme- 
dium  animae  nostrae  et  remissionem  peccatorum  nostrorum,  ut 
çternam  in  futurum  apud  Dominum  consequi  mereamur,  »  est 
également  conforme  a  une  formule  mérovingienne  conservée  par 
le  recueil  de  Marculfe^.  Seulement,  au  lieu  de  l'adjectif  aeter- 
nam,  qui,  isolé,  ne  signifie  rien^,  Marculfe  donne  le  substantif 
veniam  :  aeterna^n  dans  notre  texte  ne  peut  donc  être  qu'une 
faute  de  copie,  faute  facilitée  par  la  forme  de  I'm,  qui,  en  cursive 
mérovingienne,  ressemble  à  un  a  minuscule  carolingien.  La 
même  formule  nous  offre  le  modèle  textuel  des  dix  ou  douze  der- 
nières lignes  de  notre  acte,  contenant  la  clause  pénale,  depuis 
«  Licet  in  cessionibus  »  jusqu'à  «  cum  stipula tione  subnixa.  »  — 
Les  noms  des  donateurs,  Haregarius,  Truda,  Tenestina,  sont 


1 .  Formulae  Arvei'nenses,  n"  3  ;  Marculfe,  II,  2  et  4  ;  Formulae  Turonenses, 
Addit.  1  ;  Formulae  Merkelianae,  i  (E.  de  Rozière,  n"  64,  175,  345,  195,  194; 
Zeumer,  p.  30,  74,  76,  159,  241). 

2.  Brandi,  Die  Reichenauer  Urkundenfalschungen  (1890,  111-4°),  p.  89,  91. 

3.  0  Dura  fragilitatis  (lisez  fragilitas)  humant  generis  pertimescit  ultimum 
vitae  tempore  [lisez  ultima  vilae  tempora)  subitanea  transposiliône  vèntûra, 

oportet  ut  non  inveniat  unumquemque  honiinem  împàrâtum,  ne  sine  ali- 
quo  boni  operis  respectura  vïigrât  de-[k5c]-sëcïilo,  nisi  dura  suo  jure  el 
polestâtë  cônsistit,  preparet  sibi  viam  salutis  per  quani  ad  Çternam  valeat 
healUudinem  përvënlre.  »  Pour  la  correction  de  de  seculo  en  de  hoc  seculo, 
voyez  Brandi,  ibid. 

4.  Marculfe,  II,  4  (E.  de  Rozière,  n»  345;  Zeumer,  p.  76). 

5.  Mabillon  et  les  éditeurs  qui  l'ont  suivi  donnent  xiernam  mercedem,  mais 
ce  dernier  mot  a  été  ajouté  par  conjecture;  il  n'est  dans  aucun  des  deux  manus- 
crits. 


22 


QUESTIONS   MEROVINGIENNES. 


rares,  mais  n'ont  rien  d'invraisemblable.  On  ne  s'étonne  pas  de 
les  rencontrer  dans  un  texte  authentique,  et  on  s'étonnerait  qu'un 
faussaire  les  eût  inventés.  Dira-t-on  qu'il  les  a  pris  dans  la  tra- 
dition? Ce  n'est  pas  probable,  car  rien  n'indique  l'existence  d'une 
tradition  à  ce  sujet.  Les  Gesta  Aldrici  prononcent  une  seule 
fois  le  nom  de  Ténestine  et  ne  font  aucune  mention  de  son  père  et 
de  sa  mère*;  les  Acius  pontifîcum  ne  leur  consacrent  à  tous 
trois  que  quelques  lignes  fort  sèches,  dont  toute  la  substance 
paraît  tirée  de  la  donation  même^  Le  nom  de  la  mère  de  Ténes- 
tine, écrit  au  commencement  de  l'acte,  au  nominatif,  Truda, 
devient,  à  la  fin  du  même  acte,  au  génitif,  Trudane  :  «  Signum 
Trudane  uxore  ipsius.  »  C'est  la  déclinaison  régulière  des  noms 
de  cette  forme  en  latin  mérovingien  :  un  faussaire  carolingien 
n'aurait  pas  su  décliner  ainsi.  —  Enfin,  l'avant-dernier  para- 
graphe de  la  donation,  la  clause  qui  précède  immédiatement  la 
clause  pénale,  est  encore  la  reproduction  textuelle  d'un  passage 
de  Marculfe.  Et  l'on  ne  saurait  imputer  à  l'auteur  des  Actus 
d'être  allé  chercher  ce  passage,  dans  Marculfe  ou  ailleurs,  pour 
l'insérer  ici  :  car,  d'une  part,  il  y  a  fait  quelques  fautes  de  copie, 
dont  l'une,  rem  data  pour  remota,  rend  toute  la  phrase  inin- 
telligible 3;  et,  d'autre  part,  cette  clause,  si  l'on  en  rétablit  le  vrai 
texte,  a  pour  but  d'interdire  toute  entreprise  de  l'évêque  sur  les 
biens  du  monastère,  c'est-à-dire  de  repousser  à  l'avance  les  pré- 
tentions que  notre  écrivain  s'attache  précisément  à  soutenir.  Il 
est  donc  clair  qu'il  n'y  a  rien  compris,  et  qu'il  n'a  fait  que  la 
copier  de  son  mieux  telle  qu'il  l'a  lue  ou  qu'il  a  cru  la  lire  dans 
le  document  original  : 

Marculfe  :  Ea  scilicet  ratione  Harégaire  :  Ea  scilicet  ralione 

alquc  pretexto  ul  remota  ponti-  atquc  prétexte  ut  rem  data  pon- 

ficum  simulque  ecclesiasticoruni  tificis  simulque  çcclesiasticorum 

omnium  offîcialium  seu  publico-  om\\\\\m ponti ficalium  seu  publi- 


1.  «  SanctÇ  TencstinÇ  precipue  virginis  quÇ  et  raonasteriolum  sanctç  Mariç 
in  rcbiis  senioris  '.'cclesiç  una  cum  adjiilorio  sancti  Innocentis  prefixÇ  urbis 
episcopi  conslruxit  »  [Gesta  Aldrici,  XLIV,  p.  124). 

2.  Vel.  Anal.,  in-S-,  111,  p.  78.  —  La  Vie  de  saint  Rigomer,  publiée  par 
l'abbé  Lebeuf,  Dissertations  sur  l'hist.  de  Paris,  I,  p.  211,  est  évidemment 
l)ostérieurc  aux  Actus  et  inspirée  de  leur  récit.  Si  notre  auteur  avait  pu  la 
connaître,  il  n'eût  j)as  manqué  d'orner  son  ouvrage  des  détails  merveilleux 
qu'elle  renferme. 

3.  11,  4  (E.  de  llozière,  n°  345;  Zeumer,  p.  76). 


Vri.  —   LES    ACTES   DES   EVEQUES   DU   MANS. 


23 


rum  omnium  potestale,  nuUas 
functiones  vel  exaclionis  neque 
exquesita  et  lauda  convivia,  neque 
gratiosa  vel  insidiosa  munu- 
scola,  neque  etiam  caballorum 
pastus  aut  paraverida  vel  carra- 
rum  angaria,  aut  quodcuraque 
functiones  titulum  dici  potest  de 
ipsa  facultate  paenitus  non  requi- 
ratur,  sed  sub  intégra  emuni- 
tate  facultaticola  ipsa  sicut  a  me 
hucusque  possessa  est,  in  jure 
oraturio  sanctae  Mariae  et  pre- 
dictorum  pauperum  debeat  Deo 
protegente  et  opitulante  persi- 
sterez 


corum  omnium  potestatc  privan- 
das  nullas  functiones  vel  exa- 
ctiones  neque  exquisita  et  lauda 
convivia,  neque  gratiosa  vel  in- 
sidiosa munuscula,  neque  etiam 
caballorum  pastus  atque  parave- 
reda  vel  angaria  aut  in  quod- 
cumque  functiones  lilulnmjudi- 
ciaria  potestate  dici  potest  de 
ipsa  facultate  paenitus  non  re- 
quiratur,  sed  sub  intégra  emu- 
nitate  facultaticula  sicut  a  nobis 
hucusque  possessa  est,  in  jure 
oratorio  sanctae  Mariae  et  pre- 
dictorum  sanctorum  apostolorum 
...  debeat  Deo  protegente  et  opi- 
tulante consistere. 

L'interpolation  est  attestée  par  la  contradiction  qui  existe  entre 
les  diverses  parties  de  la  pièce.  Au  commencement  d'une  phrase, 
les  auteurs  de  l'acte  font  donation  de  tous  leurs  biens  au  monas- 
tère qu'ils  ont  fondé,  et,  dans  la  suite  de  la  même  phrase,  ils  ins- 
tituent héritiers  l'évêque  et  la  cathédrale  du  Mans;  ainsi  ils 
donnent  leurs  biens  à  l'un  et  les  lèguent  à  l'autre  : 

Et  omnes  res  nostras  atque  mancipia  quem  ex  légitima  succes- 
sione  nobis  obvenerint  totum  et  ad  integrum  ad  jamdictum  mona- 
sterium  per  hoc  testamentum  conditîonis  tradidimus  atque  conflrma- 
vimus,  et  post  nostrum  discessum  jamdicta  aecclesia  sanctae  Mariae 
et  sancti  Gervasii  et  Prothasii  Cçnomannis  civitate  constructa  vel 
ejusdem  pontificis  heredes  instituimus  et  eos  appellare  volumus. 

Ici  il  ne  s'agit  que  des  biens  des  fondateurs,  donnés  d'abord  au 
monastère,  puis  à  l'évêché;  plus  loin,  c'est  le  monastère  lui-même 
qui  est  donné  à  la  cathédrale  : 

Ad  partibus  sanctae  Mariae  et  sanctorum  martyrum  Gervasii  et 
Prothasii  Cenomannis  civitate  vel  ejusdem  pontificis  ipsum  mona- 

l.  Marculfe,  II,  1  (E.  de  Rozière,  n"  571;  Zeumer,  p.  71).  —  Remarquer  les 
fins  des  membres  de  phrases,  toutes  correctes  au  point  de  vue  de  la  métrique  : 
omnium  potêstâte,  laûdà  convivia,  insidiôsd  mûnûscola,  carrârum 
âagària,  paenitus  nôn-rëquirâiur,  hucusque  pôssèssa-est ,  opilulântë 
pêrslstêre. 


24  QUESTIONS   MÉROVINGIENNES. 

steriolum  cum  omnes  res  ad  se  pertinentes...  in  vestram  faciatis  revo- 
care  polesLaLem  vei  dominalionem. 

Il  a  été  dit  que  le  monastère  posséderait  ses  biens  en  dehors  de 
tout  pouvoir  et  de  toute  ingérence  de  l'évêque  et  de  ses  agents, 
«  rem[o]ta  pontiâcis  simulque  çcclesiasticorura  omnium  ponti- 
ficalium  [pour  officialium]  seu  publicorum  omnium  potestate,  » 
et  avant  la  fin  de  la  même  phrase  on  trouve  une  incise  qui  subor- 
donne la  propriété  du  monastère  à  l'évêché  : 

sed  sub  intégra  emunilate  faculLaticula  sicut  a  nobis  hucusque 
possessa  est,  in  jure  oratorio  sanctae  Mariae  et  predictorum  sancto- 
rum  apostolorum,  sub  jure  et  potestate  et  dominatione  sanctae 
Mariae  matris  Domini  nostri  Ihesu  Xpisti  vel  sanctorum  martyrum 
Gervasii  et  Prothasii  et  eorum  rectoribus  atque  pontificis,  debeat 
Deo  protegente  et  opitulante  consistere. 

La  contradiction  est  dans  la  forme  autant  que  dans  le  fond. 
Tantôt  la  cathédrale  et  l'évêque  sont  nommés  à  la  troisième  per- 
sonne : 

apud  domno  ac  venerabile  sede  apostolico  Innocenti  Cçnoman- 
nicQ  çcclesiae  presule  deprecavimus  una  cum  sancta  congregatione 
in  ipsa  urbe  consistentes  ut  per  beneficium  nobis  concederet... 

tantôt  ils  sont  apostrophés  à  la  seconde  personne,  comme  si  l'acte 
leur  était  adressé  : 

et  post  nostrum  Deo  jubente  de  hac  luce  discessum,  sicut  superius 
insertum  est,  vos  aut  rectores,  presules,  successoresque  vestros  in 
vestram  faciatis  revocare  potestatem  vel  dominationem... 

Dans  un  des  passages  précédemment  cités,  les  deux  tournures 
incompatibles  sont  réunies  en  une  même  phrase  : 

ad  partibus  sanctae  Mariae  et  sanctorum  martyrum  Gervasii  et 
Prothasii  Genomannis  civitatevel  ejusdem  pontificis...  quae  de  rébus 
vcstris  pcr  vcstrum  beneficium  a  vobis  accepimus...  in  vestram 
faciatis  revocare  potestatem... 

Bien  plus,  dans  une  phrase  du  milieu  de  l'acte,  les  rôles  sont 
intervertis,  et  c'est  l'évêque  qui,  à  son  tour,  parle  à  la  première 
personne  : 

(iUjus  petitionis  libenter  animo  susccpimus  et  concessimus  eis  per 


Vir.    —  LES   ACTES   DES   e'vÊQUES   DU   MANS.  25 

nostrum  beneficium  ipsam  aream  ad  ipsum  monasterium  facien- 
dum... 

Tout  cela  est  incohérent  et  trahit  la  main  d'un  interpolateur 
maladroit.  Cet  interpolateur  travaillant,  nous  le  savons,  dans 
l'intérêt  de  l'évêché,  on  est  autorisé  à  lui  attribuer  les  clauses 
favorables  à  l'évêché  et  à  considérer  comme  des  restes  de  l'acte 
authentique  celles  qui  consacrent  la  propriété  indépendante  du 
monastère.  Il  faut  mettre  aussi  sur  son  compte,  tout  au  moins, 
les  passages  où  l'évêque  est  mal  à  propos  nommé  soit  à  la  seconde, 
soit  à  la  troisième  personne.  Tout  cela  est  à  éliminer  du  texte 
authentique.  Malheureusement  le  faussaire,  pour  faire  place  à 
ces  diverses  additions,  a  dû  supprimer  quelques-unes  des  clauses 
primitives,  en  sorte  qu'après  l'éhmination  des  parties  apocryphes, 
il  ne  reste  qu'un  acte  tronqué  et  imparfait.  Il  en  reste  assez, 
cependant,  pour  juger  que  cet  acte  était  une  donation  des  époux 
Harégaire  et  Trude  et  de  leur  fille  Ténestine,  religieuse,  en  faveur 
du  monastère  fondé  par  eux  sous  le  vocable  de  Notre-Dame  et 
des  saints  Pierre  et  Paul,  et  que  cette  donation  avait  été  dressée 
suivant  une  formule  apparentée  à  celles  que  Marculfe  a  recueil- 
lies sous  les  numéros  1  et  4  de  son  livre  II. 

Dans  la  précaire  de  Ténestine,  la  formule  du  début,  rappelant 
celles  d'un  grand  nombre  d'actes  analogues  du  même  temps,  est 
sans  doute  authentique  : 

Domino  [lisez  Domno]  sancto  ac  venerabile  sede  apostolico  Inno- 
cente Genomannicç  aecclesiç  presule,  una  cum  sancta  congregatione 
ex  ipsa  urbe  consistentes,  ego  in  Dei  nomine  Tenestina  Deo  sacrata 
filia  quondam  Haregario  et  Trudanç  peccatrix  [lisez  precatrix]  a 
vobis  accède.  Dum  et  mea  fuitpetitioet  veslradecrevit  voluntas,  ut... 

L'interpolateur  de  la  charte  précédente  paraît  s'être  inspiré  de 
ce  début,  quand  il  a  écrit  : 

...  quem  apud  domno  ac  venerabile  sede  apostolico  Innocenti 
Gçnomannicç  çcclesiae  presule  deprecavimus,  una  cum  sancta  con- 
gregatione in  ipsa  urbç  consistentes,  ut... 

En  effet,  «  domno  ac  venerabile  sede  apostolico  »  était  un  titre 
qu'on  plaçait  volontiers  devant  le  nom  d'un  évêque,  au  début 
d'un  acte,  dans  la  formule  de  suscription  destinée  à  indiquer  que 


26 


QUESTIONS   MEROVINGIENNES. 


l'acte  lui  était  adressés  mais  on  ne  l'employait  guère  dans  le 
corps  d'une  phrase,  où  l'évêque  était  nommé  à  la  troisième  per- 
sonne. —  Une  autre  phrase  paraît  avoir  passé  de  la  charte  de 
Ténestine  à  celle  d'Harégaire  : 

Harégaire  :  Et  censivimus  an-  Ténestine  :  Et  censivimus  vo- 
nis  singulis  ad  festivilatem  sancti  bis  annis  singulis  ad  feslivilatem 
Gervasii  et  Prothasii ,  quod  est  sancti  Gervasii  et  Prothasii,  quod 
XIII  kl.  julias,  de  argento  libra  i  est  xiii  kl.  juhas,  vestitos  duos 
transsolvere  faciamus.  et  cappas  duas  episcopales  et  de 

argento  libra  i  transsolvere  facias 

[sic] . 

Le  fond  et  la  forme  de  cette  clause  sont  mérovingiens.  On  la 
trouve  ordinairement,  à  l'époque  mérovingienne,  dans  les  actes 
de  précaire^  adressés  par  des  particuliers,  àdesévêques  ou  à  des 
abbés.  Ces  actes  commencent  régulièrement  par  l'adresse  à 
l'évêque  ou  à  l'abbé  en  faveur  de  qui  ils  sont  consentis  :  «  Dorano 
sancto  ac  venerabili...  episcopo  »  ou  «  abbati...  »  Telle  est  la 
forme  sous  laquelle  se  présente  la  charte  de  Ténestine,  fille  d'Ha- 
régaire ;  telle  n'est  pas  celle  de  l'acte  d'Harégaire  lui-même,  qui 
n'est  pas  une  précaire,  mais  une  donation.  C'est  donc  dans  la 


1.  Marculfe,  I,  6,  26;  II,  5  (E.  de  Rozière,  n"  518,  431,  345;  Zeuraer,  p.  46, 
59,  77). 

2.  Form.  Turon.,  7  :  «  Unde  censivi  me  annis  singulis  ad  feslivilatem  ipsius 
sancli  partibus  veslris  reddere  argentum  lantum  »  (E.  de  Rozière,  n"  319  ;  Zeu- 
mer,  p.  139).  — Additamenla  e  codicibus  formularum  Turonensium,  3  :  «  Unde 
censisli  le  a  nobis  annis  singulis  ad  feslivilatem  sancli  illius  in  luminaribus 
ipsius  sancli  vcl  pro  mercedis  luae  augmenlum  argentum  soledos  tanlos  » 
(E.  de  Rozière,  n'  327;  Zeumer,  p.  160).  —  Form.  Lindenbrog.,  3  :  «  Et  pro 
ipso  usu  censivi  vobis  annis  singulis  denarios  seu  solidos  tanlos,  ut  ipsos  ad 
festivilatem  sancti  illius,  diem  illum  mensis  illius,  exsolvcre  faciam  »  (E.  de 
Rozière,  n°  331  ;  Zeumer,  p.  269).  —  Addit.  colledionis  Flaviniacensis,  3  : 
«  Et  censislis  me  annis  singulis  pro  ipsis  rébus  festa  sancti  ill.  argenlo  vel 
quodlibct  solvere  faciam  »  (E.  de  Rozière,  n"  341  ;  Zeumer,  p.  490).  —  Ibid., 
4  :  «  El  censivimus  te  annis  singulis  pro  ipsis  rébus  festa  sancti  illi  cera  aut 
argentum  tantum  partibus  ipsius  monaslerii  solvere  facias  »  (E.  de  Rozière, 
n"  320:  Zeumer,  p.  491).  —  Cf.  E.  de  Rozière,  n"  321  et  suivants.  —  Précaire 
de  Wademer  et  Ercamberle  pour  Sainl-Germain-dcs-Prés,  du  jeudi  20  août  683 
ou  du  dimanche  20  août  730,  aux  Archives  nationales,  K  4,  n*  5  :  «  Et  cinso 
annis  singulis  de  feslivilate  in  fcstivitaiew  s«nc/i  Germani  quod  evenil  ii  kl. 
junias  solidus  in  argenlo  xxx  dare  et  adimplere  sludeamus  »  (Tardif,  Monu- 
ments historiques,  p.  19;  Letronne,  planche  XLIV). 


VII.   —   LES   ACTES   DES   ÉVÊQOES   DU   MANS.  27 

charte  de  la  fille  seulement,  et  non  dans  celle  du  père,  que  cette 
disposition  a  pu  figurer  et  qu'on  doit  la  tenir  pour  authentique. 
L'interpolateur,  voulant  modifier  la  donation  d'Harégaire,  pour 
transformer  ses  dispositions  au  profit  du  monastère  en  disposi- 
tions au  profit  de  l'évêque,  a  emprunté  et  transporté  dans  cet 
acte  la  clause  en  ce  sens  qu'il  rencontrait  dans  l'acte  voisin.  — 
Quant  à  l'objet  de  cette  clause,  il  n'est  pas  formulé  exactement 
de  même  :  d'un  côté  il  est  question  seulement  d'une  livre  d'ar- 
gent, de  l'autre  on  ajoute  à  cette  somme  des  redevances  en  nature, 
demandées  au  travail  manuel  des  religieuses  de  Notre-Dame, 
deux  «  vêtements  (?)  »  et  deux  chapes  épiscopales.  Ce  détail  ne 
semble  pas  ancien,  et  il  est  probable  qu'on  en  trouverait  difficile- 
ment l'analogue  dans  les  textes  de  la  première  race.  C'est  donc 
une  addition  de  l'interpolateur  ;  comme  elle  n'a  pas  passé  avec  le 
reste  de  la  clause  dans  la  donation  d'Harégaire,  il  faut  qu'elle 
ait  été  opérée  dans  la  charte  de  Ténestine  postérieurement  aux 
emprunts  faits  d'une  pièce  à  l'autre.  Ainsi  la  place  authentique 
de  cette  clause  est  dans  l'acte  de  Ténestine,  et  son  texte  authen- 
tique est  dans  l'acte  d'Harégaire. 

S'il  est  choquant,  dans  la  donation  d'Harégaire,  de  voir  au 
milieu  de  l'acte  le  discours  du  donateur  s'interrompre  et  l'évêque 
donataire  prendre  la  parole  «  cujus  petitionem  libenter  animo 
suscepimus,  et  concessimus...  »  pour  la  rendre  ensuite  à  l'auteur 
de  la  charte  et  reparaître  lui-même  à  la  seconde  personne  «  res. . . 
quae  de  rébus  vestris  per  vestrum  beneficium  a  vobis  accepimus,  » 
que  dira-t-on  de  la  précaire  de  Ténestine,  où  l'interlocuteur 
change  plusieurs  fois  de  suite,  tantôt  d'une  phrase  à  l'autre,  tan- 
tôt dans  une  même  phrase? 

Domino...  Innocente  Cenomannicç  aecclesiç  presule...  ego  in  Dei 
noniine  Tcnesiina  Deo  sacrata  fîlia  quondam  Haregario  et  Trudanç 
p[re]catrix  a  vobis  accedo...  Genitor  meus  apud  vos  et  vestram  con- 
f/regationern  deprecalus  fuit  ut  ipsis  licentiam  dédissent...  Et  pro 
hac  causa  ego  jamdictus  pontifex...  tibi  ipsum  inceptum  monaste- 
riolum  una  cum  ipsas  res...  tam  illas  quem  nos  de  rébus  sanctae 
Mariae  vel  saneti  Gervasii  et  Prothasii  in  augmentum  ad  présent! 
loco  construendum  per  beneficium  condonavimus,  que  et  illas  quem 
genitor  vel  genitrix  mea  per  strumenta  cartarum  ibidem  legibus  tra- 
didero  atque  confirmavero ,  tempore  vitae  meae  ad  usufructuario 
ordine  per  vestrum  beneficium  tenere  permit tiinus ,  et  censivimus 


28  QDESTIOXS   MÉROVIXGIENXES. 

vobis  annis  slngulis...  libra  i  transsolvere  facias...  Et  posl  tuu7n 
quoque  Deo  jubente  de  hac  luce  discessum,  absque  [u]llius  judicis 
consignatione  aut  heredum  nostrorum  contradictione...  in  vestram 
faciatis  revocare  poteslatem.  Et  ut  haec  precariç...  una  que  in  the- 
sauro  sancti  Gervasii  et  Prothasii  recondita  sit  et  alia  quam  ego 
Tenestina  Deo  sacrata  a  vobis  accepero,  firmam  obtineant  vigorem, 
manus  nostras...  decrevimus  roborare...  Ego  Innocens  episcopus 
hanc  precariam  a  me  faclam  subscripsi. 

Il  est  impossible  d'imaginer  un  mélange  plus  incohérent  de 
tournures  contradictoires.  On  ne  peut  l'expliquer  que  par  le  tra- 
vail d'un  rédacteur  qui,  voulant  retoucher  son  oeuvre,  aura 
raturé  et  surchargé  sa  copie,  sans  prendre  un  soin  suffisant  de 
mettre  partout  la  première  rédaction  d'accord  avec  ses  correc- 
tions. Mais  se  livrer  à  un  pareil  travail  sur  un  ancien  document, 
qu'on  prétend  publier  à  titre  de  pièce  justificative,  c'est  faire 
œuvre  de  faussaire.  Toutes  les  phrases  où  s'observe  ce  mélange 
sont  donc  des  phrases  falsifiées.  Le  début,  qui  paraît  authentique, 
indique  un  acte  de  Ténestine  et  non  un  acte  de  l'évêque  :  les 
formes  primitives  et  authentiques  sont  donc,  en  général,  celles 
où  la  sainte  fille  parle  à  la  première  personne  ;  les  endroits  du 
texte  où  l'évêque  prend  la  parole  sont  ou  interpolés  ou  altérés. 
Comme  le  faussaire  voulait  établir  la  sujétion  ancienne  du  monas- 
tère à  l'évêché,  il  aura  pensé  qu'il  imprimerait  plus  fortement 
cette  idée  dans  l'esprit  de  ses  lecteurs,  s'il  leur  montrait,  à  côté 
de  la  donatrice  disposant  de  son  bien,  l'évêque  parlant  en  maître 
et  réglant  à  sa  convenance  le  régime  de  la  nouvelle  fondation. 
Seulement  il  a  travaillé  trop  vite;  comment  s'en  étonner,  si  l'on 
considère  le  labeur  considérable  que  représente  l'ensemble  de  son 
œuvre? 

La  donation  d'Harégaire  paraît,  ai-je  dit,  avoir  été  consentie 
en  faveur  du  monastère  seul,  et  il  semble  que  tout  ce  qui  y  est 
stipulé  en  faveur  de  l'évêque  soit  interpolé.  Cette  solution  ne  sau- 
rait être  étendue  à  l'acte  de  Ténestine.  Ici,  la  mention  de  l'évêque 
se  rencontre  dès  la  première  ligne,  dans  l'adresse,  qui  a  une  cou- 
leur bien  mérovingienne.  D'ailleurs,  si  l'on  prétendait  éhminer 
toutes  les  clauses  qui  tendent  à  établir,  entre  la  fondatrice  de 
Notre-Dame  et  l'évêque  du  Mans,  le  rapport  de  précariste  à  pro- 
priétaire, on  ne  voit  pas  ce  qui  resterait.  L'acte  était  donc  déjà, 
sous  sa  forme  originale,  une  reconnaissance  de  précaire  souscrite 


VII.    —   LES   ACTES    DES    EVEQCES    DU    MANS.  29 

par  Ténestine  en  faveur  de  levêque,  c'est-à-dire  l'aveu  d'un 
rapport  de  subordination  du  monastère  à  révêché.  Le  tort  de 
l'auteur  des  Actus  a  été  de  vouloir  faire  remonter  aux  parents 
de  Ténestine  une  situation  qu'elle  avait  établie  après  eux.  C'est 
pourquoi  il  a  transporté  du  second  acte  au  premier  la  clause  rela- 
tive aux  cens  dus  à  la  catliédrale,  et  il  a  introduit  dans  celui-ci 
la  phrase  où  l'évêque,  parlant  à  la  première  personne,  énonce 
les  concessions  dont  les  fondateurs  lui  sont  redevables.  C'est 
aussi  la  seule  explication  qu'on  puisse  donner  d'une  des  incohé- 
rences grammaticales  les  plus  choquantes  de  la  précaire  de 
Ténestine  : 

monasteriolum  una  cum  ipsas  res  ad  se  pertinentes  vel  aspicien- 
tes...  illas  quem  genitor  vel  genitrix  mea  per  strumenta  cartarum 
ibidem  legibus  tradidero  atque  confirmavero. 

Ces  deux  derniers  verbes  au  singulier  prouvent  que  les  mots 
genit07'  vel  genitrix  mea  sont  étrangers  à  la  phrase.  L'inter- 
polateur  les  a  ajoutés,  afin  de  faire  remonter  au  premier  jour  de 
la  fondation  du  monastère  le  contrat  de  précaire  et  le  rapport  de 
subordination  qui  en  résulte  ;  mais  il  a  oublié  de  changer,  pour 
la  mettre  d'accord  avec  cette  addition,  la  désinence  des  deux 
verbes.  —  C'est  là  un  exemple,  remarquons-le  en  passant,  qui 
montre  une  fois  de  plus  avec  quelle  rigueur  un  éditeur  doit  s'in- 
terdire de  faire  aucune  correction  aux  leçons  d'un  manuscrit, 
sans  en  avertir  ses  lecteurs.  Au  lieu  de  «  tradidero  atque  confir- 
mavero, »  Mabillon  (dont  le  texte  a  été  nécessairement  suivi  par 
les  autres  éditeurs)  a  imprimé  «  tradiderunt  atque  confirmave- 
runt.  »  Nulle  correction  ne  pouvait  sembler  plus  certaine  et  par- 
tant plus  inoffensive.  En  l'opérant,  cependant,  il  a  failli  priver 
la  critique  d'un  indice  précieux,  qui  contribue  à  préciser  la  vraie 
portée  et  la  valeur  de  deux  des  plus  anciennes  chartes  publiées 
par  lui.  Ténestine  désigne  ainsi  le  monastère  de  Notre-Dame  : 

illud  raonasteriolum  quod  aedificare  coeperat  pater  meus  et  mater 
mea  in  honore  sanctae  Del  genitricis  Mariae  et  sanctorum  aposlolo- 
rum,  et  imperfectum  dimiserunt,  quod  est  situm  in  terralurio  san- 
ctae Mariae  vel  sanctorum  marlyrum  Gervasii  et  Prothasii,  juxta 
murum  Genomannis  civitate,  supra  fluvium  Sartae. 

Le  «  quod  aedificare  coeperat,  »  le  «  imperfectum  dimise- 
runt »  sont  des  traits  qui  sentent  plus  la  narration  historique  que 


30  QUESTIONS   MEROVINGIENNES. 

le  style  notarial  ;  je  ne  serais  pas  disposé  à  les  croire  authen- 
tiques, non  plus  que  les  mots  «  pater  meus  et  mater  mea,  »  non 
accompagnés  de  quelque  formule  pieuse,  bonae  memoriae  ou 
autre.  Au  contraire,  on  reconnaît  le  style  des  actes  mérovingiens 
dans  les  deux  incises  qui  désignent,  l'une  les  patrons  du  monas- 
tère, «  in  honore  sanctae...  Mariae  et  sanctorura  apostolorum  » 
(c'est-à-dire  saint  Pierre  et  saint  Paul),  l'autre  le  droit  supérieur 
de  la  cathédrale,  «  in  terraturio  sanctae  Mariae  vel  sanctorum 
martyrum  Gervasiiet  Prothasii.  »  Dans  une  province  voisine,  en 
Anjou,  le  recueil  dit  des  Formulae  Andecaveyises  montre  plu- 
sieurs exemples  de  terrains  situés  «  in  terraturio  sancti  illius  » 
et  vendus  ou  cédés  par  des  particuliers  à  d'autres  particuliers  ^ 
Certaines  églises  avaient  donc  sur  l'ensemble  d'un  territoire  une 
sorte  de  droit  général  de  seigneurie,  qui  n'excluait  pas,  sur  telle 
ou  telle  parcelle  du  même  territoire,  l'existence  du  droit  de  pro- 
priété privée  :  par  conséquent,  l'hypothèse  qu'Harégaire  avait  pu 
librement  disposer,  en  faveur  de  sa  fondation,  du  terrain  où  il 
l'avait  établi,  n'empêcherait  pas  d'admettre  que  ce  terrain  fût 
situé  sur  le  territorium  de  la  cathédrale.  Cette  dernière  circons- 
tance peut  d'ailleurs  aider  à  comprendre  comment  Ténestine  aura 
été  amenée  à  resserrer  le  lien  qui  attachait  son  couvent  à  la 
cathédrale  et  à  transformer  en  tout  ou  en  partie  (sans  doute  en 
échange  de  quelque  concession  d'une  utilité  plus  immédiate)  la 
propriété  de  celui-ci  en  tenure  précaire.  —  Les  mêmes  mots  in 
terraturium  se  retrouvent  dans  un  passage  de  la  donation  d'Ha- 
régaire,  mais  ici  il  semble  impossible  de  leur  attacher  une  signi- 
fication raisonnable  : 

...  ut  aliqua  cellula  ac  monasterium  in  terraturium  sanctae  Mariae 

1.  Formulae  Andecavenses,  4  :  «  Constat  me  Tindedisse  et  ita  vindedi  ad 
venerabile  fratri  illa  viniola,  plus  menus  jectus  tantus,  et  residit  in  terratu- 
rium sancti  illius,  in  fimdo  illa  villa...  ut  de  ab  odiernum  die,  memoratus 
emlor,  quicquid  de  ipsa  vinia  facere  volueris,  liberam  in  omnibus  babeas 
polestatem  facicndi  »  (E.  de  Uozière,  III,  p.  331  ;  Zeumer,  p.  6).  —  8  :  «  Inci- 
pit  concamius...  Hoc  dedil  illi  ad  racione  illo  campo  ferente  raodius  tantus,  et 
est  super  terreturio  sancti  illius,  et  subjungat  de  unus  latus  campus  illius; 
similiter  in  alio  loco  dédit  illi  super  ipso  terreturio  ad  racione  illo  campello 
ferente  modius  tantus,  et  subjungat  de  uno  latere  campus  illius;  ut  quicquid 
exinde  facere  voluerit,  absque  praejudicium  sancti  illius  cujus  terra  esse  vide- 
tur,  lii)eram  in  omnibus  habeas  potestatem  »  (E.  de  Rozière,  n-  308;  Zeumer, 
p.  7).  —  Cf.  ibld.,  n-  21,  22,  37,  40,  54;  E.  de  Rozière,  n"'  280,  375,  171,  227, 
22G;  Zeumer,  p.  11,  IG,  17,  23. 


VII.    —   LES   ACTES   DES   e'VÈQUES   DU   MANS.  3< 

Dei  genitricis  et  Domini  nostri  Ihesu  Xpisti  vel  sanctorum  apostolo- 
rum  Pétri  et  Pauli  construere  ac  çdifîcare  deberemus... 

Peut-être  faut-il  lire  «  cellula  ac  monasteriura  [vel  ojraturium 
[in  lionorem]  sanctae  Mariae...  »  Il  faut  aussi  supprimer,  avant 
et  après  genitricis,  les  deux  mots  Deiei  et,  car,  si  Jésus-Christ 
avait  été  l'un  des  patrons  du  monastère,  il  aurait  été  nommé 
avant  sa  mère  et  non  après  ;  il  faut  donc  lire  :  «  sanctae  Mariae 
genitricis  Domini  nostri  Ihesu  Xpisti.  » 

Des  emprunts  de  l'une  des  deux  pièces  à  l'autre  sont  aussi  à 
signaler  dans  les  clauses  finales  et  dans  les  souscriptions.  L'an- 
nonce des  signatures,  dans  les  deux  actes,  est  ainsi  conçue  : 

Haréyaire  :  Et  ut  haec  cessio         Tènestine  :  Et  ut  haec  prçca- 

firmior  habeatur  et  inviolabihter  riç  uno  tenore  conscripta...  fîr- 

conservetur,  manus  nostras  sub-  mam  obtineant  vigorem,  manus 

terfirmavimus  et  aliorum  bono-  nostras  proprias  subterfirmavi- 

rum  virorum  decrevimus  robo-  mus  et  bonorum  virorum  decre- 

rari.  -  vimus  roborare. 

«  Subterfirmavimus  »  d'abord  et  «  decrevimus  roborari  » 
ensuite,  cela  fait  deux  verbes,  là  où  un  seul  suffirait.  En 
revanche,  il  manque  un  substantif  auquel  puisse  se  rapporter  le 
génitif  «  bonorum  virorum  » .  Il  est  donc  probable  que  subterfir- 
mavimus est  une  faute  de  copie  pour  suhscriptionibus  :  «  manus 
nostra[e]  sub[scriptionib]us  et  aliorum  bonorum  virorum  decre- 
vimus roborari.  »  Comme  une  même  faute  de  copie  ne  se  produit 
pas,  en  général,  deux  fois  séparément,  il  faut  en  conclure  qu'ici 
le  compilateur  a  transporté  d'une  pièce  à  l'autre  la  clause  qu'il 
avait,  une  première  fois,  mal  copiée  dans  l'une  ou  l'autre  :  mais 
il  serait  bien  difficile  de  dire  ici  de  quel  côté  est  l'original,  de  quel 
côté  la  copie. 

Quant  aux  souscriptions,  elles  paraissent  plus  authentiques 
dans  la  charte  de  Tènestine  que  dans  celle  d'Harégaire.  L'une 
des  premières  est  celle  de  l'évêque  du  Mans  : 

Tènestine  :  Ego  Innocens  epi-  Harégaire  :  Ego  Innocens  acsi 

scopus  banc  precariam  a  me  fa-     indignus   peccator   episcopus  a 
ctam  subs.  me  facta  subscripsi. 

L'évêque  du  Mans  devait  signer  la  précaire,  dans  laquelle  il 
était  l'une  des  parties  contractantes,  et  pouvait  en  dire  :  «  hanc 
precariam  a  me  factam.  »  Il  n'avait  pas  à  signer  la  donation 


32 


QUESTIO.VS   MEROVINGIENNES. 


d'Harégaire  au  monastère,  qui  était  pour  lui,  comme  on  dit  en 
droit,  res  inter  alios  acta,  ni  surtout  à  la  donner  pour  son  fait, 
«  a  me  facta.  »  L'interpolateur  a  donc  emprunté  cette  souscrip- 
tion au  second  acte  pour  l'incorporer  au  premier,  sans  en  chan- 
ger suffisamment  la  rédaction.  —  Les  autres  signataires  sont, 
dans  la  précaire,  des  prêtres,  des  diacres,  des  abbés,  personnes 
que  leur  rang  appelait  naturellement  à  entourer  l'évêque  et  à 
confirmer  ses  actes  de  leur  signature;  dans  la  donation,  des 
évêques,  des  comtes,  dignitaires  élevés,  dont  l'intervention  dans 
un  acte  privé  est  beaucoup  moins  vraisemblable.  En  outre,  il  n'est 
pas  un  de  ces  prétendus  évêques  dont  le  nom  se  retrouve  sur  les 
listes  épiscopales  des  diocèses  voisins  du  Mans ,  mais  plusieurs 
d'entre  eux  et  des  prétendus  comtes  ont  des  noms  semblables  à 
ceux  des  clercs  inférieurs  qui  ont  signé  la  précaire  de  Ténestine  : 


Ténestine  :  Winitmundus  le- 
vita  subs. 
Hildemannus  abbas  subs. 


Rolfredus  archipresbiter  subs. 

Oslremundus  presbiter  subs. 
Signum  Winelmarco. 
Signum  Bernardo  vicecomite. 


Signum  Oslruini. 


Harégaire  :  Winimundus  licet 
indignus  episcopus  subscripsi. 

In  nomine  Domini  Hildeman- 
nus indignus  episcopus  subscri- 
psi. 

FroLfridus  indignus  episcopus 
subscripsi. 

Signum  Ostremundi  comité. 

Signum  Winitmarci  comité. 

In  Xpisli  nomine  Berhardus 
indignus  episcopus  subscripsi. 

Signum  Ostrevini. 


Il  est  clair  que  les  noms  de  la  seconde  liste  ont  été  copiés  sur 
ceux  de  la  première.  Il  est  inutile  de  chercher  pour  cette  falsifi- 
cation un  motif  compliqué.  Sur  les  actes  mérovingiens  originaux 
qui  nous  sont  parvenus,  les  souscriptions  sont  quelquefois  très 
difficiles  à  lire  ;  c'est  un  travail  qui  demande  beaucoup  de  soin  et 
de  temps,  et  qui,  pour  le  but  poursuivi  par  l'auteur  des  Actus, 
était  à  peu  près  inutile.  Il  était  plus  simple  de  composer  une  liste 
de  fantaisie,  en  empruntant  des  noms  à  une  autre  pièce.  Pour 
allonger  cette  liste,  en  outre,  on  a  fait  servir  certains  noms  deux 
fois  :  après  «Winimundus  licet  indignus  episcopus,  »  on  trouve, 
vingt  lignes  plus  bas,  «  Ego  Winitmundus  scripsi  et  subscripsi,  » 
et,  après  le  «  Signum  Winitmarci  comité,  »  un  «  Signum  Winit- 
mari  »  sans  qualification. 


♦ 


vu.    —    LES   ACTES    DES    ÉVÊQDES    DU   MANS.  33 

La  date  des  deux  actes  échappe  à  tout  contrôle.  Celle  de  la 
donation  d'Harégaire  est  :  «  v  non.  mai.  anno  II  régnante 
Childeberto  rege;  »  celle  de  la  précaire  de  Ténestine  :  «  v  kl. 
mai.  anno  XIII  régnante  Childeberto  rege.  »  Il  est  impossible 
de  dire  si  ces  formules  ont  été  fidèlement  copiées  ou  falsifiées.  Si 
ce  n'est  pas  aussi  par  l'effet  d'une  falsification  que  le  nom  de 
l'évêque  Innocent  figure  dans  le  second  acte  (dans  le  premier  la 
falsification  ne  me  paraît  pas  douteuse),  elles  ne  sauraient  être  rap- 
portées qu'au  règne  de  Childebert  T''  et  répondraient ,  la  pre- 
mière au  vendredi  3  mai  513,  la  seconde  au  samedi  27  avril  524. 
Ce  n'est  pas  un  résultat  très  vraisemblable,  car  ce  seraient  les 
seules  chartes  aussi  anciennes  qui  nous  fussent  parvenues.  Mais, 
sur  un  terrain  aussi  incertain,  on  ne  peut  rien  affirmer  :  il  faut 
se  borner  à  émettre  des  conjectures,  à  faire  ressortir  des  vraisem- 
blances et,  en  fin  de  compte,  à  exprimer  des  doutes. 

Le  seul  point  qui  paraît  assuré,  c'est  que  les  deux  plus  anciennes 
chartes  du  monastère  de  Notre-Dame  contiennent  chacune  un 
fond  véritable,  mêlé  avec  des  additions  dues  à  l'industrie  d'un 
faussaire.  En  établissant  le  texte  de  l'une  et  de  l'autre  pour  les 
imprimer  dans  l'Appendice,  j'ai  essayé  de  distinguer,  par  l'em- 
ploi de  deux  caractères  différents,  les  parties  qui  m'ont  paru 
authentiques  et  celles  qui  m'ont  paru  fausses.  J'ai  à  peine  besoin 
de  dire  que  je  présente  le  résultat  de  ce  travail  comme  une  hypo- 
thèse provisoire  et  sous  toutes  réserves. 

Les  deux  chartes,  une  fois  interpolées  et  arrangées  au  gré  du 
faussaire,  lui  ont  servi  à  leur  tour  de  modèle  pour  la  fabrication 
de  quatre  pièces  entièrement  fausses,  les  deux  prétendues  dona- 
tions et  les  deux  prétendues  précaires  de  saint  Calais  et  de  saint 
Longis.  L'opinion  que  je  soutiens  sur  la  fausseté  de  ces  pièces  ne 
difierant  pas  de  celle  de  tous  les  diplomatistes,  on  me  dispensera 
d'en  donner  une  démonstration  aussi  facile  que  superflue.  Disons 
seulement  :  1°  que  l'imitation  des  chartes  de  Notre-Dame  se  tra- 
hit par  l'emprunt  de  certaines  fautes  (comme  rem  data  au  lieu 
de  remota,  qui  se  lit  dans  la  donation  de  saint  Calais  et  dans 
celle  de  saint  Longis  comme  dans  celle  d'Harégaire),  par  l'iden- 
tité de  certaines  listes  de  témoins,  etc.;  2°  que  la  précaire  de 
Ténestine,  au  moment  où  elle  a  servi  de  modèle  pour  fabriquer 
celle  de  saint  Calais  (d'où  dérive  à  son  tour  celle  de  saint  Lon- 
gis), n'avait  pas  encore  subi  toutes  les  altérations  signalées 
4894  3 


34  QUESTIONS  MÉROVINGIENNES. 

ci-dessus  :  témoin,  par  exemple,  les  phrases  suivantes,  où  l'acte 
attribué  à  Calais  paraît  nous  avoir  conservé,  plus  fidèlement  que 
l'acte  de  Ténestine,  les  leçons  primitives  de  ce  dernier  : 

Ténestine  :  Lempore  vilae  meae  Calais  :  per  vestrum  benefi- 

ad  usufrucluario  ordine  per  ve-  cium  sub  usufructuario  ordine 

strum  beneficium  tenere  ^jenmï-  tempore  vitç  meç...  tenere  per- 

ti7nus.  misistis. 

Et  censivimus  vobis  annis  sin-  Et  censivi  annis  singulis... 
gulis... 

Et  si  negllgens  aut  tarda  de  Et  si  negligens  aut  tardus  de 

ipso    censu    apparueris,    fidem  ipso    censu    apparuero,    fidera 

exinde  facias  et...  monasterio-  exinde  faciam  et...  monasterio- 

lum  tempore  vitae  luae  perdere  lum  lempore  vitç  me§  non  per- 

non  debeas.  dam. 

Et  alicubi  nec  vendere  nec  do-  Et  alicubi  nec  vendere  nec  do- 

nare  nec  alienare  pontificium  non  nare  nec  alienare  pontificium  non 

habeas...  habeam... 

Et  post  tuum  quoque  Deo  ju-  Et  post  meum  quoquc  Deo  ju- 

bente  de  bac  luce  discessum...  bente  de  bac  luce  discessum... 

in  vestram  facialis  revocare  po-  in  vestram  facialis  revocare  po- 

lestatem...  testa  Lem... 

La  fausse  donation  de  saint  Calais  est  datée  «  viii  id.  janr., 
anno  XIIII  régnante  Childeberto  rege;  »  sa  fausse  précaire 
«  XV  kl.  febr.,  anno  XIIII  régnante  Childeberto  rege,  »  dates 
qui  répondraient  au  6  et  au  18  janvier  525.  Les  fausses  chartes 
de  saint  Longis  portent  des  dates  non  moins  absurdes  que  celle 
de  la  fausse  charte  de  Clotaire  II  qui  est  censée  les  confirmer  : 
«  VIII  kl.  decembris  anno  LU  régnante  Chlothario  rege  »  et 
«  kl.  decembris  anno  LU™"  régnante  Chlothario  rege;  »  Clotaire 
ayant  à  peine  commencé  (vers  septembre  629)  sa  46*  année  de 
règne,  on  ne  pourrait  leur  assigner  de  place,  dans  un  catalogue 
chronologique,  qu'à  la  dernière  année  complète  de  ce  prince,  la 
45%  c'est-à-dire  au  24  novembre  et  au  l^""  décembre  628. 

Les  autres  chartes  relatives  à  Saint-Calais  sont  également 
fausses.  11  y  en  a  dix  :  quatre  précaires,  sous  les  noms  des  abbés 
Gall,  Sigran,  Ibbolen  et  Sichald;  cinq  cliartes  royales  mérovin- 
giennes, et  une  prétendue  cliarte  de  Charlemagne.  Les  premières 


vit.    —    LES    ACTES    DES    ÉVÊQUES    DU    MANS.  35 

sont  quatre  copies  de  la  fausse  précaire  de  saint  Calais  :  on  n'a 
changé,  dans  chacune,  que  le  nom  de  l'abbé,  celui  de  l'êvêque  et 
la  date.  —  Trois  des  chartes  royales,  attribuées  respectivement  à 
Chilpéric  I",  à  Dagobert  P""  et  à  Dagobert  III,  ont  pour  objet  de 
confirmer  les  fausses  précaires  de  Gall ,  de  Sigran  et  d'Ibbolen  (ce 
dernier  appelé,  dans  la  prétendue  confirmation  royale,  Gundo- 
lenus  au  lieu  d' Ibbolenus) .  Ce  sont  des  faux  exécutés  avec  peu 
d'art  ;  on  y  a  laissé  passer,  par  exemple,  un  trait  exclusivement 
caractéristique  des  chartes  postérieures  à  l'avènement  de  la 
dynastie  carolingienne,  la  notification  de  la  volonté  royale  à 
l'universalité  des  sujets  ou  à  l'universalité  des  chrétiens  : 

Chilpericus. ..  Omnibus  fldelibus  sanctae  Del  çcclesiae  et  nostris 
presenLibus  et  futuris  nolum  esse  volumus... 

Dagobertus...  Igitur  compertum  sit  omnibus  fîdelibus  nostris  pre- 
sentibus  et  futuris. . . 

Dagobertus...  Igitur  omnibus  fidelibus  sanctç  Del  aecclesiç  et  no- 
stris presentlbus  et  futuris  notum  esse  volumus... 

Les  deux  autres  chartes  royales  mérovingiennes  portent  le  nom 
de  Chilpéric,  qui  est  sûrement,  d'après  les  autres  indices  chrono- 
logiques, une  faute  pour  celui  de  Childéric  III.  La  première  est  à 
la  fois  une  confirmation  d'immunité  accordée  à  l'êvêque,  pour 
son  monastère  de  Saint-Calais,  et  la  confirmation  d'une  préten- 
due précaire  faite  par  un  abbé  Didonus;  l'autre  est  la  confirma- 
tion de  la  précaire  attribuée  à  l'abbé  Sichald.  La  première  offre, 
du  moins  dans  une  bonne  moitié  de  sa  teneur,  une  rédaction 
d'apparence  bien  mérovingienne;  on  serait  tenté  de  la  croire 
authentique,  si  l'on  ne  s'apercevait  qu'elle  a  été  copiée  à  peu  près 
mot  pour  mot  sur  une  autre  pièce,  la  confirmation  de  l'immunité 
du  domaine  d'Ardin  en  Poitou,  dont  il  sera  parlé  ci-après*.  La 
seconde  est  une  imitation  abrégée  de  la  première.  La  première 
est  sans  date  ;  la  seconde  porte  la  mention  de  la  douzième  année 
du  roi,  qui  ne  régna  que  huit  ans.  Ces  neuf  prétendues  chartes 
mérovingiennes  ont  en  commun  entre  elles  et  avec  la  précaire 
attribuée  à  saint  Calais  un  trait  qui  suffirait  à  en  faire  sauter  aux 
yeux  la  fausseté,  l'énumération  des  redevances  en  nature  qui 

1.  [La  partie  du  mémoire  où  il  devait  être  question  d'Ardin  n'a  pas  été 
rédigée.] 


â6  QUESTIONS  MEROVINGIENNES. 

doivent,  dit-on,  constituer  le  cens  annuel  payé  par  l'abbaye  de 
Saint-Calais  à  l'évêché  du  Mans  : 

Et  censivi  annis  singulis  ad  matrem  civitatis  aecclesiam  persol- 
vere  ejusque  pontificibus  atque  rectoribus,  id  est  ad  lumen  çcclesiç 
de  cera  lib.  un,  et  ad  opus  episcopi  cambutta  i  et  subtalares  ii,  et 
ad  opus  canonicorum  inibi  Deo  degentium  butticulas  duas  paratas 
plenas  de  oplimo  vino  et  in  cçna  Domini  plénum  modium  de  ovis. 

La  charte  attribuée  à  Charlemagne  est  un  acte  par  lequel 
l'empereur,  après  enquête,  reconnaît  et  attribue  à  l'évêque  du 
Mans,  Francon,  la  possession  de  l'abbaye  de  Saint-Calais.  M.  de 
Sickel,  si  bon  connaisseur  en  ces  matières,  y  a  reconnu  un  style 
et  des  tournures  qui  ne  peuvent  appartenir  qu'à  l'époque  de  Louis 
le  Pieux  ^  Elle  paraît  avoir  servi  de  modèle  à  la  charte  authen- 
tique de  Louis,  rendue  pour  le  même  objet,  le  7  septembre  838,  à 
la  suite  d'une  enquête  dirigée  par  l'archevêque  Drogon,  frère  de 
l'empereur  2.  Elle  a  donc  probablement  été  fabriquée  en  vue  de 
cette  enquête. 

Tout  le  dossier  de  Saint-Calais  dans  les  Actus  pontificum  est 
donc  apocryphe,  et  les  diplomatistes  modernes,  comme  les  juges 
de  863,  l'ont  condamné  à  bon  droit. 

Le  dossier  du  monastère  des  religieuses  de  Notre-Dame  du 
Mans,  «  intra  raurum  civitatis  et  fluvium  Sartae,  »  dans  les 
Actus,  comprend  encore,  —  avec  la  fausse  charte  de  Childebert 
et  les  chartes  interpolées  d'Harégaire  et  de  ïénestine,  —  cinq 
pièces  :  quatre  mérovingiennes  (trois  actes  de  l'évêque  Aiglibert 
et  un  attribué  au  roi  Thierry  III)  et  une  carolingienne  (précaire 
de  l'évêque  Mérolus  sous  Charlemagne). 

L'une  des  chartes  de  l'évêque  Aiglibert  ^  n'offre  ni  motif  de 
suspicion  ni  difficulté  d'aucune  sorte.  Elle  est  courte,  mais  inté- 
ressante, car  elle  appartient  à  une  catégorie  d'écrits  dont  nous 
n'avons,  surtout  pour  une  époque  aussi  reculée,  que  bien  peu 
d'exemples  :  les  correspondances  échangées  entre  les  chefs  de 
grandes  propriétés  (tels  que  les  évêques)  et  les  intendants,  agen- 

1.  Acta  Karolinorum,  II,  p.  399. 

2.  Gesta  Aldrici,  XXXIX,  p.  112;  Miihlbacher,  n'  951. 

3.  Appendice,  n°  000. 


vu.    —   LES   ACTES   DES   EVEQUES  DU   MANS.  37 

tes,  missi  discurrentes,  chargés  de  gérer  leurs  biens.  Celle-ci 
est  une  lettre  de  l'évêque  aux  agentes  ou  missi  préposés  à  l'ex- 
ploitation de  dix  villages  ou  grands  domaines  ruraux  de  la 
cathédrale,  villae  sanctç  aecclesi<;,  la  Quinte,  Tresson,  Launay, 
Detas  (?),  Longuève,  Loudon,  Gennes  ouGesnes  (?),  Trans,  Vil- 
laines  et  Thorigné.  Il  leur  notifie  qu'il  a  concédé  au  monastère 
de  Notre-Dame  les  dîmes  de  tous  les  produits  agricoles  de  ces 
domaines  et  qu'ils  aient  à  livrer  régulièrement  ces  dîmes,  à  l'ave- 
nir, aux  missi  de  l'abbesse.  La  lettre  que  l'évêque  avait  signée 
de  sa  main  est  datée  du  9  juillet  de  l'an  2  de  Clovis  III  (mardi 
9  juillet  692)  ^  L'abbesse  qui  gouvernait  alors  le  monastère  est 
appelée  Ade,  «  Deo  sacrata  Ada  abbatissa.  » 

Une  des  meilleures  raisons  pour  affirmer  que  cette  pièce  est 
authentique,  c'est  qu'elle  n'établit  aucun  droit  ou  prérogative  de 
l'évêché  du  Mans,  en  faveur  duquel  seul  ont  été  fabriqués  tous  les 
faux  des  Actus.  C'est  donc  simplement  pour  orner  et  amplifier 
son  ouvrage  que  l'écrivain  nous  en  a  conservé  la  copie. 

Les  deux  autres  pièces  au  nom  d' Aiglibert  ^  sont  moins  deux 
actes  distincts  que  deux  expéditions  du  même  acte,  sous  deux 
dates  et  avec  des  signatures  différentes.  Ils  débutent  l'un  et  l'autre 
par  une  adresse  à  l'abbesse  de  Notre-Dame,  appelée  Adrehilde  et 
qualifiée  de  parente  de  l'évêque,  «  dilectissime  propinqu»?  nostr§ 
Adrehilde  abbatisse.  »  Le  texte,  qui  se  répète  textuellement 
d'une  pièce  à  l'autre,  est  très  verbeux,  ce  qui  est  la  faute  de 
l'auteur,  et  aussi  très  incorrect  et  difficile  à  entendre,  ce  qui  est 
peut-être  seulement  la  faute  des  copistes.  Il  y  est  dit  que  l'évêque 
a  institué  sa  parente ,  Adrehilde ,  abbesse  du  monastère  ;  qu'il 
désire  lui  laisser  toute  liberté,  à  elle  et  aux  religieuses  qu'elle 
gouverne,  pour  se  consacrer  uniquement  à  la  vie  monastique, 
sous  l'autorité  de  l'évêque  du  Mans  ;  que  celui-ci  aurait  le  droit, 
aux  termes  des  constitutions  de  ses  prédécesseurs,  de  leur  impo- 
ser des  redevances  et  des  cens  onéreux,  «  reddibitiones  et  censa 
onerosa,  »  mais  qu'il  n'en  veut  rien  faire  ;  qu'il  entend  au  con- 
traire les  en  dispenser,  «  ut  non. . .  onerosa  censa  aut  aliqua  gravia 
injuncta...   requirantur,   sed  opéra  vestimentorum  atque  alia 

1.  Sur  l'avènement  de  Thierry  III,  voyez  Krusch,  dans  Neues  Archiv,  XVI, 
p.  579,  note. 

2.  Appendice,  n<"  000. 


38  QUESTIONS   MÉROVINGIENNES. 

quç  ad  sanctimoniales  pertinet  facieûdum  vel  vestimenta  aeccle- 
siastica  sive  pontificalia  lavanda  vel  restauranda  libenter  facere 
studeant  ;  »  enfin,  qu'il  leur  accorde  pour  l'avenir  le  droit  d'élire 
leurs  abbesses.  Il  adjure  ses  successeurs,  les  rois  et  tous  les  dépo- 
sitaires de  l'autorité,  de  ne  porter  aucune  atteinte  à  ces  privilèges. 
Le  style  diffus  dans  lequel  ces  idées  sont  exposées  rappelle  assez 
bien  celui  des  actes  analogues  du  même  temps'.  On  remarque 
même,  çà  et  là,  telle  formule  dont  on  trouverait  l'équivalent 
exact  dans  d'autres  chartes  mérovingiennes".  Rien  ne  s'oppose 
donc  à  ce  que  chacune  des  deux  chartes,  prise  en  elle-même,  soit 
considérée  comme  authentique. 

Le  seul  motif  de  suspicion  qu'on  ait  fait  valoir,  c'est  la  bizar- 
rerie qui  nous  a  conservé  cet  acte  en  deux  expéditions  pareilles, 
sauf  la  date  et  les  souscriptions.  L'un  des  exemplaires,  daté  du 
mois  de  juin,  l'an  11  de  Thierry  III  (683),  porte,  avec  la  signa- 
ture d'Aiglibert,  celles  de  trente  et  un  évêques  et  de  quatre  autres 
personnes.  L'autre,  daté  aussi  de  juin,  mais  de  l'an  6  de  Childe- 
bert  III  (700),  a  été  signé  seulement  par  l'évêque  Aiglibert  et 
par  deux  abbés,  un  prêtre,  un  archidiacre,  un  diacre  et  trois 
personnes  non  qualifiées,  en  tout  huit  signataires  autres  que 
l'évêque.  Selon  Bréquign}'  et  La  Porte  du  Theil,  cette  seconde 
forme  de  la  pièce  serait  seule  authentique,  l'autre  apocryphe  : 

Hanc  autem  discrepanliam  indè  manasse  conjicimus,  quôd  ciim  in 
aliquo  exemplari  veleri  deficerenl  subscripliones  el  nolœ  chronicae, 
cas  suc  marie  exscriplor  supplevit,  quod  sœpiùs  (?)  accidisse  norunl, 
qui  vêlera  evolverunt  inslrumenla.  Prier  Gharla  dicilur  emissa 
anno  xi  Theodoricl  Régis  III  (neque  enim  sub  Theodorico  IV  vixit 
Aigliberlus)  -,  poslerior,  anno  vi  Ghildeberli  III.  Mabillonius,  qui  neu- 
tram  ignoravil,  siquidem  ulramquc  edidil  in  aclis  Cenomanensium 
Episcoporum,  unicam  lamen  in  annalibus  (t.  I,  p.  560)  memoravil, 
priorem  sciiiccl-,  de  posleriorl  vcrô  sihiil,  sanc  quôd  camdem  esse 
ulramquc  arbilrabalur,  mulalis  lanlùm  subscriplionibus  et  chro- 


1.  Pardessus,  II,  p.  123,  12G,  138,  23i,  etc. 

2.  «  Rogaiiius  ergo  ac  conleslaimis  coram  Deo  el  augelis  ejus...;  »  cf.  la 
tliaric  de  Tliéodéliude,  20  avril  627  (Queslions  mérovingiennes,  V,  ou  Bibl. 
de  l'Ecole  des  chartes,  LI,  p.  50)  :  «  Proplerea  rogo  et  coiilestor  coram  Dco  et 
angelis  ejus...  »  Sur  la  clause  :  «  Unde  donmuruin  episcoporum  el  nietropoli- 
tanorum...  »,  voir  plus  loin,  p.  39-40. 


Vir.   —   LES   ACTES   DES   ÉVÊQUES   DU   MANS.  39 

nicis  notis,  quas  sinceriores  in  priori  judicavil.  Nos  conlrà,  quod 
pace  tanli  viri  dixerimus,  priori  temerè  bas  fuisse  addilas  conjici- 
mus,  et  genuinas  esse  quse  posteriori  subjectœ  sunt.  Quorsùm  enim 
lîsec  repetita  concessio  jàm  ante  annos  quindecim  concessse  immu- 
nitatis?  An  ut  confirmaretur  ?  Sed  tune  prioris  Gliartœ  aliqua  in 
posteriori  fuisset  injecta  mentio.  Et  quam  confirmationem  Gharta 
posterior,  paucis  lantùmmodô  Abbatum  subscriptionibus  munita, 
importasse!  priori  privilégie  plusquàm  triginta  Episcoporum  sub- 
scriptionibus vallato?  Quin  et  tôt  Episcoporum  coacervata  nomina 
interpolationis  suspicionem  non  lèvera  afferunt.  Adde  hos  plerosque 
Episcopos,  fatente  Mabillonio,  esse  ignotos;  adde  quosdam  cognitos 
quidem,  sed  tune  temporis  non  extitisse  :  sic  Berarius  ipsius  Aigli- 
berti  decessor,  Vindicianus  Gameracensis  Episcopus,  Adalbertus 
Suessionensis ,  Blideramnus  Viennensis,  Protasius  Aquensis,  dé- 
mens Bellovacensis,  Abbo  seu  Metensem  volueris,  seu  Virdunensem 
Episcopum.  Deniquè  subscriptio  ipsius  Aigliberti,  qui  Ghartam  con- 
didit,  promiscuè  intruditur  inter  testes  ^... 

«  Pace  tanti  viri  »  était  de  mise,  sous  la  plume  de  Bréquigny 
et  de  La  Porte  du  Theil,  attaquant  l'opinion  d'un  savant  tel  que 
Mabillon  ;  il  n'est  sans  doute  pas  besoin  de  la  même  précaution 
oratoire  pour  combattre  la  leur.  Celle  des  deux  rédactions  de 
notre  acte,  qui  porte  la  date  de  l'an  11  de  Thierry  III  et  les  sous- 
criptions d'un  grand  nombre  d'évêques,  offre  plusieurs  marques 
d'authenticité. 

Le  texte  de  l'acte,  pareil  dans  les  deux  rédactions,  offre  seule- 
ment une  clause  en  plus  dans  celle-ci  ;  elle  est  ajoutée  tout  à  la 
fin  et  ainsi  conçue  : 

Unde  domnorum  episcoporum  et  metropohtanorum  artium  sedes 
tenentiura  suffragia  possimus  [pour  poscimus],  ut  adhibeant  merce- 
dem  et  hoc  sanctum  privilegium  cum  societate  beatitudinis  et  con- 
sentire  atque  adfirmare  una  nobiscum  non  dedignentur. 

Cette  phrase  est  toute  mérovingienne.  Dans  un  fragment  d'acte 
du  6  mars  696  ou  697,  qui  est  conservé  en  original  aux  Archives 
nationales  et  qui  est,  comme  celui-ci,  un  privilège  accordé  par 
un  évêque  (celui  de  Chartres)  à  un  monastère,  on  lit  : 

1.  Bréquigny,  p.  359,  note;  Pardessus,  II,  p.  253,  note. 


40  QUESTIONS   MÉROVINGIENNES. 

Unde  domnis...  [mjetropolitanis  arcium  sedes  divinitatis  suft'ragia 
poscimus,  ut  adhibenda  mercidem  hoc  sanclum  privilegium  societate 
beatitudinis  veslre  adsentirealque...  reuna  nobiscum almeLas  vestra 
dignetur*. 

La  périphrase  «  metropolitanorum  artium  sedes  tenentium  »  a 
dû  être  imaginée  en  un  temps  où  le  mot  archiepiscopus  n'était 
pas  encore  entré  dans  l'usage  courant,  c'est-à-dire  avant  l'époque 
carolingienne. 

En  683,  l'évêque  du  Mans  était  bien  Aiglibert  :  des  actes  dont 
l'authenticité  ne  fait  aucun  doute  le  montrent  revêtu  de  cette 
dignité  en  673 2,  en  675 ^  et  en  692^.  En  700,  au  contraire,  son 
épiscopat  avait  pris  fin  (probablement  par  sa  mort)  :  à  la  date  du 
3  mars  698  ou  699,  on  rencontre  son  successeur  Herlemond^. 
Ainsi,  des  deux  rédactions  de  cette  charte,  celle  que  Bréquigny 
rejette  offre  seule  une  date  régulière,  et  celle  qu'il  accepte  une 
date  suspecte. 

Enfin,  les  souscriptions  des  évêques,  loin  de  condamner  la 
pièce,  témoignent  en  sa  faveur.  Sur  trente  et  un  évêques,  nom- 
més sans  désignation  de  siège,  on  peut  en  identifier  au  moins 
seize,  résultat  considérable,  si  l'on  songe  combien  la  chronologie 
épiscopale  de  la  Gaule  mérovingienne  est  imparfaitement  connue. 
Hilbertus,  qui  a  signé  le  premier  après  l'évêque  du  Mans,  n'est 
autre  que  son  métropolitain,  Bertus,  qui  fut  évêque  de  Tours 
de  674  à  690  environ^,  et  qui,  par  conséquent,  occupait  ce  siège 
à  la  date  de  notre  acte,  juin  683.  Viennent  ensuite  Landehertus 
de  Lyon  (680-690)',  Landobertus  de  Sens  (677-691),  BU- 
dramnus  de  Vienne,  qui,  quoi  qu'en  dise  Bréquigny,  pouvait 
vivre  en  683,  puisqu'on  le  trouve  mentionné  vers  678,  et  son 
successeur  Agraius  seulement  en  691,  enfin  un  Gosenus  en  qui 
il  est  aisé  de  reconnaître  Agolenus  ou  Agosenus  de  Bourges 
(682-696).  Plus  loin  on  trouve  Herliiigus,  évêque  de  Meaux  à 

1.  Pardessus,  II,  p.  235  ;  Tardif,  p.  30,  n"  36;  Lctronne,  n°  XXXI. 

2.  Ci-après,  p.  ...  [Paragrapiie  qui  n'a  pas  été  rédigé.] 

3.  Ci-aprùs,  p.  44,  51. 

4.  Ci-dessus,  p.  37. 

5.  Ci-après,  p.  55. 

G.  Ducbesnc,  les  Anciens  Catalogues,  p.  28. 

7.  Pour  cet  évêque  et  les  suivants,  j'emprunte  les  noms  et  les  dates,  sous 
toutes  réserves,  à  Gams,  Séries  episcnponim. 


VIT.    —  LES   ACTES   DES   EVÊQUES   DU   MANS.  4i 

partir  de  680,  Aigliberius,  sans  doute  l'évêque  d'Angers*  (et 
non  celui  du  Mans,  nommé  une  seconde  fois,  selon  la  supposition 
ridicule  de  Bréquigny)  ;  puis  des  noms  légèrement  altérés,  mais 
faciles  à  rétablir,  Aclaldus  pour  Ageradus  ou  Aidradus  de 
Chartres  (682-696),  Rigobertus  pour  Sigohertus  d'Orléans 
(670-693?);  puis  Adalbertus  de  Soissons  (680-684)2,  Herme- 
7iarius  d'Autun  (678-690),  Vindicianus  pour  Vindilianus^  de 
Cambrai  (669-693),  Aquilinus  d'Évreux  (663-690),  Theode- 
fredus  d'Amiens  (dont  la  mort  n'est  fixée  à  681,  chez  les  auteurs 
modernes,  que  par  conjecture),  Beyndfus  pour  S  end  fus  de 
Laon  (dont  le  successeur  Omotarius  devint  évêque  vers  688)  ^ 
enfin  Clemens  de  Beauvais,  que  les  modernes  considèrent  comme 
ayant  été  évêque  de  cette  ville  depuis  666  et  au  moins  jusque 
«  vers  »  680.  Les  évêchés  auxquels  appartenaient  les  quinze 
autres  sont  sans  doute  de  ceux,  —  beaucoup  plus  nombreux  que 
nous  ne  le  voudrions,  —  pour  lesquels  nos  listes  épiscopales  sont 
incomplètes.  Il  y  a  un  ou  deux  de  ces  prélats  dont  l'existence, 
sinon  le  siège,  est  connu  d'ailleurs  :  par  exemple  Prothasius, 
appelé  Pî'otadius  dans  un  jugement  de  Childebert  III,  du  28  fé- 
vrier 694^,  et  Berarius  (confondu  à  tort  par  Bréquigny  avec 
l'évêque  du  Mans  du  même  nom),  dont  la  signature,  sous  la 
forme  Beracha?nus,  figure  sur  le  privilège  de  l'évêque  de 
Chartres,  de  696  ou  697^,  et  est  placée,  là  comme  ici,  à  côté  de 
celle  d'Aiglibert  d'Angers. 

Parmi  ceux  dont  le  siège  est  connu,  on  remarquera  que  tous 
les  métropolitains  figurent  au  commencement  de  la  liste,  aussitôt 
après  l'évêque  Aiglibert,  auteur  de  l'acte.  C'est  un  usage  cons- 
tamment suivi  à  l'époque  mérovingienne  '^,  et  l'observation  en  est 
ici  d'autant  plus  remarquable  qu'elle  est  latente,  puisque  les 

1.  On  n'a  pas  sa  date  exacte,  mais  il  est  le  troisième  d'une  série  de  neuf 
évoques  qui  siégèrent  de  627  à  756  (Duchesne,  les  Anciens  Catalogues,  p.  55). 

2.  [Entre  Adalbertus  et  Hermenarius  figure  Abbo.  M.  Julien  Havet,  en  marge 
de  sa  copie  du  document,  avait  écrit  au  crayon  Mettensis.] 

3.  [Le  texte  du  document,  tel  que  l'a  noté  M.  Julien  Havet,  porte  effective- 
ment Vindilianus .  Il  a  inscrit  en  marge,  au  crayon,  Canieracensis.] 

4.  [Après  Berulfus  vient,  dans  le  document,  Hadegarius.   En  marge,  au 
crayon,  avec  un  signe  de  doute  :  ?  Autgarius  Noviomensis.] 

b.  K.  Pertz,  p.  58,  n"  66. 

6.  Ci-dessus,  p.  40,  note  1. 

7.  Maassen,  Concilia  aevi  Merovingici,  etc. 


42  QUESTIONS  MÉROVINGIENNES. 

noms  des  évoques  ne  sont  pas  accompagnés  de  ceux  de  leurs  dio- 
cèses et  qu'il  faut  un  travail  d'érudition  pour  les  découvrir.  Un 
faussaire  du  ix®  siècle  n'aurait  sûrement  pas  fait  ce  travail  ;  ce 
trait  suffit  donc  à  garantir  l'authenticité  de  la  liste.  Ajoutons  qu'il 
peut  servir  de  point  de  départ  à  des  conjectures  complémentaires;  . 
ainsi  Py^othasius  ou  Protadius,  ici  comme  dans  le  jugement  de 
Childebert  III,  est  nommé  l'un  des  premiers  ;  c'était  donc  un 
métropolitain,  peut-être  celui  de  Bordeaux? 

Parmi  les  signataires  ne  figure  aucun  évêque  de  Rouen  ;  en 
effet,  M.  Kruscli  a  montré^  que  la  mort  de  saint  Ouen  et  l'élec- 
tion de  son  successeur  Ansbert  eurent  lieu  en  l'an  11  ou  12  de 
Thierry  III,  683-685  ;  il  est  donc  possible  qu'à  la  date  du  privi- 
lège d'Aiglibert,  juin  683,  le  siège  de  Rouen  fût  déjà  vacant. 

Pour  que  trente  et  un  évêques  de  toutes  les  parties  de  la 
France  aient  signé  un  acte  expédié  au  Mans,  il  faut  qu'ils  aient 
eu  une  raison  de  se  trouver  réunis  en  cette  ville  ;  cette  raison  n'a 
pu  être  que  la  tenue  d'un  concile  national.  Ce  concile  du  Mans 
ne  nous  est  connu  par  aucun  autre  indice  ;  mais  rien  non  plus  ne 
nous  dissuade  d'y  croire.  Un  autre  concile,  qui  a  laissé  aussi  peu 
de  traces,  fut  tenu  à  Rouen  cinq  ans  plus  tard,  en  688  ou  689 ^ 
Nous  l'ignorerions,  sans  une  mention  unique  conservée  dans  un 
texte  hagiographique,  la  vie  de  saint  Ansbert^. 

La  seconde  expédition  du  privilège  d'Aiglibert,  datée  de  l'an  6 
de  Childebert  et  signée  de  huit  abbés  ou  autres  clercs,  ne  peut 
pas  plus  être  suspectée  que  celle  de  l'an  11  de  Thierry  III.  Quel 
intérêt  un  faussaire  aurait-il  eu  à  la  fabriquer?  Elle  n'en  dit  pas 
plus  que  la  première,  et  elle  est  ou  paraît  moins  vénérable,  soit 
par  l'âge  soit  par  la  qualité  des  signataires.  C'est  le  cas  de  répé- 
ter les  paroles  de  Bréquigny  :  «  et  quara  confirmationem  charta 
posterior,  paucis  tantummodo  abbatum  subscriptionibus  munita, 
importasset  priori  privilegio  plus  quam  triginta  episcoporum 
subscriptionibus  vallato?  »  La  date  seule,  qui  répondrait,  si  on 
la  prenait  telle  quelle,  au  mois  de  juin  700,  est  sans  doute  alté- 
rée. En  effet  : 

1.  Monntnenta  Germaniae,  in-k' \  Scriptores  [rerum  Merovingicarum,  II; 
Fredegarii  et  aliorum  cronica,  p.  322,  noie  2. 

2.  Monumenta  Germaniae,  ibid. 

3.  Ni  le  concile  (présumé)  du  Mans  ni  celui  de  Rouen  ne  sont  mentionnés 
dans  le  volume  de  M.  Maassen,  Concilia  aevi  Merovingici. 


VII.  —   LES   ACTES   DES   ÉVÊQDES   DU   MANS.  43 

1°  Il  n'y  aurait  eu,  comme  le  dit  fort  bien  Bréquigny,  aucune 
utilité  à  faire  confirmer  par  huit  abbés  et  diacres  du  Mans  un 
décret  de  plus  de  trente  évêques  de  France  ;  mais  il  pouvait  y  en 
avoir  beaucoup  à  faire  approuver  par  trente  évêques  ce  qui  avait 
été  délibéré  par  huit  abbés  ou  diacres.  A  priori,  l'ordre  chrono- 
logique des  deux  actes  est  donc  inverse  de  ce  qu'il  paraît  être;  la 
prétendue  seconde  expédition  est  en  réalité  la  première  ; 

2°  Gomme  je  l'ai  déjà  fait  remarquer,  en  700,  l'évêque  du 
Mans  n'était  plus  Aiglibert,  mais  Herlemond; 

3''  L'abbesse  de  Notre-Dame  est  appelée  Adrehilde  dans  l'acte 
de  683,  Ada  dans  celui  de  692,  cité  un  peu  plus  haut.  L'auteur 
des  G  est  a  Aldrici,  qui  paraît  avoir  connu  ces  diverses  pièces, 
soit  directement  soit  par  ouï-dire,  suppose  que  ce  sont  deux 
variantes  du  même  nom  :  «  Sanctç  Adç  quç  et  Adrehildis  alio 
nomine  nominatur'.  »  Mais  l'hypothèse  est  gratuite.  Cet  auteur 
se  montre  d'ailleurs  bien  mal  informé,  car  il  fait  vivre  sous 
répiscopat  de  saint  Innocent  (après  511  et  avant  559)  cette  con- 
temporaine d' Aiglibert  (vers  673-692).  Pourquoi  une  même 
abbesse  dans  les  actes  d'un  même  évêque  aurait-elle  été  appelée 
tantôt  d'un  nom  et  tantôt  d'un  autre?  Pourquoi  aurait-on  tantôt 
mentionné  sa  parenté  av3c  le  prélat  et  tantôt  l'aurait-on  passée 
sous  silence?  Or,  si  Adrehilde  et  Ada  ne  sont  pas  la  même  per- 
sonne, et  si  celle-ci  avait  pris  la  place  de  celle-là  dès  692,  Adre- 
hilde ne  saurait  être  mentionnée  dans  un  acte  de  l'an  700. 

La  seule  hypothèse  qui  permette  de  résoudre  ces  difficultés, 
c'est  que  la  date  est  corrompue  par  l'effet  d'une  faute  de  copie. 
Cette  forme  du  privilège  est  celle  sous  laquelle  il  a  dû  être  expé- 
dié d'abord,  à  une  époque  comprise  entre  le  début  de  l'épiscopat 
d' Aiglibert  (vers  673?)  et  683.  Plus  tard,  en  juin  683,  un  concile 
national  ayant  été  réuni  au  Mans,  Aiglibert  en  aura  profité  pour 
faire  ratifier  son  privilège  par  tous  les  évêques  du  royaume,  en 
soumettant  à  leur  signature  un  second  exemplaire  de  l'acte  expé- 
dié antérieurement. 

En  la  forme,  les  deux  expéditions  de  l'acte  sont  donc  l'une  et 
l'autre  autlientiques.  Il  est  plus  difficile  de  se  prononcer  sur  le 
fond,  c'est-à-dire  sur  les  dispositions  qu'elles  renferment  et 
qu'elles  donnent  toutes  deux  dans  les  mêmes  termes.  Notre  auteur 

1.  Gesta  Aldrici,  XLIV,  p.  124. 


44  QUESTIONS   MEROVINGIENNES. 

nous  a  habitués  à  soupçonner  facilement  des  interpolations,  et  ici 
les  clauses  où  l'évêque  insiste  sur  la  soumission  du  monastère  à 
la  cathédrale  peuvent  paraître  bien  accentuées.  Il  y  a  donc  peut- 
être  des  altérations  volontaires,  mais  il  est  à  présumer  qu'elles 
ne  portent  pas  sur  l'acte  tout  entier,  et  celui-ci,  dans  l'ensemble, 
paraît  pouvoir  être  accepté. 

La  charte  de  Thierry  III,  pour  le  même  monastère  de  Notre- 
Dame,  est  encore  une  de  ces  pièces  qui  embarrassent  la  critique, 
par  le  mélange  intime  du  faux  et  du  vrai.  Bréquigny  et  La  Porte 
du  Theil,  dont  le  jugement  a  été  suivi  par  Pardessus,  puis  par 
K.  Pertz,  l'ont  déclarée  fausse,  ainsi  qu'une  autre  du  même  prince 
pour  Tuffé  (voir  ci-après  [p.  51]),  par  une  mauvaise  raison.  Leur 
motif  pour  les  condamner,  c'est  qu'elles  sont  datées,  l'une  et 
l'autre,  de  l'an  3  du  roi  (675-676)  et  qu'elles  nomment  Aiglibert, 
lequel,  selon  le  bénédictin  manceau  dom  Jean  Bondonnet,  ne 
serait  devenu  évêque  du  Mans  qu'en  680.  Pour  se  tirer  de  cette 
difficulté  chronologique,  il  faudrait,  disent-ils,  corriger  la  date  et 
lire  anno  XIII  au  lieu  d'anno  III,  mais  ce  serait  une  hypo- 
thèse arbitraire;  et,  comme  l'autorité  des  Actus  pontificum, 
seule  source  par  laquelle  nous  connaissions  ces  deux  actes,  est 
«  très  légère,  »  cum  levissima  fides  deberi  videatur  Actis 
episcoporum  Cenomanensium,  il  est  plus  simple  de  les  tenir 
pour  faux.  Si  légère  que  soit  l'autorité  des  Actus  pontificum, 
voilà  une  argumentation  plus  légère  encore.  Elle  constitue  un 
véritable  cercle  vicieux,  car  elle  consiste  à  opposer  l'autorité  de 
Bondonnet  à  celle  des  Actus;  or,  Bondonnet,  qui  écrivait  en 
1651  *,  n'a  eu  d'autre  source  d'information  que  ces  mêmes  Actus, 
et  c'est  sur  leurs  indications  que  reposent  directement  ou  indi- 
rectement ses  calculs.  Dans  les  Actus,  il  semble  avoir  consulté 
surtout  ce  qui  est  proprement  l'œuvre  de  l'auteur,  la  partie  nar- 
rative plutôt  que  les  copies  de  chartes.  Or,  c'est  précisément 
parmi  ces  copies  de  chartes  que  se  trouvent  les  seuls  renseigne- 
ments utiles  de  l'ouvrage,  tandis  que  les  évaluations  chronolo- 

1.  [Ici  se  trouve,  dans  le  manuscrit  de  M.  Julien  Havet,  l'appel  d'une  note  qui 
n'a  pas  été  écrite.  Peut-être  voulait-il  faire  remarquer  que  Bondonnet  connaît 
les  Actus,  encore  inédits  en  1651,  par  le  manuscrit  du  Mans.  Bondonnet  {les 
Vies  des  evesques  du  Mans,  p.  341)  cite  à  l'appui  de  ses  vues  chronologiques, 
en  l'arrangeant  un  peu,  l'en-têle  du  chapitre  des  Aclits  sur  Aiglibert  (Mabillon, 
Vetera  Analecta,  in-8*,  III,  p.  188).] 


Vir.    —  LES   ACTES   DES   ÉVÈQDES   DD   MANS.  45 

giques  propres  à  l'écrivain  sont  (M.  l'abbé  Duchesne  l'a  démontré 
péremptoirement*)  dénuées  de  toute  valeur.  Le  procédé  critique 
de  Bréquigny  revient  donc  à  contrôler  la  partie  des  Actus  dont 
l'autorité  est  douteuse  par  celle  dont  l'autorité  est  sûrement  nulle. 
Ajoutons,  pour  faire  juger  d'un  mot  la  valeur  des  théories  chro- 
nologiques de  Bondonnet,  que  cet  auteur  trop  justement  oublié 
met  en  678  l'avènement  de  Thierry  III,  au  lieu  de  673,  et  sa 
mort  en  694,  au  lieu  de  690  ou  691 .  On  voit  ce  qui  reste  du  rai- 
sonnement de  Bréquigny.  Il  fallait  noter  ce  point,  car  ces  deux 
chartes  ne  sont  pas  les  seules  qui  aient  été  condamnées  et  qui 
passent  encore  aujourd'hui  pour  fausses,  sur  la  foi  d'une  argu- 
mentation aussi  futile. 

C'est  par  les  caractères  internes  du  texte  qu'il  faut  en  faire  la 
critique.  Ces  caractères  sont  différents,  selon  qu'on  examine, 
d'une  part,  la  forme,  l'enveloppe  extérieure  de  l'acte  (protocole, 
suscription ,  exorde ,  souscriptions ,  date) ,  de  l'autre ,  le  fond 
même  de  la  pièce,  c'est-à-dire  le  dispositif. 

Après  la  suscription,  «  Theodericus  rex  Francorum  vir  illu- 
ster  »  (où  les  deux  derniers  mots  doivent  être,  comme  toujours, 
corrigés  en  «  viris  inlustribus  »),  vient  un  exorde,  arenga,  qui 
n'exprime  que  des  idées  courantes  dans  les  formulaires  mérovin- 
giens, et  qui  les  exprime  en  un  langage  assez  exactement  réglé 
sur  les  lois  de  la  prose  métrique  : 

Si  peticionlÔMs  sàcêrdotum^  quod  et  ad  eorum  oportunitatem 
pertinet  llbenter  prestâmûs  aûgmentum,  regi[am]  in  hoc  exerce- 
mus  consuetudinem  et  hoc  nobis  ad  laudem  vel  ad  salutem  aeter- 
nam  et  stabilitatem  regni  nostri  in  Dei  nomine  pertiwêrê  confîdî- 
mus.  Igitur  apostolicus  vir  domnus  Aigliberlus  Genomannice  urbis 
episcopus  missa  peticione  démentie  regni  nostri  credîdit  sUbgerën- 
dum^      ut... 

La  souscription  royale  est  ainsi  conçue  :  «  In  Xpisti  nomine 
Theodericus  rex  féliciter.  »  Ce  dernier  mot  est  une  faute  de  copie 
pour  subscripsi,  faute  facile  à  faire  en  transcrivant  les  origi- 
naux mérovingiens,  où  ce  mot,  toujours  abrégé  et  embarrassé  de 

1.  [L.  Duchesne,  les  Anciens  Catalogues  épiscopaux  de  la  province  de 
Tours,  p.  49.] 


46  QUESTIONS   MÉROVINGIENNES. 

parafes,  doit  être  deviné  plutôt  que  lu.  Cette  correction  faite,  la 
forme  de  la  souscription  est  exactement  celle  que  Thierry  III 
avait  adoptée  et  que  nous  trouvons  au  bas  de  ses  actes  originaux  : 
«  In  Xpi  nomene  Theudericus  rex  subs.'.  » 

La  souscription  du  référendaire  n'offre  également  qu'une  faute 
facile  à  corriger  :  «  Audofredus  jussu  subscripsi  ;  »  il  faut  lire  : 
«  Audofredus  jussus  optolit.  »  L'usage  de  mettre  le  mot  jussus 
à  côté  du  mot  optolit  dans  cette  formule  n'a  pas  été  suivi  d'une 
manière  constante  à  l'époque  mérovingienne  ;  mais  les  deux  seuls 
actes  de  Thierry  III  qui  nous  soient  parvenus  complets,  et  où  se 
trouve  le  second  de  ces  mots,  nous  l'offrent  précisément  accom- 
pagné du  premier^. 

Enfin,  dans  la  date,  «  datura  quod  fecit  mensis  mr.  V  ann. 
regni  nostri  III  in  Conpendii  palacio  nostro  liu  nomine  féliciter  » 
(mercredi  5  mars  676) ,  hu  nomine  n'est  encore  qu'une  faute  de 
copie  pour  in  Dei  no^nine.  Ces  diverses  fautes  sont,  il  me  semble, 
autant  de  présomptions  d'authenticité.  Elles  sont  l'œuvre  d'un 
scribe  qui  a  l'original  même  sous  les  yeux  et  qui  le  transcrit  de 
son  mieux  et  sans  malice  3.  Un  faussaire  instruit,  comme  il  fau- 
drait le  supposer  d'après  la  correction  du  reste  des  formules^,  ne 
serait  pas  tombé  dans  de  pareilles  erreurs. 

On  ne  saurait  juger  aussi  favorablement  du  dispositif.  Voici 
une  clause  qui,  telle  qu'elle  se  présente  à  nous,  n'offre  guère 
de  sens  : 

Hoc preceptum fier!  jussimus...  ut...  sanctemonialibus  inibi  degen- 
tibus  et  pauperibus  ac  peregrniis  stipendiarie  disponente  atquc  ordi- 
nante  prefate  urbis  episcopo...  sub  régula  existant... 

1.  Letronne,  n"  XVI,  XVII,  XX,  et  K.  Pertz,  p.  48,  n»  53. 

2.  Letronne,  n"  XVI,  XX. 

3.  Les  raisons  que  j'ai  alléguées,  au  paragraphe  précédent,  pour  attribuer  au 
chorévêque  David  la  rédaction  des  Acius  et  des  fausses  chartes  qu'ils  con- 
tiennent, n'obligent  pas  à  croire  qu'il  ail  tout  écrit  et  copié  de  sa  main.  Des 
fautes  comme  celle  qui  a  consisté  à  mêler,  à  l'intérieur  d'une  même  phrase,  des 
tournures  contradictoires  (précaire  de  Ténestine,  ci-dessus,  p.  24),  témoignent 
plutôt  de  l'emploi  d'un  copiste  qui  aura  mal  compris  les  ratures  et  les  sur- 
charges de  son  modèle. 

4.  Et  comme  n'était  pas  le  chorévêque  David  :  car  les  faux  dont  il  paraît 
être  l'auteur  témoignent  de  sa  facilité  et  de  son  audace  plus  que  de  sa  science 
diplomatique. 


VII.  —  LES  ACTES  DES  EVHQUES  DU  MANS.  47 

Le  mot  stipendiarie  est  particulièrement  embarrassant.  Est-ce 
un  adjectif?  est-ce  un  adverbe?  et  que  veut-il  dire?  L'excellente 
édition  des  formules,  publiée  par  M.  Zeumer  dans  les  Monu- 
menta  Germaniae  historica,  étant  pourvue  d'un  index  com- 
plet, il  est  tout  indiqué  d'y  chercher  s'il  existe  des  exemples 
analogues  :  on  en  trouve  un  seul,  et  le  document  qui  le  donne 
n'est  pas  mérovingien.  C'est  une  de  ces  formules  dont  le  texte, 
conservé  en  notes  tironiennes  dans  un  manuscrit  de  Paris,  a  été 
révélé  par  dom  Carpentier  et  revisé,  il  y  a  quelques  années,  par 
M.  W.  Schmitz  ;  on  les  a  connues  longtemps  sous  le  nom  de 
Formulae  C arpenter ianae ,  auquel  M.  Zeuraer  a  substitué 
celui  de  Formulae  impériales.  On  sait  que  ces  formules  appar- 
tiennent toutes  au  temps  de  Louis  le  Pieux  et  ont  été  copiées  sur 
des  actes  authentiques  de  ce  prince.  Celle-ci^  est  un  modèle  de 
charte  par  laquelle  l'empereur  confirme  une  constitution  d'un 
évêque,  qui  avait  concédé  à  ses  chanoines,  pour  la  mense  capi- 
tulaire,  certains  domaines  de  l'évêché,  ainsi  que  des  dîmes  et 
noues  à  percevoir  sur  d'autres  domaines.  La  plupart  des  clauses 
actuellement  incorporées  à  notre  charte  de  Thierry  III  sont  visi- 
blement copiées  sur  celles  de  cette  charte  carolingienne  : 


Fonn.  imp.  25  :  Postulavit 
etiam  nobis  ut  haec  constitutio, 
quam  propter  amorem  Dei  el  elee- 
mosynam  domni  et  genitoris  no- 
stri  ac  noslram  constituerai,  ob 
firmitatis  causam  nostra  impé- 
rial! confirmaretur  censura 2. 

Gujus  petitioni,  quia  justa  et 
ratione  plena  est,  nobis  adsen- 
sum  praebere  et  eandem  consti- 
tutionem  nostra  auctoritate  pla- 
cuit  conflrmare. 

Idcirco  volumus  et  per  hanc 


Thierry  III  :  ...  Constitutio- 
nem,  quam  propter  amorem  Dei 
et  elemosinam  nostram  consti- 
tuerat. ..  postulavit  ut  firmitatis 
causa  nostra  regali  confirmetur 
censura. 

Gujus  peticioni  nos  assensum 
prebentes  et  eandem  suam  con- 
stitutionem  nostra  auctoritate 
confirmantes. 

hoc  preceptum  fieri  jussimus 


1.  Carpentier,  n»  7;  E.  de  Rozière,  n"  566;  Formulae  impériales,  n°  25; 
Zeumer,  p.  304  ;  Schmitz,  Monumenta  tachygraphica,  I,  p.  17. 

2.  Tous  les  éditeurs  ont  imprimé  clementia,  mais  le  manuscrit  porte  nette- 
ment la  note  tironienne  qui  signifie  censura;  voyez  les  planches  de  M.  Schmitz, 
fol.  75  r%  ligne  17. 


48 


QUESTIO\S   MEROVINGIENNES. 


nostram  aucLoritatem  praecipi- 
mus  ut  ville  et  nonae  ac  décime, 
sicut  ab  eodem  illo  episcopo  con- 
stiLutae  sunt,  ita  deinceps  nostris 
et  futuris  temporibus  eisdem  ca- 
nonicis  stipendiarie,  disponente 
atque  perordinante  episcopo  qui 
praefatae  sedis  praefuerit,  exi- 
stant... 


...  Etnullusquibuslibetex  suc- 
cessoribus  ejus  easdem  villas... 
penitus  auferre  praesumat,  sed 
sicut  in  eadem  constitutione,  si- 
cut ab  illo  constitutae  et  a  nobis 
confirmatae  sunt,  per  diuluraa 
tempora  inviolabililer  et  incon- 
vulse  persistere  sinat.  Si  vero 
alicui  successorum  ejus  animo 
sederit  ut  et  numerum  canonico- 
rum  multiplicare  et  alias  res  illis 
superaddere  volueril,  in  suo  jure 
et  poteslate,  salva  discretionis 
ratione,  id  faciendi  permaneat. 


et  per  banc  auctoritatis  nostre 
inscriptionem  percipiraus  ut,  si- 
cut a  predicto  venerabili  et  apo- 
slolico  viro  Aigliberto  Cenoman- 
nice  urbis  episcopo  est  constitu- 
tum  vel  sicut  in  ejus  continetur 
script[o,  ita]  deinceps  nostris  et 
futuris  temporibus . .  .  sancte- 
monialibus  inibi  degentibus  et 
pauperibus  ac  peregrinis  stipen- 
diarie, disponenteatqueordinante 
prefate  urbis  episcopo  ac  deces- 
soribus  suis  et  abbatisse  quam 
ipse  sive  successores  sui  in  eodem 
monasterio  constituerunt,  sub 
régula  existant... 

Neque  aliquo  modo  quicquam 
auferre  vel  preterire  présumât, 
sed  prefati  episcopi  constitutio- 
nem  sicut  ab  illo  constitutum  et 
a  nobis  confirmatura  est  per  diu- 
turna  tempora  inviolabililer  in 
augmentum  sancte  Dei  aecclesie 
et  inconvulse  omnes  reges  et  prin- 
cipes vel  exactores  regni  persi- 
stere aut  permanaere  sive  perdu- 
rare  omni  tempore  permaneat. 


Entre  ces  deux  textes,  il  n'y  a  pas  simplement  une  parenté 
plus  ou  moins  éloignée  ;  il  y  a  imitation,  et  imitation  maladroite, 
car  certaines  clauses,  qui  avaient  un  sens  dans  la  charte  caro- 
lingienne, l'ont  perdu  en  passant  incomplètement  dans  la  charte 
mérovingienne.  Chez  Louis  le  Pieux,  «  propter...  eleemosynam 
donmi  et  genitoris  nostri  et  nostram,  »  faisait  allusion  aux 
libéralités  impériales  par  lesquelles  l'évêque  avait  été  mis  à 
même  de  se  montrer  à  son  tour  libéral  envers  son  chapitre  ;  chez 
Thierry  III,  qui  ne  confirme  qu'un  privilège  général  de  constitu- 


VII.    —   LES   ACTES   DES   e'vÈQDES    DU   MANS.  49 

tion  du  monastère  et  où  aucune  libéralité  royale  ni  épiscopale 
n'est  relatée,  les  mots  «  propter...  elemosinam  nostrara  »  sont 
vides  de  sens.  Le  mot  qui  nous  embarrassait  tout  à  l'heure, 
«  stipendiarie,  »  est  dans  la  charte  de  Louis  le  Pieux  un  nomi- 
natif pluriel  {stipendiari[à\e)  qui  s'accorde  avec  «  vill[a]e  et 
nonae  ac  decim[a]e;  »  dans  la  charte  mérovingienne,  on  l'a 
laissé  subsister  par  mégarde,  tout  en  supprimant  les  m.ots  qui  le 
gouvernaient,  et  il  en  est  résulté  une  confusion  inextricable. 
Enfin,  le  ridicule  «  persistere  aut  permanaere  sive  perdurare 
omni  tempore  per7naneat ,  »  qui  termine  une  des  dernières 
clauses  de  notre  charte,  a  été  sans  doute  obtenu  en  amalgamant 
inintelligemment  les  fins  de  deux  phrases  de  la  charte  carolin- 
gienne, «  persistere  siuat  »  et  «  id  faciendi  permaneat.  » 

On  ignore  à  quelle  église  était  accordée  la  charte  de  Louis  le 
Pieux,  dont  la  copie  (moins  les  noms  propres  et  la  date)  nous  a 
été  conservée  parle  recueil  des  Formulae  impériales.  Ce  n'était 
pas  celle  du  Mans,  car  au  Mans  la  réforme  du  chapitre  et  la 
création  de  la  mense  canonicale  furent  l'œuvre  d'Aldric';  or, 
Aldric  ne  devint  évêque  qu'en  832,  et  le  prélat  visé  dans  la  for- 
mule était  évêque  dès  le  temps  de  Charlemagne.  D'ailleurs  nous 
avons  la  charte  par  laquelle  Louis  le  Pieux  confirma  les  disposi- 
tions d' Aldric  en  faveur  de  ses  chanoines,  le  18  juin  837,  et  elle 
est  rédigée  selon  un  formulaire  différente  Mais  il  n'est  guère 
probable  que  notre  faussaire  soit  ailé  chercher  son  modèle  en 
dehors  des  archives  qu'il  avait  sous  les  yeux.  Il  y  eut  donc  pro- 
1;;  bablement  une  autre  charte  impériale  rédigée  à  peu  près  sur  le 
'"  même  modèle  que  celle  des  Formulae  i?7iperiales  et  adressée  à 
l'évêché  du  Mans.  Peut-être  était-ce  celle  qu  Aldric,  au  rapport 
de  ses  Gesta,  obtint  de  Louis  le  Pieux  pour  confirmer  la  res- 
tauration du  monastère  même  qui  nous  occupe,  celui  de  Notre- 
Dame^;  elle  devait  contenir  aussi  la  confirmation  des  concessions 
de  domaines  ecclésiastiques  faites  par  Aldric  à  ce  même  monas- 
tère ^  et,  par  conséquent,  elle  pouvait  être  conçue  en  termes 
analogues  à  ceux  de  notre  formule  carolingienne. 

1.  Gesta  Âldrici,  II,  IV,  XXXIII;  édition  Charles  et  Froger,  p.  xi,  11,  17,86. 

2.  Gesta  Aldrici,  XXXIII,  p.  86;  Muhlbacher,  n»  937. 

3.  «  Auclorilate  predicti  irnperatoris  Hludovici.  »  Gesta  Aldrici,  XXVI,  p.  69. 

4.  «  Ipsis  quoque  sanctimonialibus  et  monachis  villas  dédit,  ut  inde  eorura 
stipenditru  [sic]  et  vestimenta  atque  cèlera  supleraenta  per  singulos  annos  ple- 
niter  haberent...  »  Ibid. 

^894  4 


50  QCESTIOIVS   MÉROVINGIENNES. 

Les  parties  de  la  charte  de  Thierry  III  citées  ci-dessus  sont 
donc  clairement  interpolées.  Le  reste  est-il  plus  authentique  ?  Je 
crains  que  non,  et  que  tout  n'ait  été  emprunté  à  la  charte  que  je 
suppose  donnée  par  Louis  le  Pieux  en  fav^eur  d'Aldric.  On  y 
trouve,  en  effet,  des  dispositions  réitérées,  destinées  à  assurer  la 
sujétion  du  monastère  à  la  cathédrale,  qui  avaient  dû  être  faciles 
à  obtenir  au  temps  d'Aldric  et  auxquelles  le  faussaire  pouvait 
trouver  utile  d'attribuer  une  origine  plus  ancienne  : 

in  monasterio...  quod  ad  matrem  aecclesiç  sanctç  Mariç  et  sancti 
Gervasii  et  Prothasii,  cul  preesse  videtur,  jure  ecclesiastico  pertinet, 
et  per  scriptionis  firmitatem  predecessorum  suorum  temporibus  sub 
censu  fîrmiler  et  le^aliter  delegatum  esse  cognoscitur... 

sub  jure  et  dorainatione  prefate  Cenomannice  senioris  urbis 
aecclesiç... 

...  ut  neque...  auferreaut  alienare  a  jure  et  dominatione  jamdicte 
raatris  Cenomannice  urbis  aecclesie...  aut  quan[bel]  caliditate  vel 
malo  injenio  machinetur  ut  a  juga  prefate  aecclesie  ex  hac  nostra 
benivolentia  ipsum  monasteriolum  auferatur  vel  alienatur  sive  ali- 
quo  modo  subtrabatur,  sed  in  jure  et  potestate  sepedicte  matris 
aecclesiç  aut  ponlificum  inibi  Deo  degentium...  perraaneat... 

«  Mater. ecclesia  »,  «  pontifices...  degentes  »  sont  des  tour- 
nures particulièrement  familières  à  l'évêque  Aldric  et  aux  écri- 
vains de  son  entourage.  Enfin,  la  clause  qui  ordonne  que  les 
religieuses 

sub  régula  existant  ac  regulariter  vivant  et  plena  eis  régula  con- 
servetur 

rappelle  les  termes  dans  lesquels  Aldric  mentionne  son  décret 
épiscopal,  confirmé  par  l'empereur  : 

Et  hoc  decrevit  atque  sanxit  pariter  cum  suo  metropolitano  et  suis 
conprovincialibus  et  aliis  mullis  episcopis,  auctoritate  predicti  impe- 
ratoris  Hludowici,  ut  futurls  temporibus  semper  monachas  regula- 
riter viventes  et  secuadum  regulam  sancti  Benedicli  degentes  inibi 
permanerent^ 

Conclusion  :  la  prétendue  charte  de  Thierry  III  pour  Notre- 
Dame  du  Mans  est  un  composé  factice,  obtenu  par  la  combinai- 

l.  Gesta  Aldriciy  ibid. 


VII.  —  LES  ACTES  DES  ÉVÈQUES  DU  MANS.  5-1 

son  d'un  fragment  plus  ou  moins  altéré*  du  texte  d'une  charte 
perdue  et  authentique  de  Louis  le  Pieux,  avec  le  début,  les  sous- 
criptions et  la  date  d'une  charte  perdue  et  authentique  de  Thier- 
ry III.  —  De  cette  dernière  charte,  ces  parties  seules  nous  ont 
été  conservées,  et  ni  le  texte  ni  même  l'objet  ne  nous  en  sont 
connus. 

La  dernière  pièce  du  dossier  de  Notre- Dame^  est  un  contrat 
de  précaire,  passé  entre  l'évêque  Merolus  et  l'abbesse  Arvina  le 
jour  des  calendes  de  mai,  l'an  10  du  roi  Gharlemagne  [778, 
l®""  mai].  Il  n'y  a  aucune  raison  d'en  suspecter  l'authenticité. 

Quatre  monastères  du  Maine  font,  dans  les  pièces  conservées 
par  les  Actus  pontiflcum,  chacun  l'objet  d'une  seule  charte  : 
Saint-Martin  et  Saint-Ouen  au  Mans,  Tuffé  et  Châlons.  On  a  vu 
déjà  la  charte,  authentique  (sauf  une  légère  interpolation),  de 
Théodebert  II  pour  l'oratoire  de  Saint-Martin^.  Les  trois  chartes 
qui  concernent  respectivement  Tuffé,  Châlons  et  Saint-Ouen 
paraissent  également  authentiques,  au  moins  quant  à  la  majeure 
partie  de  leur  texte. 

Celle  de  Tuffé  est  un  acte  royal,  de  Thierry  III,  «  datum 
quod  fecit  mense  decbr.  d.  vi  ann.  III  regni  nostri  Compendio  » 
(jeudi  6  décembre  675).  Bréquigny  et  La  Porte  du  Theil  l'ont 
déclaré  faux,  pour  la  même  mauvaise  raison  chronologique  que 
la  charte  de  Notre-Dame.  Ils  n'ont  indiqué  aucun  autre  motif  de 
le  rejeter. 

Le  monastère,  dans  la  copie  qui  nous  est  parvenue,  est  appelé 
Chusphiaco,  mais,  comme  cette  forme  ne  répond  à  aucun  nom 
de  heu  connu,  il  est  probable  qu'on  a  eu  raison  de  restituer 
Thusphiaco  et  de  reconnaître  dans  ce  nom  celui  de  Tuffé 
(Sarthe),  appelé  «  monasterium  Tufiaco  »  dans  un  acte  de  Louis 
le  Pieux  du  31  décembre  832''.  Ce  fut  plus  tard  le  siège  d'un 
monastère  d'hommes,  puis  d'un  prieuré  dépendant  de  l'abbaye 
de  Saint -Vincent  du  Mans^  D'après  notre  charte,   c'était,  à 

1.  Voici  une  incise  tellement  corrompue  qu'il  faut,  semble-t-il,  renoncer  à 
y  chercher  un  sens  :  «  aut  propter  benivolentiam  vel  leviorationem  seu  servi- 
cii  prefratres  domini  et  apostolici  viri  Aiglibertus  episcopus  aliqua  succédât 
occasionem...  » 

2.  Ci-après,  p.  ...  [Paragraphe  non  rédigé.] 

3.  Ci-dessus,  p.  10  et  suivantes;  appendice,  n°  000. 

4.  Gesta  Aldrici,  XI,  p.  36  ;  Miihlbacher,  n"  883. 

5.  Cauvin,  p.  522. 


52  QUESTIONS   MEROVINGIENNES. 

l'époque  mérovingienne,  un  monastère  de  femmes,  consacré  en 
l'honneur  de  Notre-Dame  et  de  plusieurs  saints  :  «  in  monasterio 
puellarum,  quod  in  honore  sanct^  Marie  vel  ceterorum  domno- 
rum  in  loco  nuncupante  [Tjhusphiaco  constructum.  »  Il  avait 
pour  abbesse  une  femme  de  haut  rang,  illustris,  Adidola  ou 
Odila;  la  mère  de  l'abbesse,  Inga,  était  religieuse  dans  la  même 
maison. 

Le  texte  expose  que  deux  grands  personnages,  «  Ulphaldus 
et  Ingobertus  obtimates  nostri,  »  avaient  contraint  l'abbesse,  sa 
mère  et  les  autres  religieuses  à  souscrire  un  acte  par  lequel 
elles  se  mettaient  sous  les  ordres  de  ces  deux  hommes  et  se 
reconnaissaient  obligées  de  se  soumettre  à  tout  ce  qu'ils  leur 
commanderaient  : 

taie  testamenfum  facere  coegisset,  ut  quodcumque  predictl 
viri  ad  ipsas  ancillas  Dei  facere  ordinabant,  aliud  nuUatenus  pon- 
tificium  faclendi  haberent,  nisi  presentaliter  in  perpetuum  ut  orani 
tempore  jussionem  de  qualibet  causa  facere  et  adimplere  debe- 
rent... 

C'était  un  abus  d'autorité  ;  Ulphald  et  Ingobert  n'avaient 
aucun  droit  sur  Tuffé.  Sur  la  réclamation  de  l'évêque  Aiglibert, 
qui  prétend  que  le  monastère  dépend  de  lui  seul,  le  roi  déclare 
que  la  charte  souscrite  en  faveur  de  ces  deux  optimales  est 
nulle  et  assure  contre  leurs  prétentions  l'indépendance  du  monas- 
tère et  le  droit  de  l'évêque. 

Il  n'y  a  rien  là  que  de  vraisemblable.  Les  grands  personnages 
de  l'empire  franc  cherchaient  volontiers  à  intervenir  dans  les 
affaires  des  monastères  et  à  les  soumettre  à  leur  pouvoir.  Nous 
verrons  dans  un  moment,  en  étudiant  l'acte  relatif  à  Chàlons 
(Mayenne),  un  duc  exiger  du  fondateur  d'un  monastère,  en 
échange  de  ses  services  administratifs,  une  promesse  de  survi- 
vance de  la  charge  d'abbesse  pour  sa  fille.  Les  rois,  de  leur  côté, 
ne  se  gênaient  pas  pour  annuler,  par  acte  d'autorité  souveraine, 
les  conventions  faites  entre  les  particuliers.  Un  jugement  origi- 
nal de  Clotaire  111  conservé  aux  Archives  nationales,  et  relatif 
précisément  au  Maine,  nous  en  offre  un  exemple  ^  Béraire,  évêque 
du  Mans,  était  en  procès  avec  l'abbé  de  Saint-Denis  pour  la  pro- 
priété de  certaines  terres  ;  il  les  tenait,  disait-il,  de  son  père 

1.  K.  Pertz,  p.  33,  n"  35;  Lelroniie,  ii"  XII. 


Vri.    —   LES   ACTES   DES   ÉVÊQDES   DU   MANS.  53 

Béroald,  qui  lui-même  les  avait  reçues  en  don  du  propriétaire, 
Ermélénus.  Le  représentant  de  Saint-Denis  répondit  en  produi- 
sant une  praeceptio  de  Clovis  II,  qui  avait  annulé  d'une  façon 
générale  les  donations  d' Ermélénus  envers  Béroald  et  avait 
rendu  au  donateur  le  droit  de  disposer  des  biens  donnés  : 

Qui  Beracharius...  dicebat  eo  quod  ab  ipso  Ermeleno  in  geniture 
suc  exinde  epistola  donationis  fuisse  conscripta,  et  ob  hoc  ipsa 
heredetas  ad  eodem  pervenissit.  Sed  in  presenti  anlefati  agentis 
domni  Dionense  precepcione  incliti  recordationis  domni  et  genituris 
nostri  Ghlodovici  quondam  régis  protullerunt  rec[ens]enda,  ubi... 
contenibat  ut,  ubi  et  ubi...  Ermélénus  in  Beroaldo  beredebusque 
suis  ficerat  invinibantur,  vacuas  et  inanis  permanirent  et  nullum 
sortirentur  effeclum,  sed  ubicumque  antedictus  Ermélénus  vel 
filius  suos  Goddo  eorum  facultatem  dare  aut  derelinquere  vellibant, 
liberum  ex  permisse  praedicto  princepe  habirent  arbitrium... 

Ce  texte  permet  de  compléter  par  conjecture  une  phrase  de  la 
charte  de  Tuffé,  où  se  trouve  un  bourdon  évidemment  dû  à  la 
négligence  du  copiste.  Il  faut  lire  sans  doute  cette  phrase  ainsi, 
ou  à  peu  près  : 

Ideoque  presenti  preceptione  decernimus,  et  omnino  jubemus, 
ut  si  ullo  umquam  tempore  ipsa  carta  aut  alius  qualiscunque 
strumentus  de  nomine  predictorum  virorum,  contra  predictum 
pontificem  vel  ejus  abbatissa  nomine  Odilane  vel  génitrice  sua  Ingane 
vel  [ipsam  congregationem  predicti  monasterii  proferebanlur, 
vacuas  et  inanis  permanirent  et  nullum  sortirentur  effectum,  sed 
predicta  abbatissa  vel]  ipsa  congregatio  omni  tempore  absque  cujus- 
libet  impedimento  vel  supradictorum  virorum ,  quietas  in  ipso 
monasterio  sito  in  pago  Cenomannico  [Tjhusphiaco  constructo  debeant 
rësidere,  vel  sub  sancta  régula  ibidem  conversare,  et  pro  statu 
aecclesiç  et  salute  patrie  seu  pro  stabilitate  regni  nostri  perhenniter 
ibidem  debeant  exorare... 

L'authenticité  de  l'ensemble  de  la  pièce  est  attestée  par  la 
régularité  presque  constante  avec  laquelle  y  sont  observées  les 
lois  de  la  prose  métrique.  Mais  il  y  a,  là  aussi,  quelques  passages 
interpolés.  Certaines  phrases  renferment  des  expressions  fami- 
lières à  l'entourage  d'Aldric,  d'autres  peu  usitées  dans  la  langue 
des  chartes  mérovingiennes  :  «préfixe  monache  »,  pour  «  prae- 


54  QUESTIONS   MÉROVINGIENNES. 

dictae  monachae^  »  ;  «  quod  et  a  nobis  enucleatum  est  perscru- 
tandum  »,  qu'il  faut  lire,  sans  doute,  «  quod  et  a  nobis  enu- 
cleat[i]m^  est  perscruta[t]um  >•>  ;  «  suç  sedis  aecclesiç  » , 
«  memorata  Cenomannica  mater  aecclesia  »,  «  sepedictwn 
monasterium  »,  etc.  La  phrase  où  se  lisent  les  premières  de  ces 
expressions  est  aussi  celle  où  la  sujétion  du  monastère  envers 
l'évêque  est  exprimée  dans  les  termes  les  plus  forts  :  «  sub 
ditione  et  regimine  predicti  pontiflcis  »,  «  sub  potestate  et  domi- 
na tione  antedicti  pontificis  ».  Celle  où  se  lisent  les  dernières  con- 
tient un  renseignement  d'archéologie  rehgieuse  sur  la  cathédrale 
du  Mans,  évidem^ment  déplacé  dans  cet  acte  destiné  à  régler  la 
condition  juridique  d'un  couvent  du  diocèse  :  «  memorata  Ceno- 
mannica mater  aecclesia,  quç  est  constructa  et  dedicata  in  honore 
sancte  Marie  et  postea  inmajorata  in  sanctorum  martirum  Ger- 
vasii  et  Prothasii  ».  Il  faut  donc  les  marquer  l'une  et  l'autre 
comme  apocryphes,  et  le  reste  de  l'acte  comme  authentique. 

La  signature  du  référendaire  est  ainsi  conçue  :  «  Gundinus 
jussus  obtuht  et  subscripsit  ».  Les  deux  derniers  mots  sont  à 
supprimer  ;  c'est  une  lecture  arbitraire  de  la  masse  de  parafes 
indistincts  qui  suivait  cette  signature  dans  l'original.  Jussus 
ohtulit  est  bon.  Le  référendaire  Gundinus  n'est  pas  connu;  peut- 
être  est-ce  le  même  que  le  Gundoinus  duœ  mentionné  dans  un 
acte  de  Childéric  II,  du  jeudi  6  septembre  669  3,  ou  le  Gundui- 
nus  opthnas  d'un  jugement  de  Clovis  III,  du  samedi  28  février 
694^.  L'un  des  deux  optùncdes  dont  le  roi  réprime  la  tentative 
d'usurpation  sur  le  monastère,  Ingobert,  est  peut-être  le  même 
personnage  dont  la  veuve,  Angantrude,  fille  d'Ebrulfe,  le  l*""  no- 
vembre 692,  reconnut  avoir  donné  le  lieu  de  Noisy-sur-Oise  à 
l'abbaye  de  Saint-Denis^. 

La  pièce  relative  au  monastère  de  femmes  de  Châlons  (Mayenne) 
est  datée  de  «  Marogilo  villa,  »  probablement  Mareil-en-Cham- 
pagne(Sarthe),  «  in  annoXVI  régnante  domino  Childeberto  rege 
nostro,  XII  kl.  novb.  »  (mardi  21  octobre  710).  C'est  un  acte 


1.  Simson,  die  Enistehung  der  pseudo-lsidorischen  Falscfmngen  in  Le  Mans, 
p.  65-67. 

2.  Ibid.,  p.  68,  69. 

3.  K.  Pcrlz,  p.  28,  n"  29. 

4.  Ibid.,  p.  58,  n'  66. 

5.  Ibid.,  p.  57,  n"  64. 


VII.    —   LES  ACTES    DES   ÉVÉQUES   DU   MANS.  55 

d'un  évêque,  qui  se  désigne  en  tête  par  ces  mots  :  «  Cum  divi- 
nitate  propicia  dono  Dei  acsi  indignus  ego  Berarius  vocor  epi- 
scopus...,  »  et  qui  a  signé  à  la  fin  :  «  In  Xpisti  nomine  Berarius 
episcopus  hanc  epistolam  a  me  factam  subscripsi.  »  L'auteur  des 
Actus  2Jontiflcu7n  a  pensé  qu'il  s'agissait  d'un  évêque  du  Mans  : 
«  Exeraplar  testament!  quod  Berarius  nobilis  Cenomannice  urbis 
episcopus  de  monasterio  Caledon...  fecit...*,  »  et,  comme  l'évêque 
de  ce  nom,  connu  par  d'autres  documents,  a  exercé  ses  fonctions 
environ  quarante  ans  plus  tôt,  sous  Clotaire  III  et  Chilpéric  II, 
il  en  a  conclu  à  l'existence  d'un  évêque  Béraire  II,  qui  figure 
dans  son  catalogue  épiscopal?  et  dans  un  passage  de  son  livret 
mais  auquel  il  a  renoncé  plus  tard^.  Plusieurs  modernes  sont 
tombés  dans  la  même  erreur.  En  réalité,  le  Béraire  auteur  de  la 
charte  de  Châlons  ne  peut  pas  avoir  été  évêque  du  Mans,  par  la 
raison  qu'à  la  date  de  cette  charte  l'évêque  du  Mans  s'appe- 
lait Herlemond.  Non  seulement  Herleraond  est  mentionné  dans 
diverses  chartes  authentiques  de  698  ou  699  ^  de  713*^  et  de  721  ', 
mais,  dans  celle-ci  même,  il  figure  en  qualité  d'évêque  du  Mans  : 
«  dum  cognitum  est  quod  domnus  Herlemundus  abbatias  vel 
beneficialia  aecclesiastica  superius  nominate  (Jublains,  Saint- 
Victur  au  Mans,  etc.)...  nobis  concessit,  »  —  «  illa  bénéficia 
superius  nominata  quae  pro  beneficio  domno  Herlemundo  vel 
aecclesiç  suç.. .  tenemus,  »  —  «  et  convenit  nobis  ut  post  nostrum 
discessum  domnus  Herlemundus  aut  alius  pontifex  Cenoman- 
nice... »  D'ailleurs,  l'auteur  de  la  charte  parle  des  abbayes  et 
autres  biens  qu'il  tient  en  bénéfice  de  l'église  du  Mans  :  «  abba- 
tias vel  bénéficia  quç  de  ratione  sancti  Gervasii  in  beneficio 
habeamus.  »  Il  est  clair  que  celui  qui  s'exprime  ainsi  n'est  pas 
lui-même  le  chef  de  cette  église.  Il  faut  donc  chercher  ailleurs  le 
siège  épiscopal  de  notre  Béraire. 

1.  Vetera  Analecta,  in-S",  III,  p.  213. 

2.  Gesta  Aldrici,  édit.  Charles  et  Froger,   p.  xxi;  Duchesne,  les  Anciens 
Catalogues  épiscopaux,  p.  36. 

3.  Vetera  Analecta,  in-S",  III,  p.  211. 

4.  Ci-dessus,  1893,  p.  673, 

5.  [Voir  ci-dessus,  Bibl.  de  l'École  des  chartes,  1893,  p.  597,  la  liste  des 
textes  préparés  par  M.  Julien  Havet,  4°  et  5°.] 

6.  [Même  liste,  6'  et  7°.  En  outre,  la  charte  relative  à  Saint-Ouen,  ci-des- 
sous, p.  57.] 

7.  [Liste  susdite,  8°.] 


56  QUESTIONS   MÉROVI\GIE\NES. 

Serait-ce  un  chorévêque  manceau?  J'ai  dit  plus  haut*  les  rai- 
sons pour  lesquelles  je  ne  crois  pas  qu'il  ait  existé  un  seul  choré- 
vêque sous  les  Mérovingiens,  D'ailleurs  ici  Béraire  se  dit  évêque, 
«  vocor  episcopus,  »  et  non  chorévêque.  C'était  donc  plus  pro- 
bablement le  titulaire  de  quelque  diocèse  voisin.  Reste  à  savoir 
quel  était  ce  diocèse  et  pourquoi,  au  lieu  d'y  résider,  il  était 
venu  chercher,  à  ce  qu'il  semble,  un  asile  dans  le  Maine. 

J'ai  déjà  eu  l'occasion  de  signaler  deux  actes  un  peu  antérieurs 
à  celui-ci,  l'un  de  683,  l'autre  de  696  ou  697,  où,  dans  une  série 
de  souscriptions  épiscopales,  le  nom  d'un  évêque  Berarius  ou 
Beracharius  figure  à  côté  de  celui  de  l'évêque  d'Angers,  Aigli- 
bert^.  Cette  circonstance  donne  lieu  de  présumer  que  son  diocèse 
était  voisin  de  celui  d'Angers  ;  ses  possessions  dans  le  Maine  font 
présumer  qu'il  était  également  voisin  de  celui  du  Mans.  Or,  deux 
territoires  diocésains  seuls  étaient  à  la  fois  contigus  au  Maine  et 
à  l'Anjou,  celui  de  Tours,  au  sud-est,  et  celui  de  Rennes,  au 
nord-ouest.  Mais  la  série  des  évêques  de  Tours  est  parfaitement 
connue,  ei  SMC\m  Berarius  ou  Berachariusn  y  f^gwre.  A  Rennes, 
au  contraire,  non  seulement  la  série  épiscopale  offre  ici  une 
lacune^,  mais  le  peu  que  nous  savons  de  l'histoire  de  ce  siège 
permet  d'expliquer  comment  son  titulaire  put  se  trouver  obligé 
de  vivre  ailleurs.  Un  texte  hagiographique  nous  apprend  que  le 
pouvoir  épiscopal  fut  usurpé  dans  les  cités  de  Rennes  et  de  Nantes 
à  la  fois  par  un  comte  nommé  Agathéus^  L'époque  de  cette 
usurpation  est  approximativement  fixée  par  les  anciens  cata- 
logues des  évêques  de  Nantes,  où  le  nom  de  Salapius,  évêque  en 
650,  est  suivi  de  deux  mentions  ainsi  conçues  : 

Agatheus  vocatus  sed  non  episcopus. 
Amito  vocatus  sed  non  episcopus^. 

Si,  comme  le  suppose  avec  vraisemblance  M.  l'abbé  Duchesne^, 
le  second  usurpateur,  Amito,  se  maintint  dans  la  même  situation 
qu' Agatheus,  c'est-à-dire  s'il  exerça,  lui  aussi,  son  pouvoir 
sur  les  deux  sièges,  la  durée  de  la  double  usurpation  put  s'étendre 

1.  Ci-dessus,  1893,  p.  665. 

2.  Ci-dessus,  p.  -il. 

3.  Ducliesiie,  les  Anciens  Catalogues,  p.  85,  80. 

4.  Vita  S.  Ilermelandi  [cap.  iv,  g  V  (Acta  sanctorummartii,lU,  p.  582  b)j. 

5.  Duciiesne,  les  Anciens  Catalogues,  p.  66. 

6.  Ibid.,  p.  73. 


Vir.    —   LES   ACTES   DES   ÉVÊQUES   DU   MANS.  57 

sur  toute  la  fin  du  vii^  siècle  et  le  commencement  du  viif  ;  le  pre- 
mier évêque  légitime  de  Nantes  mentionné  après  Amito  est  Déor- 
raar,  qui  siégeait  en  757.  En  683,  en  696,  en  710,  la  cité  de 
Rennes  était  donc  sans  évêque  légitime  :  mais  était-ce  parce 
qu'aucun  évêque  légitime  n'avait  été  consacré,  ou  parce  que 
l'évêque  légitime  était  chassé  de  son  siège  et  empêché  d'exer- 
cer ses  fonctions?  C'est  ce  que  les  auteurs  ne  disent  pas,  et  la 
seconde  hypothèse  est  aussi  vraisemblable  que  la  première*. 
On  est  donc  en  droit  de  faire  cette  hypothèse  et  de  la  compléter 
par  une  autre,  en  supposant  que  cet  évêque  dépossédé  s'appelait 
Beracharius,  que  c'est  lui  qui  a  signé  les  actes  épiscopaux  de  683 
et  de  696,  et  de  qui  émane  notre  charte  de  710  relative  au  monas- 
tère de  Châlons.  Ce  monastère  qu'il  avait  fondé,  et  celui  de 
Jublains,  dont  l'évêque  du  Mans  lui  avait  concédé  la  jouissance, 
sont  situés  dans  la  partie  du  Maine  la  plus  voisine  du  diocèse  de 
Rennes.  Les  bénéfices  dont  il  jouissait  au  Maine  lui  auraient  été 
accordés  par  la  charité  de  l'évêque  du  Mans  pour  le  dédommager 
dans  une  faible  mesure  de  son  diocèse  perdu.  Quant  aux  termes 
assez  insolites  de  sa  suscription,  «  cum...  dono  Dei  acsi  indignus 
ego  Berarius  vocor  episcopus,  »  ils  feraient  allusion  à  la  situation 
particulière  du  prélat  dépossédé,  évêque  de  droit  et  non  de  fait. 

Deux  ans  plus  tard,  vers  712  (?),  un  acte  de  l'évêque  Herle- 
mond^  pourvoyant  à  la  dotation  de  l'oratoire  de  Saint-Ouen  au 
Mans,  lui  attrilDue  un  domaine  possédé  jusque-là  par  Béraire  : 
«  vico  ahquo  qui  vocatur  Artinis...  in  pago  Cenomannico, 
quem  Bertocarius  sacerdos  usque  nunc  tempore  per  nostrum 
beneficium  tenuit.  »  Faut-il  en  conclure  que  le  bénéfice  était 
devenu  vacant  depuis  peu  par  la  mort  du  possesseur,  et  que  par 
conséquent  la  mort  de  Béraire,  évêque  de  Rennes  (?),  doive  être 
fixée  approximativement  à  l'an  712? 

Quoi  qu'il  en  soit,  l'acte  du  21  octobre  710  a  pour  but  de 
régler  le  gouvernement  du  monastère  de  femmes  de  Châlons,  au 
pays  de  Jublains,  que  Béraire  avait  fondé  et  doté.  Il  commence 
par  confirmer  la  donation  qu'il  a  faite  de  ses  biens  personnels  à 

1.  On  peut  citer  à  l'appui  de  l'une  et  de  l'autre  des  faits  analogues  dans  le 
diocèse  du  Mans  :  à  la  fin  du  vi'  siècle,  l'évêque  Bertrand  fut  chassé  de  son 
siège  par  l'usurpateur  Berthégisil  ;  au  vm'  siècle,  entre  l'épiscopat  de  Herle- 
raond  et  celui  de  Gauziolen,  se  place  l'usurpation  de  Charivius  (voir  ci-après). 
[La  discussion  de  ce  fait  n'a  pas  été  rédigée.] 

2.  Ci-après,  p.  58,  et  appendice. 


58  QUESTIOXS   MÉROVINGIENNES. 

ce  monastère,  mais  il  prend  soin  d'en  excepter*  les  domaines  de 
l'église  du  Mans,  qui  lui  ont  été  concédés  à  titre  de  bénéfice  tem- 
poraire et  dont  il  donne  une  énumération  plus  ou  moins  complète. 
Puis  il  déclare  qu'en  raison  des  services  qui  lui  ont  été  rendus 
par  un  duc  nommé  Crodégaire,  «  dum  cognitum  est  quod  vir 
illuster  Grodegario  (plus  loin  :  Crodegarius)  dux  de  inferendis 
vel  undicunque  juvamen  nobis  prestare  non  cessât,  vel  adjuto- 
rium  tam  nobis  quam  ipsi  case  facit  et  in  antea  facere  disponit,  » 
il  lui  a  promis  de  donner  à  sa  fille  Chrodéilde  la  succession  de 
l'abbesse  actuelle,  Cagliberte.  Enfin,  quand  Cagliberte,  Chro- 
déilde et  Béraire  lui-même  seront  morts,  il  veut  que  le  monas- 
tère revienne  sous  la  domination  de  l'évêque  du  Mans,  qui  le 
gouvernera  comme  tous  les  monastères  de  son  diocèse.  Cet  arran- 
gement constitue  entre  Béraire,  Chrodégaire  et  Herlemond  un 
contrat  synallagmatique,  dressé  en  trois  expéditions  semblables 
pour  les  trois  parties,  et  que  celles-ci  s'engagent  réciproquement 
à  observer.  —  Voilà  un  ensemble  de  dispositions  assez  rares  et 
assez  compliquées,  qu'un  faussaire  n'aurait  ni  su  inventer  ni  eu 
intérêt  à  inventer.  Je  ne  crois  pas  qu'on  doive  songer  à  émettre 
le  moindre  soupçon  sur  l'authenticité  de  la  pièce.  Ce  n'est  ni  le 
moins  curieux  ni  le  moins  instructif  des  textes  dont  nous  devons 
la  conservation  à  l'auteur  des  Actus  pontificum. 

La  charte  relative  à  Saint-Ouen  du  Mans  est  celle  que  je  viens 
de  citer  comme  fournissant  peut-être  la  date  approximative  de 
la  mort  de  Béraire.  C'est  un  acte  par  lequel  l'évêque  Herlemond 
concède  divers  domaines  de  la  cathédrale  à  un  oratoire  fondé  par 
lui  en  l'honneur  de  saint  Ouen,  évêque  de  Rouen  et  confesseur 
(mort  vers  683^),  et  construit  à  la  porte  de  la  ville  du  Mans,  près 
du  mur  d'enceinte,  «  oratorium  in  honore  sancti  Audoeni  epi- 
scopi  et  confessoris  prope  de  muro  Cenomannis  civitate.  »  Il  offre 
tous  les  caractères  de  l'authenticité  :  entièrement  libellé  (sauf 
une  seule  incise  à  suspecter  d'interpolation  3)  en  faveur  de  l'ora- 


1.  C'est  ainsi  qu'à  la  différence  de  la  plupart  des  modernes,  je  crois  devoir 
comprendre  les  clauses  du  début  de  l'acte  :  là  où  le  texte  porte  prope,  pro- 
pter  («  prope  illas  abbatias  »,  «  propter  ista  loca  »),  je  pense  qu'il  l'aut  entendre 
praeter. 

2.  Ci-dessus,  p.  42. 

3.  «  Nisi  parlibus  predicti  oralorii  sancli  Audoeni  ejusque  mona[colisJ  seu 
rectoribus  ibidem  consistentibus,  sub  jure  acpoteslate  sanctorum  martirum 
Gervasii  et  Prothasii,  diu[tu]rno  tempore  valeat  perdurarc.  » 


VII.    —   LES   iCTES   DES   e'vÊQUES   DU   MANS.  59 

toire,  il  n'assure  aucun  droit  ni  privilège  à  l'église  du  Mans,  et 
l'auteur  des  A  dus  n'aurait  pas  eu  d'intérêt  à  le  fabriquer.  Il  ne  l'a 
sans  doute  copié  que  pour  en  orner  son  recueil.  On  y  remarque 
un  terme  particulier  à  l'époque  mérovingienne,  evis  [i^onr  aevis) 
te^nporibus,  que  le  copiste  postérieur,  ainsi  qu'il  arrive  presque 
toujours,  a  mal  compris  et  transformé  en  ejus^  :  «  ut  haec  volun- 
tas  et  facta  nostra  ab  ipsis  inviolabiliter  e[vi]s  temporibus  con- 
servetur.  »  Les  deux  seuls  passages  qui  puissent  faire  difficulté 
sont  le  début  (suscription)  et  la  date  finale,  ainsi  conçus  : 

Dagobertus  rex  Francorum  vir  illuster.  Pipinus  major  domus.  In 
Dei  nomine  Herlemundus  acsi  peccator  episcopus  dominum  ut  precor 
et  supplico  graliam  vestram.  Dum  ego  oratorium,  etc. 

Data  die  jovis  kl.  januarias  anno  II  regni  nostri  Lupila  in  Dei 
nomen. 

C'est  l'évêque  seul  qui  parle  d'un  bout  à  l'autre  de  la  pièce.  Il 
n'y  est  question  de  Pépin  qu'à  la  troisième  personne  («  annuente 
domino  et  seniore  nostro  Pipino  majore  domus,  »  «  precces  quam 
pro  me  quam  principe  nostro  Pipino  »),  de  Dagobert  en  aucune 
façon.  Les  mots  «  Dagobertus  »,  etc.,  «  Pipinus  »,  etc., 
paraissent  donc  avoir  été  ajoutés  à  tort,  peut-être  d'après  quelque 
annotation  mise  en  haut  de  l'acte  par  un  archiviste  qui  aura 
voulu  noter  les  princes  sous  le  gouvernement  desquels  il  avait 
été  rendu 2  :  il  faut  les  supprimer.  Quant  à  la  date,  avec  les  mots 
«  anno  II  regni  nostri,  »  de  deux  choses  l'une  :  ou  elle  est  muti- 
lée, et  il  faut  restituer  «  anno  II  regni  [domni]  nostri  [N.  régis],  » 
ou  elle  a  été  empruntée  à  quelque  acte  royal  et  transportée  mal  à 
propos  à  la  fin  de  celui-ci.  Dans  un  cas  comme  dans  l'autre,  elle 
n'offre  aucune  certitude,  le  nom  même  du  roi  dont  il  s'agit 
n'étant  pas  attesté.  S'il  était  vrai  que  ce  fCit  Dagobert  III,  la 


1.  Questions  mérovingiennes,  VI  (Bibl.  de  l'École  des  chartes,  LI,  1890), 
appendice  I,  n°  1,  note  e,  et  n°  2,  note  j. 

2.  Les  mots  «  supplico  gratiam  vestram,  »  qui  semblent  s'adresser  à  un  per- 
sonnage puissant,  pourraient  suggérer  l'idée  de  conserver  une  partie  de  ces 
mots,  en  les  mettant  au  datif  au  lieu  du  nominatif  :  «  Viro  illustri  Pipino 
majori  domus.  »  Mais,  outre  que  cette  correction  serait  tout  arbitraire,  la  for- 
mule serait  bien  sèche;  on  attendrait  plutôt  quelque  chose  comme  :  «  Domno 
et  seniori  meo  viro  illustri,  »  etc.  D'ailleurs  «  in  Dei  nomine  »  serait  bien  mal 
placé  entre  «  Pipino  majore  domus  »  et  «  Herlemundus  acsi  peccator  epi- 
scopus. » 


60  QUESTIONS   MEROVINGIENÎVES. 

seconde  année  du  règne  répondrait  à  712-713.  «  Die  jovis  »  ne 
peut  être  qu'une  faute  de  copie,  car  les  actes  mérovingiens  ne 
sont  jamais  datés  par  les  jours  de  la  semaine  ;  le  nwt  jovis  cache 
donc  un  nombre  mal  lu  se  rapportant  à  «  kl.  januarias,  ».  et 
l'acte  est  de  la  seconde  moitié  de  décembre  (712?).  Le  nom  de 
lieu  Lupila  avait  été  lu  par  Mabillon  Jupila,  et  l'on  avait  pu 
croire  qu'il  s'agissait  du  palais  de  [Jupilles,  au  pays  de  Liège], 
résidence  de  Pépin*  ;  cette  conjecture  n'a  plus  de  raison  d'être 2. 

§  6.  —  Les  chartes  des  «  Actus  pontiflcum  »  relatives  aux 
privilèges  et  aux  domaines  de  Vévêchè. 

[Le  manuscrit  de  M.  Julien  Havet  s'arrête  à  ce  titre.] 

1.  Bréquigny,  édit.  Pardessus,  II,  p.  292,  note. 

2.  C'est  ce  qu'a  déjà  reconnu  Cauvin,  qui,  ayant  restitué  la  vraie  leçon  Lupila, 
s'est  sagement  abstenu  de  proposer  aucune  traduction  de  ce  nom  (p.  382). 

( L Appendice  au  prochain  numéro.) 


NOUVELLES  ACQUISITIONS 

DU 

DÉPARTEMENT  DES  MANUSCRITS 


DE 


LA  BIBLIOTHÈQUE   NATIONALE 

PENDANT  LES  ANNÉES   1892-1893. 


Les  notices  suivantes  offriront  un  aperçu  des  accroissements 
des  fonds  latin  et  français  du  Département  des  manuscrits  de  la 
Bibliothèque  nationale  pendant  les  vingt  et  un  mois  qui  viennent 
de  s'écouler,  depuis  le  1''''  avril  1892  jusqu'au  31  décembre  1893^ 

Au  premier  rang  de  ces  nouvelles  acquisitions  doivent  figurer  les 
manuscrits  originaux  et  autographes  des  œuvresde  Victor  Hugo, 
légués  à  la  Bibliothèque  nationale  par  son  testament  du  31  août 
1881 .  Ces  volumes,  au  nombre  de  trente-quatre,  déposés  à  la  Biblio- 
thèque au  commencement  de  l'année  1889,  n'ont  été  remis  au 
Département  des  manuscrits  que  le  12  octobre  1892,  en  vertu 
d'un  décret  de  M.  le  Président  de  la  République,  du  29  septembre 
précédent,  autorisant  l'acceptation  du  legs^ 

Mais  ils  ne  forment  point  l'ensemble  des  manuscrits  de  Victor 
Hugo  ;  d'autres  volumes,  momentanément  confiés  par  la  volonté 

1.  Ces  notices  font  suite  à  celles  qui  ont  été  publiées  il  y  a  deux  ans  dans 
la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes  (1892),  t.  LUI,  p.  333-382. 

2.  Ces  volumes  ont  déjà  été  sommairement  mentionnés  dans  les  Manuscrits 
latins  et  français  ajoutés  aux  fonds  des  nouvelles  acquisitions,  de  M.  L.  De- 
lisle  (Paris,  Champion,  1891,  2  vol.  in-8^),  t.  II,  p.  695-696.  —Plusieurs  de  ces 
manuscrits  ont  aussi  ligure  à  l'exposition  faite  dans  le  vestibule  de  la  Biblio- 
thèque nationale  en  mai  1889;  voy.  la  Notice  d'un  choix  de  manuscrits,  etc. 
(Paris,  1889,  in-16),  p.  15-16. 


62  XODVELLES   ACQUISITIONS 

du  testateur  aux  éditeurs  de  ses  œuvres,  seront  remis  plus  tard 
à  la  Bibliothèque  nationale.  Aussi  en  a-t-on  constitué  provisoire- 
ment une  collection  particulière  (n°'  1-34),  dont  on  trouvera  plus 
loin  la  liste  à  la  suite  des  notices  des  manuscrits  français  des  nou- 
velles acquisitions. 

On  pourra  juger  des  autres  principaux  accroissements  des  fonds 
latin  et  français  pendant  les  années  1892-1893  par  la  liste  sui- 
vante : 

Adélard,  Monita  ad  Astralahium  filium^  iiv*^  s.-,  n.  a.  lat.  564. 

Académie  des  Inscriptions  (Papiers  de  G.  de  Boze  relatifs  à  1'), 
XVIII*  s.-,  n.  a.  fr.  6463. 

Albi  (Tableau  des  tailles  du  diocèse  d'),  1537-,  n.  a.  fr.  4704. 

Aleandro  (Notes  autobiographiques  du  cardinal  Girolamo),  xvi*  s.; 
n.  a.  lat.  563. 

Amérique  (Matériaux  de  V Histoire  de  la  participation  de  la  France 
à  V établissement  des  États-Unis  d')  ;  n.  a.  fr.  6464-6497.  (Don  de 
M.  H.  Doniol,  directeur  de  l'Imprimerie  nationale.) 

Athèives  (Acte  de  l'un  des  premiers  archevêques  latins  d'),  V^  moi- 
tié du  XIII*  s.;  n.  a.  lat.  2357. 

Autdn  (Missel  d'),  xiv*  s.;  n.  a.  lat.  4689. 

Avignon  (Statuts  des  boulangers  d'),  xvi^-xviii"  s.-,  n.  a.  fr.  6544. 

Baudot  (Souvenirs  du  conventionnel);  n.  a.  fr.  6526. 

Bellevaux,  en  Franche-Gomté  (Charles  de  l'abbaye  de),  xii«-xiii*  s.-, 
n.  a.  lat.  2363. 

Bertin  (Lettres  adressées  au  contrôleur  général)  par  différents 
princes  et  grands  personnages  de  la  cour  de  Louis  XV;  n.  a.  fr.  6498. 

Besançon,  Gesta  Chrysopolitanae  ecclesiae^  auctore  Guidone,  mo- 
nacho  S.  Pauli,  xvi*  s.;  n.  a.  lat.  4404. 

BÉZIERS  (Missel  de),  xv*  s.;  n.  a.  lat.  4690. 

Boufflers  (Documents  sur  le  maréchal  de)  ;  n.  a.  fr.  5392,  (Don 
de  M.  le  vicomte  de  Grouchy.) 

Bourgogne  (Suite  de  la  Collection  de).  Dix-huit  volumes  (n°'  442- 
429)  de  pièces  originales  et  copies,  xrv«-xix*  s.  (Don  de  M.  Bernard 
Prost.)  —  Voy.  Dijon. 

Bretagne  (Lettres  originales  de  rois,  princes  et  princesses,  prove- 
nant de  l'ancienne  Chambre  des  comptes  de),  xv«-xvi*  s.;  n.  a. 
fr.  6525. 

Brie  (Nécrologc  de  Saint-Maurice-dc-Blandy,  en),  xvi^-xvii*  s.; 
n.  a.  fr.  6507. 


DO   DÉPARTEMENT   DES   MANUSCRITS.  63 

Brienne  (Mémoires  autographes  de  H.-L.  de  Loménie  de)  ;  n.  a. 
fr.  6450-6454  et  4698. 

Bdchon,  Voj'age  en  Grèce  (^840-^84^),  ms.  autographe;  n.  a.  fr. 
4692-4693.  (Don  de  M.  le  baron  0.  de  Wattcville.) 

Calvados  :  Compte  d'un  receveur  de  la  vicomte  d'Auge  pour  la 
duchesse  d'Orléans  (1 472-'! 480)  ;  n.  a.  fr.  5275-5276.  —  Dossier  sur 
la  famille  Le  Valois  d'Escoville  (1568-^9^),  contenant  des  lettres 
de  Henri  IV,  Henriette-Marie  d'Angleterre,  Louis  XHl,  le  grand 
Condé,  Anne  d'Autriche,  Louis  XIV,  Gaston  d'Orléans,  Mazarin, 
Louis  XV,  Louis  XVI,  etc.;  n.  a.  fr.  5393.  —  Généalogie  de  la 
famille  Le  Gentil,  avec  portraits  peints  à  Lisieux,  en  < 588-1 594  et 
iGi6,  par  Marin  Le  Bourgeoys,  peintre  de  Henri  IV;  n.  a.  fr.  5400. 

Celse,  Traité  de  médecine,  xv«  s.;  n.  a.  lat.  -1706. 

César,  Guerre  des  Gaules^  xv'  s.;  n.  a.  lat.  -1702. 

Clermont-Ferrand  (Missel  de),  xv«  s.;  n.  a.  lat.  2356. 

Collège  de  France  (Pièces  relatives  au),  n'IO-'l757;  n.  a.  fr.  5395. 

Colonies  :  Projet  d'expédition  coloniale  en  Afrique  sous  Henri  II; 
n.  a.  fr.  5394.  —  Mémoires  divers,  n.  a.  fr.  5398.  —  Voy.  aussi 
Marine. 

Dijon  (Cartulaire  de  l'abbaye  de  Saint-Bénigne  de),  xiii'  s.;  n.  a. 

lat.  562. 

DoNAT  (Grammaire  de),  en  français,  4483-,  n.  a.  fr.  4690. 

Duclos  (Mss.  autographes  de  Ch.  Pineau-)  ;  n.  a.  fr.  6449. 

DupiN  (Jean),  livre  de  Mandevie,  xv^  s.;  n.  a.  fr.  6368. 

Espagne  (Histoire  d'),  par  R.  Sanchez  de  Arevalo,  xv«  s.;  n.  a. 
lat.  n04. 

FouRMONT  (Documents  relatifs  aux  voyages  en  Orient  et  en  Grèce 
de  Sevin  et),  -1728-1730;  n.  a.  fr.  5384. 

Franche-Comté.  —  Voy.  Bourgogne. 

Gilbert  (Notes  de  recettes  et  dépenses  du  poète)  ;  n.  a.  fr.  4696. 

Hugo  (Manuscrits  originaux  et  autographes  des  œuvres  de  Victor) , 
34  volumes. 

Jacquemont  (Lettres  de  Victor)  au  capitaine  de  vaisseau  de  Mélay  ; 
n.  a.  fr.  6459. 

Kreutzer  (Papiers  du  compositeur  Léon);  n.  a.  fr.  5372-5381. 
(Don  de  M.  Arthur  Rhône.) 

La  Luzerne  (Cardinal  de),  Lettres  à  la  comtesse  de  Brèves,  -1814- 
1820;  n.  a.  fr.  4706-4707. 

Louis  VI  (Charte  de)  en  faveur  de  N.-D.-des-Ghamps  (1132)  ;  n.  a. 
lat.  2372. 


64  XOCVELLES   ACQUISITIONS 

Mandevie  (Livre  de),  par  Jean  Dupin,  xv^  s.;  n.  a.  fr.  (3368. 

Marine  (Pièces  concernant  la)  et  les  Colonies,  ^  763- 1769;  n.  a. 
fr.  3399. 

Naude'  (Lettres  de  G.)  à  M.  de  Grémonville,  ambassadeur  de  France 
à  Venise,  -1646-^647  5  n.  a.  fr.  6500. 

Normandie.  —  Voy.  Calvados. 

Otter  (Papiers  et  correspondance  de  Jean)  relatifs  au  commerce 
de  la  Perse,  n39-n44;  n.  a.  fr.  3383. 

Ovide,  Métamorphoses^  xiip  s.;  n.  a.  lat.  336. 

Rethel  (Cartulaire  du  comté  de),  xiv®  s.;  n.  a.  fr.  6366. 

Roland  (Mémoires  de  M'"''),  fragments  autographes  :  portraits  de 
Brissot,  Gazaiès  et  Danton;  n.  a.  fr.  4697. 

RoMORANTiN  (Charte  des  franchises  de),  1249;  n.  a.  lat.  2363. 

RooERGDE  (Chartes  de  Tabbaye  de  Belloc,  en),  ^^6^-^42^;  n.  a. 
lat.  -1698. 

Servius,  Commentaire  sur  Virgile,  -1462;  n.  a.  lat.  -1703. 

Sevin  (Documents  relatifs  au  voyage  en  Grèce  et  en  Orient  de 
FouRMONT  et),  -1728-^730;  n.  a.  fr.  3384. 

Talleïrand  (Mémoires  de)  ;  n.  a.  fr.  6360-6363.  (Don  des  exécu- 
teurs testamentaires  du  prince,  MM.  le  duc  de  Broglie  et  Châtelain.) 

A  ces  différentes  acquisitions,  on  doit  joindre  une  collection  de 
cent  quatre-vingt-deux  volumes  de  Catalogues  de  bibliothèques 
publiques  de  France^,  rédigés  par  ordre  de  l'administration 
centrale,  la  plupart  pendant  la  Révolution  ou  sous  le  premier 
Empire,  et  envoyés  à  Paris  à  l'époque  de  la  Restauration.  Il  faut 
rapprocher  cette  collection,  qui  provient  d'un  don  de  l'Institut  de 
France,  d'une  autre  série  de  près  de  trois  cents  volumes  (nouv. 
acq.  fr.  3705-4000)Me  Catalogues  de  diverses  bibliothèques  des 
départements,  envoyés  pour  la  plupart  au  ministère  de  l'Instruc- 
tion publique  sous  les  gouvernements  de  Louis-Philippe  et  de 
Napoléon  III. 

On  mentionnera  enfin  quatre  cent  quinze  volumes,  provenant 
de  l'ancien  fonds  des  Catalogues,  et  insérés  dans  le  fonds  fran- 

1.  Ces  volumes  n'ont  point  été  conservés  en  collection,  mais  ont  été  répartis, 
suivant  leur  format,  dans  les  diflérenles  séries  du  fonds  des  nouvelles  acquisi- 
tions françaises  sous  les  n-  5934-5940,  5277-5370,  6369-6446  et  4691,  auxquels 
il  faut  joindre  le  ms.  nouv.  acq.  lat.  2353. 

2.  Voy.  L.  Delisle,  Manuscrits  latins  et  français  ajoutés  aux  fonds  des  noU' 
velles  acquisitions,  t.  I,  p.  109-113. 


DD   DÉPARTEMElVT    DES   MANUSCRITS.  6o 

çais  (n°^  5401-5815),  mais  qui  ne  constituent  pas  à  vrai  dire  de 
nouvelles  acquisitions.  Ce  sont  d'anciens  catalogues  des  différentes 
collections  qui  sont  venues  successivement  accroître,  aux  xvu", 
xv!!!*"  et  xix*^  siècles,  le  Département  des  manuscrits  de  la  Biblio- 
thèque nationale. 

Tous  ces  articles  réunis  forment  un  total  de  860  manuscrits 
ajoutés  aux  fonds  latin  et  français  des  nouvelles  acquisitions 
pendant  les  années  1892-1893. 


Liste  des  manuscrits  de'crits. 


Mss.  latins  nouv.  acq. 

549-564, 

46  mss. 

— 

^689-^7^^, 

23    — 

— 

2353-2364, 

\2    — 

2570-2572, 

3    — 

Mss.  français  nouv.  acq. 

4689-4722, 

34    — 

— 

5274-58^5, 

542    — 

— 

5934-5942, 

9    — 

6360-6528, 

169    — 

OEuvres  de  Victor  Hugo,  mss.  \ 

-34, 

34    — 

Collection  de  Bourgogne,  n°'  ^^S 

5-^29, 

Total  : 

18    — 

860  mss. 

Manuscrits  latins. 

Petit  format. 

549.  «  Oratio  Pétri  Bosca,...  rev™'  D.  D.  CardinalisS.  Marciaudi- 
toris,  Romœ  habita,  xi  kal.  novembris,  ad  sacrum  cardinalium  sena- 
tum  apostolicum,  in  celebritate  victoriee  Malachitanse,  per  serenis- 
simos  Ferdinandum  et  Helisabeth,  Hyspaniarum  principes  cathoUcos 
féliciter  partse,  anno  Ghristi  4487.  » 

xv^  s.  Pap.  6  feuillets. 

550.  Reconnaissances  féodales  pour  la  terre  de  Maymac,  diocèse 
de  Rodez  (1443-1623).  Extraits  collationnés. 

xvii°  s.  Pap.  40  feuillets. 

4894  3 


66  NOUVELLES  ACQUISITIONS 

551.  Anonymi  «  aréole  medicinarum  simplicium.  »  Incomplet  du 
premier  feuillet.  Début  du  texte  :  «  Absintium  quid  est?...  » 

XI v^  s.  Parch.  243  feuillets. 

552.  M.  T.  Cieeronis  de  Amicitia  (fol.  3);  —  Prudentii  Ditto- 
chœon,  vel  Amœni  enchiridion  Veteds  et  Novi  Testament!,  seu  «  Eva 
columba,  »  cum  coramentario;  à  la  fin  (fol.  50),  on  lit  :  «  Georgius, 
filius  Jacobi  Isolini  Francini  de  Meno  de  Ripparia,  diocesis  Nova- 
riensis,  grammatice  professer  in  Rodobio,  diocesis  Vercellensis,  hoc 
totum  finivit  ac  scripsit...  M  GCGG  LKIIIP"-  »  (fol.  24);  —  Theodoli 
Ecloga,  cum  commentario,  scripto  «  per  Georgium  natum  Jacobi  de 
Raspinis  de  Meno,  districtus  Ripparie,  diocesis  Novariensis, . . .  -1 8  aug. 
4469  »  (fol.  35);  —  Accedunt  :  Versus  :  «  Parce,  precor,  o  care  mio 
thesari...  »  (fol.  2);  — Precatio  ad  S.  Bernardinum  :  «  Barnardine 
pater,  qui  Jesu  nomen  in  omnes...  »  (fol.  2  v°)  -,  —  «  Ad  faciendum 
bonum  atramentum  »  (fol.  2  -v");  —  Precatio  ad  Virginem  :  «  Ave, 
regina  cellorum...,  »  et  versus  de  signo  crucis  :  «  Per  crucis  hoc 
signum  expelitur  orane malignum...  »  (fol.  22  v°)  ;  —  «  Modo  lo  quale 
fece  papa  Bonifatio. . .  al  uso  de  la  cosse  che  tu  voy  saper  » 
(fol.  22  bis);  —  Salutationis  angelicae  paraphrasis  :  «  Ave,  Maria,  de 
li  superni  celi...  »  (fol.  22  bis  v**)  ;  —  De  significationibus  verbi  facio 
(fol.  23)  :  —  Versus  de  creatione  :  «  Qui  manet  eternus  hic  simul 
omnia  solus...  »  (fol.  23)  ;  —  Versus  de  Manfredo,  Sicilise  rege  (Dante, 
Purgatoire,  III,  U2-i2B)  (fol.  23  v°)  ;  —  Gomputi  tabula  (fol.  50  v); 

—  Mundanse  vitœ  imprecatio  :  «  Heu,  heu,  mondi  vita,  quare  me 
délectas  ita?...  »  (fol.  52)  ;  —  «  Prophetia  AnibaUs  de  Montorpheno  » 
(fol.  34)  ;  —  Prophetia  adversus  Gallos  :  «  Gallorum  levitas  Germa- 
nos  justificabit...  »  (fol.  54);  —  Versus  de  planetis  et  paradiso  : 
a  Luna  stat  in  primo,  stat  Mercuriusque  secundo...  »  (fol.  54  v°)  5 

—  Qusestiones  e  «  libro  commentato  Aristotilis  de  sensu  et  sensato,  » 
etc.  (fol.  i  37  v°)  ;  —  De  signis  pluviœ  et  de  tonitru  (fol.  •(  38)  ;  — 
Expositio  doclrinse  Ghristi  :  «  In  nome  de  Dio  et  de  la  santa  Trini- 
tade...  »  (fol.  -138  v");  —  De  communione  peccalorum  :  «  Dum  com- 
municaret  sancLus  Bernardus  quadam  vice  suos  monachos. . .  » 
(fol.  i  39)  ;  —  Notae  généalogie»  familiarum  Isolini  et  Georgii  de 
Raspinis  (fol.  •139  \°). 

XY"  S.  Pap.  -140  feuillets.  (Provient  du  «  Gomes  Donatus  Silva.  ») 

553.  Sermonum  themata;  initium  et  finis  desiderantur. 
xiv«  s.  Parch.  Feuillets  20  à  295. 

554.  a  Mémorial  dels  danys  donats  per  lo  comte  de  Foyx  y  bes- 


DU  DÉPARTEMENT  DES  MANUSCRITS.  67 

comte  de  Gastelbo  a  la  iglesia  de  Urgell,  y  a  homens  de  aqueila  y  a 
moites  altres  Iglesias  de  la  dita  diœ[ce]si  de  Urgell.  »  —  Reproduc- 
tion photographique  d'un  ms.  latin  des  xrii^  et  xiv«  siècles,  conservé 
aux  archives  capitulaires  d'Urgel. 
XIX*  s.  Pap.  \7  feuillets.  (Don  de  M.  Gh.  Baudon  de  Mony.) 

555.  «  Terrier  de  la  baronnie  d'Aurelle,  diocèse  de  Riom,  »  «  de 
feudo  domini  de  Ganilhiaco.  » 

xiii"  s.  Parch.  9  feuillets. 

556.  P.  Ovidii  Nasonis  Metamorphoseon  libri  XV,  cum  glossis. 
xiii'^  s.  Parch.  ^123  feuillets. 

557.  Manuale  missarum,  etc.,  ad  usum  Einensem  (?). 
xii«  s.  Parch.  6^  feuillets. 

558.  Bedse  librorum  de  tabernaculo  (II,  6-III,  5)  et  de  templo 
Salomonis  (c.  8-^9)  fragmenta. 

xii**  s.  Parch.  26  feuillets. 

559.  «  Spéculum  peccatoris  editum  a  beato  Augustino  »  (<)-,  — 
«  Liber  de  officio  sacerdotum,  »  vel  «  summa  sacerdotum,  a  beato 
Thoma  de  Aquino  »  (4  v°)  ;  —  «  Liber  de  miseria  hominis,  compo- 
situs  a  Lothario  diacono  cardinah  »  [Innocentio  III]  (^4)  ;  —  «  Regi- 
men  bonum  et  utile  ad  salvandas  animas,  per  d.  f.  Vincentium 
Ferrarii  »  (39)  ;  —  Tractatus  de  confessione  :  «  Gonvertimini  ad 
me  in  toto  corde  vestro...  »  (40)  ;  —  «  Sermo  beati  Augustin!  contra 
vitia,  et  specialiter  contra  miserabilem  et  detestabilem  cohabitalio- 
nem  clericorum  et  muliercularum  »  (53)  ;  —  Ejusdem  sermo  «  ad 
episcopos,  presbiteros  et  clericos,  et  de  eorum  conditionibus  »  (55  v»)  -, 

—  Ejusdem  sermo  «  ad  sacerdotes,  cujus  vite  debent  esse  »  (57  v°)  ; 

—  Ejusdem  sermo  «  de  pace  »  (58  v°)  ;  —  «  Liber  beati  Augustini 
de  miseria  hominis  »  (60  v")  ;  —  .«  Gapitulum  de  honoribus,  ex  soli- 
loquio  beati  Ysidori  »  (66  v°l  ;  —  «  Liber  beati  Johannis  Grisostomi 
quod  nemo  possit  ledi  ab  alio  nisi  a  se  ipso  »  (68)  \—  «  ]  2*=™  gradus 
patientie  »  (78  v°)  -,  —  «  Feria  6«  in  Parasceve  sermo  2"^  [Jacobi]  de 
Voragine  »  (79)  ;  —  «  Sermo  beati  Augustini  de  assumptione  glo- 
riose  virginis  Marie  »  (80  v°)  ;  —  Isidori  Hispalensis  in  libros  veteris 
ac  novi  Testament!  proemia  (83  v»)  ;  —  Ejusdem  allegorise  queedam 
sacrae  Scripturse  (90  v»);  —  «  Sermo  3"^  dominica  i  [2i]  post  Pen- 
thecosten  [Jacobi]  de  Voragine  »  (99)  ;  —  «  Ad  Jo[annem]  de  G[ersono], 
cancellarium  Parisiensera,  contra  prelatos  symoniacos...  epistola. 
Multa  mihi  in  presulibus...  »  (^02)  ;  —  Ejusdem  «  ad  quosdam  sco- 


68  NOUVELLES  ACQUISITIONS 

lasticos,  tlieologos,  etc. ,  quod  veram  ac  solidam  pacem  nisi  emendatis 
moribus  assequi  non  possumus...  »  (^0D  v);  —  «Dominica  ^8.  post 
Trinitalem,  sermo  3*^^  Jacobi  de  Voragine  »  (i08)  ;  —  «  Tractalus  de 
corpore  Chrisli.  Ad  honorem  gloriose  etindividue...  »  (HO)  ;  —  «  Ser- 
mo 3"s  dominica  in  Quinquagesima  [Jacobi]  de  Voragine  »  (J^3);  — 
«  Dominica  prima  post  Trinitatem  »  sermones  i-iir  ejusdem  {^-le  v°)  ; 
—  «  Sermo  factus  per  mag.  Johannem  Parvi  contra  notorios  forni- 
catores  presbileros  »  (^2^  v°)  ;  —  Ejusdem  sermo  «  de  Eucharistie 
sacramento  »  (^  29) . 

xve  s.  Pap.  encarté  de  parch.  4  35  feuillets.  (Provient  du  Collège 
du  Trésorier,  puis  des  Récollets  de  Paris.) 

560.  Liber  precum,  cum  figuris. 
xiv^  s.  Parch.  264  feuillets. 

561.  Joannis  de  Sacro  Bosco  tractatus  de  spheera  (^)  ;  —  Joannis 
de  Garlandia  synonyma  (^8);  —  Pétri  Abaelardi  monita  ad  Astrala- 
bium  filium  (35  v°)  ;  —  Anonymi  collectanea  de  Deo,  angelis,  dé- 
mentis, metallis,  lapidibus,  plantis,  avibus,  piscibus,  animalibus  et 
homine  :  «  In  principio  creavit  Deus  celum,  etc.  Videamus  igitur 
quid  est  Deus?...  »  (55).  [Cf.  le  ms.  Libri  -1068  à  la  Laurentienne  de 
Florence;  Notices  et  extraits  des  mss.^  t.  XXXII,  p.  35.] 

xive  s.  Parch.  ^05  feuillets. 

562.  Cartularium  S.  Benigni  Divionensis. 
xiii^  s.  Parch.  -HT  feuillets. 

563.  Notes  autobiographiques  autographes  du  cardinal  Girolamo 
Aleandro,  écrites  en  marge  d' Ephemerides  imprimées  de  Johann 
Mùller,  de  Kœnigsberg  (U92-45n),  in-4o. 

xvi"  s.  Pap.  377  feuillets. 

564.  Inscriptions  latines  antiques  et  du  moyen  âge,  copiées  par 
P.  Mérimée  à  Orléans,  Saint-Benoit-sur-Loire,  Blois,  Tours,  Poitiers, 
Saintes,  Bordeaux,  Lectoure,  Auch,  Bagnères-de-Bigorre,  Saint- 
Bertrand-de-Comminges,  Toulouse,  Luchon,  Périgueux  et  Amiens. 

xrx^  s.  Pap.  3i  feuillets. 

Moyen  format. 

1689.  «  Missale  secundum  usum  Eduensem,  »  cum  calendario. 
XIV'  s.  Parch.  306  feuillets.  Peintures. 


DU   DÉPARTEMENT   DES  MANUSCRITS.  69 

1690.  «  Missale  secundum  usum  Byterii  ecclesie,  »  cum  calen- 
dario. 

xv^  s.  Parch.  362  feuillets.  Peintures.  (Provient  du  «  CoUeg.  Biter. 
S.  Ludovici,  dono...  D.  D.  de  Bausset  de  Roquefort,  épis.  Biter.  ») 

1691.  Roberti  de  Tumbalena,  S.  Vigoris  abbatis,  commentario- 
rum  in  Canlica  canticorum  fragmentum  (fol.  -1).  —  Acte  de  «  Hum- 
bertus,  dominus  Morestelli,  »  en  faveur  de  l'abbaye  de  Hautecombe, 
1239,  a  in  crastino  oet.  Epiphanie  »  (fol.  9).  —  «  Ancienne  déclara- 
tion des  livres  appartenans  au  monastère  de  Saint-Estienne  »  :  «  Hii 
sunt  Sancti  Stephani.  II.  Istorie,...  »  (fol.  iO). 

xii«-xiii^  s.  Parch.  ^0  feuillets. 

1692-1693.  Recueil  de  pièces  relatives  aux  familles  Audifred, 
Moyssard,  Charrier,  de  Bargeton  et  d'Espèrandieu,  demeurant  à  Uzès 
et  à  Bagnols-sur-Gèze  (U65-1630).  —  On  y  a  joint  dix  fragments  de 
registres  de  notaires  des  villes  de  Bollêne,  Marnas,  Piolenc  et 
Bagnols-sur-Gèze,  concernant  différents  membres  de  la  famille  Char- 
rier (U80-'I633). 

xv«-xvii«  s.  Parch.  et  pap.  50  et  216  feuillets. 

1694.  Photographies  de  la  charte  de  fondation  et  de  cinq  autres 
documents  relatifs  à  la  chartreuse  de  Lugny.  (xii«  siècle.) 

XIX"  s.  Pap.  6  feuillets.  (Don  de  M.  A.  de  Barthélémy.) 

1695.  «  Recognitiones  castri  et  mandamenti  de  Aurella  facte 
magnifico...  domino  Ludovico  de  Belloforti,  comiti  Alesti,  dominoque 
marquetiatus  de  Canilhaco...  1425.  » 

xv^  s.  Parch.  Feuillets  i-lxxv  et  ciiii-vP^iiii. 

1696.  «  Gesta  Crisopolitanse  ecclesise  Bisuntinœ,  »  auctore  Gui- 
done,  monacho  S.  Pauli  Bisuntini,  usque  ad  a.  1404. 

xvi«  s.  Pap.  28  feuillets. 

1697.  Abrégé  de  la  Bible,  en  vers  latins  :  «  Genesis.  Astripotens 
celum,  terram,  speram,  mare,  germen...  Scriptum  Hasnonii  per 
quendam  religiosum  ejusdem  monasterii  »  (fol.  1);  —  Autre  abrégé 
de  la  Bible,  en  vers  :  «  Verbum  a  principio  procedens  eterno...  » 
(fol.  i  1 9)  ;  —  Poème  sur  le  Missus  est  anyelus  Gabriel.  «  iMissus  est  de 
celesUbus  nuncius  régis  omnium...  »  (fol.  151)  ;  —  «  Epilogus  fra- 
tiis  Mathie  et  religiosi  Sancti  Martini  Tornacensis  super  quibusdam 
punctis  principalibus  in  régula  sancti  Benedicti  contentis,  «  seu 
«  Medulla  régule  beati  Benedicti  »  (fol.  172)  ;  —  Vers  mnémoniques 


70  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

sur  la  Bible  :   «  Sex  prohibet,  peccant,  Abel,  Enoch,  archa  fit, 
intrant...  » 
xv«  s.  Parch.  243  feuillets.  (Provient  du  marquis  d'Astorga.) 

1698.  Recueil  de  chartes  originales,  latines  et  provençales,  en 
faveur  de  l'abbaye  de  Belloc,  en  Rouergue.  (•1161-1421.) 

xii«-xve  s,  Parch.  25  pièces. 

1699.  a  Extrait  du  Nécrologe  de  Pontlevoy,  manuscrit  de  la 
bibliothèque  de  Blois,  »  n°  2;  copie  de  M.  Tabbé  Métais. 

xix«  s.  Pap.  22  feuillets.  (Don  de  M.  l'abbé  Métais.) 

1700.  Gonsilia  jurisconsultorum  :  Bartholomœi  de  Sarciano  (2), 

—  Baldi  et  Pétri  de  Perusio  (40  v°),  —  Gasparis  de  Castello  (43  v), 

—  Floriani  de  S.  Petro  de  Bononia  (45  v°),  —  Laurentii  de  Ridolfis 
(47  v°),  —  Raphaelis  Fulgosii  (49  v°),  —  Pétri  de  Ancharano  (50  v°), 

—  Dionysii  de  Bangianis  (53),  —  Joannis  de  Imola  (54),  —  Joannis 
de  Lignano  (55  v"),  —  Francisci  de  Ramponibus  (55  v»);  —  «  Dicta 
notabilissima...  collecta  per  Matthseum  de  Matasclanis  de  Bononia...  » 
etc.  (57)  -,  —  Epistola  «  Salustii  domini  Guilielmi  de  Perusio  » 
(87  v")  ;  —  Glossœ  in  Godicem  et  Digestum,  auctore  (?)  Angelo  de 
Ubaldis  (88). 

xiv«-xv^  s.  Pap.  364  feuillets. 

1701.  Constantini  Africani  Viaticum  peregrinantium,  cum  glossis 
Guiraudi. 

xiv«  s.  Parch.  iS\  feuillets. 

1702.  G.  J.  Csesaris  commentariorum  de  bello  Gallico  libri  VIII. 
xv^  s.  Parch.  viii  et  -102  feuillets.  (Provient  de  M.  de  Saint-Simon, 

évêque  d'Agde.) 

1703.  Pauli  Orosii  historiarum  adversus  Paganos  libri  Vil;  copie 
de  l'édition  de  Vicence,  Herm.  Lichtcnstein,  s.  d.  [Hain,  n°  12099] 
(14)  ;  —  «  Magni  Basilii  liber,  per  Leonardum  Arelinum  e  greco  in 
latinum  translatus,  ad  juvenes  religiosos  quibus  studiis  opéra  danda 
sit  »  (183);  — S.  Dionysii  Areopagitse  epistolae,  «  e  greco  in  lati- 
num translate  per  fratrem  Ambrosium  [Traversari  ?] ,  eximium 
sacre  théologie  magislrum  »  (191);  —  précmittuntur  :  «  Homonea 
ad  preetereuntes  »  [Anlh.  lut.,  éd.  Burmann,  IV,  142]  (1  v**) -,  — 
Défense  par  le  consul  P.  Valerius  de  traverser  le  Rubicon  (2)  ;  — 
a  Anno  Ghristi  1468-,  ad  papam  Paulum  »  II,  six  vers  de  dédicace 
d'une  église  :  «  Hecdelubra,  pater...  »  (2)  ;  —  a  Hecuba  reginadicit  : 


DU    DÉPARTEMENT   DES   MANUSCRITS.  7^ 

Quicunque  regno  fidit...  »,  7  vers  (2);  —  accedunl  :  xii  abusiones 
sœculi,  VII  humanitatis  gradus,  vu  curialitales,  etc.  (194  v°)-,  — 
«  Ypolite,  illustrissimi  Mediolani  ducis  filie  pulcherrime,  coram... 
papa  Pio  II  et  sacro  cardinalium  collegio  oratio  Mantue  habita  » 
(^95]  •  —  pii  II  responsum,  et  «  versus  in  Turcum  »  (195  v°). 

xv^  s.  Pap.  encarté  de  parch.  202  feuillets.  (Provient  de  Salva, 
puis  de  Heredia.) 

1704.  «  Brevis  istoria  Hispanie,.--  edicta  a  Roderico  Sancii  [de 
Arevalo],  episcopi  Calagurrilani,  S.  D.  N.  Pauli  II  in  Castro  suo 
S.  Angeli  prefecto.  »  —  Aux  armes  «  Pétri  Ferrici,  episcopi  Tiraso- 
nensis  »  (1464-'I468). 

xv^  s.  Pap.  130  feuillets.  (Provient  de  «  Gregorio  de  Miranda,  col- 
légial de  S.  Salvador  de  Ubiedo,  »  puis  de  Heredia.) 

1705.  Servii  grammatici  in  Virgilium  commentariorum  libri 
omnes. 

Copié  en  1462.  Pap.  317  feuillets. 

1706.  A.  G.  Celsi  artium  liber  VI,  seu  de  medicina  libri  VIIÏ. 
xv«  s.  Parch.  183  feuillets. 

1707.  Pontificale  Romanum  Augustini  Patricii  de  Piccolominibus 
(1488).  —  Cf.  Hain,  Repertorium,  n°  13283. 

xv^  s.  Pap.  1 73  feuillets. 

1708.  «  Magni  Pompeii  vita  per  Jacobum  Angeli  ex  Plutarcho  e 
greco  in  latinum  traducta  »  (1  )  ^  —  «  Jannozii  Manetti  laudatio  Januen- 
sium,  ad...  D.  Thomam  de  Gampofregoso,  Janue  ducem  »  (41).  — 
Aux  armes  des  Ruccellai  de  Florence. 

xv^  s,  Parch.  63  feuillets. 

1709-1710.  Catalogue  des  manuscrits  latins  de  la  Bibliothèque 
du  Roi,  par  Mabillon  et  autres  Bénédictins.  (N°^  3361-4669  et 
4671-6681.) 

XVIII'  s.  Pap.  624  et  695  feuillets. 

1711.  Recueil  d'inscriptions  latines  d'Italie.  La  plupart  ont  été 
copiées  à  Rome,  Vérone,  etc.;  il  y  a  cinq  inscriptions  grecques  de 
Pantocrator  au  Mont-Athos,  de  Thasos,  etc. 

xvi«  s.  Pap.  100  feuillets.  (Ex  libris  «  di  D.  Benedetto  Bissi  Pia- 
centino,  1794.  ») 


72  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

Grand  format. 

2353.  a  Bibliotheca  Sammiellana  ad  Mosam.  » 
xix«  s.  Pap.  235  pages. 

2354.  a  Recensio  manuscriplorum  codicum,  qui,  ex  universa 
Bibliolheca  Vaticana  selecti,  jussu  domiiii  nostri  Pii  VI,  Pont.  Max., 
prid.  id.  jul.,  procuratoribus  Gallorum,  jure  belli,  seu  pactarum 
induciarum  ergo  et  initse  pacis,  traditi  fuere.  —  A  Rome,  le  23  mes- 
sidor an  5«  (n97).  » 

xviii"  s.  Pap.  49  feuillets.  (Provient  de  la  bibliothèque  de  l'École 
polytechnique). 

2355.  Recueil  de  pièces  originales,  copies  et  fragments  divers, 
(ix^-xviri*  siècle.) 

Bulle  de  Pascal  II  en  faveur  de  l'abbaye  de  Vézelay,  nov.  \  \  03 
(copie)  (fol.  i)-,  —  Pièces  relatives  au  prieuré  de  Notre-Dame  de 
Nonenque,  diocèse  de  Lodève  (^'l()2-J27C)  (fol.  3,  4  et  -13);  —  Pièces 
relatives  à  Laçy,  ou  Lassy  (Calvados),  copies  du  xvi*  siècle  (fol.  5); 
—  Bulle  de  Clément  IV  et  pièces  diverses  relatives  à  la  commune  de 
Sarlat  (xiir-xiv*  siècles)  (fol.  -12,  -14  et  4  5)  ;  —  Gonflrmation  par  Jean 
d'Armagnac  de  dons  faits  par  son  père  à  son  conseiller  Bérenger,  dit 
Mène,  seigneur  de  Gaslel  Pers,  à  Villeneuve-lez- Avignon,  6  mai  4  384 
(fol.  4  7)-,  —  Pièces  relatives  à  l'église  collégiale  de  Saint-Nicolas- 
dii-Louvrc  (xvi*-xvii°  siècles)  (fol.  4  8,  49,  24,  23  et  24)-,  —Lettre  de 
LamJjcrt  Vossius  à  Henri  Dupuy,  4  639  (fol.  20)  ;  —  Lettre  de  Henri 
de  Valois  à  Isaac  Vossius,  4  654  (fol.  25)  ;  —  Acte  d'association  aux 
prières  des  membres  de  la  Compagnie  de  Jésus,  en  faveur  de  Etienne 
de  Silbouette  (28  août  4  754)  (fol.  27);  —  Fragments  de  manuscrits 
(ix'=-xv''  siècle),  parmi  lesquels  on  citera  des  fragments  des  Pro- 
phètes, des  Évangiles,  de  la  Cité  de  Dieu  de  saint  Augustin,  de  plu- 
sieurs Bréviaires  et  Missel,  des  Insiitutes  de  Justinien  (fol.  281  ;  — 
Vidimiis  d'une  dispense  accordée  par  le  pape  Urbain  VIII  pour  le 
mariage  de  Silvestre  Cuxxino  et  de  Porlia  Gozza,  du  diocèse  d'Avel- 
lino,  4  639  (fol.  57)5  —  Compte  de  la  Cour  des  appels  de  Toulouse 
(xive  siècle)  (fol.  59)  ;  —  Obituaire  du  monastère  de  Montsalvy  (Cantal) 
(fol.  62)  ;  —  Compte  de  dépenses  d'un  voyageur  italien  du  xiv«  siècle 
(fol.  64). 

ix^-xvii*  s.  Parch.  et  pap.  65  feuillets. 


DU   DÉPARTEMENT   DES   MANUSCRITS.  73 

2356.  Missale  monaslicum  «  secundum  usum  ecclesise  Claromon- 
tensis,  »  cum  calendario. 

xv"  s.  Parch.  368  feuillets. 

2357.  Vidimus  par  G[onrad?],  archevêque  d'Athènes  :  -1°  d'un 
mandement  de  Pelage,  évêque  d'Albano  (21  juin  i2U)\  2°  d'une 
bulle  d'Innocent  III  (12  janvier  12^6);  3°  d'une  bulle  d'Honorius  III 
(26  août  -(223),  relatifs  à  Livadie  et  à  l'hommage  prêté  au  saint-siège 
pour  le  château  de  cette  ville,  par  Othon  de  la  Roche,  sire  de  Ray,  en 
Franche-Comté. 

xiiie  s.  Parch.,  avec  fragment  de  sceau  sur  double  queue. 

2358.  Manuale  precum  ad  usum  S.  Gornelii  Gompendiensis. 

La  couverture  de  ce  volume,  qui  a  été  détachée,  est  déposée  au 
Cabinet  des  médailles  et  antiques  ;  elle  se  compose  de  deux  plaques 
d'ivoire  sculpté  formant  le  diptyque  du  consul  Flavius  Theodorus 
Philoxenus  Sotericus  (525).  Cf.  Ghabouillet,  Catalogue  des  camées, 
etc.  (^1858),  n"  3266. 

XHi**  s.  Parch.  54  feuillets  oblongs. 

2359-2362.  Recueil  de  pièces  originales  relatives  à  lUe-sur-la- 
Têt  et  autres  lieux  des  diocèses  d'Elne  et  de  Perpignan. 

I  (2359).  N°^  -1-55;  années  ^35'I-U6i.  —  II  (2360).  N°^  56-4^5^ 
années  -1463-^530.  —  III  (2361).  N"H^6-^^33;  années  I53f-'I599. 

—  IV  (2362).  N°'  ^ 54-1 95;  années  1600-1782. 
xiv^-xviii^  s.  Parch.  et  pap.  -195  pièces. 

2363.  Recueil  de  chartes  originales  (1128-1563)  :  Charte  de  Manas- 
ses,  doyen  de  Saint- Jean  de  Besançon,  en  faveur  de  l'abbaye  de  Bel- 
levaux,  1128  (1)  ;  —  Charte  de  Thibaut,  évêque  d'Amiens,  1169  (2); 

—  Bulle  de  Grégoire  VIII  en  faveur  de  l'abbaye  de  Bellevaux,  1188 
(3);  —  Charte  d'Amédée  de  Dramelay,  archevêque  de  Besançon,  en 
jfaveur  de  la  même  abbaye,  1195  (4)  ;  —  Charte  de  «  Guifridus,  dic- 
tus  Rabos  de  Verton,  »  en  faveur  du  prieuré  de  Beaurain,  1231  (5); 

—  Charte  des  franchises  de  Romorantin ,  accordée  par  Mathilde, 
comtesse  de  Chartres,  en  1249  (6);  —  Charte  de  l'officialité  d'Amiens 
relative  au  prieuré  de  Buiencourt,  1288  (7)  ;  —  Bail  d'une  vigne  par 
«  Hugo  Rogerii,  dominus  Balmetarum,  »  au  diocèse  de  Vaison,  à 
«  Guillelmus  Desiderii  de  Falcone,  »  1389  (8)  ;  —  Donation  par  J.-F. 
Summaripa  à  Etienne  Gattalusio,  évêque  de  Milet,  de  maisons  sises 
àNaxos,  1563  (9). 

xii*-xvi*  s.  Parch.  9  pièces. 


74  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

2364.  a  Catalogus  librorum  Glaudii  Gros  de  Boze.  » 
xviiie  s.  Pap.  V  et  'l  74  feuillets. 

Très  grand  format. 

2570.  «  Gomputus  viri  nobilis  Hugonini  Doyena,  castellani  Mon- 
tis  Diderii,  de  reddilibus  et  exitibus  dicte  castellanie,  a  die  septima 
inclusive  mensis  febmarii,  anno  Domini  millesimo  quatercentesimo 
trigesimo  primo  usque  ad  diem  septimam  exclusive  dicti  mensis 
februarii  anno  Domini  millesimo  quatercentesimo  trigesimo  secundo, 
videlicet  de  uiio  anno  integro,  receptus  apud  Ghamberiacum.  » 

XV*  s.  Parch.  -JS  feuillets. 

2571.  Charte  de  Henri  IV,  roi  d'Angleterre,  confirmant  la  dona- 
tion faite  du  manoir  de  Ghesthunt  (Herford)  à  John  Norbury  par  Ralph 
Nevill  (^"juin  U^2);  avec  sceau  brisé.  —  Gharte  de  Henri  YIII,  roi 
d'Angleterre,  accordant  à  Robert  Bocher  et  à  Elisabeth,  sa  femme, 
«  Cruelfelde  Grange,  »  qui  appartenait  précédemment  au  monastère 
de  Stoneley  (U  avril  ^545)  -,  avec  sceau. 

xv«-xvi«  s.  Parch.  2  pièces.  (Don  de  sir  George  Duckett.) 

2572.  Recueil  de  chartes  et  pièces  originales  (^05l•^547). 

\ .  «  Noticia  domni  Ayrardi  de  molendino,  quod  in  aquam  Sancli 
Martini  jussit  fieri  »  (Tours,  27  juillet  4  051).  —  2.  Gharte  de 
Louis  VI,  roi  de  France,  accordant  vingt  sous  de  rente  à  l'église  de 
N.-D.-des-Ghamps  (M  32).  —  3.  Cession  par  Arnould  de  «  Weinse- 
male,  »  aux  religieuses  de  Maeghdendale  (Vallis  virginum),  de  diffé- 
rentes terres  et  moulins,  avec  le  consentement  du  duc  de  Lorraine  et 
Brabant  (mars  -1245).  —  4.  Bulle  du  pape  Eugène  IV  déléguant  à 
l'abbé  d'Aniane  le  pouvoir  de  conférer  un  bénéfice  à  Bertrand  de 
Brison,  moine  de  la  même  abbaye  (24  avril  -1431).  —  5.  Mandement 
de  François  de  Rochechouart  relatif  aux  moulins  et  papeteries  de  la 
sénéchaussée  de  Toulouse  (^4  févr.  -1503).  —  6.  Consentement  du 
curé  de  Souzay  à  l'érection  en  cure  de  la  chapelle  de  Glatigné,  à  la 
demande  de  Martin  du  Bellay  (27  oct.  -1547).  —  7.  Acte  de  Jean 
Brouillier,  archidiacre  de  Passai  et  chanoine  du  .Mans,  relatif  à  la 
même  érection  (^2  nov.  1547). 

xi*-xvi*  s.  Parch.  10  feuillets. 


3 


DD   DÉPARTEMENT   DES  MANUSCRITS.  75 


Manuscrits  français. 


Petit  format. 

4689.  Copies  de  pièces  relatives  au  mariage  et  à  la  séparation  de 
«  ]\P  Alexandre-François-Marie,  vicomte  de  Beauharnais,  »  et  à 
«  Marie-Josèphe-Rose  de  Tascher  La  Pagerie,  son  épouse  »  (1 779- 
n94). 

xix«  s.  Pap.  22  feuillets.  (Don  de  M.  le  vicomte  de  Grouchy.) 

4690.  Donat,  en  français.  —  On  lit  à  la  fin  :  «  Expliciunt  acci- 
dentia,  Deo  gratias,  per  me  Michaellem  Glareti,  anno  Domini  U8S, 
die  ^3  mensis  martii.  » 

xv^  s.  Pap.  -10  feuillets. 

4691.  «  Copie  du  catalogue  de  la  bibliothèque  de  Pontoise.  — 
KSI 7.  » 

XIX®  s.  Pap.  65  feuillets. 

4692-4695.  «  3Ianuscrit  autographe  du  voyage  en  Grèce  (^840- 
iSU),  par  J.  Alex.  Buchon.  »  (Publié  en  1843,  in-12.) 

XIX®  s.  Pap.  356,  356,  294  et  211  pages.  (Don  de  M.  le  baron  0.  de 
Watteville). 

4696.  Notes  de  recettes  et  dépenses  du  poète  Gilbert  et  de  quelques 
membres  de  sa  famille  (1779-1804). 

xviii®-xix®s.  Pap.  49  feuillets.  (Don  de  M.  Salmon,  conseiller  hono- 
raire à  la  Cour  de  cassation.) 

4697.  Mémoires  de  Madame  Roland. 

Manuscrit  autographe  contenant  le  texte  des  portraits  de  Brissot, 
Cazalès  et  Danton,  et  une  lettre  ou  discours  adressé  à  Jarry. 
xviii«  s.  Pap.  13  feuillets. 

4698.  Mémoires  de  Henri-Louis  de  Loménie,  comte  de  Brienne, 
sur  le  règne  de  Louis  XIV.  (Copie.)  —  Cf.  le  n°  6450. 

xviii®  s.  Pap.  453  pages. 

4699.  Notice  du  ms.  grec  2108  (Nie-Alex.  Maurocordato,  Philo- 
thei  Parerga),  par  Jean  Boivin  (1719). 

xviii®  s.  Pap.  10  feuillets. 

4700.  «  Problème  :  Diviser  un  angle  rectiligne  en  trois  parties 


76  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

égales.  Anallse  de  la  solution  de  ce  problème  par  une  nouvelle  mé- 
thode. —  n34.  » 
xviii^  s.  Pap.  \7  feuillets  et  figures. 

4701.  ce  Traité  sommaire  des  différentes  espèces  de  droits  qui  se 
perçoivent  dans  le  royaume,  avec  la  description  topographique  des 
provinces  sujettes  aux  tarifs  de  ^G64,  1667  et  ^672,  aux  droits  uni- 
formes et  aux  droits  locaux,  comme  provinces  réputées  étrangères.  » 
—  On  y  a  joint  une  «  Carte  des  traités  »  et  une  «  Carie  des  gabelles.  » 

xviii'^  s.  Pap.  i  09  pages  et  2  cartes. 

4702.  «  Catalogue  des  livres  de  M.  de  Villeneuve,  conseiller  au 
Grand  Conseil.  —  nss.  » 

xviii^  s.  Pap.  87  et  40  pages. 

4703.  Inventaire  du  mobilier  du  château  de  M.  de  Villeneuve,  à 
Villoiseau  (174^-^52). 

xviii^  s.  Pap.  88  pages. 

4704.  «  Table  des  tailles  royaulx  au  diocèse  d'Alby,  faict  pour  la 
cité  et  ville  dudit  Alby,  pour  partir  et  distribuer  à  chacun  dudit  dio- 
cèse sa  quote  porcion,  le  tout  en  suyvant  l'ordonnance  du  roy  nostre 
sire  au  pays  de  Languedoc,...  faicte...  audit  Alby,  le  vi«de  décembre 
l'an  mil  cinq  cens  trente  sept.  » 

xvie  s.  Parch.  -109  feuillets. 

4705.  «  Explication  des  peintures,  sculptures  et  gravures  de  mes- 
sieurs de  l'Académie  royale..,  »  (n75.) 

xviii''  s.  Pap.  67  pages. 

4706-4707.  Lettres  du  cardinal  de  la  Luzerne,  évêque  de  Langres, 
à  la  comtesse  de  Brèves  (-I8i4-i820). 
xix"  s.  Pap.  478  et  309  feuillets. 

4708.  Généalogies  de  différentes  familles  parlementaires  pari- 
siennes. 

xviii^  s.  Pap.  <45  feuillets.  (Provient  deTurgot;  ex-libris  gravés 
de  a  Charles  de  Baschi,  marquis  d'Aubais,  »  et  de  Ph.-L.  de  Jou- 
bert.) 

4709.  Recueil  de  copies  de  pièces  pour  servir  à  l'histoire  des  xvii^ 
et  xviii'=  siècles.  («  Mal-entendu  d'Anvers,  -JdSS,  ms.  \06.  »)  «  Rela- 
tion du  voyage  du  duc  d'Anjou  aux  Pays-Bas,  »  par  «  M.  de  La 
Châtre  »  (p.  -!)•,  —  «  Recueil  de  plusieurs  lettres  concernant  le  pro- 
jet du  siège  de  Tbionville  en  -1639...  »  (p.  97);  —  «  Mémoire  sur  la 


DD   DÉPiIlTEMEi\T    DES   MANCSCRITS.  77 

généalogie  de  la  famille  de  Boulainviller,  ensemble  des  familles  qui 
y  sont  alliées  »  (p.  393);  —  «  Généalogie  de  la  maison  des  Rabots  » 
(p.  465);  —  Généalogie  de  la  famille  d'Ourches  (p.  52i)  ;  —  «  Offi- 
ciers de  la  maison  de  Rohan  »  (p.  523)  -,  —  Généalogies  des  familles 
Douglas,  Desbarre,  Brunot,  Dubourg,  Gavaignes,  de  Glermont-Ton- 
nerre,  Mesgrigny,  Saumaize,  de  Mercy,  Mallet  de  Cramenil  (p.  543)  ; 
—  a  Relazione  dell'  origine  e  parentela  délie  p[r]imarie  famiglie 
nobili  di  Roma...  ^734  »  (p.  573);  —  «  Table  généalogique  de  la 
maison  de  Grivel  de  Grossouve  d'Auroy,  »  par  Clairambauit,  -1736 
(p.  669)  ;  —  Généalogies  de  différentes  familles  italiennes  et  de  pays 
d'Empire  (p.  692)  ;  —  «  Réflexions  historiques  sur  la  mort  du  roi 
Henry  le  Grand,  extraites  d'un  ms.  écrit  de  la  main  de  M.  Augustin 
Le  Petit,  escuier,  sieur  de  Canon,  avocat  au  Parlement  de  Norman- 
die »  (p.  74^). 

xviii^  s.  Pap.  769  pages.  (Ex-libris  du  marquis  d'Aubaïs  et  de  Ph.-L. 
de  Joubert.) 

4710-4711.  «  Recherches  généalogiques  »  sur  différentes  familles 
françaises  et  étrangères  (-1750  et  -1758).  —  Il  y  aune  table  des  généa- 
logies à  la  fin  de  chaque  volume. 

xviii^  s.  Pap.  81-1  et  820  pages.  (Ex-hbris  de  Ph.-L.  de  Joubert.) 

4712.  Généalogies  des  maisons  de  Thibault  et  de  Thibout. 
xviii^  s.  Pap.  -10  feuillets. 

4713.  Recueil  de  diverses  lettres  historiques  relatives  au  règne  de 
Louis  XIII;  copie  partielle  du  ms.  28  de  la  bibliothèque  de  Salins. 

xix^  s.  Pap.  -192  pages.  (Don  de  M.  B.  Prost.) 

4714.  «  Voyage  des  Indes  orientalles  par  le  vaisseau  du  roy  le 
Maurepas,...  commandé  par  M.  le  chevalier  de  Fontenay...  »  (-1703- 
d704). 

xviiF  s.  Pap.  30  feuillets. 

4715.  «  Eloge  funèbre  de  Louis  XV,  prononcé  dans  l'église  parois- 
sialle  de  Saint-Germain  par  M.  Thomas,  recteur  de  l'hôpital  de  Vit- 
teaux,  à  Vitteaux,  le  21  juin  4  774.  » 

xviii^  s.  Pap.  15  feuillets.  (Don  de  M.  le  chanoine  Haigneré.) 

4716-4718.  a  La  Pucelle  d'Orléans,  par  M.  de  Voltaire.  » 
Trois  exemplaires,  provenant  de  la  collection  Beuchot. 
xviii«  s.  Pap.  363,  289  pages  et  ^124  feuillets. 

4719.  Recueil  de  copies  de  lettres  pour  servir  à  l'histoire  politique 
et  littéraire  du  xviii*  siècle. 


78  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

Lettres  de  et  à  Voltaire,  de  Frédéric  II,  roi  de  Prusse,  deM"'^  Geof- 
frin,  de  M"«  Clairon,  de  M""  Lecouvreur,  de  Grimm,  de  Catherine, 
impératrice  de  Russie,  de  J.-J.  Rousseau,  etc. 

xviiies.  Pap.  255  pages.  (Ex-libris  de  «  M"«  la  comtesse  de  Bois- 
gelin,  dame  de  Remiremont.  »  —  Provient  de  la  collection  Beuchot.) 

4720.  «  Gaquire,  parodie  de  Zayre,  »  de  Voltaire. 

xviri''  s.  Pap.  32  feuillets.  (Provient  de  la  collection  Beuchot.) 

4721.  a  Table  du  Catalogue  Méon,...  rédigée  par  Auguste  Vei- 
nant. » 

xix^  s.  Pap.  IX  et  376  pages.  (Provient  de  la  collection  Jullien.) 

4722.  Cahier  de  notes  autographes  de  Charles  Lenormant,  parmi 
lesquelles  on  remarque  quelques  croquis  de  monuments  et  des  copies 
d'inscriptions  antiques,  chrétiennes  et  du  moyen  âge  de  Lieusaint, 
près  Valognes,  Tours,  Angers,  Falaise  et  Guibray. 

xix«  s.  Pap.  63  feuillets. 

Grand  format. 

5274.  «  Exercices  d'une  armée  campée  en  temps  de  paix,  conte- 
nant ce  qu'on  y  doit  observer  pour  entretenir  les  troupes  dans  l'habi- 
tude de  leurs  fonctions  en  temps  de  guerre,  dédié  au  Roy  par  M.  de 
Guignard,. chevalier  de  Tordre  militaire  de  Saint-Louis,  lieutenant- 
colonei  du  régiment  d'infanterie  du  Thil  réformé.  —  -1 732.  » 

xviii''  s.  Pap.  64  pages. 

5275-5276.  Comptes  de  «  Chariot  Gasteliain,  receveur  en  la 
viconté  d'Auge,  pour...  Madame  Marie,  ducesse  d'Orléans,...  aiant  la 
garde  de  Mons.  Loys,  son  fiiz,  »  pour  les  années  ^472-^48^. 

Le  ms.  5275  contient  les  comptes  43^-59°  pour  le  terme  de  Saint- 
Michel  1472-^480;  le  ms.  5276,  les  comptes  44«-60'=  pour  le  terme  de 
Pâques  ^473-^48'^.  Ces  comptes  concernent  différentes  localités  du 
département  actuel  du  Calvados. 

xv«  s.  Parch.  388  et  323  feuillets. 

5277-5278.  «  Catalogue  général  de  la  bibliothèque  de  la  ville 
d'Aix,  département  des  Bouches-du-Rhône,  au  ^"  décembre  -18^9.  » 
xix"^  s.  Pap.  236,  2^0  et  244  pages,  et  352  feuillets. 

5279.  «  Ville  d'Alais.  Bibliothèque  publique.  Catalogue  par  ordre 
de  matières.  —  ^8^6.  » 
xix"  s.  Pap.  •15  feuillets. 


DD    DEPAHTtJIEJST    DES   MA.MSCRITS.  79 

5280.  «  Catalogue  supplémentaire  des  livres  et  ouvrages  dont  la 
bibliothèque  publique  d'Albi  a  fait  l'acquisition...  depuis  l'an  XII 
(1804).  —  Albi,  S  juillet  1813.  » 

xrx^  s.  Pap.  i  I  feuillets. 

5281.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  d'Angoulème.  —  -1844.  » 
xix^  s.  Pap.  U6  feuillets. 

5282.  «  Catalogue  général  des  ouvrages  et  volumes  composant  la 
bibliothèque  près  TÉcole  centrale  du  département  de  la  Creuse,  »  à 
Aubusson,  et  transportés  à  Guéret.  «  An  IX.  »  —  Fol.  61.  «  État  des 
livres  tirés  de  la  bibliothèque  dWubusson  pour  le  lycée  de  Limoges. 
An  XIII.  ))  —  Fol.  67.  «  État  des  livres  de  nouvelle  acquisition  par 
dons  »  à  la  bibliothèque  de  la  ville  d'Aubusson  (^816). 

XIX®  s.  Pap.  67  feuillets. 

5283.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  l'École  centrale 
du  département  du  Gers,  ))  à  Auch. 

xix^  s.  Pap.  IH  feuillets. 

5284.  «  Catalogue  méthodique  des  livres  et  ouvrages  de  la  biblio- 
thèque publique  de  la  ville  d'Auxonne,...  par  M.  Cl. -Xavier  Girault. 

—  1806.  » 

XIX®  s.  Pap.  ^45  pages. 

5285-5288.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  publique  de  la  ville 
d'Avignon,  par  ordre  de  matières.  » 

Tome  l  (3283),  Théologie;  —  tome  II  (3286),  Jurisprudence, 
Sciences  et  Arts,  Belles-Lettres;  —  tome  III  (3287),  Histoire  et 
xManuscrits;  —  tome  IV  (3288),  Catalogue  des  livres  achetés  ou 
donnés  à  la  bibliothèque  publique  de  la  ville  d'Avignon  depuis  1806, 
époque  de  l'ouverture  de  la  bibliothèque,  jusqu'au  i  "  novembre  1 813. 

xix«  s.  Pap.  396,  300,  296  et  43,  et  -18  pages. 

5289.  a  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  Bar-Ie-Duc.  — 
^82^.  » 

xix=  s.  Pap.  ^9  feuillets. 

5290.  «  Catalogue  des  ouvrages  contenus  dans  la  bibliothèque  de 
la  ville  de  Bastia  (isle  de  Corse).  —  ^8^7.  » 

XIX®  s.  Pap.  20  feuillets. 

5291.  «  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  de  Baume. 

—  1807.  » 

XIX®  s.  Pap.  ^  6  feuillets. 


80  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

5292.  «  Département  du  Doubs.  Ville  de  Besançon.  Catalogue  des 
livres  remis  à  la  disposition  du  maire  de  Besançon  en  exécution  de 
l'arrêté  du  gouvernement  du  8  pluviôse  an  XL  » 

XIX*  s.  Pap.  871  feuillets. 

5293.  «  Duplicata  du  catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  la 
ville  de  Blois.  -1817.  —  Histoire,  Mémoires  et  Voyages.  » 

xix«  s.  Pap.  ^87  feuillets. 

5294.  a  Catalogue  général  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Bou- 
logne-sur-Mer.  » 

XIX*  s.  Pap.  147  feuillets. 

5295.  «  Catalogue  des  ouvrages  qui  composent  la  bibliothèque 
publique  du  département  de  l'Ain,  »  à  Bourg. 

XIX*  s.  Pap.  73  feuillets. 

5296.  «  Catalogue  ou  état  des  livres  de  la  bibliothèque  publique 
près  l'École  centrale  du  département  du  Cher,  à  Bourges,  -1 0  brumaire 
an  XI.  » 

XIX*  s.  Pap.  258  feuillets. 

5297.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  publique  de  la  ville 
de  Bruxelles,  département  de  la  Dyle.  » 

XIX*  s.  Pap.  378  feuillets. 

5298-5299.  «  Livres  et  manuscrits  qui  se  trouvent  à  la  biblio- 
thèque de  Cambrai.  —  Mars  1821.  » 
xixe  s.  Pap.  436  et  338  feuillets. 

5300.  «■  Bibliothèque  de  Carcassonne.  Catalogue  divisé  en  [cinq] 
classes...  —  1820.  « 
XIX*  s.  Pap.  547  pages. 

5301-5302.  «  Cathalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  la  ville 
de  Castres.  —  1807.  »  —  «  Cathalogue  des  livres  de  la  bibliothèque 
de  la  mairie  de  la  ville  de  Castres.  » 

XIX*  s.  Pap.  42  et  32  feuillets. 

5303.  «  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  de  la  ville 
de  Charleville.  —  1814.  » 
XIX*  s.  Pap.  XVI  et  928  pages. 

5304-5305.  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Chartres. 
20  brumaire  an  XIIL  —  Catalogue  des  livres  réunis  à  la  bibliothèque 


DU   DÉPiRTEMENT   DES   MANUSCRITS.  i8^ 

de  la  ville  de  Chartres  depuis  l'arrêté  du  29  brumaire  an  XIII  [i  805) 
jusqu'au  V  janvier  -18-i3. 

XIX*  s.  Pap.  8-17  pages  et  6  feuillets. 

5306.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Châtillon-sur- 
Seine  (Côte-d'Or).  —  'i82^.  » 

XIX*  s.  Pap.  42  feuillets. 

5307.  «  Bibliothèque  de  l'École  centrale  du  département  de  la 
Haute-Marne,  à  Chaumont.  —  -1809.  » 

xix*  s.  Pap.  A6i  feuillets. 

5308.  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  Clermont-Ferrand.  —  4818- 
^  82  f . 

XIX*  s.  Pap.  399  feuillets. 

5309.  «  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  de  la  ville 
de  Compiègne.  —  ■18'I9.  » 

XIX*  s.  Pap.  U  feuillets. 

5310.  Catalogue  de  la  bibliothèque  publique  de  la  ville  de  Dijon, 
xix^  s.  Pap.  93^  pages. 

5311.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Dunkerque. 
—  18^8.  » 

XIX*  s.  Pap.  42  feuillets. 

5312-5313.  «  Département  de  l'Ariège.  Cathalogue  de  la  biblio- 
thèque départementale.  »  —  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  Foix, 
département  de  l'Ariège,  rétablie  en  iS\ 7  par  les  soins  de  M.  de  Ghas- 
sepot,  baron  de  Chaplaine,...  dressé  le  4*'' janvier  4818.  » 

xix^  s.  Pap.  \3  et  58  feuillets. 

5314.  a  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  de  la 
ville  de  Gray.  —  1820.  » 

XIX*  s.  Pap.  \0  feuillets. 

5315.  «  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  du  dépar- 
tement de  la  Creuse,  établie  à  Guéret.  —  \S'2i.  »  ~  Cf.  le  n"  6397. 

XIX*  s.  Pap.  27  feuillets. 

5316.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  d'Ivrée.  —  1 806.  » 
XIX*  s.  Pap.  56  feuillets. 

5317.  «  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  du  Havre 
et  venus  des  abbayes  de  Fécamp  et  du  Vallasse,  et  des  Capucins 
d'Harfleur.  —  1799.  » 

xviii«  s.  Pap.  64  feuillets. 

1894  6 


82  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

5318-5319.  «  Catalogue  des  livres  qui  composent  la  bibliothèque 
du  département  de  la  Sarthe.  Tome  I.  UV2.  —  Catalogue  des  livres 
qui  sont  classés  dans  la  seconde  salle  de  la  bibliothèque  du  Mans. 
Tome  II.  ^8U.  »  Suivi  du  Catalogue  des  manuscrits,  par  M.  Re- 
nouard. 

xixe  s.  Pap.  Tome  I,  638,  20,  xiv  et  26  pages;  tome  II,  436,  v,  xi 
et  -158  pages. 

5320-5323.  Bibliothèque  de  Lille.  Catalogue  général.  Tome  IV, 
Belles-lettres-,  —  tome  V,  Histoire,  tomel;  —  tome  VI,  Histoire, 
tome  II;  —  tome  VII,  Table  des  auteurs. 

XIX*  s.  Pap.  -168,  2^2,  22^  et  U6  feuillets. 

5324.  «  Catalogue  par  ordre  de  matières  de  la  bibliothèque  de 
Limoges.  —  2-1  mai  4820.  » 

XIX*  s.  Pap.  -158  pages. 

5325.  «  Catalogue  des  livres  existant  dans  la  bibliothèque  de 
Lous-le-Saulnier,  établie  au  collège.  —  -18-18.  » 

XIX*  s.  Pap.  -1 0  feuillets. 

5326.  «  Département  de  la  Meuse-Inférieure.  Catalogue  des  livres 
composant  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Maestricht,  chef-lieu.  » 

XIX*  s.  Pap.  VIII  et  -183  pages. 

5327.  «  État  des  hvres  provenant  de  l'ancien  dépôt  du  ci-devant 
district  de  Marmande,  mis  à  la  disposition  et  sous  la  sauvegarde  de 
M.  Ducomet,  principal  du  collège  de  la  même  ville...  —  4812.  » 

xrx^  s.  Pap.  2  feuillets. 

5328.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  publique  communale  de  la 
bonne  ville  de  Montauban.  —  -1813.  » 

XIX*  s.  Pap.  70  feuillets. 

5329.  «  État  du  catalogue  des  livres  formant  la  bibliothèque  du 
collège  de  Montbéliard.  » 

XIX*  s.  Pap.  -10  feuillets. 

5330-5331.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Mou- 
lins. —  -1823.  » 
xix«  s.  Pap.  503  et  722  pages. 

5332.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  publique  de  la 
ville  de  Neufchàtel.  —  -1819.  »  —  Cf.  le  n°  6424. 
XIX*  s.  Pap.  -10  feuillets. 


DU  DÉPARTEMENT  DES  MANUSCRITS.  83 

5333.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  Nevers.  —  -J  8-1 0.  » 
XIX*  s.  Pap.  i  32  pages. 

5334.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  Nîmes,  par 
J.-E.  de  Thomas-Lavernède,  »  —  et  «  Catalogue  des  médailles  » 
(fol.  203). 

xixe  s.  Pap.  217  feuillets. 

5335.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  la  commune 
de  Niort  (Ueux-Sèvres),  disposé  et  mis  en  ordre  par  F.-J.  Frigart.  — 
Niort,  4813.  » 

xix*  s.  Pap.  -102  feuillets. 

5336.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  d'Orléans,  par 
M.  Fabbé  Septier.  —  -18-18.  » 

xixe  s.  Pap.  839  feuillets. 

5337.  «  Catalogue  de  la  bibUothèque  de  Pamiers  (rétablie  en  -1 8-1 8), 
annexe  de  celle  de  Foix,  département  de  l' Ariège,  au  -1  "  janvier  4  8-1 9.  » 

XIX*  s.  Pap.  65  pages. 

5338.  «  Catalogue  de  livres  trouvés  existants  à  la  bibliothèque 
de  Périgueux,  le  -1"  février  -1 8-1-1  [jusqu'en  -1816].  » 

XIX*  s.  Pap.  78  feuillets. 

5339.  «  Catalogue  des  livres  de  FÉcole  centrale  du  département 
des  Pyrénées- Orientales,  »  à  Perpignan. 

XIX*  s.  Pap.  324  feuillets. 

5340.  «  État  général  des  livres  qui  composent  la  bibliothèque 
publique  de  la  commune  de  Poitiers  (alias  de  l'École  centrale),  extrait 
des  catalogues  des  Dépôts  littéraires.  —  -1806-1 8-1 6,  » 

xixe  s.  Pap,  265  pages. 

5341.  «  Inventaire  des  livres  composant  la  bibliothèque  de  l'École 
secondaire  de  la  ville  de  Pontaiiier.  —  -1-1  vendémiaire  an  XII.  » 

XIX*  s.  Pap.  52  feuillets. 

5342.  «  Bibliothèque  communale  de  la  ville  de  Provins,  départe- 
ment de  Seine-et-Marne.  —  -18-13.  » 

XIX*  s.  Pap.  -100  feuillets. 

5343.  «  État  des  livres  extraits  de  la  bibliothèque  du  Prytanée, 
pendant  le  mois  de  messidor  an  X,  par  le  citoyen  Ripaull,  bibliothé- 
caire du  Premier  Consul,  lesquels  lui  ont  été  remis  en  vertu  d'un 
ordre  du  Ministre  de  Fintérieur,  déposé  au  secrétariat  de  l'adminis- 
tration. » 

XIX*  s.  Pap.  33  feuillets. 


84  iNOCVELLES  ACQUISITIONS 

5344.  a  Manuscrits  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Reims,  »  et 
Catalogue  des  livres  imprimés. 

xix^  s.  Pap.  38  et  -1494  pages, 

5345.  «  Bibliothèque  publique  de  la  ville  de  Rennes.  »  Catalogue 
des  manuscrits  et  imprimés.  —  •1843. 

xix^  s.  Pap.  433  feuillets. 

5346.  «  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  du  col- 
lège de  la  ville  de  Riom.  —  4822.  » 

xixe  s.  Pap.  38  feuillets. 

5347.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  commune  de  Roche- 
fort.  —  4  820.  » 

XIX®  s.  Pap.  24  feuillets. 

5348.  a  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Rodez.  — 
4848.  » 

xix^  s.  Pap.  375  pages. 

5349.  «  Copie  du  catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  publique 
de  la  ville  de  Rouen.  —  4  806-484  7.  » 

xixe  s.  Pap.  404,  88,  94  et  450  pages. 

5350.  «  Copie  du  catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Saint- 
Quentin  (Aisne).  —  4  84  8.  » 

XIX®  s.  Pap.  342  pages. 

5351.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  Senlis.  — 
4  84  9.  » 

xixe  S.  Pap.  50  feuillets. 

5352.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  Soissons.  » 
XIX®  s.  Pap.  544  pages. 

5353.  a  Bibliothèque  publique  de  Toulon.  —  4  807.  »  Catalogue. 
XIX®  s.  Pap.  89  feuillets. 

5354-5367.  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  Toulouse. 

5354.  tt  Catalogue  des  mss.  sur  vélin  et  sur  papier  de  la  grande 
bibliothèque  de  Toulouse.  »  00  pages.  —  5355-5357.  «  Catalogue 
de  la  grande  bibliothèque  de  la  ville  de  Toulouse,  »  selon  Tordre  des 
salles.  484  6.  Dauza  biljliolliécaire.  325,  362  feuillets  et  544  pages. 
—  5358-5367.  <c  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  publique, 
dite  du  Clergé  de  Toulouse.  »  (4  0  volumes.)  370,  4  94,  323,  448, 463, 
430,  405,  426,  245  et  324  pages. 

XIX®  s.  Pap.  44  volumes. 


DD   DEPiRTEME'VT   DES   MANUSCRITS.  85 

5368.  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  publique  de  la  ville 
de  Valenciennes. 
XIX*  s.  Pap.  202  pages. 

5369-5370.  «  Manuscrits  de  la  bibliothèque  de  l'École  centrale 
du  département  de  Loir-et-Cher,  à  Vendôme,  l'an  V®.  «  (-1797.)  — 
5370.  «  Catalogue  des  livres  »  imprimés  de  la  même  bibhothèque. 
(Double  exemplaire  des  deux  catalogues.) 

xviii^  s.  Pap.  -17  et  -105  pages,  et  47  feuillets. 

5371.  Recueil  de  pièces  diverses,  rangées  chronologiquement; 
originaux  et  copies  (i  408-1 845).  —  Généalogie  de  «  Jean  de  Greiliy 
de  Foix,  vicomte  de  Castelbon  »  (fol.  -I).  —  «  La  première  intelli- 
gence des  cantons  des  ligues  de  Suisse  avec  Charles  VII«,  roy  de 
France,  faite  l'an  U52  pour  durer  à  perpétuité,  »  -1452-1453  (fol.  2). 
—  Lettres  des  «  consuls  de  Perpignan  [et  du  vicomte  de  Rode]  à 
Madame  de  Bourbon,  luy  mandent  qu'ils  veulent  demeurer  sujets 
du  Roy  et  ne  se  point  rendre  au  roy  d'Espagne,  »  4  juin  -1 493  ;  copies 
(fol.  6).  —  Lettre  de  Charles  YIII  à  Pierre,  duc  de  Bourbon,  lui 
ordonnant  de  remettre  à  Louis  d'Amboise,  évêque  d'Albi,  «  le  chas- 
tel  et  place  de  Perpignan,  pour  après  en  faire  la  délivrance  »  au  roi 
d'Espagne  (7  juillet  -1493)  ;  copie  (fol.  8).  —  Lettre  de  don  Juan  d'Au- 
triche à  Philippe,  comte  d'Egmont  (30  oct.  -1578);  copie  inachevée 
(fol.  9).  —  Acte  d'accusation  de  Louis  de  Marillac,  maréchal  de 
France;  original,  signé  :  «  Morel,  de  La  Rochefoucaut  »  (fol.  \0).  — 
a  Extraict  des  registres  de  la  Chambre  souveraine  establie  par  le 
Roy  à  Rueil-en-Parisis,  »  relatif  au  procès  et  à  l'exécution  du  maré- 
chal de  Marillac,  en  ^632  (fol.  32).  —  Érection  par  Louis  XIV  de  la 
ferme  de  «  la  Potterie,  »  près  Évreux,  en  demi-fief  noble  de  haubert, 
en  faveur  de  Mathurin  Le  Gousturier,  lieutenant  général  au  bailliage 
d'Évreux  (octobre  -1647)  ;  photographies  (fol.  34).  —  Deux  lettres  de 
saint  Vincent  de  Paul  à  M,  Horcholle,  curé  de  Neufchâtel  (i"  avril 
et  2  sept.  -1650);  calques  (fol.  36).  —  Lettre  de  Christine,  reine  de 
Suède,  à  M.  Ghanut,  relative  à  son  abdication  (28  février  -1654); 
copie  (fol.  40).  —  Contrat  entre  Matthieu  Selle,  maître  tapissier  de 
haute-hsse,  demeurant  à  Paris,  rue  Neuve-Saint-Merry,  et  Elisabeth 
de  Vendôme,  duchesse  de  Nemours,  pour  la  réparation  de  huit  pièces 
de  tapisserie  de  Bruxelles;  avec  caution  et  acquit  (1656 --1657) 
(fol.  42).  —  Lettre  de  M'"^  de  Sévigné  au  président  de  Moulceau 
(7  janvier  -1687);  fac-similé  (fol.  44).  ~  Discours  adressé  au  roi 
Guillaume III,  Tan  I70^ ,  à  propos  de  la  reconnaissance  par  Louis  XIV 


86  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

du  prince  de  Galles,  fils  de  Jacques  II,  comme  roi  d'Angleterre,  sous 
le  nom  de  Jacques  III;  copie  (fol.  46).  —  Harangue  des  seigneurs 
anglais  à  Guillaume  III,  en  janvier  -1702,  et  réponse  du  roi;  copie 
(fol.  47).  —  Lettre  de  Louis  XIV  à  Philippe  V,  roi  d'Espagne  (23  jan^ 
vier  'f702)-,  «  Décret  du  roy  d'Espagne,  du  2  février  n02,  sur  son 
voyage  de  Naples;  »  Lettre  de  Philippe  V  au  marquis  de  Bedmar 
(5  février  1702)  sur  le  même  sujet;  copies  (fol.  48).  —  «  Chiffres 
communs  entre  M.  le  prince  de  Monaco,  ambassadeur  extraordinaire 
de  S.  M.  à  Rome,  et  M.  le  comte  de  Tallard,  ambassadeur  extraordi- 
naire de  S.  M.  en  Angleterre,  et  M.  de  Bonrepaux,  aussy  ambassa- 
deur extraordinaire  de  S.  U.  à  la  Haye;  »  copie  (fol.  49).  —  Note 
sur  la  manière  dont  les  peintres  chinois  préparent  le  bleu  et  le  vert 
(fol.  53).  —  «  Deux  desseins  du  frère  Attiret,  »  esquisses  au  crayon 
destinées  à  être  présentées  à  l'empereur  de  Chine  (fol.  56).  —  «  Copie 
de  la  lettre  que  S.  A.  E.  de  Cologne  a  écrite  au  chapitre  de  Stras- 
bourg [et  de  la  résignation  de  la  prébende  du  chapitre  de  Strasbourg]  ; 
Valenciennes,  ce  2^  d'octobre  '17'I7  »  (fol.  58).  —  «  Paritez  réci- 
proques de  la  livre  numéraire  ou  de  compte,  instituée  par  l'empereur 
Charlemagne,  proportionnément  à  l'augmentation  arrivée  sur  le  prix 
du  marc  d'argent  depuis  son  règne  jusqu'à  celuy  de  Louis  XV  » 
(fol.  62).  —  «  État  des  tuez  et  blessez  de  la  maison  du  Roy  à  l'affaire 
de  Detlingen,  »  27  juin  -1743  (fol.  63).  —  Lettre  de  «  P.  Saumaise- 
Chasans  »  (^745);  copie  (fol.  64).  —  Lettre  de  Trudaine  au  sujet 
d'un  traité  de  commerce  avec  la  Hollande  (6  déc.  -1754)  (fol.  65).  — 
Lettre  de  Ph.  de  Changy  à  M.  Truitat,  notaire  à  Paris  (3  févr.  <756) 
(fol.  67).  — Déclarations  de  Tabbé  d'Aydie,  au  sujet  de  ses  ressources 
(Périgueux,  28  février  -1790);  copies  (fol.  69).  —  Liste  de  livres 
composant  la  «  bibliothèque  d'un  magistrat  »  (fol.  7^).  —  Lettre  de 
Genet-Campan  à  M'"=  Joséphine  Rogé,  à  Cambray  (Écouen,  -15  nov. 
■18-13)  (fol.  73).  —  Lettre  de  L.  Aimé-Martin  à  Barbier,  bibliothécaire 
du  Roi  et  du  Conseil  d'État  (\2  mars  -1813)  (fol.  73).  —  Brouillon 
de  l'abdication  de  Napoléon  I"  à  Fontainebleau  ;  photographie  d'un 
calque  (fol.  76).  —  Lettre  de  Ed.  Bignon  au  duc  d'Otrante  (13  juil- 
let -18^3)  (fol.  78);  suivie  d'une  note  relative  à  rechange  de  vues 
entre  Wellington,  Bliicher  et  les  commissaires  français  au  sujet  de 
la  garantie  des  propriétés  publiques,  musées,  bibliothèques,  etc. 
(fol.  79).  —  Lettre  du  général  Daumesnil  à  sa  femme  (fol.  83).  — 
Seize  vers  d'Alfred  de  Vigny  :  «  Eloa.  Son  beau  sein,  comme  un  Ilot 
qui  sur  la  rive  expire...  »  (avril  -1834)  (fol.  84).  —  Lettre  de  Guizot 
à  Jean  Kolettis,  ministre  de  Grèce  (-17  avril  -1843)  (fol.  85). 
xvi''-xix°  s.  Pap.  86  feuillets. 


DU  DÉPARTEMENT  DES  MANUSCRITS.  87 

5372-5381.  Papiers  et  notes  du  compositeur  Léon  Kreutzer 

(^8^-^868). 

xrxe  s.  Pap.  ^64  feuillets,  375  pages,  ^52,  -150,  457, 156,  96,  iSi, 
48  et  539  feuillets.  (Don  de  M.  Arthur  Rhône.) 

5382.  Recueil  de  pièces  et  fragments  de  pièces  (xiiie-xviii^  siècles), 
parmi  lesquelles  on  remarque  :  Inventaire  des  biens  de  «  Jehan  de 
Lelambe  »  (xiii^  s.)  (fol.  2);  —  Quittance  de  «  Jehans  Escos,  cha- 
pelains monseigneur  Mahieu  de  Roye  »  [i  8  sept,  i  288)  (fol.  3)  ;  — 
Don  par  Charles  V  de  droits  de  garde  dus  au  vicomte  de  Caen  pour 
le  fief  d'Anisy  (•14  août  1366)  (fol.  5);  —  «  Amendes  et  exploiz  du 
bailliage  de  Constantin,  du  siège  de  Coustances  »  {iA0i-HQ2)  (fol.  7)  ; 

—  État  de  réparations  à  faire  au  château  de  Pezenas  (1455)  (fol.  U); 

—  Quittance  d'  «  Ambroys  Perret,  maistre  menuisier,  demeurant  à 
Paris,  »  pour  des  «  ouvraiges  de  menuiserie  par  luy  faictz  de  neuf 
pour  le  Roy...  en  son  chasteau  de  Fontainebleau  »  (30  juillet  -1559) 
(fol.  16)  ;  —  Trois  pièces  relatives  à  la  bourse  et  chapelle  fondées 
par  Martial  Galichier,  docteur  régent  en  l'Université  de  Paris,  dans 
l'église  collégiale  de  Saint-Nicolas-du-Louvre  (1577-1650)  (fol.  18); 

—  Arrêt  relatif  aux  aliénations  faites  de  «  places  et  édifices  sis  sur 
les  remparts,  fossés  et  contrescarpes  »  de  Paris  (7  avril  1 682)  (fol.  21)  ; 

—  Inventaire  d'une  église  (fragment  du  xvi^-xvii^  s.)   (fol.  25)  ; 

—  «  Déclaration  des  héritages  appartenans  à  Martin  Sinet,  vigne- 
ron, demeurant  à  Chenevières,  paroisse  de  Conflans  »  (xvi^-xvii''  s.) 
(fol.  27). 

xiii^-xviii^  s.  Parch.  31  feuillets. 

5383.  Recueil  de  pièces  concernant  le  Mesnil-en-Vimeu,  Saint- 
André  de  Clarbec,  Notre-Dame  de  Goustranville,  Saint-Gabriel  de 
Valsemé,  Saint-Clair  en  la  vicomte  de  Pont-FÉvêque,  le  duché  de 
Gisors,  le  marquisat  de  Bizy,  la  forêt  de  Vernon,  les  Andelys  et 
Pacy-sur-Eure  (1407-1762). 

xv*-xviii«  s.  Parch.  20  feuillets. 

5384.  Recueil  de  pièces  relatives  à  la  mission  des  abbés  Sevin  et 
Fourmont  en  Orient  (1728-1730).  —  Correspondance,  mémoires, 
instructions,  catalogues  de  manuscrits  grecs  et  orientaux  acquis  pour 
la  Bibliothèque  du  roi.  —  Projet  de  voyage  en  Orient  des  Bénédic- 
tins. —  Lettres  de  M.  de  Bonnac,  du  marquis  de  Villcneufvc,  de 
Zaïd-Aga,  Péleran  (d'Alep),  Guérin  (de  Srayrne),  etc.  (1719-1739). 

xviii^  s.  Pap.  296  feuillets. 


88  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

5385.  Papiers  et  correspondance  de  Jean  Otter,  relatifs  au  com- 
merce avec  la  Perse  (-l  739-'!  744). 

xviri^  s.  Pap.  ^3^  feuillets. 

5386.  Recueil  de  fragments  de  manuscrits  (xiii^-xv^  siècles).  — 
Fragments  d'une  traduction  française  de  la  Bible  (livre  IV  des  Rois 
et  livre  II  des  Macchabées),  ayant  appartenu  à  Nie.  Bloussart,  rec- 
teur de  Saint-Leonoc,  au  diocèse  de  Dol  (xiv^  s.)  (fol.  -1)  -,  —  Épitre 
de  saint  Paul  aux  Romains,  ch.  v-ix  (xiii«  s.)  (fol.  ^12)  ^  —  Fragments 
de  la  traduction  des  Éthiques  d'Aristote  par  Nicole  Oresme  (xiv*  s.) 
(fol.  -15);  —  Histoire  universelle  depuis  Adam  jusqu'à  Louis  XI, 
dauphin  (fol.  -16);  —  Méraugis  [Romania,  XIX,  459-462]  (xiii"  s.) 
(fol.  24)  ;  —  Évangiles  selon  saint  Matthieu  (xxvi-xxviii)  et  saint 
Marc  (i)  [Bomania,  XVIII,  430-438]  (xiv'  s.),  en  provençal  (fol.  31). 

xiii'^-xv^  s.  Parch.  3^  feuillets. 

5387-5390.  Notes  généalogiques  et  historiques  relatives  aux 
commissaires-examinateurs  au  Ghâtelet  de  Paris  et  à  différents  con- 
seillers au  Parlement  et  à  la  Chambre  des  comptes,  etc. 

xviii«  s.  Pap.  367,  309,  435  et  388  feuillets. 

5391.  Relation  de  la  visite  de  la  grotte  de  l'île  d'Antiparos  par  le 
marquis  de  Nointel  (^673). 

xvii^  s.  Pap.  36  feuillets. 

5392.  Documents  sur  le  maréchal  de  Boufflers  et  sur  sa  famille, 
xviii^  s.  Pap.  412  feuillets.  (Don  de  M.  le  vicomte  de  Grouchy.) 

5393.  Recueil  de  pièces  concernant  la  famille  Le  Valois  d'Esco- 
ville  [Calvados]  (4568-1791). 

Originaux  et  copies;  on  y  remarque  des  lettres  de  François  de 
Montmorency;  Henri  de  Bourbon,  duc  de  Montpensier;  Henri  IV;  le 
maréchal  d'xVncre;  Henri  d'Orléans,  marquis  de  Rothelin;  Henriette- 
Marie,  reine  d'Angleterre;  Henri  d'Orléans,  duc  de  Longueville; 
Louis  XIII;  Louis  de  Bourbon,  prince  de  Condé;  Anne  d'Autriche; 
Louis  XIV;  Gaston  d'Orléans-,  le  cardinal  Mazarin;  César  de  Bour- 
bon, duc  de  Vendôme  ;  le  marquis  de  Montauzier  ;  Louis  XV  ;  le  duc 
de  Ghoiseul  ;  le  duc  de  La  Vallière  ;  le  prince  Camille  de  Rohan  ; 
Louis  XVI,  etc. 

xvi''-xviii''  s.  Pap.  et  parch.  250  feuillets. 

5394.  Recueil  de  pièces  des  xirr-xvi^  siècles. 

On  y  remarque  deux  actes  de  vente  de  bourgeois  de  Salins,  1251 
(fol.  1);  —  Enquête  faite  par  Tordre  de  Mahaul,  comtesse  d'Artois, 


DU   DÉPiRTEMEM   DES   MANUSCRITS.  89 

en  la  terre  de  Langle,  près  Saint-Omer,  -1329  (fol.  3)  ;  —  Compte  de 
serrurerie  faite  au  château  de  Vie,  pour  Jean  le  Bon,  comte  d'Au- 
vergne, vers  ^350  (fol.  7);  —  Mémoire  de  André  d'Albaigne,  Luc- 
quois,  adressé  au  roi  Henri  II,  lui  proposant  la  conquête  de  «  grand 
estendue  de  terres  et  royaulmes  abondans  et  riches  en  or,  argent, 
pierres,  drogueries  et  espiceries,  »  en  Afrique  (fol.  ■H);  —  enfin 
trois  pièces  concernant  des  musiciens  et  orfèvres  (1.569-^650). 
xrii*-xvi^  s.  Parch.  et  pap.  ^o  feuillets. 

5395.  Recueil  de  mémoires,  lettres,  règlements,  etc.,  relatifs  au 
Collège  de  France  (ITIO-nsT)  ;  et  projet  d'union  du  Collège  avec  la 
Bibliothèque  du  roi. 

xviii®  s.  Pap.  •ITS  feuillets. 

5396.  Recueil  de  chartes,  en  provençal,  relatives  à  différentes 
localités  de  l'arrondissement  de  A'^illefranche-de-Rouergue  (•1264- 
1370). 

xiii«-xv^  s.  Parch.  47  pièces. 

5397.  Correspondance,  états,  devis,  papiers  divers  relatifs  aux 
marbres  destinés  aux  constructions  du  château  de  Versailles  sous 
Louis  XIV  (J  683-4  698). 

XVII®  s.  Pap.  424  feuillets. 

5398.  Recueil  de  pièces  sur  les  Colonies  françaises  au  xviri*  siècle. 

On  y  remarque  différentes  pièces  sur  les  îles  de  France  et  Bour- 
bon (4  772-1773)  (fol.  4);  —  sur  les  Colonies  françaises  de  l'Amé- 
rique (fol.  24)  ;  —  Canada  (fol.  40)  ;  —  Louisiane  (fol.  48)  ;  —  Saint- 
Domingue  (fol.  53)  ;  —  La  Martinique  (fol.  66)  ;  —  La  Guyane,  avec 
plusieurs  pièces  relatives  au  chevaUer  Turgot  (fol.  404). 

xFiii*  s.  Pap.  4  99  feuillets. 

5399.  Ordonnances,  édits,  lettres  patentes,  déclarations,  arrêts 
et  règlements  concernant  la  marine  et  les  colonies  françaises,  sous 
les  règnes  de  Louis  XIV  et  de  Louis  XV  (4  663-4  769). 

A  la  fin  (fol.  306)  :  «  Matériaux  pour  servir  à  l'histoire  des  finances 
de  la  marine  depuis  l'année  4  678  jusqu'en  4  844.  » 
xvii^-xix«  s.  Pap.  349  feuillets. 

5400.  tt  Chartrier  pour  Constant  Le  Gentil,  écuyer,  sieur  de  Pien- 
court,...  »  avec...  portraits  de  divers  membres  de  la  famille  Le 
Gentil,  peints  «  par  M^ Marin  Le  Bourgeoys,...  painctre  ordinaire  du 
roy  Henry  IV^..  »  Lisieux,  4588-4594  et  4646. 

xvi«-xvii«  s.  Parch.  44  feuillets.  Peintures. 


90  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

5401-5815,  Anciens  catalogues  de  la  Bibliothèque  du  Roi  et  de 
différentes  collections  qui  sont  venues  l'accroître  aux  xvii^,  xvm^  et 
xrx^  siècles. 

4^5  volumes,  sur  papier,  la  plupart  de  format  in-folio,  provenant 
de  l'ancien  fonds  des  Catalogues. 

5401.  «  Godices  manuscripti  latini,  gallici,  italici,  hispanici.  »  —  Cata- 
logue, de  la  main  de  Clément,  de  721  manuscrits  de  la  bibliothèque 
du  Roi,  qui  ne  figuraient  pas  au  catalogue  de  Dupuy.  —  106  feuillets. 

5402.  «  Catalogus  librorum  manuscriptorum  hebraicorum,  syriacorum, 
arabicorum,  turcicorum,  persicorum,  graecorum,  latinorum,  italico- 
rum,  gallicorum,  etc.,  Bibliothecas  Regiae,  »  par  Clément  (1680).  — 
Fol.  761.  Concordances  des  anciens  numéros  des  catalogues  de  1645, 
de  Dupuy  et  de  Mazarin,  avec  ceux  du  catalogue  de  Clément.  — 
803  feuillets. 

5403.  Catalogue  des  manuscrits  arabes  de  la  Bibliothèque  du  Roi,  par 
Pierre  Dipy,  d'Alep.  (N°s  368-1228.)  —  Imprimé,  en  abrégé,  par 
Moutfaucon  dans  sa  Bibliotheca  bibliothecarum  tnss.  nova  (II,  714  et 
suiv.).  —301  feuillets.  (Ane.  f.  des  Traductions,  n- 121.  —  Arabe  4484.) 

5404.  Catalogue  des  manuscrits  arabes  et  persans  de  la  Bibliothèque  du 
Roi,  par  Pierre  Dipy,  d'Alep,  et  Pétis  de  la  Croix.  (N"'  368-1228  et 
1472-1609.)  —  Copie  abrégée,  par  François  Barout,  datée  de  1718, 
des  mss.  5403  et  5405,  ayant  appartenu  à  Eusèbe  Renaudot  et  léguée 
par  lui  en  1720  à  l'abbaye  de  Saint-Germain-des-Prés.  —  56  et  86  feuil- 
lets. (Ane.  f.  des  Traductions,  n°  122.  —  Arabe  4485.) 

5405.  Catalogue  des  manuscrits  turcs  et  persans  de  la  Bibliothèque  du 
Roi,  par  Pierre  Dipy,  d'Alep,  et  Pétis  de  la  Croix.  (N°^  1229-1471  et 
1472-1610.)  —  255  feuillets.  (Ancien  fonds  des  Traductions,  n"  121  bis.) 

5406.  a  Turcici  [et  Persici]  Bibliothecae  Regiee  codices  manuscripti,  in 
catalogum  latina  versione  a  Francisco  La  Croix  Petis,  Régis  inter- 
prète, redacti.  »  (N»»  1229-1471  et  1472-1610.)  —  122  feuillets. 

5407.  «  Catalogus  manuscriptorum  arabicorum,  turcicorum  et  persico- 
rum Bibliothecae  Regipe,...  opéra  Fra.  Barout,  Bibliothecœ  Regiœ 
interprctis.  »  (N^^  368-492  seulement  des  mss.  arabes.)  —  41  feuillets. 

5408.  Catalogue  des  manuscrits  syriaques  et  arabes  de  la  Bibliothèque 
du  Roi,  par  E.  Renaudot.  (N^^  283-309  et  368-1228.)  —  369  feuillets. 

5409.  «  Catalogue  par  matières  des  manuscrits  françois,  italiens,  espa- 
gnols, allemans,  etc.,  de  la  Bibliothèque  du  Roy,  fait  en  l'année  1714 
[par  J.  Boivin].  —  Catalogue  alphabétique  des  mêmes  manuscrits.  » 
Copie  de  Buvat.  —  178  feuillets. 

5410.  «  Catalogus  librorum  manuscriptorum  hebraicorum,  syriacorum, 
arabicorum,  turcicorum,  persicorum,  graecorum,  latinorum,  italico- 
rum,  gallicorum,  etc.  Bibliothecœ  Regiœ.  »  —  (1729.) 


DU   DEPARTEMENT   DES   MANUSCRITS.  94 

Les  notices  de  plusieurs  manuscrits  entrés  postérieurement  à  la 
rédaction  du  catalogue  ont  été  ajoutées  au  verso  de  différents  feuillets, 
suivant  l'ordre  méthodique. 

Page  1120.  «  Manuscrits  de  Secousse  et  de  Sainte-Palaye.  »  (Avec 
une  concordance  des  numéros  de  ces  mss.  aujourd'hui  dans  la  collec- 
tion Moreau.) 
Page  1121.  «  Manuscrits  de  Brienne.  j 

Page  1135.  «  Mémoire  des  manuscrits  et  papiers  trouvez  dans  le 
cabinet  de  feu  M.  de  Mézeray,  et  remis  par  ordre  du  Roy  dans  la 
Bibliothèque  de  Sa  Majesté  entre  les  mains  de  M.  l'abbé  Galloys,  par 
M.  Girardin,  lieutenant  civil,  le  18  novembre  1683.  »  —  1137  pages. 

5411.  «  Catalogue  des  manuscrits  français,  italiens,  espagnols  et  en 
autres  langues  modernes  de  la  Bibliothèque  royale.  Ancien  fonds. 
Copié  en  1835  et  1836...  sur  le  Catalogue  général  dressé  en  1729  et 
1730.  »  —  234  feuillets. 

5412.  Concordances  des  anciens  numéros  des  manuscrits  grecs  du  cata- 
logue de  1682  (Regii),  et  des  fonds  de  Gaignières,  Delamare,  Baluze, 
Colbert,  de  Mesmes,  de  Boze,  de  Targny  et  des  Nouvelles  acquisitions, 
avec  les  numéros  du  catalogue  imprimé  de  1740  (et  vice  versa).  — 
58  feuillets. 

5413-5414.  Concordances  des  anciens  numéros  des  manuscrits  latins 
du  catalogue  de  1682  {Regii)  et  des  fonds  de  Gaignières,  Delamare, 
Baluze,  Colbert,  de  Mesmes,  Lancelot,  Saint-Martial,  de  Boze,  Cangé, 
Drouin,  de  Targny,  de  Noailles  et  des  Nouvelles  acquisitions,  avec 
les  numéros  du  catalogue  imprimé  de  1740.  —  Le  second  volume 
contient  la  contre-partie  des  concordances  précédentes.  —  59  et 
49  feuillets. 

5415.  Catalogue  de  manuscrits  français  et  en  langues  modernes,  qui 
semblent  avoir  formé  le  noyau  du  Supplément  français  des  manus- 
crits de  la  Bibliothèque  du  Roi.  Il  est  intitulé  :  «  Manuscrits  de  dif- 
férentes acquisitions  et  en  différentes  langues.  Aoust  1756.  »  — 
232  pages. 

5416.  Catalogue  de  manuscrits  latins  [et  français]  provenant  des  biblio- 
thèques des  Augustins  déchaussés.  Capucins  de  Saint-Honoré,  Feuil- 
lants, Jacobins  de  Saint-Honoré  et  de  Saint-Jacques,  Récollets.  — 
Les  notices  de  ces  mss.  formant  deux  séries  (latins  et  français)  ont 
été  rédigées  en  latin  par  C.-B.  Hase.  —  399  feuillets. 

5417.  «  Index  alphabeticus  codicum  manuscriptorum  ex  monasteriis 
PP.  Fuliensium  S.  Bernardi,  Jacobi  ad  S.  Jacobi,  Jacobi  ad  S.  Hono- 
rati,  Augustinurum  discalceatorum,  RecoUectorum,  Capucinorum  in 
vico  Divi  Honorati,  in  Bibliothecam  Caesaream  illatorum,  [auctore 
G.-B.  Hase].  —  Index  double  pour  les  mss.  latins  et  français;  on  a 
ajouté  les  numéros  des  mss.  du  Supplément  français.  —  35  feuillets. 


92  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

5418-5419.  Catalogue  des  manuscrits  de  la  bibliothèque  des  princes  de 
Gondé,  transportés  à  la  Bibliothèque  nationale,  rendus  au  prince  de 
Condé  et  aujourd'hui  à  Chantilly.  —  Tome  I,  n»»  1-363;  tome  II, 
nos  364-731.  —  182  et  206  feuillets. 

5420.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  la  Belgique,  du  Dépôt  national 
littéraire  aux  ci-devant  Cordeliers,  par  le  cit.  Poirier,  membre  du 
Conseil  de  conservation  des  objets  d'arts  et  de  sciences,  l'an  IV  de  la 
République. 

Hébreux,  arabes,  chinois  imprimés  et  mss.  concernant  la  Chine, 
slavon,  grecs,  latins  [et  français].  —  Ces  mss.  ont  été  transportés 
à  la  Bibliothèque  nationale,  le  2  floréal  an  IV  de  la  République, 
21  avril  1796,  vieux  style.  » 

Avec  deux  suppléments  (fiches  montées),  l'un  par  La  Porte  du  Theil, 
Mouchet  et  Méon,  l'autre  de  Parquoy.  —  272  feuillets. 

5421-5424.  Catalogues  de  «  manuscrits  de  la  Belgique,  »  par  Méon. 
I.  Notices  de  353  mss.  latins  de  la  Belgique,  du  dépôt  des  Corde- 
liers (357  fiches).  —  II-III.  Notices  de  366  et  352  mss.  latins  de  la 
Belgique,  du  dépôt  de  la  rue  Saint-Marc  (162  et  359  fiches).  — 
IV.  Notices  de  608  mss.  français  et  en  langues  modernes  de  la  Bel- 
gique (643  fiches). 

5425.  «  Codices  latini  Vaticani.  »  Notes  de  Mouchet.  —  56  feuillets. 

5426.  Catalogue  de  manuscrits  des  Suppléments  grec,  latin,  français  et 
langues  modernes  de  la  Bibliothèque  nationale.  (1,063  numéros.)  — 
39  feuillets. 

5427-5431.  Catalogue  des  manuscrits  de  l'ancien  Supplément  de  la 
Bibliothèque  nationale. 

La  plus  grande  partie  des  notices  sont  de  La  Porte  du  Theil  ;  il  y 
en  a  quelques-unes  de  Hase  et  de  l'abbé  Lespine. 

I  (5427).  Nos  1.364.  302  feuillets.  —  II  (5428).  Nos  365-579.  392  feuil- 
lets. —  III  (5429).  Nos  580-899.  321  feuillets.  —  IV  (5430).  Nos  900- 
1217.  354  feuillets.  —  V  (5431).  Nos  1218-1374.  335  feuillets. 

5432,  Tables  alphabétiques  du  catalogue  précédent,  par  C.-B.  Hase. 
Index  rerum.  I.  Auctores  latini.  — IL  Auctores  linguarum  recentio- 
rum.  —  Pars  II.  —  282  feuillets. 

5433.  Catalogues  de  divers  fonds  orientaux,  par  M.  Reinaud  :  «  Manus- 
crits orientaux  provenant  de  feu  M.  Schultz  (p.  1);  —  Livres  et 
manuscrits  orientaux  venus  d'Alger  (p.  5);  —  Manuscrits  arabes, 
persans  et  turcs  de  Du  Caurroy  (p.  13)  ;  —  Manuscrits  orientaux  du 
fonds  Anquetil  (p.  21  et  35);  —  Manuscrits  persans  du  fonds  Brueys 
(p,  37);  —  Manuscrits  persans  du  fonds  Gentil  (p.  43);  —  Manuscrits 
du  supplément  arménien  (p.  51  et  135);  —  Manuscrits  géorgiens 
(p.  59)  ;  —  Manuscrits  éthiopiens  (p.  63)  ;  —  Manuscrits  coptes  (p.  85)  ; 


DO  DEPARTIÎMENT   DES   MANUSCaiTS.  93 

—  Manuscrits  malays  et  javanais,  par  M.  Éd.  Dulaurier  (p.  91)  ;  — 
Manuscrits  slaves,  par  le  D"-  Ritstich,  de  Belgrade  »  (p.  183).  — 
194  pages. 

5434.  «  Catalogue  des  manuscrits  hébreux,  syriaques,  arabes,  persans, 
turcs,  coptes,  éthiopiens  et  autres  manuscrits  orientaux,  provenant 
de  la  bibliothèque  de  l'abbaye  de  Saint-Germain-des-Prés,  par  Sil- 
vestre  de  Sacy.  » 

P.  113.  «  Catalogue  des  manuscrits  orientaux  provenant  de  l'an- 
cienne maison  de  Sorbonne,  par  M.  Reinaud.  »  —  P.  157.  «  Cata- 
logue des  manuscrits  orientaux  provenant  de  l'ancien  couvent  de 
l'Oratoire,  par  M.  Reinaud.  »  —  214  pages. 

5435.  «  Cathalogus  librorum  qui  arabice  manuscripti  in  bibliotheca 
illustrissimi  domini  D.  Pétri  Seguier,  supremi  régis  regnique  Gal- 
liae  cancellarii,  asservantur,  »  auctore  Fr.  Elzeario  Sanxiensi,  reli- 
gioso  ordinis  Gapucinorum  et  missionario  apostolico  in  Oriente.  (1657.) 

L'auteur  a  ajouté  à  la  fin  (fol.  98)  un  «  Ordo  librorum  turcicè  per- 
sicèque  mss.  »,  et  (fol.  102)  un  autre  «  Ordo  librorum  copticè,  arabi- 
copticèque  mss.  » 

xvii«  s.  Pap.  103  feuillets,  in-fol.  Rel.  mar.  rouge,  aux  armes  de 
Séguier.  (Prov.  de  Saint-Germain-des-Prés.  —  Ancien  fonds  des 
Traductions,  n"  124.  ~  Arabe  4483.) 

5436.  «  Catalogus  manuseriptorum  orientalium  bibliothecae  S.  Germani 
a  Pratis,  ab  illustrissimis  DD.  Petro  Seguier  et  Eusebio  Renaudot 
legatorum,  in  quo  pro  codicibus  Seguierianis  indicatur  catalogus 
alter  specialis,  rubra  pelle  compactus,  necnon  Seguierianis  insigniis 
distinctus.  »  —  Cf.  le  ms.  précédent. 

(680  articles.)  —  A  la  fin  :  «  Voir  le  Supplément  dans  le  catalogue 
du  citoyen  Sylvestre-Sacy.  »  —  18  feuillets.  (Ancien  fonds  des  Tra- 
ductions, n»  125.) 

5437.  «  Catalogue  des  manuscrits  orientaux  de  la  bibliothèque  de  Saint- 
Germain-des-Prés,  fait  après  l'incendie  de  la  bibliothèque  des  impri- 
més (au  mois  d'août  1794,  v.  st.),  par  le  citoyen  Sylvestre-Sacy... 
1795.  ,)  _  46  feuillets.  (Ancien  fonds  des  Traductions,  n"^  126.) 

5438.  Abrégé  du  précédent  catalogue.  —  14  feuillets. 

5439.  Minute  du  catalogue  de  Silvestre  de  Sacy.  —  33  feuillets. 

5440.  «  Catalogue  of  Books  in  the  Sanscrita  Language  and  Devanagari 
Charactcr  in  the  National  Library  of  France,  »  par  Alexandre  Hamil- 
ton.  (Complété  et  publié  en  français  par  Langlès.  Paris,  1807,  in-8°.) 
—  Suivi  des  notices  des  mss.  de  l'Extrême-Orient  entrés  à  la  Biblio- 
thèque de  1808  à  1816. 

Fol.  13.  «  Manuscrits  orientaux  de  feu  M.  Anquetil  Du  Perron, 
acquis  au  mois  de  prairial  an  13«.  » 


94  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

Fol.  18.  «  Note  des  mss.  orientaux  achetés  à  M.  Brueys,  résident 
francois  à  Surate,  au  mois  de...  » 

Fol.  21.  «  Manuscrits  envoyés  de  Faizabad,  au  nord  du  Bengale, 
par  M.  Gentil,  chevalier  de  Saint-Louis,  chargé  des  affaires  du  Roy 
auprès  du  Nabab  de  Oud,  et  déposés  à  la  Bibliothèque  du  Roi 
en  1777.  » 

Fol.  26.  «  Manuscrits  de  missionnaires  en  Chine,  acquis  par  la 
Bibliothèque  du  Roi  en  juillet  1820.  » 

Fol.  28.  «  Supplément  au  catalogue  des  mss.  samskrits  d'Hamil- 
ton.  Fonds  Polier,  »  —  et  (fol.  28  V)  «  Fonds  Anquetil.  » 

Fol.  28  v°.  «  Catalogue  des  manuscrits  samskrits  en  caractères 
telingas.  » 

Fol.  35.  «  Pièces  relatives  à  l'histoire  et  à  la  littérature  de  l'Orient 
faisant  partie  du  Supplément  placé  dans  la  salle  des  Titres,  »  ou  dans 
le  fonds  de  Saint-Germain  et  les  divers  petits  fonds.  —  49  feuillets. 
(Ancien  fonds  des  Traductions,  n"  129.) 
5441.  Catalogues  de  divers  fonds  orientaux.  «  Notices  sur  quelques 
manuscrits  arabes,  par  M.  Woepke  (fol.  1)  ;  —  Notices  sur  quelques 
mss.  sanscrits,  par  M.  Fauriel  (fol.  6);  —  Notices  sur  quelques  mss. 
sanscrits  (fol.  40);  —  Notices  sur  quelques  mss.  sanscrits  en  carac- 
tère bengali,  par  M.  Loiseleur  Deslongchamps  (fol.  58);  —  Notices 
sur  quelques  mss.  arabes,  par  M.  Hassler  (fol.  94)  ;  —  Notices  sur 
quelques  mss.  arabes,  par  M.  Reinaud  (fol.  99);  —  Catalogue  des 
mss.  orientaux  de  l'ancienne  maison  de  la  Sorbonne,  par  M.  Rei- 
naud (fol.  126);  —  Catalogue  des  mss.  orientaux  de  l'ancien  couvent 
de  l'Oratoire,  par  M.  Reinaud  (fol.  136)  ;  —  Catalogue  des  mss.  orien- 
taux des  différentes  bibliothèques  publiques  de  Paris  (fol.  146);  — 
Liste  des  livres  et  des  mss.  orientaux  venus  d'Alger  et  adressés  à  la 
Bibliothèque  royale,  le  30  nov.  1832  (fol.  152);  —  Note  de  quelques 
mss.  orientaux  appartenant  à  M.  Wahl  (fol.  156)  ;  —  Mss.  orientaux 
provenant  de  feu  M.  Schultz  (fol.  157  et  159);  —  Mss.,  papiers  et 
autres  objets  provenant  de  feu  M.  Schultz  (fol.  163);  —  Collection 
Asselin  (fol.  165  et  270)  ;  —  Lettres  et  pièces  relatives  au  fonds  Asse- 
lin  (fol.  263)  ;  —  Mss.  arabes,  persans,  samskrits  et  hindous  tanys, 
cédés  à  la  Bibliothèque  du  Roi  par  M.  de  Polier  (fol.  291  et  293)  ;  — 
Évaluation  de  47  mss.  arabes,  persans,  maures,  bengalis,  etc.,  pro- 
venant de  feu  Ouessant,  interprète  de  la  compagnie  de  Pondichéry 
(fol.  295)  ;  —  Mss.  arabes,  turcs  et  persans  de  M.  Ducaurroy  (fol.  298)  ; 

—  Collection  des  mss.  orientaux  appartenant  à  la  succession  de  feu 
M.  le  baron  Rousseau,  consul  général  à  Tripoly  de  Barbarie  (fol.  303)  ; 

—  Liste  des  mss.  tamouls  cédés  à  la  Bibliothèque  du  Roi  par  M.  Ducler 
(fol.  309)  ;  —  Liste  des  mss.  tamouls  donnés  à  la  Bibliothèque  du  Roi 
par  M.  Reydelet  (fol.  311);  —  Mss.  arabes  et  berbères  de  M.  Dela- 
porte  père,  1848  (fol.  314);  —  État  sommaire  de  quelques  mss.  repu- 


DD  DÉPARTEMENT  DES  MANDSCRITS.  95 

tés  venir  de  feu  M.  Huet,...  trouvés  dans  la  maison  Kerbœuf  (fol.  323); 

—  Mss.  orientaux  distraits  du  fonds  Renaudot  (fol.  324)  ;  —  Mss. 
arabes  rapportés  d'Egypte  par  le  citoyen  Raiye  (fol.  325)  ;  —  Cinq 
volumes  arabes  mss.  offerts  à  la  Bibliothèque  royale  par  S.  A.  R. 
Mgr  le  duc  de  Nemours  (fol.  326)  ;  —  Liste  des  livres  qu'on  a  envoyés 
à  M's  de  la  Compagnie,  en  tamoul,  14  déc.  1729  (fol.  327);  —  Cata- 
logue des  mss.  indiens  de  la  Bibliothèque  du  Roi  (fol.  328)  ;  — 
0  Mémoire  concernant  l'acquisition  des  mss.  persiens  qu'il  convien- 
droit  de  faire  aux  Indes  pour  la  Bibliothèque  du  Roy  »  (fol.  362)  ; 

—  Mémoire  de  livres  à  rechercher  dans  le  Levant  pour  la  Biblio- 
thèque du  Roy  (fol.  366)  ;  —  État  des  mss.  à  rechercher  à  Constanti- 
nople  pour  la  Bibliothèque  impériale  (fol.  384)  ;  —  Catalogue  des 
mss.  orientaux  appartenant  à  M.  R.  Johnson,  1806  (fol.  386);  — 
Liste  des  mss.  orientaux  de  la  bibliothèque  de  sir  Thomas  Phillipps 
à  Middlehill,  1829  (fol.  396);  —  Indication  des  mss.  arabes  les  plus 
importants  de  la  bibliothèque  d'Alger  (fol.  398)  ;  —  Liste  des  livres 
et  mss.  venus  d'Alger  (fol.  402)  ;  —  Liste  des  bibliothèques  turques  de 
Gonstantinople,  1854  (fol.  404);  —  Bibliothèque  du  sultan  AhmetlII, 
au  vieux  sérail  :  catalogue  des  livres  d'histoire,  1854  (fol.  408);  — 
Note  des  mss.  orientaux  extraits  de  la  bibliothèque  de  Vienne,  que 
le  conservatoire  de  la  Bibliothèque  impériale  juge  entièrement  inu- 
tiles (fol.  416);  —  Notice  par  Ascari  de  l'ancien  ms.  syriaque  13 
(fol.  418);  —  Manuscrits  persans  historiques  de  l'Indoustan,  et  livres 
en  langue  samscretam,  apportés  à  la  Bibliothèque  du  Roi  en  1778  » 
(fol.  420).  —  422  feuillets. 

5442.  Mémoires  de  livres  et  mss.  envoyés  par  les  Jésuites  de  l'Inde  pour 
la  Bibliothèque  du  Roi,  en  1729-1735.  —  13  feuillets. 

5443.  «  Catalogue  analytique  des  manuscrits  tamouls  de  la  Bibliothèque 
royale  rédigé  par  M.  Velanguani  Arokium,  de  Pondichéry.  —  Février 
1845.  »  —  11  feuillets. 

5444.  «  Notices  sur  des  mss.  cingalais,  tamouls,  palis,  etc.,  ou  relatifs 
à  ces  langues  (fonds  Tolfrey),  par  M.  Fauriel.  »  —  13  feuillets. 

5445.  «  Notices  sur  des  manuscrits  en  langue  européenne,  relatifs  à 
l'Inde  :  grammaires,  dictionnaires,  relations,  etc.,  par  M.  Fauriel.  » 

—  48  feuillets. 

5446.  Catalogue  des  livres  chinois  et  mantchoux  de  la  Bibliothèque 
royale,  par  Stanislas  Julien.  —  79  feuillets. 

5447-5530.  Catalogues  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  royale,  in-4°. 
Tome  I  (5447).  Augustins  (Grands-).  N^^  1-83. 

—  Barnabites.  Nos  i_24. 

—  Blancs-Manteaux.  N»'  1-88. 
Tome  II  (5448).  Bouhier  (président).  No^  1-183, 


96 

Tome  II  (5448). 


Tome  m  (5449). 


Tome  lU  bis  (5450). 

—  IV  (5451). 

—  V  (5452). 

—  VI  (5453). 

—  VII  (5454). 

—  VIII  (5455). 

—  IX  (5456). 

—  X(5457). 

—  XI  (5458). 

—  XII(5459). 

—  XIII  (5460). 

—  XIV  (5461). 

—  XV  (5462). 

—  XVI  (5463). 

—  XVII  (5464). 

—  XVIII  (5465). 

—  XIX  (5466). 

—  XX  (5467). 

—  XXI  (5468). 

—  XXII  (5469). 

—  XXIII  (5470). 

—  XXIV  (5471). 

—  XXV  (5472). 

—  XXVI  (5473). 


XXVII  (5474). 


XXVIII  (5475). 

XXIX  (5476). 

XXX  (5477). 

XXXI  (5478). 


NOUVELLES   ACQUISITIONS 

Capucins  de  Saint-Honoré.  N"»  1-4.  (Cf. 

t.  XXXIV  bis.) 
Carmes  déchaussés.  N^^  1-16. 
Carmes  de  la  place  Maubert.  N°»  1-15. 
Célestins.  N^^  1-57. 
Chapelle  (Sainte-).  N°s  1-3. 
Compiègne.  No^  1-187. 
Corbie.  N^^  1-403. 

Feuillants.  No=  1-9.  (Cf.  t.  XXXIV  èw.) 
Cordeliers.  N^^  1-151. 
St-Germain  fr.,  t.  I.  N»^  1-200. 

—  t.  II.  No^  201-400. 

—  t.  m.  Nos  401-600. 

—  t.  IV.  Nos  601-800. 

—  t.  V.  Nos  801-1000. 

—  t.  VI.  Nos  1001-1200. 

—  t.  VII.  Nos  1201-1400. 

—  t.  VIII.  Nos  1401-1600. 

—  t.  IX.  Nos  1601-1800. 

—  t.  X.  Nos  1801-2048. 

—  t.  XI,  Gesvres.  Nos  1.200. 

—  t.  XII,  Harlay,  i.  Nos  1.200. 

—  t.  Xm,     —       II.  Nos  201-400. 

—  t.  XIV,     —       m.  Nos  401-519. 
St-Gcrmainlat.,t.  I.  N°s  1-200. 

--  t.  II.  Nos  201-400. 

—  t.  m.  Nos  401-600. 

—  t.  IV.  Nos  601-800. 

—  t.  V.  Nos  801-1000. 

—  t.  VI.  Nos  1001-1200. 

—  t.  VII.  Nos  1201-1402. 

—  t.  Vm.  Nos  1403-1645. 
Jacobins  de  Saint-Jacques.  Nos  1.7.  ^Qf, 

t.  XXXIV  èw.) 
Jacobins  de  St-Honoré.  Nos  1.35.  (Cf.  ibid.) 
St-Magloire.  Nos  1-186. 
St-Martin.  Nos  1.1  is. 
Merci.  Nos  1.3, 
Minimes.  Nos  1.83. 
Missions-Étrangères,  t.  I.  Nos  1-200. 

—  t.  II.  Nos  201-380. 

Mortemart.  Nos  1.113  ;  et  Suite,  n°s  1-44. 
Mouchet.  Nos  1.26. 
Navarre.  N»'  1-112. 


i 


DU   DEPARTEMENT    DES   MANDSCRITS. 


97 


Tome  XXXII  (5479). 

-  XXXIII  (5480). 

—  XXXIV  (5481). 


Notre-Dame.  N^^  1-284. 

Oratoire.  Nos  1.286. 

Petits-Pères.  N»^  1-26.  (Cf.  t.  XXXIV  6û.) 

—  Récollets.  Nos  1.3.  (Cf.  iMd.) 

—  Sérilly.  Nos  1429. 

—    XXXIV 6i5 (5482).  Supplément  aux  mss.  des  Capucins  de  Saint- 

Honoré,  Feuillants,  Jacobins  de  Saint-Ho- 
noré  et  de  Saint-Jacques,  Petits-Pères  et 
Récollets.  —  180  feuillets. 


XXXV  (5483). 

XXXVI  (5484). 

XXXVII  (5485). 
XXXVm  (5486). 
XXXIX  (5487). 
XL  (5488). 

XLI  (5489). 
XLII(5490). 
Xmi  (5491). 
XLIV  (5492). 
XLV  (5493). 
XLVI  (5494). 
XLVU  (5495). 
XL VIII  (5496). 
XLIX  (5497). 
L  (5498). 
LI  (5499). 
LU  (5500). 
LUI  (5501). 
LIV  (5502). 
LV  (5503). 
LVI  (5504). 
LVII  (5505). 
LVIII  (5506). 
LIX  (5507). 
LX  (5508). 
LXI  (5509). 
LXII  (5510). 
LXIII  (5511). 
LXIV  (5512). 
LXV  (5513). 
LXVI(5514). 
LXVII  (5515). 
LXVIII(5516). 
LXIX  (5517). 
4894 


Sorbonne,    t.  I.  Nos  1400. 

—  t.  IL  Nos  401-800. 

—  t.  m.  Nos  801-1100. 

—  t.  IV.  Nos  1101-1400. 

—  t.  V.  Nos  1401-1848. 
St -Victor,   t.  I.  Nos  i_200. 

—  t.  IL  Nos  201-400. 

—  t.  m.  Nos  401-600. 

—  t.  IV.  Nos  601-800. 

—  t.  V.  Nos  801-1121. 
Suppl.   fr.,  t.  I.  Nos  1-200. 

—  t.  IL  Nos  201-400. 

—  t.  III.  Nos  401-600. 

—  t.  IV.  Nos  601-800. 

—  t.  V.  Nos  801-1000. 

—  t.  VI.  Nos  1001-1200. 

—  t.  VIL  Nos  1201-1400. 

—  t.  VIII.  Nos  1401-1600. 

—  t.  IX.  Nos  1601-1800. 

—  t.  X.  Nos  1801-2000. 

—  t.  XL  Nos  2001-2100. 

—  t.  XII.  Nos  2101-2300. 

—  t.  XIII.  Nos  2301-2500. 
.—  t.  XIV.  Nos  2501-2700. 

—  t.  XV.  Nos  2701-2900. 

—  t.  XVI.  Nos  2901-3100. 

—  t.  XVII.  Nos  3101-3300. 

—  t.  XVIII.  Nos  3301-3500. 

—  t.  XIX.  Nos  3501-3700. 

—  t.  XX.  Nos  3701-3900. 

—  t.  XXL  Nos  3901-4100. 

—  t.  XXII.  Nos  4101-4300. 
--  t.  XXm.  Nos  4301-4500. 

—  t.  XXIV.  Nos  4501-4700. 

—  t.  XXV.  Nos  4701-4900. 


98 

Tome  LXX  (5518). 

—  LXXI  (5519). 

—  LXXII(5520). 

—  LXXIII  (5521). 

—  LXXIV  (5522). 

—  LXXV(5523). 

—  LXXVI(5524). 

—  LXXVII  (5525). 

—  LXXVIU  (5526). 

—  LXXIX  (5527). 

—  LXXX  (5528). 

—  LXXXI  (5529). 

—  LXXXU(5530). 


NOUVELLES   ACQUISITIONS 

—  t.  XXVI.  N05  4901-5100. 

—  t.  XXVII.  Nos  5101-5300. 

—  t.  XXVIII.  Nos  5301-5500. 

—  t.  XXIX.  Nos  5501-6260. 
Suppl.  lat.,  t.  I.  Nos  1.200. 

—  t.  IL  Nos  201-400. 

—  t.  m.  Nos  401-600. 

—  t.  IV.  Nos  601-800. 

—  t.  V.  Nos  801-1000. 

—  t.  VI.  Nos  1001-1200. 

—  t.  VII.  Nos  1201-1400. 

—  t.  Vm.  Nos  1401-1600. 
Cartulaires.  N»'  1-200. 


5531-5534.  «  Manuscrits  de  la  Bibliothèque  royale.  Petits  catalogues,  » 
par  GhampoUion-Figeac. 

Tome  I  (5531).  Acquisitions  diverses  (fol.  1)  ;  —  Collections  Baluze 
(fol.  13);  —  Berthereau  (fol.  78);  —  Bouhier  (fol.  83);  —  Bréquigny 
(fol.  102)  ;  —  De  Camps  (fol.  201)  ;  —  Colbert  (fol.  221);  —  De  Cotte 
(fol.  291).  —294  feuillets. 

Tome  II  (5532).  Collections  Doat  (fol.  1);  —  Ohiénart  (fol.  19);  — 
Duchesne  (fol.  47);  —  La  Porte  du  Theil  (fol.  197);  —  Galland 
(fol.  211).  —  244  feuillets. 

Tome  III  (5533).  Collections  de  La  Mare  (fol.  1);  —  Lancelot 
(fol.  37)  ;  —  La  Vallière  (fol.  65)  ;  —  Le  Grand  (fol.  85)  ;  —  Le  Tel- 
lier-Louvois  (fol.  117)  ;  —  Chambre  syndicale  de  la  librairie  (fol.  133); 

—  Saint-Martial  de  Limoges  (fol.  137);  —  Vieux  Louvre  (fol.  175). 

—  179  feuillets. 

Tome  IV  (5534).  Collections  Dom  Malherbe  (Languedoc)  (fol.  1)  ; 

—  De  Mesmes  (fol.  6);  —  Mézeray  (fol.  29);  —  Millin  (fol.  33);  — 
Notre-Dame  de  Paris  (fol.  52)  ;  —  Prunis  (fol.  86)  ;  —  Renaudot 
(fol.  106);  —  Tersan  (fol.  115);  —  Université  de  Paris  (fol.  119);  — 
Versailles  (fol.  124);  —  Dom  Villevieille  (fol.  164);  —  Villoison 
(fol.  171).  —  181  feuillets. 

5535-5538.  «  Catalogue  des  manuscrits  latins  du  nouveau  fonds  du  Roi.  » 
10  Matières.  Tome  I  (5535).  Théologie,  Droit.  —  Tome  II  (5536). 

Géographie,  Histoire,  Sciences  et  arts.  —  865  feuillets. 
2o  Auteurs.  Tome  I  (5537),  A-II.  —  Tome  II  (5538),  I-Z.  —  335  et 

281  feuillets. 

5539-5553.   «  Catalogue  [méthodique]  des  manuscrits  français  et  en 
langues  étrangères  de  la  Bibliothèque  royale.  » 
Tome  I  (5539).  Théologie.  —  v-184  feuillets. 

—  II  (5540).  Jurisprudence.  —  184  feuillets. 

—  III  (5541).  Sciences  et  arts.  —  185  feuillets. 


DD  DEPARTEMENT  DES  MANDSCRITS.  99 

Tome  IV-VI  (5542-5544).  Belles-lettres.  —191,  124  et  140  feuillets. 

—  VII-XIV  (5545-5552).  Histoire.  —  169,  140,  163,  194,  228, 

134,  170  et  93  feuillets. 

5553.  Table  alphabétique  des  manuscrits  des  fonds  français.  — 160  feuil- 
lets. 

5554-5559.  Catalogue  méthodique  des  manuscrits  français  de  la  Biblio- 
thèque royale.  (Minute.) 
Tome  I  (5554).  Théologie,  Jurisprudence.  —  179  feuillets. 

—  II  (5555).  Sciences  et  arts,  Belles-lettres.  —  204  feuillets. 

—  III  (5556).  Belles-lettres  (suite),  Histoire.  —  251  feuillets. 

—  IV  (5557).  Histoire  de  France  (hist.  générale).  —  182  feuillets. 

—  V  (5558).  Histoire  de  France  (généalogies,  provinces).  — 

202  feuillets. 

—  VI  (5559).  Histoire  étrangère.  —  177  feuillets. 

5560-5593.  Catalogue  des  manuscrits  français  et  en  langues  modernes 
de  la  Bibliothèque  royale.  {Catalogue  vert.)  Table  alphabétique  des 

auteurs  et  des  matières. 
Tome  I  (5560).  A-AN.  —  210  feuillets. 

—  II  (5561).  AP-AZ.  —  168  feuillets. 

—  III  (5562).  BA-BEN.  —  209  feuillets. 

—  IV  (5563).  BER-BOR.  —  204  feuillets. 

—  V  (5564).  BOS-BY.  —  234  feuillets. 

—  VI  (5565).  CA.  —  188  feuillets. 

—  VII  (5566).  CE-CI.  —  232  feuillets. 

—  VIII  (5567).  CL-CY.  —  248  feuillets. 

—  IX  (5568).  DA-DR.  —  185  feuillets. 

—  X  (5569).  DU-E.  —  131  feuillets. 

—  XI  (5570).  F-FL.  —  147  feuillets. 

—  XII  (5571).  FO-FY.  —  125  feuillets. 

—  XIII  (5572).  G-GL.  —  193  feuillets. 

—  XIV  (5573).  GO-GY.  —  249  feuillets. 

—  XV  (5574).  H.  —  189  feuillets. 

—  XVI  (5575).  I-JEF.  —  123  feuillets. 

—  XVII  (5576).  JEH-K.  —  134  feuillets. 

—  XVm  (5577).  L-LE.  —  203  feuillets. 

—  XIX  (5578).  LH-LY.  —  147  feuillets. 

—  XX  (5579).  M-MAR.  —  231  feuillets. 

—  XXI  (5580).  MAS-MN.  —  188  feuillets. 

—  XXII  (5581).  MO-MY.  —  170  feuillets. 

—  XXm  (5582).  N.  —  118  feuillets. 

—  XXIV  (5583).  O.  —  95  feuillets. 

—  XXV  (5584).  P-PEN.  —  148  feuillets. 

—  XXVI  (5585).  PEP-PI.  —  173  feuillets. 


iOO  NODVELLES   ACQUISITIONS 

Tome  XXVIl  (5586).  PL-PY.  —  154  feuillets. 

—  XXVm  (5587).  Q-RH.  —  168  feuillets. 

—  XXIX  (5588).  RH-RY.  —  174  feuillets. 

—  XXX  (5589).  S-SEG.  —  203  feuillets. 

—  XXXI  (5590).  SEI-SY.  —  159  feuillets. 

—  XXXII  (5591).  T.  —  237  feuillets. 

—  XXXIII  (5592).  U-VE.  —  179  feuillets. 

—  XXXIV  (5593).  VI-Z.  —  145  feuillets. 

5594-5615.  «  Dépouillement  chronologique  des  collections  historiques 
manuscrites  de  la  Bibliothèque  royale.  » 

Copie  partielle  des  fiches  de  dépouillement  des  collections  de  Bré- 
quigny,  Brienne,  Golbert  (Flandre,  Cinq-cents,  Mélanges),  Doat,  Dela- 
marre,  Duchesne,  Dupuy,  Fontette,  Saint-Germain-Harlay  et  Dom 
Housseau  (Touraine). 

l>-e  série.  Tome  I  (5594).  200(?)-1000.  —  149  feuillets. 

—  II  (5595).  1001-1100.  —  210  feuillets. 

—  III  (5596).  1101-1150.  —  203  feuillets. 

—  IV  (5597).  1150-1200.  —  Feuillets  204-486. 

—  V  (5598).  1201-1225.  —  299  feuillets. 

—  VI  (5599).  1226-1261.  —  Feuillets  300-624. 
2«  série.      —  I  (5600).  1570-1572.  —  173  feuillets. 

—  II  (5601).  1573-1575.  —  269  feuillets. 

—  m  (5602).  1576-1578.  —  156  feuillets. 

—  IV  (5603).  1578-1582.  —  275  feuillets. 

—  V  (5604).  1583-1585.  —  296  feuillets. 

—  VI  (5605).  1586-1589.  —  324  feuillets. 

—  VU  (5606).  1590-1595.  —  278  feuillets. 

—  VIII  (5607).  1596-1600.  —  239  feuillets. 

—  IX  (5608).  1601-1603.  —  258  feuillets. 

—  X  (5609).  1604-1606.  —  235  feuillets. 

—  XI  (5610).  1607-1608.  —  242  feuillets. 

—  XII  (5611).  1609-1610.  —  265  feuillets. 

—  XIII  (5612).  1611-1612.  —  265  feuillets. 

—  XIV  (5613).  1613-1614.  —  293  feuillets. 

—  XV  (5614).  1615-1617.  —  291  feuillets. 

—  XVI  (5615).  1618-1620.  —  327  feuillets. 

5616.  Recueil  de  concordances,  notes,  etc.,  sur  différents  fonds  des 
manuscrits  de  la  Bibliothèque  royale. 

Ancien  fonds  français  (fol.  ii)  ;  —  Grands-Augustins  (fol.  142);  — 
Baluze  (loi.  19,  138  v»,  184);  —  Barnabitcs  (fol.  143);  —  Béthune 
(fol.  97, 192  bis)  ;  —  Bigot  (fol.  189)  ;  —  Blancs-Manteaux  (fol.  144)  ; 

—  De  Boze  (fol.  i,  18);  —  Brienne  (fol.  180);  —  Cangé  (fol.  86  V); 

—  Capucins   de  Saint -Honoré  (fol.  i  v°);  —  Carmes   déchaussés 


I 


DU   DÉPARTEMENT   DES  MANUSCRITS.  ^0^ 

(fol.  145);  —  Carmes  de  la  place  Maubert  (fol.  146);  —  Célestins 
(fol.  147);  -  Chambre  haute  (fol.  194);  —  Golbert  (fol.  31,  \93Ms)', 

—  Déficit  (fol.  184)  ;  —  Delamarre  /fol.  75)  ;  —  De  Mesmes  (fol.  185)  ; 

—  Drouin  (fol.  i,  18,  83,  86  v,  184);  —  Duchesne  (fol.  83,  87);  — 
Émigrés  (fol.  1);  —  Haudiquier(fol.84,  87  v);  —  Lancelot(fol.  136  6w, 
137);  —  La  Vallière  (fol.  4);  —  Le  Tellier  (fol.  84  v,  86);  —  Louvre 
(fol.  91  v°)  ;  —  Maugérard  (fol.  1)  ;  —  Minimes  (fol.  150)  ;  -  Missions- 
Étrangères  (fol.  151);  —  Oratoire  (fol.  153);  —  Manuscrits  précieux 
(fol.  157)  ;  —  Récolements  (fol.  184)  ;  —  Ripaud  (fol.  ii)  ;  —  Romans 
mss.  (fol.  175);  —  Saint- Germain  (fol.  183);  —  Saint -Magloire 
(fol.  148);  —  Saint-Martial  (fol.  84,  88);  —  Saint-Martin  (fol.  149); 

—  Sorbonne  (fol.  154);  —  Supplément  ancien  (fol.  m,  2);  —  Sup- 
plément français  (fol.  i,  ii)  ;  —  Tersan  (fol.  ii)  ;  —  Thévenot  (fol.  ii, 
91,  184)  ;  —  Mss.  des  Troubadours  (fol.  167)  ;  —Versailles  (fol.  8, 12, 
91  V,  184);  —  Morel  de  Vindé  (fol.  n).  —  v  et  215  feuillets. 

5617.  Inventaire  de  la  Collection  Anisson-Duperron,  sur  l'imprimerie 
et  la  librairie  (mss.  français  22061-22193).  —  118  fiches  montées  in-4". 

5618.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  feu  M.  l'abbé  Baluze,  acquis  par 
le  Roy  et  transportés  en  sa  bibliothèque  au  mois  de  septembre  de 
l'année  mil  sept  cens  dix-neuf.  »  (957  n°^)  —  Fol.  305.  «  Catalogus 
diplomatum  manuscriptorum.  »  —  Fol.  529.  «  Catalogus  collecta- 
neorum  v.  c.  Stephani  Baluzii...  »  Armoires  1-7.  —  555  feuillets. 
Rel.  parchemin,  aux  armes  du  Roi. 

5619.  «  Catalogus  codicum  manuscriptorum  bibliothecae  Baluzianœ.  » 
Ire  partie,  Manuscrits;  avec  la  concordance  des  numéros  du  Cata- 
logue de  la  Bibliothèque  du  Roi.  —  183  pages. 

5620.  Copie  de  la  seconde  partie  du  Catalogue  des  manuscrits  de  Baluze. 
«  Catalogus  diplomatum  et  manuscriptorum.  »  —  Page  169.  Armoires 
de  Baluze.  —  183  pages. 

5621.  «  Catalogue  des  volumes,  portefeuilles  et  autres  manuscrits  con- 
tenus dans  les  Armoires  du  feu  s""  Baluze,  dressé  par  M.  Boivin,  en 
l'année  1721  et  1722.  »  —  96  et  67  feuillets. 

5622.  «  Bibliotheca  Baluziana,  sive  catalogus  bibliothecœ  Stephani 
Baluzii  Tutelensis,  »  —  Catalogues  des  Armoires  :  1°  dans  l'ordre  du 
catalogue  imprimé  ;  2°  dans  l'ordre  établi  par  Boivin.  —  78  feuillets. 

5623.  «  Dénombrement  et  description  des  papiers  de  M.  Baluze,  conte- 
nus en  sept  armoires  d'oii  ils  ont  été  tirés.  »  Avec  notes  de  Mou- 
chet.  —  Page  77.  «  Dénombrement  des  manuscrits  de  M.  Baluze  sui- 
vant l'ordre  et  les  numéros  qui  leur  ont  été  donnés  parmy  les  mss. 
de  la  Bibliothèque  du  Roy.  »  —  89  pages. 

5624-5627.  Catalogue  de  la  Collection  Baluze  (Armoires),  par  Mouchet 


-102  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

et  Lalande.  —  379  feuillets,  in-S».  —  Table  alphabétique,  t.  I,  A-D  ; 
t.  II,  E-M  ;  t.  III,  N-Y.  —  297,  335  et  345  feuillets. 

5628.  «  Liste  générale  des  titres  de  la  table  alphabétique  des  matières 
contenues  dans  les  Armoires  de  Baluze.  »  —  20  feuillets. 

5629.  Catalogue  des  manuscrits  de  Béthune.  —  En  regard  de  chaque 
article  on  a  ajouté  le  numéro  qu'il  a  reçu  dans  le  Catalogue  de  1682 
(et  le  numéro  actuel  du  fonds  français).  —  836  feuillets. 

5630.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  M.  le  comte  de  Béthune.  Tome  I.  » 
—  Provient  de  la  bibliothèque  de  Le  Pelletier  [Rosanbo].  —  En  tête 
une  table  de  la  main  de  Boivin.  —  270  feuillets. 

5631-5632.  «  Catalogue  des  lettres  originales  contenues  dans  les  manus- 
crits de  Béthune,  »  par  J.  Boivin  (1717).  —  Copie  de  Buvat. 

Tome  I  (5631).  Listes  chronologiques  des  lettres  écrites  par  des 
rois  et  reines  de  France.  —  Fol.  91.  Catalogue  alphabétique  des 
auteurs  des  lettres  (A-K).  —  332  feuillets. 

Tome  II  (5632).  Catalogue  alphabétique  (L-Z).  —Fol.  279.  «  Lettres 
écrites  par  des  corps  ou  compagnies,  villes,  républiques,  etc.  »  — 
Fol.  315.  «  Lettres  écrites  par  des  anonymes,  »  par  ordre  alphabé- 
tique des  destinataires  ;  lettres  anonymes  «  indiquées  par  la  matière,  » 
etc.  —  335  feuillets. 

5633.  Table  alphabétique  des  pièces  sans  nom  d'auteur  contenues  dans 
les  manuscrits  de  Béthune  {Abbrégé-Certificat).  —  30  feuillets. 

5634-5635.  Table  alphabétique  des  pièces  sans  nom  d'auteur  contenues 
dans  les  manuscrits  de  Béthune.  Tome  I,  A-D;  tome  II,  E-L.  — 
Copie  de  Buvat,  avec  notes  et  additions  de  J.  Boivin.  —  252  et 
172  feuillets. 

5636.  «  Notices  des  mss.  de  Béthune,  faites  et  copiées  par  M.  Maudon- 
net,  depuis  le  no  8427  jusqu'au  n°  8639.  »  —  438  feuillets. 

5637.  «  État  des  manuscrits  de  Béthune,  classés  dans  l'ancien  fonds 
français,  »  par  J.  Quicherat  (1843).  —  25  feuillets. 

5638.  «  Inventaire  du  cabinet  du  chevalier  Blondeau  »  (1754).  —  Fol.  12. 
«  Inventaire  du  second  cabinet  du  chevalier  Blondeau.  »  Double 
exemplaire  (1758).  —  23  feuillets. 

5639.  «  Table  générale  alphabétique  des  surnoms,  qualités  des  personnes 
et  dattes  des  titres  pour  les  vingt  premiers  volumes  des  titres  origi- 
naux du  cabinet  du  chevalier  Blondeau  de  Charnage.  »  —  152  feuillets. 

5640.  «  Table  alphabétique  des  noms  de  familles  pour  la  partie  des 
titres  du  cabinet  du  chevalier  Blondeau  de  Charnage,  intitulée  : 
Originaux  et  contracts...  »  (A-F).  —  48  l'euillels. 

5641.  «  Table  alphabétique  des  noms  de  familles  et  des  noms  des  sei- 


DU  DEPARTEMEM   DES   MANUSCRITS.  -103 

gneuries  et  autres  titres  concernans  des  droits  de  diverses  commu- 
nautés religieuses,  pour  servir  à  la  partie  des  titres  du  cabinet  du  che- 
valier Blondeau,  intitulée  :  Originaux  et  contracts...  »  —  149  feuillets. 

5642.  «  Table  alphabétique  des  noms  des  familles  de  la  partie  des  titres 
[du  cabinet  du  chevalier  Blondeau],  intitulée  :  Quittances...  »  — 
107  feuillets. 

5643.  Minute  de  la  table  précédente.  —  56  feuillets. 

5644.  «  Table  des  24  volumes  des  Meslanges  du  chevalier  Blondeau  de 
Gharnage.  »  —  267  feuillets. 

5645.  «  Table  des  seigneuries  pour  lesquels  {sic)  il  y  a  des  homages  et 
autres  titres  dans  la  partie  distribuée  en  24  portefeuilles,  intitulés  : 
Contrats...  »  —  284  feuillets. 

5646.  a  Table  alphabétique  des  noms  des  familles  pour  servir  à  la  par- 
tie des  titres,  cottée  Originaux  et  distribuée  en  neuf  portefeuilles.  » 
—  55  feuillets. 

5647.  «  Table  des  noms  de  familles  contenus  dans  les  quatre  porte- 
feuils  {sic),  cottes  :  Contrats  de  mariages,  1234...  »  —  14  feuillets. 

5648.  «  Table  alphabétique  des  noms  de  familles  pour  la  partie  des 
titres  distribuée  en  trois  portefeuilles  et  intitulée  :  Montres.  »  — 
40  feuillets. 

5649.  «  Table  alphabétique  des  noms  des  familles  pour  servir  aux 
cinq  portefeuils,  intitulés  :  Homages  et  dénombremens  de  plusieurs 
seigneuries,  avec  des  arrêts  qui  en  confirment  des  droits.  »  — 
24  feuillets. 

5650.  «  Table  de  la  partie  des  titres  intitulée  :  Suplément  d'homages, 
et  distribuée  en  3  portefeuils...  »  —  13  feuillets. 

5651.  «  Table  pour  les  deux  portefeuils  cottes  :  Supplément  à  la  partie 
des  Meslanges.  »  —  10  feuillets. 

5652.  «  Table  alphabétique  des  noms  des  familles  pour  servir  à  la  par- 
tie des  Meslanges  distribués  en  23  portefeuils...  de  1362  jusqu'en 
1684.  »  —  61  feuillets. 

5653.  «  Table  de  la  quatrième  partie  des  titres  du  second  cabinet  du 
chevalier  Blondeau  de  Charnage.  Cette  partie  est  intitulée  :  Qui- 
tances...  »  —  25  feuillets. 

5654.  «  Inventaire  de  la  septième  partie  des  titres  originaux  du  second 
cabinet...  distribuée  en  73  portefeuils...  »  —  107  feuillets. 

5655.  «  Table  des  matières  contenues  dans  la  neuvième  partie  du  second 
cabinet...  intitulée  :  Titres  originaux  pour  servir  à  la  généalogie  et 
à  l'histoire...  »  —  87  feuillets. 


^04  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

5656.  «  Table  des  noms  de  familles  contenus  dans  les  quatre  portefeuils 
cottes  :  Contrats  de  mariages,  1,  2,  3,  4...  »  —  21  feuillets. 

5657.  «  Table  [alphabétique],  3e  volume,  depuis  1  jusqu'à  242.  »  —  A 
la  fin  :  «  Généalogie  de  la  maison  d'Ancenis.  »  —  154  feuillets. 

5658.  «  Table  alphabétique  des  noms  de  familles  contenus  dans  la  par- 
tie du  cabinet  du  chevalier  Blondeau  de  Charnage...  distribuée  en 
61  boëtes...  »  —  146  feuillets. 

5659.  «  Table  alphabétique  des  noms  de  familles  contenus  dans  la  par- 
tie de  la  grande  collection  du  chevalier  Blondeau  de  Charnage,  inti- 
tulée :  Meslanges  pour  l'histoire  et  la  généalogie...  »  —  474  feuillets. 

5660.  «  Table  alphabétique  des  matières,  »  pour  la  même  partie  de  la 
collection.  —  217  feuillets. 

5661.  «  Suplément  de  table  alphabétique  des  noms  de  familles,  »  pour 
la  même  collection.  —  5  feuillets. 

5662.  «  Table  alphabétique  des  noms  des  seigneuries  et  des  noms  des 
familles  contenus  dans  la  partie  des  fiefs...  »  —  211  feuillets. 

5663.  «  Inventaire  général  sommaire  des  titres  concernans  les  fiefs  qui 
sont  dans  le  cabinet  du  chevalier  Blondeau  de  Charnage...  »  — 
255  pages. 

5664.  «  Inventaire  de  la  colection  {sic)  de  titres,  tant  originaux  que 
copies  cûllationnées...  de  la  province  de  Languedoc...,  par  le  cheva- 
lier Blondeau  de  Charnage.  »  —  88  feuillets. 

5665.  «  Religionaires  du  royaume  de  France.  Recueil  d'arrêts  du 
Conseil  d'État,...  lettres  patentes,...  »  (1674-1690),  par  Blondeau  de 
Charnage.  —  5  feuillets. 

5666.  Inventaire  alphabétique  de  la  correspondance  du  président  Bou- 
hier,  par  N.  de  Wailly.  (Mss.  français  24409-24420.)  —  44  feuillets. 

5667.  Catalogue  des  mss.  et  portefeuilles  de  M.  de  Boze  donnés  par  lui 
à  la  Bibliothèque  du  Roi  en  échange  de  livres  imprimés.  (Double 
copie.)  —  35  feuillets. 

5668.  Inventaire  des  cartons  de  la  collection  de  Bréquigny,  par  Lalande. 
—  376  feuillets. 

5669.  Catalogue  sommaire  des  manuscrits  de  Brienne,  intitulé  :  «  Inven- 
taire des  mémoires  de  M.  de  Loménie.  »  —  Sur  le  feuillet  de  garde, 
en  tête,  cette  note  de  Boivin  :  «  Je  croy  que  cet  inventaire  est  celuy 
dont  se  servoit  M.  de  Loménie,  avant  que  P.  Du  Puy  luy  eust  dressé 
celuy  qui  fait  partie  des  359  volumes  couverts  de  maroquin,  reliez 
aux  armes  de  Brienne.  »  —  51  feuillets. 

5670.  Catalogue  détaillé  des  manuscrits  de  Brienne.  (N^^  1-340.)  — 


DU   DÉPARTEMENT   DES   MANUSCRITS.  105 

489  feuillets.  (Provient  de  Foucquet  ;  aux  armes  de  Leragois  de  Bre- 
tonvilliers.) 
5671-5673.  «  Table  des  livres  manuscrits  de  la  bibliothèque  de  M.  le 
comte  de  B[rienne],  dans  laquelle  se  voit  sommairement  tout  ce  qui 
est  contenu  dans  chasque  livre.  »  Même  catalogue  que  le  précédent. 
Tome  I,  n°s  1-124.  438  feuillets.  —  Tome  II,  no=  125-243.  167  feuil- 
lets. —  Tome  III,  nos  243-340.  173  feuillets.  (Aux  armes  de  Béthune.) 

5674-5675.  Catalogue  des  manuscrits  de  Brienne.  Tome  I,  n°^  1-198. 
1041  pages.  —  Tome  II,  no^  199-340.  1017  pages.  (Provient  de  Lan- 
celot,  1741.) 

5676.  Le  même,  intitulé  :  «  Table  des  mss.  de  Brienne.  »  —  557  pages. 
(Provient  de  Secousse.) 

5677.  «  Copie  de  la  table  des  mss.  de  Brienne,  faite  sur  celle  de  Mon- 
sieur Secousse  »  [pour  Sainte-Palaye  (?)].  —  297  feuillets  et  639  pages. 

5678.  «  Inventaire  des  manuscriptz  de  M.  de  Brienne,  vol.  II.  [N^^  102- 
170.]  —  Ce  ms.  vient  de  feu  M.  de  la  Maugrie,  conseiller  d'Estat; 
achepté  le  11^  septembre  1696.  Fr.  Léonard  de  Sainte-Catherine  de 
Sienne,  Augustin  deschaussé...  »  —  292  feuillets. 

5679.  Répertoire  alphabétique  des  mss.  de  Brienne.  —  570  feuillets. 
(Provient  des  Archives  nationales,  MM  955.) 

5680.  Autre  répertoire  alphabétique  des  mss.  de  Brienne.  —  419  feuil- 
lets. (Provient  des  Archives  nationales,  MM  956.) 

5681.  Tables  de  différents  volumes  de  la  collection  de  Brienne,  intitu- 
lée :  «  Tables  de  négociations  et  procès  criminels  qui  se  trouvent 
dans  la  suitte  des  manuscriptz  de  Brienne...  »  —  123  feuillets. 

5681  bis.  Catalogue  détaillé  des  manuscrits  de  Brienne  (n^^  1-358),  par 
l'abbé  Gonidec,  —  333  feuillets. 

5682.  «  Catalogue  des  mss.  provenant  de  la  bibliothèque  de  M.  de  Gange, 
remis  par  M.  l'abbé  Sallier  à  M.  l'abbé  de  Targny,  le  17  février  1736.  » 
Avec  notes  de  l'abbé  de  Targny.  —  158  feuillets. 

5683.  «  Notice  des  mss.  provenant  de  Gange.  »  Dans  l'ordre  des  numé- 
ros de  l'ancien  fonds  français.  —  37  feuillets. 

5684.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  J.  B.  P.  G.  Châtre  de  Cangé. 
';  ÛGCXXX.  »  —  26  feuillets. 

5685.  Inventaire  du  fonds  des  Gartulaires,  par  M.  L.  Delisle. 

Fol.  13.  «  Concordance  entre  les  numéros  du  fonds  des  Gartulaires 
et  les  numéros  du  fonds  latin  et  du  fonds  français  (nouvelles  séries).  » 
—  21  feuillets. 

5686.  «  Jurisdiction  et  jurisprudence  de  la  Chambre  des  comptes,  ou 
Collection  des  ordonnances,  édits,  déclarations,  arrêts  et  règlemens 


'lOe  NOUVELLES  ACQUISITIONS 

tant  sur  sa  juridiction  que  sur  chacune  des  matières  de  sa  compé- 
tence, à  l'égard  :  1°  des  droits  honorifiques  dus  au  Roi;  2°  des  enre- 
gistremens  de  ses  volontés;  3°  de  la  manutention  des  finances  dud. 
sgr.  Roy.  »  —  Tables  de  la  collection  Clément  de  Boissy,  mss.  fran- 
çais 10991-11082.  —  73  feuillets. 

5687.  «  Archives  du  Clergé.  —  Inventaires.  —  Inventaire  général  des 
titres  et  papiers  estans  aux  archives  du  Clergé  de  France  au  grand 
couvent  des  Augustins  de  cette  ville  de  Paris...  »  1695.  —  Copie 
moderne.  —  31  pages. 

5688.  «  Troisième  armoire  des  assemblées  du  Clergé.  Chapitre  i^"".  Des 
procès-verbaux  des  assemblées  générales  du  Clergé  de  France.  »  — 
27  feuillets. 

5689.  Récolement  des  archives  du  Clergé  de  France  (8  août  1730).  — 
38  feuillets. 

5690-5691.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  Mgr.  de  Coislin,  évêque  de 
Metz,  »  par  D.  Bouquet.  —  223  et  628  feuillets. 

5692.  «  Catalogus  librorum  mss.  bibliothecse  Colbertinag,  »  par  Baluze. 
(Nos  1-6648.)  Autogr.  —  484  feuillets. 

5693.  Inventaire  de  la  Collection  des  Cinq  cents  de  Colbert.  «  Recueil 
de  cinq  cens  volumes  concernans  l'histoire  de  France  depuis  1278 
jusqu'en  1665.  »  —  139  feuillets. 

5694.  Notice  de  mss.  sur  les  finances,  provenant  de  Colbert,  entrés  à  la 
Bibliothèque  en  1734,  maintenant  insérés  au  fonds  des  nouvelles 
acquisitions  françaises,  nos  163-210.  —  3  feuillets. 

5695.  Inventaire  de  la  collection  Doat;  «  notices  et  copies  collationnées 
de  titres,  etc.,  des  provinces  de  Guyenne,  Languedoc  et  pays  de 
Foix,  »  faites  par  ordre  de  Colbert.  (N^s  7-258.)  —  158  feuillets. 

5696.  Inventaire  de  la  Collection  des  182  de  Colbert,  «  formée  de  pièces 
copiées  dans  les  archives  de  Flandres  et  collationnées  par  Denis 
Godefroy.  »  (N»»  1-195.)  —  130  feuillets. 

5697.  Mélanges  de  Colbert.  —  «  Description  sommaire  de  41  paquets 
aportés  à  la  Bibliothèque  du  Roy,  avec  les  mss.  de  M.  Colbert,  les- 
quels paquetz  contiennent  des  mémoires,  traités...,  dont  plusieurs  se 
trouvent  dans  le  recueil  des  500  volumes  de  l'histoire  de  France  des 
mss.  de  M.  Colbert.  »  (Double  exemplaire.)  —  87  feuillets. 

5698.  «  Catalogue  des  Mélamjcs  de  Colbert,  »  par  A.  Giry. 

Fol.  52.  <(  Recueil  de  84  volumes  in-folio,  concernant  les  tailles  et 
taillon,  les  gabelles  et  autres  impositions,  depuis  l'année  1661  jus- 
qu'en 1668.  »  {Nos  177-260  des  Mélanges  de  Colbert.) 

Fol.  70.  Suite  des  Mélanges  de  Colbert  :  Exécution  du  traité  de  1659 
dans  les  Flandres  (nos  261-263)  ;  Trésor  royal  (nos  264-310);  Bâtiments 


DU   DÉPARTEMENT    DES   MANUSCRITS.  ^07 

du  Roi  (nos  311-317)  ;  Maison  du  Roi  (nos  318-328)  ;  Marc  d'or  (n»'  329- 

343). 
Fol.  88.  «  Dernier  fonds  de  Golbert.  »  (Ane.  suite  de  Mortemart.) 

—  93  feuillets. 

5699.  Catalogue  (incomplet)  de  la  Collection  Dangeau,  —  106  feuillets. 

5700.  «  Catalogue  raisonné  des  manuscrits  ou  cartulaires  historiques 
du  cabinet  de  feu  M.  l'abbé  de  Camps,  abbé  de  Signy.  »  —  Remis  à 
la  Bibliothèque  impériale  (1810-1811).  —  66  feuillets. 

5701.  «  Notice  des  portefeuilles,  boîtes  et  cartons,  qui,  lors  de  la  Révo- 
lution, ont  été  transportés  du  cabinet  du  citoyen  Delacroix,  généalo- 
giste de  l'ordre  de  Malte,  à  la  Bibliothèque  nationale,  »  par  Mouchet. 
(Cette  collection  a  été  rendue  au  possesseur.)  — 12  feuillets. 

5702.  Catalogue  des  manuscrits  de  Philibert  de  La  Mare  (1719)  ;  avec 
l'indication  des  numéros  qu'ils  ont  reçus  dans  l'ancien  fonds  des  mss. 
de  la  Bibliothèque  du  Roi.  —  26  feuillets. 

5703.  «  Manuscrits  de  M.  de  La  Mare,  conseiller  au  parlement  de  Dijon.» 

—  57  pages. 

5704.  Concordance  des  numéros  du  catalogue  des  mss.  de  Philibert  de 
La  Mare  et  de  ceux  qu'ils  ont  reçus  dans  l'ancien  fonds  des  mss.  de  la 
Bibliothèque  du  Roi.  —  23  feuillets. 

5705.  Concordance  des  numéros  des  manuscrits  grecs,  latins,  français, 
etc.,  de  de  Mesmes  et  des  anciens  numéros  de  la  Bibliothèque  du  Roi. 

—  29  feuillets. 

5706.  «  Concordance  des  anciens  numéros  des  manuscrits  français, 
italiens,  etc.,  du  président  de  Mesmes,  avec  les  nouveaux  numéros 
assignés  à  ces  mêmes  manuscrits  dans  le  catalogue  de  la  Bibliothèque 
nationale  rédigé  en  1729  et  1730.  »  —  8  feuillets. 

5707.  Liste  des  manuscrits  anciens  et  modernes  de  M.  l'abbé  Drouin 
(1734).  Double  exemplaire.  —  5  feuillets. 

5708.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  feu  M.  l'abbé  Drouïn,...  mort  au 
mois  de  mars  1733,  »  par  l'abbé  de  Targny.  —  49  feuillets. 

5709.  «  Recueils  et  papiers  de  feu  M.  l'abbé  Drouin  et  de  M.  de  Fan- 
nière,  contenus  en  seize  paquets...  »  —  4  feuillets. 

5710.  Catalogue  de  la  collection  Droz,  sur  la  Franche-Comté. 

Fol.  60.  «  Notice  sommaire  du  recueil  de  titres  et  papiers  envoyés 
par  M.  Droz  au  dépôt  des  chartes  et  de  là  transférés  à  la  Bibliothèque 
nationale,  »  par  Mouchet. 

Fol.  64.  «  Table  des  pièces  contenues  dans  la  collection  de  Franche- 
Comté,...  »  par  Champollion-Figeac.  —  65  feuillets. 


^08  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

5711.  Inventaire  des  «  cinquante-neuf  volumes  du  s^Duchesne  »  et  des 
«  vingt  volumes  du  nommé  Haudicquer.  »  —  14  pages. 

5712.  «  Catalogue  des  cinquante-neuf  volumes  du  s"-  Du  Chesne  et  des 
vingt  volumes  du  nommé  Haudiquer,  remis  à  la  Bibliothèque  du  Roi.  » 

Fol.  10.  Catalogue  des  lettres  de  la  collection  Duchesne,  par  Boi- 
vin.  —  21  feuillets. 

5713.  Catalogue  alphabétique  des  vies  de  saints  contenues  dans  la  col- 
lection Duchesne.  —  551  fiches  reliées  en  1  vol. 

5714.  Catalogue  des  mss.  de  la  collection  Dupuy.  —  Exemplaire  origi- 
nal, contenant  le  détail  des  mss.  1-798.  —  901  pages.  (Provient  des 
Archives  nationales,  MM  938.) 

5715.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  Monsieur  Dupuy.  »  —  Exemplaire 
ayant  servi  aux  ventes  de  1720  et  1754,  et  donnant  le  détail  des 
mss.  1-958.  —  vu  et  923  pages. 

5716.  0  Catalogue  des  manuscrits  de  Monsieur  Dupuy.  »  Volume  1-958. 

—  1483  et  73  pages. 

5717.  a  Catalogue  des  manuscrits  de  Monsieur  Dupuy.  »  (Nos  1-777.) 

—  826  feuillets. 

5718-5719.  «  Inventaire  des  tiltres,  Chartres,  mémoires,  discours  et 
autres  pièces,  soit  originaux  ou  copies,  contenues  en  600  volumes 
mss.  appartenant  à  Monsieur  Dupuy.  »  (Nos  1-606.)  Avec  tables.  — 
2  vol.  de  381  et  397  feuillets. 

5720.  Autre  exemplaire.  —  716  feuillets. 

5721.  Catalogue  des  mss.  de  la  collection  Dupuy.  (Nos  1-531.) 
Fol.  262.  Tables  diverses. 

Fol.  316.  «  Table  des  matières  plus  notables  contenues  ez  registres 
du  Conseil  du  Parlement  de  Paris,  depuis  l'an  1378  jusques  en 
l'an  1627.  » 

Fol.  376.  «  Le  cérémonial  de  la  cour  de  Parlement.  »  Tables  de 
quatre  volumes. 

Fol.  384.  «  Catalogue  des  livres  de  M.  Stella.  »  —  385  feuillets. 

5722.  Catalogue  de  la  Suite  de  la  collection  Dupuy,  tomes  I  à  L  ;  avec 
la  concordance  des  numéros  (6367-6416)  attribués  à  ces  mss.  dans  le 
fonds  français.  —  3  feuillets. 

5723.  «  Inventaire  des  quatorze  volumes  contenants  divers  recueils  et 
mémoires  que  M.  Luillier,  conseiller  du  Roy  au  parlement  de  Metz, 
m'a  laissés  par  son  testament,  avec  la  table  des  principales  matières.  » 
(A  la  suite  do  la  collection  Dupuy.)  Original  de  la  main  de  J.  Dupuy. 

—  58  et  13  pages. 

5724-5727.  Catalogue  détaillé  d'une  partie  des  volumes  de  la  collection 
Dupuy.  —  376,  373,  373  et  301  feuillets. 


DD   DÉPARTEMENT   DES   MANDSCBITS.  ^09 

5728.  «  Table  alphabétique  des  manuscrits  de  M''^  Dupuy.  »  —  436  feuil- 
lets. 

5729.  «  Table  alphabétique  des  manuscrits  de  M"  Dupuy.  »  —  604  feuil- 
lets. 

5730.  Autre  exemplaire.  —  615  feuillets. 

5731.  «  Catalogue  des  manuscrits  et  des  cartes  de  Falconnet.  »  —  8  pages. 

5732.  «  Inventaire  de  la  bibliothèque  de  M.  de  Fontanieu,  acquise  par 
le  Roy,  par  contract  du  27  aoust  1765.  »  (1766.)  —  509  pages. 

5733.  «  Inventaire  fait  par  nous  Jean  Gapperonnier,  garde  de  la  Biblio- 
thèque du  Roi,  de  la  bibliothèque  de  M.  de  Fontanieu,  vendue  au 
Roi,...  le  27  août  1765.  »  —  18  feuillets. 

5734.  «  Etat  des  manuscrits  de  la  bibliothèque  de  M.  de  Fontanieu,... 
divisé  en  quatre  parties.  »  —  54  feuillets. 

5735.  Acte  de  vente  et  inventaire  de  la  bibliothèque  de  M.  de  Fonta- 
nieu, vendue  au  Roi  le  27  août  1765.  —  51  feuillets. 

5736.  «  Table  générale  du  recueil  de  titres  concernant  l'histoire  de 
France  tirés  tant  des  anciens  manuscrits  que  des  mémoires  originaux 
et  pièces  fugitives  du  temps,  par  M.  de  Fontanieu,  conseiller  d'État.  » 
(Nos  1-881.)  —  18  feuillets. 

5737.  Manuscrits  et  portefeuilles  de  Gaignières  ;  cabinet  de  d'Hozier. 

—  Inventaires,  récolements,  correspondance  et  pièces  diverses  rela- 
tives à  leur  acquisition  pour  la  Bibliothèque  du  Roi  (1716-179..).  — 
311  feuillets. 

5738.  «  Extrait  de  l'inventaire  du  cabinet  de  M.  de  Gaignières,  donné 
au  Roi  par  acte  du  19  février  1711,  contenant  ce  qui  a  été  remis  à  la 
Bibliothèque  de  Sa  Majesté,  en  exécution  de  l'arrest  du  Conseil  d'État 
du  6  mars  1717.  »  (I^os  1-2896.)  —  14  et  237  pages. 

5739.  «  Extrait  de  l'inventaire  du  cabinet  de  M.  de  Gaignières,  donné 
au  Roy  par  acte  du  19  février  1711,  contenant  les  mss.  et  titres  qui 
regardent  la  noblesse,  les  armoriaux,  et  plusieurs  mss.  qui  y  ont 
rapport.  »  —  43  feuillets. 

5740.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  Gaignières,  qui  ont  été  ou  étoient 
destinés  à  être  placés  dans  le  Cabinet  des  titres.  »  —  170  feuillets. 

5741.  «  Notices  des  manuscrits  de  Gagnières,  faites  par  l'abbé  Gonidec.  » 

—  Notices  des  nos  303  à  559,  13.  —  957  pages. 

5742.  «  Inventaire  et  analyse  de  la  collection  sur  les  finances,  »  formée 
par  Gênée  de  Brochot.  —  vni  et  86  pages.  (Rel.  mar.  r.,  aux  armes.) 

5743.  «  Registres  du  Parlement  vendus  au  Roi  par  les  maîtres  des 
requêtes.  — Manuscrits  vendus  au  Roi  par  feu  M.  Gênée  de  Brochot. 
1789.  »  —  Correspondance  relative  à  la  vente  des  mss.  de  Gênée  de 


^^0  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

Brochot  et  à  la  copie  des  Registres  du  Parlement,  provenant  des 
maîtres  des  requêtes,  qui  était  entre  les  mains  de  Bertrand  de  Molle- 
ville  (1783-1789).  —  22  feuillets. 

5744.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  Monsieur  **  [Ghauvelin],  »  précé- 
demment de  Harlay.  —  Page  169.  «  Supplementum  catalogi  mss. 
codicum.  »  —  174  et  47  pages. 

5745.  «  Supplementum  catalogi  mss.  codicum...  domini  Germani- 
Ludovici  Ghauvelin,  régis  administri...  »  —  vm  et  178  pages. 

5746.  «  Catalogue  des  mss.  de  la  bibliothèque  de  feu  M^e  Achilles  de 
Harlay,  premier  président  du  Parlement  de  Paris,  passés  depuis  dans 
la  bibliothèque  de  feu  messire  Louis-Germain  Ghauvelin,  ancien 
garde  des  sceaux,  et  actuellement  dans  la  bibliothèque  de  l'abbaye 
de  Saint-Germain-des-Prés,  à  Paris.  1762.  »  —  394  pages. 

5747.  «  Catalogue  des  manuscrits  qui  ont  esté  envoyez  de  Grosbois.  » 
—  Catalogue  de  quelques  mss.  du  président  de  Harlay.  —  63  pages. 

5748.  Table  alphabétique,  par  noms  de  personnes,  de  lieux  et  de  matières, 
d'une  partie  des  manuscrits  du  président  de  Harlay.  —  254  feuillets. 

5749.  a  Dictionnaire  historique  et  généalogique,  ou  inventaire  général 
par  ordre  alphabétique  des  noms  des  familles  de  la  collection  de  titres 
originaux  du  s""  Jault,  généalogiste,  demeurant  rue  Montmartre, 
prèz  celle  du  Mail,  maison  du  s.  Geoffroy  Chandelier.  »  —  470  et 
26  feuillets. 

5750.  «  Suplément  de  l'inventaire  général  de  la  collection  de  titres  ori- 
ginaux du  S""  Jault,  généalogiste.  »  —  101  feuillets. 

5751.  «  Catalogue  des  manuscrits  que  Lancelot  a  donnez  à  la  Biblio- 
thèque du  Roi.  »  (1732.) 

Fol.  29.  «  Concordances  des  anciens  numéros  des  mss.  de  Lance- 
lot  avec  ceux  de  la  Bibliothèque  du  Roi.  »  —  39  feuillets. 

5752.  «  Catalogue  des  manuscrits  que  le  s''  Lancelot  a  donnez  à  la 
Bibliothèque  du  Roy.  »  (Nos  1-187.)  —  11  feuillets. 

5753.  Inventaire  des  «  manuscrits  de  M.  Laporte  Du  Theil,  acquis  au 
mois  de  juillet  1815.  »  —  18  feuillets. 

5754.  «  Manuscrits  acquis  à  la  vente  de  M.  le  duc  de  La  Vallière,  en 
1784.  j  —  12  feuillets. 

5755.  «  Relevé  des  manuscrits  du  duc  de  La  "Vallière,  acquis  pour  la 
Bibliothèque  du  Roi,  en  1783,..,  »  par  Muuchet.  —  19  feuillets. 

5756.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  la  collection  de  M.  Léchaudé 
d'Anisy.  —  Normandie.  (1859.)  »  —  4  feuillets  et  211  pages. 

5757.  «  Inventaire  abrégé  des  manuscrits  de  M.  l'abbé  Le  Grand,  dont 
les  principaux  sont  sur  l'histoire  du  roi  Louis  XI.  (Mss.  français  6960- 
6990.)  —  18  feuillets. 


DU   DÉPARTEMEIVT   DES   MANUSCRITS.  iU 

5758.  Inventaire  des  «  recueils  de  l'abbé  Léonard.  »  (Mss.  franc.  6309- 
6336.)  -  19  feuillets. 

5759.  «  Inventaire   des  manuscrits,  papiers   et  portefeuilles   de  feu 
M.  l'abbé  de  Louvois,  bibliothécaire  du  Roy.  » 

Page  49.  Double  du  précédent. 

Page  109.  «  Inventaire  abrégé  et  sommaire  des  manuscrits,  papiers 
et  portefeuilles  trouvés  dans  le  cabinet  de  feu  M.  l'abbé  de  Louvois, 
bibliothécaire  du  Roy,  1719,  »  par  l'abbé  de  Targny.  —  143  pages. 

5760.  Double  du  premier  des  inventaires  du  volume  précédent.  — 
79  feuillets. 

5761.  «  Catalogue  des  volumes,  registres  et  cartons  remis  aux  conser- 
vateurs des  mss,  de  la  Bibliothèque  nationale,  par  le  citoyen  Camus, 
garde  des  Archives  nationales,  le  12  germinal  an  IX  de  la  Répu- 
blique.  »  —  Archives  de  la  chambre  syndicale  de  la  Librairie  et 
Imprimerie  de  Paris;  catalogue  rédigé  par  Mouchet;  avec  une  con- 
cordance des  anciens  et  nouveaux  numéros.  —  ii  et  21  feuillets. 

5762.  Catalogue  des  «  volumes  manuscrits  apportés  du  Cabinet  du  vieux 
Louvre  en  la  Bibliothèque  du  Roy,  en  l'année  1726.  »  (Double  exem- 
plaire.) —  21  feuillets. 

5763.  «  Catalogue  des  livres  doubles  donnez  et  eschangéz  par  le  Roy 
avec  d'autres  de  la  bibliothèque  de  feu  Mgr  le  cardinal  Mazarin,  fait 
par  nous  M<=  Pierre  de  Garcavy  et  M''  François  de  la  Poterie,  en  con- 
séquence de  l'arrest  du  Conseil  d'Estat  du  12*  janvier  1668...  » 

Fol.  142.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  la  bibliothèque  de  feu 
Mgr.  le  cardinal  Mazarin...,  »  par  les  mêmes.  —  241  feuillets. 

5764.  1.  «  Premier  volume  de  despence,  ou  registre  tant  de  la  recepte 
que  de  la  despence  faicte  pour  la  bibliothèque  de  Mgr.  l'Éminentis- 
sime  cardinal  Mazarin,  depuis  le  xv  aoust  1643.  »  (1643-1646.)  — 
36  feuillets. 

2.  «  Inventaire  des  livres  mis  en  la  bibliothèque  de  Mgr.  l'Emi- 
nentissime  cardinal  Mazarini,  depuis  le  v  aoust  M  DG  XLIII,  qu'il 
achepta  celle  de  M*  De  Cordes,  pour  le  prix  de  xxii"^  livres.  »  (1643- 
1644.)  —  62  feuillets. 

3.  «  Estât  des  relieures  depuis  l'an  1643.  »  —  Ces  trois  parties  sont 
tout  entières  de  la  main  de  G.  Naudé.  —  38  feuillets. 

4.  «  Extraict  du  testament  de  M»"  Naudé  »  (fol.  39). 

5765.  «  Continuation  des  livres  acheptez  pour  la  bibliothèque  »  du 
cardinal  Mazarin,  par  G.  Naudé. 

Fol.  32.  «  Livres  doubles...  changez  contre  d'autres.  » 
Fol.  38.  «  Livres  donnez  depuis  le  commencement  de  l'année  1648.  » 
—  Ces  trois  parties  sont  de  la  main  de  Naudé. 

Fol.  41  et  57.  «  Livres  rendus  par  Annet  »  Morlon  (1654),  etc. 


U2  NOUVELLES  ACQUISITIONS 

Fol.  53.  «  Mémoire  des  livres  les  plus  curieux  que  peut  avoir 
M""  Naudé  de  la  bibliothèque  de  Son  Éminence.  »  (Double  ex.) 

Fol.  58.  «  Pour  le  restablissement  de  la  bibliothèque  de  Son  Émi- 
nence, »  etc. 

Fol.  62.  «  Rolle  des  manuscrits  arabes  et  syriaques;  »  suivi  de  plu- 
sieurs listes  de  livres  imprimés  et  manuscrits  de  la  bibliothèque  du 
cardinal  Mazarin,  dont  la  dernière  est  de  la  main  de  G.  Naudé.  — 
81  feuillets. 

5766.  Catalogue  d'une  partie  des  chartes  de  la  collection  Maugérard.  — 
347  analyses  de  chartes  rédigées  par  G.-B.  Hase. 

5767.  Catalogue  des  mss.  de  la  collection  Meinières,  aujourd'hui  nos  7557. 
7574  du  fonds  français.  —  18  feuillets. 

5768.  «  Collection  de  manuscrits  précieux  d'environ  2,000  volumes 
provenant  de  la  bibliothèque  de  M.  le  président  de  Meinières.  »  — 
9  feuillets. 

5769.  «  Catalogue  des  manuscrits  des  sieurs  Mezeray  et  Le  Fèvre  de 
Chantereau,  avec  lesquels  se  sont  trouvé  meslées  plusieurs  pièces 
venues  d'ailleurs.  »  —  36  feuillets. 

5770.  Catalogue  de  manuscrits  de  Morel  de  Vindé.  —  29  feuillets. 

5771.  Catalogue  des  «  manuscrits  acquis  de  M.  le  duc  de  Mortemart, 
en  1819,  »  et  de  la  Suite  de  Mortemart.  —  14  feuillets. 

5772.  Catalogue  des  n  manuscrits  du  collège  de  Navarre,  qui  n'ont  pas 
été  transportés  à  la  Bibliothèque  impériale,  »  par  Parquoy.  — 
27  feuillets. 

5773.  «  Catalogue  des  manuscrits  de  l'église  [Notre-Dame]  de  Paris. 
M  DCC  LI.  »  —  85  pages. 

5774.  Inventaire  alphabétique  de  la  correspondance  d'Oberlin.  (Mss. 
allemands  192-204.)  —  20  feuillets. 

5775.  Inventaire  des  cartons  contenant  les  papiers  et  mss.  théologiques 
de  Louis,  duc  d'Orléans,  fils  du  Régent.  (Mss.  français  6278-6308.)  — 
49  feuillets. 

5776.  «  Notice  de  la  collection  de  Registres  du  Parlement  provenant  de 
Lamoignon  et  acquise  du  libraire  Magimel,  en  1801,  »  par  Mouchet. 
—  32  feuillets. 

5777.  «  Notes  de  Mouchet  sur  différentes  collections  d'extraits  de 
Registres  du  Parlement  et  de  Registres  des  Conseils,  transportées  à 
la  Bibhothèque  nationale.  »  —  53  feuillets. 

5778.  Catalogue  analytique  d'une  partie  de  la  correspondance  de  Peiresc, 
par  Lalande.  (Mss.  français  9535  et  suiv.)  —  294  feuillets. 

5779-5786.  Catalogue  des  manuscrits  du  Résidu  Saint-Germain.  Cata- 
logue, tome  I.  Paquets  1-35.  —  II.  36-93.  —  III.  94-120.  —IV.  121- 
170.  —  36G,  341,  367  et  366  feuillets. 


DU  DÉPARTEMENT  DES  MAXUSCRITS.  -US 

Table  alphabétique,  tome  I.  A-G.  —  II.  D-J.  —  III.  L-P.  —  IV. 
Q-Z.  —  359,  286,  313  et  310  feuillets. 

5787.  «  Liste  par  ordre  alphabétique  des  titres  sous  lesquels  peuvent  se 
trouver  les  pièces  contenues  dans  les  manuscrits  Résidu  de  Saint- 
Germain.  »  —  24  feuillets. 

5788.  «  Gatalogues  du  Résidu  des  manuscrits  de  l'abbaye  de  Saint- 
Germain-des-Prés,  rédigé  d'après  les  feuilles  détachées  qui  ont 
accompagné  l'envoi,  »  par  Mouchet.  —  48  feuillets. 

5789.  1.  «  Gatalogue  des  livres  reliés  du  Résidu  de  Saint-Germain.  »  — 
16  feuillets.  —  2.  «  Résidu  de  Saint- Germain.  Concordance  des 
paquets  avec  les  cartons.  »  —  12  feuillets, 

5790.  Catalogue  des  manuscrits  grecs  du  Résidu  de  Saint-Germain.  — 
.  42  feuillets. 

5791.  «  Concordance  des  numéros  de  Ripaut  avec  les  numéros  du  Sup- 
plément. »  —  9  feuillets. 

5792.  «  Catalogi  manuscriptorum  codicum  qui  in  bibliotheca  monasterii 
S.  Germani  a  Pratis  anno  Domini  1677  reperti  sunt.  —  Primus  mss. 
codicum  ordinem  et  omnia  in  eis  contenta  exhibet.  Secundus  eodem 
omnia  ordine  alphabetico  digesta  représentât.  Tertius  mss.  codicum 
quantitatem  seu  amplitudinem,  et  scripturœ  setatem  indicat.  »  — 
468  pages. 

5793.  «  Saint-Germain-des-Prés.  —  Notice  de  plusieurs  mss.  du  grand 
fonds,  par  Lémerault,  bibliothécaire,  mort  en  1756.  »  —  21  feuillets. 

5794.  Bordereau  des  manuscrits  de  Saint-Germain-des-Prés,  transpor- 
tés à  la  Bibliothèque  nationale  en  l'an  IV  (1795-1796).  —  51  feuillets. 

5795-5796.  «  Gatalogue  des  manuscrits  de  la  ci-devant  abbaye  de  Saint- 
Germain-des-Prés,  »  par  Dom  Poirier. 

I.  Mss.  latins.  (N^^  1-1643.)  —  II.  Mss.  français.  (N<>^  1-2799.)  — 
100  et  165  feuillets. 

5797.  Catalogue  des  manuscrits  du  fonds  français  de  Saint-Germain,  dit 
Découpures.  —  143  feuillets. 

5798.  Gatalogues  des  «  manuscrits  de  Saint-Germain-des-Prés,  fonds 
de  Harlay,  »  et  «  fonds  dit  de  Gesvres,  »  par  Dom  Poirier.  — 
69  feuillets. 

5799.  Concordances  des  numéros  des  trois  catalogues  des  mss.  de  Saint- 
Germain-des-Prés.  (Incomplètes.)  —  28  feuillets. 

5800.  «  Inventaire  des  Portefeuilles  de  Secousse.  »  —  19  feuillets. 

5801.  Table  alphabétique  de  la  «  Correspondance  du  chancelier  Séguier.  » 
(Mss.  français  17367-17412.)  —  45  feuillets. 

5802.  «  Catalogue  des  manuscripts  vendus  au  Roy  par  M.  Mégret  de 
Sérilly,  au  mois  d'avril  1748.  »  —  154  feuillets. 

^894  8 


UÂ  NOUVELLES   ACQDISITIONS   DES   MANUSCRITS. 

5803.  «  Inventaire  sommaire  des  manuscrits  composant  le  Supplément 
français.  »  (N^^  1-2319.)  —  70  feuillets. 

5804.  «  Notices  des  liasses,  cartons,  portefeuilles,  manuscrits  reliés, 
etc.,  »  provenant  de  l'abbé  de  Targny.  —  67  feuillets. 

5805.  Catalogue  des  manuscrits  et  papiers  de  l'abbé  de  Targny.  — 
20  feuillets. 

5806.  «  Gatalogus  manuscriptorum  domini  de  Targny.  »  —  12  feuillets. 

5807.  Catalogue  de  «  livres  apportés  du  palais  des  Tuilleries  en  la 
Bibliothèque  du  Roy  en  l'année  17[29]  ;  »  par  l'abbé  de  Targny.  — 
16  feuillets. 

5808.  Catalogue  de  «  volumes  manuscrits  apportez  de  Versailles  en  la 
grande  Bibliothèque  du  Roy  à  Paris,  en  l'année  1729,  »  par  l'abbé 
de  Targny.  —  50  feuillets. 

5809.  Doubles,  mis  au  net,  des  deux  catalogues  précédents  de  Versailles 
et  des  Tuileries.  —  Feuillets  20-45. 

5810.  Table  chronologique  des  titres  recueillis  par  Dom  Villevieille. 
(xie-xvni"  siècles.) 

Fol.  114.  «  Table  alphabétique  et  chronologique  des  noms  men- 
tionnés dans  la  collection  de  titres  originaux  étant  au  Cabinet  de 
l'abbé  de  Villevieille  à  Paris.  »  —  147  feuillets. 

5811-5812.  «  Relevé  des  manuscrits  à  peintures  et  ornements  des  anciens 
fonds  latins  et  français  de  la  Bibliothèque  nationale,  »  par  le  comte 
de  Bastard.  —  «  Mss.  ayant  appartenu  à  des  souverains  français  et 
étrangers,  »  princes,  abbayes,  etc.  —  «  Manuscrits  datés.  »  — 
Reliures  remarquables.  —  288  et  371  feuillets. 

5813-5814.  «  Catalogue  des  miniatures  des  manuscrits  latins  de  Paris,  » 
par  Henri  Bordier.  (18G3.)  —  xxxni-677  et  315  pages. 

Nos  1-2005  seulement  des  mss.  du  fonds  latin  de  la  Bibliothèque 
nationale.  —  Le  second  volume  est  en  grande  partie  composé  de 
notes  diverses  plus  étendues  sur  des  mss.  à  peintures  de  Paris  et 
d'autres  bibliothèques.  —  Calques  et  reproductions  de  peintures  dans 
les  deux  volumes. 

5815.  «  Spécimen  d'une  table  alphabétique  de  l'ornementation  des 
manuscrits,  comprenant  le  dépoLiilleraent  des  deux  mille  premiers 
numéros  du  fonds  latin  de  la  Bibliothèque  nationale,  par  II.-L.  Bor- 
dier. »  (1870.)  —  89  feuillets. 

H.  Omont. 
fA  suivre.) 


LA 


CHAMBRE  DES  COMPTES 


DE   PARIS. 


NOTICE  ET  ÉTAT  SOMMAIRE  DE  3363  REGISTRES  DE  COMPTABILITÉ 

DES  XVIle  ET  XYIII^  SIÈCLES 

VERSÉS  AUX  ARCHIVES  NATIONALES  EN  1889. 


Au  commencement  de  l'année  1889,  un  heureux  hasard  me 
permit  d'avertir  M.  le  garde  général  des  Archives  nationales  que 
la  Gourdes  comptes  se  proposait,  faute  de  place,  de  réformer,  me 
disait-on,  un  certain  nombre  d'anciens  registres  pourvus  de  signa- 
tures royales.  Sur  la  recommandation  de  M.  Servois,  j'obtins  de 
M.  le  premier  président  de  la  Cour  des  comptes  l'autorisation  de 
pénétrer  dans  le  pavillon  de  Marsan,  où  s'entassent  les  dossiers 
de  la  comptabilité  moderne.  Quel  ne  fut  pas  mon  étonnement,  en 
me  trouvant  en  face  d'une  masse  considérable  de  registres  qui 
provenaient  tous  de  l'ancienne  Chambre  des  comptes  !  Après  avoir 
procédé  sur  place,  avec  l'aide  de  M.  E.  Lelong,  archiviste  à  la 
section  administrative,  à  la  reconnaissance  sommaire  de  quelques 
centaines  de  registres,  l'importance  de  ce  fonds  ayant  été  démon- 
trée, le  transport  aux  Archives  nationales  fut  décidé  d'accord 
avec  la  Cour  des  comptes,  qui  voulait  bien  s'en  dessaisir  en  notre 
faveur.  Il  s'opéra  au  mois  de  mai  et  n'exigea  pas  moins  de  quatre 
grandes  voitures. 

Quelques  mots  sur  l'origine  de  cette  collection.  Des  déclarations 
tant  de  M.  Corneille,  greffier  en  chef  de  la  Cour  des  comptes,  que 
de  MM.  Aniéré,  garde  des  archives,  et  Lamotte,  son  successeur, 
il  résulte  que  ces  registres  faisaient  partie  des  épaves  sauvées  de 
l'incendie  des  archives  de  la  Cour  des  comptes,  rue  de  Lille,  en 
1871.  Ces  documents,  conservés  avant  1870  dans  l'étage   en 


Uiy  LA   CHAMBRE   DES   COMPTES   DE   PARIS. 

attique  du  bâtiment  des  archives  de  la  Cour,  ont  été  jetés  par  les 
fenêtres  lors  de  l'incendie  allumé  par  les  hommes  de  la  Commune 
et  couverts  d'eau  par  les  pompes,  ce  qui  exphque  que  beaucoup 
de  ces  registres  sont  en  partie  moisis  ou  détériorés.  Recueillis 
après  le  désastre,  ils  passèrent  quelque  temps  dans  les  caves  du 
Palais-Royal,  où  siégeait  alors  la  Cour,  puis  ils  furent  transpor- 
tés au  pavillon  de  Marsan. 

L'examen  et  le  classement  de  ces  registres  faits  en  1889  et  1890, 
conformément  à  l'engagement  qui  avait  été  pris  vis-à-vis  de  la 
Cour  des  comptes,  ont  montré  que  tous  concernent  l'ancienne 
comptabilité  de  la  France.  Sauf  un  registre  du  xvf  siècle,  ils 
sont  tous  des  xvn''  et  xyiii*^  siècles.  Ils  concernent  toutes  les  pro- 
vinces de  France  et  furent  remis  jadis  par  les  administrations 
financières  du  royaume  à  l'ancienne  Chambre  des  comptes,  qui 
était  chargée  de  vérifier  leur  comptabilité. 

Mais,  avant  de  faire  connaître  les  éléments  divers  de  cette  col- 
lection et  le  classement  que  nous  avons  cru  devoir  lui  donner, 
il  n'est  pas  hors  de  propos  de  rechercher  comment  ces  registres 
ont  été  conservés  jusqu'à  nos  jours  et  comment  ils  ont  été  sépa- 
rés du  reste  des  archives  de  la  Chambre  des  comptes. 

Ces  documents,  qui  peuvent  être  considérés  comme  les  derniers 
restes  de  la  comptabilité  de  l'ancienne  monarchie,  ont  été  signa- 
lés il  y  a  quelques  années  par  un  érudit  à  qui  rien  n'échappe  de 
l'histoire  financière  de  la  France.  A  la  fin  de  la  savante  notice 
qui  précède  les  Pièces  justificatives  pour  servir  à  l'histoire  des 
P.  P.  de  la  Chambre  des  comptes  (p.  cxlii),  M.  de  Boislisle  men- 
tionne comme  sauvés  de  l'incendie  de  1871  quelques  centaines  de 
registres  des  parties  casuelles  et  du  contrôle  général  des  finances. 
Ces  volumes,  entrevus  parle  savant  chercheur,  forment  bien  une 
partie  de  ceux  que  les  Archives  viennent  de  recueillir. 

Eu  examinant  les  dates  initiales  de  plusieurs  séries  de  registres, 
on  peut  se  demander  comment  il  se  fait  que  ces  registres  com- 
mencent presque  tous  en  1759  ^  La  raison  s'en  trouve  dans  les 
suppressions  opérées  à  la  fin  de  l'ancien  régime  et  pendant  la 
période  révolutionnaire.  Dès  avant  1789,  pour  remédier  à  l'en- 
combrement de  ses  dépôts,  la  Chambre  des  comptes  avait  obtenu 
des  lettres  patentes  du  9  juin  177G  qui  l'autorisaient  à  faire  le 

1.  Voyez  notamment  les  étals  de  finances  et  les  états  au  vrai,  ceux  des  maré- 
chaussées et  du  tailloii,  le  contrôle  du  prêt  et  annuel,  etc. 


7. 


LA    CHAMBRE    DES   COMPTES   DE   PARIS.  ^^7 

triage  des  acquits  antérieurs  à  1720.  Après  l'enregistrement  de 
ces  lettres  patentes  en  1778,  la  commission  chargée  par  la  Chambre 
de  surveiller  ces  opérations  reçut  l'ordre  de  porter  jusqu'en  1750 
la  suppression  des  comptes  jugés  inutiles  et  de  toutes  les  quit- 
tances et  pièces  accessoires  ^  Le  Bureau  de  comptabilité,  défini- 
tivement organisé  par  décret  des  8-12  février  1792,  continua  les 
suppressions  déjà  commencées.  Parmi  elles,  on  mentionne  «  des 
états  au  vrai,  des  états  de  finances,  3,612  registres  du  contrôle 
général  antérieurs  à  1759  2.  »  Les  autres  furent  conservés  pro- 
bablement parce  que  l'examen  de  cette  comptabilité  n'était  pas 
encore  terminé. 

M.  de  Boislislea  expliqué  comment  beaucoup  de  ces  documents 
sauvés  par  le  Bureau  du  triage  des  titres  arrivèrent  aux  Archives 
nationales.  En  l'an  VIT,  notamment,  les  Mémoriaux  et  presque 
toutes  les  collections  du  grefi'e  sont  reçus  par  le  garde  Cheyré, 
tandis  que  les  documents  de  pure  comptabilité  périssaient.  En 
1808,  la  Cour  des  comptes  rendit  aux  archives  de  l'Empire  les 
comptes  des  domaines  et  bois,  qui,  après  triage,  forment  aujour- 
d'hui les  n°^  P  291 4-2997^ 

Les  registres  dont  nous  nous  occupons  aujourd'hui  forment  la 
suite  nécessaire  et  le  complément  de  ceux  qui  sont  depuis  l'an  VII 
conservés  au  palais  Soubise. 

Il  nous  reste  à  faire  connaître  l'importance  de  ce  nouveau  fonds, 
à  indiquer  brièvement  les  différentes  catégories  de  documents  qui 
le  composent  et  l'utilité  que  chacune  d'elles  peut  présenter  aux 
travailleurs. 

La  plupart  de  ces  documents  provenant  du  Contrôle  général 
des  finances,  nous  avons  pensé  qu'il  était  naturel  de  prendre 
pour  cadre  de  classement  les  attributions  mêmes  du  Contrôleur 
général^.  Or,  d'après  les  lettres  de  commissions  de  Contrôleur 

1.  De  Boislisle,  loc.  cit.,  p.  cxxviii. 

2.  Ibidem,  p.  cxxxvii. 

3.  Voir,  aux  Arch.  nat.,  un  état  spécial  dans  M  719,  n"  25. 

4.  Il  ne  faudrait  pas  se  méprendre  sur  le  sens  de  ces  mois  Contrôle  général 
et  Contrôleur  général  des  finances.  On  sait  que,  depuis  1661,  la  charge  de 
surintendant  général  ayant  été  supprimée,  ses  attributions  furent  données  à 
Colbert,  qui  prit  le  titre  de  Contrôleur  général  des  finances,  dont  il  avait  acquis 
roûice.  Ce  titre  fut  conservé  par  tous  ceux  qui  dirigèrent  l'administration  de 
nos  finances  jusqu'en  1789.  Mais  il  y  eut,  depuis  1631,  au-dessous  du  contrô- 
leur, d'abord  quatre,  puis  deux  commis,  sous  le  nom  de  «  gardes  des  registres 
du  Contrôle  général  des  finances.  »  Ils  subsistèrent,  sauf  quelques  intervalles, 


^-18  LA   CHAMBRE    DES   COMPTES   DE   PARIS. 

général  des  finances  accordées  à  Claude  Le  Pelletier  eu  1683, 
cet  officier  avait  pour  mission  de  contrôler  : 

1°  Toutes  les  quittances,  mandements,  rescriptions  du  Trésor 
royal  ; 

2°  Du  trésorier  des  revenus  casuels  ; 

3"  Le  prêt  des  officiers  ; 

4°  Le  droit  annuel  et  autres  deniers  dont  ils  font  la  recette  ; 

5°  Le  marc  d'or  ; 

6^  Les  quittances  de  finance  pour  les  ventes  du  domaine  ; 

T  Les  offices  domaniaux  ; 

8°  Les  taxes  et  restitutions,  et  toutes  autres  quittances; 

9°  Les  commissions  pour  la  levée  des  tailles  et  autres  imposi- 
tions, lettres  patentes,  octrois,  dons,  acquits-patents,  rembour- 
sements, etc.^ 

C'est  pourquoi  les  registres  portent  généralement  ce  titre  : 
«  Registre  du  Contrôle  général  des  finances  des  quittances  du 
trésorier  des  parties  casuelles,  »  ou  «  des  mandements  et  quit- 
tances de  l'épargne,  »  ou  bien  «  des  acquits-patents,  pen- 
sions, etc.  »  Un  double  et  quelquefois  un  triple  de  ces  divers 
registres  était  établi  pour  être  envoyé  à  la  Chambre  des  comptes. 

C'est  en  suivant  ce  cadre  que  nous  avons  classé  les  3,363  re- 
gistres ou  liasses  dont  se  compose  le  versement  fait  par  la  Cour 
des  comptes,  dans  un  ordre  dont  nous  allons  maintenant  essayer 
de  donner  une  idée. 

Après  un  inventaire  des  quittances  des  offices  expédiées  aux 
parties  casuelles,  daté  de  1579  (le  seul  registre  du  xvi^  siècle  que 
renferme  notre  fonds),  viennent  les  registres  des  quittances  du 
trésorier  des  parties  casuelles,  au  nombre  de  249;  puis  les 
registres  des  revenus  casuels  perçus  pour  les  nouvelles  créations 

jusqu'en  1788.  (Voir  l'Almanach  royal.)  C'est  à  ces  officiers  que  fut  remis  le 
coiilrole  des  quittances  qui  était  dans  les  attributions  primitives  du  Contrôleur 
général;  ils  avaient  sur  ce  point  les  mêmes  droits  qu'avait  eus  le  Contrôleur 
lui-même.  C'est  chez  eux  que  l'on  portait  les  quittances  k  vérifier,  et  ils  devaient 
fournira  la  Chambre  des  comptes  les  doubles  des  registres  qu'ils  avaient  tenus. 
(Voir  Arch.  nat.,  P2il7,  p.  741.)  Ce  sont  ces  registres  dont  nous  avons  à  nous 
occuper  ici.  On  trouve  dans  les  Mémoriaux  les  arrêts  et  lettres  patentes  rela- 
tifs à  l'établissement  et  aux  fonctions  des  gardes  des  registres  du  Contrôle. 
Voir  notamment  P  2374,  p.  8G7,  809;  2336,  p.  121;  2420,  p.  745;  2502,  p.  65; 
2366,  p.  157  ;  2418,  p.  185;  2514,  p.  4  et  7. 

1.  De  Roislisie,  Correspondance  des  contrôleurs  généraux  des  finances,  t.  I, 
1874,  App.,  p.  542. 


LA    CHAMBRE    DES  COMPTES    DE    PARIS.  M9 

OU  les  suppressions  d'offices,  etc.  (48  reg.)  ;  les  augmentatioiis 
de  gages  et  leur  contrôle  (87  reg.)  ;  les  acquits-patents  et  pen- 
sions {\.d  reg.)  ;  les  mande7nents  et  quittances  du  trésorier 
de  l'Épargne  (69  reg.)  ;  les  quittances  de  son  successeur  le  garde 
du  Trésor  royal,  importante  suite  de  169  registres,  mentionnant 
toutes  les  recettes  effectuées  par  le  comptable  et  indiquant  quel- 
quefois les  dépenses  sous  forme  de  mandements. 

Nous  passons  aux  taxes  diverses  et  d'abord  aux  taxes  sur  les 
offices.  Tous  les  offices  royaux  y  sont  représentés  (notaires,  huis- 
siers, greffiers,  maires,  etc.).  A  la  suite  viennent  les  Finances 
d'offices  classées  dans  l'ordre  alphabétique  des  noms  des  offices 
(auditeurs  des  comptes,  arpenteurs,  artillerie,  avocats  du  roi,  etc.) 
(127  reg.);  ils  sont  suivis  des  registres  des  Finances  d'offices 
municipaux,  relatifs  surtout  à  la  ville  de  Paris,  à  la  Lorraine 
et  enfin  aux  greniers  à  sel  (61  reg.).  On  y  trouvera  des  rensei- 
gnements certains  pour  l'entrée  en  fonctions  d'un  grand  nombre 
de  possesseurs  d'offices.  Nous  avons  réservé  pour  la  fin  les  Offices 
des  tailles,  ceux  de  greffiers  des  rôles  des  tailles,  commissaires- 
contrôleurs,  trésoriers  des  tailles,  etc.  (162  reg.). 

Nous  arrivons  aux  taxations  des  officiers.  Les  registres  du 
contrôle  du  Prêt  et  de  l'Annuel,  au  nombre  de  299,  renferment 
une  multitude  de  noms  de  magistrats.  Le  contrôle  du  Centième 
denier  fait  suite  chronologiquement  à  celui  de  l'annuel,  auquel 
il  donne  son  nom  vers  1780.  Les  quittances  de  cette  taxe  ne  rem- 
plissent pas  moins  de  317  registres,  dans  lesquels  abondent  les 
noms  de  personne.  Il  faut  encore  ajouter  à  cette  catégorie  les 
quittances  du  Marc  d'or,  autre  taxe  sur  les  offices  qui  était  aussi 
payée  pour  dispense  d'âge  et  d'alliance  en  vue  du  mariage 
(17  reg.). 

Les  Arts  et  inétiers  fournissent  un  contingent  de  93  registres. 
Ce  sont  des  finances  de  maîtrises  ;  des  droits  payés  pour  entrer 
dans  les  six  corps  de  métiers;  des  droits  annuels,  des  finances 
d'offices  des  maîtrises  (inspecteurs,  contrôleurs,  auditeurs  des 
comptes),  et  enfin  des  taxes  pour  l'hérédité  des  offices  des  arts  et 
métiers,  etc. 

Les  produits  du  Domaine  sont  consignés  dans  15  registres, 
qui  concernent  la  vente  et  revente  du  domaine  royal,  les  nouveaux 
acquêts,  la  taxe  des  boutiques  du  Palais  à  Paris,  etc. 

Enfin,  sous  le  nom  de  Revenus  divers,  nous  avons  groupé 
40  registres,  parmi  lesquels  nous  signalerons  les  quittances  des 


^20  LA    CHAMBRE   DES  COMPTES   DE   PARIS. 

revenants-bons,  les  droits  de  quittances  et  levées  de  deniers  extra- 
ordinaires ;  et  nous  terminerons  cette  longue  nomenclature  par 
la  mention  de  14  registres  fort  intéressants,  qui,  sous  le  nom  de 
Contrats,  renferment  la  copie  des  actes  et  titres  translatifs  de 
propriété  et  des  contrats  d'échange  soumis  au  contrôleur  géné- 
ral des  domaines  de  la  généralité  de  Paris,  de  1706  à  1738. 

Une  seconde  partie,  et  non  la  moins  importante  de  la  collec- 
tion, se  compose  d'une  suite  de  800  registres  intitulés  :  États 
des  finances,  et  quelquefois  États  du  roi,  classés  par  généra- 
lités. Ce  sont  les  états  signés  par  le  roi,  au  Conseil  royal  des 
finances,  et  qui  donnent  exactement,  année  par  année,  le  compte 
des  recettes  et  des  dépenses  de  chaque  généralité  depuis  1759 
(1750  pour  celle  de  Paris)  jusqu'en  1790,  Les  états  des  finances 
servaient  aussi  à  dresser  les  Etats  au  vrai,  qui  étaient  présentés 
au  roi  par  les  receveurs  généraux  des  finances  de  la  généralité. 
Ceux-ci  contenaient  en  plus  les  recettes  et  dépenses  extraordi- 
naires. A  partir  de  l'année  1781,  les  états  de  finances  ne  com- 
mencent plus  qu'à  la  partie  de  l'état  consacrée  aux  charges  et 
portent  le  titre  de  :  État  de  distribution  des  gages.  Quelle  que 
soit  leur  désignation,  ces  états  offrent  le  plus  grand  intérêt  pour 
l'histoire  financière  de  la  France  pendant  la  seconde  moitié  du 
xv!!!*-'  siècle  ;  c'est  là  seulement  qu'on  peut  trouver  les  renseigne- 
ments officiels  sur  les  revenus  et  les  charges  de  chaque  province 
et  par  suite  du  royaume  presque  entier.  Ce  genre  de  documents, 
sauf  quelques  états  relatifs  à  la  Lorraine  qui  se  trouvaient  dans 
la  série  H  et  que  nous  avons  réunis  à  la  série  P,  manquaient 
totalement  aux  Archives  nationales  ' .  A  la  suite  de  chaque  géné- 
ralité, on  trouvera  des  états  et  des  rôles  relatifs  à  la  taille,  aux 
vingtièmes  et  à  la  capitation,  qui  peuvent  servir  à  résoudre 
diverses  questions  sur  la  population  et  la  richesse  de  la  France. 
Nous  avons  joint  à  cette  partie  du  nouveau  fonds  (parce  qu'ils 
sont  rédigés  dans  la  même  forme  que  les  précédents),  17  registres 
des  Etats  des  maréchaussées  et  16  registres  des  États  du  tail- 
lon  ou  ordinaire  des  guerres,  établis  également  par  recette  et 
dépense  pour  cliaque  généralité. 

1.  Sauf  doux  états  de  1787  et  1788  (Z""  1068).  Des  collections  plus  ou  moins 
complètes  de  ces  états  se  trouveut,  sous  la  série  C,  dans  les  archives  des 
départements  qui  ont  eu  autrefois  des  Bureaux  des  finances  et  notamment  dans 
les  suivants  :  Cher,  Côte-d'Or,  Gironde,  ludre-ct-Loire,  Moselle,  Rhône,  Seine- 
Inférieure,  Vienne,  Haute- Vienne. 


LA  CHAMBRE  DES  COMPTES  DE  PARIS.  ^  21 

Enfin  la  troisième  et  dernière  partie  de  notre  collection  se 
compose  des  registres  des  Rentes  qui  devaient  aussi  être  présen- 
tés à  la  Chambre  des  comptes.  Ces  registres,  au  nombre  de  515, 
renferment  les  quittances  qui  constataient  le  versement  du  capital 
de  la  rente  et  créaient  un  titre  au  rentier.  Ils  se  divisent  en  rentes 
de  la  Tontine,  qui  étaient  naturellement  viagères;  en  rentes 
viagères  proprement  dites,  soit  sur  la  ville  de  Paris,  soit  sur  les 
tailles,  et  enfin  en  rentes  perpétuelles.  On  y  trouve  également 
les  reconstitutions  de  rentes,  qui  consistent  dans  l'établisse- 
ment «  d'un  titre  nouvel  »  correspondant  à  ce  que  nous  appelle- 
rions aujourd'hui  une  mutation  ou  un  transfert  ;  enfin  les  inté- 
rêts pour  remboursement  d'offices,  c'est-à-dire  les  rentes  que 
l'État  s'engageait  à  servir  pour  n'avoir  pas  à  rembourser  le  capi- 
tal des  oflîces  supprimés.  Il  n'est  pas  inutile  de  faire  remarquer 
que,  dans  les  titres  des  tontines,  on  a  transcrit  les  noms  des  titu- 
laires de  la  rente,  de  leur  femme,  de  leurs  enfants  et  petits- 
enfants,  avec  l'âge  des  enfants.  Pour  les  rentes  viagères,  l'acte 
énonce  l'âge  de  la  partie  prenante,  et,  si  c'est  une  femme,  la  plu- 
part du  temps  l'acte  indique  le  nom  du  mari.  Pour  les  rentes  de 
la  loterie  et  les  autres,  il  n'y  a  pas  l'âge,  mais  seulement  les  noms, 
qui  font  totalement  défaut  dans  les  registres  de  rentes  au  porteur. 
Les  détails  que  nous  venons  de  donner  permettent  d'apprécier  le 
degré  d'utihté  de  ces  diverses  catégories  de  registres  et  le  parti 
qu'on  en  peut  tirer.  Sauf  deux  registres  relatifs  à  des  rentes  per- 
pétuelles du  xvif  siècle,  tous  les  autres  sont  du  xvni"  siècle. 

Tel  est  l'ensemble,  telles  sont  les  diverses  parties  de  cette 
importante  collection  dont  les  Archives  nationales  viennent  de 
s'enrichir.  Elle  a  trouvé  naturellement  sa  place  à  la  suite  de 
l'ancien  fonds  de  la  Chambre  des  comptes,  à  laquelle  elle  a  man- 
qué trop  longtemps.  Inutiles  depuis  longues  années  pour  la  comp- 
tabilité publique,  exposés  même  à  être  égarés  et  détruits  parmi 
les  papiers  modernes,  comme  ils  ont  failli  l'être  en  1871,  ces 
documents,  réunis  à  nos  Archives  nationales,  pourront  servir  à 
éclairer  non  seulement  l'histoire  financière  du  xviii®  siècle,  mais 
bien  des  points  encore  obscurs  de  l'organisation  administrative 
de  la  monarchie  à  la  même  époque  ;  tous  ceux  qui  s'occupent  de 
la  biographie  des  diverses  classes  de  la  société  française  pendant 
la  même  période,  noblesse,  magistrature,  bourgeoisie,  gens  de 
commerce  ou  de  finance,  les  consulteront  avec  profit.  Nous  nous 
estimons  heureux  d'avoir  pu  contribuer  à  leur  conservation,  et  nous 


122  LA   CHAMBRE    DES   COMPTES   DE   PARIS. 

devons  le  succès  de  nos  efforts  à  la  haute  intervention  de  M.  Beth- 
raont,  alors  premier  président  de  la  Cour  des  comptes,  et  de  son 
successeur  M.  Humbert,  qui,  sur  la  demande  de  M.  Servois,  garde 
général  des  Archives  nationales,  ont  bien  voulu  consentir  que  ces 
documents  fussent  versés  au  palais  Soubise,  où,  étant  classés  et 
inventoriés,  ils  seront  accessibles  à  tous  les  travailleurs*.  En 
attendant  la  publication  du  Répertoire  numérique  de  la  Chambre 
des  comptes,  actuellement  sous  presse,  nous  avons  pensé  qu'il 
serait  utile  d'attirer  l'attention  des  érudits  sur  ce  supplément 
notable  ajouté  à  la  série  P  des  Archives  nationales,  et,  pour  faci- 
liter les  recherches,  nous  donnons  ci-dessous  l'état  sommaire  de 
nos  3,363  articles. 

A.  Bruel. 

Registres  de  comptabilité  verse's  aux  Arcdives  x\atioxales  par  la 
Cour  des  comptes,  et  place's  dans  la  série  P.  (3,3()3  articles,  dont 
3,'f03  registres  et  260  liasses.) 

I.  Registres  provenant  du  Contrôle  général  des  finances. 

3027-3271).  Quittances  du  trésorier  des  parties  casuelles,  -1579-1668. 
3280-3328.  Quittances  du  receveur  des  revenus  casuels,  -1660-1700. 
3329-3417.  Quittances  des  taxes  pour  augmentations  de  gages,  1635- 

1788. 
3418-3437.  Acquits-patents  et  pensions,  1629-1774. 
3438-3309.  Mandements  et  quittances  du   trésorier  de  l'Épargne, 

1629-1665. 
3510-3358.  Quittances  du  garde  du  trésor  royal,  1663-1701. 
3359-3570.  Quittances  du  garde  du  trésor  royal  pour  les  débets, 

1701-1713. 
3571-3574.  Quittances  du  garde  du  trésor  royal  pour  les  amendes, 

1667-1679. 
3575-3666.  Quittances  du  garde  du  trésor  royal  (suite),  1702-1791. 

1.  Nous  devons  adresser  ici  nos  respectueux  remerciements  à  M.  Corneille, 
greffier  en  clicf  de  la  Cour,  MM.  Lamotte,  garde  des  archives,  et  Liénarl,  sous- 
ciiet',  pour  la  courtoisie  et  la  bienveillance  avec  laquelle  ils  ont  facilité  notre 
tâche.  Nous  n'aurions  garde  d'oublier  le  concours  empressé  qui  nous  a  été 
donné,  dès  le  début  de  cette  négociation,  par  notre  sympathique  et  dévoué 
confrère  et  ami  M.  G.  de  Senneville,  conseiller  référendaire  à  la  Cour  des 
comptes. 


LA   CHAMBRE   DES   COMPTES   DE    PARIS.  ^  23 

3667-3747.  Quittances  du  garde  du  trésor  royal  et  ensuite  du  tré- 
sorier des  revenus  casuels  intitulées  :  Affaires  de  différentes 
natures,  etc.,  ^03-4789. 

3748-3858.  Quittances  de  taxes  sur  les  offices  et  places,  ^ 628-1 7^1 3. 

3859-3999.  Finances  d'offices,  ^628-^782. 

4 000-4 06^.  Finances  d'offices  municipaux,  'i63^-^79^. 

4062-4'!  76.  Finances  d'offices  des  receveurs  et  des  greffiers  des  rôles 
des  tailles,  'l  629-^1 79^ 

4177-4206.  Rachat  des  boues  et  lanternes  de  Paris,  n08-n90. 

4207-4213.  Don  gratuit  des  villes,  1760-1784. 

4214-4216.  Taxations  diverses  des  offices  de  finance  et  autres,  1696- 
1 757. 

4217-4228.  Sixième  et  huitième  deniers,  1685-1790. 

4229-4253.  Annuel  et  prêt  (Quittances  du  rachat),  1634-1780. 

4254-4554.  Contrôle  de  l'annuel  et  du  prêt  par  généralités,  1 759-1 771 . 

4555-4871.  Contrôle  du  Centième  denier  établi  en  1772,  1773-1791. 

4872-4888.  Quittances  du  Marc  d'or,  1629-1787. 

4889-4977.  Arts  et  métiers.  Finances  d'offices;  contrôle  des  trois 
quarts  des  maîtrises;  taxes  diverses,  1691-1790. 

4978-5029.  Domaine.  Quittances  de  taxes  sur  le  domaine,  sur  les 
nouveaux  acquêts;  pour  confirmation  et  aliénation  de  domaines, 
etc.  Revenus  divers  :  levées  de  deniers  extraordinaires,  etc.,  1629- 
1773. 

5030-5043.  Contrats.  Contrôle  des  actes  et  titres  translatifs  de  pro- 
priété pour  le  contrôleur  général  du  domaine  de  la  généralité  de 
Paris,  1706-1738. 

5044-5051.  Contrôle  général  des  quittances  des  receveurs  généraux 
des  Domaines  et  bois  de  la  généralité  de  Paris,  1708-1739. 

II.  États  des  finances  par  généralités. 

5052-5074.  I.  Alençon,  1759-1790. 

5075-5105.  II.  Amiens,  1759-1790. 

5106-5133.  m.  Auch,  1759-1790. 

5134-5135.  IV.  Rayonne  (Pau  et),  1770-1790, 
5136-5170.  V.  Rordeaux,  1759-1790. 

5171-5195.  VI.  Rourges,  1759-1790. 

5196-5224.  VIL  Rourgogne  (comté),  1759-1790. 

5225-5238.  VIII.  Rretagne,  1759-1787. 

5239-5271.  IX.  Caen,  1759-1790. 


^24  LA  CHAMBRE  DES  COMPTES  DE  PARIS. 

5272-3298.  X.  Châlons  ou  Champagne,  nSQ-nOO. 

S299-5327.  XL  Dijon,  n59-'l 790. 

5328-5367.        XII.  Flandre,  Hainaut  et  Artois,  -1759-1790. 

5368-5393.       XIII.  Grenoble,  ^59-^79^. 

5394-54 ^  7.       XIV.  Limoges,  -1759-^89. 

54^ 8-5442.        XV.  Lorraine,  n59-'l 790. 

5443-5463.       XVI.  Lyon, 'l  759- 1790. 

3464-5488.     XVII.  Metz  et  Alsace, -1 759-'! 79-1 . 

5489•55^8.    XVIII.  Montauban,  1759•^79^ . 

53^9-5538.       XIX.  Montpellier,  -1759-1790. 

5539-5557.        XX.  Moulins,  ^1 760-1 790. 

5558-5565.      XXL  Navarre  et  Béarn, -1770-1783. 

5366-5591.     XXII.  Orléans, -1739-1789. 

3592-5669.     XXIII.  Paris, -1 750-1 790. 

5670-3688.     XXIV.  Poitiers, -1739-1789. 

5689-5706.     XXV.  Provence,  -1739-1789. 

5707-5723.     XXVI.  Riom,  1739-1789. 

5726-5744.  XXVII.  Rochelle  (la),  1759-1789. 

5745-3763.  XXVIII.  Rouen,  1759-1786. 

3766.     XXIX.  Roussillon,  1771-1790. 
5767-5785.      XXX.  Soissons,  1759-1785. 
5786-5817.    XXXI.  Toulouse,  1759-1791. 
5818-5838.  XXXIL  Tours,  1760-1791 . 

5839-5841 .  Diverses  généralités,  tailles,  domaines  et  bois,  1 766-1 790. 
5842-5858.  Étals  de  la  recette  et  dépense  des  maréchaussées,  1759- 

1787. 
5859-5874.  États  de  la  recette  et  dépense  du  taillon  ou  ordinaire  des 

guerres,  1759-1790. 

III.  Rentes. 

5875-5932.  Rentes  de  la  tontine  ou  renies  viagères,  par  classes,  1733- 

1759. 
5933-6110.  Renies  viagères  sur  la  ville  de  Paris,  à  divers  taux,  sur 

une  ou  plusieurs  têtes;  rentes  sur  les  tailles,  1714-1787. 
6111-6113.  Loterie  en  rente  perpétuelle,  1777. 
6114-6313.  Rentes  perpétuelles,  1681-1789. 
6314-6363.  Rcconslilulions  de  rentes,  1713-1786. 
6366-6389.  Intérêts  pour  remboursement  d'offices,  1720-1780. 


LE   STYLE   GOTHIQUE 

ET 

LE  DÉAMBULATOIRE  DE  MORIENVAL 

A  PROPOS  DE  DEUX  ARTICLES  DE  M.  ANTHYME  SAINT-PAUL. 


L'apparition  d'un  article  de  M.  Anthyme  Saint-Paul  est  tou- 
jours une  bonne  fortune  pour  les  archéologues,  assurés  qu'ils  sont 
d'y  trouver  à  la  fois  des  documents  solides,  d'ingénieuses  déduc- 
tions et  des  conclusions  d'une  grande  portée  scientifique. 

La  publication  simultanée,  au  début  de  cette  année,  de  deux 
importants  articles  de  l'éminent  érudit  ne  peut  qu'être  très  remar- 
quée de  tous  ceux  qui  s'intéressent  à  notre  art  du  moyen  âge. 

L'un  de  ces  articles,  publié  dans  le  Bulletin  monumental^, 
porte  un  titre  énigmatique  :  l'Innomée;  l'autre  est  une  Dis- 
cussion archéologique  sur  les  dates  de  V église  de  Morien- 
val,  donnée  sous  forme  de  lettre  à  M.  le  chanoine  Miiller  dans 
les  Mémoires  du  Comité  archéologique  de  Sentis^,  et  éclaire 
singulièrement  la  pensée  qui  a  dicté  le  premier. 

UInnomée,  pour  M.  Anthyme  Saint-Paul,  n'est  autre  que 
l'architecture  gothique.  Cette  désignation,  évidemment  impropre 
et  qui  a  été  une  injure  dans  la  pensée  de  ceux  qui  l'ont  trouvée, 
lui  paraît  inacceptable.  Le  terme  ogival,  au  contraire,  contre 
lequel  Quicherat  protestait,  lui  semble  très  juste. 

Il  est  vrai  que  l'adjectif  «  gothique  »  a  été  une  injure,  mais 
cette  idée  défavorable  a  disparu,  et  le  mot  ogival,  de  son  côté, 
procède  d'une  double  idée  fausse.  M.  de  Caumont,  qui  l'a  popula- 
risé, prétendait  en  effet  trouver  dans  l'arc  brisé  la  caractéristique 


1.  6»  série,  t.  VIII,  1893,  a»  5. 

2.  T.  VII,  3°  série,  année  1892,  p.  49-58. 


^26  LE   STYLE   GOTHIQUE 

du  stjle  gothique,  et,  par  le  plus  fâcheux  des  contresens,  il  don- 
nait à  cet  arc  le  nom  de  l'arc  ogive. 

Ce  n'est  pas  sans  un  sincère  plaisir  que  l'on  verra  M.  Anthyme 
Saint-Paul  renoncer  enfin  publiquement  aujourd'hui  à  maintenir 
cette  dangereuse  erreur  de  mots.  Quant  au  critérium  tiré  de  l'arc 
aigu,  on  sait  qu'il  ne  l'a  jamais  considéré  comme  absolu. 

C'est  pour  cette  raison  même  qu'il  voudrait  faire  prévaloir  le 
mot  ogival  en  le  rapportant  à  la  croisée  d'ogives  qui  caractérise 
selon  lui  le  style  gothique. 

Il  appartenait  à  une  plume  beaucoup  plus  autorisée  que  la 
mienne  de  répondre  à  M.  Anthyme  Saint-Paul.  Au  moment  où 
ces  lignes  paraîtront,  le  comte  R.  de  Lasteyrie  aura  déjà  livré 
à  la  publicité  une  apologie  éloquente  et  bien  difficilement  réfu- 
table  de  cet  enseignement  de  Quicherat,  qu'il  continue  en  y 
apportant  sa  grande  part  d'autorité  et  de  découvertes  nouvelles. 
On  ne  saurait  ajouter  à  cette  réponse  et  l'on  ne  pourrait  que  répé- 
ter moins  bien  ce  qu'elle  contient.  Ceux  qui  ne  l'auraient  pas  lue 
conviendront  du  reste,  sans  peine,  que  le  terme  ogival  s'applique 
peu  à  bien  des  monuments  gothiques,  dépourvus  d'ogives,  et 
moins  encore  à  la  sculpture,  sur  laquelle  on  ne  sait  quelle 
influence  aurait  pu  exercer  l'ogive,  et  que  le  mot  nervures  n'est 
qu'un  terme  générique  s'appliquant  à  toutes  sortes  d'arcs  ou 
même  de  simples  saillies. 

M.  Anthyme  Saint-Paul  propose  le  mot  gallican  pour  rem- 
placer le  mot  gothique.  Ce  mot,  il  est  vrai,  a  le  mérite  d'indiquer 
une  origine  française,  mais  un  nouveau  terme  est-il  nécessaire^? 

1.  L'adoption  d'une  nouvelle  acception  de  mot,  fût-elle  graranialicaleraent 
exacte,  peut  ùire  désastreuse  en  matière  scientilique.  Par  exemple  le  sens  (un 
peu  conventionnel  dans  son  exclusivisme)  du  mot  Renaissance  est  très  clair  et 
compris  de  tous;  n'a-t-on  pas  tenté  d'en  changer  l'acception  par  une  fantaisie 
qui,  si  elle  était  adoptée,  emi)êcherait  désormais  ceux  qui  traitent  de  la  Renais- 
sance de  se  comprendre  et  ferait  naître  une  foule  de  discussions  ne  portant  au 
fond  que  sur  des  mois?  On  pourrait  aussi  bien,  d'accord  avec  la  grammaire, 
mais  non  sans  nuire  à  la  clarté  de  l'enseignement  historique,  détourner  ou 
étendre  le  sens  de  Révolution  française,  la  France  ayant  eu  bien  des  révolu- 
tions politiques.  Où  seraient  les  bienfaits  de  cette  révolution  du  langage? 

Pour  ne  parler  que  d'architecture  gothique,  un  éminent  archéologue  améri- 
cain, M.  Moore,  a  proposé  en  1890  de  réserver  ce  terme  à  un  style  gothique 
parfait,  absolu,  très  rare  hors  de  l'Ile-de-France  {Gothic  architecture.  Londres, 
Macmillan,  1890,  in-8").  Sa  distinction  est  juste,  sagace,  scientifique  et  serait 
digne  de  tout  éloge  s'il  s'était  borné  à  ajouter  au  même  mot  gothique  divers 


ET    LE    DÉAMBULATOIRE    DE    MORIEIVVAL.  ^  27 

Il  est  vrai  qu'il  y  a  là  une  désignation  ethnographique  inexacte, 
mais,  si  quelqu'un  avait  l'irrévérence  de  traiter  cette  objection 
de  chinoiserie,  le  sens  de  ce  terme  serait-il  ambigu  ? 

Cependant  les  préoccupations  de  M.  Anthyme  Saint-Paul  visent 
plus  haut  qu'à  cette  question  de  terminologie  :  s'il  approuve  le 
mot  ogival,  c'est  que,  selon  lui,  tout  édifice  pourvu  d'ogives  est 
du  style  ogival  ou  gothique,  et  il  rappelle  que  Quicherat  a  reconnu 
que  ce  style  «  résulte  »  de  l'emploi  de  la  croisée  d'ogives. 

Cette  proposition  est  parfaitement  juste,  mais,  entre  les  expres- 
sions résulter  de  et  consister  en,  il  y  a  un  abîme.  La  première 
exprime  la  doctrine  de  Quicherat,  la  seconde  représente,  je  crois, 
celle  de  M.  Anthyme  Saint-Paul. 

Sans  doute,  la  croisée  d'ogives  est  une  caractéristique  essen- 
tielle du  style  gothique,  mais  il  semble  excessif  d'y  voir  sa  carac- 
téristique unique.  L'auteur  insiste  sur  la  date  relativement 
récente  des  croisées  d'ogives  de  Saint- Victor  de  Marseille  et  de 
Moissac.  Quant  aux  ogives  plus  archaïques  de  Morienval,  il  leur 
consacre  un  article  spécial  et  très  intéressant. 

Ce  déambulatoire  que  Viollet-le-Duc  a  signalé,  mais  dont 
Quicherat  ne  s'est  pas  occupé,  a  attiré  l'attention  depuis  que  le 
comte  de  Lasteyrie  l'a  décrit  et  étudié  dans  son  cours  de  l'École 
des  chartes  comme  le  plus  ancien  exemple  connu  de  voûtes  sur 
croisée  d'ogives.  M.  Moore*  et  M.  L.  Gonse^  l'ont  attribué 
sans  hésitation  au  xi®  siècle  dans  leurs  livres  sur  l'architecture 
gothique. 

Ce  n'est  pas  au  xi®  siècle,  selon  M.  Anthyme  Saint-Paul,  qu'il 
faudrait  rapporter  ce  célèbre  morceau  d'architecture.  En  effet, 
ainsi  qu'il  l'établit  très  judicieusement,  la  nef  et  le  bas  de  la  tour 
occidentale  de  Morienval,  de  même  que  les  absidioles  du  tran- 
sept, sont  d'une  date  voisine  de  1020  à  1040  ;  les  deux  tours  du 
transept  sont  un  peu  postérieures  (1060  à  1100),  et  le  sanctuaire 

adjectifs,  tandis  qu'une  simple  reslriclion  au  sens  d'un  mot  connu  gêne  et 
déconcerte. 

1.  C'est  dans  le  livre  que  je  citais  plus  haut  que  M.  Charles-Herbert  Moore, 
professeur  à  l'Université  de  Cambridge  (Massachussetts),  a  le  premier  publié 
une  étude  écrite  et  une  étude  graphique  également  intéressantes  du  déambu- 
latoire de  Morienval.  Je  suis  heureux  de  réparer  ici  l'erreur  que  j'ai  commise 
dans  un  récent  article  {V Architecture  gothique  en  Italie,  Revue  archéologique, 
décembre  1893),  en  citant  l'ouvrage  de  M.  Moore  (1890)  comme  postérieur  à 
celui  de  M.  Gonse  (1891). 

2.  L'Art  gothique.  Paris,  Quantin,  1890,  ia-4°. 


^28  LE   STILE   GOTQIQDE 

avec  son  déambulatoire  a  été  rebâti  plus  tard,  comme  à  Notre- 
Dame  de  Cliàlons  ou  à  Saint -Germain -des -Prés.  Seulement, 
comme  cette  addition  a  été  faite  plus  anciennement  et  dans  un 
monument  moins  solide,  le  constructeur  du  déambulatoire  n^a 
pas  osé  le  faire  passer  à  travers  la  base  des  tours  pour  le  relier 
au  transept.  Les  raccords  d'appareil  rendent  cette  chronologie 
indiscutable.  L'inspection  d'une  petite  fenêtre  haute  qui  subsiste 
de  l'ancien  sanctuaire  semble  démontrer  aussi  que  ce  sanctuaire 
était  couvert  d'une  demi-coupole.  Elle  peut  avoir  été  contempo- 
raine des  voûtes  d'ogives  du  déambulatoire'. 

Reste  une  question  seule  sujette  à  discussion  :  à  quelle  époque 
le  déambulatoire  a-t-il  été  pratiqué?  Selon  M.  Gonse,  il  daterait 
de  1080;  selon  M.  Anthyme  Saint-Paul,  il  faut  l'attribuer  à  la 
date  de  1115  à  1140,  et  l'on  voit  par  le  début  de  l'article  que, 
dans  sa  pensée,  cet  agrandissement  a  dû  coïncider  avec  le  trans- 
fert à  Morienval  des  reliques  vénérées  de  saint  Annobert  en  1 122. 

Les  raisons  qui  le  portent  à  proposer  une  telle  date  sont  le 
caractère  de  la  construction  et  de  la  décoration,  les  tracés  rela- 
tivement sûrs,  les  joints  relativement  minces,  des  arcades  légère- 
ment brisées,  des  bases  à  griffes,  des  baies  encadrées  de  moulures 
en  quart  de  rond  et  d'archivoltes  à  billettes  rappelant  un  peu 
l'ornementation  des  ogives  de  la  première  travée  du  chœur,  qui 
manifestement  ne  sont  pas  antérieures  à  1135;  enfin  des  chapi- 
teaux ornés  de  reliefs  assez  bien  dégagés  et  couronnés  de  tailloirs 
dont  quelques-uns  appartiennent  à  un  style  relativement  avancé. 
Une  figure  très  exacte  d'un  groupe  de  ces  chapiteaux  appuie 
cette  assertion,  et  l'auteur  compare  le  caractère  de  l'édifice  à 
celui  des  églises  de  Villers-Saint-Paul,  de  Bury  et  de  Cambronne, 
au  porche  de  Saint-Denis  et  à  la  nef  de  Saint-Étienne  de  Beau- 
vais,  dont  l'archaïsme  n'a  jamais  frappé  personne. 

A  ce  dernier  argument,  il  existe  peut-être  une  bonne  raison  : 
c'est  que  l'archaïsme  est  moins  frappant  dans  les  exemples  cités; 
les  voûtes  des  bas-côtés  de  Saint-Etienne  de  Beauvais  sont  plus 
larges  que  celles  de  Morienval,  portées  sur  des  ogives  moins 

l.  En  effet,  deux  culs-de-fours,  dont  un  porté  sur  branches  d'ogives,  coexistent 
avec  des  croisées  d'ogives  dans  le  sanctuaire  do  l'église  de  Saint-Julien  de 
Marollcs  (Seine-et-Oise),  dont  le  style  est  un  peu  plus  avancé  que  celui  du 
déambulatoire  de  Morienval.  On  peut  espérer  avoir  bientôt  une  intéressante 
étude  sur  celte  église  dans  la  thèse  que  mon  jeune  confrère  M.  de  Crèvecœur 
se  prépare  à  soutenir  sur  VArchitechire  romane  dans  le  diocèse  de  Paris. 


ET   LE    DÉAMBULATOIRE   DE    MORIENVAL.  ^29 

massives  et  sur  des  piliers  plus  élancés  ;  les  chapiteaux  y  sont 
bien  galbés  et  les  moulures  des  tailloirs  offrent  un  style  sensible- 
ment plus  avancé.  Entre  les  deux  édifices,  il  existe  presque  la 
distance  d'une  génération  d'artistes,  et  dans  cette  distance  s'éche- 
lonnent Villers-Saint-Paul  et  Bury  ;  quant  au  porche  de  Saint- 
Denis,  son  style  est  peut-être  plus  avancé  encore. 

Sans  quitter  Beauvais,  nous  trouverons  un  autre  argument 
dans  un  édifice  dont  la  date  reculée  n'est  pas  mise  en  doute  :  la 
façade  de  la  Basse-Œuvre  a  une  fenêtre  encadrée  d'un  cordon  de 
billettes  assez  analogue  à  celui  dans  lequel  M.  Anthyme  Saint- 
Paul  a  vu  une  preuve  de  la  date  relativement  récente  du  déam- 
bulatoire de  Morienval  ^ . 

Si,  d'autre  part,  on  voulait  trouver  un  morceau  d'architecture 
qui  rappelle  davantage  ce  déambulatoire,  il  existe,  dans  le  chœur 
de  l'église  du  prieuré  de  Lucheux,  en  Artois,  les  mêmes  encadre- 
ments de  fenêtres  profilés  en  quart  de  rond  s'y  rencontrant  avec 
un  groupe  de  chapiteaux  ornés  l'un  d'un  gros  oiseau,  l'autre  de 
godrons  évidés,  deux  motifs  semblables  à  ceux  de  Morienval. 
Les  ogives  y  sont  également  tracées  en  simple  boudin,  les  som- 
miers sont  ornés  de  sculptures  en  haut-relief,  comme  à  Cam- 
bronne,  et  la  date  de  l'éghse  est  vraisemblablement  le  second 
quart  du  xif  siècle  ;  mais,  quoiqu'elle  soit  bien  plus  éloignée  du 
centre  de  l'école,  cette  église  est  d'un  style  sensiblement  plus 
avancé  que  le  chevet  de  Morienval  :  les  proportions,  les  profils, 
la  sculpture,  l'appareil,  tout  y  est  moins  lourd. 

Dans  la  même  région,  existe  un  édifice  appartenant  à  peu  près 
à  la  date  que  M.  Anthyme  Saint-Paul  voudrait  assigner  à  Morien- 
val :  c'est  l'église  fondée  en  1117  et  élevée  dans  le  second  quart 
du  xii'^  siècle  à  Airaines,  en  Ponthieu,  par  les  moines  de  Saint- 
Martin-des-Champs^  Là  encore,  l'aspect  est  bien  moins  archaïque  : 
les  arcades  et  doubleaux  sont  en  tiers-point  ;  les  supports,  sinon 
encore  les  ogives,  ont  une  légèreté  relative, 

1.  Il  est  toutefois  juste  de  reconnaître  que  la  forme  des  billettes  diffère  un 
peu  dans  ces  deux  exemples,  mais  il  n'en  reste  pas  moins  dilBcile  de  prouver 
qu'on  n'ait  pu  faire,  dès  le  xi°  siècle,  des  archivoltes  à  billettes  semblables  à 
celles  de  Morienval,  d'autant  plus  que,  dans  cette  église  même,  la  tour  du  sud, 
que  M.  A.  S. -P.  reconnaît  comme  appartenant  bien  à  la  fin  du  xi'  siècle,  a  un 
cordon  à  deux  rangs  de  billettes  presque  identique  à  celui  du  déambulatoire. 

2.  Voir  l'acte  de  fondation  dans  l'histoire  de  ce  prieuré  par  D.  Martin  Mar- 
rier. 

^894  9 


^30  LE   STYLE   GOTHIQUE 

Si  nous  nous  éloignons  davantage  encore  du  centre  de  l'école, 
nous  trouvons  tout  au  nord  des  églises  qui  ont  le  rare  avantage 
d'être  datées  par  un  texte  contemporain  de  leur  construction*  : 
de  l'église  Saint- Vulmer  de  Boulogne,  fondée  par  sainte  Ide  en 
1090 2,  il  subsiste  des  ruines  d'un  caractère  très  archaïque,  où 
l'on  voit,  à  côté  d'un  chapiteau  à  godrons  évidés,  un  arc  de 
fenêtre  très  légèrement  brisé,  peut-être  par  maladresse  pure  et 
simple  du  constructeur  ;  cet  arc,  orné  d'un  boudin  sur  l'angle, 
ressemble  assez  aux  arcades  du  déambulatoire  de  Morienval. 

Tout  près  de  là,  au  prieuré  clunisien  duWast^  sont  les  ruines 
d'une  église  fondée  presque  en  même  temps  et  que  le  même  texte 
nous  montre  avoir  été  terminée  avant  1113.  Le  portail  subsiste  : 
ses  voussures  sont  ornées  de  deux  très  gros  boudins  et  d'une 
série  de  zigzags  très  peu  saillants,  qui  rappellent  les  ogives  et  un 
tailloir  de  Morienval  ;  l'arc  est  surhaussé  un  peu  comme  les  dou- 
bleaux  de  Morienval  ;  les  tailloirs,  par  une  disposition  archaïque, 
n'ont  de  moulures  que  sur  une  face,  et,  parmi  leurs  profils,  se 
voit  celui  que  montre  le  bois  qui  accompagne  la  notice  de  M.  An- 
thjme  Saint-Paul.  J'ai  emprunté  à  dessein  ces  exemples  à  une 
région  notoirement  en  retard  sur  les  environs  de  Senlis.  Cette 
région  n'a  pas,  il  est  vrai,  connu  la  croisée  d'ogives  avant  une 
date  voisine  du  milieu  du  xii"  siècle,  mais,  tout  auprès  de  Morien- 
val, existe  un  autre  exemple  bien  archaïque  de  croisées  d'ogives, 
dans  l'église  de  Rhuis,  près  Verberie.  Par  sa  construction  à  gros 
joints,  ses  piliers  dépourvus  d'impostes  sur  deux  faces,  sa  nef  et 
ses  bas-côtés  sans  voûte,  sa  décoration  toute  en  méplat  et  son 


1.  Vie  de  sainte  Ide,  comtesse  de  Boulogne,  mère  de  Godefroy  de  Bouillon, 
par  un  moine  du  Wast,  son  contemporain.  Cette  vie  est  publiée  par  les  BoUan- 
distes  [A.  S.  April.,  t.  II,  13  apr.)  d'après  le  ms.  1773  de  la  Bibliothèque  royale 
de  Bruxelles.  Cette  édition,  due  à  Henschen,  est  très  défectueuse.  Voir  à  ce 
sujet  :  les  Origines  cl  le  nom  primitif  du  bourg  du  Wast,  communication 
faite  à  la  Société  académique  de  Boulogne  (séance  du  2  juillet  1890)  par  le 
savant  et  regretté  abbé  Haigneré, 

2.  Mém.  cité.  —  Notice  historique  du  môme  auteur  dans  le  Dictionnaire 
historique  et  archéologique  du  Pas-de-Calais.  Boulogne,  t.  1,  et  aussi  Scolté 
de  Vélinghen,  Description  de  Boulogne  et  du  pays  et  comté  de  Boulognois. 
Bibl.  Boul.,  ms.  163. 

3.  Sur  ce  prieuré,  voir  l'article  cité  à  la  note  1.  Quant  à  la  date  d'achève- 
ment, elle  est  établie  par  le  récit  du  moine  du  Wast  (Vie  citée),  qui  nous 
montre  sainte  Ide  faisant  construire  le  prieuré,  puis  celui  de  la  Capelle,  qu'elle 
vit  aussi  achever,  et  mourant  en  1113.  Elle  fut  enterrée  au  Wast. 


i 


ET    LE    DÉAMBDLATOIRE    DE    MORfENVAL.  434 

clocher  semblable  à  ceux  du  transept  de  Morienval,  cette  église 
appartient  manifestement  au  xi"  siècle.  Elle  n'a  que  trois  travées 
voûtées  :  l'abside  à  cul-de-four  et  les  extrémités  des  bas-côtés 
couvertes  d'une  voûte  d'arêtes  au  nord  et  d'une  voûte  d'ogives  au 
sud.  Cette  croisée  d'ogives,  d'aspect  peut-être  plus  lourd  encore 
que  celle  de  Morienval,  est  formée  de  la  juxtaposition  maladroite 
de  trois  tores  mal  tracés  et  peu  saillants  ;  c'est  peut-être  la  partie 
la  plus  récente  de  l'église,  mais,  si  une  différence  de  date  existe, 
elle  ne  peut  être  que  minime. 

L'architecture  gothique  n'existe  à  coup  sûr  qu'à  l'état  d'em- 
bryon dans  de  tels  monuments  à  ogives,  et,  s'il  fallait  appeler 
ogival  tout  édifice  contenant  un  germe  d'art  gothique,  le  style 
roman  entier  serait  ogival. 

Une  vérité  dégagée  par  Quicherat  et  remarquablement  mise  en 
lumière  par  M.  de  Lasteyrie  dans  ses  cours  de  l'Ecole  des  chartes, 
c'est  que  toute  l'architecture  gothique  résulte  de  l'architecture 
romane  ;  donc,  celle-ci  peut  et  doit  contenir  en  germe  tout  l'art 
gothique,  y  compris  la  croisée  d'ogives,  mais  peut  et  doit  néan- 
moins s'en  distinguer.  Et  c'est  ce  que  MM.  Quicherat  et  Lasteyrie 
ont  trop  bien  démontré  pour  qu'il  soit  nécessaire  de  reprendre 
cette  démonstration. 

Morienval  et  Rhuis  suffisent  à  prouver  que  la  croisée  d'ogives 
seule  ne  constitue  pas  l'art  gothique  ;  quant  à  l'arc  aigu  qui  se 
voit  à  Morienval,  on  sait  de  reste  qu'il  existait  dès  le  xi*^  siècle. 

L'ordonnance  du  déambulatoire  de  Morienval,  divisé  en  quatre 
travées,  ne  paraît  pas  une  gaucherie  à  M.  Anthyme  Saint-Paul, 
car  cette  ordonnance  était  la  plus  convenable,  étant  donnée  la 
mesure  de  l'espace  dans  lequel  il  fallait  rebâtir.  N'est-il  pas 
cependant  intéressant  de  rapprocher  cette  disposition  de  celle  du 
déambulatoire  de  Vignory,  et  des  architectes  du  début  du  xii'  siècle 
eussent-ils  craint  de  donner  à  leurs  travées  trop  d'étroitesse  ou 
de  largeur?  Le  monument  dont  il  s'agit  ne  montre  pas,  quoi  qu'il 
en  soit,  beaucoup  de  préoccupation  des  proportions. 

L'architecte  du  déambulatoire  de  Morienval  a  pu  ne  construire 
ce  monument  qu'au  xif  siècle,  mais  c'était  à  coup  sûr  au  début 
de  cette  période,  et  l'artiste  appartenait  à  une  génération  qui 
travaillait  déjà  dans  les  dernières  années  du  xi"  siècle.  L'art 
était  alors  avancé  dans  la  région  et  l'église  n'est  pas  une  pauvre 
paroisse  rurale,  mais  une  abbatiale  de  quelque  importance  ;  l'ar- 
chitecte ne  devait  donc  pas  être  un  ignorant  et  un  retardataire. 


^32  LE  STYLE  GOTHIQUE  ET  LE  DEAMBULATOIRE  DE  MORIEXVAL. 

Ces  considérations  sont  celles  qui  importent  le  plus  à  l'histoire  de 
l'art,  au  point  de  vue  de  laquelle  les  divisions  des  siècles  et  les 
différences  de  dates  qui  n'excèdent  pas  la  durée  de  la  carrière 
d'un  même  artiste  n'ont  qu'un  intérêt  de  second  ordre. 

En  résumé,  je  ne  saurais  considérer  le  déambulatoire  en  ques- 
tion que  comme  appartenant  à  une  date  très  voisine  de  1100;  en 
deçà  ou  au  delà  peu  importe,  car  la  limite  est  à  coup  sûr  étroite*, 
et  je  ne  saurais  le  rapporter  qu'au  style  gothique  encore  à  l'état 
embryonnaire,  autrement  dit  au  style  roman.  Tout  au  plus  cora- 
prendrais-je  qu'on  le  rattachât  à  cette  architecture  nécessaire- 
ment mal  définie,  qui  est  dite  transition,  et  qui  formerait  un 
excellent  territoire-tampon  entre  les  archéologues  qui  répugnent 
à  appeler  roman  un  édifice  pourvu  d'ogives  et  ceux  qui  n'ad- 
mettent pas  un  monument  du  genre  de  Saint-Évremond  de  Creil 
dans  la  catégorie  des  édifices  gothiques. 

C.  Enlart. 

P.-S.  —  M.  A.  Saint-Paul  vient  d'avoir  l'aimable  attention 
de  me  communiquer  les  épreuves  d'un  nouvel  article  prêt  à 
paraître  dans  les  Mémoires  de  la  Société  archéologique  de 
Pontoise.  L'auteur  y  étudie  successivement  les  églises  de  Morien- 
val  et  de  Poissy  :  au  sujet  de  la  première,  il  répète  ses  précédentes 
observations  ;  au  sujet  de  la  seconde,  il  ajoute  à  de  précieux  ren- 
seignements et  à  des  remarques  pleines  de  sagacité  des  hypothèses 
ingénieuses  et  séduisantes,  mais  destinées  malheureusement  à 
rester  hypothèses.  Au  sujet  deMorienval,  l'auteur  remarque  que 
l'architecture  des  abbajes  de  femmes  n'est  guère  généralement 
en  avance,  mais  cela  est-il  une  règle?  Sans  sortir  de  l'Ile-de- 
France,  nous  avons  l'abbatiale  de  Montmartre  qui  ne  confirme 
pas  cette  assertion.  C.  E. 

l.  1095  à  1110  probablement.  C'est  ce  que  nous  dira  bientôt  avec  certitude 
mon  confrère  M.  E.  Lefèvre-Pontalis  dans  le  bel  ouvrage  qu'il  va  publier  sur 
l'arcbitecture  romane  du  Soissonuais,  qu'il  connaît  mieux  que  personne. 


ESSAI 

D'ÉTUDE  DÉMOGRAPHIQUE 

SUR  CORDES  (TARN). 


Les  documents  qui  peuvent  être  utilisés  en  vue  de  recherches 
statistiques  sur  la  population,  depuis  le  moj'en  âge,  sont  surtout 
les  réparations  de  feux,  les  cadastres  et  les  actes  de  baptêmes, 
mariages  et  sépultures. 

I. 

Un  feu  est  un  ménage.  C'est  ainsi  qu'un  subside  est  réparti 
«  par  nombre  de  belugues  et  chiefs  d'hostel*;  »  que  l'on  compte 
les  «  fuox  tantbos  que  mals^  »  etc.  Mais,  dans  le  langage  admi- 
nistratif, on  désigne  plus  particulièrement  par  le  terme  de  feu  un 
ménage  dont  les  revenus  atteignent  une  valeur  déterminée,  La 
part  contributive  d'une  localité  est  proportionnelle  au  nombre  de 
ces  feux,  unités  imposables,  dont  il  n'est  plus  tenu  compte  dans 
la  cotisation  des  habitants,  chacun  étant  taxé  selon  ses  ressources. 
Les  ménages  possédant  la  fortune  minima  de  10  livres  en  revenu 
ne  sont  pas  en  effet  les  seuls  contribuables  :  tout  chef  de  famille 
est  tenu  de  concourir  de  ses  deniers  à  fournir  la  somme  imposée 
à  la  communauté. 

Il  ne  serait  pas  exact  de  considérer  le  feu,  «  unité  imposable,  » 
comme  ime  certaine  portion  de  territoire  capable  de  sup- 
porter la  part  d'imposition  qui  devait  être  levée  par  chaque 

1.  Bibl.  nat.,  ms.  lat.  9177  :  Ord.  de  1426-1427.  Cf.  Annales  du  Midi,  1890, 
p.  375  et  suiv,,  article  de  M.  Spont. 

2.  Archives  de  Cordes,  CC  52, 


-f34  ESSAI   D  ETUDE   DEMOGRAPHIQUE 

feu^,  car,  dans  le  Midi,  on  ne  trouve  nulle  part  de  groupements 
d'individus  ou  de  ménages  jusqu'à  concurrence  d'une  superficie 
de  propriété  foncière.  On  peut  même  afiirmer  que,  si  la  posses- 
sion de  la  terre  sert  d'assiette  à  l'impôt  et  tend,  aux  termes  des 
ordonnances  royales,  à  jouer  le  principal  rôle^  elle  n'est  cepen- 
dant pas  seule  estimée  pour  le  calcul  des  allivrements  :  la  pro- 
priété bâtie,  les  rentes,  les  marchandises,  quoique  n'étant  pas 
des  «  fonds  de  terre,  »  continuent  à  être  évaluées.  Or  ce  sont 
ces  diverses  évaluations  qui  sont  consultées  lorsqu'on  répare 
les  feux  d'une  localité  ou  d'une  circonscription  quelconque. 
En  voici  un  exemple  qui  est  inédit.  Le  13  août  1363,  le  roi 
Jean,  à  Villeneuve -lès -Avignon,  fait  rédiger  des  instructions 
très  détaillées  sur  les  formalités  à  observer  pour  réparer  les 
feux  des  trois  sénéchaussées  de  Toulouse,  Carcassonne  et  Beau- 
caire.  Trois  ans  après^,  le  juge  d'Albigeois  procède  à  ce  dénom- 
brement, à  Cordes,  assisté  du  procureur  du  roi,  des  consuls 
et  de  gens  notables.  Il  se  fait  montrer  d'abord  un  registre  ou 
cahier  contenant  les  noms  de  tous  les  habitants,  puis  l'état  des 
allivrements  d'après  lequel  on  avait  récemment  perçu  un  subside, 
des  listes  des  personnes  possédant  plus  ou  moins  de  10  livres 
tournois,  enfin  les  cahiers  des  confessions  de  l'année  précédente. 
De  ces  documents  les  uns  ne  peuvent  servir  qu'à  établir  le  chiffre 
total  de  la  population  (noms  des  habitants  et  confessions),  les 
autres  sont  un  élément  d'appréciation  delà  fortune  des  ménages, 
appréciation  basée  sur  l'allivrement  individuel.  Or,  dans  ce  der- 
nier calcul,  il  est  tenu  compte  de  toutes  les  ressources,  quelle  que 
soit  leur  nature,  et,  par  suite,  dans  la  réparation  des  feux,  la 
propriété  foncière  ne  joue  pas  un  rôle  exclusif.  Mais  ceci  n'est 
qu'une  digression.  Le  juge  d'Albigeois,  après  enquête  et  consul- 
tation de  titres,  conclut  que  le  nombre  des  feux  de  Cordes  est  égal 
à  309.  Les  jours  suivants,  ces  opérations  continuent  pour  les 
vingt-huit  villages  composant  le  consulat  dont  l'ensemble  est  dit 


1.  Moreau  de  Beaumont,  cité  par  M.  Spont,  loc.  cit. 

1.  Ordonnances,  IV,  181  :  Ordonnance  de  1356,  entre  autres.  —  Le  a  moble,  » 
dans  les  plus  anciens  livres  d'eslinic,  figure  ordinairement  à  la  suite  du  «  pos- 
sessori  »  (Albi,  CC.  2)  ;  il  en  est  parfois  de  mCme  dans  les  compoix  (arch.  du 
Tarn,  E.  3563). 

3.  En  vertu  d'une  ordonnance  du  roi  Charles  V  (Senlis,  23  juin  1366),  man- 
datée par  le  duc  d'Anjou,  son  lieutenant  en  Languedoc,  et  vidimée,  avec  les 
instructions  du  roi  Jean,  par  le  juge  d'Albigeois  (28  août.  Cordes,  CC.  35). 


SUR   CORDES    (tARN).  ^35 

représenter  419  feux.  Après  l'énumération  de  ceux-ci,  on  trouve 
1181  autres  noms,  dont  612  pour  la  ville  de  Cordes;  ces  derniers, 
correspondant  à  des  revenus  inférieurs  à  10  livres,  ne  sont  plus 
considérés  comme  des  feux  et  ne  participent  pas  au  calcul  du 
coeflficient  d'imposition,  bien  que,  dans  les  sous-réparations 
locales,  il  soit  d'usage  d'en  «  tirer  ce  que  l'on  peut  pour  le  dégrè- 
vement des  premiers*.  »  On  taxe  alors,  en  effet,  tout  le  monde 
«  omnes  et  singulos  domicilium  et  focum  tenentes,  »  disent  les 
instructions  du  roi  Jean,  selon  ses  biens  quels  qu'ils  soient.  De  là, 
sans  doute,  ces  moitiés  et  ces  quarts  de  feu  qui,  une  fois  adoptés 
dans  des  répartitions  de  ce  genre,  ont  dû  être  admis  par  les  offi- 
ciers royaux  et  reproduits  dans  des  réparations  ultérieures. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  consulat  de  Cordes  (29  localités)  est 
censé  représenter  100  feux  en  1319,  419  en  1366  (après 
la  fameuse  épidémie  du  milieu  de  ce  siècle),  53  en  1389  et 
en  1412^.  De  telles  données  sont  donc,  d'une  façon  générale, 
insuffisantes  pour  apprécier  la  densité  d'une  population,  et,  par 
quelque  coefficient  qu'on  multiplie  la  plupart  de  ces  chiffi'es  on 
peut  être  certain  d'obtenir  un  résultat  inexact.  Un  seul  cas  fera 
exception,  celui  du  dénombrement  de  1366,  qui  donne  le  chiffre 
approximatif  des  ménages  :  les  riches  (les  feux,  au  sens  fiscal  du 
mot)  sont  au  nombre  de  309,  les  pauvres  de  620,  au  total  929 
pour  la  ville.  Si  la  première  de  ces  listes  a  été,  selon  toute  vrai- 
semblance, un  peu  ou  beaucoup  trop  allongée  par  des  agents  sou- 
cieux de  faire  rendre  à  l'impôt  tout  ce  qu'il  pouvait  donner,  sinon 
plus,  cette  majoration  n'aura  pa  être  faite  qu'au  détriment  de  la 
seconde  énumération  qu'il  n'y  avait  pas  intérêt  à  abréger,  et  par 
suite  le  total  restera  constant.  Il  faut  considérer,  d'autre  part, 
que,  dans  une  région  où  la  taille  est  surtout  réelle,  les  détenteurs 
de  terres  privilégiées  possèdent  aussi,  le  plus  souvent,  des  fonds 
roturiers  et  figurent  de  ce  chef  parmi  les  taillables.  Enfin,  dans 
une  petite  ville,  les  indigents  ne  sauraient  être  bien  nombreux. 
Pour  ces  raisons,  le  chiffre  de  929  ménages  paraît  admissible. 

Pour  connaître  celui  de  la  population,  on  multiplie  d'ordinaire 
un  tel  chiffre  par  5  ou  par  4  et  demi,  en  augmentant  le  produit 
de  un  dixième  représentant  les  privilégiés  et  les  indigents ,  ou 

1.  «  ...  ab  ipsis  habere  quod  possunt  (consules)  pro  relevamine  aliorum.  » 
(CC.  35.) 

2.  CC.  28,  35,  38  et  40. 


136  ESSAI   d'étude   DEMOGRAPHIQUE 

même  par  5  et  demi,  en  ajoutant  l'évaluation  des  individus  non 
compris  dans  le  calcul.  Le  coefficient  5  offre  l'avantage  de  sup- 
primer des  appréciations  très  problématiques  et  de  n'être  pas  exa- 
géré. On  aura  donc  929  X  5  =  4645  habitants  pour  la  popula- 
tion de  Cordes  en  1366.  Ce  nombre,  loin  d'être  invraisemblable, 
est  celui  que  d'autres  considérations  permettraient  de  supposer. 
Ainsi,  en  1416,  il  fut  fait  une  enquête  en  vue  d'obtenir,  pour  la 
ville,  une  dispense  de  contribution  aux  tailles  et  subsides*;  les 
témoins  affirment  que  la  place  est  de  première  importance,  d'où 
il  suit  que  le  roi  a  tout  intérêt  à  favoriser  sa  prospérité.  Ils 
décrivent  sommairement  ses  fortifications  et,  dans  leur  patrio- 
tisme local,  vont  jusqu'à  les  comparer  à  celles  de  la  cité  de  Car- 
cassonne;  «  on  y  pourrait  loger,  disent-ils,  6000  gens  d'armes;  » 
l'un  d'eux  dit  même  7000.  Sans  doute,  il  faut  tenir  compte  de 
l'exagération  intéressée  des  déposants,  et  l'on  peut  rabattre 
quelque  chose  du  nombre  indiqué  par  la  plupart  d'entre  eux.  Or, 
une  population  de  5000  à  5500  âmes  est  bien  celle  qu'a  dû  ren- 
fermer la  ville  au  temps  le  plus  heureux  de  son  histoire,  c'est-à- 
dire  à  la  fin  du  xiii''  siècle  et  avant  la  peste  de  1348.  Cette  époque 
a  été  marquée  par  une  aisance  générale  en  France  et  particuliè- 
rement à  Cordes  :  alors  ont  été  construites  ces  belles  et  riches 
maisons  en  grès  dont  la  décoration  extérieure  dénote  presque 
toujours  un  certain  luxe.  Il  en  reste  aujourd'hui  encore  un  assez 
grand  nombre  pour  pouvoir  retracer  sans  difficulté  le  périmètre 
du  «  château  »  vers  les  années  1290  à  1340.  Les  habitations 
englobées  dans  cette  ligne  seraient  suffisantes  et  nécessaires  à 
une  population  de  5500  âmes  environ,  et,  si  les  derniers  recen- 
sements ne  portent  qu'un  chiffre  inférieur  à  celui-là,  c'est  parce 
que  les  logements  sont  inoccupés  dans  la  même  proportion. 
D'autre  part,  si  l'on  admet  que  la  peste  de  1348  a  réduit  le 
chiffre  de  la  population  d'un  quart  ou  d'un  cinquième,  le  nombre 
proposé  pour  1366  augmenté  de  un  cinquième  concordera  avec 
la  précédente  évaluation  :  4640  +  928  =  5568. 

IL 

On  a  vu  qu'en  1412  l'imposition  par  feux  était  encore  en  usage. 
Toutefois,  dès  le  dernier  quart  du  xiv"  siècle,  à  cette  pratique 

1.  ce.  41. 


SUR   CORDES   (tARN).  ^37 

tendait  à  se  substituer  un  mode  nouveau  de  répartition  par  dio- 
cèse et  suivant  un  tarif.  Les  archives  de  Cordes  et  d'Albi  four- 
nissent sur  ce  sujet  des  renseignements  qui  n'ont  pas  encore  été 
utilisés.  Elles  permettent  de  reporter  à  l'année  1391 ,  au  plus  tard, 
l'existence  du  diocèse  civil  d'Albi^;  elles  nous  donnent,  pour  la 
fin  de  l'année  1404  et  les  premiers  mois  de  1405,  le  compte  des 
recettes  effectuées  dans  la  jugerie  d'Albigeois  et  la  partie  du  comté 
de  Castres  englobée  dans  le  diocèse  dont  il  s'agit 2;  enfin,  elles 
indiquent  que  la  formation  de  cette  circonscription  financière 
était  déjà  ébauchée  dès  1380,  époque  où  l'évêque  «  mandet  los 
comus  d'Albeges,  et  de  la  vigaria  [d'Alby],  e  del  comtat  de  Cas- 
tras »  pour  voter  les  fonds  nécessaires  à  la  continuation  du  siège 
du  château  de  Thuriès^  occupé  par  les  Anglais.  Les  consuls  de 
Castres  refusèrent  leur  concours  et  le  subside  fut  accordé  par  le 
commun  de  la  jugerie  et  de  la  viguerie^.  A  quelle  époque  précise 
le  diocèse  eut-il  une  représentation  régulière  ?  On  l'ignore  ;  mais 
on  est  peut-être  fondé  à  supposer  que  les  deux  institutions  sont  à 
peu  près  contemporaines  l'une  de  l'autre,  vu  leur  corrélation 
même^. 

On  ne  sait  pas  davantage  comment  fut  établi  le  tarif  qui  prit 
la  place  des  feux.  L'alternance  des  deux  modes  de  répartition 


1.  ce.  38.  Mandement  des  généraux  sur  le  fait  des  aides  ordonnées  pour  la 
guerre,  en  Languedoc  et  Guienne,  aux  élus  du  diocèse  d'Albi  et  lettres  d'at- 
tache de  ces  derniers  adressées  au  baile  de  Cordes. 

•2.  ce.  40.  La  viguerie  d'Albi  et  la  Terre-Basse  d'Albigeois  sont  absentes,  par 
suite  de  lacérations  du  document. 

3.  Thuriès,  château  aujourd'hui  ruiné,  sur  les  bords  du  Viaur,  près  Pampe- 
lonne,  arr.  d'Albi. 

4.  Albi,  ce.  155,  fol.  85. 

5.  Toutefois  il  faut  provisoirement  se  garder  de  prendre  cette  hypothèse  pour 
une  certitude.  Si  l'on  a  convoqué  à  l'Assiette  diocésaine  de  1505  «  ceux  qui  ont 
coutume  d'y  être  appelés  »  (Arch.  du  Tarn,  C.  223),  d'autre  part,  une  aide 
de  42,000  fr.,  imposée  par  le  roi  sur  le  Languedoc  (31  août  et  16  septembre 
1406  (Cordes,  CC.  40),  fut  répartie  par  les  élus,  dans  le  diocèse  d'Albi.  Ceux-ci 
durent  sans  doute  s'adjoindre  quelques  notables,  comme  cela  se  pratiqua  en 
1424  (id.,  CC.  43  «  ...  laquelle  somme  fut  partie  et  divisée  par  les  consuls  d'Alby 
sur  les  lieux  et  paroisses  dudit  diocèse...  »).  Durant  cet  intervalle,  il  n'est 
nullement  question  d'assemblées,  et,  si  l'on  ne  peut  pas  affirmer  qu'il  ne  s'en 
soit  pas  tenu,  on  n'est  pas  fondé  à  admettre  leur  convocation  et  leur  organisa- 
lion  régulières,  dans  le  premier  tiers  au  moins  du  xv"  siècle.  —  Cf.  Hist.  de 
Languedoc,  XII,  p.  322  et  p.  349,  note  de  M.  Aug.  Molinier,  et /es  Petits  États 
d'Albigeois,  par  M.  Rossignol. 


^38  ESSAI  d'étude  démographique 

jusqu'en  1412  ferait  croire  que  le  nouveau  a  été  primitivement 
une  sorte  de  traduction  en  deniers  du  coefficient  que  représentait 
le  précédent. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  questions  d'origine,  l'évolution 
de  la  manière  d'attribuer  à  chaque  localité  la  part  d'impôt 
direct  lui  incombant  eut  pour  conséquence  immédiate  la  con- 
fection de  livres  terriers  ou  terriers  et  cabalistes  à  la  fois.  Les 
livres  d'estime  devinrent  des  compoiœ  où  la  fortune  immobi- 
lière fut  déterminée  avec  plus  de  soin  ;  la  somme  des  allivrements 
servit  à  apprécier  l'importance  relative  des  localités  et  à  taxer 
chacune  d'elles  en  proportion  de  ses  facultés.  Cordes  dut  avoir  un 
compoix  dès  1475  au  plus  tard  ;  on  y  trouvait  énumérés  les  fonds 
de  terre,  les  propriétés  bâties,  le  mobilier,  les  cabaux  et  les  mar- 
chandises ^ 

Il  résulte  de  la  nature  même  de  ces  registres  qu'on  y  doit  pou- 
voir puiser  les  éléments  d'une  statistique  de  la  population,  puisque 
tout  possesseur  d'un  bien  roturier,  c'est-à-dire  taillable,  y  est  men- 
tionné et  que  la  plupart  des  personnes  ayant  des  terres  ou  rentes 
nobles  en  détiennent  ordinairement  de  non  nobles.  Si  bien  que  les 
compoix  présentent,  par  rapport  aux  listes  de  feux  riches  ou 
pauvres,  cet  avantage  de  fournir  (dans  le  Midi)  les  noms  de  la  plu- 
part des  privilégiés,  sinon  tous.  On  pourra  donc,  connaissant  le 
nombre  des  contribuables,  supputer  celui  des  habitants. 

En  1511,  le  conseil  communal  de  Cordes  fit  dresser  un  com- 
poix (le  second,  sans  doute)  qui  contient  les  noms  d'environ 
660  chefs  de  ménage.  Une  trentaine  d'années  plus  tard,  il  fut 
nécessaire  d'avoir  un  registre  de  mutations,  et  644  noms  furent 
inscrits  en  tête  de  paragraphes  qui  devaient  être  remplis  par  l'in- 
dication des  aliénations  et  des  acquisitions  à  partir  de  1545. 
En  1606,  nouveau  compoix,  avec  467  noms^  Puis,  tous  les  vingt- 
cinq  ou  trente  ans  on  commence  un  registre  de  mutations  ;  les 
surcharges  et  les  ratures  y  sont  tellement  abondantes  qu'il  est  à 
peu  près  impossible  d'en  tirer  parti.  Les  premiers  seront  donc 
seuls  utilisés  et  donneront  : 

Pour  1511,  une  population  de  660  X  4,5   =    2970  habitants. 
~     1545,  —  644  X  4,5   =    2898        — 

—     1606,  —  467  X  4,5   =    2101        — 

1.  II  n'en  subsiste  que  le  préambule.  CC.  51. 

2.  CC.  2,  3  et  14. 


SOR  CORDES  (tarn).  439 

Nous  adoptons  ici  le  coeiScient  4,5,  au  lieu  de  5,  à  cause  des 
nombreuses  mentions  de  privilégiés  possesseurs  de  terres  rotu- 
rières, contenues  dans  les  compoix^  On  remarquera  combien  le 
chiffre  de  la  population  a  diminué  depuis  la  première  moitié  du 
XIV®  siècle,  époque  de  prospérité  :  cela  est  dû  d'abord  à  la  guerre 
de  Cent  ans,  qui  a  engendré  la  misère  dans  les  campagnes  en 
enlevant  toute  sécurité  au  laboureur,  paralysant  l'industrie  et 
interrompant  le  commerce.  Les  agglomérations  importantes  ont 
ensuite  reconquis  le  bien-être,  mais  aux  dépens  des  petites  loca- 
lités, dont  plusieurs  avaient  été  ruinées  à  jamais.  Des  impôts  plus 
nombreux  et  plus  lourds  ont  été  exigés,  dans  l'intervalle,  de  villes 
comme  Cordes,  qui  auparavant  jouissaient  d'exemptions  effec- 
tives, privilèges  que  le  fisc  besogneux  a  battus  en  brèche,  discu- 
tant sans  cesse  leur  authenticité,  et  qu'il  a  en  fait  supprimés  sou- 
vent en  imposant,  par  py^omsion,  les  taxes  contestées.  Dès  lors, 
il  n'y  a  plus  eu  aucun  avantage  réel  à  résider  dans  cette  petite 
ville,  et  les  cités  voisines,  qui  offraient  plus  de  ressources,  se  sont 
accrues  à  ses  dépens. 

m. 

La  dépopulation  de  Cordes  est  constante  durant  le  xvif  siècle. 
La  peste  de  1631-1632  chassa  de  la  ville  les  habitants  qu'elle 
épargna  ;  quiconque  eut  la  ressource  de  «  se  retirer  aux  champs  » 
abandonna  sa  maison.  Les  délibérations  communales  ne  laissent 
aucun  doute  à  cet  égard  ;  les  murailles  des  diverses  enceintes 
tombaient  en  ruines,  et  leur  chute  entraînait  celle  des  habitations 
désertées,  pillées  par  les  maraudeurs.  Si  les  guerres  de  religion 
et  la  révocation  de  l'Edit  de  Nantes  n'ont  pas  eu,  dans  cette  par- 
tie de  l'Albigeois,  les  conséquences  désastreuses  que  l'on  constate 
ailleurs,  elles  n'en  ont  pas  moins  créé  des  charges  nouvelles, 
aggravé  et  hâté  la  décadence  d'une  petite  ville  déjà  si  peu  pros- 
père. Enfin  l'extraordinaire  mortalité  de  1693-1694  a  abaissé 
encore  le  chiffre  de  la  population.  Les  registres  paroissiaux'  en 

1.  L'intendant  Bàville  donne  en  1698  les  chiffres  des  familles  et  de  la  popu- 
lation totale  du  Languedoc;  il  en  résulte  que  chaque  ménage  représente  un  peu 
plus  que  quatre  personnes  et  demie,  exactement  4,56...  {Mémoires  pour  servir 
à  l'hist.  de  Languedoc^  1734,  p.  39). 

2.  GG.  1. 


^40  ESSAI  d'étude  démographique 

fournissent  un    témoignage   certain   et  montrent  dans  quelle 
mesure  l'épidémie  fut  meurtrière'  : 

En  1692,  on  compte  85  naissances  et  84  sépultures. 
En  1693,        —       60         —        218       — 
En  1694,        —        60  —        124        — 

Mais  ce  n'est  pas  là  la  seule  utilité  que  présentent  ces  docu- 
ments. On  sait  qu'il  fut  fait  un  relevé  des  naissances  et  des 
mariages  pendant  les  années  1770,  1771  et  1772  et  que  la 
moyenne  des  naissances  fut  multipliée  par  25  1/4  pour  évaluer 
la  population  de  la  France.  Parmi  les  divers  économistes  qui  ont 
émis  une  opinion  sur  ce  calcul,  on  doit  citer  particulièrement 
Necker^.  Hésitant  entre  25  1/2  et  26,  il  adopte  le  multiplicateur 
intermédiaire  25  3/4.  Or,  les  habitants  de  Cordes  étaient  au 
nombre  de  :  2347  en  1791 ,  2284  en  germinal  an  IP,  et  la 
moyenne  des  naissances  de  1785  à  1790  =  90,  ou,  si  on  ajoute 
la  natalité  de  1791  et  1792,  =  92.  Il  en  résulte  une  naissance 
pour  26  ou  pour  24,  8  personnes.  Le  calcul  de  Necker  se  rappro- 
chait donc  un  peu  plus  de  l'exactitude  que  le  calcul  officiel,  et  l'on 
peut  considérer  comme  suffisamment  approximatif  le  multiplica- 
teur 25  1/2  dont  il  va  être  fait  usage.  Toutefois,  il  faut  prendre 
en  considération  la  critique  que  Jean-Baptiste  Say^  a  faite  de  ce 
procédé  d'évaluation.  Etablissant  que  les  naissances  sont  plus 
nombreuses  lorsque  la  production  des  richesses  augmente  que 
lorsqu'elle  diminue,  cet  auteur  conclut,  avec  raison,  qu'un  même 
total  de  naissances  peut  correspondre  à  des  chiffres  différents  de 
population.  Cette  remarque  n'a  pas  ici  la  valeur  d'une  objection, 
car,  si  l'on  tient  compte,  en  outre  des  naissances,  des  mariages  et 
des  sépultures,  on  constate  que  ces  trois  données  varient  dans  un 
rapjiort  proportionnel,  abstraction  faite,  bien  entendu,  des  années 
d'épidémie. 

Pour  la  fin  du  xvii"  siècle  et  le  commencement  du  xviii*  (1692- 
1704)^,  la  moyenne  des  naissances  est  égale  à  76,  d'où  76  X  25,5 
=  1938  habitants.  Ce  résultat  surprendra  peu  si  l'on  parcourt 

1.  Cf.  de  Boislisie,  Mémoires  des  intendants  sur  l'état  des  généralités.  Géné- 
ralité de  Paris,  p.  150. 

2.  Neciier,  De  l'administration  des  finances,  1785,  p.  160. 

3.  Archives  du  Tarn.  L.  Clergé  et  District  de  Gailiac. 

4.  J.-B.  Say,  Traité  d'économie  politique,  4°  éd  ,  II,  195. 

5.  Sauf  les  années  1695,  1097  à  1699  et  1703,  dont  les  cahiers  sont  égarés. 


SDR   CORDES    (tARN).  ^4-^ 

les  délibérations  communales  de  cette  époque  où  Cordes  n'était 
(en  1693)  qu'une  «  fort  petite  ville  composée  d'environ  trois  cens 
maisons  habitées  ^  »  Un  État  de  la  paroisse,  dressé  en  1752, 
indique  une  population  d'environ  2450  personnes  S  et,  pour  les 
années  1758-17593,  la  moyenne  des  naissances  est  de  99,  don- 
nant un  chiffre  de  2524  individus,  selon  le  système  d'évaluation 
précédent. 

Dans  le  dernier  tiers  du  xviii^  siècle,  une  prospérité  relative 
fait  place,  un  peu  partout,  à  la  profonde  misère  du  début.  La  série 
des  registres  paroissiaux  recommence  avec  l'année  1775  et 
donne  : 

Pour  1775-1784,  2193  habitants  (86  X  25,5). 
—    1785-1790,  2346       —       (92  X  25,5). 

En  germinal  an  II,  on  compte  2284  habitants.  Cette  diminu- 
tion légère  doit  résulter,  au  moins  en  partie,  de  l'application  des 
lois  révolutionnaires,  de  l'émigration  de  quelques  familles  nobles 
et  de  prêtres  réfractaires. 

Après  la  période  troublée,  on  retrouve  le  même  chiffre  de  popu- 
lation qu'au  début  de  la  Révolution,  2330  habitants,  en  1801. 
Puis  l'accroissement  ne  cesse  pas  jusqu'en  1856  ;  à  cette  date, 
Cordes  contient  2859  âmes,  nombre  qui  diminue,  dès  lors,  à 
chaque  recensement.  Il  n'est  plus  égal  qu'à  1995  en  1891  ;  c'est 
à  fort  peu  de  chose  près  la  population  de  la  fin  du  règne  de 
Louis  XIV. 

L'opinion  de  Bureau  de  la  Malle,  d'après  laquelle  la  France 
aurait  été  plus  peuplée  au  xiv''  siècle  que  de  nos  jours,  a  été 
depuis  longtemps  réfutée;  d'ailleurs  les  constatations  et  hypo- 
thèses qui  précèdent  ne  seraient  pas  de  nature  à  autoriser  une 
conclusion  d'une  portée  aussi  générale.  Des  documents  qui  n'in- 
téressent qu'une  localité  ne  peuvent  servir  qu'à  noter  les  fluctua- 
tions de  la  fortune  locale;  mais,  comme  le  sort  de  Cordes  a  été 

1.  BB.  77.  La  délibération  dont  il  s'agit  a  pour  but  de  faire  alléger  les  charges 
de  la  communauté;  par  suite,  on  a  pu  indiquer  un  chiffre  inférieur  à  la  réalité. 
Soit  350,  au  lieu  de  300,  le  nombre  des  maisons  habitées  par  ces  1,938  per- 
sonnes :  chaque  maison  abritera  5  à  6  individus,  ce  qui  paraît  très  admissible. 

2.  Soit  1,379  communiants,  500  ou  600  enfants  (au  lieu  de  3,000  !),  3  nobles, 
50  laboureurs,  400  ou  500  manouvriers,  12  à  15  avocats,  4  procureurs  et 
4  notaires  (GG.  58). 

3.  GG.  43.  Simple  nomenclature  des  baptisés. 


142  ESSAI  d'Étude  de'mographique  sor  cordes  (tarn). 

celui  de  bien  d'autres  petites  villes  jadis  plus  ou  moins  impor- 
tantes dans  telle  ou  telle  région,  il  n'est  pas  indifférent  de  suivre 
de  siècle  en  siècle  les  phases  de  cette  décadence.  Peut-être  même 
d'autres  études  de  ce  genre  pèrraettraient-elles  de  déterminer  avec 
plus  de  précision  qu'on  ne  l'a  fait  jusqu'ici  les  causes  anciennes  de 
l'amoindrissement  constant  des  petites  cités  au  profit  des  grandes 
et  l'époque  précise  à  partir  de  laquelle  cette  évolution  a  com- 
mencé. 

Ces  recherches  n'auront  quelque  chance  d' aboutir  à  un  résul- 
tat que  si  l'on  consulte,  non  pas  seulement  les  ouvrages  d'histo- 
riens et  de  littérateurs  qui  ont  écrit  à  une  époque  où,  de  l'avis 
même  de  Necker,  un  recensement  sérieux  était  impossible,  mais 
surtout  les  fonds  d'archives.  Outre  les  dénombrements  de  feux 
(  dans  certains  cas  ) ,  les  cadastres ,  les  registres  paroissiaux 
peuvent  fournir  des  données  précieuses.  Ces  documents  ne  sau- 
raient servir  de  base  à  des  preuves  certaines  et  indiscutables  et 
néanmoins  on  arrivera,  en  les  utilisant,  à  des  probabilités  très 
vraisemblables.  Aussi  paraîtrait -il  bon  que,  dans  les  inventaires 
sommaires  d'archives,  le  nombre  des  contribuables  fût  indiqué  à 
la  suite  de  la  mention  d'un  cadastre  et  que  les  renseignements 
généalogiques,  recueillis  dans  les  registres  paroissiaux,  fussent 
complétés  par  un  exposé  du  mouvement  de  la  population,  année 
par  année. 

Ch.  Port  AL. 


LETTRE  DE  CHARLES  VIII 

CONCERNANT  LA  VICTOIRE  DE  RAPALLO 

(10  septembre  1494). 


»    '<jS>    ♦ 


Pendant  l'expédition  de  Charles  VIII  en  Italie,  on  eut  recours 
h  l'imprimerie  pour  répandre  rapidement  dans  le  public  les  nou- 
velles apportées  du  théâtre  de  la  guerre.  Les  lettres  que  le  roi 
adressait  à  Pierre  de  Bourbon,  lieutenant  général  du  royaume, 
étaient  imprimées  et  envoyées  sous  forme  de  circulaires  aux  prin- 
cipaux corps  de  l'Etat.  Une  intéressante  série  de  ces  «  bulletins  » 
a  été  publiée,  en  1866,  par  J.  delà  Pilorgerie,  mais  le  début  de 
la  campagne  ne  se  trouve  pas  représenté  dans  ce  recueil,  dont  la 
pièce  la  plus  ancienne  est  du  mois  de  novembre  1494.  La  lettre 
que  nous  reproduisons  ici  comble  cette  lacune,  puisqu'elle  a  été 
écrite  par  le  roi  quelques  jours  seulement  après  son  entrée  en 
Italie,  le  surlendemain  de  la  bataille  de  Rapallo. 

La  Bibliothèque  nationale  ne  possède  pas  ce  document,  dont 
le  texte  ne  figure  pas  non  plus  dans  la  collection  des  lettres 
écrites  au  Parlement  ;  mais  deux  exemplaires  de  cet  incunable  se 
sont  trouvés  conservés  dans  la  reliure  d'un  registre  des  Assises 
royaulœ  du  Mans,  placé  aux  Archives  nationales  sous  la  cote 
ZM301  (xvi''  siècle)  ^  Semblable  aux  plaquettes  du  même  genre 
réunies  dans  un  recueil  de  la  Bibliothèque  nationale  (Réserve, 
Lb^*  1),  cette  pièce  est  un  petit  in-4°  de  4  pages  non  numérotées, 
imprimé  en  caractères  gothiques,  sans  aucune  mention  de  date, 
de  lieu,  ni  de  nom  d'imprimeur.  La  première  page  est  occupée 
parle  titre,  au-dessus  duquel  se  voit  une  vignette,  qui  représente 

1.  Ces  deux  exemplaires,  dont  l'un  est  fort  endommagé,  sont  déposés  aujour- 
d'hui à  la  bibliothèque  des  Archives. 


HÂ  LETTRE   DE   CHARLES   VIII 

le  roi  assis  sur  un  trône  et  entouré  de  six  personnages.  Les  trois 
autres  pages  renferment  le  récit  de  la  bataille  de  Rapallo  et  de  la 
réception  de  Ciiarles  VIII  à  la  cour  de  Savoie. 

La  relation  de  la  victoire  du  duc  d'Orléans  confirme  l'exacti- 
tude des  autres  narrations  contemporaines  '  et  apporte  quelques 
détails  plus  précis,  notamment  sur  la  phase  de  l'action  qui  suivit 
la  prise  du  pont  de  Rapallo.  Quant  au  passage  de  la  lettre  qui 
concerne  l'entrée  du  roi  en  Piémont,  on  y  trouve  l'écho  de  l'en- 
thousiasme avec  lequel  les  Français  furent  reçus  dans  ce  pays. 
Charles  VIII  se  montre  charmé  de  cet  accueil  et  raconte  même 
que  le  jeune  duc  de  Savoie  et  sa  sœur  lui  ont  paru  si  «  beaux 
enfants  »  qu'il  a  fait  faire  leur  portrait. 

Après  la  reproduction  de  la  missive  du  roi,  la  plaquette  se  ter- 
mine par  quelques  lignes  destinées  à  rappeler  les  cérémonies  qui 
furent  célébrées  à  Paris  à  l'occasion  de  la  victoire  de  Rapallo. 
Le  18  septembre^,  en  effet,  les  chanoines  de  la  Sainte-Chapelle 
avaient  sollicité  et  obtenu  du  chapitre  de  Notre-Dame  l'autorisa- 
tion de  se  rendre  processionnellement  à  la  cathédrale  et  d'y  chan- 
ter la  messe  au  grand  autel.  Le  lendemain^,  vendredi,  les  gens 
du  Parlement,  delà  Chambre  des  comptes,  de  la  Ville,  de  la  Chan- 
cellerie, du  Châtelet  et  les  généraux  des  finances  se  réunirent  au 
Palais.  De  là  le  cortège  se  mit  en  marche,  portant  la  «  croix  de  vic- 
toire, »  c'est-à-dire  le  précieux  reliquaire  contenant  un  fragment 
de  la  vraie  croix  ;  on  traversa  le  Pont-au-Change  et  on  gagna 
Notre-Dame,  où  la  messe  fut  célébrée. 

Le  même  jour^  19  septembre,  les  chanoines  de  Notre-Dame, 

1.  Voyez  H. -F.  Delaborde,  l'Expédilion  de  Charles  VIII  en  Italie. 

2.  Arcli.  nat.,  registres  capilulaires,  LL  126,  p.  116  ;  «  Jovis  xviiia  septem- 
bris,  anno  predicto  nonagesimo  quarto,  Doniini  supra  cupam  congregati,  audita 
suplicatione  ex  parte  thesaurarii  et  canonicorum  sacre  Capellc  regalis  Parisius 
et  aliorum  dominorum  ville  Parisiensis  eisdem  dorninis  facta,  permissum  fuit, 
de  gralia  spcciali,  in  favorem  dornini  nostri  régis,  quod  processio  dicte  sacre 
Capelle  die  craslinaad  ecclesiara  Parisiensem  accédât,  missaque  in  choro  ejus- 
dem  alta  voce  ad  majus  altare  celebretur.  » 

3.  Arcli.  nat.,  LL  630  {Mémoires  pour  servir  à  l'histoire  de  la  Sainte-Cha- 
pelle, par  Gille  Dongois),  p.  384  :  «  En  l'année  1494,  on  lit  six  processions  : 
...  la  seconde  le  19  septembre  à  Notre-Dame  de  Paris  pour  la  prospérité  du  roy 
et  pour  avoir  victoire  sur  ses  ennemis.  On  y  porta  la  vraye  croix  que  l'on  garde 
dans  la  sacristie,  couverte  de  pierreries.  La  messe  y  fut  chantée  par  un  prélat. 
On  passa  sur  le  pont  aux  Changeurs  ;  le  Parlement,  la  Chambre  des  comptes, 
la  Ville,  la  Chancellerie,  le  Châtelet  et  les  généraux  y  assistèrent.  » 

4.  Arch.  nat.,  LL  126,  p.  117  :  a  Anno  M  CCCG  nonagesimo  quarto,  veneris 


CONCERNANT  LA  VICTOIRE  DE  RAPALLO.  145 

réunis  dans  la  sacristie,  reçurent  la  notification  officielle  de  la 
lettre  royale  annonçant  la  victoire  et  décidèrent  que,  le  dimanche 
21  septembre,  une  procession  générale  se  rendrait  à  l'église  des 
Frères  Prêcheurs  pour  rendre  grâces  à  Dieu. 

Léon  Le  Grand. 


Les  lettres  envoyées  du  rot  nostre  sire  a  nosseigneurs  de  parle- 
ment, DES  COMPTES  ET  DE  l'hOSTEL  DE  LA  VILLE  DE  PaRIS,  DATÉES  DU 
.X.  JOUR  DE  SEPTEMBRE  [l^AN]  DE  GRACE  MIL  CCCC  IIII  VINGTZ  ET 
QUATORZE. 

Mon  frère  \  présentement  ay  esté  adverty  que^  le  seigneur  de  The- 
nay^  que  mon  frère  le  duc  d'Orléans  m'a  envoyé  à  diligence  pour 
me  compter  au  vray  la  victoire  qu'il  a  pieu  à  Dieu  me  donner  contre 
le  prince  de  Tharente^  avoit^  au  gouffre  de  Rapello,  qui  estoyent  de 
six  à  sept  mille  hommes  logiez  et  fortifiez  dedenz  le  bourg  dudit 
lieu.  Et,  après  que  mondit  frère  eut  donné  la  chasse  audit  prince  par 
mer,  s'en  vint  rentrer  dedens  ledit  gouffre  avec  toutes  ses  dicts  navires 
et  gallées,  et  se  logier  audit  gouffre,  le  plus  près  de  terre  qu'il  peut, 

xixa  septembris.  —  Hodie  immédiate  post  capitulum  comparuerunt  in  reves- 
liario  ecclesie  domini  Decanus,  Caiitor,  Ceusay,  Samxoii,  Chasteaupers,  Louet, 
Haqueville,  Legay,  Michel,  Poncher  et  plures  alii,  quibus  presentate  fuerunt, 
per  quemdam  nuntium  vocatum  Forest  Le  Hérault,  littere  missive  domini  ducis 
de  Borbonio  cum  quadam  copia  litterarum  missivarnra  per  dominum  nostrum 
regem  dicto  domino  de  Borbonio  nuper  transmissarum  in  litteris  ejusdem  domini 
de  Borbonio  inlerclusa,  que  mencionem  faciebat  de  certa  Victoria  per  dictum 
dominum  nostrum  regem  et  ejus  exercitum  contra  principem  de  Tarente  habita. 
Quibusquidem  litteris  visis  et  lectis  ordinatura  fuit  prout  alias  quod  dominica 
proxima  fient  processiones  générales  ad  ecclesiam  Fratrura  Predicatorum  Pari- 
sius,  ad  exorandum  Altissimum  pro  eodem  domino  nostro  regeetejus  consilio, 
necnon  ad  gratias  reddendum  Deo  de  hujusraodi  Victoria,  et  ulterius  quod 
preces  continuarentur  in  ecclesia  Parisiens!  pro  eodem  domino  nostro  rege. 

«  Item  ordinatura  est  tradi  dicto  nuncio  duo  scula  auri,  que  de  mandato  dic- 
torura  dominorum  eidem  tradita  fuerunt  per  me  notarium  de  peccuniis  hodie 
per  magistrum  Cosmam  Guymier  in  capitulo  traditis.  » 

1.  Pierre  de  Bourbon,  mari  d'Anne  de  France,  lieutenant  général  du  royaume 
pendant  l'expédition  de  Charles  VIII. 

2.  Il  y  a  évidemment  là  une  faute  d'impression  ;  le  sens  demande  par. 

3.  Jean  de  Tenay. 

4.  Frédéric  d'Aragon,  prince  de  Tarente. 

5.  L'imprimeur  a  dû  oublier  quelques  mots;  la  copie  portait  sans  doute  une 
phrase  dans  le  genre  de  celle-ci  :  «  ...  contre  les  gens  que  le  prince  de  Tarente 
avoit,  etc.  » 

>I894  <0 


-146  LETTRE   DE   CHARLES   VIII 

et  ce  pour  plus  aiséement  faire  sa  descente  en  attendant  le  seigneur 
de  Piennes'  et  le  baillif  de  Digon^,  qui  marchèrent  par  terre  avec 
les  Suysses.  Et,  incontinent  qu'ilz  furent  approuciiiez  dudit  lieu  de 
RapelJo  et  que  mondit  frère  eust  de  leurs  nouvelles,  fist  à  encomraen- 
cer  à  faire  descendre  les  gens  desdits  navires  et  galées,  et  fut  alors 
commencée  l'escarmouche  par  laquays  et  aucuns  Suysses  qui  estoient 
marchez  devant  pour  gaignier  ung  pont  que  les  ennemys  avoyent 
fortifié  et  guidoient^,  et  pour  gaignier  icellui  pont  fut  l'escarmouche 
fort  belle  et  renfforcée  de  tous  coustez,  et  gaignié  ledit  pont,  et  perdu, 
d'un  costé  et  d'autre,  et  beaucop  de  tuez.  Et  à  la  fin  y  demoura  mon- 
dit frère  victorieux.  Et  furent  lesd.  ennemys  repuisez  dedens  ledit 
village  de  Rapello  en  leur  fort.  Et  en  ce  faisant  en  y  eut  beaucop  de 
bleciez  et  de  tuez  entre  ledit  villaige  et  le  pont,  et  en  une  praerie  où 
en  ung  coing  d'icelle  y  avoit  une  grosse  flote^  de  dix-huyl  cens  à  deux 
mille  hommes,  dont  messire  Biote^  et  le  fîlz  du  cardinal  de  Fré- 
gonce^  estoient  chiefz.  Et  en  laquelle  praerie  se  leva  Tescarmouche 
plus  grande  que  elle  n'avoit  esté  audit  pont  et  renforcée  de  tous  cos- 
tez.  Et  alors  ledit  seigneur  de  Piennes  et  ledit  seigneur  de  Digon,  qui 
avoient  la  grosse  flote  des  Suysses,  marchèrent  pour  passer  le  pont  et 
gaignèrent  la  praerie;  et  mondit  frère,  qui  pareillement  fist  marcher 
les  gens  lesquelz  il  avoit  fait  getter  à  terre,  pour  d'un  costé  et  d'autre 
donner  sur  ladicle  flote,  qui  avoient  semblablement  grant  quantité 
de  gens,  parmy  le  bois  et  les  montaignes.  Lesquelz  ennemys,  quant 
ilz  veirent  marcher  vers  eulx,  firent  semblablement  marcher  à  ren- 
contre et  tindrent  bonne  contenance  jusques  à  l'approuchier.  Mais 
tout  à  coup  tournèrent  en  fuyte  lesditz  ennemys,  pour  gaigner  les 
montaignes  de  tous  coustez.  Et  là,  en  fuyant,  furent  prins  et  tuez  de 
leur  cousté  de  sept  à  huyt  cens.  Entre  lesquelz  fut  prins  le  filz  du 
cardinal  et  ung  autre  capitaine,  filz  de  Biote,  et  autres  capitaines 
dont  on  ne  scet  encores  les  noms.  Et,  ce  fait,  mondit  frère  se  retira 
et  logea  la  nuyt  dedens  le  villaige,  qui  esloit  fourny  de  vivres  et  de 
bons  vins.  Et  y  fut  l'armée  bientost  rafreschie.  Et  le  lendemain  au 
matin,  qui  fut  le  ix.  jour  de  septembre,  mondit  frère  fist  retirer  ses 

1.  Louis  de  Ilalwin. 

2.  Antoine  de  Bessey,  bailli  de  Dijon. 

3.  Il  faut  probablement  lire  gardaient. 

4.  Ce  mot  est  pris  ici  dans  son  acception  primitive  :  troupe  nombreuse, 
agglomération. 

5.  Obietto  de  Fiesque. 

6.  Fregosino,  (ils  naturel  du  cardinal  Campo-Fregoso. 


CONCERNANT   LA   VICTOIRE   DE   EAPALLO.  -147 

gens  dedens  les  navires  et  galées  et  faire  voile  affm  de  garder  et 
empeschier  que  ledit  prince  de  Tharante  ne  peust  recueillir  aucuns  de 
ses  gens  le  long  de  la  coste.  Car  ilz  esloient  en  fuytte,  et  aussi  pour 
essayer  s'il  les  pourra  enclorre.  Et,  ce  fait,  mondit  frère  s'en  doit 
retourner  à  Gennes. 

S'enswjt  la  rescription  du  roy. 

En  passant  par  Thourin,  j'ay  veu  mon  cousin  \  et  ma  cousine  la 
duchesse  de  Savoye^,  et  sa  seur^;  et  vous  asseure  qu'il  m'est  advis 
que  je  pense  estre  encore  en  France,  veu  la  bonne  chière  que  l'en  me 
fait,  car  jamais  je  ne  fus  en  pays  où  je  fusse  mieulx  recueilly  et  tout 
plain  de  gens  de  bien  venir  au-devant  de  moy,  clefz  me  présenter  et 
joyaulx,  les  rues  tendues.  Et  en  effect  on  me  fait  ce  que  l'en  sçauroit 
faire,  et  si  vous  asseure  que  mondit  cousin  et  sa  seur  sont  très 
beaulx  enfans  :  je  les  ay  fait  paindre  et  les  vous  envoyé.  Et  adieu, 
mon  frère,  qui  vous  ait  en  sa  garde.  Escript  à  Ast,  le  .x.  jour  de 
septembre,  par  le  tout  vostre, 

Charles. 
Ainsi  signé  :  Do  Bois. 

Et  à  Toccasion  des  choses  dessusdictes  furent  faictes  processions 
en  la  ville  de  Paris  le  vendredi  xix.  jour  de  septembre.  Et  fut  la  croix 
de  victoire  de  la  Saincte- Chapelle  descendue  et  portée  à  grant  soUen- 
nité  à  Nostre-Dame  de  Paris. 

Et  de  rechief  processions  généralles  le  dimenche  ensuivant  pour 
remercier  Dieu  de  ladicte  victoire.  Priez  Dieu  pour  le  roy,  la  royne, 
monseigneur  le  daulphin,  les  seigneurs  de  son  sang  et  de  son 
royaume. 

1.  Charles-Jean-Amédée,  duc  de  Savoie,  né  en  1488. 

2.  Blanche  de  Montferrat,  veuve  de  Charles,  duc  de  Savoie. 

3.  Yolande,  sœur  de  Charles-Jean-Amédée,  née  en  1487. 


BIBLIOGRAPHIE. 


Les  Premiers  habitants  de  l'Europe  d'après  les  écrivains  de  Vanti- 
quité  et  les  travaux  des  linguistes,  par  H.  d'Arbois  de  Jdbainville, 
membre  de  l'Institut.  Seconde  édition,  corrigée  et  considérable- 
ment augmentée  par  l'auteur.  Tome  II  :  les  Indo-Européens,  suite 
[Ligures,  Hellènes,  Italiotes,  Celtes).  Paris,  Thorin  et  fds,  4894. 
In-S**,  xxvi-426  pages. 

Le  courage  et  la  sincérité  sont  parmi  les  qualités  qui  distinguent  les 
travaux  de  M.  d'Arbois  de  Jubainville.  L'auteur  ne  cherche  point  à 
dissimuler  ses  opinions  sous  des  réticences  savamment  calculées  et 
pousse  ses  théories  jusqu'au  bout.  Si  cette  robuste  franchise  mérite  notre 
estime  et  notre  respect,  elle  appelle  aussi  de  notre  part  une  appréciation 
sincère. 

Nous  n'insisterons  point  sur  les  chapitres  qui  traitent  des  Hellènes 
et  des  Italiotes.  Ils  sont,  à  peu  de  choses  près,  la  reproduction  de  la 
première  édition  (1877).  Nous  admirons,  sans  la  partager,  la  confiance 
qu'inspirent  à  l'auteur  les  fabrications  ethnologiques  et  chronologiques 
des  Anciens.  Il  est  persuadé  que  les  Ombro-Latins  sont  arrivés  en  Ita- 
lie au  xiie  siècle  avant  notre  ère,  parce  que,  selon  un  fragment  de  Gaton 
l'Ancien  conservé  par  Pline  l'Ancien,  les  Ombriens  ont  fondé  la  ville 
d'Ameria  964  ans  avant  la  guerre  contre  Persée  ;  or,  celle-ci  a  com- 
mencé en  171.  La  fondation  d'Ameria  remonte  donc  à  1135  avant  J.-C, 
et  l'arrivée  des  Ombro-Latins  en  Italie  au  xn^  siècle.  Toute  la  chrono- 
logie de  M.  d'A.  de  J.  se  base  sur  deux  ou  trois  autres  synchronismes 
aussi  curieux.  Ce  serait  vers  l'an  1330  av.  J.-C,  selon  la  chronique 
d'Eusèbe  (mort  au  iv^  siècle  ap.  J.-C),  que  lôn,  petit-fils  d'Hellên,  se 
serait  établi  en  Attique  (voy.  p.  252).  Quant  à  l'arrivée  des  Étrusques 
en  Italie,  elle  eut  lieu  entre  972  et  949  avant  notre  ère.  Les  arguments 
sont  empruntés  à  la  durée  donnée  au  siècle  étrusque  par  Dion  Gassius 
et  Plutarque  (cf.  t.  I,  p.  xvni  et  150).  On  frémit  en  songeant  que  des 
esprits  sceptiques  pourraient  n'avoir  pas  foi  dans  les  chiffres  fournis 
par  Gaton,  Eusèbe,  etc.,  car  toute  la  chronologie  de  l'ouvrage  croule- 
rait du  coup. 

Abordons  la  partie  la  plus  neuve  et  la  plus  originale  du  livre,  celle 
qui  concerne  les  Ligures  et  les  Celtes.  La  thèse  fondamentale  de  M.  d'A. 
de  J.  est  que  la  valeur  de  l'élément  gaulois  dans  la  formation  de  la  race 


BIBLIOGRAPHIE.  H9 

française  a  été  inQniment  exagérée.  Avant  l'arrivée  dos  Celtes,  il  a 
existé  une  période  où  les  Ligures  ont  couvert  toute  l'Europe  occidentale, 
aussi  bien  l'Espagne,  la  Gaule,  la  Grande-Bretagne  que  la  Suisse  et 
l'Italie.  Ces  idées  étaient  déjà  exprimées  dans  un  article  de  la  Revue 
celtique  (1893,  p.  1-21)  sous  le  titre  :  wi  Préjugé.  Voilà  une  théorie  hardie, 
intéressante,  séduisante  par  certains  côtés.  Mais,  à  l'examiner  de  près, 
on  s'aperçoit  qu'elle  repose  sur  les  bases  les  plus  fragiles. 

Je  résume  la  série  de  raisonnements  par  lesquels  M.  d'A.  de  J.  arrive 
à  conclure  (p.  xvii)  que  «  les  Gaulois  ne  peuvent  pas  probablement 
compter  même  pour  un  vingtième  parmi  les  facteurs  physiques  aux- 
quels nous  devons  la  vie  matérielle.  »  César  nous  apprend  qu'il  n'y 
avait  en  Gaule  que  deux  classes  d'hommes  qui  comptaient,  les  druides 
et  les  chevaliers.  La  plèbe  était  réduite  à  une  condition  presque  ser- 
vile.  Si  les  chevaliers  étaient  une  aristocratie  et  traitaient  si  durement 
la  plèbe,  c'est  qu'ils  étaient  une  race  conquérante.  Ils  n'étaient  point 
très  nombreux  :  lors  de  la  grande  insurrection  Vercingétorix  évalua 
les  cavaliers  à  15,000,  ce  qui,  en  y  joignant  les  femmes,  enfants  et 
vieillards,  constituerait  une  aristocratie  de  60,000  personnes.  Que  la 
population  de  la  Gaule  fût  de  trois  ou  de  six  millions  d'habitants,  selon 
les  évaluations,  cette  aristocratie  ne  constituait  qu'une  petite  minorité. 
Ces  chevaliers,  ce  sont  les  Gaulois  conquérants;  nous  descendons,  nous 
Français,  de  la  plèbe  assujettie  et  sommes  d'une  autre  race.  En  effet, 
la  majorité  des  Français  est  brune  et  de  taille  moyenne.  Les  Gaulois 
étaient  grands  et  blonds  ou  roux.  Ils  ont  du  reste  été  exterminés  pour 
la  plus  grande  partie  dans  la  guerre  des  Gaules.  Quand  Caligula,  vou- 
lant triompher  des  Germains,  qu'il  n'avait  pas  vaincus,  fit  choisir  des 
Gaulois  de  grande  taille  pour  figurer  des  Germains,  il  leur  fit  teindre 
les  cheveux  en  rouge,  selon  Suétone.  Les  habitants  de  la  Gaule  n'avaient 
donc  plus  alors  les  cheveux  de  cette  couleur. 

On  se  rend  compte  facilement  que  le  point  de  départ  de  ce  raisonne- 
ment n'est  qu'une  pure  hypothèse.  Rien  absolument  ne  nous  autorise 
à  croire  que  la  plèbe  était  d'une  autre  race  que  les  chevaliers.  César  ne 
dit  rien  de  pareil.  L'explication  qu'il  donne  de  son  triste  état  écarte  môme 
cette  hypothèse  (VI,  13)  :  Plerique,  cum  aul  acre  alieno  aut  magnitu- 
dine  tributorum,  aut  injuria  potentiorum  premuntur,  sese  in  servitutem 
dicant  nobilibus.  Si  les  hommes  libres  deviennent  ainsi  clients  des 
nobles,  ce  n'est  point  parce  qu'ils  sont  d'une  autre  race,  c'est  parce 
qu'ils  sont  réduits  à  l'indigence  par  leurs  dettes,  les  impôts  ou  la  vio- 
lence. Au  livre  I  (chap.  iv),  César  nous  montre  Orgétorix  usurpant  un 
pouvoir  tyrannique  chez  les  Helvètes  grâce  à  sa  clientèle  de  débiteurs. 
Il  y  a  là  un  fait  social  qui  s'est  reproduit  à  Rome  et  dans  la  monarchie 
franque,  et  partout  où  l'État  est  troublé  et  impuissant  à  protéger  l'indi- 
vidu contre  la  tyrannie  d'une  aristocratie.  Le  Franc  qui  se  commende 
au  vir  polens  et  devient  son  gazindus,  plus  tard  son  vassal,  ne  diffère 


450  BIBLIOGRAPHIE. 

point  de  race  avec  son  seigneur.  Il  est  pauvre,  ou  même  simplement 
recherche  un  protecteur.  Remarquons,  en  outre,  que,  les  Gaulois  étant 
installés  entre  la  Garonne  et  le  Rhin  déjà  depuis  plusieurs  siècles 
avant  la  conquête  de  César,  il  est  impossible  de  comprendre  comment 
ils  auraient  pu  conserver  un  type  physique  aussi  distinct  au  milieu  de 
la  population  vaincue.  Ce  serait  un  phénomène  unique  dans  l'histoire. 
Il  faudrait  supposer  qu'ils  formaient  des  castes,  et  encore  cette  explica- 
tion serait-elle  à  peine  suffisante.  Pourquoi  se  lancer  à  corps  perdus 
dans  un  océan  d'hypothèses?  Il  est  si  simple  de  s'en  tenir  aux  textes. 

Les  déductions  tirées  du  chiffre  de  la  cavalerie  de  Vercingétorix  sont 
aussi  peu  fondées.  M.  d'A.  de  J.  interprète  mal  le  passage  de  César 
(liv.  "VII,  chap.  Lxiv).  Vercingétorix  décide  de  ne  pas  livrer  de  bataille 
rangée  aux  Romains.  Il  déclare  inutile  de  lever  de  nouvelles  troupes 
d'infanterie,  mais  garde  toute  sa  cavalerie,  15,000  hommes,  pour  har- 
celer l'ennemi  et  l'empêcher  de  faire  du  fourrage  et  d'enlever  les 
récoltes  :  quoniam  abundet  equitatu  perfacile  esse  factu  frumentationi- 
bus  pabulationibusquc  Romanos  [se]  prohibere.  Cela  ne  signifie  pas  qu'il 
n'y  a  que  15,000  cavaliers  en  Gaule  et  que  ces  cavaliers  sont  des  che- 
valiers. Cette  assimilation  que  fait  M.  d'A.  de  J.  n'est  pas  justifiée. 
Certains  peuples,  tels  les  Nerviens,  qui  ont  une  aristocratie,  n'ont  pas 
de  cavalerie.  Chez  d'autres,  un  seigneur  riche,  tel  l'Éduen  Dumnorix 
(I,  18),  entretenait  des  cavaliers  :  magnum  mimerum  equitatus  suo 
sumptu  semper  alere  et  circum  se  habere.  Ces  cavaliers  sont  évidemment 
de  petites  gens,  les  clients  et  vassaux  de  Dumnorix,  et  non  des  cheva- 
liers. Ceux-ci  étaient  de  grands  personnages,  et  on  n'en  aurait  peut-être 
pas  trouvé  15,000  en  Gaule.  Au  reste,  comment  peut-on  s'imaginer 
que  l'armée  gauloise  de  Vercingétorix  fût  ainsi  composée  :  d'un  côté 
tous  les  nobles  gaulois  groupés  en  un  seul  corps  de  15,000  cavaliers,  de 
l'autre  des  hordes  innombrables  de  fantassins  formés  unicjuement  des 
populations  vaincues  par  les  Gaulois?  Cela  ne  se  comprend  pas. 

Il  est  facile  de  dire  que  la  noblesse  gauloise  a  été  à  peu  près  exter- 
minée dans  la  lutte.  On  cite  l'exemple  des  Nerviens  et  des  Vénètes, 
mais  on  oublie  que  César  a  toujours  favorisé  l'aristocratie  d'un  nombre 
de  peuples  beaucoup  plus  important,  les  Rèmes,  les  Éduens,  les 
Séquanes,  les  Arvernes,  les  Lingons.  Même  après  Alésia,  il  rend 
20,000  captifs  aux  Éduens  et  aux  Arvernes  (VII,  xc).  Ce  qu'il  a 
exterminé,  c'est  le  pauvre  bétail  humain  composant  l'infanterie  des 
armées  Helvètes,  des  Germains  (Usipètes  et  Tenctères),  etc.  Quant  à 
l'aristocratie,  il  l'a  toujours  ménagée. 

Venons-en  au  fameux  argument  sur  la  grandeur  et  la  couleur  des 
cheveux.  Les  Gaulois,  dit-on,  étaient  grands  et  blonds.  Pour  grands,  il 
faut  s'entendre.  Ils  étaient  grands  comparés  aux  Italiens  du  Sud.  Les 
Français  sont  petits  par  rapport  aux  Anglais  et  aux  Allemands.  Le 
point  de  comparaison  des  Anciens  étant  différent,  on  ne  peut  rien 


1 


BIBLIOGRAPHIE.  i^i 

tirer  de  là.  Les  Gaulois  étaient  blonds?  Qu'en  savons-nous?  M.  d'A. 
de  J.  cite  à  l'appui  deux  passages,  l'un  de  Virgile,  qui,  parlant  des 
Gaulois,  dit  que  leur  chevelure  est  dorée  (Enéide,  VIII,  658,  aurea 
cxsaries),  l'autre  de  Silius  Italiens  (IV,  v.  200,  201,  flavam...  cxsa- 
riem).  C'est  là  une  épithète  banale,  exigée  peut-être  pour  la  mesure, 
et  qui  ne  prouve  rien.  Les  Anciens  (surtout  les  poètes)  distinguaient 
peu  ou  pas  les  Gaulois  et  les  Germains;  toutes  leurs  descriptions 
des  barbares  se  ressemblent,  et  ils  ne  recherchent  point  une  exacti- 
tude rigoureuse.  La  vérité,  c'est  que  les  Gaulois  étaient  en  majorité 
comme  les  Français  modernes,  les  cheveux  châtains.  En  la  lavant 
avec  du  lait  de  chaux,  ils  donnaient  à  leur  chevelure  une  teinte  de 
roux  ardent.  Poseidonios,  qui  visita  la  Gaule  vers  l'an  100  avant  J.-G., 
nous  rapporte  ce  procédé,  et  ce  passage  est  conservé  par  Diodore  de 
Sicile  (liv.  V,  chap.  xxviii,  §  1)  :  Taîç  8k  x6[i,atç;  où  [aovov  Êx  cpOaewç  |av9o\, 
à>,>^à  xa\  8ià  xyi;  xaTaaxeuriç,  etc.  Il  est  évident  que  les  Gaulois,  tout  en 
étant  ?av9oî  par  rapport  aux  Italiens  et  aux  Grecs,  qui  ont  les  cheveux 
noirs,  n'étaient  pourtant  ni  blonds  ni  roux  naturellement,  car  ils  n'au- 
raient pas  eu  besoin  d'employer  le  lait  de  chaux  pour  obtenir  cette 
nuance  artificiellement.  De  même,  Tite-Live  dit,  en  parlant  de  la  che- 
velure gauloise,  rutilatse  comx  (liv.  XXXVIII,  cap.  xvn),  «  cheveux 
rougis,  »  et  non  rutilx  cornm  (la  remarque  est  de  M.  d'A.  de  J.  lui- 
même,  page  6,  note  3).  On  a  vu  plus  haut  qu'en  l'an  40  de  notre  ère 
Caligula  déguisa  un  certain  nombre  de  Gaulois  en  Germains.  Pour  cela, 
il  fit  chercher  en  Gaule  les  hommes  les  plus  grands  «  coegitque  ruti- 
lare  et  submittere  comam  »  (Suétone,  Catilina,  c.  XLvn).  C'est  le  même 
procédé  qu'employaient  les  Gaulois,  mais  librement,  un  siècle  aupara- 
vant. En  réalité,  le  «  préjugé,  »  c'est  de  se  représenter  les  Gaulois 
comme  très  grands  et  naturellement  blonds.  Cette  idée  fausse  a  égaré 
la  plupart  des  archéologues  et  des  anthropologistes  et  suscité  les  théo- 
ries les  plus  bizarres.  On  a  même  avancé  que  les  Celtes  étaient  diffé- 
rents des  Gaulois,  ce  qui  reviendrait  à  dire  que  les  Deutschen  sont  diffé- 
rents des  Allemands,  parce  que  deux  mots  aussi  dissemblables  ne 
peuvent  désigner  un  même  peuple.  Une  autre  idée  fausse,  pour  le  dire 
en  passant,  c'est  de  croire  que  les  Celtes  formaient  une  race  unique. 
Actuellement,  on  sait  qu'aucune  nation  de  l'Europe  n'a  d'unité  de  race, 
mais  nous  aimons  à  nous  imaginer  qu'il  n'en  était  pas  ainsi  dans  l'an- 
tiquité. C'est  là  une  erreur  de  perspective.  Quand  les  Celtes  apparaissent 
dans  l'histoire,  vers  le  vi«  siècle  avant  notre  ère,  l'humanité  était  déjà 
bien  vieille,  et  les  tribus  celtiques,  pour  avoir  l'unité  de  langue  et  sans 
doute  de  mœurs,  n'en  étaient  pas  moins  la  fusion  de  bien  des  races 
préexistantes  à  jamais  indiscernables. 

M.  d'A.  de  J.,  qui  supprime,  ou  à  peu  près,  les  Gaulois  de  nos 
ancêtres,  les  remplace  par  les  Ligures.  Ce  peuple  aurait,  selon  lui,  cou- 
vert  l'Europe  occidentale  avant  la  venue  des  Celtes  et  des  Ombro-La- 


^52  BIBLIOGRAPHIE. 

tins.  Ses  arguments  sont  à  la  fois  historiques  et  linguistiques.  Nous 
n'insisterons  pas  sur  les  premiers.  L'auteur  ne  donne  pas  une  preuve 
positive  dans  son  second  volume.  Dans  le  premier,  pour  arriver  à  éta- 
blir que  les  Ligures  sont  arrivés  dans  l'Europe  occidentale  vingt  siècles  (1) 
avant  J.-C,  l'auteur  est  obligé  de  proposer  une  série  d'hypothèses  qui 
nous  paraissent  singulièrement  fragiles.  Arrivons  aux  arguments  philo- 
logiques, qui  sont  le  grand  intérêt  du  livre. 

L'examen  de  la  toponomastique  des  contrées  certainement  ligures 
nous  révèle  un  suffixe  -se-  dans  les  noms  de  lieux,  qui  apparaît  sous  les 
formes  -asco,  -asca,  -usco,  -osco.  Ces  noms  existent  non  seulement  dans 
la  Ligurie  classique  (la  IX^  régfon  d'Auguste),  c'est-à-dire  le  pays  com- 
pris entre  le  Pô  et  la  Méditerranée,  allant  de  Nice  à  Pise  environ,  de 
l'ouest  à  l'est;  ils  se  retrouvent  en  nombre  considérable  dans  toute  l'Ita- 
lie du  Nord.  C'est  ainsi  que,  sur  271  noms  terminés  en  -asca,  -asco,  90 
seulement  appartiennent  à  la  Ligurie  d'Auguste,  181,  c'est-à-dire  les 
deux  tiers,  sont  en  dehors  (Piémont,  Lombardie,  Plaisance,  Emilie, 
etc.;  voy.  p.  60).  On  les  retrouve  également  en  grand  nombre  en 
Corse  et  en  Suisse.  La  France  continentale  en  offre  70  exemples,  presque 
tous  compris  dans  les  régions  occupées  certainement  par  les  Ligures 
entre  le  Rhône  et  les  Alpes;  quelques-uns  atteignent  au  nord  la  Marne 
(voy.  p.  115).  Enfin  l'Espagne  en  offre  une  vingtaine  d'exemples  dissé- 
minés au  nord  et  au  centre. 

Jusqu'ici  rien  de  mieux.  M.  d'A.  de  J.  a  considérablement  complété 
et  amélioré  le  travail  de  M.  Flechia  paru,  il  y  a  plus  de  vingt  ans,  dans 
les  Mémoires  de  l'Académie  de  Turin,  et  sa  thèse,  en  son  ensemble, 
serait  séduisante  et  très  acceptable.  Pourquoi  faut-il  qu'il  ait  cédé  à 
l'esprit  de  système?  Les  noms  de  lieux  énumérés  de  la  page  124  à  la 
page  205  sont  rangés  dans  la  catégorie  des  mots  ligures  de  la  façon 
la  plus  arbitraire  et  expliqués  au  moyen  des  étymologies  les  plus  con- 
testables. Nous  ne  pouvons  naturellement  songer  à  les  discuter  tous. 
Deux  exemples  suffiront  :  l'Isère  [Islira)  coule  dans  une  région  occupée 
il  est  vrai  par  les  Gaulois,  mais  où  l'on  trouve  des  noms  en  -osco.  L'au- 
teur swppose  que  ce  mot  est  ligure,  et,  comme  il  se  termine  en  -ra,  il 
induit  de  là  qu'une  foule  de  mots  terminés  de  même  sont  ligures,  tels 
Oscara,  Avara,  Sevara,  Jura,  etc.,  etc.  On  croit  retrouver  le  thème  alisa 
dans  un  grand  nombre  de  noms  de  rivières  de  France,  Allemagne, 
Italie.  Ce  thème  est  ligure,  car  l'aune  s'appelait  en  gaulois  vernos,  et 
l'auteur  suppose  que  alisa  veut  dire  «  aune  »  en  ligure,  et  «  ces  rivières 
semblent  tirer  leurs  noms  des  aunes  qui  croissaient  sur  leurs  bords  » 
(p.  201-205).  —  En  se  laissant  ainsi  entraîner,  on  peut  aller  loin,  et 
M.  d'A.  de  J.  retrouve  les  Ligures  jusque  dans  le  Schleswig-IIolstein 
(p.  145)  et  l'Ecosse  (p.  200). 

Ces  exagérations  ne  peuvent  que  compromettre  sa  thèse  et  pro- 
voquent les  contradictions.  On  se  demande  si  nous  avons  un  critérium 


BIBLIOGRAPHIE.  ^53 

bien  sûr  pour  distinguer  les  mots  ligures  des  mots  gaulois.  M.  Alfred 
Maury,  en  1878,  avait  pris  le  contre-pied  de  la  thèse  de  M.  d'A.  de  J. 
et  soutenu  que  le  ligure  était  une  langue  celtique  (voy.  Mélanges  de 
l'École  des  hautes-études  pour  le  dixième  anniversaire  de  sa  fondation). 
En  tout  cas,  il  semble  bien  qu'il  y  ait  une  étroite  parenté  entre  ces 
langues.  En  Corse,  oii  les  Gaulois  ne  paraissent  pas  avoir  pénétré,  on 
retrouve  des  noms  terminés  par  le  suffixe  celtique  -aco.  L'auteur  est 
obligé  alors  de  déclarer  (p.  98)  que  ce  suffixe  est  à  la  fois  ligure  et  gau- 
lois. Gela  ne  laisse  pas  d'être  inquiétant;  on  se  demande  si,  récipro- 
quement, les  suffixes  en  -sca,  -sco  ne  seraient  pas,  eux,  aussi  bien  gau- 
lois que  ligures?  On  le  retrouve  à  coup  sûr  dans  le  nom  d'un  peuple 
gaulois  de  la  vallée  du  Danube,  les  Scordisci,  et  l'auteur  est  obligé  de 
reconnaître  (p.  113)  que  plusieurs  des  noms  de  lieux  terminés  en-oscu5 
dérivent  de  noms  d'hommes  gaulois,  tels  Branoscus,  Camaloscus,  Cam- 
boscus,  Camuloscus.  Il  suppose  alors  que  ces  noms  de  lieux  remontent 
à  une  époque  où  l'on  parlait  à  la  fois  ligure  et  gaulois  :  mais  cette 
explication  est  visiblement  donnée  en  désespoir  de  cause. 

En  outre,  l'auteur  se  voit  obligé  de  reconnaître  que  bien  des  mots 
qu'il  donne  comme  ligures  sont  certainement  gaulois  ;  tels  eburos,  ron- 
dos, multos  (p.  198-199),  lemos  (p.  188);  le  suffixe  ligure  -ati  se 
retrouve  en  latin  et  en  gaulois  (p.  188);  la  racine  kar  serait  à  la  fois 
gauloise  et  ligure  (p.  196).  Le  mot  ligure  qui  signifie  «  seigle,  »  sasia, 
représente  exactement  le  mot  primitif  gallois  désignant  le  seigle.  M.  d'A. 
de  J.  suppose,  après  K.  MùUenhoff,  que  Kebenna,  «  les  Cévennes,  » 
serait  gaulois  et  aurait  remplacé  Kemnienon  (graphie  de  Strabon),  qui 
serait  ligure.  Il  paraît  bien  difficile  de  ne  pas  admettre  l'identité  de  ces 
deux  mots.  Quant  à  décider  quelle  est  la  vraie  forme,  c'est  assez  embar- 
rassant, le  moyen-gallois  cefyn,  «  dos,  »  représentant  aussi  bien  un 
vieux-gallois  Kebyn  que  Kemyn.  En  ce  dernier  cas,  cependant,  il  fau- 
drait admettre  que  la  graphie  de  Strabon  est  fautive.  Le  mot  aurait  dû 
être  écrit  par  un  seul  m  ;  Kemenon. 

Le  chapitre  intitulé  la  Nation  celtique  (m  du  liv.  III)  est  allongé  déme- 
surément par  des  explications  de  philologie  celtique  et  de  grammaire 
comparée.  Elles  sont  trop  longues  pour  les  spécialistes  et,  quoi  que  fasse 
l'auteur,  trop  incomplètes  et  forcément  obscures  pour  le  reste  des  lec- 
teurs. Faute  d'une  grammaire  celtique  en  français,  l'auteur  est  obligé 
de  répéter  ces  explications  dans  chacun  de  ses  ouvrages.  Cela  ne  sup- 
plée point  à  la  grammaire  celtique  qu'il  nous  doit  depuis  longtemps. 
—  Le  paragraphe  sur  l'empire  celtique  et  le  roi  Ambicatos  (p.  297-305) 
est  la  reproduction  d'une  idée  chère  à  l'auteur  et  qu'il  a  émise  déjà  il  y 
a  une  dizaine  d'années.  Il  croit  que  les  Celtes  possédaient,  aux  v«  et 
vi«  siècles,  une  sorte  d'unité  politique  et  que  l'empire  sur  lequel  régnait 
Ambicatos  vers  l'an  400  avant  J.-G.  comprenait  la  plus  grande  partie  de 
la  Germanie,  de  la  Gaule  et  de  l'Espagne  (p.  303).  Cette  unité  se  serait 


-154  BIBLIOGRAPHIE. 

brisée  au  iii«  siècle.  Les  Celtes  fournissent  alors  des  mercenaires  aux 
Carthaginois,  ce  qui  est  «  antipatriotique;  »  ils  font  trembler  la  Grèce 
et  fondent  un  royaume  en  Asie-Mineure,  ce  qui  est,  selon  l'auteur, 
«  un  acte  insensé.  »  En  conséquence,  «  le  troisième  siècle  est  pour  les 
Celtes,  une  époque  de  confusion,  d'extravagance  et  de  honte  où  les 
grandes  traditions  politiques  des  siècles  précédents  sont  abandonnées.  » 
Voilà  des  affirmations  bien  graves.  Nous  voudrions  savoir  sur  quoi  l'au- 
teur les  appuie.  Sur  le  texte  suivant  de  Tite-Live  (liv.  V,  chap.  xxxiv, 
§  1-2)  :  «  Prisco  Tarquinio  régnante,  Geltarum,  quse  pars  Gallise  tertia 
est,  pênes  Bituriges  summa  imperii  fuit,  ii  regem  Geltico  dabant. 
Ambigatus  is  fuit.  »  Gela  ne  concorde  point  du  tout.  Mais,  selon  M.  d'A. 
de  J.,  il  y  a  dans  ce  texte  deux  erreurs  évidentes  :  1°  synchronisme 
avec  le  règne  de  Tarquin  l'Ancien  ;  2°  identification  de  la  Celtique 
d'Ambicatus  avec  celle  de  César  (p.  303,  note  2).  Soit!  mais  j'admire 
comment  on  peut  tirer  tant  de  choses  d'un  texte  de  deux  lignes  dont 
la  moitié  serait  erronée.  Voilà  un  latin  qui  ressemble  trop  au  turc  de 
M.  Jourdain,  qui  disait  beaucoup  en  peu  de  mots. 

Une  autre  idée  chère  à  l'auteur  et  qui  découle  de  la  précédente,  c'est 
que  les  Germains  ont  vécu  plusieurs  siècles  sous  la  domination  des 
Gaulois.  Les  arguments  à  l'appui  sont  uniquement  philologiques.  Ils 
portent  sur  seize  mots  qui  seraient  communs  aux  langues  celtiques  et 
germaniques  et  empruntés  par  celles-ci  aux  premières.  Nous  ne  pou- 
vons songera  discuter  chacun  d'eux  faute  de  place.  Qu'il  suffise  de  dire 
que  nous  n'admettons  comme  vraisemblable  que  l'emprunt  parles  Ger- 
mains des  trois  mots  celtiques  r^îx,  «  roi,  »  r'igion,  «  royauté,  w  lêgis, 
«  médecin.  »  Pour  les  autres,  la  phonétique  des  langues  germaniques 
nous  forcerait  à  admettre  qu'ils  ont  été  empruntés  à  une  époque  extrê- 
mement ancienne,  au  moins  dix  siècles  avant  notre  ère,  lorsque  le  p 
initial  existait  encore  en  celtique,  ainsi  que  r  et  Z  voyelles,  que  ei  indo- 
européen n'était  pas  encore  devenu  ë  en  celtique,  ni  les  aspirées  sonores 
changées  en  b,  d,  g,  etc.,  en  un  mot,  lorsque  le  celtique  n'avait  pas  les 
caractéristiques  qui  le  distinguent  des  autres  langues  indo-européennes. 
Cela  revient  à  dire  que  le  germanique  a  fait  des  emprunts  au  celte  à  une 
époque  où  il  n'y  avait  ni  celtique  ni  germanique.  Au  reste,  le  système 
inverse  aurait  autant  de  valeur  au  point  de  vue  phonétique,  et  ces  mots 
pourraient  s'expliquer  aussi  bien  et  mieux  par  un  emprunt  des  Celtes 
aux  Germains,  du  moins  avant  la  Lautverscliïebung.  Cette  explication 
est  du  reste  inutile  ;  les  mots  en  question  remontent  simplement  à 
l'unité  indo-européenne. 

Si  les  Germains  avaient  été  pendant  tant  de  siècles  soumis  aux  Gau- 
lois, on  s'expliquerait  difficilement  qu'ils  n'aient  point  été  absorbés  par 
ces  derniers.  M.  d'A.  de  J.  suppose  donc  (p.  373  et  suiv.)  qu'une  oppo- 
sition religieuse  a  sauvegardé  leur  autonomie.  Comme  nous  n'admet- 
tons pas  le  premier  point,  nous  ne  pouvons  accepter  cette  hypothèse. 


BIBLIOGRAPHIE.  4  55 

Les  raisonnements  (p.  388  et  suiv.)  pour  expliquer  chez  les  Celtes  du 
continent  une  soi-disant  unité  dialectale,  dont  nous  n'avons  aucune 
preuve  certaine,  sont  également  dépourvus  de  solidité. 

L'ouvrage  se  termine  par  un  examen  de  l'emploi  des  mots  qui  ont 
désigné  les  diverses  branches  de  la  race  celtique,  Keltos,  Galatès,  Gal- 
lus,  Gallia,  Walah.  L'auteur  y  déploie  un  sens  historique  et  critique 
très  fin. 

En  réfléchissant  à  la  somme  de  travail  et  d'érudition  dépensée  dans 
ces  deux  importants  volumes,  on  ne  peut  s'empêcher  d'admirer  chez 
l'auteur  une  connaissance  des  sources  antiques  extrêmement  rare  et 
précieuse,  une  attention  toujours  en  éveil  des  moindres  progrès  de  la 
grammaire  comparée,  une  ingéniosité  infatigable.  Je  ne  crois  pas  cepen- 
dant, je  le  dis  franchement,  que  son  livre  puisse  entraîner  la  convic- 
tion sur  aucun  point.  Pour  résoudre  ces  difficiles  problèmes  d'origine, 
ce  n'est  pas  trop  des  secours  combinés  des  textes  historiques,  de  la  lin- 
guistique, de  l'archéologie  et  de  l'anthropologie.  Pour  ces  deux  dernières 
sciences,  l'auteur  se  récuse.  Leur  témoignage  est  pourtant  capital,  et 
on  ne  doit  pas  se  dissimuler  que,  sans  elles,  on  n'arrivera  qu'à  pro- 
duire des  hypothèses  inconsistantes,  changeant  perpétuellement,  selon 
les  interprétations  que  tirent  les  érudits  des  fragments  de  textes  légen- 
daires et  contradictoires  que  nous  a  laissés  l'antiquité.  C'est  l'anthro- 
pologie qui  devrait  avoir  le  dernier  mot.  Jusqu'ici,  malheureusement, 
les  travaux  ont  été  conduits,  du  moins  chez  nous,  sans  méthode  cri- 
tique et  sous  l'empire  d'idées  préconçues.  Tout  est  à  refaire.  Du  train 
dont  vont  les  choses  en  France,  il  est  à  craindre  qu'on  ne  s'y  mette  pas 
sérieusement  avant  le  xxi^  siècle. 

Ferdinand  Lot, 

Atlas  de  monnaies  gauloises,  préparé  par  la  Commission  de  topogra- 
phie des  Gaules  et  publié  sous  les  auspices  du  Ministère  de  l'ins- 
truction publique  par  Henri  de  la  Tour,  sous-bibliothécaire  au 
département  des  médailles  et  antiques  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale. Paris,  Pion,  Nourrit  et  G*%  i  892.  In-fol. ,  iv-i  2  pages  et  55  pi. 

Ce  recueil  est  le  complément  d'un  volume  de  texte  édité  en  1889 
sous  le  titre  de  Catalogue  des  médailles  gauloises  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale. M.  de  la  Tour  avait  été  chargé  de  faire  la  table  de  ce  livre,  et  il 
s'était  acquitté  de  cette  mission  difficile  avec  un  plein  succès. 

On  lui  doit  de  nouveau  une  grande  reconnaissance  pour  n'avoir  pas 
reculé  devant  le  rude  travail  qui  consistait  à  fournir  aux  numisma- 
tistes  un  fil  conducteur  dans  l'Atlas,  ouvrage  très  curieux,  très  utile, 
mais  établi  sans  plan  arrêté  et  sans  méthode  ;  il  s'agissait  de  guider  les 
lecteurs  et  de  leur  permettre  de  recourir  de  VAtlas  au  Catalogue.  Ce 
désordre  est  expliqué  par  l'histoire  même  du  livre  ;  ceux  qui  y  ont  tra- 


^56  BIBLIOGRAPHIE. 

vaille  ne  soat  guère  coupables.  Chacun  a  fait  de  son  mieux,  travaillant 
isolément;  la  direction  a  fait  défaut. 

En  1876,  le  ministre  de  l'Instruction  publique  décida  d'entreprendre 
un  catalogue  général  des  monnaies  gauloises.  A  ce  moment,  on  vou- 
lait réunir  en  un  Corpus  la  description  de  toutes  les  pièces  de  cette 
série  conservées  dans  les  musées  publics  et  dans  les  collections  parti- 
culières; le  texte  devait  être  accompagné  d'un  atlas.  Il  était  tout  natu- 
rel de  commencer  par  mettre  à  contribution  le  Cabinet  de  France,  le 
plus  riche  en  monnaies  gauloises. 

La  Commission  de  topographie  des  Gaules,  qui  comptait  parmi  ses 
membres  Saulcy  et  Ch.  Robert,  les  deux  savants  les  plus  versés  dans 
l'étude  de  la  numismatique  gauloise,  fut  chargée  de  mènera  bien  cette 
œuvre;  elle  désira  avoir  pour  collaborateurs  MM.  Chabouillet  et  Muret, 
du  Cabinet  de  France. 

On  commença  aussitôt  à  réunir  les  documents  nécessaires  et  à  faire 
exécuter  par  Dardel  de  superbes  planches,  au  nombre  de  quarante-cinq, 
qui  furent  payées  sur  les  fonds  alloués  à  la  Commission  pour  les 
recherches  d'antiquités  nationales.  Ce  plan  primitif  eut  pour  résultat 
de  réunir,  dans  les  planches,  un  très  grand  nombre  de  pièces  étran- 
gères au  Cabinet  de  France.  Les  monnaies  de  la  Bretagne  insulaire 
sont,  en  grande  partie,  empruntées  au  bel  ouvrage  de  sir  John  Evans; 
les  collections  du  Musée  de  Saint-Germain,  de  Ch.  Robert,  de  Dani- 
court,  la  découverte  de  Jersey,  etc.,  furent  mises  à  contribution. 

En  1883,  par  suite  de  la  dissolution  de  la  Commission  de  topographie 
des  Gaules,  ses  membres  cessèrent  de  s'occuper  du  Catalogue  et  de 
l'Atlas.  MM.  Chabouillet  et  Muret  en  restèrent  exclusivement  chargés 
et  purent  réaliser  une  idée  déjà  soumise  à  leurs  collègues  qu'ils  n'avaient 
pu  convaincre;  le  Catalogue  général  des  monnaies  gauloises  devint  le 
Catalogue  des  monnaies  gauloises  de  la  Bibliothèque  nationale;  on  laissa 
de  côté  V Atlas,  qui  ne  concordait  plus  avec  le  nouveau  plan  ;  on  décida 
que,  lorsque  ce  serait  possible,  on  publierait  un  second  volume  de  cata- 
logue consacré  aux  pièces  étrangères  au  Cabinet  de  France.  Ce  projet 
risque  fort,  faute  de  travailleurs  de  bonne  volonté,  de  ne  pas  être  réa- 
lisé de  longtemps. 

En  résumé,  le  Cabinet  des  médailles  de  France  y  a  gagné  d'avoir  un 
Catalogue  de  ses  richesses,  augmenté  de  nombreuses  pièces  qui  ne  font 
pas  partie  de  ses  collections,  et  cela  sans  qu'il  lui  coûtât  de  sacrifices 
pécuniaires.  Ensuite,  il  fut  reconnu  que  l'Atlas  était  le  complément 
nécessaire  du  Catalogue,  et  on  se  décida  à  le  mettre  à  la  disposition  du 
public,  qui  peut  ainsi  se  servir  d'un  ensemble  de  planches  telles  qu'il 
n'en  avait  pas  rêvé  jusqu'à  ce  jour. 

Il  n'était  pas  inutile,  je  crois,  de  faire  l'histoire  de  cet  ouvrage,  si 
facile  à  consulter  aujourd'hui  grâce  à  M.  de  la  Tour,  et  d'expliquer 
l'incohérence  qu'il  présente  et  à  laquelle  il   fallait    apporter  remède. 


BIBLIOGRAPHIE.  ^57 

Je  m'empresse  de  reconnaître  que  M.  de  la  Tour  a  réussi  au  delà  de 
toute  espérance. 

Muret,  qui  connaissait  mieux  que  personne,  par  suite  d'une  longue 
pratique,  la  numismatique  ancienne,  manquait  de  l'expérience  néces- 
saire pour  rétablissement  d'un  livre.  Dans  le  Catalogue  comme  dans 
V Atlas,  les  divisions  et  les  subdivisions  manquent  de  méthode;  les  titres 
des  chapitres  et  leur  distribution  laissent  le  lecteur  dans  un  vague 
regrettable  ;  l'ordre  même  des  matières  est  absent  ;  on  n'a  suivi  ni  un 
plan  historique  ni  un  plan  géographique.  Il  semble  que,  cédant  à  une 
illusion  qui  égarait  les  curieux  il  y  a  quelques  années,  on  ait  tenu  à 
attribuer  toutes  les  monnaies  connues  à  chacun  des  peuples  cités  par 
les  textes.  Hélas!  à  cette  heure  encore,  nous  ne  devons  pas  tenter  une 
pareille  tâche.  Quelque  nombreuse  que  soit  l'énumération  des  peuples 
gaulois  mentionnés  par  les  historiens  et  par  les  géographes,  nous  sommes 
loin  de  les  connaître  tous,  et,  si  nous  savions  leurs  noms,  il  faudrait, 
au  préalable,  écarter  ceux  qui  avaient  disparu  lorsque  l'usage  de  la 
monnaie  s'établit  en  Gaule.  Entre  le  Rhin,  l'Océan  et  les  Pyrénées,  il 
y  eut,  pendant  plusieurs  siècles,  un  mouvement  de  peuples  et  de  tri- 
bus comparable  aux  vagues  de  la  marée  montante;  je  crains  fort  que 
parmi  toutes  ces  attributions  il  n'y  en  ait  plus  d'une  qui  soit  proposée 
en  faveur  de  peuplades  qui,  ayant  depuis  longtemps  reculé  devant  l'in- 
vasion, étaient  disparues  ou  absorbées  par  les  nouveaux  venus  lorsque 
le  monnayage  apparut. 

J'ai  insisté  sur  les  critiques  à  faire  au  Catalogue  et  à  l'Atlas  des  mon- 
naies gauloises  afin  de  prémunir  le  lecteur  à  l'occasion  de  certains 
détails  qui  pourraient  lui  faire  oublier  que  ce  recueil  a  une  grande 
valeur  scientifique  comme  instrument  de  travail,  surtout  depuis  que 
M.  de  la  Tour  a  fourni  les  moyens  de  le  consulter  utilement. 

A.  DE  Barthélémy. 

BcEHMER.  Regesta  imperii.  II.  Die  Regesten  des  Kaiserreichs  unter 
den  Herrschern  aus  dem  sxchsischen  Hause  (9l9-i02iJ,  nach 
Johann  Friedrich  Bœhmer,  neu  bearbeitet  von  Emil  von  Otten- 
THAL.  Erste  Lieferung.  Innsbruck,  Wagner,  4  893.  In-/*",  252  pages. 

Le  fascicule  des  Regesta  publié  par  M.  E.  von  Ottenthal  comprend  les 
règnes  de  Henri  I"  (919-936)  et  d'Otton  I"  (936-973).  Il  suffit  de  l'an- 
noncer, car  les  lecteurs  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes  con- 
naissent le  plan  de  la  nouvelle  édition  des  Regesta,  à  la  fois  catalogue 
d'actes  et  itinéraire  annalistique  des  empereurs.il  est  superflu  de  démon- 
trer l'utilité  de  pareilles  publications,  ce  serait  prêcher  des  convertis. 
Nous  ferons  cependant  remarquer  que,  tandis  que  ce  fascicule  com- 
prend 252  pages,  la  partie  correspondante  de  la  première  édition,  don- 
née en  1831,  n'en  comptait  que  19  :  c'est  marquer  l'importance  de 


•158  BIBLIOGRAPHIE. 

l'œuvre  de  M.  E.  von  Ottenthal.  On  ne  diminuera  pas  son  mérite  en 
constatant  le  puissant  secours  qu'il  a  reçu  de  la  publication,  dans  les 
Monumenla,  des  diplômes  d'Otton  I^"",  car  lui-même  a  collaboré  à  cette 
publication.  Même  pour  ceux  qui  limitent  leurs  recherches  à  l'histoire 
de  France,  ce  fascicule  des  Regesta  sera  un  instrument  indispensable  : 
un  grand  nombre  de  paragraphes  sont  relatifs  à  la  Lorraine,  sans 
compter  qu'au  x«  siècle  les  nationalités  française  et  germanique  s'étaient 
trop  récemment  dégagées  de  l'unité  de  l'empire  franc  pour  que  les  rela- 
tions entre  elles  ne  fussent  pas  étroites  et  continuelles,  si  bien  qu'au 
regard  des  événements  politiques  comme  au  regard  des  institutions 
l'on  ne  saurait  séparer  l'histoire  des  derniers  Carolingiens  de  celle  des 
princes  de  la  maison  de  Saxe.  M.  E.  von  Ottenthal  et  M.  Ferdinand 
Lot  se  sont  donc  rencontrés  à  plusieurs  reprises  sur  le  même  terrain. 
Et,  comme  le  livre  de  notre  confrère,  les  Derniers  Carolingiens,  est  le 
résultat  d'une  étude  approfondie  et  critique  des  documents,  nous 
n'avons  pas  été  surpris  de  voir  le  savant  allemand  adopter  la  plupart 
de  ses  conclusions,  j'entends  celles  qui  sont  relatives  à  la  chronologie, 
car,  juger  les  hommes  et  les  choses,  l'auteur  des  Begesla  n'avait  point  à 
le  faire.  Comparez  §  274  des  Regesta  et  Lot,  p.  26  ;  §  289  d.  et  p.  31  ; 
§  317  et  p.  39,  etc.  Maurice  Prou. 

Le  Compte  du  clos  des  galées  de  Rouen  au  XfV^  siècle  (1382-1384), 
recueilli  par  René  Le  Bodrdellès,  docteur  en  droit,  procureur  de 
la  République  à  Redon,  publié  et  annoté  par  Charles  Bréard. 
Rouen,  Gagniard,  -1893.  In-8°,  U9  pages.  (Extrait  de  la  deuxième 
série  des  Mélanges,  publiés  par  la  Société  de  l'histoire  de  Nor- 
mandie; Rouen,  ^893.  In-S",  403  pages.) 

Au  commencement  de  l'année  dernière,  M.  Le  Bourdellès  avait  la 
bonne  fortune  de  découvrir  au  greffe  du  tribunal  civil  de  Redon  et  dans 
diverses  mairies  de  l'arrondissement,  entre  autres  pièces  d'archives 
anciennes,  16  feuillets  de  parchemin,  qui  servaient  de  couvertures  à 
des  cahiers  d'état  civil  de  l'an  III  et  dont  il  eut  vite  fait  de  reconnaître 
l'importance  historique  exceptionnelle.  Ces  feuillets  renfermaient,  en 
effet,  un  compte  du  «  clos  des  galées  du  Roy  lez  Rouen,  »  rendu  par  le 
maître  et  gouverneur  dudit  clos,  Jehan  Champenois,  de  1382  à  1384. 
C'est  ce  document  que  vient  de  publier  M.  Charles  Bréard,  avec  la 
science  d'un  érudit  et  la  compétence  d'un  spécialiste. 

Une  excellente  introduction  de  M.  Bréard  résume  avec  clarté  et  met 
bien  en  relief  les  principaux  points  du  compte,  lequel  comprend  deux 
parties  :  1'  les  recettes  et  dépenses,  de  1382  à  1384;  2°  une  suite  d'in- 
ventaires, faisant  mention  des  navires  et  des  approvisionnements  qui 
se  trouvaient  réunis  à  Rouen,  à  Ilarfleur  et  à  Honfleur,  en  1384,  lors 
de  la  clôture  de  la  gestion  de  Jehan  Champenois. 


BIBLIOG&APHIE.  -159 

«  Cette  seconde  partie,  dit  M.  Bréard,  offrira  des  renseignements 
nouveaux  sur  le  personnel  et  l'organisation  des  services  de  l'arsenal  de 
Rouen,  sur  son  chantier  de  constructions  navales,  sur  la  voilure,  la 
mâture,  les  agrès,  les  manœuvres  de  toute  espèce  qui  servaient  aux 
galères  et  aux  barges,  sur  les  bois,  les  mâts,  fers,  toiles,  cordages, 
engins,  munitions  que  les  navires  y  recevaient  des  magasins  du  roi, 
sur  les  armes  de  jet  (arbalètes)  destinées  aux  équipages  et  sur  les  traits 
(viretons)  employés  pour  ces  armes,  en  un  mot  sur  les  ressources  du 
clos  des  galées  pour  construire,  caréner,  radouber,  armer  et  équiper 
une  division  navale  composée  de  bâtiments  de  guerre,  de  bâtiments  de 
transport  et  de  barques  légères  chargées  de  la  police  du  littoral.  » 

Grâce  au  dépôt  que  M.  Le  Bourdellès  a  bien  voulu  faire  de  sa  précieuse 
trouvaille  aux  Archives  départementales  d'Ille-et- Vilaine,  nous  avons 
pu  collationner  la  copie  de  M.  Bréard  avec  les  feuillets  originaux,  et 
nous  nous  plaisons  à  reconnaître  que  la  lecture  en  a  été  généralement 
très  bonne.  La  sagacité  de  l'éditeur  a  su  rétablir  nombre  de  mots  quasi- 
effacés  ou  rognés  par  la  main  barbare  du  relieur  et  corriger  plus  d'une 
bévue  échappée  au  rédacteur  du  compte. 

Après  un  examen  minutieux,  nous  proposerions  les  quelques  recti- 
fications suivantes  : 

Page  17,  note  1,  au  lieu  de  curate  apporlata,  lire  curie  apportata, 
comme  à  la  page  43. 

Page  20,  ligne  5,  au  lieu  de  fourny,  lire  fouy.  Il  s'agit  d'un  pionnier 
qui  creuse  un  siège  pour  une  barge. 

Page  50,  ligne  6  (bas),  au  lieu  de  madrets,  lire  madiers,  nom  ancien 
des  varangues  (Jal,  Glossaire  nautique). 

Page  59,  ligne  10,  au  lieu  de  pentons  à  poullies,  lire  pentoirs  à  poullies. 

Page  63,  ligne  5  (bas),  au  lieu  de  pies  de  chienne  de  fer,  lire  pies  de 
chièvre  de  fer,  comme  à  la  page  100. 

Page  67,  ligne  7,  au  lieu  de  bones  tarelles,  lire  loncs  tarelles,  par  oppo- 
sition aux  petites  tarelles  mentionnées  immédiatement  après. 

Page  75,  ligne  4  (bas),  au  lieu  de  pouques  de  la  calengue,  lire  porques 
de  la  calengue. 

Page  82,  ligne  10  (bas)  et  page  84,  ligne  6  (bas),  au  lieu  de  coites, 
lire  coués,  sans  doute  pour  couets,  escouets  (amures). 

Pages  97,  98,  100,  notes,  au  lieu  de  Jehennequus,  lire  Jehennequinus; 
forme  latine  du  prénom  de  J.  Champenois. 

Plusieurs  autres  mots  nous  semblent  douteux  :  guches  (p.  96),  caril- 
lons (p.  100),  abomrée  (p.  106),  etc.? 

Enfin,  soit  oubli,  soit  système,  l'apostrophe  et  l'accent  aigu  ont  été 
omis  plusieurs  fois,  ce  qui  pourrait  donner  lieu  à  fausse  interprétation  : 
Taîine  sur  Carente,  pour  Tanné  ou  Tonnay  (p.  38),  darain  pour  d'arain 
(p.  62),  tambres  pour  tambrés  ou  étambrais  (p.  76),  etc. 

Ces  légères  imperfections,  hâtons-nous  de  le  dire,  n'enlèvent  rien  au 


460  BIBLIOGRAPHIE. 

mérite  et  à  l'intérêt  d'une  publication  qui  fait  grand  honneur  à  M.  Le 
Bourdellès  et  à  M.  Bréard.  Un  appendice  de  32  pièces  inédites,  tirées 
de  la  Bibliothèque  nationale,  complète  heureusement  le  compte  du 
clos  des  galées.  Mais  on  nous  permettra  de  regretter  l'absence  d'un 
glossaire,  qui  eût  singulièrement  facilité  l'intelligence  d'une  foule  de 
termes  de  la  vieille  langue  nautique,  à  physionomie  souvent  normande, 
dont  ce  texte  est  rempli. 

Paul  Parfouru. 

V Armée  anglaise  vaincue  par  Jeanne  (VArc  sous  les  murs  cTOrléans^ 
par  M.  Boucher  de  Molandox  et  le  baron  Adalbert  de  Beadcorps. 
Orléans,  H.  Herluison;  Paris,  L.  Baudoin,  4  892.  In-S^SU  pages. 
(Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  archéologique  et  historique 
de  l'Orléanais,  t.  XXIII.) 

L'œuvre  que  M.  Boucher  de  Molandon,  avec  l'association  dévouée 
de  M.  Adalbert  de  Beaucorps,  a  pu  voir  achevée  avant  la  fin  d'une  car- 
rière vouée  au  culte  du  plus  haut  épisode  de  l'histoire  ancienne  de  la 
France',  est  le  résultat  de  patientes  recherches,  entreprises  de  longue 
date  et  depuis  lors  toujours  poursuivies  sans  relâche.  Les  documents 
édités  dans  ce  recueil  étaient  déjà  réunis  dès  1876  et  communiqués  à  la 
Société  dont  ils  composent  aujourd'hui  une  des  plus  importantes  publi- 
cations2;  l'étude  qui  les  précède  faisait  dès  1878  l'objet  d'une  lecture 
au  congrès  annuel  des  Sociétés  savantes  3.  Des  scrupules  aussi  hono- 
rables que  peut-être  excessifs  en  avaient  seuls  retardé  jusqu'ici  la  mise 
au  point  définitive.  Tout  désignait  cependant  l'érudit  historien  Orléa- 
nais pour  l'exécution  intégrale  d'une  œuvre  devenue  sienne. 

Le  blocus  d'Orléans,  —  ou,  pour  parler  plus  exactement,  les  opéra- 
tions engagées  autour  d'Orléans,  —  d'octobre  1428  à  mai  1429,  offrent 
une  de  ces  importances  qu'il  serait  oiseux  de  définir.  L'organisation  de 
l'armée  assiégeante  en  représente  un  des  sujets  d'étude  les  plus  essen- 
tiels et  l'un  de  ceux  autour  desquels  la  critique  s'est  depuis  le  plus 

1.  La  dernière  publicatioo  de  M.  Boucher  de  Molandon  était  encore  consa- 
crée à  un  point  de  l'histoire  de  la  délivrance  d'Orléans.  {Inauguration  d'une 
croix  commémorative  du  passage  et  du  séjour  de  Jeanne  d'Arc  à  Chécy, 
24  avril  1892. —  Bulletin  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléa- 
nais, t.  X,  n°  148,  2=  trim.  de  1892,  p.  203-207.) 

2.  Séance  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais  du  24  no- 
vembre 1876.  {Bulletin  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais, 
t.  VI,  n"  91,  4=  trim.  de  1876,  p.  364.) 

3.  Seizième  réunion  des  délégués  des  Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne,  séance 
du  27  avril  1878,  compte-rendu  des  lectures  faites  à  la  section  d'histoire  et  de 
philologie  dans  sa  séance  du  26  avril.  {Revue  des  Sociétés  savantes  des  dépar- 
tements, 6'  série,  t.  VU,  l"  sem.  de  1878,  p.  227-229.) 


BIBLIOGRAPHIE.  •(6'i 

longtemps  exercée.  C'est  à  dégager  ce  point  que  se  sont  attachés  les 
auteurs,  sans  entrer  dans  le  détail  d'opérations  connues  sur  lesquelles 
bien  peu  de  faits  nouveaux  semblent  encore  à  découvrir.  Le  corps  de 
documents  qu'ils  présentent  aujourd'hui  au  public,  avec  l'étude  qui  le 
résume  et  l'éclairé,  contient  certainement  tous  les  renseignements  et  tous 
les  résultats  dont  puisse  s'enrichir  l'histoire  sur  ce  complexe  et  capti- 
vant chapitre. 

Les  cent  quatorze  documents  publiés  par  MM.  de  Molandon  et  de 
Beaucorps  (p.  209-301)  sont  tirés  presque  en  entier  de  ces  anciennes 
archives  de  la  Chambre  des  comptes,  dont  les  épaves,  actuellement 
disséminées  parmi  tant  de  classements  divers  de  nos  grands  dépôts 
pubUcs,  composent  encore  le  principal  aliment  des  ventes  et  des  trou- 
vailles particulières.  Les  dépôts  d'Angleterre  en  ont  ainsi  recueilli  une 
certaine  quantité,  directement  ou  par  la  voie  des  collections  dont  ils  se 
sont  enrichis.  Il  convient  toutefois  de  ne  s'en  exagérer  ni  le  nombre  ni 
la  valeur.  Loin  d'avoir  conservé,  par  voie  de  versements  administratifs 
remontant  à  l'époque  de  la  conquête  ou  de  l'expulsion,  la  masse  princi- 
pale des  pièces  composant  la  comptabilité  officielle  de  l'époque, — comme 
le  veut  encore  de  nos  jours  la  légende  persistante  en  tant  de  villes  de  nos 
provinces  françaises,  où  la  mystérieuse  Tour  de  Londres  passe  généra- 
lement pour  receler  tous  les  documents  relatifs  à  l'occupation,  —  les 
archives   anglaises   n'en   détiennent   qu'une   proportion   relativement 
faible,  réunie  au  hasard  des  acquisitions  partielles  ou  des  accroisse- 
ments provenant  de  l'assimilation  de  certaines  grandes  collections  pri- 
vées. M.  Baguenault  de  Puchesse  avait  récemment  signalé  une  quinzaine 
d'actes  de  ce  genre  se  rapportant  aux  événements  d'Orléans,  contenus 
dans  divers  fonds  du  British  Muséum  ^.  Les  auteurs  du  présent  ouvrage 
(voy.  pièce  7,  p.  220,  n.  1)  en  ont,  en  outre,  recueilli  plusieurs  autres. 
Leur  total  équivaut  à  peine  au  nombre  des  pièces  tirées  de  la  collection 
personnelle  de  M.  de  Molandon.  Quoi  qu'il  en  soit  d'ailleurs,  et  quelle 
qu'ait  été  leur  provenance  actuelle,  les  documents  qui  font  l'objet  de 
cette  publication  sortent  tous  du  même  groupement  initial,  qui,  jadis,  en 
eût  si  singulièrement  facilité  la  consultation,  devenue  actuellement 
œuvre  de  pénibles  recherches  et  de  spéciale  patience. 

Ils  consistent  en  montres  d'armes,  contrôles,  quittances,  endentures, 
lettres  de  garant,  identiques  aux  documents  publiés  en  corps  par 
M.  Siméon  Luce  sur  l'invasion  étrangère  en  basse  Normandie,  et  dont 
il  n'est  pas  un,  ainsi  que  le  formulait  si  exactement  la  préface  de  la 
Chronique  du  Mont-Saint-Michel,  «  qui  n'apporte  quelque  fait  nouveau 
ou  ne  rectifie  quelque  erreur  accréditée  ».  La  plupart  se  rapportent  aux 
événements  d'Orléans  même,  et  représentent  le  contrôle  permanent, 

1.  Bulletin  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais,  t.  IX, 
n"  137,  3"  et  4«  trim.  de  1888,  p.  307-308. 

4894  44 


^&2  BIBLIOGRAPHIE. 

le  commentaire  détaillé  du  chapitre  spécialement  consacré  au  siège 
dans  le  compte  septième  de  Pierre  Surreau,  receveur  général  des 
finances  de  Normandie,  compte  conservé  comme  l'on  sait  et  savamment 
analysé  par  M.  Gti.  de  Beaurepaire,  dans  son  étude  de  l'Administration 
de  la  Normandie  sous  la  domination  anglaise  aux  années  ik2k,  ik2o  et 
1^29.  Un  certain  nombre  d'autres  pièces  ont  trait  à  l'organisation  géné- 
rale de  l'armée  et  de  l'administration  civile  dans  le  pays  conquis.  Je 
veux  bien  que  ces  dernières  soient  choisies  comme  type;  mais  devaient- 
elles  figurer  dans  une  publication  exclusivement  consacrée  à  l'histoire 
orléanaise?  Est-ce  avec  quelques  actes  détachés  qu'on  peut  espérer 
tracer  un  tableau  complet  de  ce  que  fut  l'occupation  anglo-saxonne  en 
Normandie?  On  serait  donc  en  droit  d'estimer,  sous  ce  rapport,  que  c'est 
trop  ou  trop  peu.  Quant  aux  documents  uniquement  relatifs  aux  opé- 
rations engagées  sous  Orléans,  le  fait  d'avoir  réussi  à  les  grouper  presque 
tous  donne  à  chacun  d'eux  un  intérêt  extrême.  Chaque  corps  de  troupe 
est  ainsi  suivi  pas  à  pas,  avec  ses  diminutions  et  ses  accroissements 
d'effectif,  ses  mutations  dans  le  commandement  et  dans  les  cadres.  L'ori- 
gine de  chaque  détachement  est  exactement  établie,  et  l'enverra  tout  à 
l'heure  quelle  curieuse  observation  il  y  a  lieu  d'en  tirer.  Une  somme 
considérable  de  notions  précises  et  indiscutables  est  acquise  sur  tous 
les  capitaines  de  cette  armée  si  bizarrement  morcelée.  Enfin,  il  est 
vraiment  émouvant  de  trouver  ainsi  recueillis  en  bloc,  en  dépit  de  leur 
sécheresse,  de  leur  style  administratif  et  de  leur  technique  financière, 
les  actes  et  les  pièces  dont  la  teneur  fit  agir  et  se  mouvoir  une  armée 
«  historique  »  entre  toutes,  et  sur  laquelle  les  conditions  de  sa  défaite 
doivent  attirer  plus  spécialement  l'observation  et  l'analyse. 

L'étude  à  laquelle  ces  documents  servent  de  base  (p.  1-208)  comprend 
une  introduction  (p.  3-19)  et  sept  chapitres. 

Le  premier  {État  général  des  forces  atiglaises),  et  le  septième  {Finances 
et  administration)^  qui  pourraient  plutôt  se  faire  suite,  sont  consacrés  à 
l'examen  de  l'organisation  implantée  par  le  gouvernement  anglais  dans 
le  pays  occupé. 

MM.  de  Molandon  et  de  Beaucorps  en  relèvent  les  principaux  traits, 
qui  se  rapportent  à  l'administration  militaire,  à  la  levée  et  à  l'entretien 
des  troupes.  Ils  signalent  l'incroyable  instabilité  du  commandement 
supérieur,  je  ne  veux  pas  parler  du  commandement  des  places,  où  la 
fixité  est  au  contraire  beaucoup  plus  exactement  observée.  Une  autre 
très  juste  observation  porte  sur  cet  étonnant  cumul  des  fonctions  rélri- 
buables,  qui  fait  qu'  «  un  Anglais  de  marque  semble  partout  à  la  fois  » 
(p.  35),  capitaine  d'une  grande  ville,  de  quatre  ou  cinq  forteresses  de 
moindre  importance,  membre  du  Grand  Conseil  ou  du  Conseil  de  Nor- 
mandie, pourvu  de  charges  auprès  du  roi  ou  du  régent,  investi  par-dessus 
le  tout  de  quelque  grand  commandement  régional.  Un  commentaire 
judicieux  est  également  consacré  à  la  proportion  relative  des  hommes 


BIBLIOGRAPHIE.  -163 

d'armes,  montés  ou  à  pied,  et  des  archers,  presque  toujours  employés 
dans  le  rapport  de  1  à  3.  Il  est  absolument  exact  que  l'expression  cons- 
tamment usitée  dans  les  documents  anglais  :  «  et  les  archers  »,  ou  bien 
encore  :  «  les  archers  à  l'afférent  »,  désigne,  sans  besoin  d'autre  indica- 
tion complémentaire,  le  nombre  de  trois  archers  pour  un  homme  d'armes. 
Quant  à  la  composition  de  la  lance,  au  moins  dans  la  troupe  anglaise, 
les  auteurs  auraient  pu  se  montrer  plus  affirmatifs  encore.  Il  ressort 
évidemment  de  l'alinéa  intitulé  :  «  Composition  de  la  lance  et  de  l'ar- 
cher étoffé  »  (§  4  du  chap.  i),  que  l'homme  d'armes  d'outre-Manche 
n'entretenait  pas  «  d'autre  auxiliaire  qu'un  page  »,  qu'il  faut  d'ailleurs 
considérer  comme  un  non-combattant.  Mais  l'occasion  était  bonne  pour 
poser  définitivement  en  principe  que  le  mot  lance,  à  cheval  ou  à  pied, 
dans  la  troupe  anglaise,  signifie  simplement  un  individu,  une  unité 
humaine  de  combat,  et  qu'en  employant  par  exemple  l'expression  de 
cent  lances,  les  contemporains  entendent  signifier  cent  hommes,  tous 
armés  d'une  lance,  quantité  valide  et  effective,  au  sens  où  l'on  dirait 
aujourd'hui  cent  sabres  ou  cent  fusils.  Les  dénombrements  plus  ou 
moins  fantastiques  auxquels  a  pu  prêter  une  certaine  confusion  qui 
semble  inhérente  à  cette  question,  —  dénombrements  auxquels  MM,  de 
Molandon  et  de  Beaucorps  ne  se  sont,  il  faut  le  reconnaître,  nullement 
prêtés,  —  ont  fait  leur  temps.  Et  même  dans  la  troupe  française,  jus- 
qu'à l'époque  de  l'application  des  ordonnances  de  1439  et  de  1446,  nous 
permettra-t-on  le  plus  extrême  scepticisme  sur  le  chiffre  des  servants 
effectifs  de  la  légendaire  la?ice  fournie. 

Les  chapitres  ii  à  v  sont  consacrés  à  la  discussion  de  la  composition 
et  de  l'effectif  total  de  l'armée  dirigée  contre  Orléans.  [Armée  de  Salis- 
bury;  Première  phase  du  siège  d'Orléans;  Deuxième  phase  du  siège  d'Or- 
léans; Détachements  et  contingents  féodaux  tirés  de  la  Normandie  et  du 
pays  de  conquête.) 

La  base  de  cette  armée  était  constituée  par  le  corps  de  troupes  amené 
d'Angleterre  sous  la  conduite  du  comte  de  Salisbury,  lequel  devait 
comprendre,  en  principe,  600  hommes  d'armes  et  1,800  archers,  avec 
faculté  de  remplacer,  jusqu'à  concurrence  de  200  hommes  d'armes,  un 
de  ces  derniers  par  trois  archers,  ce  qui,  en  réalité,  en  amena  l'effectif 
combattant  au  chiffre  de  450  lances  et  2,250  archers.  Vendenture  rela- 
tive au  rassemblement  de  ces  troupes,  connue  depuis  longtemps  par 
Rymer  et  rééditée  par  Stevenson,  est  datée  du  24  mars  1428,  et  l'em- 
barquement de  ce  premier  corps  d'armée,  le  30  juin,  auprès  de  Douvres, 
ne  prête  à  aucune  discussion.  A  ce  fond  primitif  vient  s'ajouter,  en 
exécution  de  lettres  au  nom  de  Henry  YI,  en  date  du  24  juin,  un  autre 
corps  de  400  lances  et  de  1,200  archers  correspondants,  rassemblement 
important,  dont  les  travaux  de  M.  Gh.  de  Beaurepaire,  toujours  exacte- 
ment consultés  par  les  auteurs,  ont  vérifié  l'existence.  MM.  de  Molan- 


164  BIBLIOGRAPHIE. 

don  et  de  Beaucorps  caractérisent  avec  raison  cette  seconde  armée,  en 
remarquant  qu'elle  ne  consistait  point  en  «  une  grosse  unité  »,  mais 
en  «  plusieurs  corps  avec  divers  capitaines  n'ayant  d'autre  lien  que 
d'être  ensemble  sous  le  commandement  supérieur  de  Salisbury  »  (p.  54)« 
Un  des  documents  les  plus  intéressants  de  la  publication  est  celui 
(Pièces  justif.,  n°  3)  qui  contient  le  texte  même  des  lettres  de  Henry  VI, 
relatives  à  la  formation  de  cette  colonne,  et  dont  moitié  devait  être 
payée  sur  les  finances  de  Normandie,  moitié  sur  celles  de  France.  Ce 
second  corps  de  troupes,  passé  en  revue,  selon  la  provenance  de  ses 
contingents,  à  Yernon  et  à  Poissy,  le  15  juillet,  prit  part,  avec  les 
levées  amenées  d'Angleterre  par  le  comte  de  Salisbury,  à  toutes  les 
premières  opérations  de  la  campagne.  L'armée  d'invasion  qui  se  mit 
en  marche  vers  la  Loire,  en  août  1428,  comptait  donc  sur  le  papier,  en 
tenant  compte  des  interversions  facultatives  opérées  par  Salisbury, 
850  lances  et  3,450  archers,  en  tout  4,300  combattants. 

Je  ne  pense  pas  qu'il  faille  ajouter  à  ce  chiffre  les  petits  détachements 
tirés  des  places  de  Normandie,  qu'on  voit  apparaître,  vers  novembre 
ou  décembre  seulement,  dans  les  rangs  de  l'armée  assiégeante  (Pièces 
justif.,  nos  19  à  24,  56  à  59,  64,  66,  82).  MM.  de  Molandon  et  de  Beau- 
corps  estiment  qu'ils  ne  servirent  qu'à  convoyer  les  vivres,  les  finances 
et  les  munitions  (p.  94-96,  107-110,  131-132),  si  ce  n'est  à  combler  les 
vides,  hypothèse  qui  justifierait  amplement  leur  présence  sous  les  murs 
d'Orléans.  Ces  détachements  isolés,  dont  les  documents  publiés  par  les 
auteurs  établissent  avec  précision  l'origine,  tirés,  entre  bien  d'autres, 
de  Rouen,  Château-Gaillard,  Pont-de-l'Arche,  Pontorson,  Saint-Lô, 
Coutances,  comptant  depuis  un  homme  d'armes  et  trois  archers  jusqu'à 
vingt  hommes  d'armes  et  soixante  archers,  représentent  autant  de  pré- 
lèvements opérés  sur  les  garnisons  anglaises.  Sur  celle  de  Pontorson, 
par  exemple,  place  démolie,  il  est  vrai,  quelques  mois  plus  tard,  en  juil- 
let 1429,  et  peut-être  déjà  moins  bien  gardée,  cette  formation  de  marche 
(Pièces  justif.,  n»  82,  20  hommes  d'armes  et  les  archers)  atteint  jusqu'au 
quart  de  la  garnison  normale  (80  hommes  d'armes  et  les  archers^).  Ce 
qu'il  faut  remarquer  en  outre,  c'est  que  ce  système  des  «  petits  paquets  », 
comme  on  le  définirait  de  nos  jours,  ne  fut  pas  une  exception  réservée 
au  siège  d'Orléans.  Le  procédé  paraît  au  contraire  avoir  été  d'emploi 
méthodique  et  courant  dans  la  tactique  anglaise,  non  seulement  pour 
les  entreprises  de  quelque  durée  et  de  quelque  importance,  comme  le 
siège  de  Pontorson  en  1427,  de  Ghàteau-Gaillard  en  1430,  de  Louviers 
en  1431,  de  Saint-Denis  en  1435,  mais  encore  pour  des  opérations  de 
bien  moindre  intérêt,  dont  les  chroniques  ont  à  peine  conservé  trace  : 

1.  Siméoa  Luce,  Chronique  du  Mont-Saint- Michel,  t.  1,  p.  283-284,  Pièces 
juslif.,  n°  105. 


BIBLIOGRAPHIE.  ^65 

tel ,  entre  autres ,  ce  siège  de  la  bicoque  de  Farcheville  auprès 
d'Étampes^,  en  janvier  1428,  auquel  figurent  des  détachements  tirés  des 
garnisons  de  Vire  et  de  Falaise  2. 

S'il  ne  convient  pas  de  faire  entrer  en  ligne  de  compte  ces  groupements 
singuliers,  il  y  a  lieu  toutefois  de  joindre  aux  4,300  combattants  qui 
viennent  d'être  spécifiés  le  montant  d'un  renfort  spécial,  qui,  sur  la 
durée  de  près  d'un  mois  de  service,  en  avril  1429,  rallia  quelque  temps 
les  bords  de  la  Loire.  Il  se  composait  des  contingents  féodaux  du  duché 
de  Normandie  et  du  pays  de  conquête,  convoqués  à  Vernon,  le  29  mars 
1429  :  ce  corps,  dont  les  études  de  M.  Gh.  de  Beaurepaire  ont  reconnu 
l'identité,  et  sur  lequel  les  auteurs  publient  d'intéressants  documents 
(Pièces  justif.,  no^98  à  104),  put  s'élever  jusqu'à  200  lances  et  600  archers. 

Resterait  à  déterminer  le  contingent  fourni  par  le  duc  de  Bourgogne, 
signalé  et  évalué,  seulement  à  l'occasion  du  départ  de  ces  troupes,  par 
le  Journal  du  siège  :  ce  dernier  texte  mentionne,  à  la  date  du  17  avril 
1429,  la  retraite  d'environ  1,500  Bourguignons,  dont  l'absence  affaiblit 
d'autant  l'armée  assiégeante.  Cet  effectif  n'étant  pas  spécifié  plus  exac- 
tement, on  se  voit  obligé  de  s'en  tenir  à  cette  appréciation  assez  vague. 

Le  total  de  tous  ces  corps  de  troupes  réunis  porte  le  nombre  des  sol- 
dats expédiés  par  le  gouvernement  anglais  vers  les  rives  de  la  Loire, 
au  plus  fort  des  opérations  sous  Orléans,  à  6,600  hommes  environ,  en 
compensant  les  morts  et  les  blessés  par  les  renforts  dont  l'origine  vient 
d'être  établie,  et  dans  la  catégorie  desquels  il  faut  comprendre  cette 
colonne  de  500  Anglais  formant  l'escorte  du  célèbre  convoi  des  Harengs, 
qui  vint  s'encadrer  dans  les  rangs  de  l'armée  assiégeante,  au  témoi- 
gnage combiné  de  Monstrelet  et  du  Bourgeois  de  Paris.  Des  considéra- 
tions techniques  amènent  les  auteurs  à  penser  que  la  simple  garde  des 
bastilles  comportait  au  moins  5,000  hommes.  Après  le  départ  des  Bour- 
guignons, l'armée  d'investissement  ne  compta  guère  davantage. 

On  se  trouve  ainsi  loin  des  évaluations  auxquelles  avait  prêté  la  Chro- 
nique de  la  Pucelle,  demeurée  si  longtemps  le  principal  élément  d'appré- 
ciation connu,  et  qui  portait  la  force  de  l'armée  anglaise  à  10,000  hommes 
à  la  fin  de  l'année  1428.  Sans  se  fier  à  cette  affirmation,  des  supputations 
ingénieuses  avaient  déjà  plus  d'une  fois  essayé  de  reconstituer  l'effectif 
réel  des  troupes  assiégeantes.  Le  premier  historien  critique  du  Siège, 
Jollois,  dont  les  sagaces  conclusions  ont  fixé  tant  de  points  douteux  de 
cette  campagne  décisive  3,  avait  ainsi  relevé  les  arrivées  successives  de 


1.  Farcheville,  sur  le  plateau  entre  l'Essonne  et  la  Juine,  sur  le  territoire  de 
la  commune  de  Bouville,  Seine  et-Oise,  cant.  d'Élampes. 

2.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  25768,  n»'  269  et  270. 

3.  Histoire  du  siège  d'Orléans,  1833.  —  Lettre  à  MM.  les  membres  de  la 
Société  des  Antiquaires  de  France  sur  l'emplacement  du  fort  des  Tourelles  de 
l'ancien  pont  d'Orléans,  1834. 


^66  BIBLIOGRAPHIE. 

colonnes  anglaises  signalées  par  le  Journal,  et,  le  contingent  bourgui- 
gnon mis  à  part,  était  parvenu  au  chiffre  de  9,440  combattants *,  qu'a 
depuis  adopté  M.  Wallon,  dans  son  Histoire  de  Jeanne  d'Arc^. 

Dans  un  mémoire  plus  récent,  M.  Vergnaud-Romagnesi^,  partant 
d'un  mode  d'évaluation  différent,  celui  des  pertes  subies  par  les  assié- 
geants, arrivait  à  réduire  le  total  du  corps  de  blocus  à  4,000  hommes, 
au  moment  de  l'apparition  de  Jeanne  d'Arc*.  Depuis,  dans  une  autre 
étude,  M.  Mantellier^  a  le  premier  reconnu  et  publié  des  pièces  origi- 
nales relatives  aux  contingents  expédiés  devant  Orléans,  qui  mettaient 
sur  la  voie  de  tout  un  travail  nouveau  à  établir  sur  ces  bases  ^.  Il  sera 
désormais  établi  que  l'armée  anglaise,  au  fort  des  opérations,  ne  compta 
pas  plus  de  6  à  7,000  combattants  effectifs  présents  sous  les  murs 
d'Orléans. 

Après  avoir  relevé  que  le  choix  primitif  d'Angers  comme  point  d'at- 
taque de  la  ligne  de  la  Loire,  et  l'abandon  de  ce  projet,  resteront  toujours 
sans  doute  énigmatiques  (p.  25,  50,  55,  59  et  62),  MM.  de  Molandon  et 
de  Beaucorps  relatent  sommairement  la  marche  enveloppante  de  Salis- 
bury  et  les  événements  principaux  du  siège  :  les  combats  d'artillerie, 
les  effets  du  tir  anglais,  les  travaux  de  mine,  sont  l'objet  d'un  commen- 
taire approfondi  auquel  la  compétence  technique  de  l'un  des  collabora- 
teurs ajoute  un  indiscutable  intérêt.  Ajoutons  que  la  question  contro- 
versée du  commandement  supérieur  des  opérations  du  siège  après  la 
mort  de  Salisbury,  le  23  octobre,  est  définitivement  tranchée  (chap.  iv, 
§  2,  p.  111-116).  11  résulte  absolument  de  deux  des  documents  publiés 
(Pièces  justif.,  n°s  60  et  61)  que  cette  direction  suprême  fut  exercée 
simultanément  par  Suffolk,  Talbot  et  Scales.  Jeanne  d'Arc  avait  donc 
une  raison  péremptoire  de  leur  adresser  spécialement,  à  tous  trois,  l'in- 
jonction finale  de  la  célèbre  lettre  par  laquelle  elle  sommait  les  envahis- 
seurs d'avoir  à  vider  la  terre  de  France. 

Le  chapitre  vi  (Dépenses  pour  le  siège  d'Orléans)  est  un  court  exposé 
des  frais  nécessités  par  la  levée  de  l'armée  du  siège,  d'après  les  chiffres 
indiqués  dans  le  compte  analysé  par  M.  de  Beaurepaire,  ainsi  que  des 
expédients  financiers  du  gouvernement  anglais,  obligé  de  retenir  un 
trimestre  du  traitement  de  tous  ses  fonctionnaires  pour  en  affecter  le 

1.  Jollois,  Histoire  du  siège  d'Orléans,  chap.  i,  par.  vi,  p.  41-46.  Des  forces 
relatives  des  assiégés  et  des  assiégeants. 

2.  Jeanne  d'Arc,  t.  I,  livre  II,  \y.\xi.  ni,  p.  173,  et  App.  XXII,  p.  399-400. 

3.  Siège  d'Orléans  de  1429.  Mémoire  sur  les  dépenses  faites  par  les  Orléa- 
nais en  prévision  du  siège  et  pendant  sa  durée,  1861.  (Extrait  du  Bulletin  du 
Bouquiniste,  n"  96,  98,  99,  t.  VIII  et  IX,  déc.  1860  à  févr.  1861.) 

4.  Vergnaud-Romagnesi,  Mémoire  sur  les  dépenses...,  p.  12. 

5.  Histoire  du  siège  d'Orléans,  1867. 

6.  Mantellier,  Histoire  du  siège  d'Orléans,  p.  218-240,  Pièces  justif.,  n"  7, 

8,  n. 


BIBLIOGRAPHIE.  ^  67 

montant  au  budget  militaire  de  l'année.  A  cette  occasion  sont  publiés 
quelques  curieux  exemplaires  de  ces  mandements  individuels  de  rete- 
nue (Pièces  justif.,  n°^  105  et  106). 

Il  serait  improbable  qu'au  cours  d'une  étude  aussi  complexe  et  tou- 
chant à  tant  de  détails  et  d'individualités,  il  ne  se  rencontrât  ni  erreurs 
ni  inexactitudes. 

D'abord  MM.  de  Molandon  et  de  Beaucorps  sont-ils  bien  certains  que 
les  documents  qu'ils  publient,  avant  d'avoir  été  versés  à  la  Chambre  des 
comptes  de  Paris,  aient  jamais  passé  par  celle  de  Rouen,  que  ce  soit  en 
1762  seulement,  à  la  suppression  de  cette  dernière,  qu'ait  eu  lieu  ce 
versement,  et  que  ce  ne  soit  pas  l'incendie  trop  célèbre  de  1737,  mais 
un  triage  méthodique  exécuté  en  1776,  qui  ait  amené  la  dilapidation  de 
ces  précieuses  collections  (Introd.,  §  1,  p.  5-7)  ?  Mais,  après  la  suppres- 
sion de  la  Chambre  des  comptes  éphémère  de  Caen,  le  15  juillet  1424, 
et  à  la  suite  de  l'absorption  de  cette  juridiction  par  celle  de  Paris,  — 
ordonnance  dont  les  auteurs  citent  cependant  le  texte  original  (p.  183), 
—  n'est-ce  pas  de  la  Chambre  de  Paris  que  relèvent  tous  les  comptes 
du  gouvernement  anglais,  comme  celui  de  Pierre  Surreau,  et  toutes  les 
pièces  comptables,  comme  celles  qui  font  l'objet  de  cette  publication 
méme^?  Il  ne  peut  y  avoir  sur  ce  point  de  doute  ni  de  contestation  pos- 
sible. Après  la  reprise  de  Paris  et  jusqu'à  l'expulsion  définitive  des 
Anglais,  il  se  peut  qu'il  leur  ait  fallu  une  Chambre  des  comptes  pour 
leurs  possessions  de  Normandie,  besoin  auquel  répondait  celle  instituée 
à  Caen  au  début  de  la  conquête;  mais,  en  tout  cas,  les  pièces  qui  eussent 
été  de  son  ressort  se  rapporteraient  seulement  à  l'époque  comprise  entre 
1436  et  1449,  et  il  est  évident  qu'elles  durent  ensuite  se  trouver  reversées 
dans  le  cadre  des  classements  de  Paris.  La  fondation  d'une  Chambre  des 
comptes  spéciale  à  Rouen  ne  remonte  qu'à  1580,  et,  quant  à  sa  suppres- 
sion, ce  n'est  pas  en  1762  qu'elle  fut  prononcée,  mais  à  la  suite  des  évé- 
nements qui  amenèrent  la  création  du  parlement  Maupeou,  en  1771. 
Cette  fusion  ne  dura  du  reste  que  trois  ans,  et  les  quatre  dépôts  qui 
constituaient  les  archives  de  cette  cour,  expédiés  à  Paris,  se  trouvèrent 
retransportés  en  Normandie.  Ils  n'auraient  donc  pu  se  trouver  exposés 
à  la  dilapidation  méthodique  indiquée  par  les  auteurs  comme  ayant  eu 
lieu  à  partir  de  1776,  dilapidation  qui  en  réalité  s'exerçait,  depuis  l'édit 
de  1741,  sur  tous  ces  titres  échappés  à  l'incendie  de  1737,  véritable  et 
unique  destructeur  des  collections  où  sont  compris  tous  les  documents 
édités  dans  l'œuvre  de  MM.  de  Molandon  et  de  Beaucorps^. 

1.  Voir  le  texte  même  de  cette  ordonnance,  en  se  référant  au  passage  cité 
(p.  183).  Cf.  Ch.  de  Beaurepaire,  De  l'administration  de  la  Normandie, 
p.  14-15. 

2.  De  Boislisle,  Histoire  de  la  maison  de  Nicolay,  t.  II,  Pièces  justif.,  Notice 
préliminaire  sur  la  Chambre  des  comptes  de  Paris,  p.  xxni-xxv,  cxi-cxii, 
cxxvii-cxxvin. 


^68  BIBLIOGRAPHIE. 

On  ne  voit  pas,  en  outre,  que  les  auteurs  aient  suffisamment  utilisé 
les  travaux  de  M.  Longnon  sur  l'étendue  de  la  domination  anglaise  à 
l'époque  de  l'apparition  de  Jeanne  d'Arc,  qui  contiennent  cependant,  et 
avec  quelle  richesse  !  les  renseignements  de  la  valeur  que  l'on  sait,  et 
notamment  l'identification  lumineuse  de  presque  toutes  les  quarante 
places  fortes  enlevées  par  Salisbury  dans  sa  campagne  d'approche  de  la 
Loiret  villes  et  châteaux  dont  la  plupart  des  noms  relevaient  jusqu'a- 
lors de  la  plus  pure  fantaisie  2.  On  ne  voit  pas  non  plus  qu'ils  aient  pris 
connaissance  de  l'étude  de  M.  Robert  Triger  sur  l'invasion  du  Maine,  ovi 
sont  pourtant  dressées  des  notices  inédites  et  documentées  sur  maint 
capitaine  anglais  ayant  pris  part  à  la  campagne  de  la  Loire,  entre 
autres  sur  Nicolas  Burdett,  William  Glasdali,  Robert  Harling,  Richard 
Wideville,  qui  eussent  été  dans  l'espèce  d'une  précieuse  consultation'. 

Un  reproche  général  qu'on  serait  en  droit  d'adresser  au  corps  de  la 
publication  porterait  certainement  sur  la  façon  dont  les  noms  de  person- 
nages anglais  se  trouvent  relevés.  Ainsi  pourquoi  ces  formes  compliquées 
ou  incorrectes,  comme  Standyssh  (p.  54),  Nessefied  (p.  41),  Ouverton 
(p.  121),  Kyrell  (p.  54),  Goghe  (p.  129),  etc.,  etc.?  Quelques-unes  en 
deviennent  inexactes,  comme  Scrocher  pour  Strother  (p.  125),  Wivre 
pour  Wever  (p.  126).  En  outre,  s'il  est  délicat  de  se  fixer  une  méthode 
de  notation  pour  les  noms  de  famille  de  souche  normande  déformés  en 
Angleterre,  au  moins  est-il  nécessaire  d'en  adopter  une  et  de  choisir, 
par  exemple,  entre  Bourdct  et  Burdett,  Neville,  Neufville  ou  Nevil. 
En  revanche,  ce  dont  il  faut  être  reconnaissant  aux  auteurs,  c'est  d'avoir 
presque  partout  rompu  avec  la  déplorable  tradition  qui  consiste  à  affu- 
bler de  particules  françaises  les  noms  propres  anglais,  et  souvent  les 
plus  rebelles  à  ce  genre  d'adaptation.  Il  y  a  vraiment  plaisir  à  lire,  par 
exemple,  Robert  Hungerford,  Richard  Grey,  William  Pôle,  comte  de 
Suffolk,  et  à  ne  plus  entendre  parler  du  seigneur  de  Talbot. 

Dans  le  détail,  un  certain  nombre  d'inexactitudes  seraient  à  relever.  — 
Ainsi  Jacques  do  Ûynen  (p.  206)  est  simplement  Jacques  de  Dinan,  sire 
de  Beaumanoir.  —  C'est  Auvillars,  dans  le  pays  d'Auge  '',  et  non  une  loca- 
lité quelconque  du  nom  de  Villers  (p.  106),  qui  représente  la  seigneurie 
échue  au  capitaine  danois  Andrew  Ogard,  au  service  de  l'Angleterre. 
—  Pourquoi  identifier  Eustache  Gandin  (p.  130),  le  chef  de  corps  bour- 

1 .  Les  Limites  de  la  France  et  l'étendue  de  la  domination  anglaise  à  l'époque 
de  la  mission  de  Jeanne  d'Arc.  {Revue  des  Questions  historiques,  t.  XVIII, 
ocl.  1875.) 

2.  Découverte  aux  archives  de  Guildhall  et  publiée  pour  la  première  fois  par 
M.  Jules  Deli)it,  Documents  français  en  Angleterre,  n°  376,  p.  236-237. 

3.  Une  Forteresse  du  Maine  pendant  l'occupation  anglaise.  Fresnay-le- 
Vicomte  de  1417  à  1450.  {Revue  historique  et  archéologique  du  Maine,  t.  XX, 
1"  sem.  de  1886.) 

4.  Auvillars,  Calvados,  canl.  de  Cambremer. 


BIBLIOGRAPHIE.  469 

guignon  dont  les  chroniques  signalent  la  présence  devant  Orléans,  et 
dont  les  documents  récemment  découverts  à  Vienne  par  M.  Bougenot^ 
semblent  mentionner  la  mort  à  Patay^,  le  18  juin,  avec  cet  autre  offi- 
cier danois  «  Eustache  de  Grandyn  »,  signalé  sous  cette  forme  par  Ste- 
venson comme  servant  dans  l'armée  anglaise  ?  —  La  place  de  Béthencourt 
(p.  64),  enlevée  par  Salisbury  en  approchant  d'Orléans,  dans  l'été  de 
1428,  est  Bretencourt,  à  la  naissance  du  plateau  de  Beauce,  aux  sources 
de  l'Orge,  lieu  fort  dont  M.  Longnon  a  fixé  l'identification  3.  —  Le  bailli 
de  Rouen  qui  présida  au  supplice  de  Jeanne  d'Arc  n'était  pas  ce  John 
Salvayn  qui  parut  devant  Orléans  (p.  204).  Celui-là  était  Raoul  Bou- 
teiller,  dont  la  nationalité  demanderait  à  être  éclaircie,  et  qui  remplit 
à  Rouen  l'intérim  de  Salvayn  pendant  le  séjour  de  Henry  VI,  d'oc- 
tobre 1430  jusque  vers  la  fin  de  1431. 

Quant  au  bailli  d'Évreux  présent  au  siège,  et  sur  son  rôle  (p.  57- 
58,  90,  129),  MM.  de  Molandon  et  de  Beaucorps  ont  absolument 
raison  (p.  129)  d'émettre  des  doutes,  qu'ils  auraient  pu  même 
changer  en  affirmations  plus  positives.  En  effet,  le  bailli  d'Évreux, 
on  peut  considérer  le  fait  comme  acquis,  arrive  le  12  octobre  avec 
Salisbury  sous  les  murs  d'Orléans  et  sert  pendant  la  durée  du  siège  : 
en  outre,  Monstrelet,  à  tort  certainement,  le  désignant  seulement  par 
son  titre,  sans  mentionner  son  nom,  le  fait  périr  à  la  défense  des  Tou- 
relles, aux  côtés  de  Glasdall,  le  7  mai''.  D'après  les  notes  du  fragment 
de  Perceval  de  Cagny  et  du  texte  du  Journal  du  siège  publiées  dans  le 
Procès^,  ce  personnage  a  souvent  été  identifié  avec  l'officier  gallois 
Richard  Gethyn,  qui  exerça  incontestablement,  quant  à  lui,  les  fonc- 
tions de  commandant  de  Beaugency,  place  qu'il  rendit  lui-même  à 
Jeanne  d'Arc  le  15  juin.  Or,  en  fait,  Richard  Gethyn,  —  qui  d'ail- 
leurs survécut  après  l'événement  du  7  mai,  ce  qui  ne  permet  pas  de  le 
faire  périr  aux  Tourelles,  —  ne  paraît  jamais  avoir  figuré  parmi  les 
baillis  d'Évreux,  dont  nous  avons  eu  occasion  de  dresser  la  liste.  Il 
n'exerce  les  fonctions  de  bailli  qu'à  Mantes,  oii  il  était  déjà  commandant 
de  la  place,  de  1433  jusqu'au  commencement  de  1437.  Le  bailli  d'Évreux, 
alors  effectivement  en  exercice,  est  en  réalité  Richard  Wallcr,  en  charge 
depuis  1426,  et  qu'on  retrouve  en  fonctions,  de  retour  à  son  poste,  à  la 

1.  Notices  et  extraits  de  manuscrits  intéressant  l'histoire  de  France  conser- 
vés à  la  Bibliothèque  impériale  de  Vienne.  (Bulletin  du  Comité  des  travaux 
historiques  et  scientifiques,  section  d'histoire  et  de  philologie,  année  1892.) 

2.  Lettre  de  Jacques  de  Bourbon,  comte  de  la  Marche,  à  Guillaume  de  Cham- 
peaux,  évêque  de  Laon,  du  24  juillet  1429  (Ibid.,  toc.  cit.). 

3.  Fraction  de  la  commune  de  Saint-Martin- de-Brétencourt,  Seine-et-Oise, 
cant.  de  Dourdan. 

4.  Monstrelet,  livre  II,  chap.  lix,  édit.  Douët-d'Arcq,  t.  IV,  p.  321. 

5.  Procès,  t.  IV,  p.  14,  n.  1,  et  p.  97,  n.  2. 


i70  BIBLIOGRAPHIE. 

date  du  16  juin,  où  le  document  qui  le  mentionne  signale  sa  participa- 
tion récente  et  déjà  passée  à  la  campagne  de  la  Loire,  à  la  suite  de 
laquelle,  soit  dans  le  dernier  mois  de  1429,  soit  dans  le  courant  de  1430, 
on  le  voit  passer  bailli  de  Caen.  Si  donc  les  indications  concernant  le  baillî 
d'Évreux  présent  au  siège  doivent  certainement  se  rapporter  à  ce  per- 
sonnage, on  ne  peut  néanmoins  pas  encore  lui  appliquer  le  récit  de 
Monstrelet.  Mais  pourquoi  n'inclinerait-on  pas  à  croire  que  le  capitaine 
anglais,  --  demeuré  inconnu,  qui  trouva  la  mort  aux  Tourelles,  et  que 
Monstrelet  désigne  seulement  sous  son  titre  de  bailli  d'Évreux,  —  ne 
fait  qu'un  avec  celui  que  le  Journal  du  siège  mentionne  sous  le  nom  du 
bailli  de  Mantes,  et  que  ce  dernier  texte,  sans  parler  cette  fois  du  bailli 
d'Évreux,  signale  comme  ayant  péri  dans  ce  même  assaut  ^?  En  admet- 
tant une  confusion  bien  aisément  compréhensible  commise  par  Mons- 
trelet, il  resterait  avéré  que  le  bailli  d'Évreux,  Richard  Waller,  arrivé 
devant  Orléans  avec  Salisbury,  fit  toute  la  campagne  et  revint  à  son 
poste,  et  que  ce  fut  uniquement  le  bailli  de  Mantes  qui  perdit  la  vie 
sur  la  brèche  des  Tourelles,  dans  les  conditions  qui  viennent  d'être 
rappelées.  Ce  bailli  de  Mantes  serait  alors  Thomas  Giffart,  que  l'on  sait 
avoir  occupé  ces  fonctions  au  moins  depuis  1428,  qui  les  exerce  au  cours 
du  siège  et  dont  on  ne  rencontre  plus  trace  depuis.  MM.  de  Molandon 
et  de  Beaucorps  le  mentionnent  d'ailleurs  sous  son  nom  comme  présent 
devant  Orléans  et  commandant  aux  Tourelles  (p.  40,  55,  98,  118),  et 
l'identifient,  non  sans  raison  (p.  98),  avec  le  bailli  non  désigné  de 
Mantes  dont  le  Journal  du  siège  signale  la  mort  aux  Tourelles.  Les 
auteurs  avaient  donc  entre  les  mains  les  moyens  suffisants  pour  éclair- 
cir  cette  triple  incarnation  de  l'anonyme  bailli  d'Évreux,  que  les 
remarques  formulées  ici  nous  semblent  à  présent  dégager  de  toute 
incertitude. 

Ces  quelques  imperfections  de  forme  et  de  détail  n'enlèvent  rien, 
comme  il  est  aisé  de  s'en  rendre  compte,  à  la  valeur  fondamentale  de 
l'œuvre  de  MM.  de  Molandon  et  de  Beaucorps.  Le  nombre  et  l'impor- 
tance des  documents  qu'elle  révèle,  les  résultats  qu'elle  fixe,  les  conclu- 
sions qu'elle  permet  de  poser  sur  l'événement  capital  qui  marque  le 
tournant  le  plus  critique  de  notre  histoire  nationale,  en  font  un  élément 
indispensable  de  tout  essai  de  connaissance  de  cette  époque  sinistre 
et  grandiose,  dont  il  semble  que  tout  soit  dit  et  autour  de  laquelle  il 
reste  encore  tant  à  faire.  MM.  de  Molandon  et  de  Beaucorps  en  auront, 
en  tout  cas,  définitivement  élucidé  l'une  des  questions  les  plus  passion- 
nantes et  les  plus  controversées. 

Germain  Lefèvre-Pontalis. 

1.  Journal  du  siège,  dans  Procès,  i.  IV,  p.  162. 


BIBLIOGRAPHIE.  -171 

Campagnes  des  Anglais  dans  V Orléanais,  la  Beauce  chartraine  et  le 
Gâtinais  (^42^•^428).  V Armée  sous  Wanvick  et  Suffolk  au  siège 
de  Montargis.  Campagnes  de  Jeanne  d'Arc  sur  la  Loire  posté- 
rieures au  siège  d'Orléans,  par  AmicieDE  Villaret.  Orléans,  -1893. 
In- 8°,  v-l  68  pages, 

M""  A.  de  Villaret,  qui  est  l'auteur  de  plusieurs  livres  remarquables 
sur  l'histoire  d'Orléans  %  aurait  failli  à  son  devoir  de  bonne  Orléanaise 
si  elle  n'avait  consacré  une  partie  de  son  activité  scientifique  à  la  libé- 
ratrice d'Orléans.  Déjà  elle  avait  écrit  un  intéressant  mémoire  sur  le 
page  de  Jeanne  d'Arc^.  Cette  fois,  elle  a  choisi  un  sujet  d'un  plus  haut 
intérêt.  Il  s'agit  des  opérations  militaires  qui  précédèrent  le  siège  d'Or- 
léans et  de  celles  qui  le  suivirent.  Sur  le  siège  même  d'Orléans,  il  res- 
tait peu  de  choses  à  dire.  La  marche  envahissante  des  Anglais,  resser- 
rant toujours  leurs  lignes  jusqu'à  envelopper  complètement  le  cœur  de 
la  France,  n'était  pas  moins  connue,  surtout  depuis  les  remarquables 
travaux  de  Siméon  Luce  et  de  M.  Longnon.  Mais  il  restait  à  préciser 
les  efforts  faits  par  les  Anglais  pour  se  créer  dans  la  Beauce  et  l'Orléa- 
nais une  nouvelle  base  d'opérations.  M'ie  de  Villaret  a  mis  en  lumière 
les  entreprises  de  l'ennemi  contre  Vendôme,  qui  probablement  ne 
furent  pas  couronnées  de  succès;  elle  a  raconté  le  siège  de  Montargis, 
prélude  de  celui  d'Orléans,  et  la  campagne  courte,  mais  méthodique, 
qui  amena  Salisbury  sous  les  murs  de  cette  dernière  ville.  Par  l'étude 
critique  des  documents,  spécialement  des  pièces  de  comptabilité,  elle 
rétablit  dans  leur  exactitude  les  faits  souvent  altérés  par  les  chroni- 
queurs contemporains,  et  détermine  l'effectif  réel  des  troupes.  Enfin,  la 
participation  des  Orléanais  aux  campagnes  de  Jeanne  d'Arc  sur  la 
Loire,  après  la  levée  du  siège,  n'avait  jamais  été  indiquée  avec  autant 
de  précision.  Les  pièces  justificatives  imprimées  à  la  fin  du  volume 
sont  pour  la  plupart  extraites  du  compte  d'André  d'Épernon,  trésorier 
des  guerres,  déjà  utihsé  par  Siméon  Luce,  et  aussi  des  comptes  com- 
munaux d'Orléans.  Parmi  ces  pièces,  il  en  est  une  que  je  veux  citer, 
éloquente  dans  son  laconisme  administratif,  et  qu'on  ne  lira  pas  sans 
émotion  :  «  Recepte  faicte  par  Michelet  Filleul,  commis  et  ordonné  en 
la  Chambre  de  la  ville  d'Orléans  par  les  devant  diz  procureurs  à  rece- 
voir certains  emprumpz  et  aides  mis  sus  en  ladicte  ville  d'Orléans  pour 
convertir  à  la  deffense  d'icelle  ville  à  rencontre  des  Angloys,  et  aussi 
de  certains  dons  faiz  à  ladicte  ville,  desquelx  cy-après  sera  faicte  men- 
cion,  commençant  icelle  recepte  le  ix^  jour  du  moys  de  septembre,  l'an 
mil  lUIc  vint  et  huit.  Et  premièrement,  recepte  d'argent  blanc  :  de 

1.  Entre  autres  les  Antiquités  de  Saint-Paul  d'Orléans  (cf.  Bibl.  de  l'École 
des  cfiartes,  t.  XLV  [1884],  p.  550). 

2.  Louis  de  Coules,  page  de  Jeanne  d'Arc.  Orléans,  1890,  in-8°. 


172  BIBLIOGRAPHIE. 

Jehan  Mahy,  tenneur,  une  tasse  d'argent,  pesant  vi  onces  d'argent, 

signée  du  poinçon  de  Paris,  et  toute  neufve...  »  A  la  suite  de  Jean 

Mahy  défilent  un  certain  nombre  de  ses  concitoyens  apportant  leur 

vaisselle  d'argent  à  la  fonte  et  sacrifiant  leur  luxe  à  la  défense  de  la 

patrie. 

Maurice  Pbou. 


N.-E.  DroNNE.  Jacques  Cartier.  Québec,  impr.  L.  Brousseau,  ^889. 
In-'i2,  xii-332  pages. 

Jacques  Cartier,  his  life  and  voyages^  by  Joseph  Pope.  Ottawa,  impr. 
Woodburn,  ^889.  In-8°,  -168  pages. 

N.-E.  DioxNE.  La  Nouvelle-France,  de  Cartier  à  Champlain,  -1540- 
4  603.  Québec,  typ.  G.  Darveau,  ■1891.  In-8o,  396  pages. 

Samuel  Champlain,  fondateur  de  Québec  et  père  de  la  Nouvelle- 
France.  Histoire  de  sa  vie  et  de  ses  voyages,  par  N.-E.  Dioxne. 
Tome  I.  Québec,  A.  Côté,  ^891.  In-8°,  xvin-430  pages. 

Les  ouvrages  dont  nous  offrons  le  compte-rendu  peuvent  donner  une 
excellente  idée  du  mouvement  bibliographique  et  littéraire  dans  le 
Canada  français,  ce  pays  trois  fois  grand  comme  la  France  et  dont  les 
productions  intellectuelles,  déjà  nombreuses,  ont  gardé  toute  la  saveur 
de  l'ancienne  littérature  française. 

Jacques  Cartier,  le  «  Découvreur,  »  comme  se  plaisent  à  l'appeler  les 
écrivains  canadiens,  a  déjà  été  l'objet  de  différents  travaux  ^  Pendant 
toute  la  seconde  moitié  du  xvi«  siècle,  les  expéditions  françaises  au 
Canada  furent  nombreuses;  elles  font  l'objet  de  la  Nouvelle-France  de 

1.  Les  recherches  provoquées  parles  Sociétés  savantes  du  Canada  donnèrent 
lieu  aux  publications  suivantes  :  Documents  sur  Jacques  Cartier,  publiés  par 
C.  Desraazières  de  Séchelles  dans  les  Transactions  de  la  Société  historique  et 
littéraire  de  Québec,  t.  V,  p.  81-146;  —  Harvut  (H"),  Jacques  Cartier,  recherches 
sur  sa  personne  et  sur  sa  famille.  Nantes,  impr.  Forest  et  Grirnaud,  1884,  in-8% 
14  p.  (Extrait  de  la  Revue  de  Bretagne  et  de  Vendée).  —  Rappelons  ici  que 
plusieurs  de  nos  confrères  ont  contribué  par  quelques  appoints  à  l'histoire  des 
origines  du  Canada  :  Joùon  des  Longrais  (F.),  Jacques  Cartier,  documents 
nouveaux.  Paris,  A.  Picard,  1888,  in-8»,  222  p.;  —  Documents  inédits  sur 
Samuel  de  Champlain,  fondateur  de  Québec,  publiés  par  Etienne  Charavay. 
Paris,  Charavay,  1875,  1  vol.  in-S";  —  Histoire  des  relations  des  Hurons  et  des 
Abnaquis  du  Canada  avec  Notre-Dame  de  Chartres,  par  M.  Merlet.  Chartres, 
1858,  in-8°;  faisant  suite  à  la  publication  de  M.  Doublet  de  Boistbibault,  les 
Vœux  des  /Jurons  et  des  Abnaquis  à  Notre-Dame  de  Chartres  publiés  pour  fa 
première  fois.  Chartres,  1857,  in-8°.  —  Jaccjues  Cartier  a  été  encore  l'objet 
d'une  autre  publication  anglaise,  que  nous  n'avons  pas  eue  entre  les  mains  pour 
l'examiner  :  Stephens,  Jacques  Cartier  and  his  four  voyages  to  Canada. 
Montréal,  1889,  in-8«. 


BIBLIOGRAPHIE.  'i  73 

M.  Dionne.  Ghamplain  fut  le  véritable  organisateur  de  la  colonie  : 
M.  Dionne  lui  consacrera  trois  volumes  (Samuel  Ghamplain,  Introd., 
p.  xvi).  Les  explorations  et  la  colonisation  de  l'Amérique  étaient  suivies 
avec  autant  d'intérêt,  au  xvi«  et  au  xvn«  siècle,  que  celles  de  l'Afrique 
de  nos  jours.  La  cause  première  du  courant  qui  porta  les  Européens 
vers  l'Amérique  septentrionale,  la  partie  la  moins  productive  du  Nou- 
veau-Monde, ce  fut  la  pêche  «  aux  terres  neuves  »  [Nouvelle- France, 
ch.  vm),  puis  le  commerce  des  fourrures  sur  le  continent  américain 
[Ibid.,  ch.  xiii).  En  abordant  à  l'ile  de  Terre-Neuve,  la  première  impres- 
sion de  Jacques  Cartier,  qui  avait  été  au  Brésil,  fut  que  «  c'est  la 
terre  que  Dieu  donna  à  Gayn^  »  Aussi  les  quatre  voyages  de  Jacques 
Cartier,  pas  plus  que  ceux  de  ses  prédécesseurs  Sébastien  Cabot,  Jean 
de  Léry,  etc.,  ne  furent-ils  suivis  d'aucun  essai  de  colonisation  immé- 
diat. Cartier  ne  remonta  le  Saint -Laurent  que  jusqu'à  Hochelaga 
(Montréal)  et  ramena  quelques  Indiens  pour  les  montrer  au  roi  de 
France.  Jean-François  de  la  Roque,  sieur  de  Roberval,  gentilhomme 
picard,  succéda  à  Jacques  Cartier  en  1540  et  donna  plus  d'extension  à 
l'exploration  continentale^.  C'est  Roberval  qui  fit  déposer  sa  propre 
nièce  dans  l'île  déserte  de  la  «  Demoiselle  Marguerite  »  avec  son  amant 
et  une  duègne^.  Jehan  Alfonce,  Saintongeois ,  pilote  de  Roberval, 
s'avança  dans  les  régions  arctiques  (1542).  Il  faut  aller  ensuite  jusqu'à 
la  fin  du  xvi«  siècle,  avec  Troïlus  du  Mesgouez,  marquis  de  la  Roche, 
Breton  (1598),  et  Pierre  de  Chauvin,  sieur  de  Tontuit,  marchand  de 
Ronfleur  (1600),  précurseurs  immédiats  de  Champlain,  pour  voir  la 
colonisation  reprendre  et  faire  quelques  progrès.  Champlain,  né  à 
Brouage  vers  1570,  se  prépara,  par  de  nombreux  voyages  en  Espagne, 
aux  îles  Canaries,  au  Mexique,  aux  Antilles  et  sur  les  côtes  du  nord  du 
Brésil,  à  l'exploration  du  Canada,  qu'il  commença  en  1603.  Québec  fut 
fondé  sur  un  rocher  escarpé  du  Saint-Laurent,  en  1608,  et  les  mission- 
naires récollets  arrivèrent  en  1614. 

M.  Dionne,  qui  a  été  pendant  dix  années  directeur  d'un  des  princi- 
paux journaux  du  Canada,  a  donné  à  ses  livres  une  forme  très  attrayante, 
d'autant  plus  que  l'auteur,  comme  tous  ses  compatriotes  canadiens, 
manie  remarquablement  la  langue  française.  Il  s'est  tenu  également  au 
courant  des  derniers  travaux  sur  la  matière.  Gomme  l'avait  indiqué 

1.  Relation  originale...  publiée  par  Michelant  et  Ramé.  Paris,  1867,  p.  11. 

2.  Suivant  une  communication  qui  nous  a  été  faite,  la  découverte  récente  de 
cinq  estocs  ou  grandes  épées  du  xv°  ou  xvi°  siècle  dans  le  lac  Saint-Jean,  au 
nord  de  Québec  (appartenant  à  la  collection  de  M.  Faucher  de  Saint-Maurice  à 
Québec),  donnerait  une  nouvelle  trace  du  passage  de  Roberval  dans  cette 
région. 

3.  Anecdote  qui  a  été  reproduite  dans  VHeptaméron  de  la  reine  de  Navarre, 
publié  en  1559  (lxvii°  nouvelle),  et  qui  figure  dans  les  pièces  justificatives  de  la 
Nouvelle-France  de  M.  Dionne. 


-174  BIBLIOGRAPHIE. 

M.  Joûon  des  Loiigrais%  il  a  placé  la  date  de  la  naissance  de  Jacques 
Cartier  entre  le  6  juin  et  le  23  décembre  1491,  puisqu'on  lui  donne 
l'âge  de  soixante-quatre  ans  dans  des  pièces  de  procédure  de  1556, 
tandis  que,  par  suite  d'une  fausse  interprétation  d'un  nom  trouvé  dans 
les  registres  d'état  civil  de  Saint- Malo,  on  l'avait  d'abord  placée  en  1494. 
M.  Joiion  des  Longrais  a  proposé  un  certain  nombre  de  corrections 
très  vraisemblables  aux  noms  de  la  liste  d'équipage  de  Jacques  Cartier 
conservée  aux  archives  de  Saint-Malo.  M.  Dionne,  qui  n'a  pu  corriger 
cette  liste  que  sur  un  fac-similé  lithographique  très  défectueux,  publié 
par  l'abbé  Laverdière  en  1859,  a  proposé  quelques  nouvelles  correc- 
tions (Jacques  Cartier,  p.  126).  Il  s'est  montré  là  paléographe  assez 
exercé  dans  les  écritures  du  xvi^  et  du  xvn^  siècle.  Il  a  dressé  une  inté- 
ressante bibliographie  des  cartes  géographiques  du  xvi=  siècle  faisant 
mention  du  Canada,  depuis  la  carte  de  Juan  de  la  Gosa  en  1500  (Nou- 
velle-France, p.  213-255).  Beaucoup  de  notes  explicatives  accom- 
pagnent chacun  des  ouvrages  de  M.  Dionne.  Un  certain  nombre  de 
documents  des  archives  de  Honfleur  lui  ont  été  fournis  par  M.  Bréard. 
M.  Dionne  nous  renseigne  sur  l'étymologie  de  Canada,  qui  n'est  pas 
l'espagnol  aca  nada  (rien  ici)  ou  capo  de  nada,  mais  le  mot  huron  ka7i- 
nata,  qui  signifie  une  ville  [Jacques  Cartier,  p.  237). 

L'ouvrage  de  M.  Pope  sur  Jacques  Cartier,  sans  présenter  autant  de 
recherches  d'érudition  que  les  ouvrages  de  M.  Dionne,  est  un  résumé 
très  exact  et  très  attachant. 

Un  certain  nombre  de  questions  relatives  à  Jacques  Cartier  ont  donné 
lieu  à  plusieurs  publications  d'autres  érudits  canadiens.  Nous  n'avons 
pas  de  compétence  pour  nous  prononcer  sur  l'itinéraire  de  Jacques  Car- 
tier de  Terre-Neuve  à  Québec,  sur  la  durée  de  son  quatrième  voyage, 
etc.,  et  nous  nous  bornons  à  mentionner  ces  quelques  travaux  à  titre 
de  curiosité  2. 

1.  Jacques  Cartier,  documents  nouveaux,  p.  5-7. 

2.  Voici  les  principales  publications  canadiennes  relatives  à  la  polémique  sur 
Jacques  Cartier  :  De  Gazes  (Paul),  Deux  points  d'histoire  [Quatrième  voyage 
de  Jacques  Cartier  ;  —  Expédition  du  marquis  de  la  Roche],  dans  les  Mémoires 
de  la  Société  royale  du  Canada,  1884,  in-4'',  sect.  I,  p.  1-6.  Le  quatrième 
voyage  de  Jacques  Cartier  aurait  eu  lieu  du  printemps  à  l'automne  de  l'année 
1543  et  non  de  l'auloinnc  de  1543  au  printemps  de  1544  ;  —  De  Gazes  (Paul),  les 
Points  obscurs  des  voyages  de  Jacques  Cartier,  dans  les  Mémoires  de  la  Société 
royale  du  Canada,  1890,  10-4°,  sect.  I,  p.  25-34.  La  question  de  l'itinéraire  dans 
les  voyages  de  Jacques  Carller  avait  déjà  été  l'objet  d'un  mémoire  de  M.  Ganong, 
en  1887,  tlansle.SiVeHioi;es  de  la  même  Société  (secl.  II,  p.  121);  — Dionne (N.-E.), 
Etude  archéologique.  Le  Fort  Jacques-Cartier  et  la  «  Petite-Hermine  ».  Mont- 
réal, 1891,  in-8',  34  p.  Lieu  d'hivernage  de  Jacques  Cartier  dans  ses  premiers 
voyages  et  dccouverle  des  débris  d'un  de  ses  trois  navires,  dont  une  partie  fut 
envoyée  en  France  au  musée  de  Saiul-Malo;  —  De  Gazes  (Paul),  Observations  sur 


BIBLIOGRAPHIE.  ^75 

Jacques  Cartier  et  Ghamplain  ont  laissé  le  récit  de  leurs  voyages. 
Jacques  Cartier  a  fait  quatre  voyages  au  Canada  (1534,  1535-36, 
1541-42,  1543),  dont  nous  nous  permettons  de  donner  en  détail  dans 
la  note  suivante  la  bibliographie   assez   compliquée  ^  Les  relations 

l Étude  archéologique  du  D'  Dionne.  Montréal,  impr.  de  «  FÉtendard,  »  1891, 
in-8'',8  p.  — Citons  encore  quelques  études  du  domaine  de  la  littérature  pure  : 
Myrand  (Ernest),  Une  Fête  de  Noël  sous  Jacques  Cartier,  2"  édit.  Québec,  irapr. 
Deniers,  1890,  in-8°,  296  p.;  —  Œuvre  du  monument  Jacques-Cartier.  Québec, 
lyp.  Léger  Brousseau,  1888,  in-8°,  74  p.;  —  Chauveau,  Discours  prononcés 
lors  de  l'inauguration  du  monument  Cartier-Brébeuf,  24  juin  1889.  Montréal, 
1889,  in-8'',  26  p.  Monument  élevé  à  Jacques  Cartier  et  au  jésuite  missionnaire 
Brébeuf,  qui  vivait  au  commencement  du  xvii'  siècle. 

1.  La  première  édition  complète  des  voyages  de  Jacques  Cartier  est  due  au 
Canada  :  Voyages  de  découverte  au  Canada,  entre  les  années  1534  et  1542, 
par  Jacques  Quartier,  le  sieur  de  Roberval,  Jean  Alphonse  de  Xanctoigne, 
etc.,  suivis  de  la  description  de  Québec  et  de  ses  environs  en  1608  et  de  divers 
extraits  relativement  au  lieu  de  l'hivernement  de  Jacques  Quartier  en  1535- 
1536  (avec  gravures,  fac-similés),  réimprimés  sur  d'anciennes  relations  et 
publiés  sous  la  direction  de  la  Société  littéraire  et  historique  de  Québec. 
Québec,  impr.  W.  Cowan  et  fils,  1843,  in-8'',  iv-130  p.  Réimpression  de  l'édit. 
de  1598,  pour  le  premier  voyage  de  Jacques  Cartier,  p.  1-23;  texte  du  manus- 
crit de  la  Bibliothèque  nationale  5644,  coUalionné  avec  les  manuscrits  5589 
et  5653,  pour  le  deuxième  voyage  de  Jacques  Cartier,  p.  24-69;  traduction  du 
texte  anglais  fragmentaire  de  la  collection  Hackluyt  [Collection  of  early 
voyages,  Londres,  1810),  pour  le  troisième  voyage  de  Jacques  Cartier,  p.  70-78; 
Routier  de  Jean  Alphonse,  traduit  de  la  même  collection,  p.  79-88  ;  Voyage  du 
sieur  de  Roberval,  traduit  de  la  même  collection,  p.  89-96;  deux  lettres  de 
Jacques  Noël,  de  Saint-Malo,  sur  la  découverte  des  Saults  (rapides  ou  chutes) 
du  Saint-Laurent,  en  Canada  (1587),  traduites  de  la  même  collection,  p.  97-101). 
—  La  réimpression  de  l'édition  de  1598  contient  un  certain  nombre  d'inexacti- 
tudes de  transcription  :  équipâmes,  appareillâmes  (p.  1),  au  lieu  de  équipasmes, 
appareillasmes,  etc.  L'orthographe  Quartier  provenait  de  la  fausse  identifica- 
tion du  nom  donnée  dans  les  registres  d'état  civil  de  Saint-Malo  et  rectifiée  par 
M.  Jouon  des  Longrais. 

Premier  voyage  de  Jacques  Cartier  :  Relation  originale  du  voyage  de  Jacques 
Cartier  au  Canada  en  1534.  Documents  inédits  sur  Jacques  Cartier  et  le 
Canada  (nouv.  série),  publiés  par  H.  Michelant  et  A.  Ramé...  Paris,  Tross, 
1867,  in-8°,  vin-76  et  54  p.  Texle  du  ms.  du  milieu  du  xvi^  siècle  contenu  dans 
la  collection  Fontetle,  portefeuille  LVII,  n°  5,  à  la  Bibliothèque  nationale,  décou- 
vert par  M.  Michelant  après  sa  publication  du  texte  de  l'édit.  de  1598,  men- 
tionnée ci-après.  —  Voyage  de  Jaques  Cartier  au  Canada  en  1534.  Nouv.  édit., 
publiée,  d'après  l'édit.  de  1598  et  d'après  Ramusio,  par  M.  H.  Michelant,  avec 
deux  cartes.  Documents  inédits  sur  Jacques  Cartier  et  le  Canada,  communiqués 
par  M.  Alfred  Ramé.  Paris,  Tross,  1865,  in-8°,  vin-72  et  iv-54  p.  Réimpression 
de  l'édit.  de  Rouen,  par  Raphaël  du  Petit- Val,  1598,  in-8'',  dont  il  n'existe  qu'un 
seul  exemplaire  conservé  à  la  Bibliothèque  nationale.  Deux  traductions  du 
premier  voyage  de  Jacques  Cartier  ont  été  faites  au  xvi"  siècle,  en  italien,  dans 


^76  BIBLIOGEAPfllE. 

de  Jacques  Cartier  sont  très  courtes  et  lui  avaient  été  demandées  offi- 
ciellement par  le  roi  de  France.  Champlain  a  écrit  des  récits  de  voyage 
beaucoup  plus  étendus,  depuis  son  voyage  aux  Indes  occidentales  (dont 
le  manuscrit  est  aujourd'hui  à  la  bibliothèque  de  Dieppe)  jusqu'à  ses 
ouvrages  sur  le  Canada.  Ils  ont  été  publiés  par  l'abbé  Laverdière 
en  1870 *.  —  Le  style  de  Jacques  Cartier  est  beaucoup  plus  archaïque 
que  celui  de  Champlain.  Cartier  emploie  couramment  la  préposition  o 
(avec),  liucher  (crier),  byevre  (castor),  esme  (estime),  leise  (large),  orée 
(rivage),  à  no  (à  la  nage),  etc.  Le  manuscrit  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale (publié  par  Michelant  en  1867)  contient  un  certain  nombre  de  par- 
ticularités graphiques,  intéressantes  pour  la  prononciation  du  xvi«  siècle  : 
Ouaist,  Surrouaist,  Norouaist  (O.,  S.-O.,  N.-O.,  p.  2,  10,  17,  etc.), 
aesles  pour  ailes  (p.  3),  ouaiseaulx  pour  oiseaux  (p.  3),  poiiair  pour 
pouvoir  (p.  5),  boays  ou  bouays  (bois),  ouays  (oies),  sollail  (soleil)  2. 

Après  la  part  des  éloges,  il  faut  bien  donner  quelque  place  à  la  cri- 
tique. Le  grand  reproche  à  faire  aux  écrivains  canadiens  en  général, 

la  collection  de  Ramusio  (1556  et  édit.  ultérieures),  et  en  anglais,  dans  celle  de 
Ilackluyt  (1600).  Le  premier  voyage  de  Jacques  Cartier  a  été  également  publié 
par  Ternaux-Compans  {Archives  des  voyages,  1840)  et  par  Pinkerton  {Voyages 
and  Travels).  —  Premier  voyage  de  Jacques  Cartier  au  Canada.  Édit.  cana- 
dienne du  «  Discours  du  voyage  fait  par  le  capitaine  Jacques  Cartier,  »  publiée 
par  Uaoul  de  Tilly.  Lévis  [Québec),  impr.  du  Travailleur  de  Lévis,  1890,  viii- 
11-72  p.  Nouv.  réimpr.  de  l'édit.  de  1598. 

Deuxième  voyage  de  Jacques  Cartier  :  Bref  récit  et  succincte  narration  de  la 
navigation  faite  en  MDXXXV  et  MDXXXVI  par  le  capitaine  Jacques  Car- 
tier aux  des  de  Canada,  Hochelaga,  Saguenay  et  autres.  Réimpr.  figurée  de 
l'édit.  orig.  rarissime  de  MDXL  V  avec  les  variantes  des  manuscrits  de  la  Biblio- 
thèque impériale,  précédée  d'une  brève  et  succincte  introduction  historique, 
par  M.  d'Avezac.  Paris,  Tross,  1863,  in-8",  vi-68  feuillets.  Réimpr.  page  pour 
page  de  ledit,  de  Paris,  par  Ponce  Roflet,  dict  Faucheur,  et  Anthoine  le  Clerc 
frères,  1545,  petit  in-S",  dont  un  exemplaire  unique  est  conservé  au  British 
Muséum. 

1.  Une  bibliographie  détaillée  des  cinq  éditions  de  Champlain  (trois  de  1632, 
1640,  1870)  se  trouve  dans  Pilling,  Bibliography  of  the  Algonquian  languages 
(Washington,  1891,  in-8%  x-614  p.,  publication  de  la  Smithsonian  Institution), 
p.  79-81. 

2.  Le  manuscrit  de  la  Bibliothèque  nationale  (coll.  Fontette,  portef.  LVII, 
n'  5)  présente  des  traces  de  graphie  italienne  ou  méridionale  :  faczon  (édit. 
Michelant,  p.  12),  commanczames  (p.  24),  danczoint  (p.  33),  alla  pour  à  la 
(p.  23),  alleur  pour  à  leur  (p.  31);  on  y  trouve  presque  toujours,  pour  la  dési- 
nence oient,  la  forme  oint  [estoint,  venoint,  fessoint  pour  faisoient,  abooint 
pour  avoient),  que  je  suis  d'autant  plus  porté  à  considérer  comme  une  parti- 
cularité de  graphie  méridionale  ({ue  je  l'ai  retrouvée,  à  une  date  plus  moderne, 
mais  d'une  façon  courante,  dans  des  documents  de  Montpellier  de  l'époque  de 
la  Révolution  (voir  Lettres  de  Cambon,  publiées  par  E.-D.  Grand  et  L,  de  la 
Pijardière.  Montpellier,  1889,  in-S",  p.  23,  n.  2). 


BiBLIOGIlAPflIfi.  \71 

c'est  une  ignorance  ou  une  inexpérience  trop  souvent  complète  des  pro- 
cédés de  l'érudition  moderne  et  en  particulier  de  la  bibliographie.  Les 
Canadiens  anglais  encourent  peut-être  un  peu  moins  ce  reproche  : 
M.  Pope  a  donné  dans  ses  notes  quelques  spécimens  bibliographiques 
très  corrects.  Les  excellents  modèles  bibliographiques  qu'offrent  les 
bib'iographes  américains,  et  oii  ils  atteignent  quelquefois  presque  à  la 
perfection,  comme  M.  Harrisse,  devraient  être  imités  davantage  au 
Canada.  M.  Dionne  ne  nous  indique  pas  spécialement,  ce  qui  aurait 
intéressé  et  instruit  particulièrement  le  lecteur  français,  les  grandes 
publications  officielles  de  documents  sur  les  origines  de  l'histoire  du 
Canada  ^.  Il  ne  nous  donne,  à  part  quelques  notes  sur  les  diverses  édi- 
tions de  Cartier  et  de  Champlain,  aucune  bibliographie  d'ensemble  de 
son  sujet.  Outre  la  bibliographie  méthodique  des  travaux  relatifs  à 
Jacques  Cartier,  dont  nous  avons  indiqué  quelques-uns  ci-dessus^,  il 
aurait  fallu  relever  tous  les  ouvrages  d'histoire  canadienne  faisant  men- 
tion du  xvie  et  du  xvii®  siècle  3,  sans  oublier  non  plus  les  ouvrages  pure- 
ment littéraires  et  romanesques  qui  ont  pris  souvent  comme  matière 


1.  Ces  recueils  de  documents  sont,  pour  la  période  de  Jacques  Cartier  et  du 
xvi"  siècle  :  Collection  de  documents  relatifs  à  l'histoire  de  la  Nouvelle- 
France.  Québec,  1883-1885,  4  vol.  in-4°  (1492-1789);  —  et,  pour  la  période  de 
Champlain  :  Eclations  des  Jésuites  (Québec,  1858,  3  vol.  in-8"  à  2  col.). 

2.  Il  faut  y  joindre  l'ouvrage  fondamental  de  l'érudil  américain  Parkman, 
France  and  England  in  North  America,  a  séries  of  historical  narratives 
(Boston,  1865-1884,  9  vol.  in-S"),  dont  la  première  partie  est  intitulée  :  The 
pioneers  of  France  in  the  Neiv  World. 

3.  On  nous  pardonnera  peut-être  de  donner,  à  ce  propos,  une  courte  liste  des 
principaux  ouvrages  sur  l'histoire  du  Canada  :  Lescarbot,  Hist.  de  la  Nouvelle' 
France,  1612,  publiée  par  Tross.  Paris,  1866,  3  vol.  in-8°;  —  Creuxius  [Du 
Creux],  Historias  Canadensis  seu  Novx  Francise  libri  decem.  Paris,  1664,  in-4'' 

—  Sagard  Théodat,  Hist.  du  Canada,  publiée  par  Tross.  Paris,  1866,  4  vol 
in-8»;  —  Charlevoix,  Hist.  et  descr.  générale  de  la  Nouvelle-France.  Paris. 
1744,  6  vol.  in-12  ou  3  vol.  in-4'  ;  —  Brasseur  de  Bourbourg,  Hist.  du  Canada 
Paris,  1852,  2  vol.  in-8°  ;  —  Garneau,  Hist.  du  Canada.  Québec,  1859,  4  vol 
in-4°;  —  Ferland,  Cours  d'histoire  du  Canada.  Québec,  1861-1865,  2  vol.  in-8° 

—  Suite,  Hist.  des  Canadiens  français,  1608-1880,  Montréal,  1882-1884,  8  vol 
in-4°  ;  —  De  Gourmont,  les  Français  au  Canada  et  en  Acadie.  Paris,  1889 
in-S».  —  Parmi  les  écrivains  anglais  :  Andrew  Bell,  Hist.  of  Canada.  Montréal 
1862,  2  vol.  in-8°;  —  Miles,  Hist.  of  Canada.  Montréal,  1872;  —  Tuttle,  The 
comprehensive  history   of  the  Dominion  of  Canada.   Montréal,   1877-1879 
2  vol.  in-4'>;  —  Withrow,  Popular  hist.  of  the  Dominion  of  Canada.  Toronto 
1885;  —  Kingsford,  Hist.  of  Canada.  Toronto,  1887-1893,  6  vol.  in-8' ;  —Mer 
cier  Mac  Mullen,  Hist.  of  Canada.  Brockville,  1892,  2  vol.  in-S"  ;  —  ainsi  que 
les  dictionnaires  biographiques  :  Bibaud,  Dict.  hist.  des  hommes  illustres  du 
Canada.  Montréal,  1857,  in-S",  et  les  autres  dictionnaires  de  biographie  cana- 
dienne, Men  of  Canada,  etc. 

1894  42 


^78  BIBLIOGRAPHIE. 

les  origines  du  Canada  <•  Dans  les  documents  des  pièces  justificatives, 
l'indication  des  sources  devrait  suivre  chaque  document  séparément. 
Les  fac-similés,  réduits  dans  les  ouvrages  de  M.  Dionne  à  quelques 
signatures,  auraient  pu  être  plus  nombreux.  M.  Pope  (p.  80)  a  repror 
duit  une  vue  d'Hochelaga  d'après  Ramusio.  Il  n'y  a  que  peu  de  fautes 
d'impression  à  relever.  Fijac  [Jacques  Cartier,  p.  278)  est  Figeac.  Les 
écrivains  du  Canada  sont  évidemment  moins  à  l'aise  dans  les  choses 
du  domaine  historique  que  dans  les  ouvrages  nombreux  et  variés  de 
description  ou  de  sport  où  ils  excellent  à  décrire  leur  vaste  et  beau  pays. 
Une  dernière  critique  à  faire  aux  publications  de  M.  Dionne,  mais 
dont  il  parait  qu'il  ne  peut  pas  être  rendu  responsable,  concerne  le  papier 
d'impression  et  les  caractères  d'imprimerie,  qui  sont  de  condition  et 
qualité  très  inférieures,  mais  qui  semblent  imposés  sans  exception  à 
tous  les  auteurs  qui  sont  publiés  au  Canada.  Le  contraste  est  particu- 
lièrement choquant  pour  la  réimpression  de  Jacques  Cartier  faite  par 
M.  Raoul  de  Tilly,  lorsqu'elle  est  placée  à  côté  des  jolies  éditions  de 
d'Avezac  et  de  Michelant.  Dans  le  livre  de  M.  Pope,  comme  dans  les 
publications  du  Canada  anglais  en  général,  le  papier  et  les  caractères 
sont  bien  meilleurs. 

E. -Daniel  Grand. 

Description  analytique  du  Cartulaire  du  chapitre  de  Saint-Maurice 
de  Vienne,  suivie  d'un  appendice  de  chartes,  et  Chronique  inédite 
des  évêques  de  Valence  et  de  Die,  publiées  par  le  chanoine  Ulysse 
Chevalier,  correspondant  de  l'Instilut.  Valence,  J.  Géas,  ■^89^. 
In-8°,  88  pages.  [Collection  de  cartulaires  dauphinois,  tome  II, 
2*  livraison.) 

Au  milieu  de  ses  beaux  travaux  de  bibliographie,  M.  le  chanoine 
Chevalier  trouve  encore  le  temps  de  continuer  la  série  de  ses  cartu- 
laires dauphinois,  commencée  dès  1869  par  celui  de  Saint- André-le- 
Bas.  Nous  avons  à  faire  connaître  aujourd'hui  à  nos  lecteurs  les  deux 
derniers  qui  ont  paru.  La  première  livraison  du  tome  II  comprenait 
les  Actes  capitulaires  de  l'église  de  Saint- Maurice  de  Vienne;  la  deuxième, 
dont  nous  annonçons  la  publication,  renferme  l'analyse  détaillée  du 
cartulaire  du  même  chapitre,  l'original  de  ce  précieux  document  ayant 
disparu.  Dans  son  introduction  (pages  1-10),  l'éditeur,  passant  en  revue 
les  sources  dont  se  sont  servis  les  historiens  du  Dauphiné,  Chorier, 
Valbonnais  et  autres,  dresse  une  liste  de  81  numéros,  dont  4  ont  été 
publiés  avant  la  Révolution  et  19  depuis.  Les  n^^  21-47  de  cette  liste 
sont  ainsi  désignés  :  «  Chartularium  Sancti  Mauritii  Viennensis  scrip- 

1.  Ouvrages  tels  que  Chevalier  (Emile),  les  Grands  coureurs  d'aventures. 
Jacques  Cartier.  Paris,  Lebigre-Duquesae,  18G8,  in-8°. 


BIBLIOGRAPHIE.  179 

tum  sœculo  xi  exeunte,  cui  recentiores  aliquot  chartat?  secunda  manu 
subjunctœ  sunt  »  (p.  3).  Ce  cartulaire  n'est  pas  resté  inconnu  ;  Du  Bou- 
chet  en  a  transcrit  48  pièces  ;  la  Bibliothèque  nationale  possède  deux 
volumes  d'extraits  de  ce  manuscrit;  le  premier  renferme  46  chartes,  le 
second  70  (mss.  lat.  5214  et  11743).  Ce  dernier  provient  de  Saint-Ger- 
main-des-Prés.  Différents  auteurs  ont  publié  ou  fait  copier  des  chartes 
de  ce  cartulaire;  tels  sont  :  Chorier,  Baluze,  Jacques  Petit  en  son 
Theodori  pœnitentiale,  Du  Gange,  Gaignières,  Bouquet,  Charvet  et  Pierre 
de  Rivaz,  l'érudit  valaisan. 

En  vertu  d'un  arrêt  de  la  Chambre  des  comptes  de  Dauphiné,  le 
manuscrit  avait  été  reporté  à  Grenoble  à  la  fin  de  1770.  C'est  là  que 
l'expert  Molinet  le  vit  et  en  fit  une  description  en  21  feuillets,  qui  fut 
achetée  en  1845  par  M.  P.-E.  Giraud  et  confiée  par  lui  à  M.  le  cha- 
noine Chevalier,  avec  autorisation  de  la  publier. 

D'après  Molinet,  c'était  un  «  registre  ou  cartulaire  in-folio  carta 
major,  écrit  sur  parchemin,  en  deux  colonnes,  couvert  de  basane  jaune 
sur  bois,  contenant  90  feuillets,  »  paginé  en  chiffres  romains  jusqu'au 
folio  70,  et  en  chiffres  arabes  du  folio  71  au  folio  90.  L'expert  décrit 
avec  soin  chaque  acte,  indique  le  numéro,  le  folio,  la  colonne,  toutes 
les  notes  et  signes  quelconques  se  trouvant  en  marge,  les  notes  tiro- 
niennes,  le  titre  de  l'acte,  sa  date.  Souvent  il  donne  in  extenso  les  der- 
nières lignes  de  l'acte.  Toujours  il  en  fait  connaître  l'objet.  A  ces  ren- 
seignements, le  chanoine  Chevalier  a  ajouté  pour  chaque  acte  la  date 
en  chiffres  arabes  et  en  style  moderne  et,  quand  il  a  été  publié,  la 
principale  source  ou  la  plus  accessible  et  le  renvoi  aux  régestes  (Bôh- 
mer-Mulhbacher,  Bréquigny  et  de  Rivaz)  qui  indiquent  les  autres. 
D'après  l'expert,  dont  l'opinion  diffère  de  celle  de  Du  Cange  indiquée 
ci-dessus,  le  ms.  original  était  du  xiii^  siècle,  sauf  quelques  feuillets 
dont  un  côté  seulement  était  du  xiv^  siècle.  Les  actes,  dans  lesquels 
l'ordre  des  dates  n'est  pas  suivi,  ne  sont  guère  que  des  notes,  sauf  les 
bulles  (lisez  diplômes)  et  quelques  autres  pièces  qui  sont  transcrites 
tout  au  long.  L'éditeur  a  ajouté  en  appendice  quatorze  actes  ou  frag- 
ments d'actes  du  cartulaire  des  années  880  à  1059,  dont  cinq  tirés  de 
Chorier,  Miscellanea,  et  neuf  de  Chifflet,  Collectanea  Burgundica.  Il  a 
joint  à  ces  documents  sur  Saint-Maurice  de  Vienne  une  Chronique 
inédite  des  évêques  de  Valence  et  de  Die.  Ce  document,  tiré  du  ms.  502 
du  cabinet  de  Peiresc  (aujourd'hui  à  la  bibliothèque  de  Carpentras, 
ms.  XLiv,  t.  n,  18  feuillets),  porte  à  la  fin  le  titre  général  de  :  Mémoire 
des  évêchés  de  Valence  et  de  Die.  Cette  chronique  renferme  à  peu  près 
exclusivement  le  récit  des  vicissitudes  du  domaine  temporel  des  évoques 
de  Valence  et  de  Die  après  leur  réunion.  La  rareté  des  documents  qui 
concernent  ces  évêques  était  un  motif  suffisant  de  publier  un  récit  qui 
s'appuie  fréquemment  sur  les  chartes  de  l'évêché  de  Valence. 

Enfin,  le  volume  se  termine  par  un  document,  en  date  du  15  juillet 


^80  BIBLIOGRAPHIE. 

1306,  provenant  du  cabinet  de  M.  de  Bouffier,  et  qui  n'est  autre  que  la 
charte  des  usages  et  coutumes  que  le  chapelain  de  Saint-Pierre  inter 
Judeos  promettait  au  seigneur-abbé  de  Saint-André  de  Vienne  d'obser- 
ver quand  il  prenait  possession  de  la  cure  de  ladite  église. 

A.  Bruel. 


Codex  diplomaticus  ordinis  Sancti  Bufi  Valentix,  publié,  d'après  les 
chartes  originales  conservées  aux  Archives  départementales  de  la 
Drôme  et  divers  recueils  manuscrits,  par  le  chanoine  Ulysse 
Chevalier.  Valence,  J.  Géas,  MDGCG  XGI.  In-S",  ^128  pages. 

Sous  ce  titre,  l'éditeur  a  réuni  dans  l'ordre  chronologique  cent  sept 
chartes  de  l'année  1039  à  l'année  1220.  On  sait  que  la  congrégation  des 
chanoines  réguliers  de  Saint-Ruf,  de  l'ordre  de  Saint-Augustin,  fut 
fondée  en  1039.  et  avait  pour  chef  d'ordre  une  abbaye  située  près 
d'Avignon.  Cette  abbaye  ayant  été  détruite  au  milieu  du  xii«  siècle,  le 
chef-lieu  fut  transféré  en  l'île  d'Éparvière,  en  face  de  Valence,  aujour- 
d'hui les  Iles,  commune  de  Valence  (Drôme).  Ce  fut  Eudes,  évèque  de 
cette  ville  (et  non  pas  Falque,  comme  l'avance  M.  Brun-Durand  dans 
son  Dict.  topogr.  de  la  Drôme,  v'^  les  lies  et  Saint-Ruf)^  qui,  ayant 
«  cédé  en  1158  ce  quartier  à  la  congrégation  de  Saint-Ruf,  celle-ci  y 
établit  l'abbaye  de  son  nom,  qui,  ruinée  en  1562,  fut  rétablie  dans 
Valence  trente  ans  après  et  supprimée  définitivement  en  1771.  »  Le 
Codex  diplomaticus  renferme,  en  effet,  l'acte  de  vente  par  Eudes,  évêque 
de  Valence,  à  l'ordre  de  Saint-Ruf,  de  l'ile  d'Esparvière,  pour  200  marcs 
d'argent  fin  (n°  32)  ;  cette  vente  fut  confirmée  par  privilège  du  pape 
Adrien  IV  le  14  mars  1159  (n*»  35)  et  encore  par  l'empereur  Frédéric  I" 
la  même  année  (n^  36).  C'est  seulement  en  1190  que  Falco  ou  Falque 
abandonna  à  son  tour  à  l'ordre  de  Saint-Ruf  tout  le  droit  qu'il  pouvait 
avoir  sur  l'île  d'Éparvière  et  sur  la  pêche  dans  le  Rhône  (n»  65). 

Le  Codex  diplomaticus  n'étant  accompagné  jusqu'à  présent  ni  d'intro- 
duction ni  de  table,  nous  devons  nous  borner  ici  à  quelques  indica- 
tions. Les  actes  réunis  sont,  comme  nous  l'avons  dit,  au  nombre  de  107, 
dont  48  sont  tirés  directement  des  originaux.  Les  sources  de  ce  recueil 
sont,  outre  les  archives  de  la  Drôme,  celles  du  Rhône  (fonds  de  la  Pla- 
tière),  les  mss.  d'Estiennot,  de  Peiresc,  de  Baluze,  d'OUivier  (cartu- 
laire  de  Saint-Ruf  à  la  bibliothèque  de  Grenoble),  les  Archives  histo- 
riques du  Dauphiné,  tome  XV,  les  mss.  de  Fontanieu,  de  Doat,  etc., 
Eusebi  de  Sospello,  Repertorium  et  summarium  (aux  archives  de  la 
Drôme),  etc.  L'éditeur  a  publié  ces  textes  avec  l'exactitude  et  la  science 
qu'il  met  dans  tous  ses  travaux  et  a  relevé  avec  soin  les  variantes  des 
divers  textes.  Qu'il  nous  permette  cependant  d'ajouter  au  n°  15,  «  Bulla 
Calixli  secundi  in  favorera  ordinis  S.  Rufi,  »  la  mention  suivante  : 


BIBLIOGRAPHIE,  i8\ 

Imprimé  dans  U.  Robert,  Bullaire  du  pape  Calixte  77.  Paris,  1891,  n"  402 
(t.  II,  p.  200).  Analysé  dans  Gallia  christ.,  t.  XVI,  c.  359. 

A.  Bruel. 


L'Union  historique  et  littéraire  du  Maine,  recueil  mensuel,  sous  la 
direction  des  abbés  A.  Ledru,  Ern.-L.  Ddbois  et  H.  Brdneau;  t.  I. 
Le  Mans,  -1893.  In-8°,  4-12  pages,  orné  de  ^2  planches  et  de 
•12  vignettes. 

Le  Maine  vient  de  donner  un  exemple  qu'il  n'est  pas  sans  utilité  de 
signaler  aux  autres  provinces  :  les  trois  savants  ecclésiastiques,  dont  les 
noms  ont  été  transcrits  plus  haut,  ont  eu  la  hardiesse  de  transformer 
l'organe  d'un  patronage  en  un  recueil  mensuel  dans  lequel,  à  côté  du 
Bulletin  littéraire  de  l'œuvre,  ils  ne  donnent  place  qu'aux  notices  basées 
sur  des  monuments  nouveaux  et  qui,  soit  en  les  publiant  in  extenso, 
soit  en  les  analysant  seulement,  sont  susceptibles  de  faire  faire  un  pro- 
grès aux  sciences  historiques.  Le  succès  est  venu  couronner  leurs  efforts, 
et  le  tome  !«•'  de  l'Union  fait  grand  honneur  à  l'érudition  locale. 

Nous  nous  bornerons  à  indiquer  les  travaux  suivants  : 

Inventaire  de  la  sacristie  de  la  cathédrale  du  Mans  au  xv^  siècle. 

Le  cordelier  Olivier  Maillard  au  Mans  et  à  Laval  (1490). 

Une  journée  du  sergent  d'Anthenaise  (lor  octobre  1499). 

Jacques  de  la  Mothe  et  Luc  Monchastre,  valets  de  chambre  des  rois 
depuis  François  I^'  jusqu'à  Henri  IV. 

Une  émeute  au  Mans  en  1659. 

Le  grand  doyen  du  Mans  et  le  seigneur  des  Ecotais  (1709). 

L'assassinat  du  gouverneur  du  Mont- Saint-Michel  par  Le  Mocqueur 
(22  mai  1596). 

Un  bronze  du  xv*  siècle  au  château  du  Lude. 

Gilles  de  Retz,  sa  jeunesse  (1404-1424). 

Les  empoisonneurs  de  fontaines  en  1390. 

Lettre  du  futur  cardinal  de  Cheverus  (1802). 

Assassinat  d'un  prieur  de  Notre-Dame-des-Bois,  près  de  la  Suze  (1393). 

Philippe  VI  de  Valois  dans  le  Maine  (1293-1350). 

La  paroisse  de  Gourgains  d'après  ses  comptes  de  fabrique  (1417-1426). 

Parmi  les  planches,  nous  citerons  : 

Sceau  de  Martin  Berruyer. 

Gharte  de  l'abbaye  de  Champagne,  de  1244. 

Ange  en  bronze  du  Lude. 

Nul  ne  peut  plus  s'occuper  de  l'histoire  du  Maine  sans  recourir  à  ce 
livre,  dont  la  possession  est  d'autant  plus  indispensable  que  la  plu- 
part dos  articles  qu'il  renferme  n'ont  été  l'objet  d'aucun  tirage  à  part. 
Ajoutons  qu'il  est  couronné  par  une  bonne  table  où  figurent  tous  les 
noms  de  personnes  et  de  lieux  contenus  dans  le  volume. 

Bertrand  de  Broussillon. 


-182  BIBLIOGRAPHIE. 


Archives  historiques  du  Poitou;  t.  XXIII.  Poitiers,  •ISOS.  \  vol. 
in-8°.  [Maintenues  de  noblesse  prononcées  par  MM.  Quentin  de 
Richebourg  et  Desgalois  de  Latour,  intendants  de  la  généralité  de 
Poitiers,  -^7^4-l7^8,  publiées  par  M.  A.  de  la  Bouralière,  t.  II.) 

Nous  avons  signalé  ici,  quand  il  a  paru,  le  premier  tome  de  cette 
intéressante  publication  ;  nous  en  avons  indiqué  le  plan,  les  sources  et 
l'intérêt.  Il  ne  nous  reste  donc  qu'à  en  annoncer  l'achèvement  et  à  louer 
une  fois  de  plus  l'éditeur  du  soin  et  de  la  peine  qu'il  a  pris  d'en  rendre 
l'usage  facile  aux  chercheurs. 

Ce  copieux  volume  comprend  d'abord  la  fin  du  texte  des  Maintenues 
(Lettres  H-V),  puis  diverses  pièces  annexes  :  les  «  rôles  de  tous  les 
nobles  réservés  en  la  généralité  de  Poitou  »  avec  leurs  blasons  (liste  de 
Pierre  de  Sauzay),  qui  complètent  le  catalogue  des  Maintenues;  l'état 
alphabétique  des  condamnations  d'amende  rendues  par  Barentin. . . 
Enfin,  deux  bonnes  tables  complètent  cet  ensemble  :  celle  des  noms 
de  famille  compris  dans  les  deux  volumes,  et  celle  des  noms  de  lieux. 
Elles  sont  appelées  à  rendre  de  fréquents  services  à  tous  ceux  qui  s'in- 
téressent à  l'histoire  du  Poitou. 

H.    DE   G. 


Une  Saisie  de  navires  marchands  anglais  à  Nantes  en  1587,  docu- 
ments inédits  pul)liés  par  Paul  Parfourd,  archiviste  du  départe- 
ment d'IUe-et-Vilaine.  Rennes,  Oberthur,  ^893.  In-S»,  48  pages. 
(Extrait  des  Annales  de  Bretagne.) 

Les  documents  publiés  par  M.  Parfouru,  avec  introduction  analy- 
tique, permettent  de  retracer  complètement  une  saisie  de  navires  étran- 
gers en  Bretagne  :  ordre  de  saisie  délivré  sur  exprès  commandement 
du  roi  par  le  gouverneur  de  Bretagne  et  signifié  au  capitaine  du  châ- 
teau de  Nantes,  procès-verbaux  de  séquestre,  requêtes  des  parties  inté- 
ressées, des  victimes  ou  des  détenteurs  de  lettres  de  représailles, 
enquête  du  parlement  de  Rennes.  Dans  toute  cette  affaire,  on  est  étonné 
de  ne  voir  agir  que  le  gouverneur  de  la  province,  le  duc  de  Mercœur  : 
lui  seul  donne  des  ordres,  lui  seul  reçoit  les  réclamations.  C'est  qu'il 
tenait  pour  lettre  morte  le  traité  passé  le  5  avril  1584  avec  l'amiral  de 
France  et  de  Bretagne,  Anne  de  Joyeuse ^  Déjà  nous  savions  que 
Mercœur  s'occupait  de  l'armement  des  vaisseaux  de  guerre  bretons 
(mars  1586)2;  igg  présents  documents  prouvent  qu'il  faisait  aussi  exé- 

1.  Mémoires  pour  servir  de  preuves  à  l'histoire  de  Bretagne,  par  Dom  Morice, 
t.  III,  col.  Ii77-l/i79. 

2.  Parfouru,  une  Saisie  de  navires...,  p.  4. 


BJBLIOGRÂPeiE.  483 

cuter  les  lettres  de  représailles,  au  détriment  de  l'amiral*.  En  attri- 
buant les  droits  de  l'amirauté  de  Bretagne  à  Mercœur  (17  août  1588), 
Henri  III  ne  faisait  donc  que  consacrer  un  fait  accompli2. 

L'un  des  vaisseaux  séquestrés,  le  Don-Dieu  de  Londres,  était  aussi 
appelé  le  Feiibot.  Felibot  n'est  pas  un  nom  propre,  mais  un  terme  géné- 
rique. Les  fly-boat  (bateaux-mouches)  étaient  de  petites  flûtes  jaugeant 
moins  de  cent  tonneaux,  selon  Guillet^.  Le  Don-Dieu  devait  être  un 
géant  dans  cette  famille  de  vaisseaux,  car  il  jaugeait  cent  soixante-deux 
tonneaux  et  il  fut  armé  en  guerre  par  des  corsaires  nantais. 

Je  relève,  en  terminant,  cette  phrase  fort  intéressante  pour  l'histoire 
du  commerce  au  xvi'  siècle  (p.  47)  :  «  Le  traficq  qui  se  faisoict  avecq 
les  Anglois  aportoict  des  grands  profitz  aux  marchans  qui  traficquoient 
avecq  eulx;  lesquelz  Anglois  venoint  ordinairement  chargez  de  plomb, 
d'estain,  draps  de  laynes,  haran  et  aultre  poisson.  » 

Gh.    DE   LA   RONGIÈRE. 

N.  JoRGA.  Tho7nas  III,  marquis  de  Saluées.  Étude  historique  et  lit- 
téraire. Thèse  présentée  à  V  Université  de  Leipzig.  Saint-Denis, 
impr.  Bouillant,  ^893.  In-8%  vIII-22^  pages. 

Comme  l'indique  le  sous-titre,  la  thèse  de  M.  Jorga  est  à  la  fois  une 
étude  historique  sur  Thomas  III,  marquis  de  Saluées  de  1394  à  1416, 
et  sur  ses  prédécesseurs,  et  une  étude  littéraire  sur  le  Chevalier  Errant, 
œuvre  de  ce  prince.  La  meilleure  des  deux  nous  paraît  être  la  partie 
littéraire  contenue  dans  le  chapitre  iv;  elle  a  été  placée  à  l'ordre  chro- 
nologique de  composition  du  roman,  le  chapitre  m  se  terminant,  en 
mai  1396,  avec  la  captivité  dont  le  marquis  avait  charmé  l'ennui  en 
écrivant  le  Chevalier  Errant.  M.  Jorga  a  exposé  la  substance  de  l'œuvre 
dans  un  style  assez  vif,  entremêlant  son  récit  d'un  nombre  modéré  de 
citations  et  l'annotant,  sauf  de  rares  exceptions^,  avec  exactitude.  La 
conclusion  de  l'auteur  paraît  mériter  l'adhésion  :  «  Tel  est  ce  livre, 
souvent  ennuyeux,  toujours  mal  ordonné,  comme  d'habitude  au  moyen 

1.  Cf.,  sur  les  droits  de  l'amiral  en  matière  de  représailles,  René  de  Mas- 
Latrie,  du  Droit  de  marque  ou  droit  de  représailles  au  moyen  âge,  dans  la 
Bibliothèque  de  VÉcole  des  chartes,  t.  XXVIl,  p.  556;  et  le  traité  de  l'Anglais 
Nicolas  Upton,  fol.  31,  Quo  ordine  conceduntur  represalie  (ms.  de  la  bibl.  Vat., 
Regin.  1528,  xv^  siècle). 

2.  Mémoires...  de  Bretagne,  t.  III,  col.  1487. 

3.  Guiliet  de  Saint-Georges,  les  Arts  de  l'homme  d'épée.  Paris,  1670,  in-12. 

4.  Pourquoi,  p.  117  par  exemple,  M.  Jorga  rejelte-t-il  le  nom  donné  par  son 
auteur,  qui  semble  généralement  exact  à  ce  point  de  vue?  «  Le  dernier  duc 
d'Orléans,  qui  laissa  son  héritage  au  roi  de  France,  »  est  bien  Philippe  P"", 
duc  d'Orléans,  frère  du  roi  Jean,  mort  le  1"  septembre  1375.  Son  apanage 
revint  à  la  couronne  par  défaut  d'hoir.  Il  était  le  dernier  due  par  rapport  à 
Louis  P',  frère  de  Charles  VI,  alors  vivant. 


^84  BIBLIOGRAPHIE. 

âge.  En  dehors  des  inutiles  récits  romanesques,  on  y  trouve  cependant 
une  œuvre  originale,  qui  consiste  dans  les  descriptions  historiques  et 
les  parties  purement  poétiques  de  l'ouvrage;  or,  cette  partie  est  assez 
importante  pour  fixer  à  son  auteur  un  rang  honorable  parmi  les  écri-- 
vains  français  de  cette  époque  »  (p.  132).  A  la  fin  du  volume,  un  appen- 
dice offre  trente-deux  passages  saillants  du  Chevalier  Errant. 

La  partie  historique  présente  quelques  défauts.  On  peut  se  demander 
pourquoi,  dans  «  l'impossibilité  »  alléguée  par  lui  à  la  page  vi  de  con- 
sulter les  sources  originales  qu'il  savait  exister  à  Grenoble  et  à  Turin, 
M.  Jorga,  non  content  de  donner,  avec  les  matériaux  dont  il  disposait, 
la  biographie  de  l'auteur  du  Chevalier  Errant,  a  voulu  élargir  son  cadre 
et  écrire  sur  les  prédécesseurs  de  Thomas  III  des  pages  trop  nombreuses 
et  trop  détaillées  pour  un  précis  historique,  trop  peu  solidement  étayées 
pour  une  étude  critique.  En  consultant  seulement  l'excellent  volume 
de  M.  Blanchi  sur  le  Materie  politiche  relative  alV  estera  degli  archivi  di 
stato  piemontesi  (Turin,  1876,  gr.  in-S»),  par  exemple  aux  catégories 
Satuzzo,  Protocolli  et  autres,  et  en  faisant  appel  à  l'inépuisable  obli- 
geance de  M.  le  baron  de  Saint-Pierre,  surintendant  des  Archives  Pié- 
montaises,  M.  Jorga  aurait  pu  compléter  ou  rectifier  bien  des  choses, 
donner,  par  exemple,  p.  79,  la  date  exacte  du  traité  d'Avigliana, 
importante  dans  la  vie  de  Thomas  de  Saluces  :  15  octobre  1395  <.  On 
s'étonne  davantage  encore  de  voir  M.  Jorga  prendre  parti  dans  des 
questions  aussi  délicates  que  l'authenticité  de  pièces  conservées  dans 
des  dépôts  aussi  respectables  que  les  Archives  de  Turin,  sans  avoir 
jamais  vu  l'original  de  ces  actes  (p.  12,  n.  13). 

Une  introduction  sur  les  origines  de  la  maison  de  Saluces,  ses  voisins 
et  sa  politique;  un  chapitre  i  sur  Thomas  II  et  Frédéric  de  Saluces; 
un  chapitre  ii  sur  la  jeunesse  de  Thomas  III;  un  chapitre  m  sur  l'in- 
fluence française  en  Italie,  plus  nettement  écrit  que  les  précédents,  et, 
après  le  chapitre  iv  consacré  à  l'étude  littéraire  du  Chevalier  Errant, 
un  chapitre  v  sur  le  règne  de  Thomas  III,  constituent  la  partie  histo- 
rique du  travail,  qui  se  termine  par  une  bonne  table  alphabétique  2. 

En  somme,  et  les  réserves  qui  précèdent  étant  faites,  la  partie  histo- 
rique de  la  thèse  de  M.  Jorga  a  droit  à  l'estime  due  à  un  bon  travail  de 
seconde  main  qui  met  en  œuvre  la  plupart  des  ouvrages  importants 
relatifs  à  son  sujet.  Jointe  à  l'étude  littéraire,  elle  forme  un  travail  très 
honorable,  qui  peut  servir  de  base  à  une  excellente  monographie  de 
Thomas  III,  à  la  condition  indispensable  de  mettre  ses  données  à 
l'épreuve  de  sources  originales,  en  somme  faciles  à  atteindre. 

E.  Jarry. 

1.  Archives  d'État  de  Turin.  Categoria  Saluzzo,  mazzo  V,  n°  26. 

2.  Mais  pourquoi,  dans  cette  table  composée  exclusivement  de  noms  français 
ou  italiens,  trouvons-nous  le  nom  latin  Arc/iia  pour  désigner  une  localité  depuis 
longtemps  française,  notre  commune  de  Larche,  dans  les  Basses-Alpes?  /  1 


BIBLIOGRAPHIE.  485 


Documents  inédits  pour  servir  à  Vhistoire  ecclésiastique  de  la  Bel~ 
gique,  publiés  par  le  R.  P.  dom  Ursmer  Berlière.  T.  I.  Maredsous, 
<894.  Gr.  in-80,  vii-325  pages. 

Les  Bénédictins  de  l'abbaye  de  Maredsous  au  diocèse  de  Namur  sont 
des  plus  actifs.  Ils  éditaient  déjà  la  Revue  bénédictine,  un  Monasticon 
belge  et  des  Anecdota  Maredsolana,  et  voici  qu'ils  entreprennent  encore 
une  autre  publication.  C'est  un  savant  distingué,  le  R.  P.  Berlière,  qui 
en  est  chargé,  en  même  temps  que  du  Monasticon  belge. 

Le  premier  volume  de  la  nouvelle  collection  bénédictine  contient  des 
chroniques  (de  Saint-Jacques  de  Liège  et  d'Éname),  des  chartes  (de  Flo- 
rennes,  de  Lobbes,  de  Brogne),  des  procès-verbaux  des  chapitres  géné- 
raux des  monastères  bénédictins  des  provinces  de  Reims  et  de  Sens, 
aux  xine  et  xiv^  siècles,  et  un  nécrologe  de  l'abbaye  de  Saint-Martin  de 
Tournai. 

Ce  dernier  document,  à  lui  tout  seul,  occupe  à  peu  près  la  moitié  du 
volume  que  nous  annonçons.  Cependant,  il  ne  présente  qu'un  intérêt 
très  mince,  et,  parmi  les  centaines  de  noms  qu'il  nous  livre,  il  n'en  est 
pas  vingt  peut-être  de  vraiment  utiles  à  l'histoire.  Ceux  des  évêques  de 
Tournai  sont  même  à  peu  près  les  seuls  intéressants.  Il  semble,  par 
conséquent,  que  dom  Berlière  aurait  dû  s'y  attacher  spécialement.  Pour- 
quoi donc  alors,  et  puisqu'il  consacrait  tant  de  notes  pleines  d'érudition 
à  des  personnages  insignifiants,  a-t-il  cru  pouvoir  négliger  d'en  consa- 
crer une  à  l'évêque  Radbod,  par  exemple  (p.  166)?  Et  pourquoi  a-t-il 
identifié  (p.  170)  l'évêque  Jean,  que  le  scribe  du  Nécrologe  a  pris  soin 
d'appeler  le  treizième  évêque  de  Tournai,  avec  Jean  Buchiau?  Le 
P.  Berlière  aurait  dû  remarquer  que  dans  le  Nécrologe  de  Saint-Martin 
les  évêques  de  Tournai  sont  numérotés  à  partir  de  la  séparation  du 
siège  d'avec  celui  de  Noyon  en  1146.  Il  se  serait  alors  aperçu  aisément 
que  le  treizième  évêque  de  Tournai  ce  n'est  pas  Jean  Buchiau  (1261- 
1266),  mais  bien  Jean  de  Yassoigne  (1292-1300).  Quant  au  onzième 
évêque,  dom  Berlière  l'appelle  encore  (p.  140)  Philippe  Mousket. 
Cependant,  tout  le  monde  doit  savoir  maintenant  que  le  ménestrel 
Ph,  Mousquet  n'a  jamais  été  évêque  de  Tournai. 

Nous  ne  voulons  pas  multiplier  les  observations  à  propos  des  évêques 
de  Tournai.  Mais,  dans  un  autre  ordre  d'idées,  on  nous  permettra  de 
remarquer  que  le  P.  Berlière  n'a  pas  réussi  à  identifier  le  nom  Fontis 
Somene.  A  la  page  136,  c'est  par  deux  fois  qu'il  imprime  ces  mots  en 
italiques.  L'endroit  pourtant  n'est  pas  du  tout  inconnu,  puisqu'il  s'agit 
de  Fontsomme,  autrement  dit  Fervacques,  important  monastère  de 
Cisterciennes  au  diocèse  de  Noyon.  Quant  au  prior  Hamaticus  de  la 
page  158,  ce  n'est  pas  le  prieur  d'Hamay,  mais  bien  le  prieur  d'Hamage, 
près  de  Marchiennes  (Nord). 


'1 86  BIBLIOGRAPHIE. 

Ces  légères  imperfections  proviennent  sans  aucun  doute  de  la  trop 
grande  hâte  avec  laquelle  a  travaillé  le  P.  Berlière.  Le  premier  volume 
des  Documents  inédits  'pour  servir  à  l'histoire  ecclésiastique  de  la  Belgique 
n'en  est  pas  moins  un  ouvrage  de  valeur,  appelé  à  rendre  des  services 
aux  érudits,  en  Belgique  et  dans  le  nord  de  la  France  surtout.  Nous 
espérons  que,  dans  les  futurs  volumes  de  la  collection  qu'il  vient  d'en- 
treprendre, dom  Berlière  saura  nous  donner  des  textes  plus  intéressants 
et  mieux  étudiés  encore  que  ceux  qu'il  vient  de  mettre  au  jour. 

Armand  d'Herbomez. 

Histoire  de  la  latinité  de  Constantinople^  par  M.  A.  Belix.  2«  édit., 
revue,  augmentée  et  continuée  jusqu'à  notre  temps  par  le  R.  P. 
Arsène  de  Ghatel,  Paris,  A.  Picard,  -1894.  In-8°,  547  pages,  figures 
et  plans. 

L'Histoire  de  l'Église  latine  à  Constantinople,  de  M.  Belin,  consul 
général  de  France  à  Constantinople,  publiée  d'abord  sous  forme  d'ar- 
ticles parus  dans  le  Contemporain,  puis  réunis  en  brochure  en  1872  avec 
de  nombreuses  notes  complémentaires,  était  depuis  longtemps  épuisée; 
elle  reparaît  aujourd'hui,  mise  à  jour  par  le  R.  P.  Arsène  de  Ghâtel  et 
considérablement  augmentée,  sous  la  forme  d'un  gros  volume  in-8°  de 
plus  de  500  pages,  accompagnée  de  deux  plans  anciens  de  Constanti- 
nople et  de  plusieurs  reproductions  en  phototypie  de  monuments  et 
d'inscriptions  de  la  même  ville. 

Après  un  rapide  exposé  de  l'histoire  de  la  communauté  latine  de 
Constantinople  au  moyen  âge,  sous  le  règne  des  empereurs  byzantins 
et  pendant  la  domination  franque,  c'est  l'histoire  de  l'influence  française 
à  Constantinople  qu'on  trouvera  dans  ce  livre,  la  longue  énumération 
des  églises,  des  communautés  religieuses,  des  confréries,  des  écoles,  des 
hôpitaux,  des  œuvres  charitables  de  tout  genre  que  la  France  y  a  fondées 
et  n'a  cessé  d'y  entretenir  et  d'y  protéger  depuis  le  xvii'  siècle.  L'his- 
toire de  l'Église  latine  à  Constantinople  et  celle  de  l'influence  française 
en  Orient  sont  en  effet  intimement  liées,  et  le  nouveau  livre  du  R.  P. 
Arsène  de  Châtel  est  à  la  fois  l'œuvre  d'un  savant  religieux  et  d'un 
ardent  patriote. 

H.  O. 

Anecdota  Maredsolana.  Vol.  //.  Sancti  démentis  Romani  ad  Corin- 
thios  epistulœ  versio  latina  anliquissima.  Edidit  D.  Germanus 
MoRiN.  Maredsoli,  apud  edilorem;  Oxoniae,  apud  J.  Parker,  ^894. 
In-4°,  XVII  et  75  pages. 

La  série  bénédictine  des  Anecdota  va  s'enrichir  d'une  collection  nou- 
velle, qui,  sous  le  titre  de  Anecdota  Maredsolana,  est  appelée  à  prendre 
une  place  très  honorable  à  la  suite  des  célèbres  recueils  inaugurés  au 


BIBLIOGRAPHIE.  ^87 

xviie  siècle  par  d'Achcry  et  par  Mabillon.  Elle  est  due  à  un  religieux  de 
l'abbaye  de  Maredsous  en  Belgique,  dom  Germain  Morin,  dont  nos  lec- 
teurs connaissent  déjà  plusieurs  découvertes  très  intéressantes  dans  le 
domaine  de  la  littérature  ecclésiastique. 

Le  premier  volume  des  Anecdota  MaredsoJana,  paru  en  1893,  était 
consacré  à  la  reproduction  d'un  texte  liturgique  que  la  Bibliothèque 
nationale  a  recueilli  dans  les  débris  de  la  bibliothèque  de  l'abbaye  de 
Silos  :  Liber  comicus  sive  Lectionarius  Misses  quo  Toletana  ecclesia  ante 
annos  7niUe  et  ducentos  utehatur.  Les  juges  les  plus  autorisés  ont  reconnu 
l'importance  du  document  et  le  mérite  de  l'édition. 

Le  second  volume  de  la  collection  n'aura  pas  un  moindre  succès.  II 
met  sous  nos  yeux  un  monument  de  la  plus  vénérable  antiquité,  dont 
l'existence  même  pouvait  jusqu'ici  être  révoquée  en  doute.  On  connais- 
sait depuis  le  xvn«  siècle,  d'après  un  manuscrit  défectueux,  le  texte  grec 
d'une  lettre  adressée  par  saint  Clément  à  l'église  de  Gorinthe.  De  nos 
jours,  on  a  découvert  une  copie  plus  complète  du  texte  grec  et  un 
exemplaire  d'une  version  syriaque.  Mais  on  ignorait  qu'il  en  existât  ou 
qu'il  en  eût  existé  une  ancienne  version  latine. 

Dom  Germain  Morin  a  eu  la  bonne  fortune  de  rencontrer  la  version 
latine  de  la  lettre  de  saint  Clément  aux  Corinthiens  dans  un  manuscrit 
du  xi«  ou  du  commencement  du  xn^  siècle,  qui,  jadis  conservé  à  l'ab- 
baye de  Florennes,  appartient  aujourd'hui  au  grand  séminaire  de 
Namur.  La  version  paraît  dater  des  premiers  siècles  de  l'Église  ;  elle 
dérive  d'un  texte  grec  appartenant  à  une  autre  famille  que  les  deux 
manuscrits  jusqu'ici  connus.  L'éditeur  a  fidèlement  reproduit  l'exem- 
plaire de  Namur;  mais  il  a  eu  grand  soin  d'en  comparer  les  leçons  aux 
passages  correspondants  du  texte  grec  et  du  texte  syriaque.  Il  a  terminé 
sa  publication  par  un  relevé  de  toutes  les  particularités  orthographiques, 
lexicographiques  et  grammaticales. 

Le  fac-similé  phototypique  d'une  page  du  manuscrit  de  Namur  est 
joint  à  la  préface,  dans  laquelle  dom  Germain  Morin  a  très  convenable- 
ment exposé  la  nature  et  la  portée  de  sa  découverte. 

L.  Delisle. 

Xenia  Bernardina.  Sancti  Bernardi,  prîmi  abbatis  Claravallensis, 
octavos  natales  sœculares  pia  mente  célébrantes,  ediderunt  anti' 
stites  et  conventus  Cistercienses  provinciœ  Austriaco-Hungaricœ . 
Vindobonae,  A.  Hôlder,  ^89^.  6  vol.  in-S". 

Les  religieux  cisterciens  de  l'Autriche  et  de  la  Hongrie  ont  célébré 
le  huitième  centenaire  de  la  naissance  de  saint  Bernard  par  une  publi- 
cation qui  mérite  d'être  signalée  et  qui  sera  consultée  pour  différents 
genres  d'études.  Les  Xenia  Bernardina,  dont  l'édition  a  été  dirigée  par 
deux  moines  cisterciens,  le  docteur  Benoît  Gsell  et  le  docteur  Léopold 


i88  BIBLIOGRAPHIE. 

Janauschek,  sont  divisés  en  quatre  parties  et  se  composent  de  six 
volumes. 

La  première  partie,  qui  est  peut-être  la  moins  importante,  est  une 
réimpression  des  sermons  de  saint  Bernard,  tels  que  Mabillon  les  a 
publiés  dans  sa  troisième  édition  des  œuvres  de  saint  Bernard.  On  s'est 
contenté  d'y  ajouter  le  résultat  de  la  collation  de  vingt-quatre  manus- 
crits conservés  dans  les  monastères  cisterciens  de  Heiligenkreuz,  de 
Hohenfurt,  de  Lilienfeld,  d'Ossegg,  de  Reun,  de  Wilhering  et  de  Zwettl. 

La  seconde  partie  consiste  en  deux  volumes  intitulés  :  Die  Handschrif- 
ten-Verzeichnisse  cler  Cistercienser-Stifte  :  Reun  in  Steiermark ;  Heiligen- 
kreuz-, NeuMoster,  Zwettl,  Lilienfeld  in  Nieder-[Oester?'eich]  ;  Wilhering 
und  Schlierhach  in  Ober-Oesterreich;  Ossegg  und  Hohenfurt  in  Boehmen; 
Stams  in  Tirol.  On  y  trouve  la  notice  d'environ  3,200  manuscrits  con- 
servés dans  les  bibliothèques  de  ces  dix  abbayes.  Les  descriptions  sont 
assez  détaillées  pour  permettre  d'identifier  les  textes  du  moyen  âge. 
Nous  regrettons  l'absence  d'une  table  générale  ;  mais  on  a  cru  devoir 
former  des  manuscrits  de  chaque  abbaye  un  groupe  indépendant,  avec 
des  préfaces  et  des  tables  particulières  dont  le  plan  rappelle  à  certains 
égards  celui  qu'ont  adopté  les  rédacteurs  du  dernier  catalogue  des 
manuscrits  de  la  Bibliothèque  impériale  de  Vienne. 

Il  ne  faut  pas  s'attendre  à  rencontrer  dans  des  bibliothèques  cister- 
ciennes beaucoup  de  textes  copiés  avant  le  xn^  siècle,  mais  les  collec- 
tions que  nous  ont  fait  connaître  les  collaborateurs  du  docteur  Léopold 
Janauschek  sont  très  riches  en  livres  du  xii''  au  xv^  siècle.  Un  assez 
grand  nombre  renferment  des  œuvres  ihéologiques  d'écrivains  français. 
Le  n»  150  de  l'abbaye  de  Sainte-Croix  nous  offre  une  table  des  épîtres 
de  Sénèque  qui  fut  rédigée  à  Paris  au  mois  de  juillet  1358  pendant  que 
la  ville  était  assiégée  par  le  régent  :  «  Explicit  tabula  in  epistolas 
Senece  ad  Lucillum,  ordinata  tempore  obsessionis  Parisius,  anno  1358, 
die  15  julii,  in  Sancto  Bernardo.  »  Dans  le  même  volume  sont  deux 
autres  tables  dressées  par  Jean  de  Fait,  moine  de  Saint-Amand,  et  par 
Jean  Calderini. 

La  troisième  partie  (Beitraege  zur  Geschichte  der  Cistercienser-Stifte 
Reun,  Heiligenkreuz,  Neukloster,  Zwettl,  Lilienfeld,  Wilhering,  Schlier- 
hach, Ossegg,  Hohenfurt,  Mogila  bei  Krakau,  Szczyrzic  und  Stams,  und 
der  Cistercienserinnen-Abteien  Marienthal  und  Marienstern)  est  consa- 
crée à  l'histoire  des  quatorze  établissements  cisterciens  dont  les  noms 
viennent  d'être  transcrits.  Les  auteurs  des  notices  se  sont  principale- 
ment attachés  adonner  la  bibliographie  du  sujet,  le  catalogue  des  abbés 
ou  (les  abbesses  et  la  liste  des  religieux  qui  se  sont  fait  connaître  par 
des  travaux  littéraires  ou  artistiques.  Plusieurs  notices  renferment  le 
texte  d'anciens  catalogues  de  manuscrits  conservés  dans  les  monastères 
do  Heiligenkreuz,  de  Zwettl,  de  Lilienfeld  et  de  Hohenfurt. 

La  quatrième  et  dernière  partie,  Bibliographia  Bernardina,  comprend 


BIBLIOGRAPHIE.  ^  89 

la  notice  des  livres  imprimés  contenant,  soit  le  texte,  la  traduction  ou 
l'arrangement  des  écrits  authentiques  ou  supposés  de  saint  Bernard,  soit 
les  travaux  relatifs  à  la  vie  et  aux  ouvrages  du  célèbre  abbé  de  Glair- 
■vaux.  Les  uns  et  les  autres,  confondus  dans  une  série  unique,  sont 
enregistrés  suivant  l'ordre  chronologique  de  publication.  Les  éditions 
dépourvues  de  dates  n'ont  point  été  mises  à  part  et  ont  été  rangées  à 
une  date  hypothétiquement  déterminée.  11  n'y  a  pas  moins  de  2,761  nu- 
méros; mais  une  certaine  quantité  sont  de  simples  renvois  aux  articles 
consacrés  à  saint  Bernard  dans  des  livres  de  genres  divers  ou  dans  les 
grands  répertoires  de  biographie  et  de  bibliographie,  tels  que  ceux  de 
Brunet,  Fabricius,  Hain,  Moréri,  Michaud,  etc. 

L'usage  de  la  Bibliographia  Dernardina  aurait  été  beaucoup  plus  com- 
mode si  le  compilateur,  au  lieu  d'adopter  le  système  d'une  série  unique, 
avait  énuméré  d'abord  les  éditions  collectives  des  œuvres  de  saint  Ber- 
nard, puis  les  éditions  particulières  de  chacun  des  écrits  authentiques 
ou  supposés  du  même  auteur,  enfin  les  ouvrages  ou  les  articles  dont 
saint  Bernard  a  été  l'objet;  les  traductions  en  diverses  langues  auraient 
été  indiquées  à  la  suite  des  textes  originaux. 

Les  tables  ajoutées  à  la  fin  du  volume  corrigent  dans  une  certaine 

mesure  les  inconvénients  du  système  adopté  pour  le  rangement  des 

notices,  lesquelles  ont  été  le  plus  souvent  rédigées  sur  le  vu  des  volumes 

et  sont  généralement  très  exactes.  ^     ^ 

L.  Delisle. 

VInnomée,  par  M.  Anthïme  Sai.nt-Paul.  Gaen,  H.  Delesques,  1893. 
In-S",  2\  pages. 

M.  Anthyme  Saint-Paul  vient  de  publier  sous  ce  titre,  dans  le  Bulle- 
tin monumental,  un  article  qui  tend  à  faire  prévaloir  l'épithète  à.'ogivale 
ou  de  gallicane  sur  celle  de  gothique,  pour  désigner  l'architecture  en 
usage  du  xm^  au  xvi«  siècle.  Après  avoir  rappelé  la  définition  exacte 
du  mot  à^ogive,  qui  doit  s'appliquer  uniquement  aux  nervures  des 
Yoùtes,  comme  Lassus  et  Jules  Quicherat  l'avaient  déjà  démontré, 
il  en  conclut  que  le  terme  d'ogival  pourrait  remplacer  sans  inconvénient 
celui  de  gothique,  puisque  la  croisée  d'ogives  est  le  caractère  essentiel 
des  monuments  gothiques.  Il  suffirait  donc  de  faire  accepter  définitive- 
ment le  mot  A-'ogive  comme  synonyme  de  nervure  pour  que  l'expres- 
sion d'arc/uïeciwre  og^im^e  cesse  de  mériter  la  défaveur  des  archéologues. 

Telle  est  la  première  conclusion  de  l'article  de  M.  Anthyme  Saint- 
Paul,  qui  laisse  à  ses  lecteurs  le  choix  des  épithètes,  pourvu  que  le 
mot  de  gothique  soit  rayé  du  vocabulaire  archéologique.  Est-il  vrai  que 
ce  terme  prête  à  de  regrettables  confusions?  Personne  n'a  plus  cepen- 
dant l'idée  de  considérer  les  Goths  comme  les  inventeurs  de  l'art 
gothique.  Les  opinions  de  Millin,  de  Chateaubriand  et  de  l'abbé  Lécar- 
latte,  qui  faisait  remonter  la  découverte  de  l'architecture  gothique  à 


190  BIBLIOGRAPHIE. 

Bertrand  de  Goth,  élu  pape  sous  le  nom  de  Clément  V,  ne  peuvent 
plus  être  mentionnées  qu'à  titre  de  curiosité.  En  réalité,  cette  épithète 
n'est  ni  meilleure  ni  plus  mauvaise  qu'une  autre,  mais  elle  a  le  grand 
avantage  d'être  comprise  par  tous  les  archéologues  et  par  tous  ceux" 
qui  ne  possèdent  aucune  notion  sur  l'art  du  moyen  âge.  C'est  un  mot 
consacré  par  le  temps,  et,  si  l'étymologie  ne  suffit  pas  à  le  justifier,  il 
a  du  moins  un  sens  assez  large  qui  correspond  au  terme  à' archaïque 
dans  l'esprit  d'un  grand  nombre  de  personnes.  L'écriture  anguleuse 
qui  fut  adoptée  depuis  le  xm«  siècle  jusqu'au  xvi^  a  toujours  été  dési- 
gnée sous  le  nom  de  gothique.  Il  est  donc  tout  naturel  de  donner  une 
qualification  analogue  à  l'architecture  de  la  même  période. 

La  thèse  de  M.  Anthyme  Saint-Paul  soulève  de  nombreuses  objec- 
tions. Remarquons  d'abord  que  les  articles  si  judicieux  de  Jules  Qui- 
cherat  sur  le  sens  du  mot  ogive  n'ont  pas  suffi  à  en  faire  réserver 
l'usage  pour  désigner  les  nervures  d'une  voûte.  On  lit  encore  dans  des 
études  monumentales  très  récentes  les  expressions  «  fenêtre  en  ogive, 
portail  en  ogive,  »  ce  qui  prouve  bien  que  les  mots  à'ogive  et  d'arc 
brisé  sont  trop  souvent  regardés  comme  synonymes.  Si  l'épithète  à'ogi' 
vale  appliquée  à  l'architecture  gothique  finissait  par  s'imposer,  certains 
auteurs  continueraient  à  croire  que  l'arc  brisé  est  le  seul  caractère 
essentiel  du  style  gothique.  En  outre,  la  voûte  d'ogives  se  rencontre 
dans  certaines  églises  purement  romanes.  Peut-on  dire  que  le  porche 
de  Moissac  est  un  monument  ogival  parce  qu'il  est  recouvert  de  ner- 
vures entrecroisées?  Faudra-t-il  appliquer  la  même  épithète  à  toutes 
les  églises  romanes  de  la  Normandie  surmontées  de  voûtes  d'ogives 
primitives  ou  rajoutées  après  coup?  Ce  serait  une  source  de  malenten- 
dus. Si  la  présence  de  quelques  croisées  d'ogives  ne  suffit  pas  à  modi- 
fier l'aspect  d'un  édifice  roman,  pourquoi  supprimer  le  mot  de  gothique, 
qui  s'applique  à  des  églises  caractérisées  par  l'emploi  simultané  de  la 
nervure,  de  l'arc  brisé  et  de  l'arc-boutant?  C'est  la  fusion  de  ces  trois 
éléments  qui  constitue  le  style  gothique.  En  donnant  la  préférence  à 
l'arc  ogive  pour  qualifier  d'un  nouveau  nom  l'architecture  gothique,  on 
s'expose  à  des  critiques  d'autant  plus  justifiées  que  l'arc-boutant  pour- 
rait être  considéré  comme  un  caractère  aussi  essentiel  des  églises  bâties 
entre  le  xin^  et  le  xvi*  siècle. 

Après  avoir  reconnu  de  bonne  grâce  que  les  dénominations  d'archi- 
tecture française,  parisienne  ou  catholique  n'arriveraient  pas  à  rempla- 
cer le  nom  de  gothique,  M.  Anthyme  Saint-Paul  propose  l'épithète  de 
gallicane  pour  satisfaire  les  archéologues  qui  ne  voudraient  pas  se  ser- 
vir du  mot  iVogival.  11  fait  observer  que  les  expressions  de  clocher  gal- 
lican, à'égiise  gallicane  seraient  aussi  naturelles  que  celles  de  coupole 
byzantine  ou  d'église  syrienne.  Si  ce  langage  nouveau  passait  de  la  théo- 
rie dans  la  pratique,  les  moindres  inconvénients  qui  pourraient  en 
résulter  seraient  de  faire  naître  immédiatement  une  architecture  ita- 


BIBLIOGRAPHIE.  ^  9^ 

lienne,  allemande  ou  anglaise.  Tandis  que  les  archéologues  étrangers 
admettent  fort  bien  le  mot  de  gothique,  qui  ne  froisse  aucune  natio- 
nalité, ils  seraient  tentés  de  recommencer  la  discussion  sur  l'origine 
de  l'art  gothique  pour  revendiquer  le  droit  de  lui  donner  un  nouveau 
nom.  Or,  il  est  toujours  dangereux  de  faire  intervenir  le  patriotisme 
dans  les  questions  scientifiques,  et  le  principal  défaut  de  la  dénomina- 
tion proposée  par  M.  Anthyme  Saint-Paul  est  de  convenir  exclusive- 
ment à  des  archéologues  français.  Du  reste,  l'architecture  romane 
pourrait  aussi  bien  mériter  l'épithète  de  gallicane  que  l'auteur  entend, 
réserver  à  l'art  gothique.  Le  rôle  des  écoles  monumentales  de  la  France 
à  l'époque  romane  n'est  pas  moins  important  que  le  développement  de 
l'art  gothique  dans  notre  pays.  Les  constructeurs  français  produisirent 
des  œuvres  d'architecture  gallicane  au  xi^  siècle  de  même  qu'au  xni^  et 
au  XVII8  siècle.  Il  est  donc  inutile  d'affaiblir  au  profit  de  l'art  gothique 
l'originalité  nationale  de  l'art  roman  ou  de  l'architecture  du  siècle  de 
Louis  XIV. 

M.  Anthyme  Saint-Paul  avoue  lui-même  que  les  expressions  à''église 
française,  de  château  français  ne  sauraient  éveiller  l'idée  d'un  édifice 
bâti  dans  une  période  déterminée.  Pourquoi  les  mots  ([''église  gallicane 
et  de  château  gallican  auraient-ils  le  privilège  de  faire  deviner  à  tel  ou 
tel  archéologue  que  cette  épithète  désigne  un  monument  des  derniers 
siècles  du  moyen  âge  ?  Ce  mot  n'a  jamais  été  appliqué  à  l'histoire  de 
l'art,  et  il  serait  facile  de  lui  donner  un  sens  restreint  et  précis,  répond 
M.  Anthyme  Saint-Paul.  C'est  justement  parce  que  les  mots  de  con- 
vention prêtent  à  des  confusions  incessantes  qu'il  vaut  mieux  se  dis- 
penser de  les  employer.  Le  mot  de  gallican  servira  toujours  à  désigner 
l'esprit  d'indépendance  du  clergé  français  vis-à-vis  de  la  papauté. 
Faut-il  le  détourner  de  son  sens  classique  pour  le  faire  entrer  dans  le 
domaine  de  l'archéologie,  où  personne  ne  comprendra  sa  nouvelle 
signification?  Nous  n'en  saisissons  pas  l'utilité.  Si  le  mot  de  gothique 
est  médiocre,  celui  de  gallican  est  à  la  fois  obscur  et  inexact. 

Jules  Quicherat  ne  s'était  pas  mépris  sur  la  valeur  très  relative  du 
terme  de  gothique  appliqué  à  l'architecture  d'une  certaine  période  du 
moyen  âge,  mais  il  avait  démontré  que  l'emploi  d'une  autre  épithète 
entraînerait  de  fâcheuses  conséquences.  Il  a  réfuté  d'avance  en  quelque 
sorte  plusieurs  arguments  de  M.  Anthyme  Saint-Paul  dans  ses  deux 
études  sur  l'ogive  et  sur  l'âge  de  la  cathédrale  d'Embrun.  La  dénomi- 
nation d'architecture  gothique  a  pour  elle  la  force  de  l'usage  et  les 
avantages  de  la  clarté.  C'est  un  terme  qui  ne  prête  à  aucune  équivoque 
et  qui  ne  consacre  aucune  prétention  nationale.  La  nomenclature  archéo- 
logique n'a  pas  besoin  de  s'enrichir  d'un  mot  nouveau  qui  ne  fera 
jamais  partie  de  la  langue  usuelle,  et  l'article  de  M.  Anthyme  Saint- 
Paul  n'est  pas  de  nature  à  modifier  sur  ce  point  l'enseignement  tradi- 
tionnel de  l'École  des  chartes. 

Eugène  Lefèvre-Pontalis. 


192  BIBLIOGRAPHIE. 

Essai  sur  l'histoire  du  théâtre,  la  mise  en  scène,  le  décor,  le  cos- 
tume, l'architecture,  l'éclairage,  l'hygiène,  par  Germain  Bapst. 
Paris,  Hachette  et  G'%  -1893.  In-4°.  Ouvrage  orné  de  85  gravures. 

«  Ce  livre  est  le  rapport  officiel  du  jury  de  la  classe  des  Arts  décora- 
tifs sur  les  théâtres. 

«  Jusqu'à  présent,  aucun  rapport  sur  les  théâtres  n'a  été  présenté 
par  le  jury  d'examen  des  expositions  universelles.  Aussi  avons-nous 
cru  que  pour  faire  comprendre  l'état  matériel  du  théâtre  moderne  il 
convenait  d'exposer  au  public  l'histoire  de  l'architecture  théâtrale,  de 
la  décoration,  du  costume,  de  l'hygiène.  L'étude  de  ces  différentes 
branches  pourrait  seule  nous  amener  à  montrer  l'état  actuel  de  la  ques- 
tion et  les  progrès  qu'on  est  en  droit  d'exiger  en  matière  de  théâtre.  » 

Gomme  on  le  voit  par  cette  entrée  dans  le  sujet,  M.  Germain  Bapst 
s'est  réservé  de  l'embrasser  dans  toute  son  ampleur;  il  le  pouvait  mieux 
que  personne,  eu  égard  à  la  sagacité  vraiment  remarquable  employée 
par  lui  à  débrouiller  d'autres  écheveaux.  Son  ouvrage,  divisé  en  trois 
parties,  relève  de  notre  critique  au  moins  pour  la  première,  celle  rela- 
tive au  théâtre  du  moyen  âge.  Peut-être  n'est-elle  pas  la  plus  origi- 
nale; on  a  tant  écrit  sur  cette  question  qu'il  lui  eût  été  difficile  de 
noter  rien  de  très  particulier  ;  mais  il  a  su  grouper  excellemment  ses 
recherches,  coordonner  les  documents  et  tirer  d'eux  bien  des  choses 
que  l'on  n'y  avait  peut-être  pas  remarquées  dès  l'abord.  Une  qualité 
spéciale  de  l'auteur,  c'est  de  saisir  tout  aussi  bien  le  terme  original  et 
topique  d'un  texte  que  la  synthèse  graphique  d'une  miniature  ou  d'un 
dessin.  Sur  ce  point,  nombre  de  ses  prédécesseurs  ont  échoué,  lesquels 
ne  possédaient  très  bien  que  l'un  ou  l'autre  de  ces  deux  sens  essen- 
tiellement différents. 

M.  Germain  Bapst  a  une  façon  tout  à  fait  lumineuse  et  vulgarisa- 
trice de  rendre  claires  les  conceptions  alambiquées  et  frustes  rencon- 
trées chez  les  anciens  auteurs.  Il  a  le  bon  sens  qui  réduit  à  une  formule 
intelligible  les  descriptions  compliquées  et  leur  communique  une  allure 
contemporaine.  Il  résume  en  deux  pages  à  peine  la  matière  de  plusieurs 
livres,  et  il  en  exprime  les  notes  utiles.  Ses  comparaisons  même,  peu 
habituelles  en  érudition,  entre  les  gens  du  moyen  âge  et  nous  autres 
donnent  une  physionomie  palpable  et  coutumière  à  de  menus  faits, 
restés  nuageux  et  peu  compréhensibles  lorsqu'on  les  prend  à  leur  terme 
strict.  Qu'est  le  mystère  de  sainte  Agnès  ?  Un  peu  avec  ses  brutalités 
et  ses  réalismes  ce  que  sont  nos  drames  du  boulevard  ;  la  lettre  du 
drame  a  seule  varié,  le  public  est  resté  pareil.  Un  simple  mot  précise 
la  philosophie  et  la  portée  de  ces  représentations  d'autrefois  ;  décrites 
par  un  savant  moins  documenté  dans  le  sens  moderne,  ces  féeries  d'il 
y  a  six  ou  sept  siècles  fussent  restées  lettre  close  pour  le  plus  grand 
nombre  de  lecteurs  ;  les  voici  expliquées  à  tout  le  monde. 


BIBLIOGRAPHIE.  ^ 93 

Le  plus  grand  mérite  du  livre  de  M.  Germain  Bapst  est  d'avoir  établi 
l'origine  indiscutable  de  notre  théâtre  et  ses  transformations.  Ses  cha- 
pitres aident  merveilleusement  à  ses  déductions  logiques.  Il  prend  à 
travers  le  moyen  âge,  et  jusqu'à  la  fin  du  xvi«  siècle  successivement,  la 
disposition  du  théâtre,  la  scène,  la  machinerie  et  les  décors,  les  cos- 
tumes et  la  mise  en  scène,  les  femmes  au  théâtre,  la  peinture  décora- 
tive, les  pièces  religieuses  et  les  profanes,  les  mystères  mimés  aux 
entrées  de  souverains.  Chemin  faisant,  il  jette  çà  et  là  quelques  idées 
neuves  ou  rectifie  scientifiquement  des  erreurs  de  très  vieille  date.  Il  a 
été  surpris  de  rencontrer  aux  estampes  de  la  Bibliothèque  nationale 
une  entrée  à  Paris  non  citée  dans  les  ouvrages  de  bibliographie.  Patiem- 
ment, il  note  des  erreurs  et  des  inadvertances  et  conclut  à  une  imagerie 
faussée,  —  faussée  au  xvn°  siècle  par  Fevret  de  Fontette,  qui  n'y  avait 
point  cherché  malice  et  se  voulait  tout  bonnement  créer  je  ne  sais  quelle 
approximation  graphique  d'une  entrée  royale.  —  M.  Germain  Bapst  a 
prouvé  que  cette  prétendue  fête  en  l'honneur  du  roi  François  était  en 
réalité  celle  offerte  par  la  ville  de  Bruges  à  Charles-Quint.  Je  cite  ceci 
entre  autres  choses  pour  montrer  la  conscience  de  l'auteur  et  son  envie 
de  dire  le  vrai.  Il  met  d'ailleurs  en  ses  affirmations  la  plus  grande 
modestie,  citant  en  note  la  moindre  explication  fournie  par  un  confrère 
et  réservant  son  opinion  s'il  ne  la  peut  asseoir  sur  de  fortes  et  indiscu- 
tables preuves. 

Il  y  aurait  donc  mauvaise  foi  à  traiter  ce  livre  d'œuvre  de  vulgarisa- 
tion; on  aime  aujourd'hui  volontiers  à  lancer  ce  mot.  Lisible  certes, 
mais  est-ce  en  vérité  un  si  grand  défaut?  Toute  la  partie  moderne, 
qui  nous  intéresse  moins,  offre  le  tableau  le  plus  complet  et  le  plus 
fouillé  de  l'histoire  du  théâtre  sous  Louis  XIV,  au  xvni^  et  au 
xix«  siècle.  Le  grand  reproche,  le  seul  à  formuler,  c'est  l'insuffisance 
absolue  des  gravures.  M.  Germain  Bapst  base  certaines  théories 
sur  des  figurations  dessinées  que  le  lecteur  ne  voit  pas,  et  celles 
qu'on  voit  sont  en  majorité  de  qualité  médiocre  et  banale.  Une 
œuvre  de  cette  portée  eût  nécessité  la  documentation  graphique  la  plus 
soignée  et  la  plus  définitive.  Il  est  certain,  par  exemple,  que  la  femme 
de  Louis  XI  reproduite  à  la  page  49  comme  spécimen  du  costume 
«  que  revêtaient  les  saintes  femmes  dans  les  mystères  »  n'est  qu'une 
cheville  inutile  et  d'ailleurs  fort  mal  gravée.  La  maison  Hachette  eût 
dû  tenir  à  honneur  de  ne  pas  jeter  dans  la  librairie  un  travail  aussi 
remarquable  par  le  fond  que  naïf  et  enfantin  dans  l'illustration.  Mais 
cette  querelle  de  costume  n'empêchera  point  le  livre  de  faire  son  che- 
min ;  il  résume,  il  précise  et  il  détermine  tant  de  points  admis  et  obs- 
curs qu'on  ne  saurait  le  recommander  de  trop  à  ceux  qui,  tout  en  ché- 
rissant l'érudition,  admettent  chez  elle  un  côté  aimable. 

Henri  Bouchot. 
1894  i3 


'194  BIBLIOGRAPHIE. 

Galerie  illustrée  de  la  Compagnie  de  Jésus.  Album  de  400  portraits 
choisis  parmi  les  plus  beaux,  les  plus  rares  ou  les  plus  importants 
et  reproduits  en  héliogravure,  par  les  soins  el  sous  la  direction 
du  P.  Alfred  Hamy,  de  la  même  Compagnie.  Paris,  chez  l'auteur, 
H  bis,  rue  Lhomond,  -1893.  8  vol.  in-fol. 

Peut-être  ne  suis-je  point  le  critique  qu'il  faudrait  pour  vanter  à  sa 
valeur  la  grande  et  fort  ingrate  besogne  à  laquelle  le  R.  P.  Hamy  vient 
de  mettre  la  dernière  main.  La  plupart  des  hommes  dont  il  nous 
donne  les  traits  ont  joué  un  rôle  éminent.  Qu'on  les  juge  à  sa  façon, 
ils  ont  été,  ils  ont  vécu,  et  on  ne  les  empêchera  pas  d'avoir  vécu.  Que 
par  eux  la  France  et  l'Europe  aient  été  encombrées  d'un  art  lourd  et 
médiocre  extrêmement,  le  fait  n'est  plus  discutable.  Ni  l'architecture 
ni  l'Université  ne  se  sont  encore  débarrassées  de  leurs  théories,  mais 
que  nous  importe!  Bonnes  ou  mauvaises,  ils  ont  fait  beaucoup  de 
choses;  plusieurs  ont  laissé  un  nom,  et  les  adversaires  loyaux  ne  brû- 
leront pas  plus  leur  figure  que  les  gens  sages  ne  casseront  les  N  ou 
les  fleurs  de  lis  au  fronton  des  monuments. 

Ce  qu'a  cherché  avant  tout  le  P.  Hamy,  c'est  de  faire  œuvre  d'his- 
toire, abstraction  faite  des  esthétiques  et  des  arts.  Tout  portrait  de 
Jésuite  célèbre,  fût-ce  la  pire  horreur  du  monde,  a  été  pieusement 
recueilli  par  lui,  livré  à  un  photograveur  habile  et  inséré  dans  .son 
album.  C'est  donc  un  dictionnaire  biographique  spécial  qu'il  nous 
montre,  une  sorte  d'encyclopédie  figurée  de  la  célèbre  Compagnie  depuis 
son  origine  jusqu'à  ces  derniers  temps.  Les  ouvrages  de  ce  genre  sont 
rares;  ils  nécessitent  un  éveil  constant,  une  orientation  et  une  étude 
particulières,  une  connaissance  avisée  des  moindres  faits  pour  ne  laisser 
jamais  rien  échapper  d'essentiel.  Publiés,  ils  fournissent  aux  travail- 
leurs la  source  de  renseignements  la  plus  sûre  et  la  plus  épurée.  Et, 
comme  les  Pères  de  la  Compagnie  ont  toujours  été  de  près  ou  de  loin 
mêlés  à  toutes  les  affaires  politiques  de  trois  siècles,  le  livre  du  P.  Hamy 
devient  pour  l'historien  un  guide  nécessaire  et  indispensable. 

Sans  doute,  les  personnes  étrangères  aux  études  de  ce  genre,  et  seu- 
lement préoccupées  d'esthétique,  auront  une  surprise  en  ouvrant  le 
livre.  Si  l'on  en  juge  par  les  reproductions,  les  Pères  de  la  Compagnie 
ont  rarement  trouvé  l'artiste  courtisan  et  flatteur.  Sauf  de  rares,  de 
trop  rares  exceptions,  nous  les  voyons  livrés,  —  on  dirait  par  humilité 
chrétienne,  —  à  des  artistes  infimes  qui  se  sont  donné  la  tâche  de 
ridiculiser  ou  d'enlaidir  leurs  modèles.  Peut-être  d'ailleurs  le  P.  Hamy, 
surpris  par  sa  piété  filiale!  n'a-t-il  pas  cherché  à  éliminer  certaines 
ligures  dont  la  touche  un  peu  forcée  peut  nuire  à  l'ensemble.  En  rédui- 
sant à  400  le  nombre  de  ses  reproductions,  le  savant  auteur  se  réser- 
vait donc  un  choix  à  faire;  on  eût  souhaité  qu'il  le  fit  plus  radical. 
Bien  plus,  nous  le  voyons  parfois  dédaigner  une  portraiture  excellente 


BIBLIOGRAPHIE.  ^195 

comme  celle  de  Charles  de  Lorraine  (crayon  unique  conservé  au  Cabi- 
net des  Estampes)  pour  la  remplacer  par  des  tailles-douces  médiocres 
et  absolument  banales. 

Je  ne  m'étendrai  pas  outre  mesure  sur  ces  critiques  faciles  ;  ceux  qui 
ont  entrepris  de  semblables  travaux  savent  quelle  somme  de  difficultés 
ils  présentent,  combien  il  se  faut  abstraire  d'idées  préconçues  et  démo- 
lir de  sièges  tout  faits.  Il  ne  se  pouvait  pas  que  le  R.  P.  Hamy  admît 
dans  son  encyclopédie  certaines  pièces  satiriques  dont  peut-être  la  qua- 
lité eût  paru  supérieure  aux  profanes.  Même  il  s'est  ingénié  à  ne 
prendre  dans  nos  collections  publiques  que  les  portraits  rarissimes  ou 
tirés  à  petit  nombre.  Bon  nombre  de  ceux  qu'il  nous  présente  repro- 
duisent des  originaux  conservés  en  divers  lieux,  et  dont  les  clichés  lui  ont 
été  fournis  par  des  correspondants.  C'est  par  ce  côté  surtout  que  l'ico- 
nographie du  P.  Hamy  prend  un  bon  rang  parmi  les  œuvres  similaires; 
elle  devient  comme  un  recueil  de  documents  inédits,  et  je  n'en  fournirai 
pour  exemple  que  le  portrait  d'Ignace  de  Loyola  obtenu  directement 
d'après  le  tableau  de  Madrid,  avant  les  retouches  d'un  artiste  mal- 
habile. Sans  doute  on  ne  verra  point  dans  cette  tête  maladive  ce  que 
le  savant  auteur  y  rencontre,  mais  on  est  en  face  d'une  œuvre  sincère, 
naïve,  absolument  authentique  et  jusqu'à  ce  jour  ignorée  des  historiens 
sérieux. 

Le  P.  Hamy  a  joint  à  ses  portraits  une  suite  de  notices  classées  par 
ordre  alphabétique,  un  peu  volontairement  tenues  dans  les  termes 
vagues.  Il  est  certain  que  plusieurs  mentions  utiles  ont  été  écartées 
comme  il  convenait.  L'auteur,  qui  sait  quelle  respectueuse  considération 
nous  professons  à  l'égard  de  sa  personne  et  de  sa  merveilleuse  faculté 
de  travail,  nous  pardonnera  cette  nouvelle  critique;  il  passe  un  peu  vite 
sur  des  faits  connus. 

En  dépit  de  ces  petites  imperfections  de  détail,  sensibles  seulement 
pour  les  gens  du  siècle,  la  Galerie  illustrée  de  la  Compagnie  de  Jésus 
témoigne  d'un  considérable  effort  et  d'une  persévérance  jamais  lassée 
ni  rebutée.  Je  laisse  à  part  le  côté  technique  de  l'œuvre,  la  mise  en 
œuvre  de  ces  reproductions  soignées  également;  je  ne  garde  que  la 
partie  documentaire  et  historique,  la  seule  dont  je  puisse  parler  ici  en 
franchise.  Elle  est  digne  de  tout  intérêt.  Elle  va  se  joindre  tantôt  aux 
autres  travaux  du  P.  Hamy,  l'Essai  sur  l'iconographie  de  la  Compagnie 
de  Jésus,  les  Documents  pour  servir  à  Vhistoire  des  domiciles  de  la  Com- 
pagnie de  Jésus,  deux  livres  aujourd'hui  rares,  et  dont  le  dernier  surtout 
est  venu  combler  une  lacune  dans  la  terminologie  des  noms  de  lieux. 
La  Galerie  illustrée  est  comme  ces  livres  un  ouvrage  de  bibliothèque 
indispensable,  même  aux  historiens  les  moins  orientés  dans  le  sens  de 
ces  études. 

H.  BODCHOT. 


196  BIBLIOGRAPHIE. 


Les  Fables  de  Phèdre.  Édition  paléographique  publiée  d'après  le 
manuscrit  Rosanbo,  par  Ulysse  Robert.  Paris,  Imprimerie  natio- 
nale, ^893.  In-8°  de  XLVI-^88  pages,  avec  deux  planches. 

Le  manuscrit  d'après  lequel  Pierre  Pithou  fit  connaître  en  1596  les 
Fables  de  Phèdre  et  qui  appartient  aujourd'hui  à  M.  le  marquis  de 
Rosanbo  jouit  d'une  grande  et  légitime  réputation  depuis  trois  siècles. 
Quoiqu'il  eût  été  collationné  à  différentes  reprises,  il  était  loin  d'avoir 
fourni  tout  ce  qu'on  en  pouvait  tirer  pour  établir  le  texte  des  vers  du 
fabuliste  latin.  C'est  à  notre  confrère  M.  Ulysse  Robert  qu'est  échue 
l'honorable  tâche  de  le  mettre  en  pleine  lumière.  Il  s'en  est  acquitté 
avec  le  soin  et  la  critique  dont  il  avait  fait  preuve  en  1881  quand  il 
avait  eu  à  publier  l'antique  version  du  Pentateuque  conservée  dans  le 
célèbre  manuscrit  de  la  bibliothèque  de  Lyon. 

La  publication  de  notre  confrère  contient  un  double  texte  des  Fables 
de  Phèdre  :  1°  un  texte  paléographique,  où  sont  reproduites  toutes  les 
particularités  du  manuscrit  :  les  signes  d'abréviation  et  de  ponctuation, 
la  disposition  des  rubriques  et  des  grandes  lettres,  la  coupure  des  pages 
et  des  lignes  ;  2°  un  texte  courant,  où  l'on  trouve  chaque  vers  mis  à  la 
ligne,  les  abréviations  remplies,  les  grandes  lettres  et  la  ponctuation 
marquées  d'une  façon  logique  et  régulière. 

Le  manuscrit  Pithou-Rosanbo  contient  à  la  suite  des  Fables  de  Phèdre 
un  traité  tératologique  qui  a  pu  être  intitulé  :  De  monstris,  belluis  et  ser- 
pentibus  liber.  M.  Ulysse  Robert  en  a  donné  une  édition  fidèle,  en  com- 
blant une  lacune  du  manuscrit  Pithou-Rosanbo  à  l'aide  d'un  manuscrit 
de  Wolfenbuttel. 

Le  volume  que  nous  annonçons  n'a  pas  seulement  le  mérite  de  repro- 
duire avec  la  plus  rigoureuse  et  la  plus  minutieuse  exactitude  des  textes 
précieux  à  plus  d'un  titre.  L'éditeur,  dans  la  préface  qu'il  a  mise  en 
tête  du  volume,  a  décrit  le  manuscrit  Pithou-Rosanbo  et  en  a  retracé 
les  vicissitudes.  Ce  n'est  pas  la  partie  la  moins  intéressante  du  livre,  et 
nous  recommandons  à  nos  lecteurs  les  pages  dans  lesquelles  est  dis- 
cutée la  question  de  l'origine  du  manuscrit. 

M.  Ulysse  Robert,  après  avoir  comparé  le  Phèdre  avec  beaucoup  de 
manuscrits  du  ix^  siècle,  a  cru  pouvoir  l'attribuer  à  un  scribe  de  la  ville 
ou  du  pays  de  Reims.  Au  cours  de  la  discussion,  il  a  insisté  sur  deux 
particularités  qu'il  considère  comme  signes  caractéristiques  des  manus- 
crits rémois  du  ix''  siècle  :  1°  l'emploi  d'un  i  allongé,  assez  semblable  à 
la  lettre  i,  au  commencement  des  mots  dans  le  cours  des  phrases; 
1"  l'usage  de  figurer  la  conjonction  que  par  un  q  suivi  d'un  seul  point. 
Si  cette  règle  était  bien  établie,  elle  nous  révélerait  l'origine,  jusqu'ici 
incertaine,  de  quelques-uns  des  plus  célèbres  manuscrits  carlovingiens. 
Ainsi,  nous  trouvons  dans  la  bible  de  Saint-Paul  hors  les  murs  les  ï 


I 


BIBLIOGRAPHIE.  197 

allongés  au  commencement  des  mots,  dans  le  corps  des  phrases,  et  la 
conjonction  que  figurée  par  un  q  suivi  d'un  seul  point. 

Le  travail  très  délicat  et  très  méritoire  auquel  s'est  livré  M.  Ulysse 
Robert  aura  des  conséquences  importantes.  II  a  servi  de  base  à  une  édi- 
tion critique  que  va  publier  M.  Louis  Havet  et  dans  laquelle  le  texte  de 
Phèdre  a  reçu  de  très  notables  améliorations,  comme  l'ont  fait  entrevoir 
des  communications  faites  à  l'Académie  des  inscriptions. 

L.  Delisle. 


LIVRES    NOUVEAUX. 

SOMMAIRE  DES  MATIÈRES. 

Généralités,  182,  232,  285. 

Sciences  auxiliaires.  —  Épigraphie,  142,  164,  185.  —  Paléographie, 
82.  —  Bibliographie,  12,  85,  194,  206,  215,  276;  bibliothèques,  71,  72, 
151,  207,  230;  manuscrits,  72,  151,  230;  imprimés,  typographie,  71, 
92,  157,  173,  207,  302. 

Sources,  41,  251,  282,  304.  —  Légendes,  Hl,  165.  —  Chroniques, 
89,  122,  216.  — Correspondances,  249.  —  Archives,  H,  14,  58,  94,  126, 
130,  136,  217,  235,  284.  —  Cartulaires,  buUaires,  etc.,  36,  62,  67,  69, 
84,  154,  198,  203,  223,  254,  283,  292-295.  —  Chartes,  40,  208,  281,  288. 
—  Régestes,  255,  256.  —  Comptes,  161.  —Inventaires,  80,  170, 171,  215. 

Biographie,  généalogie,  38.  —  Albert  V  d'Autriche,  53;  Anjou,  296; 
Anne  de  Russie,  65;  Ariscola,  236;  Arpades,  238;  Benoît  IX,  40;  Ben- 
venuto  da  Imola,  268;  Berchtold  de  Falkenstein,  60;  Bernard  (saint) 
de  Menthon,  109;  Berry,  171;  Boccace,  300;  Boucard  (Jean),  245;  Bou- 
tillier  (Jean),  8;  Casimir  III  de  Pologne,  70;  Catherine  (sainte)  d'Ale- 
xandrie, 111;  Cerchiari,  141  ;  Célestin  V,  269;  Chabannes,  75;  Charle- 
magne,  172;  Charles  IV,  empereur,  309;  Chartier  (Alain),  261;  Craon, 
36;  Gima,  49;  Colomb  (Christophe),  231;  Dante,  19,  186,  205,  250; 
Durer  (Albert),  110;  Dlugosz  (Jean),  42;  Edouard  I*""  d'Angleterre,  254  ; 
Eudes,  118;  Ferjeux  (saint),  229  ;  Ferréol  (saint),  229  ;  Flach,  276;  Fon- 
tay  (Jean  de),  261  ;  François  (saint)  d'Assise,  51, 169  ;  Grégoire  VII,  219  ; 
Grégoire  XI,  104;  Guglielmo  da  Saliceto,  6;  Hervé  (saint),  247;  Hohen- 
stauffen,  175  ;  Hupfuff,  276  ;  Hus,  291  ;  Jacques  I^^-  d'Aragon,  286  ;  Jeanne 
d'Arc,  98,  192,  220,228,  308  ; —des  Armoises,  191,  273;  — de  Flandre, 
93;  Langland,  180;  Louis  (saint)  IX,  196;  Louis  XH,  15,  201,  240; 
Lunaire  (saint),  270;  Lusignan,  66;  Martial  (saint),  278  ;  Mathieu  II  de 


n 


198  BIBLIOGRAPHIE. 

Lorraine,  198;  Mélaine  (saint),  103;  Mellerio,  214;  Min,  248;  OttonlII, 
292  ;  Pétrarque,  253  ;  Piacentino,  6;  Philibert  de  Savoie,  240;  Pliilippe 
le  Hardi,  196;  Pierre  (saint)  Damien,  13  ;  Richard  de  Gornouailles,  305  ; 
Rudel,  237;  Salisbury,  102  ;  Salvien,  244;  Savoie,  81;  Savonarole,  17, 
297  ;  Scala,  104  ;  Sforza,  34  ;  Théophile,  277  ;  Thomas  d'Aquin  (saint), 
222;  Thomas  III  de  Saluées,  177  ;  Visconti,  95;  Walfroy  (saint),  239; 
Walther  von  der  Vogelweide,  149. 

Droit,  73,  91,  99. 

Institutions  :  politiques  et  sociales,  5,  14,  67,  74,  84,  105,  128,  146, 
159,  168,  187,  267,  289,  291,  310;  provinciales,  10;  communales,  63, 
208,  281;  judiciaires,  28,  31,  167,  258;  financières,  274. 

Moeurs,  histoire  économique,  4,  58,  59,  64,  120,  123,  139,  150,  182, 
183,  212,  265,  280,  283. 

Enseignement,  3,  7,  70,  130,  257,  279. 

Sciences,  médecine,  123,  124,  144,  160,  193. 

Géographie,  39,  299. 

Religions,  221.  —  Catholicisme,  54,  97,  143;  lipsanographie,  20,  24, 
241;  ordres  religieux,  monastères,  2,  12,  69,  94, 121, 154,  163,  174,  272, 
290,  303,  306;  liturgie,  125. 

Archéologie,  10,  26,  29,  55,  80,  89,  96,  107,  108,  110,  113,  116,  131, 
197,  2H,  225,  226,  242,  261.  —  Architecture,  61,  79,  115,  134,  140, 
147,  148,  157,  158,  189,  202,  204,  262,  266,  303.  —  Sculpture,  178.  — 
Mosaïques,  83.  —  Émaillerie,  25.  —  Verrerie,  264.  —  Céramique,  47.  — 
Tapisserie,  119.  —  Musique,  78,  166.  —  Numismatique,  21,  23,  44,  90, 
114,  129,  133,  305.  —  Sigillographie,  46.  —  Héraldique,  260. 

Langues  et  littératures.  —  Hébreu,  155,  179,  259.  —  Latin,  68.  — 
Langues  romanes,  218;  français,  102,103,  111,  127,  277;  provençal,  57, 
227 ;  wallon,  307 ;  italien,  9,  78, 104,  243;  espagnol,  162, 195.  —  Langues 
germaniques  :  allemand,  43,  48,  68,  101;  anglais,  76,  165,  181.  — 
Langues  Scandinaves,  176,  233. 

SOMMAIRE  GÉOGRAPHIQUE. 

Allemagne,  5,  21,  29,  44,  63,  77,  105,  113,  120,  128,  147,  151,  153, 
158,  168,  175,  184,  185,  197,  224,  230,  234,  249,  251,  255,  256,  275,  276, 
280,  293,  294,  304. 

Autriche-Hongrie,  53,  138,  149,  163,  188,  238,  274. 

Belgique  et  Pays-Bas,  62,  73,  90,  136,  137,  161,  258,  298. 

Espagne,  50,  94,  271,  286. 

Frange,  142,  275,  298,  —  Angoumois,  134;  Anjou,  32,  36,  262;  Aqui- 
taine, 12,  39  ;  Beauce,  301  ;  Bretagne,  145  ;  Couserans,  288  ;  Flandre,  298; 


BIBLIOGRAPHIE.  •lOO 

Gâtinais,  301  ;  Guienne  et  Gascogne,  54,  58,  72;  Languedoc,  12;  Lor- 
raine, 198;  Maine,  32;  Marche,  287;  Normandie,  31,41,  89;  Orléanais, 
301;  Picardie,  290;  Provence,  2,  12,  72,  108;  Roussillon,  99;  Sain- 
tonge,  69;  Touraine,  47;  Valois,  65;   Vexin,  1;  Vivarais,  213.  — 
Aisne,  112,  131;  Alpes  (Basses-),  203;  Alpes  (Hautes-),  266;  Avey- 
ron,  50;  Bouches-du-Rhône,   116,   299;   Calvados,   119,  252,  263; 
Cher,  61  ;  Gôte-d'Or,  37  ;  Creuse,  287;  Doubs,  71, 126;  Eure,  107;  Eure- 
et-Loir,  87,  217;  Gard,  27,  208;  Garonne  (Haute-),  50;  Gironde,  58; 
Hérault,  57,  117;  llle-et- Vilaine,  204;  Indre-et-Loire,  140;  Loir-et- 
Cher,  69,  281;  Loire-Inférieure,  100;  Loiret,  102, 174, 199,284;  Manche, 
11  ;  Mayenne,  223;  Meurthe-et-Moselle,  96,  210;  Oise,  22,  226,  242 
Orne,  85;  Pas-de-Calais,  132;  Puy-de-Dôme,  79;  Pyrénées  (Basses-) 
189;  Rhône,  83;  Saône  (Haute-),  144;  Saône-et-Loire,  202;  Sarthe,  30 
86,  170;  Savoie,  59,  135,  206;  Seine,  14,  28,  52,  123,  164;  Seine-et 
Oise,   121;  Seine-Inférieure,  125,  209;  Var,  220;  Vendée,  56,  204 
Vienne,  13;  Vienne  (Haute-),  26;  Vosges,  146. 

Grande-Bretagne,  180,  254,  303,  310.  —  Grèce,  154. 

Italie,  18,  33,  35,  45,  74,  91,  95,  115,  122,  130,  133,  156,  167,  177, 
200,  201,  206,  225,  246. 

Pologne,  3,  257.  —  Suisse,  23,  88,  148,  295. 

Orient,  66,  97,  129,  190,  211,  248,  285.  —  Amérique,  106. 

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77.  Chronik  von  Sanct  Peter  zu  Erfurt,  1100-1215.  Uebersetzt  von 
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nozze  Arminio  Levi  —  Elisa  Ascoli.) 

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80.  Collection  de  documents  inédits  relatifs  à  la  ville  de  Troyes  et  à 
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Inventaires  des  principales  églises  de  Troyes,  par  M.  l'abbé  Charles 
Lalore.  Introduction  par  M.  l'abbé  Nioré.  "Troyes,  impr.  Dufour-Bou- 
quot,  1893.  In-S",  cgglix  et  400  p. 

81.  Colombo  (Elia).  lolanda  duchessa  di  Savoia  (1465-1478)  :  studio 
storico  corredato  di  documenti  inediti.  Torino,  G.-B.  Paravia,  1893. 
In-8°,  307  p.  (Extrait  de  la  Miscellanea  di  storia  italiana,  série  U, 
vol.  XVI.) 

82.  Commentarii  notarum  tironianarum  cum  prolegomenis,  adnota- 
tionibus  criticis   et  exegeticis  notarumque  indice  alphabetico  edidit 


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Weiland.  Hannoverae,  Hahn,  1893.  In-4°,  xxi-736  p.  (Monumenta  Ger- 
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von  Garl  Kraus.  Halle,  Max  Niemeyer,  1894.  In-8*,  x-284  p.  7  m. 

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Salisbury.  Publiées  par  L.  Jarry.  Orléans,  Herluison,  1894.  In-8%  14  p. 
(Extrait  des  Bulletins  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  VOr- 
léanais.) 

103.  Deux  Vies  rhythmées  de  saint  Mélaine,  à  l'usage  de  l'église  de 
Laval.  Publiées  par  A.  Angot.  Mamers,  impr.  Fleury  et  Dangin,  1893. 
In-S",  15  p. 

104.  Dieci  sonetti  storici  fiorentini  :  a  Firenze;  il  diluvio  del 
M  CGC  XXXIII;  la  guerra  con  Mastino  délia  Scala  ;  la  guerra  con 
Gregorio  XL  (Publié  par  M.  Salomone  Morpurgo  per  le  nozze  di 
Edgardo  Morpurgo  con  Ada  Levi.)  Firenze,  tip.  G.  Garnesecchi  e  figli, 
1893.  In-16,  H-x  p. 

105.  DiEMAND  (Anton).  Das  Geremonieli  der  Kaiserkronungen  von 
Otto  I.  bis  Friedrich  IL  Miinchen,  H.  Liineburg,  1894.  In-8°,  151  p. 
(Historische  Abhandlungen.  Herausgegeben  von  Dr.  Th.  Heigel  und 
Dr.  H.  Grauert,  4.) 

106.  Documenta  selecta  e  tabulario  secreto  Vaticano  quae  Romano- 
rum  pontificum  erga  Americse  populos  curam  ac  studia  tum  ante  tum 
post  insulas  a  Ghristophoro  Golumbo  repertas  testantur  phototypia  des- 
cripta  (curante  J.  G.  Heywood).  (Romae,)  typis  Yaticanis,  1893.  In-fol., 
44  p.  et  45  pi. 

107.  Documents  et  bulles  d'indulgence  relatifs  aux  travaux  exécutés 
du  xm8  au  xvi^  siècle  à  la  cathédrale  d'Évreux,  publiés  par  M.  l'abbé 
Blanquart.  Rouen,  impr.  Gagniard,  1893.  In-8%  24  p. 

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1 10.  Durer's  schriftlicher  Nachlass  auf  Grund  der  Originalhandschrif- 
ten  und  theilweise  neu  entdeckter  alter  Abschriften  lierausgegeben  von 
Dr.  K.  Lange  und  Dr.  F.  Fuhse.  Halle,  M.  Niemeyer,  1893.  In-S», 
xxiv-420  p.,  1  pi.  en  phototypie  et  8  illustrations  dans  le  texte. 

m.  Dve  verse  starofrancouzské  legendy  o  sv.  Katerine  Alexan- 
drinské.  Vydal  Jan  Urban  Jarnik.  [Deux  versions  en  ancien  français 
de  la  légende  de  sainte  Gatherine  d'Alexandrie.]  V  Praze,  nâkl.  ceské 

V 

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291.  Uhlmann  (Paul).  Kônig  Sigmunds  Geleit  fur  Hus  und  das  Geleit 
im  Mittolalter.  Halle  a.  S.,  G. -A.  Kaemmerer,  1894.  In-8o,  88  p.  (Hal- 
lische  Beitràge  zur  Geschichtsforschung,  V.) 

292.  Urkunden  (die)  der  deutschen  Kônige  und  Kaiser.  Herausgege- 
ben  von  der  Gesellschaft  fiir  altère  deutsche  Geschicbtskunde.  II. 
Bandes  2.  Theil.  Die  Urkunden  Otto  des  III.  Hannover,  Hahn,  1893. 
In-4»,  p.  i-ix  et  385-995.  (Monumenta  Germaniae  historica.  Diplomatum 
regum  et  imperatorum  Germaniae,  11,2.)  20  m.,  en  grand  papier  30  m. 

293.  Urkundenbuch  der  Pfarrei  Bcrgheim  (Ober-Elsass),  herausge- 
geben  von  Pfarrer  Eug.  Hans.  Strassburg,  F.-X.  Le  Roux,  1894.  In-8'», 
vn-355  p.  (Quellenschriften  der  elsàssischen  Kirchengeschichte,  I.)  6  m. 

294.  Urkundenbuch  der  Stadt  Lûbeck.  Herausgegeben  von  dem 
Vereine  fiir  Lùbeckische  Geschichte,  IX.  13  (Schluss).  Liibeck, 
E.  Schmersahl,  1894.  In-4o,  p.  965-1,023.  4  m. 

295.  Urkundenbuch  der  Stadt  und  Landschaft  Ziirich.  Herausgege- 
ben von  einer  Commission  der  antiquar.  Gesellschaft  in  Ziirich.  Bear- 


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beitet  von  DD.  J.  Escher  und  P.  Schweizer.  III,  1.  Zurich,  Fâsi  und 
Béer,  1894.  In-4o,  200  p.  7  m. 

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Italie  (1382-1384).  Paris,  aux  bureaux  de  la  Revue,  5,  rue  Saint-Simon. 
In-S",  72  p.  (Extrait  de  la  Revue  des  Questions  historiques  du  l^*"  jan- 
vier 1894.) 

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Latil,  1893.  In-8'',  69  p.  (Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  d'études  scien- 
tifiques et  archéologiques  de  la  ville  de  Draguignan.) 

300.  Veselovsku  (A.).  Bokkatchtchio,  ego  sredai  sverstniki.  I.  [Boc- 
cace,  son  milieu  et  ses  contemporains.]  Saint-Pétersbourg,  impr.  de 
l'Académie  des  sciences,  1893.  In-8o,  xv-545  p. 

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1893.  In-8o,  v-168  p. 

302.  Warnecke  (Friedr.).  Biicherzeichen  (ex-libris)  des  xv.  und 
XVI.  Jahrh.  von  Diirer,  Burgmair,  Beham,  Virgil  Solis,  Jost  Amman 
und  Anderen.  Berlin,  J.-A.  Stargardt,  1894.  In-4o,  8  p.  et  20  pi.  5  m. 

303.  Watson  (J.).  Jedburgh  abbey,  historical  and  descriptive.  Also 
the  abbeys  of  Teviotdale,  as  showing  the  development  of  Gothic  archi- 
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10  sh. 

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305.  Weber  (F.  P.).  Richard,  earl  of  Gornwall,  and  his  coins  as  king 
of  the  Romans  (1257-1271).  London,  1893.  In-8%  9  p.,grav.  (Extrait  de 
The  Numismatic  chronicle,  XIII,  3*  série.) 

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ter  bis  zur  gregorianisch-cluniacensischen  Zeit.  Basel,  1893.  In-8°, 
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Nouvelle  édition  par  G.  F.]  V  Praze,  I.-L.  Kober,  1894.  In-8%  308  p. 

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England.  Berlin,  A.  Hertz  und  H.  Siissenguth,  1894.  In-8o,  61  p. 
0  m.  80  pf. 


CHRONIQUE  ET  MÉLANGES. 


Dans  la  séance  du  26  avril  1894,  la  Société  de  l'École  des  chartes  a 
procédé  au  renouvellement  annuel  de  son  Conseil,  qui  se  trouve  ainsi 
constitué  pour  l'année  1894-1895  : 

Président  :  M.  Lemonnier. 

Vice-président  :  M.  Giry. 

Secrétaire  :  M.  Guilhiermoz. 

Secrétaire-adjoint  :  M.  Teulet. 

Commission  de  publication  :  membres  ordinaires,  MM.  Delisle,  de  Las- 
teyrie  et  Omont  ;  membres  suppléants,  MM.  Ledos  et  Valois. 

Commission  de  comptabilité  :  MM.  de  Barthélémy,  Bruel  et  Morel- 
Fatio. 

Archiviste-trésorier  :  M.  Eugène  Lefèvre-Pontalis. 

—  Les  thèses  des  élèves  de  l'École  des  chartes  ont  été  soutenues  le 
29  et  le  30  janvier  1894.  Voici  les  sujets  que  les  candidats  avaient 
traités  : 

Jules  Ghavanon  :  Renaud  VI,  sire  de  Pons,  lieutenant  du  roi  en 
Poitou,  Saintonge  et  Angoumois,  conservateur  des  trêves  de  Guyenne 
(1348?-1427). 

Alphonse  Dunoyer  :  un  Conseiller  de  Charles  VIII,  Guillaume  Bri- 
çonnet  (1445-1514). 

Albert  Gérard  :  Essai  sur  le  siège  de  Paris  par  Henri  IV. 

Octave  Join-Lambert  :  Étude  sur  l'architecture  religieuse  aux  xi«  et 
xu»  siècles  dans  l'ancien  diocèse  de  Meaux. 

Ernest  Laurain  :  Essai  sur  les  présidiaux  (1552-1790). 

Jean  Lemoine  :  les  Préliminaires  du  règne  de  Jean  IV,  duc  de  Bre- 
tagne (1338-1362). 

Abel  Maisonobe  :  Étude  sur  les  biens  nationaux  de  la  Haute-Garonne. 

Léon  Mirot  :  Essai  sur  la  crise  financière  de  1380-1383. 

Max  Prinet  :  Étude  historique  sur  l'industrie  du  sel  en  Franche- 
Comté. 

Henri  Vautier  :  Caen  et  l'état  du  bailliage  de  Gaen  sous  la  domina- 
tion anglaise  (1417-1450). 

Robert  Villepelet  :  Histoire  de  Périgueux  et  de  ses  institutions 
municipales  jusqu'en  1360. 

4894  45 


226  CHRONIQUE   ET   MÉLANGES. 

—  Par  arrêté  ministériel  du  7  février  1894,  ont  été  nommés  archivistes 
paléographes,  dans  l'ordre  de  mérite  suivant  : 

MM.  MiROT, 

Vautier, 
Join-Lambert, 

Laurain, 

DuNOYER, 
ViLLEPELET, 

Ghavanon. 

—  Ont  été  nommés  archivistes  paléographes  hors  rang,  comme  appar- 
tenant à  des  promotions  antérieures  : 

MM.  Gérard, 

Lemoine, 

Maisonobe, 

Prinet. 

—  Notre  confrère  M.  Paul  Bataillard,  archiviste  de  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris,  est  décédé  à  Paris  le  i^"  mars  1894,  à  l'âge  de 
soixante-dix-huit  ans. 

Né  à  Paris  le  23  mars  1816,  Paul  Bataillard  était  entré  à  l'École  des 
chartes  en  1839  et  avait  obtenu  son  diplôme  d'archiviste  paléographe 
le  16  juillet  1841.  Il  a  publié  dans  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes 
les  articles  suivants  : 

De  l'apparition  et  de  la  dispersion  des  Bohémiens  en  Europe  (l'^  série, 
t.  V,  p.  438-475  et  521-539). 

Nouvelles  recherches  sur  l'apparition  et  la  disparition  des  Bohémiens 
en  Europe  (3«  série,  t.  I,  p.  14-55). 

—  Par  arrêté  du  23  avril  1894,  nos  confrères  MM.  Enlart  et  E.  Lefèvre- 
Pontalis  ont  été  chargés,  pendant  le  second  semestre  de  l'année  scolaire 
1893-1894,  d'un  cours  d'archéologie  du  moyen  âge  à  l'École  des  chartes, 
pendant  l'absence  de  M.  de  Lasteyrie,  député. 

—  Par  arrêté  du  1"  mai  1894,  notre  confrère  M.  Alphonse  Dunoyer 
a  été  nommé  rédacteur  au  bureau  des  archives  du  ministère  de  l'ins- 
truction publique. 

—  Par  arrêté  du  14  février  1894,  notre  confrère  M.  Jules  Ghavanon 
a  été  nommé  attaché  non  rétribué  à  la  bibliothèque  de  l'Arsenal. 

—  Par  arrêté  du  5  avril  1894,  notre  confrère  M.  Jean  Passy  a  été 
nommé  archiviste  du  département  des  Basses-Pyrénées,  en  remplace- 
ment de  M.  Flourac,  admis  à  la  retraite. 

—  Par  arrêté  du  23  janvier  1894,  notre  confrère  M.  Marcel  Poète  a 
été  nommé  bibliothécaire  adjoint  de  la  ville  de  Besançon. 


CHRONIQUE   ET   MÉLANGES.  227 

—  Par  arrêté  du  30  mars  1894,  nos  confrères  MM.  Lex,  Loriquet  et 
Musset  ont  été  nommés  officiers  de  l'instruction  publique. 

—  L'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  dans  sa  séance  du 
21  mars  1894,  a  décerné  le  prix  de  numismatique  fondé  par  Duchalais 
à  notre  confrère  M.  Maurice  Prou,  pour  le  Catalogue  des  monnaies  méro- 
vingiennes de  la  Bibliothèque  nationale. 

—  L'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  dans  sa  séance  du 
27  avril  1894,  a  décerné  le  prix  de  La  Grange  à  notre  confrère  M.  Bon- 
nardot,  pour  le  Glossaire  des  Miracles  de  Notre-Dame,  publié  par  la 
Société  des  anciens  textes  français. 

—  L'Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  de  Rouen  décernera 
en  1896  le  prix  Bouctot  (500  fr.)  à  l'auteur  du  meilleur  travail  sur  le 
sujet  suivant  :  «  Étude  sur  Nicolas  Mesnager  et  sur  son  rôle  dans  les 
affaires  diplomatiques  ou  d'ordre  économique  auxquelles  il  a  pris  part, 
d'après  les  archives  publiques.  »  Les  ouvrages  adressés  au  concours 
devront  être  envoyés  francs  de  port  avant  le  l^r  mai  1896  (terme  de 
rigueur)  soit  à  M.  Barbier  de  la  Serre,  soit  à  M.  Pierre  Le  Bidier, 
secrétaires  de  l'Académie. 

—  Le  conseil  municipal  de  Paris,  à  la  date  du  26  décembre  1893,  a 
chargé  nos  confrères  MM.  Fr.  Funck-Brentano  et  Fernand  Bournon  de 
publier,  le  premier  un  volume  ayant  pour  titre  :  «  Documents  pour  servir 
à  l'histoire  des  lettres  de  cachet  à  Paris  au  xvii^  et  au  xvui^  siècle  ;  »  le 
second,  les  tomes  VII  et  VIII  de  la  Topographie  historique  du  vieux 
Paris,  consacrés  le  tome  VII  à  la  région  orientale  de  l'Université  et  le 
tome  VIII  aux  faubourgs  Saint-Marcel,  Saint- Victor  et  Saint-Jacques. 

—  Le  rapport  que  notre  confrère  M.  A.  Prudhomme  a  présenté  le 
10  juillet  1893  sur  les  archives  de  l'Isère  nous  apprend  que  M.  Henry 
Morin-Pons,  le  collectionneur  lyonnais  bien  connu,  a  partagé  entre  les 
archives  des  départements  dauphinois  et  la  bibliothèque  de  la  ville  de 
Lyon  les  séries  de  documents  historiques  qu'il  avait  formées  et  dont 
une  partie  a  été  l'objet  d'un  catalogue  publié  en  1878  par  MM.  Ulysse 
Chevalier  et  André  Lacroix. 

DOCUMENTS  BORDELAIS 

DE   LA   BIBLIOTHÈQUE   DE   SIR   THOMAS   PHILLIPPS'. 

Le  conseil  général  de  la  Gironde  fut  saisi,  en  1889,  par  M.  Dezeime- 

1.  La  note  qu'on  va  lire  nous  a  été  communiquée  par  notre  confrère  M.  Bru- 
tails,  qui  s'est  discrètement  abstenu  de  signaler  la  part  qui  lui  revient  dans  le 
succès  d'une  très  délicate  négociation. 


228  CHRONIQUE   ET   Me'LANGES. 

ris,  l'un  de  ses  membres,  correspondant  de  l'Académie  des  inscriptions, 
d'une  proposition  ayant  pour  objet  l'achat  des  documents  bordelais  de 
la  collection  formée  par  sir  Thomas  PbiUipps.  La  proposition,  soutenue 
avec  talent  et  autorité,  rallia  les  suffrages  de  l'assemblée  départemen- 
tale, qui  mit  généreusement  à  la  disposition  de  l'administration  les 
fonds  jugés  nécessaires  à  la  réalisation  de  ce  projet. 

De  premiers  pourparlers  échouèrent;  mais,  comme  les  crédits  ne  pou- 
vaient pas  être  indéfiniment  immobilisés  et  reconduits  sur  les  exercices 
ultérieurs,  on  a  repris  dernièrement  les  négociations,  qui  viennent 
d'aboutir.  Le  département  et,  pour  une  part,  la  ville  de  Bordeaux  ont 
donc  conclu  l'acquisition  de  28  registres  et  de  2,068  chartes. 

Ces  documents  ont  été  pour  la  plupart  la  propriété  d'A.  Monteil.  Ils 
proviennent,  les  chartes  détachées  surtout,  de  fonds  nombreux  :  arche- 
vêché, chapitre  métropolitain,  Saiut-Seurin  et  Saint-Pierre  de  Bor- 
deaux, abbaye  de  Sainte-Croix,  de  la  même  ville,  abbayes  de  La 
Sauve,  de  Bonlieu,  Dominicains,  Franciscains,  Glarisses,  hôpital  Saint- 
James  de  Bordeaux,  seigneurie  de  Castelnau-en-Médoc,  intendance,  etc. 
Il  convient  d'ajouter  que  les  archives  de  La  Sauve,  de  Saint-Seurin  et 
de  Saint-James  sont  celles  qui  ont  fourni  le  plus  de  documents. 

Ces  différentes  pièces  répondent  à  la  partie  bordelaise  du  catalogue 
que  M.  Omont  a  publié  en  1889,  dans  la  Bibliothèque  de  l'École  des 
chartes.  Les  deux  articles  4069  et  4412  ont  toutefois  été  retenus  à 
Cheltenham. 

A^oici  des  principaux  volumes  un  tableau  sommaire,  où  ils  sont  grou- 
pés par  fonds.  Les  numéros  sont  ceux  qui  leur  étaient  attribués  à  Chel- 
tenham et  que  M.  Omont  a  conservés  dans  son  catalogue. 

Archevêché,  113.  Revenus  de  l'archevêché,  xni«  s. 
2855.  Idem. 

1314.  Terrier,  xv*  s. 

Chapitre  métropolitain,  82  et  16902.  Gensier,  obituaire  et  cartulaire, 
xme  s. 

3003.  Acquisition  de  dîmes  de  Montferrand,  xv  s. 

1316.  Terrier,  xv"  s. 
Saint-Seurin  de  Bordeaux,  71.  Cartulaire,  xh«-xiv®  s. 

1327.  Livre  des  statuts,  xiv^-xvii»  s. 

1315.  Terrier,  xv«  s. 
1315  bis.      Id. 
1340.  Id. 

1319.  Procès  entre  l'archevêque  de  Bordeaux  et  les  chapitres  de 

Saint- André  et  de  Saint-Seurin,  xv«  s. 
20290.  Recueil  factice  de  titres  de  la  confrérie  du  Saint-Esprit, 

xiir-xv"  s. 
3507.  Dons  faits  à  la  confrérie  du  Saint-Esprit,  xiv«-xv«  s. 
9718.  Terrier  de  ladite  confrérie,  xv*  s. 


CHRONIQUE   ET   MELANGES.  229 

Abbaye  de  La  Sauve,  69.  Petit  cartulaire,  xiii»  s. 
1069.  Recueil  de  seize  bulles,  xii*-xm'  s. 
1318.  Terrier,  xv'  s. 
1334.  Id. 

4364.  Id. 

2859.  Id. 

2857.  Terrier,  xv°-xvi«  s. 
Abbaye  de  Sainte-Croix,  4371.  Huit  premiers  feuillets  de  l'obituaire  de 
Sainte-Croix,  xiv*  s.  (Le  reste  de  l'obituaire,  qui  se  trouvait 
aux  archives  de  la  Gironde,  a  été  publié,  l'année  dernière, 
dans  le  tome  XXVII  des  Archives  historiques,  p.  293  et  suiv.) 
Dominicains  de  Bordeaux,  2854.  Terrier,  xvi«  s. 
1331.  Procès  avec  les  Franciscains,  xv"  s. 
Hôpital  Saint- Jaynes,  1341.  Terrier,  xv'-xvi"  s. 
Seigneurie  de  Castelnau,  2858.  Terrier,  xv^-xvi'  s. 

231.  Terrier,  xv*  s. 
Intendance,  6432.  Copie  de  lettres  reçues  de  la  cour  par  l'intendant 
Boutin. 

AUGUSTIN  CHASSAING. 

M.  Francisque  Mège,  dont  le  nom  est  connu  de  tous  ceux  qui  s'oc- 
cupent de  l'histoire  d'Auvergne,  a  consacré  à  notre  regretté  confrère 
quelques  pages  dans  le  Bulletin  historique  et  scientifique  de  l'Auvergne  : 
Augustin  Chassaing,  ancien  élève  de  VÉcole  des  chartes.  Notice  biogra- 
phique (tiré  à  part,  Clermont-Ferrand ,  Louis  Bellet,  1893,  in-S"  de 
23  p.).  Lié  pendant  cinquante  ans  avec  A.  Chassaing,  M.  Mège  se  trou- 
vait plus  à  même  que  beaucoup  de  retracer  la  vie  et  les  travaux  du 
consciencieux  érudit.  La  liste  chronologique  des  publications  de  notre 
confrère,  par  laquelle  se  termine  l'opuscule  de  M.  F.  Mège,  étant  infi- 
niment plus  complète  que  celle  qui  a  été  donnée  ici  (tome  LUI,  1892, 
page  315-316),  nous  la  reproduisons  : 

Liste  chronologique  des  publications  d'Augustin  Chassaing. 

1.  Notice  sur  un  tiers  de  sol  d'or  mérovingien  frappé  à  Anicium  (Le 
Puy).  [Annales  de  la  Société  d'agriculture,  sciences,  arts  et  commerce  du 
Puy,  tome  XXVI,  1863,  page  58-69.) 

2.  Rapport  lu  le  5  juillet  1866  sur  une  trouvaille  de  pièces  d'or  du 
xive  siècle  qui  avait  eu  lieu  près  du  Puy.  [Annales,  tome  XXVIII, 
1866-7,  page  112-114.) 

3.  Notice  sur  un  denier  carlovingien  frappé  au  Puy  et  portant  le 
nom  du  roi  Raoul.  Le  Puy,  Marchessou,  1868.  (Extrait  des  Annales, 
tome  XXVm,  1866-7,  p.  485-496.) 


230 


CHRONIQUE    ET   MELANGES. 


4.  Inventaire  du  mobilier  du  château  d'Espaly  dressé  après  le  décès 
de  Pierre  Gorgueil,  évêque  du  Puy  (février  1527).  —  Quittance  d'un 
trousseau  constitué  en  dot  à  une  fille  noble  (1377).  (Extrait  des  Annales 
de  la  Société,  etc.,  tome  XXVIII,  1866-7,  page  565-598.) 

5.  Lettre  de  rémission  du  roi  Charles  "VII  concernant  le  nommé 
Jehan  Baratier,  de  Chomélix,  faux  monnayeur  (1447).  (Annales  de  la 
Société,  etc.,  tome  XXIX,  1868,  page  12-22.) 

6.  Relation  lue  le  4  mars  1868  de  la  visite  faite  au  Puy  les  7  et  8  fé- 
vrier 1868,  par  le  R.  P.  Raphaël  Garrucci,  le  célèbre  archéologue  romain. 
{Annales,  etc.,  tome  XXIX,  1868,  page  48-54.) 

7.  Note  sur  les  billets  de  confiance  émis  en  1792  par  les  municipali- 
tés de  la  Haute-Loire.  {Annales,  etc.,  tome  XXIX,  1868,  p.  147-8.) 

8.  L'ex-voto  de  la  délivrance  de  la  peste  de  1629  à  la  cathédrale  du 
Puy.  (Annuaire  de  la  Haute-Loire,  1869,  2"  partie,  p.  59-68.) 

9.  Le  livre  de  Podio  ou  Chroniques  d'Etienne  Médicis,  bourgeois  du 
Puy.  Le  Puy,  Marchessou,  1869-1874,  2  vol.  in-4°,  lvi-564,  664  p. 

10.  Lettre  de  rémission  pour  Pierre  Mondonnier,  receveur  des  aides 
au  bas-pays  d'Auvergne.  (Annales,  etc.,  tome  XXX,  1869,  page  83-91.) 

11.  Inventaire  du  trésor  de  l'église  collégiale  et  paroissiale  de  Saint- 
Georges  du  Puy  (juillet  1352).  (Revue  des  sociétés  savantes,  1873,  II, 
p.  112-119.) 

12.  Notice  historique  sur  un  sceau  de  Jeanne  de  Jambes,  dame  du 
Luguet,  veuve  de  Jean  de  Polignac,  seigneur  de  Beaumont.  Le  Puy, 

1874.  (Annales,  etc.,  tome  XXXI,  1870-1871,  l'-e  partie,  page  265-273.) 

13.  Notes  sur  l'orfèvrerie  du  Puy  au  moyen  âge  et  à  la  Renaissance. 
Le  Puy,  1874.  (Annales,  etc.,  tome  XXXI,  2^  partie,  p.  41-58.) 

14.  Procès-verbal  de  l'élection  par  les  états  du  Velay  de  trois  députés 
aux  États  généraux  d'Orléans  (27  mars  1649).  (Annuaire  de  la  Haute" 
Loire,  1874,  p.  418-425.) 

15.  Procès -verbaux  des  élections  consulaires  de  la  ville  du  Puy 
en  1696,  1697  et  1698.  (Annuaire  de  la  Haute-Loire,  1875,  p.  451-464.) 

16.  Lettres  de  Louis  XI  portant  donation  à  Charles  des  Astars,  con- 
nétable de  Bordeaux  et  bailli  de  Vivarais,  de  la  seigneurie  de  Pierre- 
latte-en-Valentinois,  confisquée  sur  Gabriel  de  Bernes,  ancien  maître 
d'hôtel  du  roi  (21  juin  1461).  (Revue  des  sociétés  savantes,  1875.) 

17.  Mémoires  de  Jean  Burel,  bourgeois  du  Puy.  Le  Puy,  Marchessou, 

1875,  in-4",  xxxvi-584  p. 

18.  Rôle  du  reinage  de  la  confrérie  de  Saint-Jacques  des  villageois  de 
Vais,  près  le  Puy-en-Velay.  (Revue  des  sociétés  savantes,  1875,  I,  p.  557- 
560.) 

19.  Traité  passé  le  4  avril  1364  entre  les  états  d'Auvergne  et  Seguin 
de  Badefol  pour  l'évacuation  des  montagnes  d'Auvergne  et  du  Velay. 
(Revue  des  sociétés  savantes,  1876,  II,  p.  163-173.) 


CHRONIQUE   ET   MÉLANGES.  23^ 

20.  Ancien  catalogue  des  prieurs  de  la  chartreuse  du  Glandier,  au 
Bas-Limousin.  {Revue  des  sociétés  savantes,  1877,  p.  314-315.) 

21.  Inventaire  du  mobilier  du  château  d'Ozon-en-Vivarais  (juin-juil- 
let 1361).  {Revue  des  sociétés  savantes,  1880,  p.  163-168.) 

22.  Calendrier  de  l'église  du  Puy  au  moyen  âge.  Paris,  Champion, 
1882.  {Annales,  etc.,  tome  XXXIII,  2"  partie,  p.  265-293.) 

23.  Cartulaire  des  Templiers  du  Puy-en-Yelay.  Paris,  Champion, 
1882.  [Annales,  etc.,  tome  XXXIII,  2«  partie,  p.  139-263.) 

24.  Chartes  de  coutumes  seigneuriales  de  Chapteuil  et  de  Léotoing 
(Haute-Loire)  (1253-1264).  [Nouvelle  revue  historique  du  droit  français. 
Paris,  Larose  et  Forcel,  1882,  p.  76-88.) 

25.  Nécrologie.  Pierre-Marie- Henry  Vinay,  ancien  député  de  la  Haute- 
Loire.  Le  Puy,  Freydier,  1882,  in-8°. 

26.  Baux  à  ferme  de  la  monnaie  du  Puy,  par  les  évêques  du  Puy  à 
Raymond  Touchebœuf,  bourgeois  de  Montpellier  (2  décembre  1269),  et 
à  Guillaume  de  la  Ferté,  bourgeois  de  Saint-Pourçain  (11  août  1318). 
Paris,  Rollin  et  Feuardent,  1882.  [Mélanges  de  nuynismatique,  tome  III, 
p.  440-452.) 

27.  Association  monétaire  entre  Yves,  prieur  de  Souvigny,  et  Agnès, 
dame  de  Bourbon  (16  janvier  1272).  {Revue  numismatique,  1884,  p.  446- 
451.) 

28.  Ordonnances  de  Louis  XI  sanctionnant  des  articles  arrêtés  entre 
les  consuls  et  les  habitants  du  Puy  pour  l'administration  de  cette  ville 
(novembre  1469).  (Extrait  de  la  Nouvelle  revue  historique  du  droit  fran- 
çais et  étranger.  Paris,  Larose  et  Forcel,  1884,  p.  87-99.) 

29.  Trois  documents  historiques  relatifs  à  la  Haute-Loire  :  Cahier  du 
tiers  état  (1789);  Démarcation  et  division  du  département  (1790);  Déno- 
minations révolutionnaires  (1793).  Le  Puy,  Marchessou,  1884.  (Extrait 
de  VAnnuaire  de  la  Haute-Loire,  p.  431-459.) 

30.  Les  méreaux  de  la  collégiale  de  Langeac  (Haute-Loire)  (août  1375). 
[Revue  numismatique,  1885,  p.  179-182.) 

31.  Mémoires  d'Antoine  Jacmon,  bourgeois  du  Puy.  Le  Puy,  Mar- 
chessou, 1885,  in-4°,  xiv-xii-308  p. 

32.  Spicilegium  Brivatense,  recueil  de  documents  historiques  relatifs 
au  Brivadois  et  à  l'Auvergne.  Paris,  Imprimerie  nationale,  1886,  in-4', 
xvn-751  pages. 

33.  Cartulaire  des  hospitaliers  (ordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem)  du 
Velay.  Paris,  Picard,  1888,  grand  in-8°,  lxviii-278  p. 

34.  Inventaire  du  mobilier  de  la  maison  forte  de  Bonneville  dressé 
après  le  décès  de  Gonet  de  Chapteuil,  seigneur  de  Bonneville,  16  no- 
vembre, 11  et  16  décembre  1454.  Lille,  Desclée,  de  Brouwer  et  C'e,  1889. 

35.  Le  Velay  en  1771.  Remarques  sur  le  pays  du  Velay  par  M.  de 
Fages,  commissaire  principal  à  l'assiette  du  Puy,  tenue  le  17  avril  1771. 
Le  Puy,  Marchessou,  1890,  in-12. 


232 


CHRONIQUE   ET   MELANGES. 


36.  Catalogue  des  manuscrits  de  la  bibliothèque  du  Puy.  (Extrait  du 
Catalogue  général  des  manuscrits  des  bibliothèques  publiques  de  France.) 
Paris,  Pion,  1890,  grand  in-8°,  20  pages. 

37.  Velay  et  Auvergne.  Sous  ce  titre  VAlmanach  de  la  Haute-Loire 
pour  1893  publie  six  pièces  historiques  recueillies  par  Augustin  Chas- 
saing,  savoir  :  Requête  de  M.  de  Saint- Vidal  aux  états  du  Velay  du 
23  janvier  1563.  —  Requête  de  l'abbé  du  grand  clocher  de  la  cathédrale 
du  Puy  aux  états  du  Velay  de  1570.  —  Prix  fait  du  pont  en  bois  de  la 
Voûte-sur- Loire,  7  février  1693.  —  Prix  fait  de  la  maçonnerie  du  pont 
de  la  Voùte-sur-Loire,  du  20  février  1693.  —  Prix  fait  de  la  reconstruc- 
tion de  l'abbaye  des  Ghazes,  du  30  septembre  1666.  —  Prix  fait  donné 
à  Gabriel  Grouzet,  sculpteur  au  Puy,  d'un  tabernacle  pour  le  maître- 
autel  de  Saint- Victor-Malescours,  du  1"  mai  1669. 


INSTRUCTIONS  DONNEES  A  UN  COPISTE  DU  X  V^  SIECLE. 

MM.  S.  Berger  et  P.  Durrieu  ont  signalé  récemment,  dans  un  très 
curieux  mémoire',  l'intérêt  que  présentaient  les  notes  mises  en  marge 
de  certains  manuscrits  pour  guider  l'enlumineur  dans  son  travail. 
Pareille  précaution  a  été  prise  quelquefois  pour  de  simples  copistes, 
même  lorsque  le  manuscrit  ne  devait  pas  être  l'objet  d'une  ornementa- 
tion luxueuse.  Ainsi,  on  trouve  une  note  de  ce  genre  dans  le  manus- 
crit 572  des  Nouvelles  acquisitions  latines  ^  de  la  Bibliothèque  natio- 
nale acheté  récemment  à  la  vente  Le  Cavelier^.  Cette  note  nous  a  paru 
assez  intéressante  pour  mériter  d'être  reproduite  ici  : 

«  Explicit  tabula  brevis  hujus  operis  ;  sequitur  ordo  scribendi  hoc  opus 
sccundum  artem.  —  Ut  autem  clarius  innotescat  in  hoc  opère  ordo 
intelligendi,  talis  in  eo  scribendi  servetur  modus,  videlicet  quod  majo- 
ribus  litteris  rubeis  vel  azureis,  que  sunt  in  ipsorum  sermonum  exordio, 
proporcionaliter  detur  spacium  sex  linearum  ;  articulorum  vero  iniciis 
quatuor  liniarum  spacium  sufficiens  est;  capitulorum  vero  principiis 
due  Unie  sufficere  possunt.  Ex  tali  quidem  scribendi  ordine  atque  modo, 
distinctio  sermonum  ab  articulis  et  articulorum  a  capitulis  legentibus 
clarius  apparebit,  quemadmodum,  in  sequenti  opère,  exemple  et  expe- 
ricntia  patcre  potest.  » 

G.  G. 


1.  Les  notes  pour  Venlumineur  dans  les  mss.  du  moyen  âge.  Paris,  1893, 
in-8°.  Extrait  du  t.  LUI  des  Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France. 

2.  Fol.  1  V". 

3.  Première  partie,  26  février-9  mars  1894,  n°  67.  «  Tractatus  de  cbristiana 
rcligione  edilus  per  S.  Bernardinum  de  Senis.  » 


CHRONIQUE  ET  MÉLANGES.  233 


UNE  PRÉTENDUE  BIBLE  LYONNAISE  DE  L'ANNÉE  1500. 

M.  Gopinger,  sous  le  n»  122  de  sa  Bibliographie  des  Bibles  latines  du 
xv®  siècle,  intitulée  :  Incunabula  biblica,  enregistre,  dans  les  termes 
suivants,  une  édition  lyonnaise  de  la  Bible,  à  laquelle  il  assigne  la  date 
de  1500  : 

«  Biblia  latina,  cum  summariorum  apparatu  pleno  quadruplicique 
répertorie  insignita.  Lugduni,  in  officina  Jacobi  Saconi.  Quarto.  » 

Le  savant  bibliographe  anglais  n'avait  point  rencontré  d'exemplaire 
de  cette  bible  ;  il  l'a  citée  sur  la  foi  d'auteurs  qui  n'en  ont  jamais  donné 
une  description  détaillée  et  qui  l'indiquent  les  uns  comme  un  volume 
in-quarto,  les  autres  comme  un  volume  in-octavo. 

Un  exemplaire  de  cette  bible  a  récemment  figuré  sous  le  n»  3824 
dans  le  Catalogue  de  la  quatrième  partie  de  la  bibliothèque  de  M.  Ri- 
cardo  Heredia,  vendue  à  Paris,  du  12  avril  au  11  mai  1894.  Il  était  ainsi 
annoncé  :  «  Biblia  cum  summariorum,  etc.  Lugduni,  in  officina  Jacobi 
Saconi,  1500;  fort  volume  in-8o.  » 

Vérification  faite,  cette  bible,  aujourd'hui  classée  à  la  Bibliothèque 
nationale  sous  la  cote  A.  17960,  appartient  à  l'année  1515  et  non  point 
à  l'année  1500.  On  y  lit,  à  la  fin  de  l'Apocalypse  :  «  Explicit  Biblia...; 
Lugduni,  in  officina  Jacobi  Saconi,  anno  Domini  decimo  quinto  supra 
millesimum,  duodecimo  kalendas  octobris.  »  Il  est  évident  que  le  com- 
positeur a  omis  le  mot  quingentesimo  après  le  mot  Domini.  L'omission 
serait  évidente  lors  même  que  nous  n'aurions  pas  une  autre  bible  impri- 
mée par  le  même  Jacques  Sacon  en  1511,  avec  une  souscription  por- 
tant :  «  Impressa  per  magistrum  Jacobum  Sachon,  anno  Domini  quin- 
gentesimo undecimo  supra  millesimum,  die  xni  januarii.  »  (Bibl.  nat., 
A.  5650.) 

Il  est  assez  remarquable  que  le  mot  quingentesimo  ait  été  omis  dans 
la  souscription  d'une  autre  bible  lyonnaise  de  l'année  1514  :  «  ...  Lug- 
duni, in  officina  Jacobi  Mareschal,  anno  Domini  decimo  quarto  supra 
millesimum,  duodecimo  kalendas  aprilis.  »  (Bibl.  nat.,  A.  5652.) 

L'omission  du  mot  quingentesimo  a  trompé  les  bibliographes  et  leur 
a  fait  attribuer  à  l'année  1500  une  bible  dont  la  date  véritable  est  le 
20  septembre  1515.  La  bible  lyonnaise  de  1500  semble  donc  être  un 
livre  imaginaire,  comme  on  avait  pu  le  conjecturer  dans  le  Journal  des 
Savants  (1893,  p.  213),  même  avant  d'avoir  constaté  à  la  vente  de  la 
bibliothèque  de  M.  Heredia  que  la  bible  annoncée  comme  publiée  à 
Lyon  en  1500  portait  expressément  la  date  du  20  septembre  1515. 


234 


CHBONIQUE   ET   MELANGES. 


LE  CHANSONNIER  ALLEMAND  DE  LA  BIBLIOTHÈQUE 

D'IÉNA. 

Parmi  les  collections  de  poésies  des  Minnesânger,  il  en  est  peu  d'aussi 
célèbres  que  celle  que  nous  a  conservée  le  fameux  manuscrit  de  la 
bibliothèque  d'Heideiberg.  Ce  manuscrit  est  surtout  remarquable  par 
les  figures  qui  accompagnent  le  texte.  La  bibliothèque  universitaire 
d'Iéna  possède  actuellement  un  manuscrit  non  moins  intéressant,  jadis 
propriété  de  la  bibliothèque  électorale  de  Saxe  de  Wittenberg.  Ce 
manuscrit  se  distingue  parce  que  les  poésies  sont  accompagnées  de 
notations  musicales  ajoutées  par  une  main  contemporaine.  Il  offre  donc 
une  importance  capitale  pour  la  connaissance  de  la  musique  laïque  du 
moyen  âge.  M.  K.-K.  MûUer,  bibliothécaire  d'Iéna,  entreprend  aujour- 
d'hui la  publication  de  ce  manuscrit  en  une  reproduction  photogra- 
phique, accompagnée  d'une  transcription  et  de  renseignements  histo- 
riques. Nous  venons  un  peu  tard  pour  annoncer  la  souscription  ouverte 
seulement  jusqu'à  la  Pentecôte.  Quatre  éditions  différentes  en  seront 
données  :  la  première  se  composera  de  266  feuilles  anopistographes  ;  la 
deuxième  de  133  feuilles  imprimées  des  deux  côtés;  la  souscription  pour 
ces  deux  éditions  est  de  150  marks.  La  troisième  édition  (180  marks), 
imprimée  des  deux  côtés,  aura  une  reliure  ancienne  en  cuir  avec  fer- 
moirs gothiques;  la  quatrième  (200  marks),  une  reliure  ancienne  en 
véritable  peau  de  truie,  avec  fermoirs  gothiques.  La  publication  est  faite 
par  la  maison  Fr.  Strobel  à  léna. 

REVUE  NÉO-SCOLASTIQUE. 


Depuis  plusieurs  années  déjà  se  manifeste  chez  les  philosophes 
catholiques  un  retour  à  la  philosophie  scolastique,  adaptée  aux  idées 
modernes;  Léon  XIII,  en  conviant,  par  son  encyclique  Mterni  Patris, 
les  penseurs  à  l'étude  des  écrits  de  saint  Thomas  d'Aquin,  a  contribué 
puissamment  à  créer  et  à  développer  ce  mouvement.  Le  néo-thomisme 
a  trouvé  déjà  des  organes  :  en  Italie,  le  Divus  Thomas,  le  Vessillo  di 
santo  Tommaso,  la  Favilla  scolastica,  sans  compter  des  revues  d'un 
caractère  plus  général,  comme  la  Civiltà  catlolica;  en  Allemagne,  le 
Jahrbuch  fur  PIMosophie  und  spéculative  Théologie  et,  plus  récemment, 
le  Philosophisches  Jahrbuch,  édité  par  la  Gôrresgescllschaft ;  dans  la 
France,  qui  a  été  l'un  des  premiers  pays  à  se  mettre  à  la  tète  du  mou- 
vement, l'Académie  de  Saint-Thomas  de  Coutances,  les  Annales  de  phi- 
losophie chrétienne  et,  tout  récemment,  la  Revue  thomiste,  commune  à 
notre  pays  et  à  la  Suisse.  Bien  que  les  études  scolastiques  n'aient  point 
été  jusqu'ici  négligées  en  Belgique,  elles  n'y  avaient  aucun  organe  propre. 


CHRONIQUE   ET   MÉLANGES.  235 

La  Société  philosophique  de  Louvain,  présidée  par  Mgr  Mercier,  a  voulu 
combler  cette  lacune,  et  c'est  à  quoi  tend  la  Revue  néoscolastique  (Lou- 
vain, A.  Uystpruyst-Dieudonné  ;  Paris,  Félix  Alcan.  Trimestriel.  10  fr. 
par  an  pour  la  Belgique,  12  fr.  pour  l'étranger).  Cette  revue  aidera 
naturellement  à  la  connaissance  du  moyen  âge  par  des  articles  comme 
celui  où  M.  Forget,  l'éditeur  d'Avicenne,  donne  la  traduction  d'un  cha- 
pitre du  philosophe  arabe  sur  «  l'Ame  terrestre  et  l'âme  céleste,  »  ou 
comme  l'étude  de  M.  de  Wulf  sur  «  l'Exemplarisme  et  la  théorie  de 
l'illumination  spéciale  dans  la  philosophie  de  Henri  de  Gand,  »  que 
contient  le  premier  numéro  (janvier  1894). 


REGISTRE  DES  LETTRES  DU  ROI  DE  CHYPRE. 

Dans  une  des  notes  que  le  savant  éditeur  du  Liber  censuum  de  l'église 
romaine  a  données  sur  quelques  manuscrits  de  la  reine  de  Suède,  à  la  fin 
du  dernier  numéro  de  la  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes  (novembre- 
décembre  1893,  p.  786),  il  exprime  le  regret  (p.  789)  d'avoir  vainement 
recherché  au  Vatican  le  volume  que  le  catalogue  de  Montfaucon  inti- 
tule :  Registre  des  lettres  du  roi  de  Chypre. 

J'ai  été  plus  heureux  que  M.  Fabre.  Après  l'avoir  cherché  longtemps, 
j'ai  fini  par  retrouver  ce  curieux  registre  parmi  les  manuscrits  du  Vati- 
can provenant  du  baron  Stosch.  C'est  un  petit  volume  in-4o,  en  papier 
oriental  gommé  et  satiné,  que  nous  ne  pouvons  plus  qualifier  de  papier 
de  coton,  puisqu'il  est  chimiquement  démontré  aujourd'hui  que  tous 
les  anciens  papiers  dits  papiers  de  coton  ont  été  fabriqués  avec  des  chif- 
fons, en  Orient  comme  en  Occident. 

Il  répond  bien  au  n"  509  de  Montfaucon  et  porte  le  n»  ccxxxi  (231) 
du  fonds  Ottoboni. 

Nous  avons  là  un  registre  original  de  la  Secrète  royale  de  Nicosie, 
renfermant,  en  cinq  livres  ou  chapitres  différents,  les  actes  royaux 
enregistrés  à  la  Secrète  pendant  l'année  financière  1468-1469,  du  mois 
de  mars  1468  à  la  fin  de  février  1469. 

J'en  ai  publié  la  plus  grande  partie  dans  le  tome  III  de  V Histoire  de 

Vile  de  Chypre  sous  le  règne  des  princes  de  la  maison  de  Lusignan, 

p.  189-309. 

L.  DE  Mas-Latrie. 

COMPTES  DE  TOURNAI  DU  XIII^  SIÈCLE. 

Notre  confrère  M.  Armand  d'Herbomez  vient  de  publier,  dans  le 
Compte-rendu  de  la  Commission  royale  d'histoire  de  Belgique  (5*  série, 
t.  III,  n°  5),  une  note  très  curieuse,  mais  malheureusement  trop  courte, 


236 


CHRONIQDE  ET   MELANGES. 


dans  laquelle  il  signale  l'existence  aux  archives  de  Tournai  de  comptes 
des  années  1240-1243  et  1276-1277. 

Parmi  les  articles  de  dépense  que  cite  notre  confrère,  on  remarque 
les  suivants  : 

En  1241  :  «  Famulo  régis  qui  adtulit  litteras  ut  essent  [Tornacenses] 
paraturi  ad  arma.  » 

En  1242,  au  commencement  de  l'année  :  «  Ad  viam  ad  regem  quando 
iverunt  redimere  trecentos  pedites,  viii  Ib.  et  mi  s.  »  —  Philippe  Mous- 
ket  a  mentionné  «  cil  de  Tournai,  li  trois  cens,  »  qui  prirent  part  à  la 
campagne  de  saint  Louis  contre  le  comte  de  la  Marche. 

En  mai  ou  juin  1242  :  «  Garconi  ballivi  qui  adtulit  litteras  quod  rex 
Francie  habebat  Touars,  n  solides.  » 


LA  MORT  DE  JEANNE  II, 

REINE   DE    JÉRUSALEM   ET   DE    SICILE,    EN    1382. 

Un  très  intéressant  travail  de  notre  confrère  M.  Noël  Valois  sur 
r Expédition  et  la  mort  de  Louis  /«■■  d'Anjou  en  Italie^  vient  d'attirer  de 
nouveau  l'attention  sur  la  triste  fin  de  Jeanne  U,  reine  de  Naples.  Les 
données  des  chroniques  sur  la  date  de  cet  événement  oscillent  entre  le 
12  mai  et  le  12  juillet  1382.  M.  Valois  lui-même  n'a  pas  osé  préciser; 
il  note  seulement  ce  fait  qu'un  service  commandé  par  Charles  de 
Durazzo  pour  le  repos  de  l'âme  de  la  reine  fut  célébré  le  31  juillet  dans 
l'église  de  Santa  Chiara. 

Le  document  inédit  que  nous  publions  ici,  tout  en  soulevant  plusieurs 
problèmes,  semblerait  fixer  la  date  exacte  de  la  mort  de  l'infortunée 
princesse  au  27  juillet  1382  :  date  qui  s'accorde  fort  bien  avec  la  célé- 
bration d'un  service  quatre  jours  plus  tard.  C'est  une  lettre  de  la  sei- 
gneurie de  Florence  à  Pietro  Gambacorti,  capitaine  général  de  Pise  et 
ami  des  Florentins.  Il  n'y  a  pas  lieu  de  douter  de  son  authenticité  : 
elle  est  copiée  dans  un  recueil  italien  de  la  fin  du  xiv  siècle  ou  du 
commencement  du  xv°  siècle^,  au  milieu  d'une  foule  d'autres  lettres 
émanées  de  la  chancellerie  florentine  et,  celles-ci,  d'une  authenticité 
prouvée.  En  voici  le  texte  : 

«  Idem  [Florentini]  ad  Petrum  de  Gambacurtis. 

«  Magnifico  domine,  amice  carissime.  Ex  instinctu  carnis  et  sanguinis 
quo  illustri  domine  Johanne,  Jérusalem  et  Gicilie  regine,  nos  natura 
conjunxit,  non  sine  mentis  amaricatione  referimus,  quod  ipsa,  divino 


1.  Revue  des  Questions  historiques,  t.  LV,  année  1894,  p.  84-153,  et  spécia- 
lement, pour  le  fait  qui  nous  occupe,  p.  119  et  120. 

2.  Bibl.  nat.,  nouv.  acq.  iat.  1151,  fol.  9. 


CHRONIQUE    ET   ME'lANGES.  237 

beneplacito,  quodam  gravi  morbo  depressa,  infirmitatis  sue  lectum 
pluribus  diebus  incoluit,  ac,  ex  divine  inspiratione  gratie  mentalibus 
oculis  ad  lucem  veritatis  appertis,  ad  cor  suum  reversa  cognoscensque 
se  falsis  sismaticorum  suggestionibus  fuisse  delusam,  assumpsit  peni- 
tudinis  spiritum,  verumque  pastorem  ecclesie  dominum  nostrum  Urba- 
num  papam  VI  ore  et  corde  in  confessione  et  contrictione  professa 
extitit.  Et  receptis  per  eam  sacrosanctis  ecclesiasticis  sacramentis,  die 
XXVII  julii  nuper  elapsi,  sicut  domino  placuit,  ab  hac  vita  decessit.  Et 
quanquam  ipsa  dicto  erroris  devio  fuisset  obducta,  speramus  tamen 
quod,  cum  lapsum  suum  ex  aliorum  sismatibus  cognovit  in  ultimis 
ipsaque  in  aliis  suis  catolice  et  exemplariter  vixit,  ad  eternam  gloriam 
Christi  domini  miseratione  migravit.  Gumque,  ex  amoris  zelo  et  devo- 
tionis  afîectu  quem  semper  gesistis  et  geritis  ad  regiam  domum,  vos 
presuponamus  de  ipsius  obitu  exinde  dolere,  nos,  vobiscum  perinde 
condolentes,  vobis  talia  significantes  providimus,  ut  de  ipsius  ab  hoc 
seculo  laudabilis  exitus  certes  vos  exinde  ad  consolationis  spiritum 
faciamus.  » 

On  s'étonnera,  en  premier  lieu,  qu'il  ne  soit  point  question  ici  de 
mort  violente.  Car,  si  l'on  hésite  sur  le  genre  de  supplice  infligé  à 
Jeanne  II,  jamais  on  n'a  mis  en  doute  qu'elle  n'ait  été  la  victime  de 
Charles  de  Durazzo.  Voici,  d'autre  part,  une  bien  singulière  nouvelle  : 
la  reine  de  Naples  aurait,  avant  d'expirer,  abjuré  l'obédience  de  Clé- 
ment VII  et  reconnu  la  légitimité  d'Urbain  VI.  Elle  ne  serait  donc  pas 
morte  impénitente  le  22  mai,  comme  le  rapporte  Raynaldi'. 

Une  abjuration  in  extremis  est  dans  les  choses  vraisemblables.  Entou- 
rée certainement  de  prêtres  urbanistes,  Jeanne  put  craindre  de  mourir 
privée  des  derniers  sacrements  si  elle  persistait  à  renier  Urbain  VI. 
On  peut  s'étonner,  il  est  vrai,  si  l'abjuration  eut  vraiment  lieu,  que  les 
urbanistes  n'aient  pas  exploité  cette  nouvelle  favorable  à  leur  cause. 

Mais  toute  cette  fin  est  enveloppée  de  mystères,  et  les  documents 
nous  manquent  pour  une  critique  approfondie  des  problèmes  que  sou- 
lève la  lettre  de  Florence  à  Gambacorti.  Nous  la  donnons  telle  qu'elle 
est,  n'ayant  aucune  raison  d'en  suspecter  l'authenticité.  Rappelons,  en 
terminant,  que  Florence  avait  partout,  au  xiv^  siècle,  des  agents  bien 

informés. 

E.  Jarry. 

POÈME  NÉERLANDAIS  SUR  LA  BATAILLE  DE  GUINEGATE 

OU  DE  TÉROUANNE. 

On  vient  de  retrouver  à  la  bibliothèque  de  l'Université  de  Gœttingue, 
sur  un  feuillet  de  garde  d'un  Lactance  (imprimé  à  Bâle  en  1521),  un 

1.  Annales  Ecclesiastici  [Baronius],  année  1382,  g  1. 


238 


CHRONIQUE   ET   MELANGES. 


fragment  de  quatre-vingt-huit  vers  néerlandais.  Il  est  intitulé  :  Van 
den  Pransoysen  die  gefangen  j|  vnd  doit  sint  vmbtrent  Terewain.  Il  s'agit 
de  la  journée  des  Éperons,  ou  bataille  de  Guinegate  (16  août  1513). 

M.  Otto  Heinemann  a  édité  ce  texte  et  l'a  fait  suivre  d'une  traduction 
allemande  et  d'une  identification  des  seigneurs  français  qui  y  sont  men- 
tionnés, dans  la  Sammlung  bibliotliekswissenschaftlicher  Arbeiten\  diri- 
gée par  M.  Karl  Dziatzko,  professeur  de  bibliothéconomie  à  l'Univer- 
sité de  Gœttingue,  fascicule  6,  p.  74-85. 

F.  L. 


SERVICE  DES  PESTIFERES  A  SAINT-OMER  EN  1625. 

M.  Pagart  d'Hermansart  a  pensé  qu'il  était  intéressant  de  rechercher 
les  mesures  prises  autrefois  en  cas  de  peste.  Les  archives  communales 
lui  ont  fourni  quelques  renseignements  précis  sur  l'Organisation  du 
service  des  pestiférés  à  Saint-Omer  en  1625  (Saint-Omer,  impr.  H.  d'Ho- 
mont^  1893,  in-8°  de  22  p.  Extrait  du  Bulleti?i  historique  de  la  Société 
des  antiquaires  de  la  Morinie).  Il  a  pu  nous  faire  connaître  ainsi  les 
mesures  arrêtées  pour  le  transport  des  corps  morts,  dont  on  chargeait 
une  personne  spéciale;  les  précautions  prises  pour  empêcher  la  conta- 
gion du  mal;  l'organisation  du  service  médical  et  chirurgical  ;  les  saints 
invoqués  dans  le  nord  de  la  France  contre  le  fléau  (saint  Omer,  saint 
Bertin,  saint  Adrien,  Notre-Dame  des  Miracles). 


L'ARTILLERIE  DE  GRAY  EN  1638. 

Grâce  à  un  inventaire  dressé  en  1638  par  l'auditeur  des  comptes 
Daniel  Privé  et  conservé  aux  archives  du  Doubs,  notre  confrère  M.  Jules 
Gauthier  a  pu  reconstituer  l'Artillerie  de  la  place  de  Gray  pendant  les 
guerres  du  XVlh  siècle  (Vesoul,  impr.  A.  Suchaux,  in-8°  de  20  p.).  Les 
descriptions  de  Daniel  Privé  sont  si  précises  et  si  complètes  que 
M.  J.  Gauthier,  qui  a  servi  jadis  dans  l'artillerie,  est  parvenu  à  rendre 
par  le  dessin  quatre  des  soixante-quatorze  pièces  qui  servaient  à  la 
défense  de  la  forte  place  de  Gray  au  milieu  du  xvn^  siècle. 

LA  TROUVAILLE  DE  VALLEYRES. 

Une  découverte  de  pièces  anciennes,  la  première  de  ce  genre  dans  le 
district  d'Orbe  (canton  de  Vaud  en  Suisse),  a  été  faite  le  18  mars  1893 
en  pratiquant  un  minage  dans  une  vigne  au  lieu  dit  «  sur  le  Moulin,  » 


1.  Leipziji,  Spirgatis,  in-8« 


CHRONIQUE  ET  MELANGES.  239 

près  de  Valleyres.  M.  Maurice  Barbey,  qui  a  pu  réunir  cinquante-une 
de  ces  pièces  (50  de  levêciié  de  Lausanne,  dont  49  au  même  type,  et 
une  de  révêché  de  Saint-Maurice-d'Agaune  en  Ghablais),  en  donne  la 
description  dans  une  petite  brochure  portant  le  titre  ci-dessus  (Orbe, 
impr.  A.  BoUat,  1893,  in-8°  de  6  p.,  avec  une  planche). 


NOMS  VULGAIRES  D'OISEAUX  ET  DE  POISSONS 

AU  XVI«  SIÈCLE. 

Dans  la  Réserve  du  Département  des  imprimés  de  la  Bibliothèque 
nationale,  on  trouve,  sous  la  cote  Tc^^  8,  un  exemplaire  du  traité  inti- 
tulé :  Claudii  Galeni  Pergameni  de  alimentorum  facultatibus  libri  très 
(Paris,  Ghr.  Wechel,  1541,  in-folio),  à  la  suite  duquel  est  relié  un  com- 
mentaire manuscrit,  datant  évidemment  du  milieu  du  xvi'  siècle.  Ce 
commentaire  mérite  d'être  signalé,  en  raison  d'un  assez  grand  nombre 
de  noms  vulgaires  d'oiseaux  et  de  poissons  qu'il  renferme.  En  voici 
quelques  exemples  : 

Aves  aquaticsB. 

Ardeola,  les  Aigrettes,  quasi  Heronnettes. 

Platyramphoi,  les  Poches  ou  Trubletz. 

Ganzœ,  Oyes  petites  de  Hollande. 

Chenalopax,  des  Grevantz  Northmannis. 

Cheneros,  des  Beccanes  Northmannis. 

Tetrao,  des  Canes  d'Inde. 

Himantopodes,  des  Chevaliers  Northmannis. 

Porphyriones,  des  Flamans  Monpiessulanis. 

Onocrotali,  Cygnes  d'AUemaigne. 

GavisB,  des  Mauves  et  des  Gourmandz  Northmanis. 

Aves  terrestres. 

Ibis,  la  Gente. 

Numidaca  affricana,  la  Poulie  d'Inde. 

Perdix,  la  Perdrix  rouge  ;  altéra  rustica,  la  grise,  quod  ruri  in  sege- 
tibus  vivat. 

Huic  genus  finitimum  Galinula,  la  Gelinote  de  mons.  de  Sainct  Valier. 

Galgulus,  Glauge  Monpessulanis. 

Lagopus,  la  Gelinote  de  Savoye. 

Pluvius,  un  Piouvier  Northmannis. 

Pusillx,  des  Petites  Northmannis. 

Holitor,  Lugduni  un  Ortolan  ;  hune  putant  esse  Viridarios  Gallorum, 
les  Verdiers. 

Atricapilla,  la  Roussete  Northmanis. 

Rubellia,  la  Rouge  gorge  Northmanis. 


240 


CHRONIQUE   ET   MELANGES. 


Rostrata,  la  Bécasse,  Videcoq. 

Nucifrayus,  Cache  avellana  Gratianopolittanis. 

Regulus,  la  Rebette  Northmanis. 

Varia  piscium  nomma. 

Scarus,  une  sorte  de  Socquena  Monpessulanis. 

Mcrula,  Turdus,  Fuca,  Perça,  Julia  (?),  Saxahiles  pisces,  Pes  rochartz 
Monpessulanis,  Pavon,  Rossigneol,  Perrocquet,  Merle. 

Lupus,  Loup  Monpessulanis  ;  Dars  Northmannis. 

Sperlencus,  de  l'Espellenc  Northmannis. 

Squilla,  de  l'Esquille  Northmannis. 

Coracinus,  Pez  re  Monpessulanis;  de  la  Maigre,  Burdegals ;  Graculus 
Lalinis. 

Duri  [pisces]. 

Passer,  la  Plie  Northmannis;  la  Plane  Monpessulanis;  le  Carrelet, 
Lutetix. 
Acus,  les  Esguilles  Monpessulanis;  Orphis  Northmannis. 

Ohartilaginei. 
Rana,  un  Martin  pescheret  Monpessulanis. 


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594! 


NOUVELLES  ACQUISITIONS 

DU 

DÉPARTEMENT  DES  MANUSCRITS 

DE 

LA  BIBLIOTHÈQUE   NATIONALE 

PENDANT  LES  ANNÉES   1892-1893. 
(Suite  et  fin.) 


Très  grand  format. 

5934.  «  Catalogue  des  livres  imprimés  et  manuscrits  de  la  biblio- 
thèque publique  de  la  ville  d'Alençon.  » 

xix^  s,  Pap.  -i  09  feuillets. 

5935-5939.  «  Bibliothèque  de  Nantes.  I,  Belles -Lettres;  II, 
Sciences  et  Arts;  III,  Histoire;  IV,  Théologie;  Y,  Jurisprudence.  » 

xix^  s.  Pap.  ^00,  -103,  88,  99  et  39  feuillets. 

5940.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  SaHns  (Jura), 
4849.  )) 

xix«  s.  Pap.  20  feuillets. 

5941.  Aveu  et  dénombrement  du  sieur  de  Vielz-Maisons  au  sieur 
de  Louviers  pour  Vielz-Champaigne.  (4625.)  —  Incomplet  du  com- 
mencement et  de  la  fin. 

xvii«  s.  Parch.  8  feuillets.  (Don  de  M.  E.  Petit,  de  Vausse.) 

5942.  Recueil  de  chartes  et  pièces  originales  (4263-4695),  parmi 
lesquelles  on  remarque  une  charte  de  Jean,  sire  de  Joinville  (4  6  août 
4263);  —Quatre  mandements  de  Charles  VI  (4385  et  4442)-,  — 
«  Lettre  d'état  »  du  duc  Antoine  de  Lorraine,  confirmant  les  octrois 

4894  46 


242  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

faits  par  les  ducs  ses  prédécesseurs  (Nancy,  -I"  février  -^5^3);  — 
Lettres  d'anoblissement  du  même  duc  en  faveur  de  Louis  de  Lescut 
(^3'I7)•,  —  Quatre  lettres  concernant  différents  offices  du  duché  de 
Vendùmois  et  du  château  de  Blois  (4  529-'l695). 
xiii''-xvii^  s.  Parch.  U  feuillets. 


Moyen  format. 

6360-6363.  «  Mémoires  de  M''  le  prince  de  Talleyrand.  »  — 
Copie  de  M.  Ad.  de  Bacourt,  déposée  le  'H  avril  ^892  à  la  Biblio- 
thèque nationale  par  les  exécuteurs  testamentaires  du  prince,  MM.  le 
duc  de  Broglie  et  Châtelain. 

xixe  s.  Pap.  250,  238,  250  et  257  feuillets. 

6364.  Recueil  de  pièces  relatives  à  la  Bibliothèque  nationale 
(xyii^-xii*^  siècles). 

Quatre  contrats  de  vente  originaux  par  Nicolas  et  Louis  Colbert  à 
Ph.-J.  Mazarini-Mancini,  duc  de  Nivernois,  de  terrains  occupés 
aujourd'hui  par  la  Bibliothèque  nationale  (-1688  et  ^702)  (fol.  i).  — 
Estimation  des  manuscrits  de  Colbert  (fol.  40).  —  Arrêt  du  Conseil 
d'État  relatif  aux  estampes  du  Cabinet  du  Roi  détournées  par  l'abbé 
de  Chancey  (43  octobre  4736)  (fol.  42).  —  Lettre  de  Turlot  à  Real, 
directeur  général  de  la  police,  pour  réclamer  la  réintégration  à  la 
Bibhothèque  nationale  des  Mémoires  du  cardinal  de  Retz  (9  février 
4803)  (fol.  45). 

xvii<=-xix^  s.  Pap.  46  feuillets. 

6365.  Recueil  de  pièces  concernant  l'Artois,  la  Bretagne  et  la  Brie 
(4344-4542). 

«  Compotus  Johannis  le  Vaasseur,  baillivi  de  Bonnieres  «  (4342- 
434  3)  (fol.  4).  —  Rule  des  hommes  liges  ou  demi-liges  de  Sens, 
Beuvry,  Wiulennes  (vers  4324)  (fol.  3).  —  Compte  de  «  Jakemon 
Cornillc  »  pour  travaux  faits  à  Hesdin  (4324-4  322)  (fol.  5).  — 
«  Mymc  et  declaracion  des  heritaiges,  fiez,  rentes...  que  Pierre  de 
Villcl)lanche,...  curateur...  de  demoiselle  Katherine  du  Chastelier, 
tient  des  compte  et  contesse  de  Laval,...  en  la  parouesse  d'Evrac...  » 
(fol.  45).  —  a  Rolles  des  deffaulx,  amendes...  en  la  prevosté  de  la 
Grandie  en  Brie  »  (4540-4  544)  (fol.  22). 

xiv«-xvi«  s.  Parch.  27  feuillets. 

6366.  Cartulaire  du  comté  de  Réthel. 

Voy.  la  Notice  sur  le  cartulaire  du  comté  de  lîéthel,  publiée  par 


DU   DÉPARTEMENT   DES   MANUSCRITS.  243 

M.  L.  Delisle  dans  V Annuaire-Bulletin  de  la  Société  de  Vhisioire  de 
France,  -1867,  2«  partie,  p.  ■l-'feo. 
xiv«-xviii''  s.  Parch.  ^86  feuillets. 

6367.  Valère  Maxime,  traduction  de  Simon  de  Hesdin;  fragments 
des  livres  I-III. 

xve  s.  Pap.  30  feuillets. 

6368.  «  Les  Merancolies  Jehan  Du  Pin  sur  les  condicions  de  cest 
monde.,.,  lequel  livre  il  mist  nom  Mandevie,  qui  vault  aultant  à 
dire,  comme  saige  de  bonne  vie.  »  —  Fol.  234  :  «  Blason  de  armes 
à  la  mode  de  Bretaigne.  » 

xv«  s.  Pap.  239  feuillets. 

6369.  «  Catalogue  des  livres  qui  composent  la  bibliothèque  de  la 
ville  d'Agen.  —  -1818.  » 

xix^  s.  Pap.  .50  et  \yA  pages. 

6370.  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  d'Ajaccio.  —  iSIT. 
xix^  s.  Pap.  292  pages. 

6371.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  centrale  d'Albi.  « 
xix«  s.  Pap.  XX  et  317  pages. 

6372.  «  Inventaire  des  livres  déposés  dans  une  des  salles  de 
l'hôtel  de  ville,  à  Arles.  —  Septembre  1816.  » 

xix<=  s.  Pap.  13  feuillets. 

6373.  «  Dépôt  littéraire  d'Arras.  Catalogue  des  livres  de  la  biblio- 
thèque d'Abraham,  condamné,  1806  »  (fol.  A).  —  «  Catalogue  des 
livres  de  la  bibliothèque  de  Bourel  de  Vitry,  émigré,  1806  »  (fol.  C). 
—  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  M.  de  Conzié,  évêque 
d'Arras,  émigré,  1806  »  (fol.  G).  —  «  Catalogue  d^une  partie  des 
livres  de  la  bibliothèque  du  séminaire  d'Arras,  trouvés  chez  M.  Le 
Garde,  chanoine  d'Arras,  1807  »  (fol.  A).  —  «  Catalogue  des  manus- 
crits sur  vélin,  sur  parchemin  et  sur  papier  du  dépôt  littéraire  de  la 
ville  d'Arras,  1806  »  (fol.  E). 

Bibliothèque  d'Arras.  Catalogue,  par  ordre  numérique,  des  manus- 
crits sur  vélin,  sur  parchemin  et  sur  papier  de  la  ville  d'Arras, 
1806  (fol.  A).  —  Catalogue,  par  ordre  alphabétique,  des  ouvrages  du 
xv«  siècle  qui  n'ont  point  été  repris  dans  le  catalogue  des  livres  de 
la  bibliothèque  d'Arras,  1806  (p.  67). 

xix«  s.  Pap.  40,  24  et  72  pages. 

6374.  «  Catalogue,  par  ordre  alphabétique,  des  livres  de  la  biblio- 
thèque des  ci-devant  religieux  de  Saint- Vaast  d'Arras.  » 

XIX'  s.  Pap.  387,  431  et  282  pages. 


244  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

6375.  «  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  de  Baume. 
—  ^1806.  » 
xix'^  s.  Pap.  23  feuillets. 

6376-6377.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  Beaune 
(Côte-d'Or).  » 

6376.  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  Beaune,  et  supplément. 

6377.  «  Bibliothèques  des  ci-devant  religieuses  Ursulines  de  Beaune  » 
(fol.  1);  —  des  Gordeliers  (fol.  86);  —  des  Dominicains  (fol.  160);  — 
des  rehgieuses  de  Sainte-Marie  (fol.  179);  — des  Capucins  (fol.  188); 
—  des  Chartreux  (fol.  210). 

xix''  s.  Pap.  469  et  264  feuillets. 

6378.  «  Département  du  Haut-Rhin...  Catalogue  des  ouvrages 
composant  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Belfort.  —  4822.  » 

xrx"  s.  Pap.  38  pages. 

6379.  «  État  sommaire  des  livres  contenus  dans  la  bibliothèque 
du  (Collège  de  Belley.  —  -IS'ie.  » 

XIX*  s.  Pap.  56  feuillets. 

6380.  c(  Catalogue  des  livres  appartenant  à  la  ville  de  Bergues  et 
déposés  en  la  bibliothèque  de  la  mairie  dudit  lieu.  —  -1817.  » 

xix^  s.  Pap.  -18  feuillets. 

6381.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  du  Collège  de  Bourmont 
(Haute-Marne).  » 

XIX*  s.  Pap.  8  feuillets. 

6382.  «  Catalogue  de  tous  les  livres  composant  la  bibliothèque 
de  la  ville  de  Brignoles.  —  4  819.  » 

xix^  s.  Pap.  6  feuillets. 

6383.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  du  ci-devant 
Collège  de  Brive-la-Gaillardc,  département  de  la  Corrèze.  — 4807.  « 

xix*  s.  Pap.  24  feuillets. 

6384.  a  Catalogue  des  manuscrits  de  la  bibliothèque  de  l'École 
centrale  de  la  Lys,  »  à  Bruges,  «  en  4  808.  » 

XIX*  s.  Pap.  27  feuillets. 

6385.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  Cahors.  » 
xix*^  s.  Pap.  82  feuillets. 

6386.  «  Inventaire  général  des  livres  de  la  bibliothèque  de  la 
ville  de  Calais.  —  4  849.  » 

xix*  s.  Pap.  8  feuillets. 


DU   DEPARTEMENT    DES   MANUSCRITS.  243 

6387.  «  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  de  la  ville 
de  Ghâteaudun.  —  -1820.  » 

xix«  s.  Pap.  26  feuillets. 

6388.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Cor- 
beil,  dressé  en  l'an  VI,  avec  les  additions  et  changemens  survenus 
jusqu'à  ce  jour,  \2  nov.  -1820.  » 

xix«  s.  Pap.  J03  feuillets. 

6389.  «  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  de  la 
ville  de  Crépy  (Oise).  » 

XIX*  s.  Pap.  -18  feuillets. 

6390.  «  Catalogue  des  livres  déposés  au  Collège  de  la  ville  de 
Dieppe.  —  18-17.  » 

XIX'  s.  Pap.  33  feuillets. 

6391.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  départementale  des  Basses- 
Alpes,  »  à  Digne. 

xix"  s.  Pap.  2-1  feuillets. 

6392.  a  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  communale  et 
publique  de  la  ville  de  Draguignan,  chef-lieu  du  département 
du  Var.  » 

xix*'  s.  Pap.  XII  et  428  pages. 

6393.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  d'Évreux  (Eure).  » 
XIX*  s.  Pap.  9  feuillets. 

6394.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  Gap.  » 
xixe  s.  Pap.  1 8  feuillets. 

6395.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Gournay. 
—  \82h  » 

XIX*  s.  Pap.  8  feuillets. 

6396.  «  Catalogue  des  livres  qui  se  trouvent  à  la  bibliothèque  de 
Grasse  (Var).  —  -1819.  » 

xix«  s.  Pap,  3-1  feuillets. 

6397.  «  Premier  [et  deuxième]  catalogue  des  ouvrages  et  volumes 
que  contient  le  dépôt  littéraire  existant  au  chef-lieu  du  département 
de  la  Creuse.  —  Guéret,  30  prairial  an  X.  »  —  Cf.  le  n"  33-13. 

xrx*  s.  Pap.  39  feuillets. 

6398.  «  Cathalogue  des  livres  de  la  bibhothèque  de  la  ville  de 
Langres.  —  181 2-1 8-1 3.  » 

xixe  s.  Pap.  28  feuillets. 


246  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

6399.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Laon.  —  18i8.  » 
xix«  s.  Pap.  206,  'Id,  6,  69  et  20  pages. 

6400.  «  État  des  livres  de  la  bibliothèque  départementale  de  la 
Mayenne,  »  à  Laval.  —  «  -1820.  « 

xix'^  s.  Pap.  34  feuillets. 

6401.  «  Catalogue  des  livres  formant  le  dépôt  Uttéraire  de  la  ville 
de  Lavaur,  département  du  Tarn.  —  i  806-1 807,  « 

xix''  s.  Pap.  97  pages. 

6402.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de 
Libourne.  —  ^8•^7.  « 

xix«  s.  Pap.  42  pages. 

6403.  «  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  Mantes.  » 
xix*'  s.  Pap.  38  feuillets. 

6404-6416  ter.  Catalogue  de  la  bibholhèque  de  Marseille.  —  ^  8i  2. 

Les  n°'  0413  bis-êUn  ter  contiennent  la  Uste  des  livres  reçus  ou 
achetés  de  ^sn  à  1828. 

xix«  s.  Pap.  -lo  volumes.  ^195,  209,  207,  139,  205,  ^3^,  ^96,  ^86, 
127,  52,  6-1,  -106,  48,  37  et  42  feuillets. 

6417.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  publique  de  la 
ville  de  Meaux.  » 

XIX®  s.  Pap.  286  pages. 

6418.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de 
Melun,  département  de  Seine-et-Marne,  dressé  par  Claude  Simon, 
bibliothécaire.  —  i8i3.  » 

XIX®  s.  Pap.  i  72  pages. 

6419-6420.  «  Copie  du  catalogue  de  la  bibliothèque  de  Mclz,  » 
et  «  Catalogue  supplémentaire  contenant  les  acquisitions  faites  par 
la  bibliothèque  depuis  ^804.  —  Certifié  en  iSiS.  » 

xix'^  s.  Pap.  22^  et  203  feuillets. 

6421.  «  Bibliothèque  du  Collège  de  la  ville  de  Nantua.  —  -18^).  » 
XIX'  s.  Pap.  V)  feuillets. 

6422.  tt  Catalogue  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Nemours.  » 
xix'^  s.  Pap.  U  feuillets. 

6423.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliotlièque  de  la  ville  de 

Neufchâteau  (Vosges).  « 
xix"  s.  Pap.  -H6  feuillets. 


DU   DÉPARTEMENT    DES   MANUSCRITS.  247 

6424.  «  Catalogue  des  livres  qui  se  trouvent  à  la  sous-préfecture 
de  Neufchâtel.  »  —  Cf.  le  n°  5332. 

xix»  s.  Pap.  5  feuillets. 

6425.  «  Catalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  dont 
l'usage  a  été  provisoirement  cédé  à  la  ville  d'Ornans.  —  -1 807.  » 

xix«  s.  Pap.  97  feuillets. 

6426.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de 
Pont-de-Vaux.  —  48^6.  » 

xix«  s.  Pap.  i7  feuillets. 

6427.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  du  Collège  de  Saint- 
Flour.  —  4818.  J) 

xix«  s.  Pap.  8  feuillets. 

6428.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  la  commune 
de  Saint-Maximin  (Var).  —  48-19.  » 

XIX*  s.  Pap.  23  feuillets. 

6429.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de 
Saint-Omer.  » 

xix«  s.  Pap.  268  feuillets. 

6430.  «  Catalogue  des  ouvrages  qui  composent  la  bibliothèque  de 
Sedan,  dressé  par  M.  Cherest.  —  Octobre  4846.  » 

xix"  s.  Pap.  4  59  et  -19  pages. 

6431.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  de  la  ville  de 
Semur  (Côte-d'Or).  —  -18-17.  » 

xix^  s.  Pap.  4  32  pages. 

6432-6437.  «  Bibliothèque  centrale  de  Strasbourg.  »  Catalogue. 
—  4  806. 

Tome  I,  Histoire-,  tome  II,  Littérature  ;  tome III,  Sciences;  tome  IV, 
Théologie,  Jurisprudence,  Manuscrits.  —  Supplément,  tomes  I  et  II. 

xix«  s.  Pap.  326,  446,  280,  404  et  90,  660  et  345  pages. 

6438.  «  Catalogue  des  livres  contenus  dans  la  bibliothèque  des 
ci-devant  Doctrinaires,  Capucins,  etc.,  »  de  Tarascon.  —  4846. 

XIX*  s.  Pap.  26  feuillets. 

6439.  «  Bibliothèque  de  la  ville  de  Tarbes  (Hautes-Pyrénées).  » 
XIX*  s.  Pap.  298  feuillets. 

6440.  «  Ville  de  Trévoux.  Bibliothèque  de  la  mairie,  au  4"  fé- 
vrier 4  846.  » 

XIX*  s.  Pap.  2  feuillets. 


248  NOUVELLES   ACQUISITIOXS 

6441.  te  Organisation  de  la  bibliotiièque  de  l'École  centrale  du 
département  de  la  Corrèze,  à  Tulle,  selon  l'instruction  du  xv  floréal 
an  Â"  Rép.  »  (1796).  Catalogue. 

xviii^  s.  Pap.  32  pages. 

6442.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  accordée  par  le 
gouvernement  à  la  ville  de  Verdun.  » 

xix«  s.  Pap.  iS-l  feuillets. 

6443-6444.  «  Catalogue  des  livres  extraits  du  dépôt  littéraire  de 
Versailles  pour  la  bibliothèque  de  TÉcole  centrale  du  département 
de  Seine-et-Oise.  » 

xix«  s.  Pap.  ^83  feuillets  et  ^7^  pages. 

6445.  ('  Cathalogue  des  livres  composant  la  bibliothèque  du  Col- 
lège des  ci-devant  Pères  de  la  Doctrine  chrétienne  de  Villefranche 
d'Aveiron,  fait  par  le  s^  Fabri,...  terminé  le  20  août  iSiS.  »  — 
«  Cathalogue  des  livres  qui  ont  appartenu  aux  corporations  religieuses 
supprimées  dans  l'arrondissement  de  Villefranche  d'Aveiron,  »  par 
le  même,  HU  (fol.  ^9). 

xrx-^  s.  Pap.  60  feuillets. 

6446.  «  Catalogue  des  livres  de  la  bibliothèque  publique  de  la 
ville  de  Villeneuve-lez-Avignon  (Gard).  —  -18^8.  » 

xixe  s.  Pap.  -154  feuillets. 

6447-6448.  «  Travaux  de  M.  le  baron  de  Lamardelle,  commis- 
saire de  justice  à  la  Martinique,  sur  Porganisation  judiciaire  et  sur 
la  législation  propres  à  celte  colonie  et  à  celle  de  la  Guadeloupe,  » 

XIX*  s.  Pap.  784  et  9i5  pages. 

6449.  OEuvres  diverses  de  Charles  Pineau- Duclos.  Mémoires 
autographes  sur  sa  vie.  —  Mémoires  secrets  sur  le  règne  de  Louis  XIV. 
Histoire  des  causes  de  la  guerre  de  1756.  —  Mss.  autographes. 

XVIII*  s.  Pap.  32,  66  et  69  pages. 

6450.  a  Mémoires  de  messire  Louis-Henry  de  Loménie,  comte  de 
Briennc,  cy-devant  secrétaire  d'Estat  et  maintenant  prisonnier  à 
Saint-Lazare.  »  (^  643-'!  682.)  —  Cf.  le  n»  4698. 

Ms.  autographe  de  la  première  partie  de  ces  Mémoires,  «  contenant 
les  affaires  de  la  régence  d'Anne  d'Austriche,  mère  du  Roy.  » 
xvii«  s.  Pap.  359  feuillets. 

6451-6454.  Matériaux  de  l'édition  par  F.  Barrière  des  Mé?noircs 
précédents  (Paris,  1828,  2  vol.  in-8°). 

xix*^  s.  Pap.  361,  37!>,  202  et  217  feuillets. 


on   DÉPARTEMENT   DES   MANUSCRITS.  249 

6455.  «  Inventaire  général  des  tiltres  et  papiers  de  la  chartreuse 
de  Lugny.  Second  cayet.  »  (^ -190- 174  2.) 

xviii«  s.  Pap.  48  feuillets.  (Don  de  M.  H.  Gaidoz.) 

6456.  Lettres  et  poésies  de  Pierre-François  Isnard,  officier  de  dra- 
gons en  retraite  à  Strasbourg  (-1 799-1 805). 

xviii«-xix^  s.  Pap.  80  feuillets. 

6457.  Recueil  de  pièces  concernant  la  Normandie  et  le  Poitou 
(^  364-^408). 

-i .  Don  d'une  rente  de  300  livres  par  Charles  V  à  «  Thiebaut  de 
La  Rivere,  »  qui  lui  avait  apporté  le  premier  la  nouvelle  de  la  victoire 
de  Gocherel  (22  mai  ^364  ;  copie  de  -1372).  —  2.  Don  par  Bertran  Du 
Guesclin  à  «  Perrot  Gedoin,  autrement  Barbaste,  »  après  la  prise  du 
«  Ghastel  d'Engle  d  (Vienne),  des  biens  de  «  Perrochon  Gouanne, 
autrement  Darnac,  demorent  en  Limozin,  et  Guillemette  Normende, 
demorant  à  Poitiers  »  (3-1  mai  -1372).  —  3.  Quittance  pour  des  tra- 
vaux faits  au  pont  et  à  la  poterne  du  château  de  Falaise  (-10  juin 
-1387).  —  4.  Acte  de  vente  aux  enchères  d'épaves  venues  à  la  côte 
de  Garteret  et  Avarreville  (-1"  mars  -1408  [-1409]). 

xiv^  et  xve  s.  Parch.  4  pièces. 

6458.  Ghristine  de  Pisan,  Épître  d'Othéa  à  Hector,  avec  un  pro- 
logue différent  de  celui  qu'on  rencontre  d'ordinaire;  incomplète  de 
la  fin.  —  Fol.  95.  Xénophon,  Dits  mémorables  de  Socrate;  incom- 
plets du  commencement  et  de  la  fin. 

xv^  s.  Pap.  106  feuillets.  (Don  de  M.  le  duc  de  la  Trémoille.) 

6459.  Lettres  de  Victor  Jacquemont  au  capitaine  de  vaisseau  de 
Mélay,  gouverneur  des  établissements  français  dans  l'Inde  (-1829- 
1832).  * 

Vingt-neuf  lettres  autographes,  publiées  par  P.  Mérimée  dans  son 
édition  de  la  Correspondance  de  V.  Jacquemont  (Paris,  -1867,  2  vol. 
in- 8"). 

xixe  S.  Pap.  \\\  feuillets.  (Legs  de  M.  Baudin.) 

6460-6461.  Sermons  de  Jean  de  Lingendes,  évêque  de  Sarlat  et 
deMàcon  (1643-1655). 

XVII'  s.  Pap.  394  feuillets  et  796  pages.  (Don  de  M.  Grellet-Bal- 
guerie.) 

6462.  Gomptes  de  Jehan  des  Gambres  pour  la  terre  d'Avesnes- 
sur-Helpe  et  du  Sart-du-Nouvion.  (Saint  Jean-Baptiste-Noël,  -1358.) 

xiv^  s.  Parch.  48  feuillets.  (Provient  de  la  «  Bibliothèque  de  Bois- 
Robin.  ))) 


250 


NOUVELLES   ACQUISITIONS 


6463.  Comptes -rendus  de  plusieurs  séances  de  l'Académie  des 
Inscriptions  (i  703-1 706)  adressés  par  Gros  de  Boze  à  l'abbé  Bignon  ; 
suivis  de  quelques  mémoires  adressés  à  la  même  Académie  par 
M.  Henrion,  en  nOT,  «  sur  la  livre  romaine,...  jusqu'à  l'an  UiS  de 
J.-C.  »  (fol.  67);  —  par  Fr.  Ficoroni,  en  17-14,  «  sur  les  marques 
d'honneur  accordées  aux  enfans  des  Romains  »  (fol.  85)  ;  —  par  Dom 
Bernard  de  Montfaucon,  en  1726,  «  sur  le  nimbus...  des  dieux  et  des 
empereurs  romains  »  (fol.  108)  ;  —  par  M.  l'abbé  de  Rothelin  «  sur 
quelques  anciens  monuments  que  l'on  a  découverts  en  creusant  la  fon- 
taine de  Nismes,  au  mois  d'août  1 738  »  (fol.  1 1 5)  -,  —  enfin  de  quelques 
lettres  (originaux  et  copies)  de  G.  Cuper,  Leibnitz,  Eccard,  l'abbé 
Bignon,  etc.,  la  plupart  à  de  Boze  (fol.  118).  —  Épitaphes  de  diffé- 
rents membres  de  la  famille  de  Beauvau  (fol.  135). 

xviii»  s.  Pap.  164  feuillets. 

6464-6497.  «  Histoire  de  la  participation  de  la  France  à  l'établis- 
sement des  États-Unis  de  l'iVmérique  septentrionale,  »  par  M.  H. 
Doniol  (1774-178.5). 

Copies  et  épreuves  de4'imprimé  (Paris,  Impr.  nationale,  1888-1892, 
5  vol.  in-4'>). 

I  (6464).  Affaires  étrangères,  Angleterre  (1774-1775).  238  feuillets. 

II  (6465).  Aff.  étrang.,  Angleterre  (1776,  janv.-mai).  307  ff. 

III  (6466).  Aff.  étrang.,  Angleterre  (1776,  juin-déc).  187  ff. 

IV  (6467).  Aff.  étrang.,  Angleterre  (1777).  294  ff. 

V  (6468).  Aff.  étrang.,  Angleterre  (1778-1781).  256  ff. 

VI  (6469).  Aff.  étrang.,  Angleterre  (1782-1783).  527  ff. 

VII  (0470).  Bibliothèques  et  Archives  anglaises  (1773-1782).  237  ff. 

VIII  (6471).  Affaires  étrangères,  États-Unis  (1773-1777).  134  ff. 

IX  (6472).  Aff.  étrang.,  États-Unis  (1778).  367  ff. 

X  (6473).  Aff.  étrang.,  États-Unis  (1779,  janv.-juin).  239  ff. 

XI  (6474).  Aff.  étrang.,  États-Unis  (1779,  juill.-déc).  362  ff. 

XII  (647;i).  Aff.  étrang.,  États-Unis  (1780,  janv.-juin).  241  ff. 

XIII  (6476).  Aff.  étrang.,  États-Unis  (1780,  juill.-déc).  311  ff. 

XIV  (6477).  Aff.  étrang.,  États-Unis  (1781,  janv.-mai).  243  ff. 

XV  (6478).  Aff.  étrang.,  États-Unis  (1781,  juin-déc).  302  ff. 

XVI  (6479).  Aff.  étrang.,  Étals-Unis  (1782).  378  fT. 

XVII  (6480).  Aff.  étrang.,  États-Unis  (1783-1785).  341  ff. 

XVIII  (6481).  Aff.  étrang.,  États-Unis  (Suppl.,  1765-1789).  241  ff. 

XIX  (6482).  Affaires  étrangères,  Espagne  (1774-1775).  182  ff. 

XX  (6483).  Aff.  étrang.,  Espagne  (1776).  307  ff. 


DIT   DÉPARTEMENT    DES   MANUSCRITS.  251 

XXI  (G484).  Aff.  étrang.,  Espagne  (^777,  janv.-juin).  231  ff. 

XXII  (6485).  Aff.  étrang.,  Espagne  (1777,  juill.-déc).  282  ff. 

XXIII  (6486).  Aff.  étrang.,  Espagne  (1778,  janv.-juin).  254  ff. 

XXIV  (6487).  Aff.  étrang.,  Espagne  (1778,  juill.-déc).  245  ff. 

XXV  (6488).  Aff.  étrang.,  Espagne  (1779,  janv.-juill.)  349  ff. 

XXVI  (6489).  Aff.  étrang.,  Espagne  (1779,  août-déc).  231  ff. 

XXVII  (6490).  Aff.  étrang.,  Espagne  (1780,  janv.-avril).  306  ff. 

XXVIII  (6491).  Aff.  étrang.,  Espagne  (1780,  avril-déc).  401  ff. 

XXIX  (6492).  Aff.  étrang.,  Espagne  (1781-1782).  435  ff. 

XXX  (6493).  Affaires  étrangères,  Prusse,  Vienne,  Russie,  Hollande 
et  Suède  (1776-1782).  —  125  feuillets. 

XXXI  (6494).  Affaires  étrangères.  Archives  et  Bibliothèques  natio- 
nales, documents  divers  (1774-1795).  —  166  feuillets. 

XXXII  (6495).  Archives  de  la  Marine  (1776-1782).  —  503  feuillets. 
XXXIII-XXXIV  (6496-6497).  Archives  de  la  Guerre,  Correspon- 
dance de  Rochambeau  (1779-1781).  —  307  et  144  feuillets. 

xix"  s.  Pap.  34  volumes.  (Don  de  M.  H.  Doniol.) 

6498.  Recueil  de  lettres  et  billets  autographes  adressés  au  contrô- 
leur général  Bertin  (1760-1783),  par  M™«  Berryer  (fol.  2),  —  le  duc 
et  la  duchesse  de  Choiseul  (fol.  12),  —  la  duchesse  de  Grammont 
(fol.  67),  —  Joly  de  Fleury  (fol.  80),  —  le  marquis  de  La  Borde 
(fol.  85),  —  Gh.-G.  Lambert  (fol.  132),  —  Louis,  dauphin,  fils  de 
Louis  XV  (fol.  148),  —  Louise-Marie  de  France,  fille  de  Louis  XV 
(fol.  157),  —Marie-Adélaïde,  fille  de  Louis  XV  (fol.  178),  —  Sophie- 
Phihppine-Élisabeth-Justine,  fille  de  Louis  XV  (fol.  1 82),  —  Louis  XV 
(fol.  187),  —  Machaut  d'Arnouville  (fol.  194),  —  Maupeou  (fol.  203), 
—  Hue  de  Miromesnil  (fol.  208),  —  le  premier  président  Mole 
(fol.  219),  —  la  marquise  de  Pompadour  (fol.  224),  —  Louise  de 
Rohan  (fol.  277),  —  le  comte  de  Saint-Florentin  (fol.  281),  —  Stanis- 
las Leczinski,  roi  de  Pologne  (fol.  284),  —  Trudaine  (fol.  287),  —  le 
comte  de  Vergennes  (fol.  298). 

xviii«  s.  Pap.  303  feuifiets. 

6499.  Recueil  de  chartes  originales,  dont  quelques-unes  latines, 
relatives  à  Fhistoire  de  la  Franche-Comté  (1254-1315). 

xiii^-xiv"  s.  Parch.  53  pièces. 

6500.  Lettres  autographes  de  Gabriel  Naudé  àM.  de  Grémonville, 
ambassadeur  de  France  à  Venise  (1646-1647). 

xvii«  s.  Pap.  20  feuillets. 


252  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

6501.  «  Charlrier  de  Thouars.  Cartulaire  des  sires  de  Rays  » 
(^^6^^449).  —  Copie. 

XIX*  s.  Pap.  XXXVII  et  980  pages. 

6502-6503.  «  Papiers  géographiques  de  d'Anville.  »  Notes  et 
extraits  divers  relatifs  à  la  géographie  ancienne  et  moderne  de  l'Ar- 
ménie, de  la  Grèce,  de  la  Turquie  d'Europe  et  d'Asie  (Syrie,  Palestine 
et  Arabie),  de  l'Egypte  et  de  l'Ethiopie  (voyages  de  Granger  et  de  Le 
Noir  du  Roule;  extraits  de  mémoires  de  M.  de  Maillet).  —  Mesures 
itinéraires  des  Romains,  des  Chinois  et  des  Arméniens  (fol.  652) . 

xviii'^  s.  Pap.  672  feuillets.  (Don  de  M.  L.  Hachette.) 

6504.  Jacques  de  Voragine,  Légende  dorée,  traduction  en  proven- 
çal; incomplète  du  commencement.  —  A  la  suite  (fol.  ^180),  traités 
des  sept  péchés  mortels  et  des  dix  commandements  de  la  loi  et  de 
l'Église,  etc.;  incomplet  de  la  fin. 

XV*  s.  Pap.  226  feuillets. 

6505.  Pamphlet  contre  le  cardinal  de  Fleury,  sous  forme  de  con- 
seils posthumes  de  Louis  XIV  à  Louis  XV. 

xviii*  s.  Pap.  U  feuillets. 

6506.  Compte-rendu  des  receveurs  et  distributeurs  des  vivres  et 
munitions  de  l'armée  du  Roi,  commandée  par  le  maréchal  de  Damp- 
ville,  au  siège  de  Nîmes  (^573-^574).  —  Incomplet. 

XVI*  s.  Parch.  86  feuillets. 

6507.  Nécrologe  de  Saint-Maurice  de  Blandy,  en  Brie. 
XVI*  et  xviie  s.  Parch.  91  (96)  feuillets. 

6508.  «  Extrait  de  l'inventaire  des  meubles,  effets,  titres,  papiers 
et  documents  de  la  succession  de  Mgr.  Arman  de  Bourbon,  marquis 
de  Malause,  fait  en  -1744...  » 

XVIII*  s.  Pap.  -159  feuillets. 

6509.  Cérémonial  pour  les  prévôts  des  marchands  et  échevins  de 
Paris  dans  différentes  fêtes,  entrées,  publications  de  traités  de  paix, 
etc.;  copies  (4502-^739). 

xviii*  s.  Pap.  38  feuillets. 

6510.  Recueil  de  pièces  concernant  l'administration  des  Pays-Bas 
(^  543-^570). 

Copies  de  lettres  de  Philippe  II,  Emmanuel-Philibert,  duc  de  Savoie, 
Henri  II;  lettres  de  Marguerite  d'Autriche,  duchesse  de  Parme,  et  du 
duc  d'Albe,  gouverneur  des  Pays-Bas. 

XVI*  s.  Pap.  230  feuillets. 


DD   DÉPARTEMENT   DES   MANDSCRITS.  253 

6511.  «  Statuts  du  corps  des  maîtres  fourniers  et  boulangers 
d'Avignon.  4526.  »  —  4  778. 

xvi'^-xviii^  s.  Parch.  44  feuillets. 

6512.  Journal  d'un  voyage  à  Gonstantinople  et  en  Syrie  (4730- 
4735). 

xviii^  s.  Pap.  44  pages. 

6513.  Boccace,  Théséide,  traduction  en  vers  français  par  Anne  de 
Graville;  incomplet  de  la  fin. 

xvr«  s.  Pap.  48  feuillets. 

6514.  Moralité,  en  vers  ;  incomplète  du  commencement  et  de  la  fin. 
xv^  s.  Pap.  37  feuillets. 

6515.  «  Eclaircissement  pour  les  reflexions  en  forme  de  disserta- 
tion, imprimées  en  4763,  à  la  tête  des  Deux  livres  de  saint  Augus- 
tin,... pour  servir  de  réplique  à  la  Réponse  qu'y  a  faite  en  4765... 
Tauteur  d'un  écrit  de  4  5  pages  in-4°,  intitulé  :  Dissertation  où  l'on 
prouve  que  saint  Paul,  dans  le  7*  chapitre  de  la  P^  aux  Corinthiens., 
n'enseigne  pas  que  le  mariage  est  rompu  lorsque  Vune  des  parties 
embrasse  la  religion  chrétienne.  »  —  A  la  fin  (p.  69),  lettre  de  l'au- 
teur anonyme  à  «  Tabbé  Dinouart,  chanoine...  de  Saint-Benoît  à 
Paris  ))  (4774). 

xviii^  s.  Pap.  72  pages. 

6516.  Journal  de  l'abbé  Jourdain,  secrétaire  de  la  Bibliothèque 
du  roi  (474  8-4736). 

xviii^  s.  Pap.  60  feuillets. 

6517.  Fragments  de  l'histoire  des  comtes  de  Chalon-sur-Saône, 
par  le  P.  Louis-Jacob  de  Saint- Charles. 

xvip  s.  Pap.  70  feuillets.  (Don  du  R.  P.  C.  Sommervogel.) 

6518.  Lettres  de  J.-P.-Abel  Rémusat  à  François  Jeandet  (4806- 
4  828) .  —  On  a  relié  en  tête  deux  notices  nécrologiques  imprimées  sur 
leD'F.  Jeandet  (4  788-4860). 

XIX'  s.  Pap.  4  04  feuillets.  (Don  de  M.  Abel  Jeandet.) 

6519.  «  Recherches  sur  les  langues  tartares,  »  par  J.-P.-Abel 
Rémusat.  (Autographe.) 

XIX*  s.  Pap.  4  8  feuillets. 

6520.  Inventaire  des  titres  et  état  des  biens  du  collège  de  Bayeux, 
ou  de  AP  Gervais  Chrétien,  en  l'Université  de  Paris  (4  708). 

xviii"  s.  Pap.  230  feuillets.  (Don  de  M.  le  vicomte  de  Grouchy.) 


254  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

6521.  «  Catalogue  des  ouvrages  composant  la  bibliothèque  de 
M,  Lamblardie.  —  ^836.  » 

xix'^  s.  Pap.  25  feuillets.  (Provient  de  la  collection  Jullien.) 

6522.  Généalogie  des  seigneurs  de  Montmorin  ;  avec  blasons  des- 
sinés. 

xviii^  s.  Pap.  38  feuillets. 

6523.  Généalogie  de  la  maison  de  Parfaict. 
xvii*-xvrii^  s.  Pap.  -i  9  feuillets. 

6524.  Recueil  historique  et  littéraire. 

a  La  Mythologie,  en  vers  et  en  prose.  »  «  Dist  la  Fable  que  les  Iroix 
Déesses...  »  (fol.  2)-,  —  «  La  Pais  de  Gant,  »  ^453  (fol.  53);  —  «  Du 
Seigneur  et  de  ses  proprietez.  Aussi  comme  le  bœuf...  »  (fol.  64)  ;  — 
«  La  Vision  de  Tondal.  L'an  de  grâce  UA9...  »  (fol.  66);  —  Ordon- 
nance du  roi  Jean,  28  déc.  4355  (fol.  94)  ;  —  Mandement  du  duc  de 
Normandie,  depuis  Charles  V,  s.  d.  (fol.  U2);  —  «  Advis  et  prop- 
potz  pour  l'appaisement  de  ce  royaume  »  de  France  (fol.  426);  — 
(c  Traitié  de  Mgr.  le  Doffin  aveuc  le  roy  »  Charles  VII,  en  -1440 
(fol.  -1 28)  ;  —  «  Le  Pourparlé  de  pais  entre  lez  royaulmez  de  France 
et  d'Engleterre  en  la  ville  dWrras  [Tours],  »  en  •1444  (fol.  -134)  ;  — 
Documents  relatifs  au  traité  d'Arras  en  J435  (fol.  144);  —  Docu- 
ments relatifs  aux  conférences  de  Gravelines,  en  4439  (fol.  448);  — 
«  Le  Roman  du  Dict  du  Clievalier.  »  «  Pour  venir  à  moralité...  y> 
(fol.  4  53);  —  «  Les  Dix  commandemens  d'Amours.  Dix  commande- 
mens  fait  Amours...  »  (fol.  464)  ;  —  «  La  Pais  du  roy  [Charles  VII] 
et  de  Mgr.  de  Bourguongne,  faitte  en  la  ville  d'Arras,  l'an  [44]35  » 
(fol.  465);  —  «  L'Ennortement  des  gens  d'armes  à  la  prinse  de 
Luxembourg  [4  443].  Or  avant,  avant,  compaingnons...  »  (fol.  477). 

xv''  s.  Pap.  490  feuillets.  (Provient  de  Du  Gange.) 

6525.  Recueil  de  lettres  originales  de  rois,  princes  et  princesses 
des  XV"  et  xvi^  siècles. 

4.  Renouvellement  d'un  traité  entre  les  ducs  d'Orléans  et  de  Bre- 
tagne par  Valentinc  de  Milan,  duchesse  d'Orléans,  avec  confirmation 
de  Charles  d'Orléans  (47  mai  4408).  —  2.  Jeanne  de  France,  femme 
de  Jean  V,  duc  de  Bretagne  (9  sept.  4420).  —  3.  Jean,  bâtard  d'Or- 
léans, comte  de  Dunois  (26  août  4455).  —  4.  Lettre  de  Charles  VII 
à  Arthur,  duc  de  Bretagne  (2  juin  [4456]).  —  5.  Traité  d'alliance 
de  Jean,  duc  de  Calabre  et  de  Lorraine,  avec  François  II,  duc  de  Bre- 
tagne (34  déc.  4  464).  —  6.  Lettre  de  Louis  XI  à  François  II,  duc  de 
Bretagne  (6  avril  [4469]).  —  7.  Louis  de  Luxembourg,  comte  de 


DD   DEPARTEMENT  DES   MANDSCRITS.  255 

Sainl-Pol;  promesse  d'observer  le  traité  dePéronne  (9  mai  -1469).  — 
8.  Lettre  de  Marie,  duciiesse  de  Bourgogne,  à  François  II,  duc  de 
Bretagne  (^3  févr.  U80  [1481]).  —  9.  Lettre  de  Giiarles  VIII  à  Fran- 
çois II,  duc  de  Bretagne  (24  nov.  [1483]).  —  -10.  Manifeste  de  l'em- 
pereur Maximilien  à  François  II,  duc  de  Bretagne,  contre  le  gouver- 
nement d'Anne  de  Beaujeu  (43  juillet  4486).  —  M.  Lettre  d'Anne  de 
Beaujeu  à  Marguerite  d'Autriche,  duchesse  de  Savoie  (8  déc.  [4502]). 

—  42.  Lettre  de  Jacques  de  Willinger  à  Marguerite  d'Autriche 
(26  mars  4  509  [4  54  0]).  —  Cf.  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes, 
4893,  p.  443-447. 

xv^-xvi®  s.  Parch.  et  pap.  42  pièces. 

6526.  «  Souvenirs,  remarques  et  objets  divers,  4828^  »  par  le 
conventionnel  Marc-Antoine  Baudot.  (Ms.  autographe.) 

xix^  s.  Pap.  238  feuillets.  (Don  de  M"""  veuve  Edgard  Quinet.) 

6527.  «  L'Instruction  d'ung  josne  prince  pour  se  bien  gouverner 
envers  Dieu  et  le  monde.  —  Prologue.  Pour  acquérir  honeur  et  bonne 
renommée...  » 

xv*"  s.  Pap.  22  feuillets. 

6528.  Dépositions  de  témoins  accusant  d'hérésie,  devant  le  Par- 
lement de  Paris,  Guillaume  Briçonnet,  évêque  de  Meaux  (24  juillet- 
4"  septembre  4525). 

xvi^  s.  Pap.  268  feuillets.  (Ex-libris  gravé  de  «  Charles  de  Baschi, 
marquis  d'Aubaïs,  »  et  de  Ph.-L.  de  Joubert.) 

OEUVRES  DE  VICTOR  HUGO. 

1.  Les  Orientales,  suivies  de  lettres  d'Ernest  Pouinet,  ayant  servi 
à  l'annotation  de  Nourmahal  la  Rousse  (fol.  82).  —  404  feuillets. 

2.  Les  Chants  du  Crépuscule.  —  435  feuillets. 

3.  Les  Voix  intérieures.  —  445  feuillets. 

4.  Les  Châtiments.  —  302  feuillets. 

5.  Les  Contemplations.  I,  Autrefois  (fol.  6);  II,  Aujourd'hui 
(fol.  237).  —  507  feuillets. 

6.  La  Légende  des  siècles.  —  545  feuillets. 

Qhis.  Le  Retour  de  V empereur  (partie  de  la  Légende  des  siècles). 

—  26  feuillets. 

7.  Chansons  des  rues  et  des  bois.  —  263  feuillets. 


256  NOUVELLES   ACQUISITIONS 

8.  L'Année  terrible.  —  372  feuillets. 

9.  VArt  d'être  grand-père, —La  Forêt  (fol.  255).  —  256  feuillets. 

10.  La  Pitié  suprême.  —  68  feuillets. 

11.  Religions  et  religion.  —  HS  feuillets. 

12.  VAne.  —  i25  feuillets. 

13.  William  Shakespeare.  —  394  feuillets. 

14.  Cromwell.  —  224  feuillets. 

15.  Marion  de  Lorme.  —  88  feuillets. 

16.  Le  Roi  s'amuse.  —  88  feuillets. 

17.  Lucrèce  Borgia.  —  94  feuillets. 

18.  Angelo.  —  -107  feuillets. 

19.  Ruy-Blas.  —  78  feuillets. 

20.  Les  Burgraves.  —  68  feuillets. 

21.  Bug-Jargal.  —  -104  feuillets. 

22.  Les  Derniers  jours  d'un  condamné.  —  60  feuillets, 

23.  Claude  Gueux.  —  38  feuillets. 

24.  Notre-Dame-de-Paris.  —  398  feuillets. 
25-26.  Les  Misérables. 

Tome  l:\.  Faniine  (fol.  4)  ;  —  2.  Cosette  (fol.  370)  ;  —  3.  Marins 
(fol.  667)  ;  —  Variantes  de  Cosette  (fol.  885).  —  945  feuillets. 

Tome  II  :  4.  V Idylle  rue  Plumet  et  V Épopée  rue  Saint-Denis 
(fol.  2)  ;  —  5.  Jean  Valjean  (fol.  329).  —  828  feuillets. 

27.  Les  Travailleurs  de  la  mer.  —  472  feuillets. 

28.  L'Homme  gui  rit.  —  Portrait  d'Eugène  Devéria  par  lui-même 
(fol.  ^85).  —  601  feuillets. 

29.  Quatre-vingt-treize.  —  4^6  feuillets. 

30.  Introduction  à  la  traduction  de  Shakespeare,  par  François- 
Victor  Hugo.  —  -15  feuillets. 

31.  Napoléon  le  Petit.  —  402  feuillets. 

32.  Mes  Fils.  —  24  feuillets. 

33.  Le  Théâtre  en  liberté  :  Prologue  (fol.  \)\  —  I.  La  Grand- 
raere  (fol.  7);  —  IL  L'Épée,  ou  Slagistri  (fol.  4  31);  — III.  Mangeront- 
ils?  (fol.  424);  —  IV.  Sur  la  lisière  d'un  bois  (fol.  242);  —  Être 
aimé  (fol.  229)  ;  —  La  Forêt  mouillée  (fol.  234).  —  253  feuillets. 

34.  La  Fin  de  Satan.  —  282  feuillets. 


DU    DÉPARTEMENT   DES   MANUSCRITS.  257 

COLLECTION  DE  BOURGOGNE. 

(Suite^.) 

112.  «  Délibérations  des  Estais  généraulx  de  la  Franche-Comté.  » 
(U84-i606.) 

xvii«  s.  Pap.  353  feuillets. 

113.  «  Notes  sur  la  Coutume  du  comté  de  Bourgogne,  par  Jobelot, 
premier  président  au  parlement  de  Besançon.  » 

XVIII''  s.  Pap.  84-^  pages. 

114.  «  Délibérations  et  règlements  intérieurs  du  palais  de  Besan- 
çon, par  ordre  alphabétique,  »  par  «  Poupon,  avocat  au  Parlement.  » 

XVIII*  s.  Pap.  206  feuillets. 

115.  «  Recueil  des  arrêts  de  M.  Terrier,  conseiller  au  parlement 
de  Dole,  es  années  -1639,  -1640,  'I64'l  et  suivantes.  » 

xvni«  s.  Pap.  203  feuillets. 

116.  «  Bibliothèque  de  la  Bourgogne  séquanoise,  par  dom  Basile 
Payen,  bénédictin.  » 

xvine  s.  Pap.  322  et  -16  pages. 

117.  Souverains  de  Bourgogne  et  de  Franche-Comté;  recueil  de 
pièces  originales  de  1403  à  -1664. 

xve-xvii®  s.  Parch.  45  feuillets. 

118.  Remontrances  du  parlement  de  Besançon  et  mémoire  sur  les 
impositions  de  Franche-Comté  (1782-1783). 

xviii*  s.  Pap.  99  feuillets. 

119.  Abbayes  et  prieurés  de  Franche  -  Comté  ;  recueil  de  pièces 
originales  concernant  les  abbayes  et  prieurés  d'Acey  (fol.  2),  —  Bel- 
levaux  (fol.  6),  —  Bonnevaux  (fol.  8),  —  Cherlieu  (fol.  40),  —  Migette 
(fol.  126),  —  Ounans  (fol.  225). 

xvi^-xvrii®  s.  Parch.  et  pap.  303  feuillets. 

1.  On  a  placé  à  la  suite  de  la  Collection  de  Bourgogne,  sous  les  n"'  112-129, 
une  série  de  dix-huit  volumes,  ofl'erts  par  M.  Bernard  Prosl,  sous-chef  du 
bureau  des  Archives  au  ministère  de  l'Instruction  publique.  —  Nous  rappelle- 
rons qu'un  inventaire  sommaire  de  la  Collection  de  Bourgogne  (n"'  1-111)  a  été 
publié  par  M.  L.  DelisJe  dans  la  Bibliothèque  de  l^ École  des  chartes,  t.  XXXII 
(1871),  p.  238-241,  et  tirage  à  part,  p.  2-5. 

4894  47 


258  NOUVELLES   ACQUISITIONS    DES   MANUSCRITS. 

120-124.  Localités  de  Franche-Comté;  recueil  de  pièces  originales. 

I  (^20).  Baignes-Dole.  —  67  feuillets. 

II  {V2\].  Foucherans  (^337-^523).  —  70  feuillets. 

III  (^22).  Foucherans  (i  528-^724).  —  99  feuillets. 

IV  (123).  Gray-SeUières.  —  \]3  feuillets. 

V  (124).  Servigney-Vesoul.  —  145  feuillets, 
xiv^-xvrii'  s.  Pap.  et  parch.  5  volumes. 

125-127.  Familles  de  Franche-Comté;  recueil  de  pièces  origi- 
nales. 

I  (125).  Achey-Palletans.  —  226  feuillets. 

II  (126).  Gauthiot  d'Ancier-Moussard.  —  146  feuillets. 

III  (127).  Petremand-Voisey.  —  236  feuillets. 
xv®-xviii^  s.  Parch.  et  pap.  3  volumes. 

128.  Papiers  de  l'abbé  Mermet. 
xix"  s.  Pap.  161  feuillets. 

129.  Papiers  de  Désiré  Monnier. 


xix^  s.  Pap.  269  feuillets. 


H.  Omont. 


11% 
feéres 


11.' 


EPISODES  DE  L'INVASION  ANGLAISE 


LA  GUERRE  DE  PARTISANS 

DANS 

LA  HAUTE  NORMANDIE. 

(1424-1429.) 

(  Suites  ) 

Le  Vexin.  Le  pays  de  Bray. 

De  l'autre  côté  de  la  Seine,  dans  la  direction  Picarde,  toute 
une  région  se  déploie,  qui  sert  d'abri,  de  réserve  et  de  réduit  à  des 
compagnies  dispersées,  irréductibles,  scellées  à  la  terre  où  elles 
germent  et  s'enracinent.  Là,  partant  du  niveau  même  du  fleuve, 
des  plans  montueux  vont  rejoindre  le  sauvage  massif  de  la  forêt 
de  Lyons,  d'où,  par  gradins  échelonnés,  une  chaîne  de  couverts 
naturels  conduit  à  la  vaste  étendue  des  bois  d'Eu.  Au  dedans  de  ces 
replis,  les  partisans  se  meuvent  et  circulent  invisibles.  Le  Vexin 
normand,  une  partie  du  Vexin  français,  le  pays  de  Bray  jusqu'aux 
lisières  de  Picardie  et  du  Beauvaisis,  toute  cette  contrée,  tantôt 
accidentée,  tantôt  revêtue  de  bois  épais,  que  strient  l'Andelle,  les 
rivières  qui  débouchent  dans  la  vallée  d'Arqués,  la  haute  Bresie, 
l'Epte  et  ses  affluents,  devient  en  ces  années  un  grand  refuge  tou- 
jours ouvert  aux  irréguliers  qui  cherchent  des  armes  et  veulent 
encore  des  combats  ^ 

1.  Voyez  le  volume  précédent,  p.  475. 

2.  La  plupart  des  documents  inédits  cités  au  cours  de  cette  étude  et  de  la 


260 


LA   GUERRE   DE   PARTISANS 


En  travers  du  pays,  et  le  taillant  en  écharpe,  s'espace  un 
alignement  rectiligne  de  places  fortes,  qui,  de  la  côte  normande 
jusqu'aux  approches  de  Paris,  gardent  le  grand  chemin  naturel  qui 
suit  l'orientation  des  vallées.  Dieppe  et  Arques  <,  formidablement 
défendues,  en  marquent  le  point  de  départ.  Les  bicoques  avoisi- 
nantes,  Pontrancard^  et  Hautot^,  paraissent  désemparées.  Puis, 
dans  l'intérieur  des  terres,  s'échelonnent  Torcy^  et  NeufchâteP, 
qui  observent  seuls,  depuis  le  désarmement  de  Bellencombre*',  le 
plateau  qui  s'étale  entre  la  rivière  d'Arqués  et  la  Béthune'.  Sur- 
gissent ensuite  Gournay,  Gisors,  qui  tiennent  le  haut  cours  de 


précédente  font  partie  des  Pièces  justificatives  de  l'ouvrage,  qui  seront  publiées 
en  leur  lieu. 

1.  Ces  deux  places  sont  constamment  mentionnées  dans  les  comptes  de  Nor- 
mandie. 

2.  Pontrancârd,  sur  l'Aulne,  vers  son  débouché  dans  la  plaine  d'Arqués 
(Seine-Inférieure,  cant.  de  Dieppe,  connu.  d'Ancourt).  Capitulation  le  10  février 
1419.  (Râles  norni.  et  franc.,  n"  1362;  cf.  n"  1217.)  Démolition  dans  l'été  de 
1433.  (De  Beaurepaire,  Recherches  sur  le  Procès  de  condamnation  de  Jeanne 
d'Arc,  p.  41,  n.  2.) 

3.  Haulot-sur-Mer,  sur  les  plateaux  qui  se  terminent  au  cap  d'Ailly  (Seine- 
Inférieure,  cant.  d'OlTranville).  Capitulation  le  3  février  1419.  (Rymer,  Fœdera, 
t.  IV,  part.  3,  p.  89.) 

4.  Le  château  de  Torcy  était  situé  dans  une  île  de  la  rivière  d'Arqués,  à  un 
peu  plus  de  deux  lieues  d'Arqués  (Seine-Inférieure,  cant.  de  Longueville,  comra. 
de  Torcy-le-Grand). 

5.  Neufchâtel  —  dont  le  commandement  est  joint  alors  à  celui  de  Torcy,  — 
Gournay,  Gisors  et  Pontoise,  sont  mentionnés  sans  interruption  dans  les  comptes 
de  Normandie  de  1424  à  1429. 

6.  Bellencoinbrc,  sur  l'Arques,  au  débouché  de  la  forêt  d'Eavy,  vers  la  direc- 
tion de  Rouen  (Seine-Inférieure,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Dieppe).  Le  château  est 
au  parti  d'Armagnac  en  1418.  (De  Beaurepaire,  Accord  conclu,  loc.  cit.)  Lors 
de  l'invasion,  c'est  évidemment  ce  lieu  fort  qui  ligure  dans  lénumération  de 
Monstrelet,  avec  Néville  en  Caux  (Seine-Inférieure,  cant.  de  Saint-Valery  en 
Caux),  place  qu'on  voit  mentionnée  aux  premiers  temps  de  la  conquête  [Rôles 
norm.  et  franc.,  n"  299,  994),  sous  le  nom  défiguré  de  Neufville-de-l'Encombre 
{Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  III,  p.  309).  Bellencombre  compte  alors  un 
commandant  anglais.  [Rôles  norm.  et  franc.,  n-  1359.) 

7.  Noter  qu'on  laisse  en  dehors  de  cette  étude  toute  la  région  du  pays 
de  Caux  en  deçà  de  la  ligne  de  l'Arques,  et  toute  la  contrée  avoisinant  Rouen 
entre  la  rivière  de  Cailly  et  l'Andelle.  Châteaux  et  places  y  étaient  nombreux 
au  temps  de  la  guerre  civile  et  de  l'invasion,  depuis  les  Loges,  auprès  d'Étre- 
tat,  jusqu'à  Logempré,  voisin  de  Fleury-sur-Andelle,  qui  appartint  à  Talbot. 
C'est  surtout  dans  cette  région  que  se  développe  le  grand  soulèvement  de  1435- 
143G,  où  les  Cauchois  enlèvent  une  à  une  et  «  remparent  »  toutes  ces  petites 
forteresses. 


DANS  LA  HAUTE  NORMANDIE.'  261 

l'Epte,  jusqu'au  brusque  tournant  vers  le  sud  qui  l'infléchit  à 
angle  droit  vers  la  Seine.  Autour  de  Gisors,  Sérifontaine*,  Chau- 
mont-en-Vexin^  la  Villetertre^  disparaissent  depuis  l'invasion. 
Trie-Château,  nid  de  partisans,  qu'une  compagnie  aidera  sous  peu 
à  mettre  en  état  de  défense,  ne  semble  pas  alors  utilisé  comme  lieu 
fort^  Bouconvilliers^  commandait  naguères  la  haute  vallée  de  la 

1.  Sérifontaine,  sur  l'Epte,  entre  Gisors  et  Gournay  (Oise,  cant.  du  Coudray- 
Saint-Genner).  C'est  certainement  le  «  Ferry-Fontaines  »  de  l'énumération  de 
Monstrelet  (Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  III,  p.  309),  mentionné  comme  pris 
vers  février  1419.  Dans  les  premiers  jours  d'avril  1419  y  campait  un  corps  d'un 
millier  d'Anglais.  Les  capitaines  bourguignons  de  Pontoise,  de  la  ville  et  du 
château  de  Gisors,  le  sire  de  l'Isle-Adam,  Lionel  de  Bournonville  et  David 
de  Gouy,  pénétrant  de  nuit,  par  des  sentiers  détournés,  dans  les  rues  de  Séri- 
fontaine, y  exécutèrent  un  des  carnages  les  plus  sanglants  de  la  campagne. 
(Livre  des  trahisons,  éd.  K.  de  Lettenhove,  p.  141  ;  Pierre  de  Fenin,  éd.  de 
M"'  Dupont,  p.  106-107;  Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  III,  p.  315-316.) 

2.  Cliauraont-en-Vexin,  sur  la  Troësne,  affluent  de  l'Epte,  à  deux  lieues  de 
Gisors  (Oise,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Beauvais).  Capitulation  à  la  suite  de  la 
chute  de  Gisors  (Chron.  de  Norm.,  éd.  Hellot,  p.  55,  et  notes,  n.  155),  après  le 
17  septen\bre  1419  (voir  ci-dessous,  note  sur  Bouconvilliers).  Réoccupation  par  un 
parti  français  de  143-2  à  1433.  (Longnon,  les  Limites  de  la  France  et  l'étendue 
de  la  domination  anglaise  à  l'époque  de  la  mission  de  Jeanne  d'Arc,  p.  40, 
n.  2.  —  Revue  des  Questions  historiques,  octobre  1875.) 

3.  La  Villetertre,  sur  les  plateaux  entre  la  Troësne  et  la  Viosne  (Oise,  cant. 
de  Chaumont-en-Vexin).  C'est  certainement  la  «  Villeterre  »  de  Monstrelet, 
dont  la  prise  est  mentionnée  après  celle  des  places  de  la  ligne  de  l'Epte  (Mons- 
trelet, éd.  Douët  d'Arcq,  t.  III,  p.  309),  vers  février  1419.  Au  début  de  1419,  ou 
même  dès  septembre  1417,  la  place  était  au  parti  bourguignon,  sous  le  seigneur 
de  Cohem.  (Arch.  nat.,  JJ  171,  n"  501.) 

4.  Trie-Château,  à  la  jonction  de  l'Aunette,  venue  de  la  forêt  de  la  Thelle,  et 
de  la  Troësne,  à  une  lieue  de  Gisors  (Oise,  cant.  de  Chaumont-en-Vexin).  Lors 
de  la  marche  de  Henry  V  de  Pontoise  sur  Gisors,  mentionnée  dans  la  note 
sur  Bouconvilliers,  Trie  ne  paraît  pas  avoir  été  armé  ni  avoir  opposé  de 
défense.  Le  roi  dAngleterre  y  campe  au  moins  dès  le  3  septembre,  et  pro- 
bablement jusqu'à  la  chute  de  Gisors,  le  17.  {Chron.  de  Norm.,  éd.  Hellot, 
p.  54,  n.  155.)  On  voit  Trie  occupé  par  un  parti  français  qui  s'y  fortifie  au 
commencement  de  1432.  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26055,  n"  1751.)  Les  partisans  (voir 
ci-dessous)  y  sont  maîtres  du  pays  en  1426. 

5.  Bouconvilliers,  sur  la  rive  droite  de  la  vallée  de  la  Viosne  (Oise,  cant.  de 
Chaumont-en-Vexin).  C'est  le  «  Vauconvillier-le-Chastel  »  des  Chroniques  de 
Normandie  (éd.  Hellot,  p.  55),  le  «  Bokonvelers  »  des  chroniques  anglaises 
(voir  ci-après),  le  «  Bosquenvillers  »,  le  «  Boscherville  »  près  Rouen,  «  Bosquen- 
tin  »,  en  lisière  de  la  forêt  de  Lyons,  «  Bouchevilliers  »,  plus  haut  sur  l'Epie, 
des  éditeurs  des  Rôles.  [Rôles  norm.  et  franc.,  \V'  1261,  69,  675,  983,  1014.)  — 
Mentionnée  en  1418  comme  important  lieu  fort  français  [Livre  des  trahisons, 
éd.  K.  de  Lettenhove,  p.  140),  la  place  capitule  pendant  la  marche  de  Henry  V 


262 


Li  GUERRE  DE  PARTISANS 


Viosne,  qui  descend  droit  à  l'Oise;  la  place  n'est  plus  armée 
maintenant.  A  Pontoise  seulement  stationne  une  garnison  de 
quelque  importance,  pour  surveiller  le  seul  point  de  contact  du 
pays  de  Caux  et  du  Vexin  avec  la  région  parisienne,  le  seul  pont 
de  la  route  directe  qui  joigne  Paris  à  Rouen.  Ainsi  se  trouve  sou- 
dée cette  longue  chaîne  parallèle  à  la  direction  de  la  Seine,  qui  se 
continue  de  la  mer  jusqu'à  l'Oise,  et  qui  a  fixé  un  par  un  les 
jalons  de  la  conquête  étrangère. 

Aux  deux  extrémités  de  cette  ligne,  le  long  de  la  Rresle  et  en 
bordure  de  la  basse  Epte,  se  groupent  des  postes,  plus  ou  moins 
gardés,  selon  l'heure  et  le  lieu. 

Le  long  de  la  Bresle,  Eu*  ne  possède  pas,  à  cette  époque  %  de  gar- 
de Pontoise  sur  Gisors,  entre  le  18  et  le  31  août  1419.  (Voir  sur  ce  point  :  Bcn- 
rici  Quinti  Angliae  régis  Gesta,  auctore  capellano  in  exercitu  regio,  1413- 
1422,  éd.  Benjamin  Williams,  dans  les  publications  de  YEnglish  historical 
Society.  Londres,  1850,  p.  131  ;  —  Elmham,  Vita  et  gesta  Henrici  Quinti  Anglo- 
rum  régis,  éd.  Ilearne,  Oxford,  1727,  chap.  lxxxi  et  lxxxii,  p.  232-235.  — 
Cf.  Rotes  norm.  et  franc.,  n°  1261,  69,  acte  daté  «  apud  castrum  de  Bosquen- 
villers  »,  le  28  août. )  Les  Chroniques  de  Normandie ,  pour  cette  marche, 
semblent  faire  partir  Henry  V  de  Mantes.  {Chron.  de  Norm.,  éd.  Hellot,  p.  54, 
et  notes,  n.  155.)  Cette  hypothèse  serait  très  compréhensible,  mais  se  trouve 
formellement  contredite  par  le  récit  très  serré  des  chroniques  anglaises  qui 
Tiennent  d'être  citées,  et  qui  font  séjourner  Henry  V  à  Pontoise,  après  la  sur- 
prise de  cette  place,  opérée  le  30  juillet,  sur  le  corps  bourguignon  commandé 
par  le  sire  de  l'Isle-Adam. 

1.  Eu,  vers  l'embouchure  de  la  Bresle,  et  alors  bien  moins  éloigné  de  la 
mer  qu'aujourd'hui  (Seine-Inférieure,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Dieppe). 

2.  La  ville  d'Eu  capitule  le  15  février  1419.  {Rôles  norm.  et  franc.,  n»  443.) 
En  1419,  la  place  est  relevée  comme  pourvue  d'un  commandant  anglais.  [Ibid., 
n"'  648,  675,  1457.  —  Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  III,  p.  337.)  En  avril 
1421,  octobre  1422,  de  même  encore.  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  25766,  n"  799,  et  Cabi- 
net des  titres,  Pièces  orig.,  Bouteiller,  n"  102,  103.)  De  la  fin  de  1423  Jusqu'au 
terme  de  septembre  1429,  on  ne  semble  pas  trouver  mention  d'Eu  dans 
les  comptes  de  Normandie.  Dans  la  seconde  moitié  de  juin  1431,  Saintrailles, 
dans  une  brillante  expédition,  partie  sans  doute  de  la  région  de  Bcauvais, 
enlève  la  place,  mais  sans  s'y  maintenir.  (Chronique  de  la  maison  d'Eu,  Bibl. 
nat.,  coll.  Duchesne,  t.  48,  fol.  181,  citée  par  Vallct  de  Viriville.  Hist.  de 
Charles  VU  et  de  son  époque,  t.  II,  p.  246,  n.  1.  —  Mention  tirée  du  Livre 
Rouge,  aux  archives  municipales  de  la  ville  d'Eu  (communication  de  M.  de 
Kermaingant),  fol.  174  v°.)  C'est  sans  doute  à  la  suite  de  cette  entreprise  que 
fut  décidé,  au  moins  en  principe,  le  démantèlement  de  l'enceinte  en  même 
temps  que  celui  des  lieux  forts  voisins  de  Longroy,  en  Normandie,  et  de  Beau- 
champs,  en  Ponthieu.  (Document  en  date  du  7  juillet  1431,  Bibl.  nat.,  ms. 
fr.  20054,  n°  1612,  cité  par  M.  de  Beaiirc|iaire,  Recherches  sur  le  Procès,  p.  41, 
n.  2.)  Eu  reparait  définitivement  français  à  partir  du  printemps  de  1426. 
{Richemont,  éd.  Achille  Le  Vavasseur,  p.  125-126.) 


DANS  LA  HAUTE  NORMANDIE.  263 

nison  domaniale.  Le  massif  de  Monchaux*,  Blangy^  Aumale^, 
qui,  avec  Gamaclles^  Rambures^  et  Beaucamps^  va  former'  un 
bloc  de  places^  si  furieusement  disputé  depuis  le  grand  entraî- 

1.  Monchaux,  sur  la  rive  gauche  de  la  Bresle,  entre  Eu  et  Blangy.  Dénomi- 
nation actuelle  :  Monchaux-Soreng  (Seine- Inférieure,  cant.  de  Blangy-sur- 
Bresle). 

2.  Blangy-sur-Bresle,  sur  la  rive  gauche  de  la  Bresle  (Seine-Inférieure,  ch.-l. 
de  cant.,  arr.  de  Neufchâtel). 

3.  Aumale,  sur  la  Bresle  (Seine-Inférieure,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Neuf- 
châtel). 

4.  Gamaches,  sur  la  rive  droite  de  la  Bresle,  en  Ponthieu,  entre  le  travers 
d'Eu  et  celui  de  Blangy  (Somme,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  d'Abbeville). 

5.  Rambures,  à  peu  de  distance  de  la  rive  droite  de  la  Bresle,  en  Ponthieu, 
à  la  hauteur  de  Blangy;  imposante  forteresse  qui  subsiste  encore  presque 
intacte  (Somme,  cant.  de  Gamaches). 

6.  On  a  beaucoup  discuté  sur  la  situation  exacte  de  ce  lieu  fort,  que  Pierre 
Cochon,  le  seul  chroniqueur  qui  semble  en  faire  mention,  désigne  sous  le  nom 
de  Baucent  ou  Baucen.  {Pierre  Cochon,  éd.  V.  de  Viriville,  p.  459,  et  éd.  de 
Beaurepaire,  p.  303.)  MM.  V.  de  Viriville  {loc.  cit.  et  Hist.  de  Charles  VII,  t.  II, 
p.  237),  et  de  Beaurepaire  {loc.  cit.  et  Recherches  sur  le  Procès,  p.  41,  n.  2),  l'ont 
identifié  avec  Beaucamps,  groupe  de  localités  (Beaucamp-le-Jeune  et  Beaucamp- 
le- Vieux)  situé  en  Ponthieu,  sur  les  plateaux  qui  dominent  la  rive  droite  de  la 
Bresle,  entre  le  travers  d'Aumale  et  celui  de  Sénarpont  (Somme,  cant.  d'Hor- 
noy).  M.  Longnon  {les  Limites  de  la  France,  p.  29,  n,  4)  croit  cependant  avec 
plus  de  raison  qu'il  s'agit  plutôt  de  Beauchamps,  également  en  Ponthieu,  sur 
la  rive  droite  de  la  Bresle,  mais  plus  près  de  la  côte,  entre  le  travers  de 
Gamaches  et  celui  d'Eu  (Somme,  cant.  de  Gamaches).  Le  document  en  date  du 
7  juillet  1431,  cité  par  M.  de  Beaurepaire  {Recherches  sur  le  Procès,  p.  41, 
n.  2),  et  qui  se  retrouve  dans  le  n"  1612  du  ms.  fr.  26054  de  la  Bibl.  nat., 
paraît  lui-même,  en  raison  des  places  qui  y  sont  citées  comme  immédiatement 
voisines  (Eu  et  Longroy),  désigner  assez  nettement  Beauchamps. 

7.  On  ne  rencontre  pas  dans  les  comptes  de  Normandie  ni  ailleurs  les  noms 
de  Longroy  ni  de  Sénarpont.  —  Longroy,  lieu  fort  du  territoire  normand,  se 
trouve  situé  sur  la  rive  gauche  de  la  Bresle,  un  peu  au-dessous  du  travers  de 
Gamaches  (Seine-Inférieure,  cant.  d'Eu).  On  ne  le  voit  guère  mentionner  qu'à 
l'occasion  de  la  démolition  de  la  place,  ordonnée  en  même  temps  que  celle 
d'Eu  et  de  Beauchamps,  en  juillet  1431.  (Document  en  date  du  7  juillet  1431, 
Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26054,  n*  1612,  cité  par  M.  de  Beaurepaire,  Recherches  sur 
le  Procès,  p.  41,  n.  2.)  —  Sénarpont,  au  confluent  du  Liger  et  de  la  Bresle, 
entre  Aumale  et  Blangy,  se  trouve  en  Ponthieu  (Somme,  cant.  d'Oisemont), 
La  forteresse  est  signalée  comme  remparée  par  un  parti  français  à  l'automne 
de  1433.  (Arch.  nat.,  JJ  175,  n"  276.) 

8.  Monchaux  a  capitulé  en  même  temps  qu'Eu,  le  15  février  1419.  (Ilellot, 
notes  des  Chron.  de  Norm.,  a.  131.)  La  place  est  citée  comme  pourvue  de 
garnison  en  1419  {Rôles  norm.  et  franc.,  n"  675,  1359),  et  signalée  comme 
jouant  un  rôle  au  début  de  l'invasion  {Monstrelef,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  III, 
p.  309,  314,  317).  Prise  en  1432  par  les  Français  {Ibid.,  t.  V,  p.  35),  elle  fut 


264 


LA  GUERRE  DE  PiRTISAXS 


nement  de  1429*,  ne  paraît  pas  alors  armé  pour  l'offensive^. 

En  bordure  de  la  basse  Epte,  sur  l'ancienne  lisière  normande 

et  française  qui  scindait  autrefois  le  Vexin,  bien  peu  de  forteresses 

Neaufles- Saint -Martin^,  Dangu^  Saint- 


sont  restées  garnies 


rasée  en  1433,  de  commun  accord  (Ibid.,  t.  V,  p.  94).  On  ne  voit  signaler  le 
moustier  fortifié  de  Blangy  qu'en  1429.  {Pierre  Cochon,  éd.  de  Beaurepaire, 
p.  303.)  —  Aumale  avait  résisté  jusqu'aux  derniers  jours  de  1419,  une  des  der- 
nières places  de  Normandie.  {Chron.  de  Norm.,  éd.  Hellot,  p.  55,  n.  159.)  La 
place  est  pourvue  d'un  capitaine  au  début  de  la  conquête.  {Rôles  norm.  et 
franc.,  n°  1359.)  —  Gamaches,  Rambures,  Beaucharaps,  Sénarpont  se  trouvent, 
comme  on  vient  de  le  voir,  en  Ponthieu  ;  leur  histoire  se  rattache  étroitement 
à  la  défense  de  cette  région. 

1.  Entre  1429  et  1436,  ces  places,  dont  les  unes  (Aumale,  Blangy,  Beau- 
champs)  tombent  avec  Torcy,  pour  quelque  temps,  aux  mains  des  Français, 
dès  la  fin  de  1429  {Pieire  Cochon,  éd.  de  Beaurepaire,  p.  302-304,  307,  308;  — 
Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  IV,  p.  350  ;  —  De  Beaurepaire,  Recherches 
sur  le  Procès),  dont  les  autres  (Rambures,  Monchaux,  Gamaches)  ne  seront 
disputées  qu'un  peu  plus  tard  {Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  IV,  p.  433; 
t.  V,  p.  35-36,  71-72,  228;  —  Hellot,  notes  des  Chron.  de  Norm.,  n.  268),  sont 
l'objet  de  continuels  assauts.  M.  Hellot  a  parfaitement  démontré  le  rôle  capi- 
tal de  la  place  de  Rambures,  reprise  en  février  1432  par  Charles  Desmarets. 

2.  On  ne  voit  plus  depuis  le  début  de  l'invasion  mentionner  deux  places  de 
l'intérieur  du  Petit-Caux  :  Guilmécourt,  entre  l'Aulne  et  l'Yères  (cant.  d'En- 
verraeu),  et  Saint-Martin-le-Gailiard,  sur  l'Yères  (cant.  d'Eu).  Ces  deux  places 
avaient  été  comprises  dans  la  capitulation  d'Eu,  le  15  février  1419.  {Rôles 
norm.  et  franc.,  a"  443.)  On  a  vu  la  reprise  passagère  de  Saint-Martin  et  le 
combat  livré  sous  ces  murs,  en  août  1419.  Guilmécourt  est  peut-être  le  «  Galin- 
court  »  (Galnicourt)  mentionné  par  Monstrelet  au  milieu  d'autres  places  de  la 
région.  {Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  III,  p.  309.)  — Quelques  autres  places 
fermant  la  région  d'Eu  vers  le  sud,  entre  Aumale  et  JVeufchâtel,  et  disputées 
au  temps  de  la  guerre  civile,  ne  sont  plus  mentionnées  depuis.  Entre  autres 
Mortemer  et  Beaussault,  aux  sources  de  l'Aulne  et  de  la  Béthune  (cant.  de 
Neufchâtel  et  de  Forges),  qui  étaient,  en  1418,  aux  mains  du  parti  d'Armagnac. 
(De  Beaurepaire,  Accord  conclu,  loc.  cit.)  Beaussault  est  démoli  dans  l'hiver 
de  1433.  (De  Beaurepaire,  Recherches  sur  le  Procès,  p.  41,  n.  2.) 

3.  Neaufles-Saint-Marlin,  sur  la  rive  gauche  de  la  Levrière,  près  de  son  con- 
fluent avec  l'Epte,  entre  Gisors  et  Étrépagny  (Eure,  cant.  de  Gisors).  La  place, 
mentionnée!  par  Monstrelet  avec  les  autres  forteresses  de  la  ligne  de  l'Epte, 
capitule  cependant  le  23  février  1419.  {Rôles  norm.  et  franc.,  n°  307.  —  Cf. 
Chron.  de  Norm.,  éd.  Hellot,  p.  55,  et  notes,  n.  131,  155,  157.)  Comme  l'a  mar- 
qué l'éditeur,  le  texte  des  Chroniques  de  Normandie,  qui  fait  tomber  Neaudes 
à  la  suite  de  la  chute  de  Gisors,  en  septembre,  doit  être  corrigé  sur  ce  point. 
Neaulles  a  été  pourvu  d'un  commandant  anglais  en  août  et  octobre  de  celte 
année,  le  comte  de  Worcester.  {Ibid.,  n"»  648,  1359.) 

4.  Dangu,  sur  la  rive  gauche  de  l'Epte  (Eure,  cant.  de  Gisor.s).  Capitulation 
à  la  suite  de  la  chute  de  Gisors,  en  septembre  1419.  {Chron.  de  Norm.,  éd. 
Hellot,  p.  55,  et  notes,  n.  155.)  Cependant  la  terre  est  distribuée  dès  le  1""  fé- 


DANS  Li  HAUTE  NORMANDIE.  265 

Clair-sur-Epte  S  l'île  de  Bray^  la  tour  de  Baudemont^  ont  capi- 
tulé à  la  fin  de  l'invasion,  entraînées  parla  chute  de  Gisors,  mais 
n'ont  pas  gardé  de  soldats.  Au  centre  du  Vexin  normand,  Étré- 
pagny  seul  reste  en  état  de  défense  et  conserve  peut-être  quelques 
forces  mobiles  ^ 
Entre  les  mailles  lâches  de  ce  réseau,  des  compagnies  dissémi- 

vrier  1419.  (Rôles  norm.  et  franc.,  n'  281.)  Au  4  octobre  1419,  Dangu  compte 
un  commandant  anglais.  (Ibid.,  n°'  675,  1359.)  En  juillet  1425,  de  même.  (Arch. 
nat.,  JJ  173,  n°  193.)  Lors  de  la  reconquête,  Dangu  donne  lieu  à  une  capitu- 
lation dans  les  premiers  jours  d'août  1449.  (De  Beaucourt,  Bist.  de  Charles  VII, 
t.  V,  Pièces  justif.,  I.)  —  La  terre  de  Dangu,  confisquée  sur  Pierre  de  Bour- 
bon, appartenait,  en  même  temps  que  la  capitainerie  {Rôles,  n"  1359),  à  Richard 
Wideville  {Rôles,  n°*  281,  534),  le  grand  sénéchal  anglais  de  Normandie  qui 
épousa  plus  tard  Jacqueline  de  Luxembourg,  veuve  du  duc  de  Bedford,  et  joua 
un  si  grand  rôle  dans  la  guerre  des  Deux-Roses.  —  Sur  l'expédition  qui  aurait 
été  tentée,  en  août  1422,  par  les  capitaines  français  du  Maine  sous  Jean  d"Har- 
court,  comte  d'Aumale,  en  vue  de  débloquer  Dangu,  qu'il  faudrait  alors  sup- 
poser avoir  été  réoccupé  par  le  parti  national,  voir  ci-dessus,  Sur  la  Seine,  et 
ci-dessous,  Annexe  2. 

1.  Saint-Clair-sur-Epte,  sur  la  rive  droite  de  l'Epte  (Seine-et-Oise,  cant.  de 
Magny-en- Vexin),  en  face  Château-sur-Epte,  qui  commande  l'autre  bord  (Eure, 
cant.  d'Ecos),  au  point  de  passage  de  la  route  directe  de  Rouen  à  Pontoise. 
Saint-Clair  fut  pris  avec  les  autres  places  de  l'Epte,  vers  février  1419,  ou  à  la 
suite  de  la  chute  de  Gisors,  en  septembre,  mais  ne  figure  ni  dans  la  liste  de 
Monstrelet  ni  dans  celle  des  Chroniques  de  Normandie.  La  place  est  mention- 
née comme  armée  au  début  de  l'invasion,  ayant  pour  commandant  William 
Basset.  {Rôles  norm.  et  franc.,  n°  1359.)  Saint-Clair  fut  réoccupé  par  un  parti 
français  en  1432.  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26055,  n"  1751.) 

2.  Bray,  dans  une  île  de  l'Epte  (actuellement  comm.  de  Bray-et-Lu,  Seine-et- 
Oise,  cant.  de  Magny-en- Vexin).  Cette  place  figure  sous  son  nom,  avec  d'autres 
de  la  région,  dans  l'énumération  de  Monstrelet  {Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq, 
t.  III,  p.  309),  comme  prise,  par  suite,  vers  février  1419. 

3.  Baudemont,  sur  la  rive  gauche  de  l'Epte  (actuellement  fraction  de  la  com- 
mune de  Bus-Saint-Rémy,  Eure,  cant.  d'Ecos).  Cette  position  inaccessible,  qui 
commande  si  fortement  la  vallée  de  l'Epte,  fut  attaquée  par  le  duc  de  Clarence, 
aussitôt  après  la  capitulation  de  Mantes,  le  5  février  1419.  (Durand  et  Grave,  la 
Chronique  de  Mantes,  p.  270.)  C'est  le  «  Bewmant  »,  le  «  Bawdemont  »,  des 
chroniques  anglaises,  qui  marquent  sur  cette  campagne  de  sièges  une  cer- 
taine précision.  {Henrici  Quinti  G  esta,  auctore  capellano,  éd.  Benjamin  Wil- 
liams, p.  129.  —  Elmham,  Vita  Henrici  Quinti,  éd.  Hearne,  chap.  lxxi,  p.  205.) 
Baudemont  figure  sous  son  nom  réel  dans  la  liste  de  Monstrelet  {Monstrelet, 
éd.  Douët  d'Arcq,  t.  III,  p.  309),  avec  les  autres  places  de  la  ligne  de  l'Epte 
prises  vers  cette  môme  époque.  En  1435-1436,  la  place  sera  vivement  disputée. 

4.  Étrépagny,  au  centre  des  routes  du  Vexin  normand.  La  place  avait  capi- 
tulé le  1"  février  1419.  (Rymer,  Fœdera,  t.  IV,  part.  3,  p.  87.)  Au  début  de 
l'invasion,  elle  a  un  capitaine  anglais  qui  porte  le  nom  de  Richard  Abraham 


266 


lA   GUERRE   DE  PARTISANS 


nées  circulent  à  couvert.  Elles  sont  moins  groupées,  moins  cohé- 
rentes que  dans  le  pays  d'Auge  et  le  Lieuvin,  mais  plus  insaisis- 
sables, plus  nuisibles  encore.  Entre  Rouen,  Yernon,  Gisors, 
Gournay,  Aumale,  les  représentants  du  gouvernement  anglais  ne 
communiquent  plus  sans  escortes  spéciales  ;  toute  administration 
est  entravée,  toute  vie  sociale  interrompue.  La  contrée  tout 
entière  apparaît  comme  un  réceptacle  inépuisable  d'ennemis, 
traîtres,  brigands,  réserve  sans  cesse  alimentée  à  des  sources 
nouvelles,  qui  ne  se  dépeuple  ni  ne  s'épuise,  malgré  la  surveil- 
lance, les  colonnes  volantes  qui  sillonnent  le  pays,  la  chasse  en 
règle  et  les  battues  à  l'homme. 

Dans  les  cantons  du  Petit-Caux,  entre  l'Aulne  et  la  Bresle,  sur 
ces  lisières  de  la  Picardie  maritime  où  vient  de  se  prolonger  si 
longtemps  la  défense  acharnée  de  Jacques  d'Harcourt^  les  par- 
tisans semblent  ne  rien  craindre ^  Près  d'Arqués,  en  1423,  ils 
attaquaient  des  traînards  anglais^.  En  1425,  on  constate  dans 
une  compagnie  la  présence  de  gens  de  Saint-Pierre-en-Val,  de 
Douvrend"*.  En  mars,  les  Anglais  d'Eu  en  prennent  quelques-uns. 


{Rôles  norm.  et  franc.,  n"  1359),  (jui  y  commande  encore  au  commencement 
de  1424  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26046,  n"  185).  Elle  ne  figure  pas  dans  les  comptes 
de  Normandie  analysés  par  M.  de  Beaurepaire,  mais  y  est  indiquée  comme 
recevant  un  détachement  de  «  crue  »  en  1429.  Entre  cette  date  et  1436,  Étré- 
pagny  fut  l'objet  de  nombreuses  surprises  et  conspirations.  (De  Beaurepaire, 
Recherches  sur  le  Procès,  Notices  sur  les  Juges  (II.  ce),  et  Note  sur  Jean  de 
Saini-Avit,  évêque  d'Avranches,  dans  le  Bulletin  de  la  Conwiission  des  anti- 
quités et  des  arts  de  la  Seine-Infërieure,  t,  IX,  années  1891-1893.) 

1.  Le  Crotoy,  dernière  position  française  de  la  baie  de  la  Somme,  capitule 
au  terme  du  1"  mars  1424.  Les  comptes  de  Normandie  ne  mentionnent  pas  cette 
place,  mais,  en  revanche,  signalent  celle  voisine  de  Rue  (Somme,  ch.-l.  de 
canl.  de  l'arr.  d'Abbeville),  comme  armée  jusqu'à  la  fin  de  1424. 

2.  Les  noms  de  lieu  cités  pour  cette  région  sont  tous  compris  dans  une 
région  contiguë  (Seine-Inférieure,  cant.  d'Eu  et  d'Envermeu,  dans  l'arr.  de 
Dieppe;  cant.  de  Londiniôres,  dans  l'arr.  de  Neufchâlel;  —  Somme,  cant.  de 
Gamaches  et  de  Moyenneville,  dans  l'arr.  d'Abbeville). 

3.  Regnault  Ilallcy,  de  Bacqueville-la-Martel  (Seine-Inférieure,  arr.  de  Dieppe); 
Jean  de  Saint-Pol,  dit  Lemaitre,  de  Harcourt  (Eure,  cant.  de  Brionne);  Tho- 
mas Houdet,  barbier,  de  Haucourt  (Seine-Inférieure,  cant.  de  Forges),  mis  à 
mort  sous  formes  diverses,  à  Arques,  pour  crime  de  lèse-majesté  et  meurtre 
d'un  Anglais  nommé  Bouteiller.  Mandement  de  taxation  de  Raoul  Bouteiller, 
chevalier,  bailli  de  Caux,  au  vicomte  d'Arqués  pour  frais  d'exécution,  en  date 
du  11  mars  1423.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26046,  n°  46. 

4.  Rémissions  pour  Jeannot  Louvel,  de  Sainl-Picrrc-cn-Val,  pour  Jean  Dela- 
mare,  de  Douvrend.  Doc.  en  date  d'août  1425  :  faits  récents.  Arch.  nat.,  JJ  173, 
n»'  328,  330,  334. 


DANS  lA  HAUTE  NORMANDIE,  267 

après  combat  en  vue  de  Bailly-en-Rivière*.  Aux  environs  de 
Garaaches,  dans  le  courant  de  mai,  la  compagnie  de  Fremiuofc 
Le  Vasseur  se  fait  ravitailler  par  des  paysans  de  Tilloy-sur-Ry  ; 
l'un  d'eux,  arrêté  et  emmené  par  les  Anglais  de  Gamaches,  est 
enlevé  par  un  groupe  de  partisans  qui  tend  à  l'escorte  une  embus- 
cade au  tournant  d'un  chemin,  près  du  village  de  Tours  ^. 

Une  autre  bande,  celle  de  Robin  Crevin,  se  signale  à  la  fin  de 
l'été  vers  Fresnoy^  Melleville,  Millebosc^  entre  la  Bresle  et 
l'Yères^.  Dans  les  premiers  jours  d'octobre,  des  compagnies  se 
montrent  en  force  entre  les  forêts  d'Eu  et  celles  de  Lyons  ;  leurs 
démonstrations  inquiètent  sérieusement  la  place  de  Rouen  ^.  Il 
faut  en  référer  au  duc  de  Bedford  jusqu'à  Paris,  où  le  régent  se 
voit  obligé  d'instituer  un  commissaire  spécial,  Raoul  Le  Sage, 
seigneur  de  Saint-Pierre,  l'un  des  conseillers  les  plus  écoutés  du 
gouvernement  anglais''',  qui  détient  la  seigneurie  de  Gamaches  et 
possède  la  connaissance  nécessaire  du  terrain*.  Les  trois  baillis 

1.  Mandement  de  taxation  du  bailli  de  Caux  au  vicomte  de  Neufchâtel  pour 
paiement  d'un  messager  porteur  de  lettres  relatives  à  ce  fait,  en  date  du 
2  mars  1425.  Bibl.  nat.,  Cab.  des  Titres,  P.  or.,  Maistresson,  n"  2. 

2.  Rémissions  pour  Fremin  Garet  aîné,  cultivateur,  de  Tilloy-sur-Ry;  Fre- 
min  Garet  cadet,  charpentier,  de  Gamaches;  Jean  de  Cahon,  apprenti  charpen- 
tier, pour  faits  de  participation.  Doc.  en  date  de  juillet  1425  :  faits  remon- 
tant à  deux  mois.  Arch.  nat.,  JJ  173,  n"'  322,  699. 

3.  Fresnoy-la- Campagne,  dénomination  actuelle  :  Fresnoy-Folny. 

4.  «  La  Ville  emmi  le  Bosc  »,  dénomination  actuelle  :  Millebosc. 

5.  Rémission  pour  Jean  Le  Cras,  de  «  Veilly  »  (Vesly  (?),  Eure,  cant.  de 
Gisors),  pour  fait  de  complicité,  de  concert  avec  Perrin  Alleaume  et  avec  Jean- 
not  Louvel,  de  Saint-Pierre-en-Val.  Doc.  en  date  de  janvier  1426  :  faits  remon- 
tant à  cinq  et  quatre  mois.  Arch.  nat.,  JJ  273,  n"  334  ;  cf.  n°  328. 

6.  Pour  ce  qui  suit  :  lettre  de  garant  du  duc  de  Bedford  à  Richard  Beau, 
commandant  de  Rue  en  Ponthieu,  en  date  de  Paris,  le  3  novembre  1425,  men- 
tionnant des  lettres  aux  baillis  de  Rouen,  Caux  et  Gisors,  et  au  seigneur  de 
Saint-Pierre,  et  faisant  allusion  à  des  faits  en  date  du  8  octobre.  Bibl.  nat., 
ms.  fr.  26048,  n"  501  ;  cf.  n°  507. 

7.  Trace  de  la  commission  donnée  en  charge  par  le  régent  au  seigneur  de 
Saint-Pierre  se  rencontre  dans  une  mention  de  comptes  du  salaire  payé  à  un 
messager,  le  30  octobre,  pour  avoir  apporté,  de  Paris  à  Gamaches,  où  se  trouve 
alors  Raoul  Le  Sage,  des  ordres  du  Conseil  du  roi.  Bibl.  nat.,  ms,  fr.  4491, 
fol.  35. 

8.  Raoul  Le  Sage,  l'un  des  plus  importants  personnages  du  gouvernement  de 
la  conquête.  Voir  sur  lui  les  renseignements  recueillis  dans  la  notice  biogra- 
phique (p.  16-24)  donnée  dans  l'élude  intitulée  :  Note  pour  servir  à  l'histoire 
de  la  famille  Saige  ou  Sage...  [par  M.  Gustave  Saige].  Paris,  1874,  in-4°. 

Il  sortait  d'une  race  normande  du  Cotenlin,  à  laquelle  appartenait  une  fraction 


268 


LA  GUERRE  DE  PARTISANS 


de  Rouen,  Caux,  Gisors*  reçoivent  l'ordre  de  se  mettre  à  sa  dis- 
position pour  les  mesures  à  prendre  contre  ces  «  brigands  » ,  qui 


de  la  seigneurie  de  Saint-Pierre-Église  (Manche,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Cher- 
bourg), et,  par  sa  mère,  issue  de  la  famille  cauchoise  de  Pelletot  (Seine-Infé- 
rieure, cant.  de  Longroy,  comm.  de  le  Catelier),  il  se  trouvait  possesseur  de  la 
seigneurie  de  Laviers,  en  Ponthieu,  dans  la  vallée  de  la  Somme  (Laviers-le- 
Grand,  Somme,  cant.  d'Abbeville).  Comme  Guy  Le  Bouteiller,  il  venait  aux 
Anglais  du  parti  bourguignon,  dont  il  suivait  la  fortune  depuis  les  événements 
de  1407.  A  l'heure  de  la  descente  de  Henry  V,  il  avait  fait  immédiatement, 
pour  ses  domaines  du  Cotentin,  sa  soumission  à  la  conquête,  mais  paraît  avoir 
attendu  le  traité  de  Troyes  pour  entrer  au  service  de  l'Angleterre,  où  il  devait 
faire  une  rapide  fortune  et  auquel  il  reste  attaché  jusqu'à  sa  fin,  vers  1438. 
Il  était  membre  du  Conseil  dès  1421.  Cette  même  année,  il  avait  reçu,  comme 
part  de  dépouille,  plusieurs  terres  autour  de  Lisieux.  {Rôles  norm.  et  franc., 
n"  1005,  1017.)  C'étaient  Livet-sur-Authou  (Eure,  cant.  de  Brionne),  dont  on  se 
rappelle  l'assaut  par  la  compagnie  de  Roger  Christophe;  l'Eau-Partie,  dans  le 
massif  accidenté  entre  Touques  et  Dives  (Calvados,  cant.  de  Cambremer);  la 
baronnie  de  Roncheville,  dans  la  vallée  de  la  Touques  (Calvados,  cant.  de  Pont- 
l'Évêque,  comm.  de  Saint-Martin-aux-Chartrains),  la  première  baronnie  de  Nor- 
mandie selon  certains  auteurs,  cette  dernière  confisquée  sur  Perrette  Bureau 
de  la  Rivière,  la  vaillante  héro'i'ne  de  la  défense  de  la  Roche-Guyon  (Siméon 
Luce,  Perrette  de  la  Rivière,  dame  de  la  Roche-Guyon,  p.  170,  dansZa  France 
pendant  la  guerre  de  Cent  ans,  1'  série).  Du  titre  de  Roncheville  dépendait 
un  hôtel  à  Honfleur  (Siméon  Luce,  Chron.  du  Mont-Saint-Michel,  t.  I,  p.  314, 
n.  1),  et  un  atterrage,  actuellement  disparu  et  curieux  à  signaler,  situé  à  Pen- 
nedepie  (Calvados,  cant.  de  Honfleur),  entre  les  repères  bien  connus  de  la 
Falaise-Basse  de  Honfleur  et  de  la  Fosse  de  Villerville  ;  c'est  là  que  vient 
débarquer  le  duc  d'York,  en  juin  1436,  pour  achever  la  réduction  de  la  grande 
insurrection  cauchoise  (De  Beaucourt,  Hist.  de  Charles  Vil,  t.  III,  p.  8,  n.  5). 
La  terre  de  Gamaches,  en  Ponthieu,  lui  était  échue  en  décembre  1424.  (Cf. 
Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4485,  fol.  425.)  Dans  le  cours  de  cette  année  1425,  où  il 
avait  mission  de  diriger  les  opérations  contre  les  partisans,  on  l'y  trouve  pré- 
sent en  mai  et  en  octobre.  (Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  322,  et  Bibl.  nat.,  ms. 
fr.  4491,  fol.  35.) 

Il  est  spécialement  intéressant  de  le  voir  chargé  d'exterminer  les  partisans 
des  bois  d'Eu,  tandis  qu'un  chef  de  partisans  portant  le  même  nom,  Per- 
rot  Le  Saige,  resté  fidèle  à  la  cause  nationale,  combattait,  comme  il  a  été 
dit,  à  la  tête  d'une  compagnie  d'irréguliers,  sur  les  lisières  du  pays  d'Auge. 
C'est  lui  qu'on  a  vu  livrer  aux  Anglais  de  Bonsmoulins,  en  1424,  le  sanglant 
combat  de  Planches.  (Voir  ci-dessus,  le  Pays  d'Auge.) 

1.  A  cette  date,  le  bailliage  de  Gisors  (cf.  Rôles  norm.  et  franc.,  passim) 
était  encore  tlistinct.  Le  25  avril  1426,  on  voit  John  Salvayn,  bailli  de  Rouen, 
porter  le  titre  de  «  bailli  de  Rouen  et  de  Gisors  »,  ([u'il  gardera  sous  une 
forme  plus  ou  moins  diflérentc,  ainsi  que  ses  successeurs.  Bibl.  nat..  Cabinet 
des  litres,  Pièces  orig.,  Salvain,  n°  9.  A  la  date  du  25  novembre  précédent, 
il  porte  seulement  le  litre  de  bailli  de  Rouen  (Ibid.,  id.,  n"  8). 


DANS   LA   HAUTE   NORMANDIE.  269 

alignent  de  la  cavaleries  et  qui  circulent  sur  quinze  lieues  de 
pajs^ 

Aux  alentours  de  Gournay,  entre  la  forêt  de  Bray  et  la  forêt 
de  la  Thelle,  dans  les  hautes  vallées  de  l'Epte  et  du  Thérain,  sont 
cantonnées  d'autres  bandes  encore.  On  en  signale  en  1424,  aux 
environs  de  Fontenay^  vers  les  sources  du  Thérain,  où  les  par- 
tisans tiennent  la  campagne  depuis  longtemps  déjà^  On  les  revoit 
autour  de  Gerberoy^  en  1425,  dans  les  bois,  où  ils  embauchent 
des  recrues  et  d'où  ils  viennent  attaquer  la  ville,  devenue  presque 
inhabitable^.  A  Songeons',  en  1426,  la  garnison  de  Gournay 
leur  livre  un  combat  :  l'un  d'eux  tombe  sur  le  terrain,  et  son 
cadavre,  ramené  dans  la  place,  subit  au  lieu  de  justice  une  exé- 
cution posthume  destinée  à  servir  d'épouvantail  et  d'exemple*. 

Dans  cette  direction ,  ils  rayonnent  jusqu'aux  approches  de 
Beauvais.  Là,  depuis  longtemps,  au  pied  de  la  haute  falaise  du 
Bray,  des  groupes  d'irréguliers  survivent,  soutenus  naguères 
par  les  garnisons  françaises  de  la  Neuville-en-Hez  ^  et  des  bico- 

1.  «  Pour  ce  que  plusieurs  brigans,  ennemis  et  malveillans  de  mondit  sei- 
gneur le  roy  et  de  nous,  tant  à  pie  comme  à  cheval,  s'estoient,  dès  environ  le 
viii"  jour  du  mois  d'octobre  darrenement  passé,  venus  tenir  et  converser  es 
forests  d'Eu,  de  Lions  et  autres  circonvoisines.  »  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26048, 
n»  501. 

2.  Du  milieu  de  la  région  forestière  de  Lyons  jusqu'au  centre  de  la  contrée 
entourée  par  les  forêts  d'Eu,  on  compte  en  ligne  droite  au  moins  60  kilomètres. 

3.  «  Fontenay  près  Gerberoy.  »  Actuellement  fraction  principale  de  la  com- 
mune dénommée  Fontenay-Torcy  (Oise,  cant.  de  Songeons). 

4.  Rémission  pour  Guillot  Molain,  dit  Bourgain,  de  Fontenay,  pour  faits  de 
participation.  Doc.  en  date  de  novembre  1424  ;  faits  remontant  à  un  an,  habi- 
tuels encore.  Arch.  nat.,  JJ  173,  n°  50. 

5.  Gerberoy,  dans  la  vallée  du  Thérain,  théâtre  de  la  rencontre  célèbre  de 
mai  1435,  où  périt  le  comte  d'Arundel  (Oise,  cant.  de  Songeons). 

6.  Rémission  pour  Willemot  Petrix,  de  Gerberoy,  partisan.  Doc.  en  date 
du  24  mars  1427  :  faits  remontant  à  deux  ans.  Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  671 
et  673. 

7.  Songeons,  dans  la  vallée  du  Thérain  (Oise,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Beau- 
vais). 

8.  Quittance  collective  de  soldats  de  Gournay,  pour  la  capture  de  Colin  Rose, 
partisan,  tué  dans  une  rencontre  en  date  du  9  mars  1426.  Bibl.  nat.,  ms. 
fr.  26049,  n"  558. 

9.  La  Neuville-en-Hez  (Oise,  cant.  de  Clermont),  sur  la  lisière  nord  des  pentes 
de  la  forêt  de  Hez,  plus  près  de  Clermont  que  de  Beauvais.  La  place,  occupée 
par  une  garnison  entreprenante  (Arch.  nat.,  JJ  173,  n"'  407,  454),  ne  capitule 
qu'au  terme  du  28  juin  1422,  en  même  temps  que  Compiègne  et  les  autres  for- 
teresses entre  l'Oise  et  la  Bresche,  à  la  suite  de  la  reddition  de  Meaux.  La  Neu- 


270  LA   GUERRE   DE   PARTISANS 

ques  avoisinantes,  qui  ont  tenu  bon  jusqu'à  la  reddition  de  Com- 
piègne,  dans  l'été  de  1422  ^  Le  chef  de  bandes  Jeannin  Galet^ 
supérieurement  retranché  dans  le  bois  du  Parc^,  entre  Beauvais 
et  Gournay,  pousse  des  courses  vers  Goincourt,  dans  la  direction 
de  l'abrupt  escarpement  du  Bray^  jusqu'à  Milly,  à  mi-chemin  de 
Beauvais  à  Songeons^.  Vide  ou  désarmée,  dans  le  voisinage,  est 
encore  la  forte  maison  de  Milly,  où  quelque  temps  plus  tard  se 
maintiendra  insaisissable  un  des  frères  de  LaHire,  Pierre-Renaud, 
bâtard  de  Vignoles,  qui  s'y  cantonnera  trois  années  entières  ^ 

ville- en-Hez  redevient  française,  avec  Beauvais,  en  août  1429.  [Monstrelet,  éd. 
Douët  d'Arcq,  t.  III,  p.  97  et  354.)  —  Le  lieu  fort  de  Bresles  (Oise,  cant.  de 
Nivillers),  sur  la  route  de  la  Neuville  à  Beauvais,  était  armé  en  1417  et  occupé 
par  un  parti  armagnac,  sous  Lestendard  de  Milly.  (Arch.  nat.,  JJ  173,  n'  454.) 
On  ne  le  voit  plus  signalé  depuis. 

1.  On  ne  voit  plus  alors  citer  Fontaines-Lavaganne,  un  peu  plus  à  l'ouest,  vers 
les  frontières  du  Bray  (Oise,  cant.  de  Marseille-le-Petit).  Ce  lieu  fort,  longtemps 
la  terreur  du  voisinage,  sous  le  commandement  du  Dauphinois  Guillaume  de 
Moussures  (Arch.  nat.,  JJ  171,  n°  295;  JJ  173,  n"  407,  454,  497,  498,  545),  avait 
été  pris  par  un  corps  anglais,  à  la  fin  de  1419,  et  démoli.  (Monstrelet,  éd.  Douët 
d'Arcq,  t.  III,  p.  372,  et  Chastellain,  éd.  K.  de  Lettenhovc,  t.  I,  p.  102.)  Ce 
fait  de  guerre  est  le  premier  accompli  de  concert  entre  Anglais  et  Bourgui- 
gnons, après  l'assassinat  de  Jean  Sans-Peur  et  avant  l'ouverture  des  négocia- 
tions de  Troyes.  —  On  n'entend  plus  non  plus  parler  de  Breteuil  ni  de  la  tour 
de  Vendeuil,  un  peu  plus  au  nord,  dans  la  direction  de  la  Picardie  (Oise,  ch.-l. 
de  cant.,  arr.  de  Clerraont,  et  Vendeuil-Caply,  cant.  de  Breteuil).  Ces  lieux 
forts,  bourguignons  depuis  longtemps,  avaient  été  saccagés  par  les  Anglais  de 
Gournay,  en  août  1419,  pendant  l'alliance  épliémère  des  Bourguignons  et  des 
Dauphinois  réunis  [Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  III,  p.  337),  et,  après  le 
traité  de  Troyes,  avaient  naturellement  passé,  en  1420,  à  la  coalition  anglo- 
bourguignonne.  Ces  deux  places  redeviennent  françaises  en  octobre  1430,  après 
la  levée  du  siège  de  Compiègne,  avec  celles  entre  l'Oise  et  la  Bresche.  {Ibid., 
t.  IV,  p.  419.) 

2.  Pour  ce  qui  suit.  Rémission  pour  Jean  Dorly,  du  pays  de  Brie,  verdier 
et  garde  des  bois  épiscopaux,  pour  faits  de  participation,  de  concert  avec  Jean 
Bailleul,  sergent  desdits  bois.  Doc.  en  date  de  décembre  1425  :  faits  se  con- 
tinuant depuis  quatre  ans.  Arch.  nat.,  JJ  173,  n*  677. 

3.  Le  bois  du  Parc,  sur  le  plateau  triangulaire  séparant  les  vallées  du  Thé- 
rain  et  de  l'Avelon,  qui  se  réunissent  sous  Beauvais. 

4.  Goincourt,  sur  l'Avelon,  entre  Beauvais  et  Saint-Léger-en-Bray  (Oise, 
cant.  de  Beauvais). 

5.  Milly,  vers  la  jonction  du  Grand  et  du  Petit-Thérain  (Oise,  cant.  de  Mar- 
seille-le-Petit). Il  est  fait  mention  à  plusieurs  reprises  des  «  compaignons  de 
Milly  »,  dans  un  sens  évident  d'association  locale. 

G.  De  1440  ù  1443.  [Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  V,  p.  426-428,  et  t.  VI, 
p.  61-64.) 


DANS  LA  HAUTE  NORMANDIE.  271 

avec  deux  cents  hommes  d'armes,  «  tous  forts  sacquemans,  raides 
et  vigoureux*.  »  Pour  rinstant,  Jeannin  Galet,  en  1425,  a  des 
intelligences  jusque  dans  la  cité  épiscopale  de  Cauchon^  dont  les 
sergents  et  verdiers  lui  servent  d'indicateurs  et  de  complices.  Pré- 
venus par  eux,  ses  hommes  vont  surprendre,  jusque  sur  le  chemin 
de  ronde  du  rempart  de  Beauvais,  un  des  guetteurs  bourguignons, 
un  bourgeois  apeuré  de  la  ville,  qui  porte  sur  lui  tout  son  bien, 
tellement  bardé  de  sacs  d'argent  sous  son  harnais  qu'il  ne  peut 
se  remuer  sans  sonner  comme  un  trésor 3.  Une  autre  fois,  ils 
attaquent  l'escorte  d'un  écuyer  anglo-normand^  qui  s'en  retourne 
dans  le  pays  de  Bray  :  le  petit  convoi,  assailli  en  chemin,  est 
vivement  enlevé^.  Jeannin  Galet  devient  l'autorité  de  la  région. 
On  lui  dépêche  des  négociateurs  dans  les  bois  ;  on  traite  de  pair 
avec  lui;  hors  des  murs  de  Beauvais,  il  est  seule  puissance  recon- 
nue, consultée,  agissante  et  obéie. 

Il  a  fait  école.  En  1425,  au  delà  de  Beauvais,  près  de  Saint- 
Just-en-Chaussée^,  le  paysan  Le  Roy,  de  Valescourt',  et  son 
lieutenant  Pierre  Vendôme  commandent  une  compagnie  nom- 
breuse ,  toute  formée  de  gens  des  villages  d'alentour.  Elle  a 
recueilli  des  débris  de  la  garnison  de  la  Neuville-en-Hez,  qui  sont 
entrés  dans  ses  rangs,  elle  fait  des  prisonniers,  possède  des  dépôts 
de  poudre,  compte  des  intelligences  dans  les  villages  et  jusque 
dans  Amiens^.  Plus  bas,  vers  l'Oise,  sur  les  limites  du  pays  de 

1. /ôtd.,  t.  VI,  p.  61. 

2.  Sur  les  intelligences  françaises  paraissant  avoir  été  nouées  à  Beauvais, 
notamment  au  couvent  des  Cordeliers,  voir  la  lettre  de  rémission  accordée  à 
Étiennot  Le  Flameng,  barbier  du  couvent,  en  juin  1427.  Arch.  nat.,  JJ  173, 
n»  691. 

3.  «  Quant  il  estoit  sur  les  murs  de  Beauvès,  où  il  faisoit  le  guet,  il  rompoit 
tout  le  doz  et  espaules  de  ses  compaignons  des  saches  et  bourses  plaines  d'es- 
cuz  qu'il  avoit.  »  Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  677. 

4.  a  Le  bastard  de  Valans.  »  Ibid.,  id. 

5.  Noms  de  partisans  de  la  compagnie  :  Jean  Lebarbier,  le  grand  Hennequin, 
Henri,  Hue,  Douchet. 

6.  «  Saint-Just,  en  Beauvaisis.  »  Malgré  l'existence  du  village  de  Saint-Just- 
en-Marais  (Oise,  cant.  de  Beauvais),  à  une  demi-lieue  au  sud  de  Beauvais, 
dans  la  région  môme  où  viennent  d'être  signalés  les  faits  qui  précèdent,  il  faut 
reconnaître  dans  cette  localité  Saint-Just-en-Chaussée,  sur  la  route  de  Beau- 
vais à  Montdidier  (Oise,  ch.-l.  de  cant.  de  l'arr.  de  Clermout). 

7.  «  Balescourt.  »  Valescourt,  Oise,  cant.  de  Saint-Just-en-Chaussée. 

8.  Rémission  pour  Drouet  de  Duremort,  journalier,  marchand  de  mercerie  et 
de  poisson,  de  Saint-Just,  pour  faits  de  participation.  Doc.  en  date  d'août  1425  : 
faits  récents.  Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  203,  407. 


272 


LA   GUERRE   DE   PARTISANS 


la  Thelle,  qui  sert  de  lisière  au  Vexin,  des  partisans  sont  signa- 
lés, cette  même  année,  aux  Fontaines*,  entre  Clermont  et  CreiP, 
autour  de  Saint-Félix  ^  de  Mouchy-le-Châtel  ^  Là  aussi  se  sont 
réfugiés  d'anciens  combattants  de  la  Neuville,  qui  continuent  la 
guerre  pour  leur  compte  et  n'ont  pas  voulu  désarmer^.  En  ce  coin 
de  région,  presque  déjà  picard,  l'insurrection  atteint  vers  l'est 
l'extrémité  de  son  terrain  d'expansion.  Aussi  Lien  s'appuie-t-elle, 
en  arrière,  sur  de  solides  réserves,  comme  sur  une  région  qui  con- 
serve aux  partisans  encore  en  armes  de  toujours  vivaces  et  iné- 
puisables ressources. 

Les  voici  dans  le  Vexin. 

En  abordant  le  pays  par  la  lisière  de  la  Thelle,  on  les  rencontre 
aux  premiers  pas  dans  la  zone  indéfinie,  accidentée  et  difficile 
d'accès,  où  naissent  les  rivières  qui  tombent  dans  l'Epte,  aux 
environs  de  Gisors,  et  les  petits  affluents  de  la  droite  de  l'Oise, 
entre  Beaumont  et  Pontoise.  Dans  ce  petit  massif  des  Buttes  de 
Bonne,  bossue  de  collines,  strié  de  courts  vallons,  si  bien  cons- 
truit pour  la  guerre  individuelle,  ils  ont  des  abris  ménagés,  des 
retraites  sûres  au  fond  desquelles  ils  survivent.  La  petite  place  de 
Méru*'',  sur  la  bordure  de  la  Thelle  et  du  Vexin,  prise  et  reprise 
tant  de  fois,  les  a  soutenus  jusqu'au  milieu  de  1422'.  Méru  s'est 


1.  «  Auffontaines.  »  Les  Fontaines,  à  gauche  de  la  vallée  de  la  Bresche  (Oise, 
coram.  de  Clermont). 

2.  Rémission  pour  Pierre  Deleplanque,  vigneron  de  les  Fontaines.  Doc.  en 
date  du  16  novembre  1426  :  faits  récents.  Arch.  nat.,  JJ  173,  n°  570. 

3.  Mouchy-le-Châtel,  Oise,  cant.  de  Noailles. 

4.  Saint-Félix,  Oise,  cant.  de  Mouy. 

5.  Meurtre  de  Jean  Mate,  partisan,  ancien  soldat  de  la  garnison  française  de 
la  Neuville-en-IIez.  Doc.  en  date  d'avril  1427  :  faits  remontant  aux  vendanges 
de  l'an  1425.  Arch.  nat.,  JJ  173,  n°  633. 

6.  Méru,  souvent  appelé  alors  Méru-en-Thelle,  sur  l'Esches  (Oise,  ch.-l.  de 
cant.,  arr.  de  Bcauvais). 

7.  Méru,  sans  doute  enlevé  rapidement  par  Jean  Sans-Peur  dans  sa  marche 
sur  l'Oise  en  septembre  1417,  avait  été  presque  immédiatement  repris  par  le 
parti  d'Armagnac,  le  30  novembre.  {Religieux  de  Saint-Denis,  éd.  Bellaguet, 
t.  VI,  p.  154.)  A  la  fin  de  1418  ou  vers  le  début  de  1419,  Méru  est  aux  mains  du 
parti  bourguignon  :  David  de  Gouy  en  est  capitaine  en  même  temps  que  com- 
mandant du  château  de  Gisors.  {Livre  des  trahisons,  éd.  K.  de  Lettenhove, 
p.  141,  et  Arch.  nat.,  JJ  171,  n"  501.)  Méru,  encore  anglo-bourguignon  en  mars 
1421  (Arch.  nat.,  JJ  171%  n"  327),  appartient  aux  Français  dans  les  derniers 
jours  de  1421  et  est  encore  entre  leurs  mains  en  1422.  (Arch.  nat.,  JJ  171,  n°  501.) 
Un  document  en  date  de  juin  1426  parle  du  recouvrement  de  la  place  par  les 
Anglais  quatre  ans  auparavant,  vers  l'été  de  1422.  (Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  443.) 


DiNS  LA   HAUTE  NORMANDIE.  273 

quelque  temps  appuyé  sur  le  lieu  fort  voisin  de  Fresneaux*,  qu'on 
trouve  occupé  par  un  parti  français  en  février  1422^.  Ghambly^ 
plus  bas  dans  la  vallée  de  l'Esche,  l'ancien  quartier  général  de 
Jean  Sans-Peur,  lorsqu'il  épiait  les  ponts  de  l'Oise,  au  fort  de  la 
guerre  civile,  en  septembre  1417 ^  armé  peut-être  encore  en 
141 9  ^  Chambly,  qu'on  retrouve  occupé  par  un  poste  anglo- 
bourguignon  après  l'ébranlement  de  1429  ^  ne  paraît  pas  alors 
utilisé  comme  place  forte  convoitée  ou  à  défendre.  Plus  avant 
vers  le  Vexin,  Jouy-sous-Thelle',  MontchevreuiP,  Fresnes- 
l'Eguillon^  Jouy- le -Temple**^,  toutes  ces  fortes  maisons,  ces 
forteresses  improvisées  dans  les  églises,  que  le  soulèvement  natio- 
nal rendra  bientôt  l'objet  de  sanglants  combats,  ne  sont  encore 
ni  attaqués  ni  pourvus  de  forces  défensives".  Mais,  à  l'autre 
extrémité  du  canton *^  comment  expliquer  autrement  que  parle 

1.  Fresneaux,  vers  les  sources  de  la  Troësne,  actuellement  dénommé  Fres- 
neaux-Montchevreuil  (Oise,  cant.  de  Méru). 

2.  Arch.  nat.,  JJ  171,  n"  327. 

3.  Chambly,  souvent  appelé  alors  Chambly- le -Hauberger,  Oise,  cant.  de 
Neuilly-en-Thelle. 

4.  Monstrelei,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  III,  p.  210. 

5.  Arch.  nat.,  JJ  171,  n»  147. 

6.  Sous  le  sire  de  l'Isle-Adam,  cité  capitaine  du  lieu  à  la  fin  de  1432.  (Arch. 
nat.,  JJ  174,  n"  181,  182.) 

7.  Jouy-sous-Thelle,  Oise,  cant.  d'Auneuil. 

8.  Montchevreuil,  actuellement  fraction  de  la  commune  de  Fresneaux-Mont- 
chevreuil,  Oise,  cant.  de  Méru. 

9.  Fresnes-l'Éguillon,  Oise,  cant.  de  Chaumont-en- Vexin. 

10.  Jouy-le-Temple,  Oise,  cant.  de  Méru. 

11.  Les  lieux  forts  de  Jouy-sous-Thelle  et  de  Montchevreuil,  en  1432,  sont 
occupés  par  un  parti  français  qui  fortifie  en  même  temps  les  églises  de  Fresnes- 
l'Eguillon  et  d'Ivry-le-Temple.  (Longnon,  les  Limites  de  la  France,  p.  40,  n.  2, 
et  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26055,  n"  1751.)  Jouy-sous-Thelle  est  la  seule  de  ces  for- 
teresses non  classées  qui  soit  signalée  comme  armée  pendant  les  guerres  du 
siècle  précédent.  (Siméon  Luce,  Hist.  de  Bertrand  du  Guesclin,  tableau  des 
lieux  forts.)  Il  n'est  alors  question  ni  de  Montchevreuil  ni  des  clochers-tours 
de  Fresnes  et  d'Ivry.  Jouy-sous-Thelle,  pris  et  repris,  est  évidemment  le  même 
château  que  ce  «  fort  de  Joingny  séant  entre  Beauvais  et  Gisors  »,  dont  Tal- 
bot  fait  pendre  toute  la  garnison,  après  l'avoir  enlevé  sur  son  trajet,  dans  sa 
campagne  entre  Rouen  et  Paris,  en  mai  1434.  [Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq, 
t.  V,  p.  91,  dans  de  Beaucourt,  Hist.  de  Charles  Vil,  t.  II,  p.  49.)  Jouy-sous- 
Thelle  se  trouve,  en  effet,  à  peu  près  exactement  à  moitié  route  de  Beauvais 
à  Gisors,  à  quatre  lieues  environ  de  l'un  comme  de  l'autre. 

12.  Pour  les  autres  lieux  forts  de  ce  district,  notamment  la  Villetertre,  Chau- 
mont-en-Vexin,  Trie-Château,  voir  ci-dessus,  aux  notes  concernant  ces  places. 

4894  48 


274  LA   GUERRE   DE   PARTISANS 

fait  des  irréguliers  en  armes,  leur  concours  ou  leur  complicité, 
cette  passagère  et  extraordinaire  réoccupation  de  Bouconvilliers*, 
qu'il  faut  constater  avec  surprise  dans  les  premiers  mois  de  1422^?- 
Dans  le  cours  même  de  l'été  suivant,  Méru,  cependant,  s'est  rendu; 
les  débris  du  parti  vaincu  ont  suivi  l'exemple  des  combattants 
de  la  Neuville-en-Hez  ;  les  épaves  de  la  garnison  se  sont  dis- 
persées, et  les  gens  de  guerre,  de  soldats,  se  sont  faits  partisans. 

Dans  le  courant  de  1424,  une  compagnie  est  traquée  par  la 
troupe  anglaise  de  Pontoise  dans  les  bois  de  Neuvillebosc^,  aux 
sources  de  la  Troësne.  Des  gens  de  Neuvillebosc,  d'autres  encore, 
d' Ybouvillers  \  sachant  le  péril  des  «  brigands  »,  viennent  les  ravi- 
tailler en  secret  avec  des  ruses  ingénieuses.  Des  petits  engage- 
ments ont  lieu  entre  eux  et  les  Anglais  de  Pontoise,  occupés  à  de 
continuelles  et  stériles  sorties  contre  leurs  bandes,  qu'ils  pour- 
chassent en  vain  sans  les  pouvoir  exterminer  ni  réduire^. 

Dans  l'hiver  de  1426,  une  autre  compagnie,  peut-être  la  même, 
où  figurent  d'anciens  soldats  de  Méru,  est  cantonnée  dans  les 
environs  de  Monneville^,  où  son  installation  dans  les  bois  est 
présentée  comme  un  fait  datant  de  longue  main  et  de  notoriété 

1.  On  a  vu  (ci-dessus,  note  sur  la  place)  que  Bouconvilliers  apparaît  aux 
mains  d'un  parti  français  au  commencement  de  1422.  (Arch.  nat.,  JJ  173, 
n°  501.) 

2.  On  a  exposé  (ci-dessus,  note  sur  la  place)  les  raisons  pour  lesquelles  il 
est  impossible  de  croire,  vers  la  même  époque,  à  la  rentrée  des  Français 
dans  la  place  de  Dangu,  évidemment  confondue  avec  Dangeul,  place  forte  du 
Maine.  A  défaut  de  celte  démonstration,  comme  l'occupation  réelle  de  Bou- 
convilliers survient  à  peu  près  vers  la  même  époque  que  le  moment  attribué 
à  la  i»rétendue  occupation  de  Dangu,  on  eût  été  d'autant  plus  exposé  à  recon- 
naître dans  ces  deux  faits  de  guerre  l'œuvre  commune  des  partisans  de  la 
région,  et  à  tomber  ainsi  dans  une  regrettable  exagération. 

3.  «  Neuville  au  Dose.  »  Neuvillebosc,  Oise,  cant.  de  Méru. 

4.  Ybouvillers,  à  la  croisée  des  chemins  menant  de  Pontoise  à  Beauvais  et 
de  Méru  à  Jouy-en-Thelle,  actuellement  fraction  de  la  commune  de  Sainl-Cré- 
pin-Ybouvillers  (Oise,  cant.  de  Méru). 

5.  Rémissions  pour  Jean  Ilavcron,  journalier,  de  Neuvillebosc,  et  Pierre 
Molincl,  journalier,  d'Ybouvillers,  pour  faits  de  complicité.  Doc.  en  date  d'oc- 
tobre, novembre  1425  :  faits  remontant  à  dix-huit  mois.  Arch.  nat.,  JJ  173, 
n"  25G,  2G9. 

G.  «  Mongneville  »,  indiqué  dans  ce  document  comme  distant  de  trois  lieues 
de  Trie-Château.  Ce  ne  peut  être  que  Monneville,  sur  la  Troësne,  à  douze  kilo- 
mètres environ  de  Trie,  au  pied  d'abruptes  collines  recouvertes  de  bois  (Oise, 
cant.  de  Cliaumont-en-Vexin,  naguères  fraction  de  l'ancienne  commune  de  Mar- 
quemont). 


DA\S  LA  HAUTE  NORMANDIE.  275 

publique.  Elle  compte  de  nombreuses  intelligences  dans  le  district  ; 
à  Trie-Château*,  où  d'anciens  soldats  de  Méru,  rentrés  dans  leur 
village  et  revenus  au  travail  de  la  terre,  hébergent  et  cachent 
leurs  anciens  compagnons  d'armes;  àMonneville,  où  les  femmes 
du  pays  servent  d'espions  et  circulent  sans  éveiller  défiance  pour 
porter  les  messages;  au  hameau  des  Groux,  vers  Liancourt- 
Saint-Pierre^  où  les  cultivateurs  de  vignes,  en  lisière  des  taillis 
qui  couvrent  les  pentes,  en  travaillant  à  leurs  champs,  corres- 
pondent avec  les  brigands  voisins  2.  Le  partisan  qui  paraît  leur 
chef,  Raoulin  de  Bruneval"^,  vient  s'attabler  dans  le  bourg  de 
Trie,  chez  un  de  ses  anciens  compagnons  de  Méru,  et  y  prépare 
l'enlèvement  du  prévôt  de  Chaumont,  le  prochain  jour  d'audience 
où  il  se  rendra  de  Gisors  à  son  siège  pour  aller  tenir  les  plaids^. 
Rien  d'étonnant,  par  suite,  à  ce  que  l'élu  des  aides  de  Gisors 

1.  Trie-Château,  où  se  rejoignent  la  Troësne  et  l'Aunette,  venue  de  la  forêt 
de  la  Thelle  (Oise,  cant.  de  Chaumont-en-Vexin).  On  a  vu  (ci-dessus,  note  sur 
la  place)  que  Trie  fut  occupé  par  les  Français  au  commencement  de  1432. 
(Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26055,  n°  1751.) 

2.  «  La  ville  des  Grous  près  dudit  Mongneville.  »  Le  nom  de  «  les  Groues  », 
«  les  Groux  »,  est  assez  fréquemment  employé  dans  ce  district,  sur  divers 
terroirs,  pour  désigner  des  emplacements  en  friche.  Cette  dénomination  se 
rencontre  notamment  dans  les  environs  de  Monneville  et  de  Marquemont  (aujour- 
d'hui fraction  de  la  commune  actuelle  de  Monneville),  sur  le  plateau  que 
limitent  jusqu'à  Gisors  les  vallées  parallèles  de  la  Troësne  et  du  Réveillon. 
(Graves,  Précis  statistique  du  canton  de  Chaumont-en-Vexin,  dans  Annuaire 
du  département  de  l'Oise,  1827,  p.  309-311.  —  Graves,  Notice  archéologique 
sur  le  département  de  VOise,  dans  Annuaire  du  département  de  l'Oise,  1856, 
p.  129.)  La  désignation  de  «  la  ville  des  Grous  »,  qui  se  rencontre  dans  le  pré- 
sent texte,  ne  permet  d'identifier  ce  lieu  qu'avec  le  groupe  d'habitations  por- 
tant le  nom  de  Les  Groux,  au  bord  des  pentes  de  la  Troësne,  entre  Monne- 
ville et  Liancourt-Saint-Pierre,  sur  le  territoire  de  cette  dernière  commune 
(Oise,  cant.  de  Chaumont-en-Vexin),  dans  la  direction  de  Trie  et  de  Gisors. 

3.  «  Et  de  là  (de  Monneville)  s'en  ala  après  ladicte  damoiselle  (Jeanne  de 
Ver),  laquelle  il  trouva  avec  ledit  Henry  son  mari  (Henriet  Chouart),  qui  labou- 
roit  en  une  sienne  vigne  assise  au  terroir  de  la  ville  des  Grous,  près  dudit 
Mongneville  ;  lequel  Henry  laissa  sa  besongne  environ  l'anuytiée  et  mena  ledit 
Jehan  Pierre  en  son  hostel  audit  Mongneville  et  de  là  en  un  petit  bois  près 
d'ilec  où  ilz  trouvèrent  lesdis  brigans.  »  Arch.  nat.,  JJ  173,  n°  443. 

4.  Avec  ses  compagnons  Jean  Ladvisé,  Robin  Hostel,  Gautier  Fouasse,  anciens 
soldats  de  Méru,  renseignés  par  Henriet  Chouart,  de  Monneville,  et  demoiselle 
Jeanne  de  Ver  sa  femme. 

5.  Rémission  pour  Jean  Pierre,  cultivateur  de  Trie-Chàteau,  ancien  soldat 
de  Méru,  pour  faits  de  complicité.  Doc.  en  date  de  juin  1426  :  faits  remon- 
tant aux  premiers  jours  du  carême  (14  février).  Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  443. 


276 


LA   GUERRE   DE    PARTISANS 


demande  et  obtienne  des  archers  d'escorte  pour  protéger  sa  per- 
sonne dans  ses  tournées,  «  pour  les  périls  des  brigands  qui  ont 
esté  et  sont  sur  les  chemins'  ».  En  effet,  le  secrétaire  de  l'arche- 
vêque de  Rouen  et  l'archidiacre  de  Châlons,  allant  de  compagnie 
de  Rouen  vers  Paris,  se  font  enlever  en  route-.  L'archevêque  de 
Rouen,  Jean  de  la  Rochetaillée,  toujours  en  mouvement,  s'est  fait 
fortement  escorter  pour  éviter  le  même  sort^.  Entre  Ecos  et  la 
forêt  de  Vernon,  dans  ce  même  été  de  1426,  une  compagnie  hante 
les  bois  et  donne  fort  à  faire  à  la  garnison  de  Vernon.  Au  hameau 
de  Goupigny^  elle  se  fait  ravitailler  par  les  cultivateurs,  qui 
gardent  la  nuit,  en  lisière  des  jeunes  tailles^,  leurs  moissons 
raiires  contre  les  dégâts  du  gibier,  et  rançonne  fortement  un 
notable  du  pays  qui  a  aidé  les  Anglais  à  les  traquer  sans  relâche^. 
De  l'autre  côté  de  la  Seine,  entre  Vernon  et  Mantes,  c'est  le  par- 
tisan Pierre  Le  Bascon,  Navarrais  d'origine,  qui  se  tient  vers 
Bréval"  et  Villiers-en-Désœuvre^.  Le  château  de  Rosny^,  der- 
rière les  murs  duquel,  comme  Perrette  de  la  Rivière  à  la  Roche- 
Guyon,  la  veuve  de  Jean  d'Ivry,  seigneur  du  lieu,  Ide  de  Sac- 
quenville***,  a  fait  une  courageuse  défense,  les  lieux  forts  voisins 
de  Blaru'  '  et  de  la  Villeneuve-en-Chevrie  *^  ont  capitulé  en  février 


1.  Lettres  de  garant  en  date  du  30  août  1425.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26048, 
n'  457. 

2.  Archives  de  ia  Seine-Inférieure.  (De  Beaurepaire,  Inventaire,  G  28.) 

3.  Ibid.  [Id.,  G  27.) 

4.  Coupigny,  fraction  de  la  commune  d'Heubécourt  (Eure,  cant.  d'Écos). 

5.  «  Ou  hamel  de  Coupigny,  assiz  près  des  bois  et  forests  dudit  lieu  ou  bail- 
liage de  Gisors,  en  un  hostel  et  manoir  à  lui  appartenant.  » 

6.  Rémission  pour  Jean  Mouchet,  cultivateur,  de  Coupigny,  «  en  la  paroisse 
d'IIaubercourt  »,  pour  faits  de  prétendue  complicité.  Doc.  en  date  d'août  142G  : 
faits  tout  récents.  Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  596. 

7.  Bréval,  sur  les  plateaux  entre  la  Seine  et  l'Eure  (Seine-et-Oise,  cant.  de 
Bonnières). 

8.  Villiers-en-Désœuvre,  sur  les  plateaux  qui  dominent  l'Eure  (Eure,  cant.  de 
Pacy-sur-Eure). 

9.  Rosny-sur-Seine,  sur  la  rive  gauche  de  la  Seine,  un  peu  au-dessous  de 
Mantes  {Seine-et-Oise,  canl.  de  Mantes). 

10.  Documents  en  date  de  la  (in  du  xv°  siècle,  dans  l'ouvrage  de  M.  l'abbé 
Thomas,  Rosny-sur-Seine.  Paris,  Pion,  1889,  in-8°  de  413  p.,  p.  23-24  et  73. 

11.  Blaru,  sur  un  petit  alllueat  de  la  Seine,  un  peu  au-dessus  de  Vernon 
(Seiiie-el-Oise,  canl.  de  Bonnières). 

12.  Les  Chroniques  de  Normandie  signalent  Rosny,  Blaru  «  et  autres  »  comme 
se  rendant  à  celte  époque.  [Cliron.  de  Nonn.,  éd.  Heilot,  p.  47.)  Les  Rôles 
normands  et  franiiais  mentionnent  la  Villeneuve-en-Chevrie  comme  forteresse, 


DANS  LA  HAUTE  NORMANDIE.  277 

1419,  à  la  suite  de  la  reddition  de  Vernon*  et  de  Mantes ^  Pierre 
Le  Bascon,  dont  le  nom  et  l'origine  évoquent  d'une  façon  si  pré- 
cise le  souvenir  de  ce  redouté  Le  Bascon  de  Mareuil,  autrefois 
associé,  avec  la  race  des  Sacquenville,  dans  ce  pays  même,  à 
toutes  les  plus  coupables  entreprises  des  compagnies  navar- 
raises  à  la  solde  de  Charles  le  Mauvais^,  représente  seul  à  pré- 
sent dans  la  contrée,  à  sa  manière,  la  résistance  à  l'ennemi  natio- 
nal "*.  Sa  compagnie  est  maîtresse  des  cantons  entre  la  Seine  et 
l'Eure;  lui-même  a  galante  réputation  :  les  femmes  du  pays 
viennent  le  trouver  au  fond  des  bois  et  partager  sa  vie  d'aven- 
tures ;  il  est  devenu  célèbre  et  tient  tout  le  pays  sous  sa  coupe  ^. 
Dans  un  district  voisin,  entre  Vernon  etLouviers,  en  ce  même 
an  1426,  les  communications  apparaissent  comme  profondément 
troublées.  Un  commis  du  receveur  de  l'archevêché  de  Rouen  se 
rendant  de  Couches  à  Gaillon  est  enlevé  par  les  partisans  et  taxé 

avec  les  deux  précédentes,  en  1419.  —  Au  moment  du  soulèvement  de  1435- 
1436,  qui  eut  un  tel  contre-coup  dans  le  Vexin,  des  partis  français  venus  de 
Mantes  menacent  les  environs,  en  décembre  1436,  avec  l'intention  de  relever 
les  défenses  ruinées  du  château,  selon  la  tactique  alors  en  usage.  (Briefve  Chro- 
nique de  Saint-Wandrille,  dans  abbé  Thomas,  Rosny-sur-Seine,  p.  23-24,  73, 
95-97  et  271-273.)  —  Les  châteaux  de  Rosny  (appelé  dauli  ce  document  Boni), 
Blaru,  la  Villeneuve-en-Chevrie,  avec  les  terres  voisines  de  Rolleboise,  Apre- 
mont  (comm.  de  Perdreauville),  Buchelay  (Seine-et-Oise,  cant.  de  Bonnières  et 
de  Mantes),  confisquées  sur  divers  membres  des  familles  d'Ivry,  de  Sacquen- 
ville, Mauvoisin,  de  Trie  et  de  Corneuil,  furent  donnés  à  Philip  Branch, 
futur  bailli  anglais  de  Mantes,  par  lettres  de  Henry  V,  en  date  de  Vernon,  le 
22  avril  1419.  [Rôles  norm.  et  franc.,  n"  449.) 

t.  La  reddition  de  Vernon  a  lieu  le  3  février  1415.  (Ryraer,  Fœdera,  t.  IV, 
part.  3,  p.  88.) 

2.  La  reddition  de  Mantes,  dont  aucun  recueil  ne  donne  la  date,  a  lieu  le 
5  février  1419.  (E.  Grave  et  Alph.  Durand,  la  Chronique  de  Mantes.  Mantes, 
impr.  du  Petit- Mantais,  1883,  in-8''  de  596  p.,  p.  270.) 

3.  Siméon  Luce,  Hist.  de  Bertrand  du  Guesclin,  p.  276  et  suiv.,  298  et  suiv., 
435  et  suiv.  —  E.  Grave  et  Alph.  Durand,  la  Chronique  de  Mantes,  p.  234. 

4.  On  ne  voit  plus  mentionner  à  cette  époque  les  lieux  forts  de  Bréval,  de 
Rolleboise,  de  Vétheuil,  ce  dernier  sur  la  rive  droite  de  la  Seine,  au-dessous 
de  Rosny  (Seine-et-Oise,  cant.  de  Magny-en-Vexin),  si  violemment  disputés  au 
temps  de  la  Grande-Compagnie,  comme  Rosny  et  Blaru.  (Siméon  Luce,  Hist. 
de  Bertrand  du  Guesclin,  p.  410,  417-420,  427,  435,  et  Tableau  des  lieux  forts.) 

5.  Rémission  pour  Jean  Droulin,  cultivateur,  de  Bréval,  pour  meurtre  de  sa 
femme  Perrette,  âgée  de  dix-sept  ans,  demeurée  un  an  et  demi  avec  Pierre 
Le  Bascon,  «  du  pays  de  Navarre,  qui  est  un  brigant  et  espieur  de  chemins  et 
homme  de  très  mauvaise  vie  et  renommée.  »  Doc.  en  date  de  juin  1426  :  faits 
tout  récents.  Arch.  nat.,  JJ  173,  n°  549. 


( 

278  LA   GUERRE    DE   PARTISANS  ' 

à  six  écus  d'or  ^  Un  autre,  parti  de  Louviers,  ne  peut  davantage  ' 
arriver  à  destination.  Quoique  bien  monté  sur  un  cheval  qui  vaut 
dix  livres,  il  est  arrêté  en  route,  retenu  captif  et  rançonné-.  Les 
geôles  de  Louviers,  où  l'on  essaye  d'enfermer  ceux  des  partisans 
qu'on  peut  saisir,  sont  d'ailleurs  trouées  de  brèches  propices  par 
où  les  prisonniers  s'évadent  à  plaisir^. 

Mais  la  forteresse  naturelle  des  partisans,  leur  terrain  préféré 
de  retraite,  reste  toujours  la  grande  forêt  de  Lyons,  qui  barre 
tout  le  Vexin,  de  l'Andelle  jusque  vers  l'Epte. 

Au  début  de  l'invasion,  elle  a  servi  d'abri  à  un  partisan  célèbre, 
le  seul  qui  ait  acquis  droit  de  mention  dans  les  chroniques  oflS- 
cielles,  ce  petit  boiteux  Tabary,  routier  d'instinct,  auquel  ne  man- 
qua peut-être  qu'une  heure  de  chance  pour  fournir  la  carrière 
d'un  des  grands  aventuriers  de  l'époque'^.  Sorti  de  quelque  village 
entre  l'Oise  et  l'Epte,  Bourguignon  passionné,  comme  toute  la 
population  du  pays,  il  s'est  tenu  dans  la  forêt  de  Lyons,  pendant 
tout  le  siège  de  Rouen  et  depuis  encore,  prêtant  son  concours  aux 
Bourguignons  de  Gisors  comme  aux  Armagnacs  de  Château- 
Gaillard,  et  exterminant  tout  ce  qu'il  peut  rencontrer  d'Anglais. 
Ses  courses  se  sont  étendues  plus  tard  jusqu'aux  bords  de  l'Oise, 
entre  Gisors,  Pontoise  et  l'Isle-Adam.  Après  le  drame  du  pont  de 
Montereau,  quand  Anglais  et  Bourguignons  ont  cessé  de  s'entre- 
tuer  sur  les  frontières  du  Vexin  et  du  Bray,  il  s'est  trouvé  à 
Crépy  en  Laonnais,  en  février  1420,  au  rendez-vous  des  forces 
bourguignonnes,  au  milieu  desquelles  il  a  déjà  combattu  avec  ses 
paysans  sous  les  murs  de  Senlis,  et  a  suivi  l'armée  de  Philippe  le 
Bon  en  marche  vers  Troyes.  Au  cours  de  cette  campagne, 
quelques  semaines  plus  tard,  il  est  tombé  mortellement  frappé,  le 
troisième  jour  de  l'assaut  de  Toucy  en  Auxerrois^.  Deux  chro- 

1.  Archives  de  la  Seine-Inférieure.  (De  Bcaurepaire,  Inventaire,  G  585.) 

2.  Ibid.  {Id.,  G  585.) 

3.  Ibid.  {Id.,  G  639,  30.) 

4.  Sur  Tabary  cl  son  extraordinaire  carrière,  «fu'on  voudrait  pouvoir  un  jour, 
avec  quelques  autres,  retracer  plus  au  long,  voir  Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq, 
t.  III,  p.  28-2-283,  376-377,  387  ;  —  Pierre  de  Fenin,  éd.  de  M"'  Dupont,  p.  87- 
88,  134;  —  Livre  des  trahisons,  éd.  K.  de  Lettenhove,  p.  140,  154;  —  Chas- 
tellain,  éd.  K.  de  Lettenhove,  t.  I,  p.  104,  128.  —  Malgré  lasserlion  du  savant 
éditeur  de  Chastellain  (p.  104,  n.  2),  aucun  texte  ne  signale  en  aucun  moment 
la  présence  de  Tabary  à  Paris,  pas  plus  que  la  grande  influence  qu'il  y  aurait 
exercée  sur  le  parti  bourguignon. 

5.  Toucy,  entre  l'Yonne  et  le  Loing  (Yonne,  ch.-l.  de  canl.,  arr.  d'Auxerre). 


DANS  LA  HADTE  NORMA.NDIE.  279 

niques  ont  laissé  de  pittoresques  portraits  de  ce  chef  de  bandes  et 
de  ses  troupes  improvisées.  «  Quarante  ou  cinquante  paysans  », 
les  peint  Monstrelet,  «  une  fois  plus,  une  autre  fois  moins,  armés 
et  habillés  de  vieux  haubergeons,  Jacques  vieilles,  haches  et  demi- 
lances  où  il  y  avait  massues  au  bout,  à  tout  lesquels  s'en  allaient, 
les  uns  sur  méchants  chevaux  ou  juments  et  les  autres  à  pied, 
embùcher  es  bois  où  se  tenaient  les  Anglais'  »;  «  là  »,  continue 
l'écuyer  de  fortune  qui  a  rédigé  le  Livre  des  trahisons  de  France, 
«  où  il  avait  ses  gens  tout  prêts  qui  leur  jouaient  de  couper  gorge, 
mais  tant  étaient  grand  nombre  qu'il  n'y  paraissait^.  » 

«  Ce  vaillant  chevalier^  »,  comme  l'appelle,  conquis  par  tant 
d'instinct  de  la  guerre,  Monstrelet  en  personne,  le  chroniqueur 
attitré  de  tous  les  blasons  de  Picardie,  si  dédaigneux  d'habitude 
pour  la  «  merdaille  »  paysanne,  a  laissé  dans  la  région  d'anciens 
combattants  de  ses  redoutables  bandes.  On  a  vu,  en  octobre  1425, 
d'inquiétants  rassemblements  de  partisans  se  mouvoir  entre  la 
forêt  de  Lyons  et  les  bois  d'Eu,  et  menacer  tout  le  pays  jusqu'à 
la  lisière  de  Picardie'^.  Cette  situation,  loin  de  disparaître,  se 
maintient  avec  persistance  et  continue  à  alarmer  gravement  l'oc- 
cupation étrangère. 

A  présent,  derrière  les  hautes  collines  boisées  dont  l'Andelle  et 
la  Lieure  creusent  les  fossés,  se  défend  avec  énergie  une  solide 
compagnie^.  Commandée  par  un  écuyer  du  pays,  Jeannequin  de 
Villers*^,  signalé  rebelle  dès  le  début  de  l'invasion",  on  la  voit 
tenir  la  campagne  au  moins  pendant  trois  ans,  de  la  tin  de  1426 
aux  derniers  mois  de  1429. 


1.  Monstrelet,  loc.  cit.,  p.  283. 

2.  Livre  des  trahisons,  loc.  cit.,  p.  140. 

3.  Monstrelet,  loc.  cit.,  p.  376-377. 

4.  Voir  ci-dessus,  au  début  de  ce  chapitre. 

5.  Pour  ce  qui  suit.  Rémission  pour  frère  Laurent  Anquetil,  religieux  de 
l'abbaye  de  Mortemer,  pour  faits  de  complicité.  Doc.  en  date  du  5  juin  1427  : 
faits  remontant  à  six  mois.  Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  692. 

G.  On  rencontre  dans  la  région  :  Villers-en-Vexin  (cant.  d'Étrépagny),  Villers 
(comm.  des  Andelys),  Villers-sur-le-RouIe  (cant.  do  Gaillon).  —  Villers-en-Vexin, 
entre  l'Epie  et  la  forêt  de  Lyons,  serait  le  plus  vraisemblable. 

7.  Par  lettres  de  Henry  V,  en  date  de  Vernon,  le  12  avril  1419,  Thomas  Mers- 
ton,  écuyer  anglais,  obtient  la  concession  de  tous  les  biens  ayant  appartenu  à 
Robert  de  Villers,  écuyer,  supposé  mort,  ainsi  qu'à  sa  femme,  et  revenant  à 
Jean  de  Villers,  son  fils,  et  aux  frères  de  celui-ci.  {Rôles  norm.  et  franc., 
n"  386.)  Fiefs  situés  en  diverses  localités  dans  lesquelles  on  peut  reconnaître  : 


280  LA  GUERRE  DE  PARTISANS 

De  cet  impénétrable  abri,  les  courses  des  partisans  s'étendent 
jusqu'aux  portes  de  Rouen.  Entre  Fleury-sur-Andelle  et  la  direc- 
tion du  faubourg  de  Martainville,  dans  l'été  de  1426,  le  pays 
tremble  devant  eux.  Le  nouveau  possesseur  de  la  terre  de  Fran- 
queville'  doit  solliciter  un  délai^  pour  l'aveu  et  dénombrement  de 
son  ûeP,  en  considération  de  ce  que  «  les  brigands  se  tiennent  et 
conversent  de  jour  en  jour  à  l'entour  et  à  l'environ^  ».  A  l'autre 
extrémité  de  la  forêt,  vers  le  Bray,  à  la  même  époque,  des  enga- 
gements ont  lieu  dans  les  cimetières  d'Argueil^  et  de  Brémontier^, 
à  la  suite  desquels  il  faut  procéder  à  la  purification  du  terrain 
consacré'^.  Dans  l'hiver  de  1426-1427,  la  compagnie  de  Jeanne- 
quin  de  Villers  livre  un  combat  en  forêt  ;  son  chef  y  est  grièvement 
blessé,  et  ses  compagnons  l'emportent  à  grand'peine.  En  retraite 
avec  son  page  et  une  douzaine  d'hommes  qui  ont  gardé  leurs 
armes,  il  est  recueilli  auprès  de  Lyons^,  dans  la  ferme  isolée  de 

Noyers-près-Vesly,  Forêt-Ia-Folie,  Hennezis,  Porfmort,  le  Buquet  (comm.  de 
Mézières),  dans  le  Vexin  (Eure,  canl.  de  Gisors,  Écos,  les  Andelys);  Bourg-Beau- 
doin,  de  l'autre  côté  de  l'Andelle  (Eure,  cant.  de  Fleury-sur-Andelle). 

1.  Saint-Pierre-de-Franqueville  et  Nolre-Dame-de-Franqueville,  sur  les  pla- 
teaux entre  l'Andelle,  la  Seine,  l'Aubette  et  le  Robec  (Seine-Inférieure,  cant. 
de  Boos). 

2.  Mandement  au  bailli  de  Rouen,  en  date  du  2  juillet  1426,  accordant  délai 
à  Jean  Vins,  écuyer,  pour  l'aveu  et  dénombrement  de  sa  terre  de  Franque- 
ville.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26049,  n"  594. 

3.  Les  actes  de  ce  genre,  qui  deviendront  si  nombreux,  presque  de  droit 
commun,  une  dizaine  d'années  plus  tard,  sont  encore  rares  à  celte  époque,  et 
leurs  termes  doivent  être  pris,  non  pas  dans  un  sens  de  formule,  mais  dans 
celui  de  leur  valeur  réelle.  Dans  un  très  grand  nombre  de  dossiers  des  Pièces 
originales,  où  il  s'en  rencontre  tant  à  partir  de  1435,  nous  croyons  n'en  avoir 
reconnu  qu'un  seul  donnant  comme  motif  un  fait  de  ce  genre,  pour  la  période 
antérieure  à  1429.  —  Mandement  aux  baillis  de  Rouen,  Caux  et  Cotentin,  accor- 
dant délai  à  Colin  de  la  Porte,  écuyer,  «  pour  ce  qu'il  n'a  encore  peu  avoir  la 
vraye  congnoissance  de  ses  dictes  terres  pour  les  brigans  et  ennemis  du  roy 
qui  souvent  sont  et  conversent  sur  icelles,  »  dans  un  vidimus  sous  le  sceau  de 
la  vicomte  de  Montivilliers,  en  date  du  14  janvier  1422.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26044, 
n°  5696. 

4.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26049,  n"  594. 

5.  Argucil,  dans  la  liante  vallée  de  l'Andelle,  entre  la  forêt  de  Lyons  et  celle 
de  Bray  (Seine-Inférieure,  arr.  de  Neufchâtel). 

6.  Brémonticr,  dans  un  district  accidenté  de  la  haute  vallée  de  l'Epte, 
acluelleincnl  dénommé  Bréinonlicr-Merval  (Seine-Inférieure,  cant.  de  Gournay). 

7.  Arch.  de  la  Seine-Inférieure.  (De  Bcaurepaire,  Inventaire,  G  251.) 

8.  Lyons-la-Forél,  sur  la  Lieure,  au  centre  de  la  région  boisée  du  même 
nom  (Eure,  arr.  des  Andelys). 


DANS  LA  HAUTE  NORMANDIE.  281 

la  Lande*,  par  un  religieux  de  l'abbaye  voisine  de  Mortemer^. 
On  se  rappelle  le  récit  de  cette  scène,  où  le  dévouement  de  frère 
Laurent  Anquetil  présente,  en  son  genre,  un  héroïque  pen'dant  aux 
exploits  de  dom  Jean  de  Guiseville,  le  moine  légendaire  de  Préaulx^. 
Rerais  sur  pied,  en  état  de  combattre  encore,  Jeannequin  de 
Villers  a  repris  la  campagne.  L'an  suivant,  ces  parages  sont  tou- 
jours aussi  dangereux  et  inspirent  une  sorte  de  terreur  classique. 
Dans  le  cours  de  cette  année  1427,  un  sergent  de  la  châtellenie 
de  Lyons,  Robinet  Le  Doyen,  est  enlevé  dans  un  coup  de  main 
vivement  mené.  C'est  un  enfant  du  pays,  Bourguignon  militant, 
le  puîné  de  trois  frères,  dont  l'un  a  été  capitaine  dans  les  troupes  de 
Jean  Sans-Peur.  Lui-mêmevient  de  rentrerau  pays,  après  quelques 
années  de  campagne,  et  s'est  fait  pourvoir  de  ce  poste  lucratif. 
Prise  de  choix,  il  est  entraîné  bien  loin  de  la  région,  en  lieu  sûr, 
où  se  débat  sa  rançon^.  Vers  la  même  époque,  à  Fleury-sur- 
Andelle^  aux  Andelys,  à  Fresne-l' Archevêque  S  un  courrier  de 
l'archevêque  de  Rouen  est  également  enlevé  en  route'.  Ceux  qu'on 

1.  «  La  Lende  sur  Lions.  »  Les  écarts  et  hameaux  de  ce  nom  abondent  dans 
la  région  forestière  avoisinante  :  la  Lande,  les  Landes,  les  Hautes-Landes,  les. 
Basses-Landes,  le  Landel,  la  Lande-Pellerin,  la  Lande-Saint-Omer,  etc.,  etc. 
Il  peut  être  question  de  l'écart  de  la  Lande,  le  plus  rapproché  de  Lyons,  sur  le 
terroir  même  duquel  il  est  situé,  et  de  Mortemer,  à  gauche  du  chemin  actuel 
de  Lyons  à  la  Neuve-Grange.  En  voici  la  description  :  «  Un  hostel  avec  plu- 
sieurs terres  labourables  et  autres  choses,  nommé  icellui  hostel  la  Lende  sur 
Lions  ;  lequel  hostel  est  un  hostel  plat  assis  en  ladicte  forest  de  Lions,  séparé 
et  loing  de  toutes  autres  villes  et  hostels.  » 

2.  Mortemer,  abbaye  de  l'ordre  de  Cîteaux,  au  diocèse  de  Rouen,  aujour- 
d'hui ruinée,  située  sur  une  des  branches  de  la  Lieure,  dans  une  vallée  boisée 
profondément  encaissée,  l'une  des  plus  reculées  de  la  forêt  de  Lyons  (Eure, 
cant.  de  Lyons,  comm.  de  Lisors).  Les  Anglais  s'y  établissent  un  instant,  en 
juillet  1418,  après  avoir  exécuté  le  passage  de  la  Seine  devant  Pont-de-l'Arche. 
{Monsirelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  III,  p.  277.) 

3.  L'abbé  de  Mortemer  était  alors  Guillaume  d'Autun,  en  charge  depuis 
1405,  qui  quitta  la  direction  de  ce  monastère  pour  celle  bien  plus  importante 
de  Clairvaux,  après  le  5  mai  1428.  {Gall.  christ.,  t.  XI,  col.  310.)  Il  eut  pour 
successeur  Guillaume  Théroude,  l'un  des  juges  de  Jeanne  d'Arc  (De  Beaure- 
paire.  Notes  sur  les  Juges,  loc.  cit.),  qu'il  déclara  relapse,  en  se  rangeant  à 
l'avis  relativement  modéré  de  Gilles  de  Duremort,  abbé  de  Fécarap.  (Quicherat, 
Procès,  t.  I,  p.  463,  465.) 

4.  Arch.  nat.,  JJ  175,  n*  57.  Doc.  en  date  du  26  décembre  1431  :  faits  remon- 
tant au  courant  de  l'année  1427. 

5.  Fleury-sur-Andelle,  Eure,  ch.-I.  de  cant.,  arr.  des  Andelys. 

6.  Fresne-l'Archevêque,  Eure,  cant.  des  Andelys. 

7.  Arch.  de  la  Seine-Inférieure.  (De  Beaurepaire,  Inventaire,  G  29.) 


282  LA   GDERRE   DE   PiRTISAXS 

veut  faire  absolument  arriver  jusqu'à  Paris  doivent  être  escortés 
en  règle'.  Le  chancelier  du  chapitre,  devant  faire  cette  même 
route  à  son  tour,  fait  ses  conditions  pour  le  voyage  et,  par  acte 
officiel,  décline  toute  responsabilité  en  cas  de  rencontre  ^  L'état 
du  pays  est  presque  aussi  troublé  qu'on  le  verra  deux  ans  plus 
tard,  quand  l'archevêque  sera  obligé  de  transférer  de  Déville  à 
Rouen  même  le  siège  de  sa  juridiction,  par  crainte  des  partisans 
qui  tiennent  la  campagne  jusques  sous  les  murs  de  la  ville  3.  A  ce 
moment,  vers  la  fin  de  1429,  à  l'époque  du  grand  mouvement 
qui  ébranle  toute  la  Normandie,  à  l'heure  où  le  parti  français 
complote  encore  une  fois  de  surprendre  la  capitale  anglaise, 
Jeannequin  de  Villers  se  retrouvera  prisonnier  dans  les  cachots 
de  Rouen,  au  fond  desquels  un  mystère  plane  sur  sa  fîn^. 

Plus  avant  encore  dans  le  Vexin,  sous  la  forteresse  de  la 
Roche-Guyon,  se  passe  vers  mai  1428  un  singulier  fait  de  guerre^. 
Une  compagnie  française  serai -régulière,  sortie  des  places  du 
pays  chartrain,  vient  tenter  un  coup  de  main  bizarre  aux  appro- 
ches de  l'imprenable  rocher.  Elle  a  pour  guide  un  habitant  du 
village  voisin,  Sainte-Geneviève-lez-Gasny^,  ancien  valet  de 
Guillaume  Cailleau,  marchand  de  Paris,  revenu  depuis  peu  au 
pays.  La  bande  ne  compte  qu'une  dizaine  d'hommes,  dont  un 
autre  marchand  de  Paris,  Jean  Le  Chéron,  soldat  improvisé,  en 
fuite  depuis  un  an.  Mené  par  son  guide,  ce  parti  se  dissimule  sur 
la  rive  opposée,  sous  les  couverts  de  la  forêt  de  Moisson,  attend 
le  soir,  et,  la  nuit  tombée,  attaque  résolument  les  deux  embarca- 
tions chargées  d'Anglais  qui  se  tiennent  sur  la  rivière  et  gardent 
le  pied  de  l'escarpement.  Un  combat  a  lieu  dans  l'obscurité,  où 

1.  Arch.  (le  la  Seine-Inférieure.  (De  Beaurepaire,  Inventaire,  G  19.) 

2.  Ibid.  [Id.,  G  2125.) 

3.  De  Beaurepaire,  Recherches  sur  le  Procès. 

4.  Mandement  du  bailli  de  Rouen  au  vicomte  de  Rouen,  en  date  du  2  jan- 
vier 1430,  signalant,  à  cette  date,  «  Jeannequin  de  Villers  »  comme  prisonnier 
à  Rouen.  Document  faisant  partie  des  Pièces  justificatives  de  cette  étude.  Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  26052,  n"  1222. 

5.  Pour  ce  qui  suit.  Rémission  pour  Perrin  Musart,  commis  de  marchand, 
de  Sainte-Gencviève-lez-Gasny,  pour  faits  de  participation,  relatant  l'afl'aire  de 
la  Roche-Guyon.  Doc.  en  date  du  31  octobre  1428  :  faits  remontant  aux  mois 
de  mai  ou  juin.  (Cf.  Rémission  pour  Jean  Le  Chéron,  marchand  de  Paris, 
de  même  date,  dans  Longnon,  Paris  sous  la  domination  anglaise,  n°  139.) 
Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  253. 

6.  «  Sainte  Geneviève.  »  Sainfe-Geneviève-lez-Gasny,  dans  la  vallée  de 
l'Epte,  derrière  la  Roche-Guyon  (Eure,  canl.  d'Écos). 


DANS  LA  HADTE  NORMANDIE.  283 

tombent  plusieurs  blessés.  Le  lendemain ,  le  gros  de  la  troupe, 
sans  être  poursuivi,  regagne  sa  garnison  après  cette  pointe  aven- 
tureuse. 

On  ne  voit  pas  que  les  irréguliers  de  la  région  aient  cette  fois 
entrepris  davantage  contre  le  donjon  célèbre,  tombé  depuis  la 
conquête  aux  mains  de  Guy  Le  Bouteiller;  il  faut  attendre  le 
contre-coup  du  grand  soulèvement  de  1435  pour  que  ce  comman- 
dement du  Vexin  devienne  l'objet  de  tentatives  inquiétantes'. 
L'inégal  combat,  le  hasardeux  assaut  des  partisans  de  1428, 
dont  les  péripéties  sont  ici  relatées,  demeure  isolé  dans  son  des- 
sein comme  dans  son  exécution.  Fait  qui  vaut  toutefois  d'être  tiré 
de  l'ombre,  trait  saillant  et  expressif  de  cette  guerre  sans  trêve  et 
sans  merci  qui  persiste  sur  toute  la  surface  du  territoire  envahi, 
ingénieuse,  infatigable,  sans  espoir  comme  sans  défaillances. 

Contre  cette  insurrection  partout  présente,  insaisissable  dans  sa 
dispersion  même,  le  gouvernement  de  la  conquête,  sur  toute  la 
superficie  du  pays  dont  les  limites  viennent  d'être  posées,  est 
obligé  d'entretenir  constamment  sur  le  pied  de  guerre  une  série 
de  petits  corps  mobiles,  chargés  spécialement  de  battre  les  routes 
et  les  bois,  de  traquer  les  partisans  dans  leurs  retraites  et  de  les 
traîner  captifs  aux  centres  de  justice  les  plus  proches.  Dans  le 
grand  carré  irrégulier  de  terrain  compris  entre  Rouen,  Vernon, 
Gisors  et  la  région  d'Eu,  ces  colonnes  volantes,  en  résidence  çà 
et  là,  en  bourg  ouvert  ou  en  château  fermé,  circulent  sans  cesse, 
sillonnant  la  contrée,  mais  ne  s'aventurant  guère  hors  des  routes, 
dans  les  enceintes  impraticables  où  se  maintiennent  leurs  adver- 
saires. L'ensemble  des  comptes  de  la  Normandie,  pour  les  trop 
rares  années  où  ils  se  trouvent  conservés  ^  représente  en  fait  la 
mesure  comme  localisée  dans  la  région  et  ne  s'appliquant  pas  à 
d'autres  districts  du  pays  conquis.  Dans  leCotentin,  par  exemple, 
le  Val  de  Saire^,  les  alentours  de  Carentan  et  de  Saint-LôS  où 

1.  Documents  en  date  de  1436  et  de  1438,  dans  Emile  Rousse,  la  Roche- 
Guyon,  châtelains,  château  et  bourg.  Paris,  Hachette,  1892,  in-l6  de  495  p., 
p.  82. 

2.  De  Beaurepaire,  De  Vadm.  de  la  Normandie.  Comme  il  a  déjà  été  dit, 
ces  comptes  comprennent  l'époque  comprise  entre  novembre  1423  et  sep- 
tembre 1425,  et  celle  qui  s'écoule  de  septembre  1428  à  septembre  1429.  L'exis- 
tence de  la  plupart  de  ces  détachements  s'y  trouve  constatée  pour  la  période 
qui  s'étend  du  28  septembre  1428  au  28  septembre  1429. 

3.  Siméon  Luce,  Philippe  Le  Cat,  loc.  cit. 

4.  Siméon  Luce,  Chron.  du  Mont-Saint-Michel,  Pièces  justif.,  t.  I,  p.  267,  n.  1. 


284  LA   GUERRE   DE   PARTISANS 

des  bandes  irrêgulières  ont  si  longtemps  bravé  l'invasion,  en 
paraissent  exempts  ;  de  même  aussi,  toute  la  contrée  sauvage  et 
protectrice  dont  Vire,  Mortain,  Falaise  et  Domfront  marquent 
les  angles,  terre  féconde  en  partisans  résolus,  où  l'esprit  de  résis- 
tance a  conservé  des  racines  toujours  prêtes  à  renaître*.  Il  faut 
estimer  que  les  abords  de  Rouen  se  trouvaient  autrement  mena- 
cés. A  de  certains  moments,  en  effet,  on  ne  compte  pas  moins  de 
six  corps  autonomes  comprenant  une  centaine  d'archers,  autant 
que  pour  toute  la  garnison  de  Rouen,  par  exemple,  en  l'an  1425^ 
ayant  chacun  leur  terrain  d'opérations  et  leur  zone  de  surveil- 
lance. De  quittance  en  mandat,  on  en  suit  la  création,  la  paye  et 
le  contrôle  jusqu'à  la  grande  transposition  de  1429,  où  les  forces 
neuves  qui  entrent  en  jeu  les  absorbent  et  les  rendent  illusoires. 

De  1423  à  1425,  ne  s'en  révèle  pas  encore  trace  5.  Une  sorte 
de  réserve  indépendante  existe  seulement,  sous  le  commandement 
de  Thomas  Scales,  avec  charge,  à  ce  qu'il  résulte  des  termes  de 
sa  commission,  de  renforcer,  selon  les  circonstances,  les  garni- 
sons des  places  de  la  Seine  entre  Rouen  et  Paris  ^  ;  un  de  ses  déta- 
chements, sous  l'écuyerWalterCharleton^  est  plus  particulière- 
ment affecté  à  la  surveillance  de  la  route  fluviale  aux  abords  de 
Rouent 

Mais,  dès  les  premiers  mois  de  1425,  sur  la  ligne  de  la  Rresle, 
il  devient  nécessaire  d'organiser  une  première  compagnie  mobile  ; 
elle  a  pour  commandant  l'écuyer  Thomas  Palmer  et  opère  dans 
la  direction  des  frontières  de  Picardie,  entre  Aumale  et  la  ville 

1.  Ibid.,  /d.,  n"  19,  24,  et  t.  I,  p.  230,  n.  1. 

2.  Sous  Robert  Willughby,  en  1425,  la  garnison  de  la  place,  du  château  et 
du  pont  de  Seine  de  Rouen  compte  90  archers  et  20  hommes  d'armes.  (De 
Beaurepaire,  loc.  cit.) 

3.  Voir  les  deux  premiers  comptes  cités  ci-dessus.  (De  Beaurepaire,  loc.  cit.) 

4.  Thomas  Scales,  seigneur  de  Nucelles,  futur  grand  sénéchal  de  Normandie, 
est  retenu  avec  20  hommes  d'armes  et  60  archers,  pour  six  mois,  du  l""^  no- 
vembre 1423  au  1"  mai  1424,  «  capitaine  et  garde  des  villes,  châteaux  et  forte- 
resses sur  la  rivière  de  Saine  et  à  l'environ  entre  Rouen  et  Paris.  »  Quittances 
en  date  du  11  janvier  et  du  7  septembre  1424.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26046,  n"  192, 
193,  310. 

5.  Waller  Charleton,  écuyer,  tué  à  Verneuil,  le  17  avril  1424.  {Wavrin,  éd. 
William  Hardy,  ad.  ann.  1424,  p.  116.) 

0.  Walter  Charleton,  écuyer,  est  retenu  avec  7  hommes  d'armes  et  21  archers, 
pour  le  mois  de  février  1424,  «  pour  la  garde  de  la  rivière  de  Seine  autour 
de  Rouen.  »  Lettres  de  garant,  en  date  du  30  janvier  1424.  Bibl.  nat.,  ms. 
fr.  26047,  n"  209. 


DANS   LA   HACTE   NORMANDIE.  283 

d'Eu*.  En  octobre,  à  la  suite  de  la  démonstration  inquiétante  des 
partisans  du  Vexin  et  du  Bray,  il  faut  la  reconstituer  au  plus 
vite.  Raoul  Le  Sage,  sire  de  Saint-Pierre,  commissaire  spécial, 
muni  de  pouvoirs  à  cet  effet^,  mande  à  Gamaches  Richard  Beau, 
le  capitaine  anglais  qui  commande  à  Rue,  de  l'autre  côté  de  la 
baie  de  Somme,  et  le  délègue  à  la  garde  du  pays^.  En  même 
temps,  le  bailli  de  Gaux,  Thomas  Maistresson ^  reçoit  aussi  la 
direction  d'une  colonne  volante  destinée  au  même  objet ^.  Les 
cadres  de  la  première  de  ces  troupes  paraissent  avoir  persisté  ; 
on  les  retrouve  presque  sans  modification,  sous  différents  com- 
mandements subalternes,  pendant  quatre  années  consécutives^. 
De  1426  à  1428,  dans  les  pièces  isolées  qui  représentent  seules, 

1.  Du  13  mars  au  13  avril  1425.  (De  Beaurepaire,  loc.  cit.) 

2.  Sur  cet  événement  et  ce  personnage,  voir  ci-dessus. 

3.  Richard  Beau,  commandant  anglais  de  Rue,  est  retenu  avec  une  lance  et 
15  archers,  pour  six  mois,  du  25  octobre  1425  au  25  avril  1426,  pour  servir 
«  es  forests  d'Eu,  de  Lions  et  autres  circonvoisines.  »  Lettres  de  garant  en 
date  du  3  novembre  1425.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26048,  n"  501  ;  cf.  n"  507. 

4.  «  Jorge  Cler  »,  écuyer,  est  employé,  sous  sa  direction,  avec  4  hommes 
d'armes  et  20  archers,  pour  dix  jours,  à  partir  du  15  octobre  1425,  «  pour  qué- 
rir et  prendre  plusieurs  brigans  et  autres  annemis  du  roi  vers  Eu,  Âumale 
et  le  pays  de  Viraeu.  »  Lettres  de  garant,  en  date  du  15  octobre  1415.  Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  26048,  n»  480. 

5.  Ce  «  Jorge  Cler  »  paraît  pouvoir  facilement  s'identifler  avec  un  membre 
de  la  race  nornaande  des  barons  de  Clères  (Seine-Inférieure,  ch.-l.  de  cant., 
arr.  de  Rouen),  famille  où  le  prénom  de  Georges  est  à  cette  époque  hérédi- 
taire (Bibl.  nat.,  Cab.  des  Titres,  P.  or.,  Clère,  n"  7  à  21,  24  à  27,  30,  32 
à  36,  38  à  40;  —  Coll.  ClairambauU,  vol.  31,  p.  2415  à  2417,  n-  173  à  177). 
Serait-ce  Georges  de  Clère,  dit  Georget,  qui  semble  sortir  de  minorité  au 
commencement  de  1425  (P.  or.,  Clère,  n"  35  et  36),  et  qu'on  semble  retrouver 
rallié  à  la  cause  nationale  en  1448,  avant  la  fin  de  l'occupation  étrangère 
(Ibid.,  n"  29)? 

6.  William  Driby,  simple  lance  à  cheval,  est  retenu  avec  4  autres  hommes 
d'armes  à  cheval  et  10  archers,  pour  six  mois,  du  milieu  de  septembre  1426 
jusqu'au  milieu  de  mars  1427,  pour  garder  les  chemins  «  estans  depuis  le  pais 
de  Vymeu  en  la  forest  d'Eu  et  environ  jusques  vers  le  Neufchastel.  »  (Lettres 
de  garant  en  date  du  11  septembre  1426.  Arch.  nat.,  K  62,  n°'  29  et  29  bis.)  — 
Guillaume  de  la  Barre,  également  simple  lance  à  cheval,  paraît  dans  de  nom- 
breuses montres,  avec  11  archers,  du  24  octobre  1427  au  25  mai  1428,  «  lesdis 
archiers  garnis  souffisamment  d'ars,  trousses,  cappelaines  et  gros  pourpoins, 
qui  tous  ont  juré  faire  leur  devoir  de  quérir  et  prendre  les  brigans  en  la  forest 
d'Eu  et  environ.  »  (Montres  et  quittances  comprises  entre  ces  dates  :  Arch.  nat., 
K  62,  n"  38»,  39  bis,  38&;  —  Bibl.  nat.,  Cab.  des  Titres,  P.  or.,  de  la  Barre, 
n°'  10,  11;  ras.  fr.  25768,  n»  276;  —  Arch.  nat.,  K  62,  n""  38  i^  38*3;  k  63,- 
n»  1  2.) 


286  LA   GUERRE   DE   PAETISAIVS 

à  défaut  de  recueil  d'ensemble,  la  comptabilité  de  cette  période, 
on  constate  la  création  et  la  permanence  d'une  autre  compagnie 
sur  un  point  tout  différent.  Formée  dans  le  cours  de  1426  pour 
tenir  en  sûreté  les  chemins  de  terre  entre  Rouen,  Gisors,  Dangu 
et  Vernon,  elle  réside  habituellemeot  aux  Andelj^s,  au  pied  de 
Château-Gaillard,  d'où  elle  rayonne  par  les  routes  du  Vexin^ 
William  Appilby,  qui  va  commander  en  chef  toute  l'artillerie 
anglaise,  la  mène  jusqu'à  la  fin  de  1427^. 

A  cet  instant  lui  succède  l'écuyer  Thomas  Winstringhàm^, 
immigré  dont  les  confiscations  ont  implanté  la  famille  dans  le 
pays  *.  En  avril  suivant,  on  le  voit  requis  par  ordre  exprès  de  faire 
bonne  garde  contre  les  partisans  qui  veulent  franchir  la  Seine 
vers  l'embouchure  de  l'Eure^,  et  de  surveiller  la  rivière  jour  et 
nuit,  «  si  diligemment  qu'aucun  préjudice  n'en  advienne'^  ».  Dans 
l'été  de  1428,  il  est  encore  au  même  poste  et  garde  toujours 
«  l'eau  de  Seine  »,  sous  les  escarpements  de  Château-Gaillard'. 

Dès  le  début  de  la  campagne  de  la  Loire  et  du  blocus  d'Orléans, 
il  faut  augmenter  ces  forces  devenues  trop  faibles.  A  ce  moment, 
cinq  compagnies  sont  sur  pied,  de  quinze  à  vingt  archers  chacune 

1.  William  Appilby,  écuyer,  est  prolongé  dans  son  commandement  déjà  exis- 
tant, avec  16  archers,  pour  six  mois,  du  30  janvier  au  30  juin  1427,  «  pour 
tenir  en  seurté  le  chemin  par  terre  d'entre  Mante  et  Vernon  selon  la  rivière  de 
Seine,  deçà  lesdictes  villes,  à  l'encontre  des  briguans.  »  Lettres  de  garant  en 
date  du  30  janvier  1427.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26049,  n°  679. 

2.  On  le  voit  porter  ce  titre  à  la  date  du  6  juin  1428.  (Bibl.  nat.,  Cab.  des 
Titres,  P.  or.,  Appilbi/,  n»  2.) 

3.  Thomas  W'instringham,  écuyer,  est  retenu  avec  16  archers,  pour  six  mois, 
du  8  décembre  1427  au  8  juin  1428,  «  pour  la  garde  de  la  rivière  de  Seine 
entre  Rouen  et  Vernon  et  des  chemins  par  terre  entre  ladicte  ville  de  Rouen, 
Gisors  et  Vernon,  à  rencontre  des  brigans.  »  Lettres  de  garant  en  date  du 
8  décembre  1427,  visées  dans  une  de  ses  quittances  en  date  du  6  mars  1428. 
Bibl.  nal.,  Cab.  des  Titres,  P.  or.,  Winstringham,  n'  2. 

4.  Par  lettres  de  Henry  V,  en  date  de  Vernon,  le  12  avril  1419,  Robert  Wins- 
tringham, écuyer,  reçoit  les  biens  de  Léon  Boudart,  écuyer.  (Rôles  norm.  et 
franc.,  n°  383.)  Fiefs  dont  on  peut  reconnaître  la  situation  à  Verclives  et  au 
Mesnil,  vers  la  vallée  de  la  Lieure  (Eure,  cant.  de  Fleury-sur-Andelle,  comra. 
du  Mesnil-Verclivcs). 

5.  Sur  cet  événement,  voir  ci-dessus  :  Sur  la  Seine. 

6.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  2G050,  n*  893. 

7.  Il  (levait  avoir  été  prolongé  de  nouveau  pour  six  mois.  Quittances  de 
juin  et  septembre  1428  «  pour  la  garde  des  chemins  et  de  l'eaue  de  Seine 
entre  Rouen  et  Vernon  ».  Bibl.  nal.,  Cab.  des  Titres,  P.  or.,  Winstringham, 
n°  3,  et  coll.  Clairambault,  vol.  208,  p.  9033,  n-  16. 


DANS   LA    HAUTE    \OKMAXDIE.  287 

en  moyenne,  avec  un  nombre  variable  d'hommes  d'armes  mon- 
tés*. Celle  des  Andelys  se  dédouble  :  sous  Winstringham,  pour  le 
Vexin  normand,  entre  Gisors,  Dangu,  Rouen ^;  sous  l'écuyer 
Richard  Brinkley  ^,  pour  le  Vexin  français,  entre  Saint-Glair-sur- 
Epte,  Chaumont-en- Vexin  et  Pontoise^. 

Dans  le  Bray,  d'autres  colonnes  opèrent,  l'une  entre  Arques  et 
la  ville  d'Eu,  sous  l'écuyer  Maykyn  Saclier°,  en  1429^,  sous 
Guillaume  delà  Barre''',  toujours  au  même  poste;  l'autre  entre 

1.  L'existence  de  ces  cinq  compagnies  est  sommairement  mentionnée  dans 
les  comptes  de  1424-1429.  (De  Beaurepaire,  loc.  cit.) 

2.  Montre  d'armes,  une  lance  et  16  archers,  à  Gisors,  le  12  février  1429, 
«  pour  tenir  en  seurté  les  chemins  par  terre  d'entre  Rouen,  Gisors  et  Dangu  ». 
Bibl.  nat.,  ms.  fr.  2576,  n"  348. 

3.  On  trouve  dans  les  armées  anglaises,  en  ce  temps,  portant  le  nom  de 
Brinkley,  deux  personnages  diflérents,  semble-t-il.  L'un,  John  Brinkley,  écuyer, 
longtemps  lieutenant  du  commandant  de  Caen,  engagé  pour  le  siège  d'Orléans 
(L.  Jarry,  le  Compte  de  l'armée  anglaise,  art.  54),  qui  paraît  n'avoir  occupé 
de  postes  qu'en  basse  Normandie.  L'autre,  dont  on  ne  voit  pas  le  prénom,  se 
tient  dans  le  comté  d'Eu  :  en  1431,  il  est  capitaine  de  Monchaux  (Arch.  nat., 
JJ  175,  n"  40);  en  1432,  encore  (Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  V,  p.  35);  en 
1434,  il  commande  à  Eu  (Ibid.,  p.  93-94;  cf.  Arch.  nat.,  JJ  175,  n"  276).  Il  est 
vraisemblable  que  ce  dernier  est  le  même  que  Richard  Brinkley,  écuyer,  qu'on 
rencontre  ici,  en  Vexin  et  sur  les  routes  du  Bray,  en  1428  et  1429. 

4.  Montre  d'armes,  une  lance  et  18  archers,  sur  les  champs  entre  Gisors  et 
Dangu,  le  2  octobre  1428,  «  pour  extirpper  les  brigans  et  autres  noz  ennemis 
estans  et  fréquentans  de  jour  en  jour  en  plusieurs  lieux  es  parties  de  Norman- 
die et  environs,  iceulx  prendre  et  amener  à  justice...  pour  estre  à  Chaumont 
en  Veulquesin,  Sainl-Cler  et  environ.  »  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  25768,  n'  301  ;  cf. 
n"  304. 

5.  Ce  personnage,  dont  le  nom  est  souvent  reproduit  sous  des  formes 
diverses,  «  messire  Sachère  »  (Boucher  de  Molandon  et  de  Beaucorps,  V Armée 
anglaise,  Pièces  justif.,  n"  86),  «  Mayequin  Fleschier  »  (De  Beaurepaire,  De 
l'Administration  de  la  Normandie),  se  trouve  inscrit  sous  les  formes  :  «  Mes- 
quin Sachere  »  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  25768,  n"  407,  cité  dans  l'Armée  anglaise, 
loc.  cit.),  et  «  Maiequin  Chassiere  »  (Arch.  nat.,  K  62,  n"  182*).  Un  capitaine 
anglais  du  même  prénom,  Maykyn  of  Langworth,  figure  à  plusieurs  reprises 
parmi  les  assiégeants  du  Mont-Saint-Michel.  (Siméon  Luce,  Chron.  du  Mont- 
Saint-Michel.)  —  Maykyn  Sacher  commandait,  en  février  1426,  la  petite  place 
d'Hibouville  (Seine-Inférieure,  cant.  et  comm.  d'Envermeu),  près  d'Arqués,  et 
y  passait  en  revue  l'escorte  du  bailli  de  Caux.  (Arch.  nat.,  K  62,  18'-*.) 

G.  Montre  d'armes,  une  lance  et  16  archers,  à  Rouen,  le  1"  août  1429,  «  pour 
la  garde  des  chemins  et  quérir  les  brigands  en  la  forest  d'Eu  et  ou  païs  d'en- 
viron. »  Boucher  de  Molandon  et  de  Beaucorps,  l'Armée  anglaise,  chap.  y, 
part.  I,  et  Pièces  justif.,  n"  86. 

7.  De  Beaurepaire,  loc.  cit. 


288  LA  GUERRE  DE   PARTISANS 

Gournay,  Gaillefontaine  S  Neufchâtel,  la  forêt  d'Eavy,  sous 
William  Lynos^,  régulier  anglais  qui  revient  du  siège  de 
Guise  3.  Enfin,  depuis  trois  ans,  pour  escorter  les  marchands 
qui  se  rendent  au  Landit^  une  petite  division  de  quatre  lances 
et  vingt-six  archers  court  à  cheval  du  pays  de  Caux  jusqu'à 
l'Oise.  Le  bailli  de  Caux  en  a  eu  quelque  temps  la  charge^. 
Dans  l'été  de  1429^,  elle  est  conduite  par  un  Français  du  pays 
passé  depuis  longtemps  au  parti  de  la  conquête,  Guillaume  de 
Gaillarbois^  connu  sous  le  nom  de  Perce vaP,  qu'on  trouvera  l'an 

1.  Gaillefontaine,  aux  sources  de  la  Béthune,  entre  Neufchâtel  et  Gournay 
(Seine-Inférieure,  cant.  de  Forges-les-Eaux). 

2.  William  Lynos,  écuyer,  est  retenu,  avec  16  archers  à  cheval,  pour  un  an, 
du  16  septembre  1428  au  28  septembre  1429,  «  pour  tenir  en  sûreté  les  che- 
mins de  la  forest  d'Yomville  (Eavy)  et  les  chemins  tendans  vers  Gournay  on 
tirant  vers  le  chemin  d'Amiens.  »  (Lettres  de  retenue  en  date  du  16  septembre 
1428.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26051,  n"  945.)  —  Montre  d'armes  du  même,  le  l^""  dé- 
cembre 1428,  «  pour  tenir  en  seurté  le  pays  es  parties  de  Gueillefontaines.  b  (Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  25768,  n'SlO.)  —  Quittances  et  montres  d'armes  du  même,  de  jan- 
vier et  juin  1429.  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  25768,  n'-SSO,  331;  Boucher  de  Molandon 
et  de  Beaucorps,  l'Armée  anglaise,  loc.  cit.,  et  Pièces  justif.,  n°  85;  Bibl.  nat., 
ms.  fr.  25768,  n°  398.)  —  Montre  d'armes  et  mandement  de  taxation  relatif  au 
même,  en  1429,  «  pour  tenir  en  seureté  les  chemins  devant  le  Neufchastel  et 
Gournay  et  extirper  les  brigans  qui  y  fréquentent  ».  (Catalogue  des  livres  et 
documents  historiques  de  la  bibliothèque  de  M.  de  Courcellts.  Paris,  1834,  p.  95.) 

3.  William  Lynos  ligure  au  siège  de  Guise,  qui  dure  d'avril  à  septembre  1424. 
(Stevenson,  Letters  and  papers  illustrative  of  the  wars  of  the  English  in 
France  during  the  reigns  of  Henry  VI,  t.  II,  part.  2,  p,  395.)  En  1432,  on  le 
retrouve  encore  dans  les  mêmes  parages  du  Vexin.  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26055, 
n"  1769.) 

4.  La  foire  célèbre  du  Landit  s'ouvrait  le  11  juin,  dans  la  plaine  Saint-Denis. 

5.  Thomas  Maistresson,  bailli  de  Caux,  est  retenu,  avec  une  lance  et  12  ar- 
chers à  cheval,  le  31  mars  1426,  «  pour  la  garde  des  chemins  du  Lendit.  » 
Lettres  de  retenue,  en  date  du  31  mars  1426,  visées  dans  un  mandement  de 
taxation  en  date  du  1"  juin  1426.  Bibl.  nat.,  Cab.  des  Titres,  P.  or.,  Maistres- 
son, n'  7. 

6.  Montre  d'armes  de  Perceval  de  Gaillarbois,  4  lances  et  26  archers,  le 
2  aoiit  1429,  rapprochée  d'une  mention  des  comptes  de  1424-1429.  De  Beaure- 
paire,  loc.  cit.;  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  257G8,  n»  408. 

7.  «  Gaillarbos,  Gaillardbosc.  »  Gaillarbois,  vers  la  vallée  de  la  Lieure,  actuel- 
lement dénommé  Gaillarbois-Cressenville  (Eure,  cant.  de  Fleury-sur-Andelie). 

8.  Par  lettres  de  Henry  V,  en  date  de  Rouen,  le  4  avril  1420,  Guillaume  de 
Gaillarbois,  dit  Perceval,  reçoit  les  biens  d'Hémon  de  Falaise,  dans  la  vicomte 
de  Falaise.  (Koles  norm.  et  franc.,  n'  802.)  Jacques  de  Gaillarbois,  signataire 
de  la  capitulation  de  Château- Gaillard,  est  confirmé  dans  la  possession  de  ses 
biens,  en  1420.  {Ibid.,  n»  776.)  Robert  de  Gaillarbois  est  l'objet  d'une  mesure 


DiNS   LA    HAUTE   NORMANDIE.  28i) 

suivant  sur  la  flottille  anglaise  armée  pour  la  reprise  de  Château- 
Gaillard*. 

C'est  par  des  mesures  de  cet  ordre,  insuffisants  palliatifs  à  l'état 
d'esprit  dont  les  profondes  racines  tiennent  au  sol  même,  que  le 
gouvernement  de  l'occupation  cherche  à  remédier  au  mal,  dont 
la  ténacité  vivace  est  bien  faite  pour  le  surprendre  autant  que 
pour  l'irriter.  Mais,  en  dépit  des  postes  et  des  colonnes,  des  exé- 
cutions et  des  battues,  l'esprit  de  combat  persiste,  sur  ce  coin  de 
terre,  avec  une  singulière  outrance.  Même  à  l'heure  triomphale 
de  la  domination  étrangère,  les  derniers  insurgés  du  Vexin  ne 
désarment  pas.  Ils  conduisent  toujours  la  lutte  sans  témoins, 
ignorée  des  chroniqueurs  officiels,  à  laquelle  ils  ont  voué  leur 
désespoir,  obscure  et  morne,  sourde  et  féroce,  sans  scrupules 
comme  sans  faiblesses,  aussi  furieuse  que  patiente. 

Les  partisans  et  les  lignes  françaises. 

Toutes  ces  précautions  demeurent  cependant  vaines  contre  un 
état  général  dont  les  indices  multipliés  se  révèlent  sur  tant 
de  points  à  la  fois.  Les  compagnies  de  partisans,  les  rassemble- 
ments d'irréguliers,  en  bataille  de  tous  les  jours  avec  les  gar- 
nisons ou  les  colonnes  anglaises,  du  pays  d'Auge  au  pays  de 
Bray,  ne  font  pas  seulement  la  guerre  de  buissons  sur  leur  propre 
terrain.  Entre  les  «  brigands  »  de  Normandie  et  la  lisière  chan- 
geante des  dernières  places  françaises,  il  existe  en  effet,  malgré 
la  distance  et  les  dangers,  un  incroyable  jeu  de  communications, 
d'allées  et  venues  réciproques,  d'intelligence  et  de  coopération 
occultes. 

Une  autre  partie  de  cet  aperçu  fera  connaître  tout  ce  que  l'in- 
génieuse hardiesse  d'un  groupe  de  Rouennais  saura  hasarder  de 
plans  fondés  sur  ces  transmissions  secrètes.  Il  suffit  de  constater 
pour  l'instant  que,  de  la  Picardie  à  la  Loire,  du  Pays  Chartrain 
à  la  mer,  les  partisans  circulent,  isolés  ou  par  groupes,  des  pri- 
sonniers s'expédient  sous  escorte,  des  messages  vont  et  viennent, 
toute  une  organisation  latente  agit  et  se  manifeste,  en  dépit  de 
l'occupation  étrangère,  de  ses  fonctionnaires  et  de  ses  soldats. 

analogue  en  1419.  {Ibid.,  n"  420.)  En  1430,  Jacques  de   Gaiilarbois,  écuyer, 
frère  de  Perceval,  passe  pour  deux  ans  au  parti  français.  (Arch.  nat.,  JJ  175, 
n«  160.) 
1.  Cette  curieuse  opération  de  guerre  fera  l'objet  d'une  prochaine  étude. 
-1894  \9 


290  LA   GUERRE    DE   PARTISANS 

Comment  admettre,  par  exemple,  qu'il  n'y  ait  ni  complicité  ni 
participation  des  partisans  du  Yexin  dans  l'enlèvement  du  châ- 
teau de  Gaillon  en  avril  1 424  ? 

Gaillon,  à  peu  de  distance  de  la  rive  normande  de  la  Seine, 
entre  Vernon  etLouviers,  est  surpris  et  escaladé,  le  16  avril,  par 
les  débris  de  la  garnison  française  qui  vient  de  capituler  dans 
Compiègne  * . 

Compiègne,  anglo-bourguignon  depuis  l'été  de  1422,  a  été 
«  pris  d'eschielle  »  par  une  troupe  française  agile  et  hardiment 
commandée^,  le  matin  du  2  janvier  1424,  entre  huit  et  neuf 
heures,  sous  un  de  ces  brouillards  opaques  et  glacés  qui  viennent 
murer  la  vallée  de  l'Oise.  Pendant  huit  semaines,  ce  petit  corps  a 
pu  tenir  contre  toutes  les  forces  anglaises  et  bourguignonnes, 
appuyées  par  les  gens  des  communes  d'alentour,  puis  a  dû  enfin 
capituler  à  terme,  avec  promesse  de  rendre  la  place  dans  le  délai 
d'un  mois 3.  Au  mardi  4  avril,  les  Français  n'ont  certainement 
pas  encore  évacué  Compiègne^.  Treize  jours  après,  le  dimanche 
des  Rameaux,  16  avril,  à  l'heure  de  la  grand'messe,  le  parti 
chassé  de  Compiègne  entre  d'assaut  dans  le  château  de  Gaillon ^ 

1.  Sur  Gaillon,  voir  ci-dessous,  Annexe  1. 

2.  Un  certain  nombre  de  chroniques  mentionnent,  vers  cette  époque,  l'oc- 
cupation passagère  de  Compiègne  par  un  parti  français.  La  date  exacte,  les 
détails  de  l'heure  et  du  temps  régnant  sont  donnés  par  la  seule  Chronique 
dite  des  Cordeliers.  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  23018,  fol.  447.) 

3.  Sur  ce  siège  de  Compiègne,  conduit  en  chef,  successivement  par  le  sire  de 
risle-Adam  avec  les  bandes  indisciplinables  des  communes  des  environs,  puis 
par  Philippe  de  Saveuse  avec  des  contingents  anglais,  voir  Livre  des  trahisons, 
éd.  K.  de  Lettenhove,  p.  176;  —  Monstrelet,  éd.  Douët  d'Arcq,  t.  IV,  p.  174 
et  suiv.;  —  Pierre  de  Fenin,  éd.  de  M"°  Dupont,  p.  210;  —  Chronique  dite 
des  Cordeliers,  Bibi.  nat.,  ms.  fr.  23018,  fol.  447. 

4.  Au  moins,  à  ce  jour,  des  lettres  de  rémission,  en  date  du  4  avril  1424, 
sont-elles  octroyées  aux  habitants  de  Compiègne,  en  faisant  allusion  au  traité  de 
capitulation  conclu  avec  les  capitaines  français  «  estans  présentement  en  nostre 
ville  de  Compiengne  ».  Arch.  nat.,  JJ  172,  n"  448. 

5.  La  date  exacte  de  la  surprise  de  Gaillon  est  donnée  par  Pierre  Cochon  : 
ff  Et,  en  che  temps,  le  jour  de  Pasques  Hories  (Pilques,  le  23  avril  1424), 
pristrent  les  Franchois  le  chaslel  de  Gaillon.  »  {Pierre  Cochon,  éd.  de  Beau- 
repaire,  p.  293.)  L'heure,  indi(|uée  par  la  petite  Chronique  Rouennaise,  publiée 
à  la  suite  du  texte  de  Pierre  Cochon  :  «  Dimence  de  Pasques  flories,  à  heure 
de  la  grant  messe.  »  [Chronique  Rouennaise,  loc.  cit.,  p.  348.)  Le  nMe  joué 
par  la  garnison  expulsée  de  Compiègne,  quelques  jours  plus  lot,  dans  l'exéculion 
de  ce  coup  de  main,  est  signalé  par  la  seule  Chronique  dite  des  Cordeliers: 
«  El  quant  il  s'en  furent  partis  (de  Compiègne),  il  allèrent  prendre  de  fait  le 


DANS   LA   HAUTE  NORMANDIE.  29^ 

Il  a  dû  traverser  tout  le  bas  du  Beauvaisis,  errer  dans  la  Thelle 
et  le  Yexin,  passer  forcément  la  Seine,  comment,  par  quels 
moyens,  sinon  grâce  au  dévouement  des  irréguliers  qui  tiennent 
le  pays,  savent  les  passages  et  les  canots  cachés  sous  les  berges  *  ? 
Ainsi  secondée,  la  compagnie  de  Compiègne  est  entrée  dans  Gail- 
lon,  pointe  audacieuse  s'il  en  fut,  qui  la  jette  en  pleine  Norman- 
die anglaise,  comme  un  coin  menaçant-. 

Isolés  de  la  sorte,  exposés  sans  retraite,  le  fossé  de  la  Seine 
derrière  eux,  les  Français  de  Gaillon  ne  s'en  tiennent  pas  à  cet 
exploit.  Devant  leurs  sorties  et  leurs  courses,  toutes  les  places  en 
bordure  du  fleuve,  Pont-de-l' Arche  dans  la  direction  de  Rouen, 
Vernon,  Mantes,  Meulan,  Poissy,  sur  la  route  de  Paris,  sont 
obligés  de  se  garder  et  de  se  clore ^  Vers  les  derniers  jours  d'avril, 
au  retour  d'une  course  heureuse  dirigée  sur  Louviers,  ils  sont 
attaqués  par  la  garnison  anglaise,  sortie  précipitamment,  en 
désordre,  pour  reprendre  le  bétail  des  gens  de  la  ville,  qu'ils  ont 
capturé  dans  les  prés,  sous  les  remparts,  et  qu'ils  entraînent 
vivement.  Le  capitaine  anglais  Godfrey  Hatton ^  tombe  dans  une 
embuscade  et  se  fait  prendre  avec  presque  tous  ses  gens^  Quelques 
jours  durant,  Louviers  est  dégarni,  objet  de  convoitise  et  d'espé- 
rance ouverte^.  Le  chef  de  bandes  Pierre  LeBigourdais,  dans  le  voi- 
sinage, tient  les  bois  de  Saint-Dizier,  de  la  Saussaye,  entre  Elbeuf 
et  Louviers  ;  il  a  dans  Louviers  des  intelligences  à  l'épreuve  de  tous 
les  risques'.  Trace  d'aucun  essai  de  complot  ne  se  révèle  cepen- 

chastel  de  Gaillon  sur  Saine  sans  nulle  deffense.  »  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  23018, 
fol.  447.) 

1.  Sur  les  conjectures  touchant  ce  point  de  passage,  voir  ci-dessus  :  Sur  la 
Seine. 

2.  Sur  la  communication  hâtive  de  la  nouvelle  de  la  surprise  de  Louviers, 
voir  de  Beaurepaire,  De  l'Administraiion  de  la  Normandie,  p.  45-46,  et  Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  4485,  fol.  400,  402-403. 

3.  Ordre  expédié  à  la  date  du  20  avril.  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4485,  fol.  403-404.) 

4.  Sur  Godfrey  Hatton,  voir  l'Annexe  1. 

5.  Le  fait  est  relaté  dans  l'étude  de  M.  de  Beaurepaire  {De  l'Administration 
de  la  Normandie,  p.  45-46),  d'après  le  compte  dont  le  détail  est  cité  ci-après. 
La  date  exacte  se  place  en  tout  cas  après  le  18  avril,  où  Hatton  est  encore 
cité  en  fonctions  et  délivre  comme  tel  des  quittances  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4485, 
fol.  211),  et  un  ou  deux  jours  avant  le  30  avril,  où,  après  reçu  de  la  nouvelle, 
les  premiers  renforts  sont  expédiés  de  Rouen  à  Louviers.  (Ibid.,  fol.  429-430.) 

6.  «  Et  par  ce  ladicte  ville  demeurée  sans  capitaine  ne  gens  d'armes,  qui 
povoit  estre  la  perdicion  d'icelle.  »  (Ibid.,  fol.  429-430.) 

7.  Sur  Pierre  Le  Bigourdais,  voir  ci-dessus  :  Sur  la  Seine. 


292  LA   GUERRE   DE   PARTISA>fS 

dant.  Dès  le  30  avril,  Louviers,  gardé  quelques  jours  par  ses 
seuls  habitants,  est  muni  d'un  petit  poste  provisoire*,  et,  le  9  mai, 
le  nouveau  commandant  de  place,  l'anglo-gascon  Guillotin  de 
Lansac^,  garde  l'enceinte  contre  toute  surprise^.  Le  lendemain, 
c'est  le  réduit  de  Gaillon  qui  se  trouve  investi  à  son  tour^  Cette 
poignée  d'hommes  résolus  y  tient  encore  deux  mois,  jusqu'au 
8  juillet ^  obstinée  dans  sa  défense,  isolée  et  perdue  en  pays 
ennemi,  sans  faiblesse  comme  sans  espoir  de  survivre''. 

Sur  une  foule  d'autres  points  du  territoire  conquis,  dans  les  dis- 
tricts où  se  meuvent  les  compagnies  de  partisans,  on  peut  signaler 
des  faits  d'intelligence  secrète,  de  circulation  continue,  entre  les 
groupes  de  combattants  indigènes  et  les  troupes  régulières  des 
places  frontières,  des  tnarches,  dont  la  ligne  oscille  selon  l'heure 
et  le  temps,  mais  où  se  maintiennent  encore  les  débris  des  armées 
nationales. 

Vers  les  frontières  du  pays  de  Bray ,  à  Fontenay ',  près  de  Ger- 
beroy,  où  l'on  a  vu  les  partisans  fortement  établis  en  1424,  une 
compagnie  communique  avec  le  château  d'Ivry^,  réoccupé 
naguères  par  un  parti  gascon-français,  commandé  par  Géraud 
de  la  Pallière,  et  dont  le  siège,  comme  on  sait,  devient  l'oc- 
casion du  choc  de  VerneuiP.  Dans  les  rangs  de  la  garnison 
de  fortune  qui  tient  la  place,  il  se  trouve  des  partisans  du  pays 
de  Gaux,  un  journalier  de  Goderville*^  échoué  dans  la  contrée", 

1.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4485,  fol.  429-430,  le  30  avril;  fol.  403,  le  2  mai. 

2.  Sur  Guillotin  de  Lansac,  voir  Y  Annexe  1. 

3.  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  4485,  fol.  212. 

4.  Cette  date  du  10  mai  résulte  de  l'analyse  donnée  par  M.  de  Beaurepaire 
(De  l'Administration  de  la  Normandie,  p.  45-46). 

5.  La  date  exacte  de  la  reprise  de  Gaillon  est  donnée  par  Pierre  Cochon  : 
«  Et  le  tindrent  jusques  o  viii"  jour  de  jullct  CCCC  X.XIIII  ensuiant,  qu'i  le 
rendirent  audit  régent,  et  se  mistrenl  en  sa  grâce  et  merchy.  b  {Pierre  Cochon, 
éd.  de  Beaurepaire,  p.  293.) 

6.  La  Chronique  dite  des  Cordeliers,  dans  sa  sécheresse,  est  naïvement  élo- 
quente sur  ce  point.  Il  ne  faut  pas  oublier  que  la  garnison  était  composée  de 
réguliers  de  l'armée  nationale  française  :  «  Fu  Gaillon  reprin  de  Françoix  et 
d'Engloix  (d'Anglo-Courguignons),  et  furent  tous  mis  à  l'espée  ceulx  de  dedens 
en  grand  nombre.  »  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  23018,  fol.  448  v°.) 

7.  Fontenay-Torcy,  Oise,  cant.  de  Songeons. 

8.  Ivry-la-Bataille,  Eure,  cant.  de  Saint-André. 

9.  Sur  les  circonstances  de  la  reprise  d'Ivry,  voir  ci-dessous,  Annexe  4. 

10.  Goderville,  Seine-Inférieure,  ch.-I.  de  cant.,  arr.  du  Havre. 

11.  «  Voyant  aussi  que  audit  lieu  de  Goderville,  qui  n'est  que  un  simple  vil- 


DANS  LA  HAUTE  NORMANDIE,  293 

d'irrégulier  passé  soldat,  qui  retourne  ensuite  à  son  labour  et  au 
travail  de  la  terre,  dans  son  village  ruiné  par  l'invasion  ^  Les  par- 
tisans des  bois  de  Fontenay,  malgré  la  distance  et  l'isolement, 
savent  l'enlèvement  d'Ivry  par  Géraud  de  la  Pallière.  Ils  ont  avec 
eux  un  prisonnier  dont  on  espère  une  rançon  de  choix.  Pour  s'as- 
surer la  conservation  de  ce  précieux  captif,  on  l'expédie  en  sûreté 
jusqu'au  château  qui  marque  le  point  le  plus  avancé  des  postes 
français.  De  Gerberoy  à  Ivry,  des  sources  du  Thérain  jusqu'à  la 
vallée  de  l'Eure,  la  troupe  qui  l'escorte  fait  ainsi  au  moins  une 
trentaine  de  Heues  de  pays,  à  couvert,  d'abri  en  abri,  jusqu'à  la 
place  fameuse,  dont  l'escalade  a  jeté  un  tel  désarroi  dans  le  camp  des 
envahisseurs,  qui  vient  de  repousser  un  premier  siège  et  qui  défie 
la  Normandie  2. 

Dans  le  pays  d'Auge,  pendant  la  préparation  du  grand  effort 
de  1424,  en  avril,  Robert  de  Carrouges  a  passé  sans  encombre, 
suivi  de  quelques  hommes  à  lui,  de  Fontaine-la-Soret^,  aux  envi- 
rons de  Serquigny,  jusqu'à  Montfarville^  à  l'extrémité  du  Coten- 
tin,  d'où  il  est  reparti  pour  gagner  par  Carrouges^  la  lisière  dis- 
putée du  Perche  et  les  places  françaises  du  Maine ^.  C'est  sur  le 
même  point  que  se  dirige  son  compagnon  d'armes,  Guillaume  de 
Brèvedent,  qui  vers  la  même  époque  manœuvre  avec  sa  compa- 
gnie autour  de  Lisieux.  Du  pays  entre  Touques  etDives,  du  Tor- 
quesne'^,  où  il  a  conduit  sa  dernière  opération,  il  passe  jusqu'au 
Mans,  emmenant  avec  lui  un  prisonnier  de  marque  et  livrant 
combat  tout  le  long  de  la  route  aux  Anglais  qui  le  j^oursuivent^ 

lage  et  où  il  n'y  a  que  xii  raesnages  ou  environ,  il  ne  povoit  bonnement  ne 
seurement  demourer.  » 

1.  Rémission  pour  Robin  Desioges,  journalier,  de  Goderville.  Doc.  en  date 
d'août  1425  :  faits  remontant  à  deux  ans.  Arcb.  nat.,  JJ  178,  n»  218. 

2.  Rémission  pour  Guillot  Molain,  dit  Bourgain,  de  Fontenay,  caution  de 
Willemot  de  la  Fontaine,  lequel  avait  été  emmené  prisonnier  à  Ivry  et  taxé  à 
deux  cents  écus  d'or.  Doc.  en  date  de  novembre  1424  :  faits  remontant  à  un  an. 
Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  50. 

3.  Fontaines-la-Sorel,  Eure,  cant.  de  Beaumont-le-Roger. 

4.  Montfarville,  Manche,  cant.  de  Quettehou. 

5.  Carrouges,  Orne,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  d'Alençon. 

6.  Rémissions  pour  Jean  Lemonnier,  clerc  de  procureur,  de  Serquigny  ;  Jean 
Lebret,  maréchal-ferrant,  de  Carsix,  pour  faits  de  participation.  Doc.  en  date  de 
novembre  1424  :  faits  remontant  à  Pâques  (23  avril),  puis  au  temps  compris 
entre  la  Trinité  et  la  Saint-Jean  (18-24  juin).  Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  18,  30. 

7.  Le  Torquesne,  Calvados,  cant.  de  Blangy. 

8.  Rémissions  pour  Guillaume  Dunel  et  Pierre  Dunel,  cultivateurs,  du  Tor- 


294  LA   GDERRE   DE   PARTISANS 

Leur  tradition  survit.  C'est  un  de  leurs  émules,  ce  bâtard  de 
Douville\  prisonnier  à  la  Ferté-Fresnel  en  septembre  1436,  qu'on 
envoie  sous  escorte  jusqu'aux  geôles  de  Lisieux,  et  «  par  lequel 
pourraient  être  connues  »,  dit  la  quittance  qui  mentionne  le  fait,  i 
«  plusieurs  trahisons  et  ventes  faites  aux  brigands  par  plusieurs  I 
personnes,  leurs  réconforteurs^  ».  Un  de  leurs  héritiers  encore, 
cet  intrépide  Le  Borgne  de  Nocé^  le  redoutable  chef  de  partisans 
dont  les  incursions  jettent  la  terreur  de  Pont-Audemer  jusqu'à 
Caen.  Capturé  en  1438  par  l'écuyer  "William  Herdson,  sa  rançon 
se  marchande  jusqu'à  trois  mille  saluts  d'or,  une  fortune  de  sol- 
dat. Mais  la  hache  du  bourreau  termine  à  Lisieux  sa  carrière 
aventureuse  ^  qui  force  l'admiration  de  ses  ennemis  et  lui  con- 
quiert une  légende^. 

De  semblables  exemples  de  cheminements  secrets,  de  transports 
de  troupes  invisibles  à  de  longues  et  périlleuses  distances,  se  pro- 
duisent et  se  multiplient  vers  l'heure  même  où  va  se  livrer  le  choc 
décisif  de  Verneuil. 

Dans  le  pays  virois,  les  partisans  de  la  forêt  l'Evêque^  sont 
en  communication  avec  les  garnisons  françaises  du  Parc-l'Evêque, 
près  d'Avranches,  et  de  Mausson,  à  l'extrémité  du  Maine". 

quesne,  pour  faits  de  participation.  Doc.  en  date  de  mai  142G  :  faits  remon- 
tant à  deux  ans.  Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  520. 

1.  Douville,  Calvados,  cant.  de  Dozulé. 

2.  Quittance  des  frais  de  voyage  du  messager  ayant  porté  l'ordre  de  transfert, 
délivrée  par  le  vicomte  d'Auge,  en  date  du  25  septembre  143G.  Bibl.  nat.,  ms. 
fr.  26061,  n°  2941. 

3.  Noce,  Orne,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Morlagne. 

4.  Lettres  de  Henri  VI,  en  date  du  13  décembre  1438,  accordant  à  William 
Herdson,  écuyer,  600  livres  tournois  en  compensation  de  la  rançon,  non  touchée 
par  lui,  de  son  prisonnier,  «  Le  Borgne  de  Nossey  »,  jugé  et  exécuté  à  Lisieux 
par  ordre  supérieur  du  grand  séiiéclial  de  Normandie,  «  lequel  estoit  homme 
de  grant  entrcprinsc  et  couraige  et  qui  très  souvent  venoit  et  se  tenoit  k  grant 
compaignie  de  gens  en  plusieurs  parties  de  nostre  pais  de  Normendie  et  mes- 
mcment  es  vicontcz  d'Auge,  d'Orbcc,  de  Pont-Audemer,  Caen,  Falaise  ctArgcn- 
then.  »  Bibl.  nat.,  ms.  fr.  2G0G5,  n"  3647. 

5.  L'existence  et  le  rolc  du  b;Uard  de  Douville  et  du  Borgne  de  Noce  en  1436 
et  1438  viennent  d'être  récemment  signalés  dans  une  étude  de  M.  le  vicomte 
Louis  Bioult  de  Neuville,  parue  au  cours  de  l'impression  de  ce  travail.  {De  la 
résistance  à  l'occupation  anglaise  dans  le  pays  de  Lisieux  de  1424  à  1444, 
p.  16  et  21.  —  Bulletin  de  la  Société  des  Ant.  de  Normandie,  t.  .\VI,  1893.) 

6.  La  fonU  rÉv<^([ue,  dont  la  superdcie  actuelle  ne  parait  pas  très  étendue, 
est  située  à  droite  de  la  Soulcuvrc,  alllucnl  de  la  Vire,  en  bordure  de  la  roule 
d'Avranches  à  Caen  jtar  Villedieu  et  Villers-Bocage. 

7.  Pour  les  faits  qui  suivent,  rémission  pour  Colin  Le  Vaillant,  écuyer,  de 


DANS  LA  DAUTE  NORMANDIE.  295 

Le  Parc*  est  cette  résidence  fortifiée  des  évêques  d'Avranches, 
sur  le  chemin  d'Avranches  à  Villedieu,  que  les  comptes  de  Nor- 
mandie mentionnent  pendant  une  certaine  période  comme  régu- 
lièrement armée,  et  qu'on  ne  voit  pas  sans  surprise,  à  ce  moment 
même,  entre  les  mains  d'un  parti  français  2.  Mausson^est  cette 
forteresse,  sentinelle  perdue  des  dernières  places  du  Maine,  près 
du  point  de  trisection  des  frontières  normandes,  bretonnes  et 
raancelles,  qui  marquera  bientôt  le  dernier  jalon  du  territoire 
national^.  Elle  se  plante  au  coin  le  plus  avancé  de  la  chaîne  de 
lieux  forts  :  Montaudin^  la  Gravelle^  et  Craon',  qui  garderont 
toujours,  tout  contre  les  marches  de  Bretagne,  une  mince  bande 
de  terre  française,  même  au  fort  de  l'invasion  du  Maine^,  et  dont 
elle  fixe  ainsi  l'échelon  extrême  et  le  plus  aventuré.  C'est  par 
cette  étroite  lisière,  long  chemin  couvert  abrité  du  côté  breton, 
que  les  hardis  commandants  des  dernières  places  du  Loir  et  de 
la  Sarthe  filent  avec  leur  cavalerie  vers  la  basse  marche  de  Nor- 
mandie, comme  on  le  constate  si  souvent  depuis  1428,  pour 
mener  ces  courses  aventureuses,  ces  raids  étonnants  d'audace 
poussés  jusque  sous  les  murs  d'Avranches  et  de  Saint-Lô^.  Maus- 

Ferrière  -  Hareng ,  pour  faits  de  complicité.  Doc.  en  date  de  mars  1425  : 
faits  remontant  à  l'époque  de  la  bataille  de  Verneuil  (17  août  1424).  Arch.  nat., 
JJ  173,  n»  115. 

1.  Le  Parc-I'Évêque,  sur  le  territoire  de  Sainte-Pience  (Manche,  cant.  de  la 
Haye-Pesnel). 

2.  Sur  le  Parc-l'Évêque,  voir  ci-dessous,  Annexe  3. 

3.  Mausson,  sur  la  Futaie,  branche  occidentale  de  l'Airon,  affluent  de  la 
Sélune,  très  près  de  la  lisière  de  Bretagne,  marquée  par  la  Glaine,  branche 
orientale  de  l'Airon,  et  de  celle  de  Normandie,  marquée  par  un  cours  d'eau, 
affluent  de  l'Airon,  qui  passe  près  de  l'abbaye  fortifiée  de  Savigny,  théâtre 
d'importants  faits  de  guerre  en  1434.  Le  lieu  où  s'élevait  Mausson,  encore  dési- 
gné sur  les  cartes  de  Cassini,  est  actuellement  compris  dans  le  territoire  com- 
munal de  Landivy  (Mayenne,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Mayenne).  Voir  Léon  Maître, 
Dictionnaire  topographique  du  département  de  la  Mayenne. 

4.  Sur  Mausson,  voir  Annexe  3. 

5.  Montaudin,  un  peu  plus  au  sud,  sur  la  route  de  Laval  par  Ercée  (Mayenne, 
cant.  de  Landivy). 

6.  La  Gravelle,  le  lieu  de  la  rencontre  célèbre  du  26  septembre  1423  (Mayenne, 
cant.  de  Loiron). 

7.  Craon,  sur  l'Oudon  (Mayenne,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Château-Gonlier). 

8.  Sur  ces  trois  places,  voir  Annexe  3. 

9.  Ch.  Le  Breton,  l'Avranchin  pendant  la  guerre  de  Cent  ans,  ch.  ix 
[Mém.  de  la  Soc.  des  Ant.  de  Normandie,  t.  XXX,  1880).  —  Annexe  3,  ci- 
dessous,  pour  la  reprise  du  Parc.  —  Siméon  Luce,  Cfiron.  du  Mont-Saint- 


296  LA   GUERRE   DE   PARTISANS 

son,  en  1424,  est  occupé  par  une  garnison  entreprenante.  Une 
centaine  d'hommes,  détachés  de  la  place  et  de  celle  du  Parc,  se 
trouvent  en  août,  au  moment  de  l'anxieuse  attente  de  la  rencontre 
qui  se  prépare  sur  la  lisière  du  Perche,  rassemblés  avec  les  par- 
tisans dans  la  forêt  l'Évêque,  exposés  en  pleine  Normandie  entre 
les  deux  villes  fortes  de  Vire  et  de  Bayeux^  On  les  voit  concer- 
ter avec  les  irréguliers  du  pays  l'escalade  prochaine  de  l'abbaye 
de  Torigny^,  sur  le  chemin  de  Saint-Lô^  Ils  ont  avec  eux  des 
échelles  de  siège  et  se  font  renseigner  par  un  vieux  gentilhomme 
du  pays,  du  village  voisin  de  Ferrière-Hareng^  sur  les  nouvelles 

Michel,  t.  I,  p.  272,  n.  1,  et  Pièces  justif.,  a"  94,  95,  175,  205.  -  Arch.  nat., 
JJ  173,  n»  695. 

1.  «  ...  Ainsi  que  sa  demeure  soit  et  habite  en  pays  et  contrée  de  bois  et 
forests,  comme  à  la  forest  l'Évesque  et  autres  bois  de  la  viconté  de  Bayeux, 
csquelz  bois  les  brigands  et  nos  ennemis  ont  fréquenté  souventes  fois,...  et  tant 
que  nagaires,  environ  le  temps  que  la  bataille  fut  falote  à  Verneuil,...  vlndrent  à 
son  hostel,  de  nuyt,  plusieurs  brigans  et  nos  ennemis  lesquels  par  contralncle 
le  menèrent  de  fait  en  un  bois  assez  près  de  sa  maison,  ouquel  avolt  de  lx  à 
iiii'^'^  hommes  armez  des  forteresses  du  Parc  et  de  Mauson  nos  adversaires,  et, 
luy  ylec  arrivé,...  le  firent  jurer  qu'il  dlroit  vérité  en  lui  demandant  s'il  savoit 
aucune  chose  de  nouvel,  qui  leur  dit  qu'il  avolt  oy  dire  que  nosdis  ennemis 
avoient  esté  desconfiz  à  Vernuel,  dont  ils  furent  très  courrouciez.  Et  après  ce 
sciournerent  longuement  esdls  bois,...  et  le  contraignirent  à  leur  montrer  le 
chemin  et  les  mener  à  Thorigny  et  tout  de  nuyt...  »  Arch.  nat.,  JJ  173,  n'  115. 

2.  Torigny-sur-Vire,  aux  deux  tiers  environ  de  la  route  de  Vire  à  Salnt-Lô 
(Manche,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Saint-Lô). 

3.  Torigny,  qui  en  1417  avait  donné  lieu  à  un  siège  (Arch.  nat.,  JJ  173,  n»  71), 
est  mentionné  comme  armé  en  octobre  1419.  (Rôles  nonn.  et  franc.,  n"  675, 
1359.)  On  voit  la  place  munie  d'une  garnison  française  en  septembre  1433. 
{Chron.  du  Mont-Haint-Michel,  t.  II,  n"  144.)  En  1437,  un  parti  français  entré 
par  l'Avranchin  enlève  les  halles  fortifiées  de  la  ville.  (Ibid.,  n°  202.)  Il  y  avait 
d'ailleurs  de  nombreux  partisans  dans  la  région,  à  cette  époque  même.  (Bibl. 
nat.,  ms.  fr.  26063,  n"  3326.)  Lors  de  la  reconquête,  Torigny  capitule  entre  le 
15  et  le  29  septembre  1449.  (Chron.  du  Mont-Saint-Michel,  éd.  Slméon  Luce, 
t.  I,  p.  49)  —  La  terre  de  Torigny,  confisquée  sur  Olivier  de  Mauny,  avait 
été  concédée,  par  lettres  du  5  mai  1418,  ;\  John  Popham,  premier  bailli  anglais 
de  Caen.  (Rôles  norm.  et  franc.,  n°'  132,  cf.  n"  804.)  —  L'abbaye  bénédictine 
de  Torigny,  au  diocèse  de  Bayeux,  était  alors  gouvernée  par  l'abbé  Nicolas, 
qu'on  voit  en  charge  en  1415  ft  en  1451,  et  sur  la  vie  duquel  on  ne  semble 
guère  connaître  de  détails.  (Gall.  christ.,  t.  XI,  col.  456-458.)  —  Torigny  est  sur 
le  chemin  de  Vire  à  Saint-Gilles,  le  célèbre  pèlerinage  voisin  de  Salnt-Lô 
(Manche,  cant.  de  Marigny),  fréquenté,  comme  l'on  sait,  par  Olivier  Bassclin, 
Jeun  Uoschicr  et  les  patriotes  du  Val-dc-Vire,  comme  un  moyen  d'incessantes 
relations  avec  la  foule.  C'est  cette  particularité  qui  a  engagé  à  réunir  ces  notes 
incomplètes  sur  ce  lieu. 

4.  Ferrière-IIareng,  Calvados,  cant.  de  Bény-Bocage. 


DANS   LA   HAUTE   NORMAiNDIE.  297 

de  l'armée.  Des  fuyards  ont  appris  que  le  grand  choc  est  déjà 
commencé,  que  la  bataille  qui  se  livre  à  vingt-cinq  lieues  de  là 
est  engagée  à  fond.  Mais  nul  n'en  sait  encore  l'issue,  et,  fiévreu- 
sement, soldats  et  partisans  en  attendent  le  résultat,  qui  va  vio- 
lemment annuler  leurs  plans  et  leur  espoir. 

On  se  souvient  de  l'heureux  coup  de  main  risqué  par  la  gar- 
nison française  de  Dreux,  en  1421,  contre  l'abbaye  fortifiée  du 
Bec-Hellouin.  Deux  ans  auparavant,  l'enlèvement  de  Saint-Mar- 
tin-le-Gaillard,  dans  le  pays  de  Caux,  dû  à  quelque  parti  sorti 
des  lisières  de  la  Picardie  et  du  pays  de  Bray,  avait  donné 
l'exemple.  Le  chef-d'œuvre  du  genre  aurait  été  certainement, 
s'il  fallait  adopter  la  version  acquise,  le  projet  de  marche  ima- 
giné sur  Dangu  par  les  capitaines  manceaux,  à  la  fin  de  1424. 
S'il  faut  désormais  rayer  de  la  réalité  cette  entreprise,  pourtant 
digne  de  leur  courage,  la  course  en  Normandie,  dirigée  en  août 
1422  par  Jean  d'Harcourt,  comte  d'Aumale,  parti  des  alentours  du 
Mans,  n'en  reste  pas  moins  le  type  de  ces  entreprises  audacieuses, 
où  des  corps  de  cavalerie  régulière,  passant  par  les  forêts  et  les 
chemins  détournés,  s'appuient  sur  les  partisans  qui  les  guident  et 
grossissent  leur  masse  au  passage.  Les  frontières  du  Maine  et  le 
Pays  Chartrain  ofirent  sous  ce  rapport  une  réserve  inépuisable 
d'initiatives  aventureuses  ^ 

La  compagnie  de  Jean  Havage,  qui  hante  en  1425  les  bois 
entre  Laigle  et  Verneuil,  vers  Dampierre-sur-Avre  ^  dispose  de 
moyens  suffisants  pour  faire  parvenir  jusqu'à  Fécamp  un  message 
de  reconnaissance,  peut-être  un  signe  conventionnel,  au  chirur- 
gien de  campagne  qui  a  guéri  son  chef  blessé  dans  un  combat^. 
Bien  plus  avant  encore  en  Normandie,  la  même  année,  Pierre 
LeBigourdais,  le  redoutable  compagnon  de  guerre  qui  tient  depuis 
sept  ans  les  bois  de  Saint-Didier'*,  près  d'EIbeuf,  relâché  après  cap- 
ture et  courant  en  liberté  la  campagne,  fait  aller  et  venir  des  émis- 
saires de  Louviers  à  Vendôme.  Dans  Vendôme,  à  plus  de  trente 
lieues  du  pays  ennemi,  le  chef  de  bandes  entretient  des  relations 
avec  les  Français  de  la  place^.  11  en  reçoit  des  communications, 

1.  On  ne  revient  pas  ici  sur  ces  faits,  qui  ont  été  exposés  ci-dessus. 

2.  Danipierre-sur-Avre,  Eure-et-Loir,  cant.  de  Brezolles. 

3.  Rémission  pour  Chardot  Honfroy,  cliirurgien-barbier,  de  Breteuii,  pour  faits 
de  complicité.  Doc.  en  date  de  juillet  1425  :  faits  remontant  à  Pâques  (8  avril). 
Arch.  nat.,  JJ  173,  n°  201. 

4.  Saint-Didicr-des-Bois,  Eure,  cant.  d'Amfrevillc-la-Campagne. 

5.  Vendôme,  avec  Châteaudun,  plus  avant  encore  dans  la  vallée  du  Loir, 


298  LA  GDERRE   DE   PARTISANS 

des  signaux,  de  l'argent,  qui  lui  parviennent  jusque  dans  sa 

demeura  toujours  ville  française.  Quelques  Parisiens  y  entretenaient  néanmoins 
des  relations.  (Arch.  nat.,  JJ  173,  n'  575.)  —  Vendôme  avait  été  l'objet  d'une 
démonstration  inquiétante  de  la  part  de  Henry  V  en  personne  vers  la  fln  d'août 
1421,  après  la  chute  de  Dreux  (Vallet  de  Virivilie,  Hist.  de  Charles  VII,  t.  I, 
p.  275-276),  et  depuis  avait  vu  reparaître,  en  1422,  une  armée  anglaise  comman- 
dée par  le  comte  de  Salisbury.  (Geste  des  nobles,  éd.  V.  de  Virivilie,  p.  190.) 
Coupée  d'Orléans  par  la  perle  de  Marcheuoir,  forteresse  enlevée  par  les  Anglo- 
Bourguignons  à  la  fin  de  1423  (voir  ci-dessous),  la  place  de  Vendôme  n'était  pas 
encore,  à  cette  époque  de  1425,  menacée  de  front  par  la  perte  de  la  Chartre-sur- 
Loir,  de  Saint-Calais  et  de  Savigny-sur-Braye,  conquis  par  l'armée  anglaise  du 
Maine  seulement  dans  l'hiver  de  1425-1426  {Raoulet,  éd.  V.  de  Virivilie,  t.  III, 
p.  190  ;  Grafton's  Chronicle,  éd.  Ellis,  Londres,  1809,  t.  I,  p.  559),  ni  presque 
complètement  cernée,  comme  elle  le  fut  depuis  la  prise  de  Montdoubleau,  effec- 
tuée en  septembre  1426  par  l'armée  anglaise  du  Vendômois,  encore  conduite 
par  Salisbury.  (Documents  cités  par  M.  de  Beaucourt,  Hist,  de  Charles  VII, 
t.  II,  p.  24,  n.  6.)  —  A  ce  moment,  pendant  un  an  (1426-1427),  Vendôme  ne 
communiquait  plus  qu'avec  Châteaudun,  qui,  par  les  bicoques  de  Beauce,  con- 
servait encore  sa  route  libre  vers  Orléans  et  la  ligne  de  la  Loire.  C'est  en  mai 
1427  que  se  prononça  la  plus  sérieuse  menace  dirigée  contre  la  place.  L'armée 
anglaise  des  comtes  de  Warwick  et  de  Suffolk,  qui  vint,  comme  on  sait,  assié- 
ger en  vain  Montargis,  était  en  effet  destinée  à  opérer  auparavant  contre  Ven- 
dôme. Mais  les  colonnes  d'invasion  ne  semblent  pas  s'être  montrées  en  vue  et 
paraissent  avoir  été  directement  dirigées  de  Verneuil,  où  avait  lieu  leur  con- 
centration, sur  Montargis  et  le  Câlinais,  où  elles  devaient  être  si  rudement  mal- 
traitées. La  date  du  26  mai,  souvent  assignée  comme  correspondant  au  siège  mis 
devant  Vendôme  (Longnon,  les  Limites  de  la  France,  p.  42  ;  —  de  Beaucourt, 
IHst.  de  Charles  VU,  t.  II,  p.  27;  —  L.  Jarry,  le  Compte  de  l'armée  anglaise, 
ch.  v),  ne  peut  s'appliquer  qu'à  l'ordre  de  préparation  d'un  convoi,  concentré 
à  Évreux  et  expédié  ensuite  jusqu'à  Verneuil  seulement,  lieu  qu'il  ne  dépasse 
pas.  En  tout  cas,  on  ne  peut  conclure  que  celte  démonstration  ait  amené  une 
occupation  même  temporaire  de  Vendôme  par  les  forces  anglaises.  (Voir  sur  la 
préparation  de  ce  siège  de  Vendôme  le  très  exact  chapitre  de  l'élude  récente  de 
M"'  Amicie  de  Villaret,  Campagnes  des  Anglais  dans  VOrléanais,  la  Beauce 
chartraine  et  le  Gâtinais  (1421-1428).  Orléans,  1893,  p.  7-8,  10-16,  22-23,  et 
Pièces  justif.,  n°'  1  et  4.)  —  En  juillet  1427,  les  abords  de  la  place  de  Vendôme 
étaient  d'ailleurs  entièrement  nettoyés,  et  la  garnison  française,  sous  Renaud- 
Guilhcm  de  Vignolcs,  l'un  des  frères  de  La  Ilire,  opérait  librement  des  courses 
contre  les  Anglais  de  la  Charlre-sur-Loir.  (Abbé  Bourrasse,  les  Miracles  de 
Madayne  sainte  Katherine  de  Fierboijs  en  Touraine,  p.  11-14.)  La  réoccupation 
passagère  de  Marchenoir  par  les  Français  (voir  ci-dessous),  et  la  reprise,  qui 
parait  définitive,  de  Montdoubleau,  o|)ôr6es  toutes  deux  dans  les  derniers  jours 
d'août  ou  l(ïs  premiers  de  septembre  (Documents  cités  par  M.  de  Beaucourt, 
Hist.  de  Charles  VII,  t.  II,  p.  291,  n.  2),  assurent  alors  pour  quelque  temps  le 
dégagement  de  Vendôme.  —  A  la  suite  de  la  campagne  préparatoire  au  siège 
d'Orléans,  menée  par  Salisbury  dans  l'été  de  1428,  Vendôme  se  trouve  plus 
élroilement  pressé  que  jamais  par  suite  de  la  perte  nouvelle  de  Marchenoir, 


DiNS  LA   HADTE   NORMANDIE.  299 

retraite,  presque  à  la  vue  des  remparts  convoités  de  Rouen*. 
De  la  forêt  de  Lyons ,  de  cette  région  légendaire  qui  sert  de 
forteresse  naturelle  aux  partisans  du  Yexin,  les  compagnies 
solides  et  bien  armées  qui  s'y  maintiennent,  avec  l'énergie  dont  on 
a  saisi  tant  de  preuves  sur  le  fait,  communiquent  avec  les  places 
françaises  des  bords  de  la  Loire.  Dans  le  cours  de  l'an  1427,  l'un 
de  ces  groupes  d'irréguliers  a  mis  la  main  sur  un  prisonnier  de 
marque.  C'est  un  sergent  de  la  châtellenie  de  Lyons  S  Robinet  Le 
Doyen,  dont  la  capture  a  été  relatée  en  son  lieu.  Sorte  d'otage 
fructueux  et  productif,  dont  Pierre  Le  Bigourdais  gardait  aussi 
précieusement  un  représentant  dans  les  bois  d'entre  Louviers  et 
Elbeuf,  comme  garantie  de  sa  tête  mise  à  prix  3.  Les  Vexinois, 
comme  leurs  compagnons  du  pays  de  Bray,  qu'on  vient  de  voir 
convoyer  leurs  captifs,  en  1424,  jusqu'au  château  d'Ivry,  tiennent 
à  préserver  soigneusement  ce  dépôt,  qui  vaut  une  fortune.  C'est 
à  Beaugency^  sur  la  Loire,  à  cinquante  lieues  des  bois  qui  leur 
servent  d'abri,  que  les  partisans  expédient  le  sergent  de  la  châ- 
tellenie de  Lyons.  Par  quelles  étapes,  par  quels  chemins  couverts 
gagnent-ils  ainsi  cette  place  du  val  de  Loire  qui  va  bientôt  tom- 
ber aux  mains  des  assiégeants  d'Orléans^?  Il  serait  aventuré  de 

conquise  avant  le  21  septembre  (voir  ci-dessous),  et  de  la  chute  de  Beaugency 
le  25  septembre  (voir  ci-dessous).  Deux  petites  places  situées  entre  Vendôme  et 
Châteaudun,  Montigny-le-Ganelon,  sur  le  Loir,  et  la  Ferté-Villeneuil,  sur  l'Aigre 
(Eure-et-Loir,  cant.  de  Cloyes),  encore  occupées  pair  des  combattants  français, 
sont  même  enlevées,  à  cette  époque,  par  des  colonnes  de  l'armée  de  Salisbury, 
avant  le  5  septembre.  (Jules  Delpit,  Documents  français  en  Angleterre,  p.  236- 
237,  rectifié  dans  Longnon,  les  Limites  de  la  France,  p.  44,  n.  1.)  Vendôme  et 
Châteaudun  sont  alors  entièrement  cernés  jusqu'aux  événements  de  mai  1429, 
qui  libèrent  définitivement  ces  deux  capitales  positions. 

1.  Rémission  pour  Guillaume  Ravenier,  cultivateur,  de  Louviers,  pour  faits  de 
complicité.  Doc.  en  date  de  février  1426  :  faits  remontant  à  la  rai-novembre.  Arch. 
nat.,  JJ  173,  n"  355. 

2.  Lyons-la-Forét,  Eure,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  des  Andelys. 

3.  Voir  ci-dessus  :  Sur  la  Seine. 

4.  Beaugency,  Loiret,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  d'Orléans. 

5.  Beaugency,  menacé,  ou  même  occupé  quelque  temps  par  Henri  V  après  la 
prise  de  Dreux,  en  septembre  1421,  et  redevenu  français  immédiatement  après 
(Vallet  de  Virivillc,  Hist.  de  Charles  VU,  t.  I,  p.  276),  capitule  le  25  septembre 
1428  entre  les  mains  de  Salisbury.  (Extrait  d'un  registre  des  minutes  de  Michel 
de  Berry,  à  la  suite  de  Chartier,  éd.  V.  de  Viriville,  t.  III,  p.  208-209.)  La  ville 
redevient  fran(;aise  dans  la  matinée  du  18  juin  1429,  quelques  heures  avant  la 
rencontre  de  Pafay.  (Wallon,  Jeanne  d'Arc,  t.  I,  p.  201,  et  de  Beaucourl,  Hist. 
de  Charles  VII,  t.  II,  p.  220.) 


300  LA   GUERRE   DE   PARTISANS 

vouloir  le  préjuger^  :  le  fait,  indéniable  dans  sa  réalité,  rencontré 
au  hasard  d'une  allusion  dans  un  texte  désintéressé,  sans  nulle 
prétention  de  chronique,  n'en  subsiste  pas  moins  avec  toutes 
ses  conséquences  et  dans  toute  sa  portée  ^ 

Un  regard  encore  sur  l'origine  du  rassemblement  de  partisans 
qui  prononce  sur  la  Roche-Guyon^,  en  mai  1428,  l'attaque 
désespérée  dont  on  a  suivi  le  récit.  Ce  petit  parti,  ainsi  aventuré 
au  pied  de  l'inaccessible  réduit,  a  pour  guide,  on  s'en  souvient, 
un  habitant  du  pays,  un  Parisien,  ancien  commis  de  marchand 
rentré  dans  son  village  natal,  à  Sainte-Geneviève-lez-Gasny, 
dans  la  vallée  de  l'Epte,  sur  le  revers  des  pentes  qui  portent 
la  forteresse^. 

Or,  la  troupe  qu'il  pilote  jusqu'à  la  berge  de  la  Seine,  sous 
les  escarpements  du  donjon,  sort  de  la  place  de  Nogent-le-Roi, 
dans  la  moyenne  vallée  de  l'Eure,  entre  Dreux  et  Chartres.  Ce 
point  précieux  du  passage  de  l'Eure  a  été  enlevé,  l'automne  pré- 

1.  A  partir  des  derniers  jours  d'août  ou  des  premiers  jours  de  septembre 
1427,  la  réoccupatioii  passagère  de  Marcheiioir,  place  située  entre  Beaugency  et 
Vendôme  (Loir-cl-Clier,  ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Blois),  enlevée  par  les  Français 
au  moment  de  la  délivrance  de  Monlargis  {Geste  des  nobles,  éd.  V.  de  Viriville, 
p.  202  ;  date  exacte  dans  de  Beaucourt,  Uist.  de  Charles  Vil,  t.  II,  p.  29,  a'  2), 
dégage  considérablement  les  approches  de  Beaugency  vers  le  Dunois  et  le  Pays 
Chartrain.  —  Marchenoir,  commandé  par  Pierre  de  Téligny  et  Jean  Roseilles, 
avait  été  conquis  pour  la  première  fois  par  les  Anglais  dans  les  dernières 
semaines  de  1423.  {Fragment  relatif  aux  dommages  causes  par  les  Bourgiù- 
gnons  sur  les  terres  du  duc  d'Orléans  en  1422  et  1423,  à  la  suite  de  la  Chron. 
de  la  Pucelle,  éd.  V.  de  Viriville,  p.  473.  —  Cf.  Arch,  nat.,  JJ  173,  n»'  69, 
132  :  la  place  anglo-bourguignonne  en  janvier-avril  1425,  sous  le  commandement 
de  Jean  des  Mazis,  personnage  marquant  du  parti  bourguignon  dans  la  région 
chartraine;  cf.  aussi  fragment  cité,  p.  472,  la  place  encore  anglaise  en  avril 
1426.)  —  Marchenoir,  après  avoir  été  réoccupé  quelques  mois  par  les  Français 
en  1427-1428,  comme  on  vient  de  le  voir,  fut  repris  par  Salisbury  dans  sa  cam- 
pagne d'ai)proche  d'Orléans  à  la  lin  de  l'été  de  1428,  un  peu  avant  Beaugency, 
et  au  moins  à  la  date  du  21  septembre.  {Chron.  de  la  Pucelle,  éd.  V.  de  Vi- 
riville, p.  258,  et  L.  Jarry,  le  Compte  de  l'armée  anglaise,  ch.  v,  p.  82.)  —  La 
place  redevient  définitivement  française  en  juin  1429,  quelques  jours  après  la 
rencontre  du  18  à  Patay.  {Chron.  de  la  Pucelle,  p.  309.) 

2.  Rémission  pour  Robinet  Le  Doyen,  natif  de  la  forêt  de  Lyons,  sergent  de 
la  chiltellenic  de  Lyons,  emmené  prisonnier  A  Beaugency  on  1427,  puis  délivré 
moyennant  rançon.  Doc.  en  date  du  2G  décembre  1431  :  faits  remontant  à  l'an- 
née 1427.  Arch.  nat.,  JJ  175,  n"  57. 

3.  La  Roclie-Guyon,  sur  la  rive  droite  de  la  Seine,  au  sommet  de  la  longue  boucle 
qui  s'étend  entre  Mantes  et  Vcrnon  (Scine-ct-Oise,  cant.  de  Magny-cn-Vexin). 

4.  Sainte-Geneviève-lez-Gasny,  Eure,  cant.  d'Ecos. 


DANS  LA  HAUTE  NORMANDIE.  301 

cèdent,  dans  le  retour  éphémère  de  fortune  qui  a  suivi  le  dèblo- 
quement  de  Montargis,  par  le  Français  Gèraud  de  la  Pallière, 
l'ancien  «  eschielleur  »  d'Ivry,  coureur  consommé  des  marches 
de  Beauce.  Nogent-le-Roi*  vient  de  tomber  entre  ses  mains, 
avec  Châteauneuf-en-Thimerais^  de  l'autre  côté  de  l'Eure,  sur 
la  route  de  Verneuil,  avec,  bien  plus  avant  vers  le  sud  de  Paris, 
Rochefort-en- Yveline ^  Bretencourt^  et  très  probablement  Ram- 
bouillet ^,  dans  ce  fugitif  et  décevant  rappel  de  chance  que  marque 
l'automne  de  1427,  à  l'heure  du  succès  sans  lendemain  remporté 
devant  les  fossés  de  Montargis  ^. 

De  Nogent-le-Roi  jusqu'à  la  Roche-Guyon,  l'entreprenante 
compagnie  se  dissimule  pendant  plus  de  quinze  lieues.  Elle  fait 
route  par  les  plateaux  déserts  que  raye  la  Vesgre,  par  les  bois  de 
Villiers-en-Désœuvre'  et  de  BrévaP  :  c'est  le  pays  où  règne 
Pierre  Le  Bascon,  le  partisan  qu'on  a  vu  à  l'œuvre  dans  ce  dis- 
trict peu  gardé^.  Un  des  hommes  déterminés  qui  la  composent, 
partisan  d'occasion,  marchand  à  Paris  de  son  métier,  sort  de  la 
garnison  de  Montpipeau*",  bicoque  orléanaise  voisine  de  Beau- 

1.  Nogent-le-Roi,  Eure-et-Loir,  ch.-I.  de  caat.,  arr.  de  Dreux. 

2.  Ciiàteauneuf-en-Thimerais,  au  centre  du  petit  pays  de  ce  nom,  lisière  étroite 
entre  les  vallées  parallèles  de  l'Avre  et  du  haut  cours  de  l'Eure  (Eure-et-Loir, 
ch.-l.  de  cant.,  arr.  de  Dreux). 

3.  Rochefort-en-Yveline,  sur  l'une  des  rivières  qui  vont  courir  à  l'Orge,  dans 
la  région  de  la  forêt  de  Rambouillet  (Seine-et-Oise,  cant.  de  Dourdan). 

4.  La  place  nommée  «  Béthencourt,  Berthencourt,  »  dans  les  deux  seules  chro- 
niques qui  la  mentionnent  {Geste  des  nobles,  Chron.  de  la  Pucelle,  éd.  V.  de 
Yiriville,  p.  202  et  256),  «  Brutecourt  »  dans  la  lettre  de  Salisbury  à  la  commune 
de  Londres  (Delpit,  Documents  français  en  Angleterre,  p.  237),  et  restée  long- 
temps inconnue,  est  en  réalité  Bretencourt,  aux  sources  de  l'Orge,  à  la  naissance 
du  plateau  de  Beauce  (actuellement  fraction  de  la  comm.  de  Saint-Martin-de- 
Bretencourt,  Seine-et-Oise,  cant.  de  Dourdan).  Cette  identification  a  été  déter- 
minée d'une  façon  détinitive  par  M.  Longnon  [les  Limites  de  la  France,  p.  43 
et  44).  Bretencourt  se  trouve  ainsi,  bien  plus  avant  que  Rochefort-en-Yveline, 
la  plus  exposée  des  positions  occupées  à  cet  instant  par  les  forces  françaises. 

5.  Rambouillet  se  trouve  en  somme  entre  Nogent-le-Roi  et  Rochefort-en- 
Yveline,  à  cinq  lieues  à  peine  de  la  ligne  de  lEure,  occupée,  comme  il  est 
hors  de  doute,  par  Géraud  de  la  Pallière. 

6.  Sur  ces  cinq  places,  Nogent,  Chàteauneuf,  Rochefort,  Bretencourt  et  Ram- 
bouillet, voir  ci-dessous,  Annexe  5. 

7.  Villiers-en-Désœuvre,  Eure,  cant.  de  Pacy-sur-Eure. 

8.  Bréval,  Seine-et-Oise,  cant.  de  Bonnières. 

9.  Voir  ci-dessus  :  le  Vexin. 

10.  Le  château  de  Montpipeau,  non  loin  de  la  Mauve,  petit  affluent  de  droite 
de  la  Loire,  au-dessous  d'Orléans  (Loiret,  cant.  de  Meung,  comm.  d'Huisseau- 
sur-Mauve). 


302  LA   GUERRE   DE   PARTISANS 

gency*.  La  surprise  reste  sans  effet,  comme  on  sait.  Mais  trois 
compagnons  de  guerre,  le  marchand  parisien,  le  guide  et  un  sol- 
dat gascon,  au  lieu  de  battre  en  retraite  vers  leur  point  de  départ, 
continuent  leur  marche  en  avant.  Ils  réussissent  à  passer  la  Seine, 
abordent  sous  la  falaise  abrupte  en  surplomb  de  la  rivière,  tra- 
versent en  armes  tout  le  Vexin,  toute  la  Picardie,  atteignent  les 
Flandres.  L'un  d'entre  eux,  au  moins,  parti  du  val  de  la  Loire, 
va  gagner  pour  un  temps  la  protection  lointaine  du  sûr  asile  de 
Bruges  2. 

Vers  la  même  époque,  les  partisans  qui  hantent  la  lisière  du 
Perche,  entre  Verneuil  et  Châteauneuf-en-Thimerais,  imaginent 
un  audacieux  projet,  qui  rappelle  étrangement  tel  épisode  de  plus 
modernes  guerres,  dont  un  des  conteurs  les  plus  puissants  et  les 
plus  originaux  de  notre  temps  a  gravé  dans  toute  mémoire  l'épique 
et  incomparable  récit  ^. 

Il  ne  s'agit  de  rien  moins  que  de  l'enlèvement  des  prisonniers 
français  de  la  prison  de  Verneuil  S  plan  concerté  entre  deux  chefs 
de  bandes  des  alentours  et  une  cinquantaine  d'hommes  appelés 
d'une  garnison  voisine,  très  probablement  Chàteauneuf,  pendant 
la  courte  occupation  de  cette  forteresse  qui  vient  d'être  signalée^ 

1.  Montpipeau,  français  jusque-là,  capitule  devant  Salisbury,  au  cours  de  la 
campagne  d'été  de  1429.  [Chron.  de  la  Pucelle,  éd.  V.  de  Viriville,  p.  257.) 

2.  Rémissions  pour  Jean  Le  Chéron,  marchand  de  Paris,  ayant  pris  du  service 
dans  la  troupe  française,  et  Perrin  Musart,  commis  de  marchand,  de  Sainte- 
Geneviève-lez-Gasny,  partisan.  Doc.  en  date  d'octobre  1428  :  faits  remontant  au 
mois  de  mai  ou  juin.  Longnon,  Paris  sous  la  domination  anglaise,  n"  139,  et 
Arch.  nat.,  JJ  173,  n"  253. 

3.  Sans  rechercher  en  rien,  au  cours  de  cette  étude,  de  trop  faciles  compa- 
raisons, il  est  impossible  de  ne  pas  être  vivement  frappé  des  analogies  que 
présente  cet  épisode,  —  l'échec  final  à  part,  —  avec  l'événement  qui  a  servi  de 
fonds  à  l'une  des  œuvres  les  plus  saisissantes  de  la  littérature  contemporaine. 
Tous  les  caractères  d'indiscutable  vérité  historique  du  récit  de  Barbey  d'Aure- 
villy, la  réalité  de  la  double  attaque  de  la  prison  d'Avranches,  puis  de  la  pri- 
son de  Coutances,  par  les  seize  compagnons  de  Jacques  Destouches  de  la  Fres- 
naye,  le  11  janvier  1799,  ont  été  définitivement  établis,  en  dernier  ressort, 
par  M.  de  la  Sicotière,  dans  sa  magistrale  étude  sur  les  Insurrections  nor- 
mandes (t.  II,  liv.  6,  p.  251-258). 

4.  Une  curieuse  description  de  la  prison  de  Verneuil  et  de  ses  défenses  à 
cette  époque  est  donnée  dans  un  texte  qui  relate  une  évasion  individuelle, 
accomplie  sans  secours  extérieur,  quoique  temps  auparavant.  (Abbé  Bourrasse, 
les  Miracles  de  M""  sainte  Katherine  de  Fierboys,  p.  7-8.) 

5.  Tous  les  détails  qui  suivent  sont  scrupuleusement  extraits  des  lettres  de 
rémission  délivrées  à  l'une  des  complices,  Jeanne,  femme  de  Godefroy  Deles- 
pine,  Agée  de  trente-cinq  ans,  de  Verneuil.  Doc.  en  date  du  17  janvier  1429  : 


DANS   LA    HAUTE    NORMANDIE.  303 

Verneuil  est  alors  commandé  par  John  Falstafff,  l'intrépide 
meneur  d'hommes,  le  conducteur  éprouvé  de  tant  de  campagnes, 
le  chef  de  guerre  aussi  vaillant  qu'avisé,  dont  une  légende  sans 
source  a  si  étrangement  dénaturé  la  figure,  la  plus  martiale,  avec 
celle  de  Talbot  son  rival,  que  puisse  alors  faire  surgir  l'Angle- 
terre. 

Présent  ou  absent,  Falstaff  a  dû  mettre  sa  marque  sur  l'orga- 
nisation du  service  de  garde,  et  le  château,  sous  sa  responsabilité, 
ne  peut  être  demeuré  qu'en  mains  sûres ^  Cependant,  un  complot 
s'ourdit,  de  concert  entre  quelques  habitants  de  Verneuil  et  les 
partisans  d'alentour,  que  n'effrayent  ni  les  dangers  ni  les  risques. 
L'époque  en  paraît  malheureusement  difficile  à  préciser,  mais 
semble  néanmoins  se  rapporter  au  milieu  de  l'an  1428,  à  l'instant 
où  les  places  de  la  Beauce  et  de  l'Orléanais  sont  toutes  intactes, 
où  les  forteresses  éparses,  enlevées  l'été  précédent  sur  les  lisières 
du  Perche  et  du  pays  chartrain,  se  trouvent  encore  aux  mains 
du  parti  français  3. 

Une  aventure  passionnelle  a  provoqué  la  périlleuse  entreprise. 
La  «  chambrière  »  du  geôlier  anglais  de  Verneuil,  Jeanne  Dela- 
mare,  Normande  des  environs  immédiats  de  Rouen  ^  aimait 

aucune  allusion  à  l'époque  récente  ou  ancienne  des  faits.  Arch.  nat.,  JJ  174, 
n°  262. 

1.  Falstaff  ne  se  rencontre  avec  certitude  absolue,  comme  capitaine  de  Ver- 
neuil, qu'à  partir  du  terme  du  28  septembre  1428  (De  Beaurepaire,  De  l'admi- 
nistration de  la  Normandie),  fonctions  qu'il  cumule  du  reste,  au  moins  pen- 
dant un  an,  avec  celles  de  commandant  de  Honfleur  et  d'Alençon,  (Ibid.)  Mais 
rien  n'empêche  (il  existe,  comme  on  sait,  une  lacune  dans  les  comptes  de  Nor- 
mandie entre  septembre  1425  et  septembre  1428)  qu'il  n'exerçât  le  comman- 
dement de  Verneuil  depuis  une  époque  antérieure.  Il  devait  occuper  encore 
cette  charge  au  28  novembre  1429.  (Bibl.  nat.,  ms.  fr.  26052,  n»  1134.) 

2.  Il  n'a  pas  été  possible  de  retrouver  l'identité  du  lieutenant  qu'on  voit  en 
charge  à  la  date  de  cet  événement. 

3.  Le  document  qui  sert  de  base  à  ce  récit,  daté,  comme  on  vient  de  le  voir, 
du  17  janvier  1429,  ne  contient  aucune  de  ces  indications,  généralement  cou- 
rantes dans  les  pièces  de  cette  nature,  qui  puisse  aider  à  attribuer  une  époque 
aux  faits  qu'il  contient.  L'intervention  des  habitants  de  Chàteauneuf,  qui 
semble  avoir  procuré,  au  moins  en  partie,  les  cinquante  hommes  nécessaires  à 
l'entreprise,  porterait  à  croire  que  l'événement  se  produisit  vers  la  période 
qu'on  croit  pouvoir  ici  lui  assigner.  Sur  les  prises  et  reprises  de  Chàteauneuf, 
voir  ci-dessus,  et  Annexe  5. 

4.  «  Saint-Martin-des-Autels  »,  lieu  que  le  document  signale  comme  tout 
voisin  de  Rouen.  Serait-ce  Saint-Martin-du- Vivier,  sur  le  Robec  (Seine-Infé- 
rieure, cant.  de  Darnétal)? 


304  LA    GUERRE   DE   PARTISANS 

un  des  prisonniers  français  captifs  au  château,  le  soldat  gascon 
Bertran,  avec  lequel  ses  fonctions  au  service  du  porte-clefs  lui 
facilitaient  sans  doute  plus  d'une  entrevue  dérobée.  Songeant  à  le 
faire  évader,  et  les  autres  avec  lui,  elle  s'en  ouvre  à  deux  femmes 
mariées  deVerneuil,  Agnès  Le  Prévost  et  Jeanne  Delespine,  toutes 
deux  de  plus  ou  moins  galant  renom,  chacune  pourvue  d'un 
amant,  et  disposées  à  la  comprendre.  Des  chefs  de  partisans 
rôdent  aux  alentours  :  Martin  Dubosc  et  son  compagnon  Frisot. 
On  va  leur  parler  au  bois.  On  s'entend  aussi  avec  des  gens  de 
Châteauneuf-en-Thimerais,  avec  la  femme  de  Jean  Trayneau, 
habitant  de  la  place.  Sans  qu'on  puisse  reconnaître  s'il  s'agit  de 
partisans  ou  de  réguliers,  on  convient  avec  Dubosc  et  Frisot  de 
grouper  cinquante  ou  soixante  hommes,  qui  au  jour  dit  se  tien- 
dront aux  abords  du  château,  prêts  à  tout,  l'œil  et  l'oreille  au 
guet,  tandis  que  la  chambrière,  avec  les  clefs  surprises  à  son 
maître,  aura  fait  évader  les  captifs. 

Un  bavardage  de  femme  fait  manquer  ce  premier  projet.  Agnès 
Le  Prévost  ayant  laissé  échapper  quelques  imprudents  propos, 
le  lieutenant  de  Falstaff,  qui  en  reçoit  avis,  retire  à  Tliomas  Près- 
tout,  le  trop  confiant  geôlier,  la  garde  des  clefs,  condition  pre- 
mière de  tout  le  complot,  anéanti  par  ce  brusque  éveil  d'un  soup- 
çon imprévu. 

Sans  se  décourager,  les  affidés  remanient  immédiatement  leur 
plan.  La  petite  troupe  se  retrouve  et  se  compte  à  nouveau.  Une 
attaque  de  vive  force,  qui  n'effraie  pas  cette  poignée  d'hommes 
résolus,  est  décidée  contre  l'enceinte.  Une  embuscade  doit  se  tapir 
près  de  la  chaussée  :  au  premier  matin,  vers  l'heure  des  allées  et 
venues  habituelles  du  personnel  servant  du  château,  on  attaquera 
le  pont  et  tentera  d'enlever  les  captifs.  Pour  signal,  un  sifflement 
convenu,  un  appel  sonore  envoyé  dans  le  creux  des  mains  ' ,  légen- 
daire et  traditionnel  ralliement,  qui  depuis,  presque  sur  le  même 
sol,  a  baptisé  d'autres  sanglants  combats^. 

1.  Le  texte  porte  que  les  affldés  aux  aguets  comptaient,  pour  signal  :  «  sif- 
fler en  la  paume  ».  11  n'est  pas  besoin  d'insister  sur  le  très  curieux  rapproche- 
ment que  ce  fait  autorise  ;\  exécuter,  pour  la  première  fois  à  ce  qu'il  semble. 

2.  La  question  du  surnom  générique,  historiquement  acquis  aux  insurgés  de 
l'Ouest  pendant  les  guerres  de  la  Révolution,  a  été  définitivement  traitée  par 
M.  de  la  Sicotière,  toc.  cit.,  t.  II,  liv.  10,  p.  578-579,  et  dans  l'étude  du  regretté 
Victor  Dudiemin,  publiée  par  M.  Robert  Triger,  les  Premiers  troubles  dans  la 
Mayenne,  cliap.  vi,  p.  190-193  {Revue  historique  et  archéologique  du  Maine, 
l.  XXll  et  XXIII,  années  1887,  2°  semestre,  et  1888,  1"  semestre). 


DANS   LA    HAUTE   NORMANDIE.  305 

Là  encore  le  courage  aventureux  des  conjurés  vint  échouer 
contre  quelque  hasard.  On  n'en  voit  pas  davantage  sur  cette 
entreprise  de  Verneuil,  qui  se  présentée  l'histoire  avec  on  ne  sait 
quoi  d'original  et  d'émouvant  dans  le  détail  qui  fait  un  instant 
oublier  la  dure  férocité  de  cette  guerre  sans  quartier.  On  revient 
vite  aux  visions  plus  sombres  avec  l'évocation  du  supplice  de 
Jeanne  Delamare,  arrêtée  sur  le  soupçon  de  son  rôle  et  qui  paya 
de  sa  vie  sa  vaillance  et  sa  tendresse.  Condamnée  à  mort,  elle  ne 
put  guère  périr,  selon  le  droit  commun,  autrement  qu'enfouie 
toute  vive,  au  pied  de  ce  gibet  de  Verneuil,  où,  par  une  posthume 
et  sauvage  représaille  des  vainqueurs,  s'était  naguère  balancé, 
quatre  ans  auparavant,  le  lendemain  de  la  suprême  défaite  fran- 
çaise, le  cadavre  dépecé  du  dernier  vicomte  de  Narbonne. 

Telles  sont  les  traces  qui  aient  pu  être  relevées  de  l'entente  des 
insurgés  en  armes  avec  les  derniers  débris  des  armées  régulières. 
Le  rôle  de  ces  obscurs,  simples  et  tenaces  combattants  de  l'indé- 
pendance ne  peut  s'en  trouver  qu'élargi,  transformé,  ennobli, 
haussé  jusqu'à  la  conception  du  sentiment  national  le  plus  pur  et 
le  plus  vrai. 

Faits  isolés  sans  doute,  et  n'impliquant,  par  eux-mêmes,  ni 
régularité  ni  permanence  de  ces  relations  hasardeuses  entre  régu- 
liers et  partisans.  Leur  examen  n'en  mérite  ni  moins  d'attention, 
ni  moins  d'intérêt.  De  leur  apparente  dispersion,  de  leurs  mani- 
festations d'abord  déconcertantes,  se  dégage  une  impression,  qui 
persiste,  d' œuvre  commune  et  d'occulte  coopération,  toujours 
prêtes  à  s'affirmer,  entre  les  deux  éléments  de  la  défense  du  sol. 
Ces  combattants  indigènes,  sans  forteresses  et  sans  abris,  qui 
courent  la  campagne  et  les  bois,  qui  s'y  dispersent  et  s'y  refor- 
ment, ces  dernières  compagnies  de  l'armée,  à  peine  mieux  enca- 
drées elles-mêmes,  qui  défendent  encore  les  enceintes  démantelées 
et  croulantes  des  frontières  intérieures,  se  pénètrent  mutuellement, 
communiquent,  savent  se  chercher  et  se  rejoindre.  L'esprit  natio- 
nal s'entretient  à  ce  contact,  et,  quand  le  grand  événement  que 
porte  en  elle  la  prodigieuse  année  1429  va  fondre  toutes  ces  éner- 
gies éparses  dans  une  irrésistible  poussée  d'espérance,  la  secousse 
les  trouvera  prêtes  à  l'action,  familières  du  sacrifice,  entraînées 
au  mépris  de  la  mort,  à  la  jouissance  du  péril,  à  la  haine  de 
l'étranger. 

Germain  Lefèvre-Pontalis. 

XH-CX 

^894  20 


QUESTIONS  MÉROVINGIENNES 


VII. 
LES  ACTES  DES  ÉVÊQUES  DU  MANS. 


APPENDICE. 


Les  documents  copiés  par  M.  Julien  Havet  et  destinés  à  figurer  dans 
l'Appendice  (Bibl.  de  l'Éc.  des  ch.,  1893,  p.  601)  n'étaient  pas  matériel- 
lement préparés  pour  l'impression.  Ils  ne  portaient  pas  de  numéros 
d'ordre  :  ceux  d'entre  eux  qui  forment  le  présent  article  sont  ceux 
dont  il  avait  fait  la  critique  dans  la  partie  rédigée  de  son  travail,  et  ils 
sont  rangés  ici  dans  l'ordre  où  il  en  a  parlé.  Les  variantes  des  diverses 
sources  avaient  été  indiquées  par  lui  au  moyen  d'une  disposition  inter- 
linéaire ;  elles  sont  réduites  ici  à  la  forme  d'un  apparat  critique,  avec 
renvois  par  des  lettrines  ;  le  choix  à  faire  entre  elles  est  rarement  indi- 
qué dans  les  copies  de  l'auteur,  et  il  a  fallu  interpréter  son  silence,  au 
risque  de  ne  pas  rencontrer  toujours  son  opinion.  —  Les  portions  de 
texte  que  l'auteur  considérait  comme  apocryphes  ou  suspectes  sont  en 
italiques  :  voir  p.  33. 

[CHARTE  DE  L'ÉVÊQUE  DOMNOLE.] 
572  mart.  0  domin. 

[Voir  Bibl.  de  l'Éc.  des  ch.,  1893,  p.  634  et  suiv.,  1894,  p.  6.] 

Gesta  Aldrici,  p.  22.  [{A.)] 

Cod.  224,  fol.  32  in  Actis  Domnoli  (orthographica  non  euro).  (C.) 

Ibid.,  fol.  89  m  Actis  Aldrici.  (B.) 

Domino  venerabili  vcclesit,-  Cenomannicc  clero  Domnoius  episcopus. 
Gon^ruum  nobis  fuit  ul  volum  desidcrabile  in  caritalis  veslrç  noti- 


vu.    —   LES   ACTES   DES    ÉVÊQDES   DD   MAXS.  307 

ciam  poneremus,  quia  si  consensus  vester  desiderium  cordis  noslri 
décréta»  adneclerlt*  credimus  nullius  ullo  umquam  terapore  contra- 
rietate  a  nobis  pariter  firmata  posse  convelli.  Gum  pro  salulem'^  populi 
vel  cuslodiara'^  civitalis  reliquias  domini«  ac  venerabilis  sancti  Vin- 
centii  martiris  intercedente  presumpUone  ausi  fuerimus  déferre  cum 
Dei  adjutorio,  vel/'  vestro  eidem  loco^  dignitatis  ereximus  in  culmine, 
ita  petimus  ut  nostro''  pariter  ditetur  et  munere,  et  si  sensus'  vester 
in  nosi  contulerit  clarilatem,  banc  paginolam  donationes^'  vestro  que- 
sumus  ut  firmetur  robore'^"'.  Dono^  ergo  in»*  ipsius  domni  Vincentii 
honorem"  donatumque  esse  volumus  villa''  cognominante^  Tri- 
cione*?,  quem'"  Abundantius^  quondara  visus  est  tenuisse,  per  loca 
designata,  de  confluentes-*  usque  Brivas^*'  defluit  in  [Vijdua'*"  usque^' 
termino'^  Proliacense-^'y,  subjungenteadse  adjacentia  Saturniacinse^-, 
Inde  per  via**  Saturniacinse*  pervenit  ad  Wacta<^  usque  Campo<^ 
Daulfo«,  deinde  ad/  broialo  Censurio  usque  ad  domum  Mère,  inde 
adf^  carapum^  Locogiacinse*'  pervenit  ad  ipso-^  Tricione^-,  cum  id 
quicquid  Mallaricus  diaconus  noster  terapore  vitç  suç  usu  fructuario 
possidere  videtur,  cum  agris,  pratis,  pascuis,  silvis,  aquis  aqua- 
rumve  decursibus,  cum  mancipiis  his  nominibus,  Leudomado^  cum 
uxore"*  nomine  Leudomalla  et  infantulum",  Litomeri,  Leudulfo^, 

i.  Tresson  (Sarthe),  sur  l'Étangsort,  affluent  de  la  Veuve. 

2.  Brives  (Sarthe,  communes  de  Courdemanche  et  de  Saiat-Pierre-du-Lorouër), 
au  confluent  de  l'Étangsort  et  de  la  Veuve. 

3.  L'Étangsort,  cours  d'eau  qui  passe  à  Tresson  et  se  jette  dans  la  Veuve  à 
Brives. 

4.  La  Veuve,  affluent  du  Loir. 

5.  Pruillé-l'Éguillé  (Sarthe,  au  nord-ouest  de  Brives). 

6.  Lieu  inconnu,  ainsi  que  les  suivants. 

a.  décréta  A  et  décréta  B  et  décréta  nostra  C.      b.  adnecterit  AB  adnectere 
se  voluerit  C.       c.  sainte  C.       d.  custodia  C.       e.  domni  C.       f.  correction 
proposée  en  marge  :  u[t].    g.  eisdem  locum  C.    h.  vestro  C.    i.  consensus  C. 
j.  in  nos  AB  nobis  C.     k.  donationis  C  donaciones  corrigé  en  -nis  B.     k'.  sur 
cette  fin  de  phrase,  voir  Bibl.  de  l'École  des  chartes,  1893,  p.  643,  n.  2. 
l.  Damus  C.      m.  in  om.  C.      n.  honorem  AB  çcclesiç  C.      o.  villam  BC. 
p.  cognominatam  C.      q.  Tricionera  B  Tritionem  C.      r.  quam  C.      s.  abun- 
dancius  B  habundantius  C.    t.  de  continentes  AB  sicut  Tritio  C.    u.  bruias  B. 

V.  Indua  A  induam  B  uiduam  C.      ic.  usque  AB  :  et  usque  C.      x.  termino 
AB  terminum  B  corr.,  C.      y.  Proliacensem  B  corr.,  C.      s.  Saturniacense  C. 

ab.  viam  Saturniacensem  C.        c.  uuacta  B  uuaota  C.       de.  campum  daul- 
fum  C.      f.  a  C.     g.  i  C.      ht.  carapo  locogiacensi  C  campum  logiacinsc  B. 

jk.  ipsum  Tritionem  C.     l.  leudomadura  C     m.  uxore  AB  uxore  sua  C. 
n.  infantulam  Litomeri  {sans  pond,  intermédiaire)  C.      o.  leudulfum  C. 


308  QUESTIONS   MÉROVINGIENIVES. 

item  LeudulfoP,  Chariobaudi* ,  Vinoflede''  et  Mogiane,  gregi  equinos 
quem  Allomeris  intra  termino'  ipso"  commanens  custodire  \idetur5 
idemque"  et  villa'''  FraxenetO'^,  quem  bonç  memoriçv  Aper  presbiter 
tenuit,  cum  broialos  Mareelliacensis- ,  cum  viiieis,  silvis,  pralis, 
pascuis,  aquis  aquarumque»  decursibus,  cum  accolas*  X  commanen- 
tes<^  in  rem'^  ecclesiç'^,  Quicumque^'  oporluni  ad  domum  ipsam/^  fue- 
rint,  quos  per  adsignationes'  Leudorico''  defensorem^  ecclesiç^  perce- 
perit^"  possldendos^,  cum  mancipiis  bis  nominibus,  Launoveto'", 
Foedulo"  cum  uxore  Taligia,  Sesulfo^,  Gastino^  cum  uxore  Leudo- 
malla  et  filio,  Leudogbisilo  cum  filia  Ghildegunde? ,  Pupa  cum  filios'", 
Ppopulonio^  cum  porcus*,  Leudomado'%  Mundofçda"  et  Leudo- 
raanda*",  cum^^  libertos  omnes  prédictif  presbiteri;  pari  modo  et 
locello^  Ad  Bucus,  quem  de  Eutelio»  presbitero  accepimus,  cum 
mancipia*  qui  ibidem  excolere  videntur;  pratum  intra  vivario*^  supra 
ripa'^  Sartç  secum«,  quem  Abundantius/'  vel  auclores"  çcclesiç  visi 
sunt  tenuisse,  Ghyldigisilo''  puero'  cum  armenlum^  peccorum^"  quem 
ipse  custodire  videtur,  et  campo^  adjacentem  ad  raemorato'"  prato" 
quem  nostro  opère  fecimus,  Sescimundo^  cum  uxore  sua  Wiliare?. 
Hçc  omnia-/  quod''  per  banc  paginam  donationes%  quem'  Aunulfo 
diacono  prof."  unanimiter  rogavimus  conscribcnda",  constat'"  dele- 

1.  [L'origiaal  devait  porter  dignilate;  voir  Bibl.  de  l'École  des  chartes,  1893, 
p.  644,  n.  1.] 

p.  leudulfum  C.      g.  chariobaudum  C.      r.  uinofrede  C.      s.  gregi  equino  AB 
Damus  etiam  gregem  aequinum  C.       tu.   terminos  ipsos  C.      v.  ilemque  C. 

w.  villam  C.     x.  fraxnetum  C.     y.  menioriç  om.  B.     s.  raarcelliacenses  C. 

a.  aquarumue  C  h.  accolis  C.  c.  comraaneiites  ^46  ia  ea  coniinanentes  C. 
d.  in  rem  AB  Haec  oinnia  damus  in  rébus  C.  e.  çcclesiç  A  aecclesiç  B 
çcclesiç  et  usu  eoruin  C.  e  le  q  corr.  en  Q  dans  l'autographe  de  l'au- 
teur, f.  ipsara  AB  ipsam  seruiendum  C  ;  voir  Bibl.  de  l'Éc.  des  chartes, 
1893,  p.  636,  n.  3.  g.  adsignacione  B  adsignationem  C.  h.  ieuderici  C. 
i.  defensoris  C.  j.  aecclesit^  B  uestr»;  ecclesiç  C.  kl.  perceperit  possiden- 
dos  AB  possidendos  precipimus  C.  m.  launoveco  B  iaunouethum  C.  n.  foe- 
dulum  C.      o.  sesulfum  C.     p.  cartinum  C.      q.  childegunda  C      r.  filiis  C. 

s.  po|)uloni()  B  pupilonio  G.  t.  porcus  AB  porcis  quos  custodit  C  ;  voir 
Bibl.  de  l'Éc.  des  chartes,  1893,  p.  63G,  n.  3.  w.  leudoniadum  C.  v.  mundo 
feda  B  mundofoedam  C.       w.  leudoniandam  C.      x.  corn  C.      y.  jamdicti  C. 

z.  locellum  C.       a.  eutlierio  C.       b.  mancipiis  C.       c.  uiuarium   C. 
d.  ripam  C.      e.  silum  C.      f.  habundantius  C.      g.  adores  C.      h.  childigi- 
silo  B  chiidigisilum  C.      i.  i)ucrulum  C.     j.  armento  C.      k.  pecorum  C. 
l.  campum  C.    mn.  memoratum  pratum  C.     0.  sesciraundum  G.    p.  uiuliare  B. 
qr.  omnia  quod  AB  coma'  C  (a  tilde).       s.  donaciones  B   donationis  C. 
t.  quam  C.       u.  prof.  A  p/'of  B  (pro  abrégé,  f  tildée)  om.  G  ;  voir  Bibl. 
de  l'Éc.  des  chartes,  1893,  p.  637,  n.  1.      v.  conscribendam  C. 


i 


VII.    —   LES   ACTES   DES   EVEQUES   DU  MANS. 


309 


gasse^,  nuncupata  basilica  habeat,  teneat,  possideal?/;  quicumque 
loci  ipsius  dignitatem^  perceperit,  jure  hereditario  perpetualiler  sibi- 
met  vindicet  possidendum.  Si"  ullo  umquam  tempore  aut  ponlifex 
civitatum'*  aut  quilibet*  persona  a  nobis  donata  vel  Iradila  de  domi- 
nationem'^  basilicç*^  ipsius^  abstrahere  voluerit',  indual/  maledicUo- 
nem  pro  benedictione  et  Domini  nostri  Ihesu  Xpisti  vel  omnium 
sanctorum  martirum  iiicurrat  offensa^,  et  voluntas  nostra  perpelim 
auxiliante  Domino  capiat  fîrmitatem  Ausuiliani^  legis'  indeta^  men- 
lione^. 

Actum  Genomannis  in^  civitate  anno  XI  régnante"*  domni  nostri 
Ghilperici  régis  pridie  nonas  marcias2. 


A:  B 


[7] 
[8] 

[9] 
[\0]  iO 


[^2]  i-2 
[^3]  'la 


G  :    f"  Domnolus  peccator  subscripsit. 

Germanus  peccator  rogante  clero  Genomannis  sub- 
scripsi. 

Dinamius  peccator  consensi*'  et  subscripsi. 

Drauscio?  presbiter  subscripsi. 

Injuriosus  pecë?  subscripsi. 

Meterius  presbiter  consensum''  nostrum  subscripsi. 
^o    Populonius  presbiter  consensi  et  subscripsi. 
i  6    AUoveus  presbiter  concensum*  nostrum  subscripsi. 
i  7    Setrius  peccator'  consensi  et  subscripsi. 
i  8    Leudoneus"  presbiter  subscripsi" . 
49    Dauvaredus*"   presbiter  concensum*  nostrum  sub- 
scripsi. 
om.  Prigimodusz'  presbiter. 

om.  Ursicinus"  diaconus  consensum  nostrum  subscripsi. 
7      Geusus*  diaconus  consensum*  nostrum  subscripsi. 


1.  [Sur  le  mètre  de  cette  fia  d'incise,  voir  Bibl.  de  VÉcole  des  chartes,  1893, 
p.  644,  n.  2.] 

2.  [Sur  la  place  de  la  date,  voir  Bibl.  de  l'École  des  chartes,  1893,  p.  638.1 

3.  [Sur  l'ordre  des  souscriptions,  voir  Bibl.  de  l'École  des  ch.,  1893,  p.  637.] 

wx.  constat  delegasse  AB  (voir  Bibliothèque  de  l'École  des  chartes,  1893, 
p.  643,  n.  3)  volumus  ut  C.  y.  possideat  AB  possideat  et  C.  z.  Si  AB 
Si  vero  C.  a.  ciuitatis  C.  b.  quçlibet  C.  c.  dorainatione  C.  de.  basi- 
licç  ipsius  AC  ipsius  basilice  B.  f.  inducat  C.  g.  oft'ensa  A  offensam  C 
om.  B.  hijk.  ausiuliani  legis  indetam'  tion'  B  om.  C  ;  voir  Bibliothèque 
de  l'École  des  chartes,  1893,  p.  637,  n.  1.  l.  \n  om.  C.  m.  regni  C. 
n.  j  om.  C.  0.  concessi  B.  p.  drautio  C.  q.  pece'  A  pecem  B  pecca- 
tor C.  r.  concensum  B.  s.  consensum  C.  t.  peco'  B.  u.  leunoneus  B 
leudoueus  C.  v.  subscripsi  om.  C.  w.  dauuaredis  B  dauradus  C.  jc.  con- 
sensum C.    y.  frigimodis  £.    z.  ursicius  B.    a.  caeunus  C.     b.  concensum  B. 


3^o 


-15]  om. 

8 

;I6]  o?n. 

9 

[il]  -15 

^0 

[^8]  ^6 

U 

[om.][om.] 

V2 

[om.Jlom.] 

i3 

[om.][om.] 

14 

QUESTIONS  merovl\gie:xnes. 

Romolus  diaconns  consens!  et  subscripsi. 

Daddus*^  diaconus  consensu*^  noslrum  subscripsi. 

Noxus«  diaconus  subscripsi. 

Sennovechus  diaconus  consensi  et  subscripsi. 

Teodulfus  peccator  consensi  et  subscripsi. 

Affar  presbiler  consensi  et  subscripsi. 

Dorus  presbiler  consensum  noslrum  subscripsi. 


[IL] 


[CHARTE  DE  L'ÉVÊQUE  DOMNOLE.] 
581  sept,  h  fer.  V. 


[Voir  Bihl.  de  l'Éc.  des  ch.,  1893,  p.  634  et  suiv.;  1894,  p.  6.] 
[Mômes  sources  que  pour  la  charte  précédente,  ci-dessus,  p.  306.  A  : 
Gesta  Aldrici,  p.  26.  B  :  cod.  224,  fol.  89  v».  G  :  cod.  224,  fol.  32.] 

Anno^  XX  regni  domini«  nostri  Ghiiperici*  gloriosissimi'^  régis, 
prid.'^  non.*?  seplbr./,  ego  Domnolus  in  Xpisli  nomine  episcopus 
cum  evocassem  domno;'  et  fralri^  meo''  Audoveoi  episcopo^"  Ande- 
cavç^  civilalis  visilarc  sanclis'"  liminibus"  patron!"  pecculiaris  mei 
Victor!?'  cpiscopi,  immo  et  sollempnilalem  ipsius  cçlebrassem?,  cum 
consensu  omnium  fralrum  meorum  presbilerorum,  quia  anle  tem- 
pus  testamentum  meum  condidi  et  in  ipsum  voiuntalem  meam  adbuc 
non  complevi,  quod  in  eum*"  conscriplum  videlur*'  volo'  in  omnibus 
conscrvelur  et  hçc  paginola  plenani  capiat"opto  robore".  Dono'"basi- 


1.  [Sur  la  place  de  la  date  Anno...  ego  Domnolus. 
des  chartes,  1893,  p.  638-639.] 


l'oir  BiOl.  de  l'École 


c.  daldus  C.      d.  consensum  C.      e.  nox'  B  nox  C. 

a.  dornni  C.  b.  Ililperici  C.  c.  gloriosi  C.  def.  pridic  nonas  seplembris 
B;  sur  le  membre  de  phrase  Anno...  septembr.  dans  les  Actus,  voir  Bibl.  de 
VÉc.  des  ch.,  1893,  p.  638,  n.  2.  g.  doinnura  C.  hijk.  fratrem  meum  Audo- 
ueuni  episcopum  C.      l.  andegaue  BC.     mn.  sancta  limina  C.     o.  patronis  C. 

p.  Vicloris  C.  q.  celebrarc  C  ;  sur  celebrasseni  {et  non  celebravisscin), 
voir  Bibl.  de  l'Éc.  des  ch.,  1893,  p.  64i,  n.  3.  /•.  eo  C.  s.  vidclur  :  videlur 
bonum  C;  voir  Bibl.  de  l'Éc.  des  ch.,  1893,  p.  636,  n.  3.      /.  volo  :  volo  ul  C. 

u.  accipiat  C.  ii.  roborem  C;  sur  celte  fin  de  phrase,  voir  Bibl.  de  l'Éc. 
des  ch.,  p.   643,  n.  2,  et  p.  644,  n.  4.      w.  Dono  :  Dono  igitur  C.      x.  salua- 


VII.    —   LES  ACTES    DES   ÉVKQUES   DU   MiNS.  3  H 

licç  sanctorum  Vincentii  et  Laurentii,  quem  meo  opère  construxi  et 
edificavi  pro  salvalionem*  civitatis  et  populi  conlocaviv,  coloneca- 
cognominante'»  Ganonno**,  cum  agris,  pralis«,  pascuis,  silvis'^,  aquis 
aquarumve  decursibus,  et  mancipiola^  duo/,  Waldardo^'  cum  uxore 
sua,  vel  infantibus  eorum,  qui  ibidem  nunc  commanere  videntur. 
Ab''  hodierno'  die  predictus^'  abba^'  antedicti  loci  ad  stipendia  fra- 
Irum  nuiieupante^  basilicç  faciat  revocare"*,  et»  tamen»  ut  post 
meumP,  quando  Deus  jusserit,  obitum,  qui  presens  fuerit?  ordina- 
tus  de'"  loco  prefato  commemorationem  meam  annis  singulis  adim- 
plere  procuret.  Ideo  tibi,  Niviarde  diacone  ac  defensor^  nostrç  çccle- 
siç,  indico  atque  jubeo  ut*  hoc  tua  traditione,  sicuti"  nunc  ab  ecclesia 
possidetur,  cum  omni  soliditate  vel  adjacentia  sua  Leuso  abbate" 
facias  consignari.  Hoc  vero  inserendum  rogavi  ut,  qui  voluntati  mee 
obvius  esse  voluerit,  maledictionem  illam  incurrat  quam  propheta 
in  psalmo  GVIIII"'  decantavit'^,  et  presens  pagina  maneat  inconvulsa, 
quam  pro  rei  firmita^  manu  propria  subscripsi  et  domnis  et  fratri- 
bus  meis  minuendam-  rogavi. 

-f  Domnolus  peccator  subscripsi. 

Audoveus  peccator  rogante  domno  Domnolo  episcopo  subscripsi. 

Teodulfus*  peccator  subscripsi. 

Aunulfus*  presbiter  subscripsi. 

Leudoricus  presbiter  scripsi*^  et  subscripsi^. 

1.  Coulongé  (Sarthe),  sur  le  ruisseau  de  Ciienon  (Cauvin,  p.  103). 

lione  C.      y.  conlocavi  :  pater  C.      s.  colonitam  C.     ab.  cognominatam  pon- 
tificini  canon  C.     cd.  pratis  pascuis  silvis  :  siivis  pratis  pascuis  C.     ef.  man- 
cipiola  duo  :  mancipiis  C.    g.  uuadardum  C.    h.  Ab  :  ut  ab  C.    i.  hodierna  C. 
j.  predictus  om.  C.       k.  abbas  C.       l.  nuncupate  C.       mno.  reuocare,  et 
lanaen  :  remplacé  dans  C  par  et  sub  jure  menioratÇ  cenomannensi  çcclesiae 
juste  et  légitime  esse  debere  censeo  {voir  Bibl.  de  l'Éc.  des  ch.,  1893,  p.  637), 
et  pelo;   sur  la  fin  de  phrase  faciat  revocare,  voir  ibid.,  p.  644,  n.  5. 
pq.  raeum...  fuerit  :  remplace'  dans  C  par  obitum  meura  qui  abbas  fuerit. 
r.  de  :  in  C.      s.  defensore  C.      t.  ut  oin.  C.      u.  sicut  C.     v.  abbati  C. 
wx.  CVIIII  decantavit  :  remplacé  dans  C  par  CVIII  iude  cantavit  fiant  dies 
ejus  pauci  et  episcopatum  ejus  accipiat  alius  [voir  Bibl.  de  l'Éc.  des  ch.,  1893, 
p.  636,  n.  3,  et  p.  644,  n.  G),      y.  lirmitate  C.      s.  muniendam  C.     a.  Theo- 
dulfus  G.      b.  annulfus  C.     cd.  scripsit  et  subscripsit  B. 


3^2  QUESTIONS  MÉROVINGIENNES. 

[IIL] 

THEODEBERTI  PRO  S.  MARTINO. 

Genuinum.  Interpolatum. 
[Vendredi  8juin596<?] 

[Voir  ci-dessus,  p.  7  et  suiv.,  p.  15  et  suiv.] 
Cod.  Genom.  224,  fol.  33  v°. 

Theodebertus  rex  Prancorum  vir  inluster^. 

Si  petitionibus  ancillarum  Dei  vel  sacerdotibus,  in  quod  nostris 
auribus  fuerint  prolala  ad  affectum  perducimus,  hoc  nobis  ad 
aeternae  salute  vel  stabilitate  regni  nostri  in  Dei  nomen  pertinere 
confidimus.  Igitur  vir  inluster  Eoladius^  presbiler  et  Baudomalla 
Deo  devota  direcli  petitione  [cljementiae  ^  regni  nostri  detulerunl  in 
notitia  eo  quod  ante  hos  dies  in  area  ipsorum  infra  murania  Gçno- 
mannis  oratorio  in  honore  sancti  Martini  construxerunt,  et  loceila 
noncupantes  sitas  in  pago  Gaenomannico,  Moliniaco,  Villa,  Levaste, 
Popiliaco,  Aciaco,  Verriciaco,  Potius,  Gipidus^,  cum  omnes  adjacen- 
tias  earum  vel  appendiciis,  cum  omni  re  inexquisita  vel  ipso  orato- 
rio ad  çcclesiam  sancti  Gervasii  et  Prothasii  martijris  vel  domno 
Domnolo  episcopo  qui  ibidem  ad  presens  custos  preesse  videtur^ 
ipsas  res  per  eorum  strumenta  deiegaverunt.  Ideo  petierunt  celsi- 
tudinis  nostrae  ut  per  hoc  per  nostram  auctoritatem  plenius  confîr- 
mare  deberemus  cujus  petitione  gratanter  animo  prestitisse  et  in 
omnibus  confirmasse  cognoscitur,  precipientes  enim  ut  sicut  con- 
stat jamdictus  Eoladius  et  Baudomalla  ipsa  loca  Moliniaco,  Villa, 
Levaste,  Popiliaco,  Aciaco,  Vericiaco,  Potius,  Gipido^,  una  cum  ter- 

1.  |Sur  la  date,  voir  ci-dessus,  p.  18.J 

2.  [Dans  l'autographe  de  l'auteur,  corr.  au  crayon  is  :  lire  viris  inlttsiribus ; 
voir  ci-dessous,  p.  329,  n.  4.J 

3.  [Sur  Eoladius,  voir  ci-dessus,  p.  18. J 

4.  [En  note  :  denientiae  C] 

5.  [Dans  le  ms.  de  M.  Julien  Havet,  les  noms  latins  sont  accompagnés  de 
quelques  identifications,  peut-être  provisoires,  écrites  au  crayon.  Moliniaco  : 

Morignéï  Levaste  :  Livet  (M"").  Popiliaco  :  Poillé?  ou  Sainl-G (illisible  : 

peut-être  l'auteur  a-t-il  voulu  écrire  Saint-Gemmes  {Saint  ou  Sainte-Gemines- 
le-Robert,  Mayenne).  Aciaco  :  Assé-le-Bérenger.  Cipidus  :  Spay.] 

6.  [Sur  le  passage  en  italiques,  voir  ci-dessus,  p.  15.) 

7.  [Idenlilications  au  crayon,  comme  ci-dessus  :  Morigné,  Livel,  Poillé,  Assé- 
le-B",  Spay.] 


VII.    —   LES   ACTES   DES   e'VÊQUES   DU   MANS.  313 

ris,  domibus,  aedificiis,  mancipiis,  vineis,  silvis,  pralis,  pascuis, 
aquis  aquarumve  decursibus,  farinariis,  peculiis,  praesidiis,  mobili- 
bus  et  immobilibus  vel  reliquis  quibuscumque  benefîciis  ad  ipsa  casa 
Dei  per  eorum  instrumentum  juste  et  rationabiliter  delegassent, 
et  hoc  ad  presens  ibidem  recto  ordine  videtur  esse  possessum  vel 
dominatum,  ita  et  inantea  inspecta  ipsa  epistola  donationis  per  hoc 
preceptum  plenius  in  Dei  nomine  confirmatum,  ipsa  loca  superius 
nominata  cum  omni  integritate  earum  ad  ipsa  casa  sancti  Gervasii 
et  Prothasii  matris^  çcclesiae^  nostris  et  futuris  temporibus  jure 
firmissimum  proficiant  ad  augmentura.  Et  ut  haec  praeceptio 
firraior  habeatur  et  in  omnibus  conservetur,  manus  nostrae  sub- 
scriptionibus  eam  subter  decrevimus  roborare. 
Theodebertus  rex  Prancorum  subs. 

Adalgrimus  jussus  obtolus     Zz,  "T  ^~Z-> 

Data  dies  octo  quod  facit  presens  mense  junii  anno  VII  regni 
nostri  Gaptiniaco  in  Xpisti  nomine  féliciter  amen. 

[IV    ET    V.] 

[DONx\TION  D'HARÉGAIRE  ET  PRÉCAIRE  DE  TÉNESTINE.] 

[Vendredi  3  mai  51 3  et  samedi  27  avril  524  ^  ?] 
[Voir  ci-dessus,  p.  19  et  suiv.] 

[IV.] 

Dum  fragilitatis''  humani  generis  pertimescit  ultimum  vitae  tem- 
porel subitanea  transpositione  ventura,  oportet  ut  non  inveniat 
unumquemque  hominem  imparalum,  ne  sine  aliquo  boni  operis 
respectum  migrât  de  seculo^,  nisi,  dum  suo  jure  et  potestate 
consistit,  preparet  sibi  viam  salutis  per  quam  ad  çternam  valeat 
beatitudinem  pervenire.  Ideoque  ego  in  Dei  nomine  Haregarius 
et  conjux  mea  Truda  et  filia  nostra  Tenestina  Deo  sacrata  unanimi- 

1.  [Correction  indiquée  dans  l'interligne  :  martiris.\ 

2.  [Sur  les  mots  en  italiques,  voir  ci-dessus,  p.  18. J 

3.  [Sur  ces  dates,  voir  ci-dessus,  p.  33. J 

4.  [Lire  fragililas  :  ci-dessus,  p.  21,  n.  3.1 

5.  [Lire  uliima  vitae  tempora  :  ci-dessus,  ibid.] 

6.  [Lire  de  hoc  seculo  :  ci-dessus,  ibid.\ 


314  QUESTIONS   MÉROVINGIENNES. 

ter  consentientes  pertracLavimus  de  Dei  misericordia  pro  remedium 
animae  nostrae  et  remissionem  peccatorum  nostrorum,  ut  çternam^ 
in  futurum  apud  Dominum  consequi  mereamur,  ut^  aliqua  cel- 
lula  ac  raonasterium  in  terraturium  sanctae  Mariae  Dei^  genltricis 
et  •*  Domini  nostri  Ihesu  Xpisti  vel  sanctorum  apostolorum  Pétri  et 
Pauli  construereac  çdifîcare  deberemus,  quod  ila  et  fecimus^  :  quem 
apud  domno  ac  venerabile  sede  apostolico  Innocenti  Cçnojnannicç 
f^cclesiae  presule  deprecavimus  una  cum  sancta  congregatione  m  ipsa 
urbç  consistentes,  ut  per  beneficium,  nobis  concederet  de  rébus  san- 
ctae Mariae  vel  sanctorum  martyrum  Gervasii  et  Prothasii,  per 
licentiam  jamdicti  pontifias  construere  dcbeamus,  et*'  omnes  res 
nostras  atque  mancipia  quem  ex  légitima  successione  nobis  obvene- 
rint,  lotum  et  ad  integrum  ad  jamdictum  monasterium  per  hoc  testa- 
menlum  conditionis  tradidimus atque  confirmavimus,  et post  nostrum 
discessum  jamdiclu  aecclesia  sanctae  Mariae  et  sancti  Gervasii 
et  Prothasii  Cçnomannis  civitate  construcla  vel  ejusdem  pontifias 
heredes  instituimus  et  eos  appellare  volumus.  Cujus''  petitionis 
libenter  animo  suscepimus  et  concessimus  eis  per  nostrum  benefi,cium 
ipsam  aream  ad  ipsum  monasterium  fnciendum  et  de  rébus  sanctae 
Mariae  et  sancti  Gervasii  et  Prothasii  villas  duas  in  augmentum  ad 
ipsum  monasterium  construendum,  ut  melius  valeant  hanc  cellulam 
construere  ac  aedifi-care.  Et  dedimus  inter  nos  fidcjussores  Berhar- 
dum  episcopum.  et  Landoetmm  abbatem  et  Gundoinum  comitem  per 
libras  quingentas  de  auro  pensante,  et  si  aliquis  de  nos  de  hac  con- 
venientia  se  mulaverit  vel  retraxerit,  pari  suo  solvere  facial.  Ea 
scilicet  conditione  ut  cum  otnni  re  emeliorata  vel  supraposita  ad  ^ 
partibus  sanctae  Mariae  et  sanctorum  marttjrum  Gervasii  et  Pro- 
thasii Cenomannis  civitate  vel  ejusdem  pontificis  ipsum  monaste- 
rium cum  omnes  res  ad  se  pertinentes  vel  aspicientes.  tam  illas  quas 
nos  ad  ipsum  sanctum  locum  tradidimus  atque  confirmavimus  quam 
et  illas  quae  de  rébus  vestris  per  vestrum  beneficium  a  vobis  accepi- 
mus,  absque^  ullius  judicis  consignai ione  aut  heredum  nostrorum 

1.  [Correction  indiquée  dans  l'interligne  :  veniatti.  Voir  ci-dessus,  p.  21.] 

2.  [Sur  ce  qui  suit,  voir  ci-dessus,  p.  30-31.] 
3  et  4.  [Un  deleatur  interlinéaire.] 

5.  [Au-dessous  des  italiques  qui  suivent  :  «  emprunté  de  la  précaire  Pard.,  I, 
94.  »  Sur  ce  qui  suit,  voir  ci-dessus,  p.  24  et  25.] 

6.  [Sur  le  morceau  suivant,  voir  ci-dessus,  p.  23.] 

7.  [Sur  ce  passage,  voir  ci-dessus,  p.  24-25.] 

8.  [Sur  le  morceau  suivant,  voir  ci-dessus,  p.  23-24.] 

9.  [En  marge  de  cette  phrase  :  «  Zeunier  138.  »] 


VII.    —  LES   ACTES   DES   EVÊQUES   DO   MANS.  345 

contradictione  cum  omni  iniegritaie  in  vestram  faciatis  revocare 
potestatem  vel  dominât ionetn.  Et  '  censivimus  annis  singulis  ad 
festivitatem  sancti  Gervasii  et  Prothasii,  quod  est  XIH  kl.  julias, 
de  argento  libra  I  transsolvere  faciamus,  et  ^  post  nostrum  Deo 
jîtbente  de  hac  luce  discessum,  sicut  superius  insertum  est,  vos  aut 
redores,  présides,  successoresque  vestros  in  vestram  faciatis  revocare 
potestatem  vel  dominationem,  ea^  scilicet  ratione  atqiie  preLexto  ut 
reiii[o]ta''  pontificis  simulque  çcclesiasticorum  omnium  ponlificalium 
seu  publicorum  omnium  potestate,  privandas  nullas  functiones 
vel  exactiones  neque  exquisita  et  lauda  convivia,  neque  graliosa 
vel  insidiosa  munuscula,  neque  etiam  caballomm  paslus  alque 
parvereda  vel  angaria,  aut  in  quodcumque  functiones  titulum  judi- 
ciaria  potestate  dici  potest  de  ipsa  facultale  penitus  non  requiratur, 
sed^  sub  intégra  emunitate  facultaticula  sicut  a  nobis  hucusque 
possessa  est,  in  jure  oratorio  sanctae  Mariae  et  predietorum  san- 
ctorum  apostolorum  sub  jure  et  potestate  et  dominatione  sanctae 
Mariae  matris  Domini  nostri  Ihesu  Xpisti  vel  sanctorum  martij- 
rum  Gervasii  et  Prothasii  et  eorum  rectoribus  atque  pontificis  debeat 
Deo  protegente  et  opilulante  consistere,  Licet  in  cessionibus  adnecti 
non  sit  necesse,  sed  nobis  pro  omni  firmitate  placuit  inserendum.  Si 
quis  vero,  quod  futurum  esse  non  credimus,  nos  ipsi,  quod  absit, 
aut  aliquis  de  heredibus  vel  proheredibus  nostris  seu  qualibet  per- 
sona  calliditate  commotus  aut  cupiditate  proventus,  uUo  um- 
quam  tempore  comprehensam  *'  epistolam  cessionis  nostrae,  quam 
propter  nomen  Domini  et  veneratione  ipsius  sancti  loci  spontanea 
voluntate  fieri  decrevimus,  venire  aut  aliquid  agere  voluerit  aut  ter- 
giversator  extiterit,  anathema  sit,  et  tam  qui  fecerit  quam  qui 
faciendo  consenserit  anathema  sit  et  cum  suprascriptos  sanctos  ante 
tribunal  Xpisti  deducat  rationes,  insuper  inférât  juxta  poenas 
secuii  cum  cogente  fisco  partibus  ipsius  çcclesiae  vel  eorum  rectori- 
bus auri  libras  quingentas,  argentum  pondéra  mille  transsolvere 
faciat,  et  quod  repetit  nuUatenus  valeat  vindicare,  sed  presens 
cessio  atque  volunlas  nostra  omni  tempore  inviolata  permaneat  cum 
stipulalione  subnixa.      Et^  ut  haec  cessio  firmior  habeatur  et  invio- 

1.  [Sur  ce  qui  suit,  voir  ci-dessus,  p.  26. J 

2.  [Sur  ce  qui  suit,  voir  ci-dessus,  p.  24.] 

3.  [Sur  le  passage  suivant,  voir  ci-dessus,  p.  22-23.] 

4.  [Correction  pour  rem  data.  Voir  ci-dessus,  p.  22. | 

5.  [Sur  le  passage  suivant,  voir  ci-dessus,  p.  24.] 

6.  [Correction  indiquée  dans  l'interligne  :  contra  presentem.] 

7.  [Sur  ce  passage,  voir  ci-dessus,  p.  31.] 


3^6 


QUESTIONS   MEROVINGIENNES. 


labiliter  conservelur,  manus  nostras  subter  firmavimus^  et  alio- 
rum  bonorura  virorum  decrevimus  roborari. 

Actum  Genomannis  civitate  publica.  Data  V  non.  mai.  anno  II 
régnante  Childeberto  rege  ^. 

Signum  Haregarii. 

Signum  Trudane  uxore  ipsius. 

Signum  Tenestina  filia  ejus  Deo  sacrata,  unanimiter  consentientes, 
qui  hanc  cessionem  vel  donationem  a  nobis  facta  fieri  vel  roborari 
decrevimus. 

Ego  ^  Innocens  acsi  indignus  peccator  episcopus  a  me  facta  sub- 
scripsi. 

In  Xpisti  nomine  Landolenus  indignus  episcopus  subscripsi. 

Ego  Magnolenus  acsi  peccator  episcopus  subscripsi. 

Winimundus  licet  indignus  episcopus  subscripsi. 

Odolmarus  quamvis  indignus  episcopus  subscripsi. 

Abbo  misericordia  Xpisti  episcopus  subscripsi. 

In  nomine  Domini  Hildemannus  indignus  episcopus  subscripsi. 

Frotfridus  indignus  episcopus  subscripsi. 

Signum  Gundolini  comité. 

Signum  Ostremundi  comité. 

Signum  Winitmarci  comité. 

Signum  Gunduini  comité. 

In  Xpisti  nomine  Berhardus  indignus  episcopus  subscripsi. 

Ego  Landolenus  abbas  .subscripsi. 

Signum  Adalwini  vicecomite. 

Signum  Ostruini. 

Signum  Uilderici. 

Signum  liichardi. 

Signum  Emmoni. 

Herihardus  subscripsi. 

Signum  Inghilgarii. 

Signum  Winitmari. 

Ego  Winitmundus  scripsi  et  subscripsi^. 


â 


1.  [Correction  indiquée  dans  l'interligne  :  subscriptionibus  :  voir  ci-dessus, 
p.  31.1 

2.  [Sur  cette  date,  voir  ci-dessus,  p.  33.] 

3.  [Sur  cette  souscription  et  les  suivantes,  voir  ci-dessus,  p.  31-32.] 

4.  [Le  mol  subscripsi  est  figuré  par  la  dernière  note  tironiennc  dont  le  fac- 
similé  est  ci-dessus,  p.  313.] 


VII.    —   LES  ACTES  DES  ÉVÊQUES  DU  MANS.  347 

[V.] 

Domino^  sanctoac  venerabile  sede  apostolico  Innocente  Cenoman- 
nicç  aecclesiç  presule  una  cum  sancta  congregatione  ex  ipsa  urbe 
consistenles,  ego  ^  in  Dei  nomine  Tenestina  Deo  sacrata,  filia  quon- 
dam  Haregario  et  Trudanç,  p[re]catrix2  a  vobis  accedo.  Dum  et  mea 
fuit  petitio  et  vestra  deerevit  voluntas,  ut  illud  raonasteriolum 
quod  •*  aedificare  coeperat  pater  meus  et  mater  mea,  in  honore  san- 
ctae  Dei  genitricis  Mariae  et  sanctorum  apostolorum,  et  itnperfectum 
dimiserunt,  quod  est  situm  in  terraturio  sanctae  Mariae  vel  sancto- 
rum martyrum  Gervasii  et  Prothasii,  juxla  murum  Genomannis 
civilate,  supra  fluvium  Sartae,  quem  genitor  meus  apud  vos  et  ve- 
stram  congregationem  deprecatus  fuit  ut  eisper  beneficium  licentiam 
dédissent  in  ipsam  aream  monasterium  facere,  et  jamdictus  genitor 
meus  ipsam  de  rébus  suis  propriis  hereditariis  incipit  construere  vel 
aedificare,  vel  quantum  de  suis  propriis  rébus  habuit  totum  ad  jam- 
dictum  monasteriolum  per  strumenta  cartarum  legilms  confirmavit 
atque  delegavit,  sub  jure  et  potestateac  dominatione  sanctae  Mariae 
vel  sanctorum  martyrum  Gervasii  et  Prothasii,  vel  ejusdem  pre- 
suies  ut  quod  pontificis  instituit  atque  heredes  appellavit.  Et  pro 
hac  causa  ego  jamdictus  pontifex  una  cum  sancta  congregatione 
ibidem  consistenles^  per  hanc  prçcariam  tibi  ipsum  incçptwn  mona- 
steriolum una  cum  ipsas  res  ad  se  pertinentes  vel  aspicientes,  tam 
illas  quem  nos  de  rébus  sanctae  Mariae  vel  sancti  Gervasii  et  Pro- 
thasii in  augmentum  ad  presenti  loco  construendum  per  beneficium 
condonavimus,  que  et  illas  quem  genitor  vel  genitrix  mea  per  stru- 
menta cartarum  ibidem  legibus  tradidero  atque  confirma vero^,  tem- 
pore  vitae  meae  ad  usufructuario  ordine  per  vestrum  beneficium 
tenere  "^Qvmittimus.  Et^  censivimw^  vobis  annis  singulis  ad  festivi- 
tatem  sancti  Gervasii  et  Prothasii,  quod  est  xiii  kl.  julias,  vestitos 
duos  et  cappas  duas  episcopales  et  de  argento  libra  i  Iranssolvere 
facias,  et  si  negligens  aut  tarda  de  ipso  censo  apparuerw,  fidem 

1.  [Sur  les  premières  lignes,  voir  ci-dessus,  p.  25.] 

2.  [Sur  ego,  vos,  etc.,  dans  ce  morceau,  voir  ci-dessus,  p.  27.] 

3.  [Corr.  pour  peccatrix  :  voir  ci-dessus,  p.  25.] 

4.  [Sur  ce  passage,  voir  ci-dessus,  p.  29.] 

5.  [Sur  ce  passage,  et  sur  tradidero  atque  confirmavero,  voir  ci-dessus, 
p.  29.] 

6.  [Sur  ce  qui  suit,  voir  ci-dessus,  p.  26.] 


I 


3^8  QUESTIONS   MÉROVINGIENNES. 

exinde  facias  et  ipsum  incoeptum  monasteriolum  tempore  vitae  tuae 
perdere  non  debe«s.  Et  alicubi  nec  vendere  nec  donare  nec  alienare 
pontificium  non  habe«5,  nisi  sub  jure  et  potestate  ac  dominatione 
sanctae  Mariae  vel  sanctorum  martyrum  Gervasii  et  Prothasii  per- 
maneanl.  Et  post  iuum  quoque  Deo  jubente  de  hac  luce  discessum, 
absque  [ujllius^  judicis  consignatione  aut  heredum  nostrorum 
contradictione,  jamdictum  incoeptum  monasteriolum  cum  omni 
integritate  vel  res  ad  se  pertinentes  vel  aspicientes  in  vestram  facia- 
tis  revocare  potestatem  vel  dominationem.  Et^  ut  haec  precariç  uno 
tenore  conscripta,  una  que  in  thesauro  sancti  Gervasii  et  Prothasii 
recondita  sit  et  alia  quam  ego  Tenestina  Deo  sacrata  a  vobis  acce- 
pero,  firmam  obtineant  vigorem,  manus  nostras  proprias  subterfir- 
mavimus^  et  bonorum  virorurn  decrevimus  roborare. 

Actum  Genomannis  civitate  publica.  Data  v  kl.  mai[.]  anno  XIII 
régnante  Childeberto  rege''.  | 

Ego^  Innocens  episcopus  hanc  precariam  a  me  factam  subs.  'j- 

Hildemannus  abbas  subs.  I; 

Rotfredus  archipresbiter  subs.  '■ 

Elenus  indignus  presbiter  subs.  " 

Bodolenus  presbiter  subs. 

Haregaudus  diaconus  subs. 

Bernaricus  diac.  subs.  ^ 

Odilo  presbiter  subs. 

Atto  diaconus  subs. 

Godiscalcus  abbas  subs. 

Winitmundus  levita  subs. 

Ostremundus  presbiter  subs. 

Eurenus  subdiaconus  subs. 

Winegaudus  diaconus  subs. 

Berto  presbiter  subs. 

Signum  Haregaudo  advocato. 

Signum  Bernardo  vicecomite. 

Signum  Winetmarco. 

Signum  Ermuino. 

Signum  Jonam. 

1.  [Corr.  pour  illius.] 

2.  [Sur  ce  qui  suit,  voir  ci-dessus,  p.  31.] 

3.  [Corr.  indiquée  dans  i'iaterligae  :  subscripiionibus  /voir  ci-dessus,  p.  31.] 

4.  [Sur  ceUe  date,  voir  ci-dessus,  p.  33.] 

5.  [Sur  celte  souscription  et  les  suivantes,  voir  ci-dessus,  p.  31-32.] 


VII.  —   LES   ACTES   DES  ÉVÊQDES   DP   MANS.  3^9 

Signum  Turpingo. 
Signum  Ostrevini. 
Signum  Hagenoni. 
Signum  Gauzivinus. 
Serulus  presbiter  subs. 
Signum  Inghilmarus, 
Godalmandus  levita  subs. 

Ego  Ledevaldus  notarius  hanc  precariam  precipiente  InnocenU 
episcopo  scripsi  et  subscripsi''. 

[VI.] 

AIGLIBERTI  PBO  S.  3IAniA  DE  DECIMIS. 

Genuinum. 

692,  juin  9  feria  III. 

[Voir  ci-dessus,  p.  36.] 
God.  Genom.  224,  fol.  63  r». 

In  Dei  nomine  Aiglibertus  episcopus  in  Xpisto  sanctç  aecclesiç 
filiis  hominibus  agentibus  vel  missis  discurrentibus  de  villis  sanct§ 
aecclesiç  de  Media  Quinta,  Trition,  Alnetum,  Detas,  Longa  Aqua, 
Lucduno,  Geneda,  medietale  de  Tredente  et  Vithlena  et  Tauriniaco-. 
Gognoscalis  quod  nos  concessimus  monaslerlo  sanctç  Mariç,  ubi 
Deo  sacrata  Ada  abbatissa  preesse  videtur,  omnes  décimas  de  supra- 
scriptis  villulis,  lam  de  annonis  cum  agrario,  vinum,  fenum,  omnium 
pecuh"um  seu  furmatico  vel  undequç  décimas  redebetur  totum  et  ad 
integrum  ad  ipso  monasterio  censimus,  et  jubemus  ut  absque  ulla 
dilatione  ad  missos  ipsius  dare  faciatis,  et  ut  diximus  ipsam  deci- 
mam  omni  tempore  ipsi  monasterio  habeat  concessum,  et  ut  certius 
credalis  manu  nostra  subter  firmavimus.  Datum  dies  novem  quod 
fecit  mensis^  jul.  in  ann.  II  regni  domni  nostri  Ghlodovei  régis. 

In  Xpisli  nomine  Aiglibertus  acsi  peccator  episcopus  subscripsi. 

1.  [Dans  un  cartouche  :  not.  tir.] 

2.  [Identifications  ci-dessus,  p.  37.] 

3.  [Dans  l'interligne  :  ms\] 


320 


QUESTIONS  MEROVINGIENNES. 


[VII-VIIP.] 


AIGLIBERTI  PRO  S.  MARIA. 


[Voir  ci-dessus,  p.  36  et  suiv.] 


[VII.] 

700,  junio  [?  Voir  ci -dessus, 

p.  42-43.] 

God.  Cenom.  224,  fol.  61. 

In  nomine  domini  nostri  Ihe- 
su  Xpisti,  dilectissime  propinquç 
nostrç  Adrehilde  abbalisse,  Ai- 
gliberlus  Genomannice  urbis  acsi 
indignus  episcopus. 

Qui  pro  limore  alque  divine 
amore  seu  et  reverenlia  sancte 
Dei  genilricis  Marie,  una  cum 
clericis  fratribus  et  consacerdoti- 
bus  ac  sororibus  et  sanctimonia- 
libus  nostris  consensum  preben- 
tibus,  convenit  nobis  ut  in  basi- 
lica  sanetç  Dei  genitricis  Mariç, 
ubi  predictam  propinquam  no- 
slrarn  Adrehildam  abbatissam 
nostra  benivolenlia  et  largitione 
divina  et  virginali  sive  abbatis- 
sali  benedictione  consliluimus, 
et  cum  consensu  ut  diximus  aec- 
clesi<^  nostrc^  consacerdotum  ca- 
nonicorum  sancte  Dei  genitricis 
Marie,  et  sanctorum  martirum 
Gervasii  et  Prothasii,  ad  quo- 
rum aecclesiam  ipsa  cella  sanctç 
Marie  quç  est  construcla  intra 


[VIII.] 

6S3  junio. 
God.  Cenom.  224,  fol.  63  v. 

[I]n  nomine  domini  nostri  Ihe- 
su  Xpisti,  dilectissime  propinquç 
nostrç  Adrehilde  abbatisse,  Ai- 
glibertus  Genomannice  urbis  acsi 
indignus  episcopus. 

Qui  pro  timoré  atque  divino 
amore  seu  reverentia  sanctç  Dei 
genitricis  Marie,  una  cum  ceteris 
fratribus  et  consacerdotibus  ac 
sororibus  atque  sanctimonialibus 
nostris  consensum  prebentibus, 
convenit  nobis  in  basilica  sancte 
Dei  genitricis  Marie,  ubi  predi- 
ctam propinquam  nostram  Adre- 
hildam abbatissam  nostra  beni- 
volenlia et  largitione  atque  divina 
et  virginali  sive  abbatissali  bene- 
dictione cum  constituimus  cum 
consensu  ut  diximus  aecclesiç 
nostre  consacerdotum  canonico- 
rum  sanctç  Dei  genitricis  Marie 
atque  sanctorum  martirum  Ger- 
vasii et  Prothasii,  ad  quorum 
aecclesia  ipsa  cella  sanctç  Mariç 
quç  est  constructa  intra  fluvium 


1.  [Dans  le  manuscrit  de  M.  Julien  Havel,  les  deux  textes  ci-dessous  pré- 
sentent des  traits  et  crochets  au  crayon  encadrant  certains  i)assages  :  il  n'a  pas 
été  possible  de  tenir  compte  de  ces  signes,  qui  n'étaient  peut-être  que  des  points 
de  repère  pour  lui-même.] 


vil.    —   LES   ACTES   DES   EVEQUES   DU  MANS. 


32] 


fluvium  Sarle  eL  murum  civitatis 
reddi  debeanl  institula  servare, 
ut  dum  illius  sanctç  Dei  geni- 
tricis  Marie  sit  voluntas,  si  hu- 
miles   ac  dévoie  ibi   consistant 
sanclemoniales  sub  régula  de- 
gentes  quç  et  suam  prius  dirigant 
conscientiam  et  loci  illius  dele- 
ctabilem  facianthabitationem,  in 
quo  et  nostra  merces  communis 
adcrescat,      et  laus  Domini  de- 
vote  percurret.  Goncedimus  ergo 
hoc  in  presenti  inscriptione  ad 
sanctimoniales  spiritales  ad  père- 
grinas  seu  peregrinorum  ac  pau- 
perorum  usuni,  qui  propterDeum 
sua  dercliquçrunt  loca  vel  sub- 
stantiam,  ut  in  predicto  mona- 
sterio  sanctç  Dei  genitricis  Marie, 
quod  ad  amorem  aecclesiç  Geno- 
mannice   urbis   cui   preesse   ac 
prodesse  debeo  juste  et  legaliter 
pertinet,  et  sub  dominatione  pon- 
lificum  ac  ministrorum  suoruni, 
reddibitiones  et  censa  onerosa  ex 
ipso    monasterio    ad    predictam 
lïiatrem  aecclesiam  persolvuntur, 
sicut  ab  insli^'^toribus  2  et  ditato- 
ribus  ac  fundatoribus  ipsius  mo- 
nasterii    et    a    predecessoribus 
pontiflcibus  hujus  urbis  dudum 
constitulum  est,  actenus  persol- 
vuntur, leviora  et  faciliora  esse 
volumus,    in    qua    etiam    cella 
pdicta^  consanguineam  nostram 
Adrehildem  venerabilem   abba- 
tissam  constituimus  cum  consen- 


Sarte  et  murum  civitatis  reddit 
debeant  institula  servare  * ,  et  con- 
tidimus  ut  dum  illius  sancte  Dei 
genitricis  Marie  sit  voluntas,  si 
humiles  ac  dévote  ibi  consistant 
sanclemoniales   sub   régula  de- 
gentes  quç  et  suam  prius  diri- 
gant conscientiam  et  loci  illius 
delectabilcm    facianl    babitatio- 
nem,  in  quo  et  nostra  merces 
communis  adcrescat,  et  laus  Do- 
mini dévote  percurrat.  Goncedi- 
mus ergo  hoc  in  presenti  inscri- 
ptione ad  sanctimoniales  spi  ri  taies 
vel  peregrinas  seu  peregrinorum 
ac  pauperum  usum,  qui  propler 
Deum  dereliquçrunt  sua  loca  vel 
subslantiam,  ut  in  predicto  mo- 
nasterio   sanctç    Dei    genitricis 
Mariç,  quod  ad  matrem  aeccle- 
siam   Genomannice     urbis    cui 
preesse  ac  prodesse  debeo  juste 
et  legaliter  pertinet,  et  sub  domi- 
natione pontificum  ac  ministro- 
rum  suorum,   reddibitiones  et 
censa  onerosa  ex  ipso  monasterio 
ad  predictam  matrem  aecclesiam 
persolvuntur,  sicut  ab  insti'"to- 
ribus-  et  dictatoribus  ac  funda- 
toribus ipsius  monasterii  et  a 
predecessoribus  nostris  pontifici- 
bus  hujus  urbis  dudum  constitu- 
lum est,  actenus  persolvuntur, 
leviora  et  faciliora  esse  volumus, 
in  qua  etiam  cellam  predictam 
consanguineam   nostram    Adre- 
hildem venerabilem  abbatissam 
preesse  constituimus  cum  con- 


1.  ["instituta  seruare  "debeant,  avec  signes  d'interversion. 

2.  Sic  [dans  l'un  et  l'autre  document]. 

3.  Sic. 

^894 


24 


322 


QUESTIONS   MEROVINGIENNES. 


SU  sacerdotum  nostrorum  ut  et 
ibi  in  Xpisti  nomine  predicta  ab- 
batissa  consanguinea  nostra  at- 
que  celere  sanclemoniales  tam 
infra  urbem  quam  et  secus  juxta 
ecclesiam  predictam  sanctç  Dei 
genitricis  Marie  secundum  regu- 
lam  et  nunc  quando  idem  vivere 
debeant,  et  quandocumque  eis 
abbatissa  predicta  sive  alia  de- 
functa  fuerit  cum  consensu  et 
institutione  jamdicte  urbis  epi- 
seopi  eligant  aliam  quam  utilio- 
rem  ex  semet  ipsis  ad  suas  ani- 
mandas  conservandas  et  regendas 
a  Deo  opitulante  salvandas  inve- 
nerint.  Et  ita  nunc  tam  eam  quam 
et  alias  quç  preesse  vise  fuerint 
seu  ipse  sanctimoniales  ibi  sub 
régula  degentes  commonemus  ut, 
sicut  reliqua  monasteria  régula 
quç  sub  ordine  régule  retins  de- 
gunt,  simili  ter  et  predictum  cc- 
nobium  sanctimonialium  sub  po- 
testate  et  regimine  prefate  urbis 
episcopi  degunt\  et  regulam  in 
eo  Omnipotens  conservet,  et  nos 
taliter  vos  vel  vestros  quicumque 
illius  aecclesit^  sint  exauctores 
omnino  commonemus  ut  non  a 
vobis  onerosa  aut  aliqua  gravia 
injuncta  a  prcfixo  locello  requi- 
rantur,  sed  opéra  vestimentorum 
atque